PIX, la nouvelle plateforme d’évaluation et de certification des compétences numériques, tout public!
PIX n’est pas un acronyme alors ne cherchez pas à quoi rattacher ces 3 lettres ! C’est juste le nom de cette nouvelle plateforme qui verra le jour très prochainement et qui s’adresse à tout citoyen francophone qui voudra évaluer et améliorer ses compétences numériques.
De manière plus ciblée, c’est aussi un formidable outil de formation pour les enseignants et autres membres de la communauté éducative comme l’explique Benjamin Marteau, directeur du projet PIX, dans l’interview ci-contre.
PIX est développée selon la méthodologie agile des « Startups d’Etat » dans le cadre d’un partenariat entre tous les acteurs du ministère de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et la Recherche, le Conseil national éducation-économie et le secrétariat général à la modernisation de l’action publique.
PIX débarque après les pionniers que sont le B2i et le C2i et profite des expériences acquises « pour faire un nouveau dispositif qui va rassembler tout le monde », souligne Benjamin Marteau.
Nathalie Denos, enseignante-chercheure en informatique à l’Université Grenoble-Alpes, a longtemps travaillé au sein du Ministère de l’Education Nationale sur la certification C2i « qu’il était nécessaire de repenser ».
Aujourd’hui, elle est détachée sur le projet PIX.
« L’occasion est justement de repenser la certification C2i dans ce contexte du projet PIX qui permet une vision beaucoup plus intégrée de cette question des compétences numériques ».
PIX, le résultat de plusieurs constats
« L’idée de départ du projet PIX est plurielle », déclare Benjamin Marteau.
Au Conseil national éducation-économie dans lequel travaille Benjamin Marteau, le constat a été fait d’un manque de repères avéré sur les compétences numériques, « les compétences numériques clés qui font partie d’un bagage pour l’honnête homme ou l’honnête femme du 21ème siècle ».
D’autre part, il s’est avéré aussi que les dispositifs existants, B2i et C2i se sont développés dans un cadre franco-français. A l’échelle européenne, que ce soit pour le monde professionnel que pour la mobilité des étudiants français, « il est primordial d’avoir des certifications qui soient reconnues au-delà de nos frontières ».
Les équipes du projet PIX ont donc travaillé autour d’un cadre de référence européen, qui comporte huit niveaux.
PIX, pour qui ?
Il n’est donc pas uniquement question des élèves ou des étudiants mais bien des compétences numériques de n’importe quel professionnel et plus largement, de tout citoyen.
C’est une formation tout au long de la vie pour tout public.
Benjamin Marteau explique que le projet vise deux grandes familles d’utilisateurs :
. Les utilisateurs principaux qui sont représentés par tout individu francophone
. Les prescripteurs qui bénéficieront d’un accès dédié ; ils peuvent être enseignants, des enseignants-chercheurs ou encore des employeurs.
« L’accès dédié est créé dans le but d’accompagner les efforts de formation ; savoir de quelle compétence numérique on parle et où en sont les publics que j’ai besoin de former ».
PIX, pourquoi ?
La formation démarre au niveau de la 4ème au collège et va courir jusqu’au monde professionnel et au-delà.
« N’importe quel citoyen pourra aller sur PIX et se positionner, mesurer ses compétences numériques, les développer et les valoriser ».
La plateforme s’adresse, il est vrai, qu’aux citoyens au-dessus de l’âge de 13 ans (niveau 4ème) ; question qui s’est posée « à la fois d’un point de vue des capacités cognitives qu’on attend de ces publics », explique Nathalie Denos.
La forme des épreuves doit pouvoir s’adapter à tout public et il n’était pas possible de mettre à disposition des épreuves dédiées par tranche d’âge, « ce qui aurait augmenté la complexité du problème qui est déjà suffisamment touffu pour ne pas en rajouter », souligne t-elle.
Mesurer ses compétences numériques,
« c’est, au travers d’un premier test de positionnement, d’avoir un score, sur 1024, car on peut marquer jusqu’à 1024 PIX ; et surtout d’obtenir de ce résultat, un profil de compétences ».
Il y a 16 sous-domaines de compétences comme, par exemples « la recherche d’information et l’organisation d’une veille », « tout ce qui relève de la protection et de la sécurité », ou « encore des questions plus techniques ».
Ce qui est intéressant, c’est que le dispositif ne s’arrête pas à l’évaluation des compétences ; « vous pouvez également continuer à progresser ensuite ; c’est à la fois exigeant et bienveillant, pour reprendre la logique de la Refondation de l’Ecole », souligne Benjamin Marteau.
Vous pouvez donc continuer à gagner de plus en plus de PIX dans les différents domaines…
Avec PIX, comment valoriser ?
Pour vraiment valoriser des compétences, il faut qu’il y ait un certificat.
Le dispositif PIX, actuellement en développement, songe à plusieurs options : venir valider ses compétences dans un centre agrée par le Ministère de l’Education Nationale qui peut être un collège, un lycée ou autre ou aussi via des solutions de proctoring, c’est à dire de la certification à distance sur le modèle utilisé par France Université Numérique, « ProctorU ».
PIX, avec quels outils ?
Toutes les applications utilisées par PIX ne sont pas encore arrêtées puisque le projet est encore en méthode « agile ».
« Nous sommes très attentifs à ce que l’expérience utilisateurs soit bonne », précise Benjamin Marteau.
Sur l’interrogation de pouvoir utiliser PIX avec son Smartphone, le site est Responsive, mais certaines épreuves seront plus faciles à réaliser sur ordinateur, « comme par exemple, une épreuve sur un tableur, qui reste un peu « sport » à réaliser sur une tablette ou un Smartphone », souligne Benjamin Marteau.
Il rappelle la philosophie de PIX qui est que chacun puisse utiliser ses propres outils : ses logiciels, ses matériels… comme dans la « vraie vie »,
« car on pense aussi que nous aurons une meilleure qualité d’évaluation en faisant ce choix-là », ajoute Benjamin Marteau.
PIX et Big Data
Le projet PIX s’intéresse également au traitement des données occasionnées par tous ses futurs utilisateurs.
« Sur le Big Data, nous souhaitons les ouvrir au maximum à la Recherche et à la statistique publique », explique Benjamin Marteau.
Les équipes souhaitent donc se rapprocher et travailler en collaboration avec la CNIL, avec l’INSEE, avec l’OCDE etc.
Sur l’aspect Recherche, « le projet PIX pourrait être un terrain de jeu pour les chercheurs et nous souhaitons vraiment le favoriser ; c’est, dès le départ, dans l’esprit du projet ».
Nathalie Denos souligne en effet l’enjeu d’intérêt de la production de toutes ces données qu’elles qualifient de « microscopiques » par rapport à une forme d’apprentissage et d’évaluation, « autant de données qui alimentent le domaine des Learning Analytics, dont sont friands tous les chercheurs qui explorent ce domaine aujourd’hui ».
Le projet PIX démarrera à la rentrée 2017 sur les aspects évaluation des compétences, « pour, dans un premier temps, obtenir son profil de compétences ». Ensuite, plusieurs fonctionnalités viendront s’ajouter au dispositif de démarrage.
C’est bien aussi tout l’enjeu du projet PIX : qu’il évolue tout comme évolue le numérique chaque jour.
Plus d’infos :
Aller sur la version Beta du projet PIX : https://pix.beta.gouv.fr
Sur les Startups d’Etat : https://beta.gouv.fr/startups.html