Adaptations et bouleversements pédagogiques pour mieux faire apprendre ses élèves
Frédéric Davignon a bouleversé ses pratiques pédagogiques pour aider ses élèves à aller vers un meilleur apprentissage. Professeur d’anglais, il ne pouvait plus supporter d’entendre ses élèves dire qu’ils étaient « nuls » et il voulait leur redonner goût à la discipline. La classe inversée associée à une plus forte utilisation du numérique l’a aidé dans cette transformation.
Quand tout a démarré…
Reprenant en main des élèves de seconde et n’ayant pas enseigné en niveau lycée depuis quelques années, il s’est retrouvé face à des jeunes « braqués, se déclarant nuls en anglais ».
« Ce terme de nul, après 6 ans d’anglais, m’a plutôt choqué, d’autant plus qu’il y avait certains élèves que j’avais eus les années précédentes ».
Etant bien présent sur les réseaux sociaux, Frédéric a eu l’occasion de dialoguer avec d’autres enseignants qui pratiquent la classe inversée. Au départ, il n’y voyait pas d’intérêt ; puis, creusant un peu le sujet, il s’est dit qu’il pourrait peut-être « sortir certaines parties du cours pour pouvoir gagner du temps de pratique en classe ».
Complicité avec les élèves : comprendre d’où vient le problème !
Il a interrogé ses élèves sur cette notion de « nul » et en fait « ils ont fait émerger des besoins, principalement en outils de grammaire et en lexique ». Frédéric a ensuite réfléchi sur comment les aider…Il s’est lancé dans la classe inversée et a expliqué sa démarche aux élèves.
Le principe, très général, de la classe inversée, se décline en autant d’enseignants qui la pratiquent et est aussi fonction des besoins des élèves, explique Frédéric.
« Le principe général, c’est de sortir du cours tout ce qui est transmission de connaissances pour lesquelles l’enseignant n’a pas vraiment besoin d’être là et gagner du temps de pratique en classe et d’accompagner les élèves ».
Mieux accompagner les élèves sur le temps de classe.
Il n’avait pas le temps de reprendre toutes les bases ; il a donc « isolé » pas mal de notions sur lesquelles il a proposé aux élèves de travailler sous formes de « capsules ».
Au départ muni de son Smartphone et de sa tablette, il a testé plusieurs applications qui l’intéressaient pour ses productions média.
Il faut trouver l’outil adapté « qui fait qu’on peut se lancer ».
En « vrai », comment on fait ?
Frédéric utilise Adobe Spark Video. « L’idée est qu’on a plusieurs diapositives dans lesquelles on peut mettre du texte, des images, des icônes et on peut enregistrer sa voie dessus ». Frédéric ne tenait pas spécialement à ce que les élèves voient son visage ; la voix, ça suffit !
Certes, la réalisation des vidéos lui prend du temps mais « elles font partie de ma préparation de cours, entre deux heures de cours ou le soir, aux moments standard où les professeurs préparent leur cours j’imagine », explique t-il.
Adaptation des élèves à ces nouvelles méthodes d’apprentissage.
Frédéric a choisi de montrer en classe dans un premier temps, quels usages faire des capsules et quelle devait être la démarche que devaient adopter les élèves.
Aujourd’hui, environ ¾ de ses élèves vont voir les capsules sérieusement et surtout, il constate un « déblocage des élèves sur la prise de parole en continu, sur l’expression en classe, là où, avant, j’avais des élèves totalement tétanisés ». (la preuve en images, dans la vidéo ci-contre).
Frédéric propose toujours plusieurs activités, à la maison et en classe, toutes aussi variées les unes que les autres ; la classe inversée n’est pas l’unique forme du changement de pédagogie qu’il s’est « astreint » à employer.
Très au fait du numérique et aussi très bien équipé dans sa classe (ce qui n’est pas toujours le cas…, avouons-le), il met à profit chaque outil à sa disposition.
Pour exemple, il se plaît à démarrer une séance avec un test de connaissances sur la leçon du cours précédent à l’aide d’un mélange papier et numérique en utilisant Plickers. Chaque élève dispose d’une étiquette sur laquelle est imprimé un symbole de type QRcode qu’il présente à l’enseignant. La réponse choisie est déterminée par l’orientation du QRcode.
« Cela me permet de faire une évaluation en début de cours et eux, ça les amuse beaucoup. Ça permet de commencer le cours de façon un peu « fun » et j’aime bien le mélange du numérique et du papier qui est à la fois très moderne et très classique ».
Il prépare sa trame de cours sur l’ENT en utilisant une brique Moodle, sans oublier d’y faire apparaître quelques rubriques d’aide que les élèves peuvent utiliser en flashant des QR codes… ou encore prépare une présentation sous Prezi, disponible sur le TNI en classe, pour aider les élèves à réaliser chaque étape du travail.
Au-delà des outils et de ses nouvelles pratiques, Frédéric avoue que sa démarche va plus loin.
« Surtout, cela entame un travail de réflexion sur tout un tas d’autres choses comme l’accompagnement, différencier les parcours en classe, travailler la méthodologie, etc »
« Parce que j’ai gagné du temps en classe ».
Frédéric Davignon va tout naturellement participer à la CLISE 2017 qui aura lieu du 30 janvier au 04 février.
Tout savoir sur la CLISE 2017 : www.laclasseinversee.com/semaine-de-la-classe-inversee-clise