Ils sont 600 étudiants de trois institutions, Grenoble Ecole de Management, Georgia Tech et George Mason University, à participer à cette expérimentation de grande ampleur réalisée sur deux ans. L’objectif pour les enseignants-chercheurs à l’origine de cette expérience est d’identifier les structures de leadership et de communication qui conduisent à la meilleure performance en termes de management d’équipes virtuelles et d’innovation. Mais c’est aussi tout simplement de proposer aux étudiants une expérience hors du commun en matière de collaboration virtuelle.
Les participants sont répartis en équipes réunissant trois disciplines : écologie, psychologie et management, avec pour cahier des charges la conception d’un concept d’application Smartphone en lien avec le développement durable. Aux Etats-Unis, se trouvent les étudiants en écologie, qui ont pour rôle de cerner la problématique de développement durable, et les étudiants en psychologie, qui réfléchissent aux leviers capables de faire évoluer les comportements. En France, les étudiants issus du MIB grenoblois doivent définir un modèle économique viable. Ils utilisent l’outil professionnel de collaboration virtuelle Webex pour se réunir, partager des documents, transmettre des fichiers, etc.
« Le cadre dans lequel nous réalisons ces travaux de recherche est très proche de celui des entreprises qui mènent des projets innovants » explique Barthélémy Chollet, enseignant – chercheur à Grenoble Ecole de Management. Il ajoute «La plupart de ces étudiants seront amenés à travailler dans un contexte international et à collaborer avec différentes disciplines. Cette expérience est un vrai plus car il ne s’agit plus de suivre une étude de cas dans une salle de cours mais de vivre la conception et la gestion d’un projet dans des conditions quasi-réelles de fonctionnement d’une entreprise. »
Les étudiants qui ont vécu cette expérience ont ainsi touché du doigt les problématiques liées à l’éloignement géographique mais aussi à la barrière des disciplines. Ils ont dû composer avec les décalages horaires pour fixer leur meeting, avec le jargon professionnel spécifique à chaque discipline, ou encore les aléas de fonctionnement des outils de collaboration virtuelle.
La finalité de cette expérimentation est double pour l’Ecole. « La collaboration virtuelle et multidisciplinaire se développe de plus en plus dans les entreprises et nécessite des compétences particulières. Il est important pour l’école de former dès maintenant les futurs managers à cette problématique. Mais cela va plus loin qu’un simple bénéfice pour l’étudiant: cette expérience génère une très grande quantité de données, que nous pouvons analyser pour comprendre ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas dans la collaboration virtuelle. De cette analyse, émergent des recommandations pour les managers qui eux sont aujourd’hui sur le terrain » conclut Barthélémy Chollet.