Catégorie : ACTION PUBLIQUE

  • Ordicollege 19 : présentation du rapport d’évaluation de l’Inspection générale

    Ordicollege 19 : présentation du rapport d’évaluation de l’Inspection générale

    Tablettes

    Les IGEN sont partis à la rencontre des différents personnels concernés par l’opération au travers d’entretiens ou réunions avec l’équipe de direction, la vie scolaire (Conseiller principal d’éducation et assistants d’éducation), les enseignants, les élèves et les parents d’élèves. Les membres de la mission ont aussi pu visiter les espaces dédiés (centres de documentation et d’information) et participer à des cours pour lesquels les ordinateurs sont utilisés par les enseignants.

    Points positifs du rapport

    La mission d’évaluation ne conclut pas à l’arrêt de l’opération, au contraire. Elle préconise de donner «un nouvel élan» à l’opération, «d’en resserrer les modalités de pilotage opérationnel et pédagogique, afin de construire un véritable partenariat entre la collectivité territoriale et l’institution scolaire, chacun œuvrant dans son domaine de compétences».

    Le plan Ordicollège 19 «est très apprécié par la grande majorité des enseignants, des parents et des élèves»…, «l’objectif politique de réduction de la fracture numérique et de mise sur un pied d’égalité de tous les élèves des collèges, quels que soient leur milieu social et leur lieu d’habitation, est atteint», indique le rapport.

    S’agissant des «usages pédagogiques aussi bien dans l’établissement qu’à l’extérieur», l’IGEN fait le constat d’un bilan «plus nuancé», sans s’en étonner, considérant «qu’il faut du temps pour que tous les enseignants intègrent dans leur pratique l’utilisation des nouvelles technologies et qu’ils soient accompagnés par des formations de proximité».

    Points négatifs : problèmes techniques et choix de matériels

    Des problèmes techniques liés aux matériels (cf. le fournisseur des premiers ordinateurs déployés n’a pas rempli ses obligations, notamment en ce qui concerne la livraison des pièces détachées pour les réparations), aux pannes et aux délais de remise à disposition, mais également liés aux installations au sein des collèges : connexions WIFI, continuité et stabilité des connexions des bandes passantes, gestion des réseaux, sont à déplorer.

    A noter que les classes de 3ème et 4ème sont actuellement dotées d’ordinateurs portables (dotation faite à l’entrée des élèves en 5ème depuis 2008); les 6ème et 5ème sont eux, équipés de tablettes iPads (modèle 2 et 1 respectivement). Des pannes d’ordinateurs, pouvant aller jusqu’à plusieurs semaines ont été recensées ; dans ce cas, l’élève se trouve privé de son outil de travail à la maison mais aussi en classe.

    Le rapport souligne la difficulté pour les enseignants d’intégrer l’utilisation d’outils différents (ordinateurs portables, tablettes) dans leurs enseignements et une tendance à se servir des postes fixes et des vidéoprojecteurs plutôt que d’un matériel mal connu (tablettes).

    D’autre part, Il pointe un décalage entre dotation des élèves et dotation des enseignants ; quant aux chefs d’établissements (pourtant les premiers pédagogues de leurs collèges), il semblerait qu’ils aient été mis à l’écart de l’opération, bien que motivés par le plan et persuadés des progrès qu’il va permettre.

    La formation à l’accompagnement et aux usages reste insuffisante : «Il faut du temps» pour que tous les enseignants intègrent dans leur pratique l’utilisation des nouvelles technologies et qu’ils soient accompagnés par des formateurs de proximité ; sans parler des formations supprimées par l’Education nationale par «manque de crédits».

    Une réussite partielle, propos à nuancer

    Malgré les points négatifs, il faut souligner que l’opération Ordicollège n’est réellement en activité que depuis 3 ans (la première année étant considéré comme une année blanche, si l’on considère les pannes à répétition) ; quant à l’usage des tablettes, il est tout récent (2010) sans compter que certains élèves rentrés en 6ème à la rentrée 2011, n’avaient pas encore reçu leur outil quand la mission a effectué son rapport.

