L.M. : Franck Sylvestre pourquoi et comment Fylab s’est il spécialisé dans les technologies et applications pour l’éducation ?
F.S. : Fylab a fait ses premiers pas dans le secteur de l’éducation en 2001, tout juste un an après sa création, via une expérience avec l’Université de La Rochelle en tant que ressources externe sur les technologies Web Object en tant que société conseil pour le suivi des projets et le développement d’applications. L’expérience perdure avec la formation de plus de 300 personnes sur plus d’une vingtaine d’établissements. Séduit par ce secteur et conscient des limites du marché des prestations liées à WebOject, nous nous intéressons rapidement aux Webservices et en 2004 nous avons l’opportunité d’être retenu à un appel d’offre pour l’Université de Lyon II qui nous engage véritablement dans l’aventure de l’E.N.T. et nous amène à rentrer dans la sphère fonctionnelle des Espaces Numériques de Travail. Avec une intégration des services de scolarité de l’Université Lyon II à l’E.N.T. A ce jour, la plate-forme tourne toujours et nous sommes en contrat de maintenance depuis. Face à ces développements importants pour notre jeune société, nous recrutons progressivement 3 ingénieurs-développeurs. Depuis, les technologies E.N.T de Fylab ont intégrés dans une dizaine d’autres établissements de Rhône Alpes comme l’université de Savoie, L’Université de Grenoble,…les projets n’ont cessé de s’enchaîner depuis lors. Ces premières expériences donnent lieu à la création de la plate-forme « Fyji WS » qui facilite la mise en oeuvre d’architectures orientées services. A cette époque là notre expérience se limite au monde Universitaire et à l’enseignement supérieur en général.
L.M. : Vous êtes aujourd’hui présent dans l’enseignement secondaire, comment gère t’on le passage de l’Université au secondaire ?
F.S. : On pourra dire que l’expérience sur le supérieur a profité au secondaire. C’est en 2006 deux ans après nos premiers débuts dans l’E.N.T. que nous avons l’occasion de présenter nos solutions et nos réalisations à l’Université Paris V et où nous rencontrons les responsables du programme d’expérimentation E.N.T. du secondaire de la Région Ile-de-France qui souhaitent tester l’Open Source sur ce type de plate-forme. L’expérience qui a démarré début 2007 est engagée et se termina en 2008 sur trois Lycées de la Région Ile-de-France dont l’un des plus important en effectif (plus de 2000 élèves. C’est dans le cadre de cette expérimentation qu’est né l’E.N.T. Open Source ELIOT de Fylab.
L.M : Quels atouts et particularités en terme fonctionnel comporte un ENT Open Source comme ELIOT part rapports à d’autres outils présents sur le secteur ?
F.S. : Fylab a eu plusieurs partis pris dans le développent de ses application, et cela se retrouve sur l’E.N.T. ELIOT (ELIOT = Environnement Libre Inter-Opérable Terrific !). en tout premier lieu, la simplicité d’utilisation plutôt que le nombre de fonctionnalités : Si on a déjà utilisé des plates-formes comme Moodle qui sont largement utilisée par le milieu universitaire, on réalise à quel point cela peut être complexe et fastidieux quand on le prend en main ! En deuxième lieu, une application prête à l’emploi et ce pour l’ensemble de la communauté éducative au sens large (enseignants, administration, élus, scolarité, parents et élèves) ELIOT présente l’avantage par exemple de limiter fortement les configurations lors de l’intégration ou de l’installation. L’intégration des bases d’identification et d’authentification issues des données du rectorat est automatique, nous avons bénéficié pour ce faire de l’expérience acquise sur les produits installés dans le monde universitaire les années précédentes. Enfin, nous avons opté pour un modèle d’ouverture avec la publication d’API qui peuvent s’intégrer facilement à l’ENT ELIOT, à l’instar de ce que l’on peut faire avec les API Google MAPS par exemple. E qui facilite considérablement l’intégration d’applications de sociétés tierces. A titre d’exemple ELIOT intègre TDBase un outil de création de Travaux Dirigés en ligne largement utilisé dans le secondaire que nous présentons d’ailleurs avec son concepteur Jean-Pierre Malrieu sur EDUCATEC en novembre prochain. Tous ceci fait que par rapport à d’autres plate-forme qui certes peuvent être plus performantes d’un point de vue fonctionnel, nous dominons largement par une meilleure expérience utilisateur !
L.M. : Quelles autres briques utilisées classiquement dans le secondaire peuvent être accessible dans ELIOT ?
F.S. : Viescolaire.net (gestionnaire d’emploi du temps développé par OMT) qui est largement répandu et présent dans plus de la moitié des établissements secondaires en France est intégré facilement dans ELIOT et notamment dans les Lycées de la Région Ile-de-France en cours d’expérimentation. GEPI développé par Mutualibre.org, gestionnaire de notes est un autre exemple d’application largement répandue qui a été récemment intégré dans ELIOT qui par défaut ne propose qu’un module de publication d’information, des espaces de travail collaboratif entre élèves et enseignants, une messagerie interne et des forums.
L.M. : Quels usages et retours d’expériences après ces premiers développements ?
F.S. : On se sert aujourd’hui essentiellement de l’ENT ELIOT dans les établissements scolaire « pilotes » comme cahier de texte dans le cadre de travaux dirigés et bien sûr grâce à l’intégration des outils de scolarité comme VIESCOLAIRE ou GEPI, à la gestion des emplois du temps, la gestion des notes et tout ce qui concerne la scolarité d’un établissement en général. Les premiers retours sont positifs notamment auprès des enseignants « moteurs » dans l’expérimentation, mais nous avons encore peu de recul car il n’y a pas eu d’expérience sur une année scolaire pleine, ce qui pourra être le cas au deuxième semestre 2008.
L.M. : l’approche Open Source peut parfois comporter des inconvénients notamment en terme de qualité de développement et de maintenance des produits dans le temps, qu’en est-il pour l’ENT ELIOT ?
F.S. : Chez Fylab notre soucis a toujours été de répondre à une attente de transparence vis à vis de nos clients. Ainsi, l’aspect idéologique qui peut encadrer le modèle Open Source n’est pas forcement ce qui motive l’équipe de Fylab, et nous sommes orientés plus sur un modèle « d’Open Source Professionnel » finalisé par RedHat, qui contrairement à l’Open Source que l’on peut largement rencontrer sur le Web ou sur certaines communautés de développement, est garanti comme pourrait l’être un produit proposé par un éditeur commercial. D’ailleurs tous les développeurs d’ELIOT sont embauchés à temps plein chez Fylab ce qui nous permet une maîtrise totale de nos développement.
Propos recueillis auprès de Franck Sylvestre Gérant de la société Fylab .
Fylab en chiffres :
Année de création :2000
Chiffre d’Affaires : 250 Keuros
Nombre de salariés : 4 ingénieurs
Technologies utilisées : Apple Web Object, JAVA, XML
Nombre d’établissements équipés ENT : 18
Nombre d’utilisateurs formés :350
site web : http://www.fylab.com