    Enfin, il ressort des différents constats que le pilotage pédagogique de l’opération n’ait pas été assuré. De même, la question des ressources pédagogiques et didactiques disponibles se pose,… et pas seulement pour la Corrèze ; cette problématique se retrouve dans toutes les opérations de dotations massives (Ordina13, Ordilib, Ordi35…).

    Selon Pierre Mathieu, Directeur du CDDP de la Corrèze et «personne ressource» ayant suivi le plan depuis le début et ayant contribué activement à sa mise en place, il lui paraît important de préciser que, depuis cet état des lieux, les usages ont considérablement évolué. Voici son témoignage :

    «Des permanences de proximité sont faites dans 6 collèges par semaine et permettent aux enseignants de passer sur des difficultés d’usages ou d’utilisabilité. Le CDDP est très sollicité cette année pour des formations de proximité demandées par les chefs d’établissement ; des groupes d’enseignants travaillent sur l’élaboration de ressources adaptées aux tablettes.

    Une évaluation en cette fin d’année scolaire ferait apparaître un réel démarrage massif des usages des tablettes dans les établissements. Il reste à mettre en place un comité de pilotage effectif et opérationnel pour qu’en 2012-2013, la généralisation des usages soit confirmée par des coordinations (technique et pédagogique) structurées».

    Plus d’infos :
    Retrouvez l’intégralité du compte-rendu sur www.ordicollege.cg19.fr

  • Éviter une fracture 2.0

    Ce rapport pose les enjeux du numérique de façon large : «Le numérique a […] transformé en profondeur nos pratiques, nos organisations et finalement notre manière d’apprendre et de penser». Il reconnaît à l’École la responsabilité d’éviter une fracture 2.0 en développant «la capacité à utiliser le numérique pour acquérir connaissances et compétences, et gagner en autonomie […]».

    Ce rapport affirme que l’introduction du numérique à l’École suppose de créer de nouvelles possibilités, de concevoir de nouvelles organisations et de tenir compte du fait que les élèves peuvent apprendre via Internet.

    Le travail collaboratif et le partage sont pointés comme étant favorisés par le numérique, dont acte… Il se conclut par trois recommandations :

    • une mutualisation régionale des responsabilités et compétences relatives au numérique ;

    • la création d’un organe chargé d’une mission permanente d’animation, de réflexion et de conseil sur l’école numérique ;

    • la création d’une plate-forme de référencement des ressources numériques pédagogiques.

    Nous ne pouvons qu’espérer que ce rapport soit utile pour qu’enfin soient pris en compte les problèmes d’équipements, de maintenance et de filtrage qui empêchent de nombreux enseignants, désireux d’intégrer le numérique dans leurs cours, de le faire dans des conditions acceptables.

    Nous souhaitons qu’enseignants et chercheurs puissent travailler ensemble pour permettre aux élèves de tirer tout le profit possible du numérique. Rappelons enfin que sans une politique volontariste intégrant les moyens nécessaires, notamment concernant la formation initiale et continue des enseignants, nous risquons d’attendre vainement…

    (*) www.cnnumerique.fr/le-choix-du-numerique-un-devoir-et-une-opportunite-pour-lecole

    Source : SE-UNSA, article publié le mercredi 18 avril 2012.

  • Passer d’une évaluation-sanction à une évaluation formative

    Passer d’une évaluation-sanction à une évaluation formative

    évaluation
    Aujourd’hui, les élèves et les étudiants sont évalués par des notes qui valident leurs connaissances et non pas la progression de leurs compétences. Il est important que l’élève sache où il en est de ses apprentissages. Il est aussi important de l’impliquer dans ses progrès afin qu’il retrouve confiance en lui.

    Grâce aux outils numériques (TNI, logiciels, boitiers de vote, e-portfolio), cette évaluation formative peut s’effectuer de manière efficace, tout le long d’une année scolaire et même d’un cycle. En effet, les élèves peuvent savoir s’ils ont compris tel ou tel cours et mesurer leur marge de progression de façon régulière. Et ceci, sans le regard parfois accusateur des autres. Ainsi l’élève retrouve l’estime de soi.

    Les enseignants peuvent, de leur côté, vérifier quels élèves ont bien assimilé le cours et les connaissances, accru leurs compétences, et détecter ceux qui seraient en difficulté. De plus, les avantages de cette évaluation formative sont nombreux : la notion de sanction disparaissant, cette nouvelle forme d’évaluation (re)donne confiance aux élèves, développe chez eux des renforcements positifs. Elle donne aux enseignants les moyens d’ajuster leurs enseignements aux capacités de chaque élève.

    L’évaluation formative est la plus appropriée à un enseignement différencié . Il faut donc lui donner plus de place, notamment en incitant à produire des logiciels d’auto-évaluation et en généralisant les e-portfolio qui restent à l’état expérimental en France.

    Selon l’OCDE, cette évaluation formative représente l’évaluation la mieux adaptée pour développer les compétences et les apprentissages, même si l’on sait que les parents restent, en France, attachés aux notes (évaluation sommative). Jean-Michel Fourgous plaide dans son rapport, pour une généralisation de cette évaluation formative, du primaire au secondaire.

    Plus d’infos :
    Le rapport complet sur le site internet de la mission Fourgous : www.missionfourgous-tice.fr

  • Mission Fourgous : 2ème rapport

    Mission Fourgous : 2ème rapport

    fourgous
    Ce rapport qui vient d’être remis à François Fillon et Laurent Wauquiez, entend moderniser la pédagogie, notamment grâce aux outils numériques, et former les enseignants à ces nouvelles méthodes.
    «Il faut que l’éducation tienne compte des évolutions de la société, se mette à la page du numérique, et que, grâce à ces nouveaux outils, elle redonne aux élèves le plaisir d’apprendre. Il faut donc moderniser la pédagogie, un thème qui reste tabou en France», a déclaré Jean-Michel Fourgous.

    Dans un premier rapport intitulé «Réussir l’école numérique», rendu public en 2010, Jean-Michel Fourgous a montré l’importance d’équiper les écoles, collèges et lycées en outils numériques : Internet haut débit puis très haut débit, environnement numérique de travail (ENT), tableaux numériques interactifs (TNI1), classes mobiles, tablettes… Il a mis en évidence l’importance de ces outils dans la lutte contre l’échec scolaire et dans les apprentissages, notamment en langue et en sciences.
    À Élancourt, où 100% des classes sont équipées en TNI (unique en France), où les enfants apprennent l’anglais par visioconférence, où ils accèdent gratuitement à des cours en ligne (e-Learning), où les enseignants sont équipés, formés et accompagnés, les enfants apprennent déjà «autrement». À travers 70 mesures concrètes, le premier rapport, a montré comment le système éducatif français pouvait rattraper son retard sur les meilleurs systèmes éducatifs étrangers.

    Le député-maire d’Elancourt souhaite ainsi, à travers 25 propositions phares, lutter contre l’échec scolaire, favoriser la réussite de tous et valoriser le métier d’enseignant.

    Trois mots phares dans les propositions : Se former, collaborer, innover.

    « Comme je le soulignais déjà dans le premier rapport, équiper les classes en tableau numérique interactif (TNI), ordinateurs et environnement numérique de travail (ENT) ne suffit pas. Il est également nécessaire d’accompagner les enseignants afin qu’ils s’approprient ces supports, qu’ils s’en servent comme leviers pour innover dans leurs pratiques pédagogiques, pour développer chez les élèves la confiance, le goût de l’apprentissage et pour leur permettre à tous de réussir », souligne JM Fourgous.

    Les points clés sont à découvrir dans le rapport complet :
    – L’Ecole au cœur d’une société en réseau
    – La nécessité d’acquérir des compétences numériques
    – L’art de développer le plaisir d’apprendre
    – Apprendre à travailler ensemble
    – La créativité : un enjeu de sociéte
    – Les TICE, catalyseurs de pratiques innovantes en classe
    – L’e-Learning : apprendre à se former tout au long de la vie
    – Vers une école interactive et en réseau
    – L’enseignant : un rôle central dans l’évolution de la sociéte
    – Accompagner, soutenir, valoriser les enseignants

    Plus d’infos :
    Le rapport complet sur le site internet de la mission Fourgous : www.missionfourgous-tice.fr

  • une académie au coeur du numérique

    Une académie à la pointe du développement des ENT

    Expérimentés dès 2003 dans sept collèges pilotes, les espaces numériques de travail (ENT) sont aujourd’hui implantés dans 93 collèges conjointement par les Conseils généraux des Alpes-Maritimes et du Var et le Rectorat. 7 lycées sont actuellement équipés en ENT et 30 écoles bénéficient du plan ministériel « Ecole Numérique Rurale». Depuis la rentrée 2011, 127 écoles des circonscriptions de Grasse, Nice 2, Toulon et Garéoult expérimentent également les ENT. Au total, l’académie de Nice bénéficie actuellement de 100 ENT en collèges et lycées, soit un taux de déploiement dans le second degré parmi les plus importants de France.

    200 tablettes numériques en expérimentation

    Madame le Recteur de l’académie de Nice a décidé de conduire depuis la rentrée une expérimentation d’usages de tablettes numériques afin d’apprécier la pertinence de ces nouveaux outils. Cette expérimentation, pilotée par le Conseiller TICE, est conduite en partenariat avec le ministère, les collectivités et le CRDP de l’académie de Nice. Elle se concrétise par la mise à disposition de 200 tablettes dans 12 établissements et concerne plusieurs centaines d’élèves répartis sur plusieurs niveaux de classe et différentes disciplines.

    Le label Haute Qualité Numérique pour les collèges

    Issu d’une initiative commune entre le Conseil général des Alpes-Maritimes et l’Académie de Nice, le label Haute Qualité d’Éducation Numérique (HQEN) récompense l’implication
    particulièrement notable des établissements des Alpes Maritimes en matière d’utilisation et de développement de l’usage des Technologies de l’Information et de la Communication.

    Une offre éditoriale de ressources pédagogiques étoffée

    –    Dans    le    premier    degré,    l’espace    numérique    « PRIMTICE    06 »    (http://www.ac- nice.fr/ia06/primtice06) met à disposition des écoles plus de 100 scenarii d’usage des TICE. – Dans les collèges, le dispositif du Conseil Général «RESSOURCES 06 » propose un bouquet de ressources numériques pédagogiques pour chaque établissement, qui depuis cette année est étendu aux manuels numériques et à la baladodiffusion.

    – Dans les lycées, le dispositif CORRELYCE permet aux lycées de la région de disposer de plus de 200 ressources numériques en ligne à caractère éditorial.

    Sensibiliser les parents d’élèves aux outils numériques….

    Tout au long de l’année, les animateurs des cyberbases de Toulon Provence Méditerranée et de la MATICE, associés dans une opération de sensibilisation aux outils numériques initiée lors de la « semaine e-education », proposent des ateliers permettant aux parents de se familiariser avec les outils de suivi de vie scolaire de leurs enfants via les ENT.

    … et former les enseignants aux usages

    3 000 personnels d’encadrement, professeurs… ont bénéficié d’une formation TICE depuis la rentrée. Cette offre de formation vise au développement des usages du numérique pédagogique et est proposée à tous les acteurs sous différentes formes, privilégiant les actions de proximité en établissement et les formations à distance. Plus

    Les manuels numériques en expérimentation sur 16 établissements

    L’académie participe depuis 2009 à une expérimentation d’usage des manuels scolaires numériques, accessibles à tout moment, en classe, au centre de documentation et à la maison, si l’on dispose d’un ordinateur avec une connexion Internet… Cette année, 16 établissements expérimentent les manuels numériques.

    Le conseil général des Alpes-Maritimes s’est lancé depuis plus de 10 ans dans la mise en place des TICE en collège et consacre environ 2 millions d’euros par an dans des projets et des moyens techniques innovants : câblage VDI dans chaque collège, 1 ordinateur pour 5 élèves, 700 Tableaux numériques interactifs, 2 500 vidéo projecteurs… La politique TICE ambitieuse dans ce département concerne 50 000 collégiens des Alpes-Maritimes sur 90 établissements et permet de créer une nouvelle communauté d’utilisateurs des TICE qui n’a rien de virtuel.

    Plus d’infos : http://www.ac-nice.fr/ et http://www.cg06.fr/

  • L’e-éducation, moteur de la refonte de l’Ecole Républicaine par Vincent Peillon

    Dressant un constat sur l’existant, il s’est ensuite attaché à décrire l’e-Ecole de demain en abordant les grandes mutations mais aussi des thèmes précis comme privilégier l’écriture fluide sur clavier.
    Equipement des écoles primaires jusqu’alors délaissées, soutien scolaire et ressources collaboratives au travers d’une plateforme publique et gratuite ou encore nouvelle collaboration entre les collectivités locales et l’Etat pour effacer la fracture numérique territoriale… font partie des principaux axes de son discours ; projet porté par le candidat socialiste pour les Présidentielles, que Ludovia magazine a retranscrit pour vous.

    L’école, un enjeu démocratique

    Nous devons porter une très grande ambition pour la e-éducation, nous devons changer d’échelle. Et ce changement intervient alors que le monde change. Et si l’école est en retard alors qu’elle devrait, comme le disait Edgar Quinet «être le messager de l’avenir». alors elle n’est plus à sa place ; le risque étant que d’autres légitimités peuvent prendre le pas, quelque soient leurs natures.
    Pour traiter cette question sérieusement, nous avons besoin d’un état des lieux assez précis sur ce qui existe.

    Les écoles primaires oubliées dans les programmes d’équipement

    La France, dit-on, n’est pas si mauvaise en terme d’équipement puisqu’elle se place dans les dix premiers pays européens. En réalité, cela concerne les établissements du secondaire mais ce n’est pas le cas pour le premier degré. Le primaire a été oublié et aujourd’hui, seules 2% des classes ont un Tableau Numérique Interactif. Ensuite, il faut souligner que ces équipements sont répartis de manière disparate entre les collectivités territoriales puisque ce sont elles qui font les investissements dans les établissements. Il y a une fracture numérique.

    Et de ce point de vue là, il faut repenser l’articulation entre l’Etat et les collectivités locales puisque nous restons sur un schéma assez ancien.

    La France, la tortue dans la course aux usages

    La France est très en retard au niveau des usages. Seuls 8% des enseignants se servent d’un ordinateur en école primaire et, dans certaines études, si nous réfléchissons à l’usage de l’informatique dans un contexte pédagogique, nous serions avant dernier dans l’Union Européenne. Cela est peut-être lié à nos traditions pédagogiques mais c’est aussi lié à la formation des professeurs et à la création des contenus pédagogiques.

    L’e-éducation n’est pas un gadget ; c’est quelque chose qui doit nous permettre de refondre en profondeur les méthodes pédagogiques.

    Le numérique au service de l’Ecole

    Nous avons pour cela trois objectifs :

    •    le premier est d’éduquer les enfants au numérique. Cela peut se décliner en plusieurs points : faire apprendre aux enfants l’informatique, l’usage des logiciels et l’usage d’internet. On croit que cela est une évidence pour tous mais quand on regarde certaines études, on voit que la fracture territoriale et la fracture sociale se superposent pour montrer qu’un certain nombre de familles et donc d’élèves et d’enfants n’ont pas accès à ces usages (au moins 30%).

    •    Deuxièmement, c’est un objectif éducatif de donner des repères dans la société telle qu’elle est, cette civilisation numérique ; apprendre à manipuler, à discriminer, à hiérarchiser, les sources d’information, les sources du savoir. Et enfin, préparer à la société, à la culture et à l’économie numérique dans laquelle nous vivons. Toutes ces approches relèvent d’une approche pédagogique centrée sur l’apprentissage du numérique. L’enjeu est encore plus grand : il est de changer l’éducation elle-même et les pratiques pédagogiques grâce au numérique.

    •    Et en troisième point, préparer la société à la culture et à l’économie numérique.

    Il ne s’agit pas de mettre l’école au service du numérique mais plutôt de mettre le numérique au service de l’école.

    Si nous voulons lutter contre l’échec scolaire ; si nous voulons qu’il y ait une pédagogie de l’action et du projet, mettre en œuvre des pratiques pédagogiques plus collectives et si nous voulons changer la pratique de nos évaluations, il est évident que le numérique est un instrument formidable de refondation de notre école, il est un moteur possible du changement de notre système éducatif.

    Les atouts pédagogiques sont nombreux. Renforcement de la motivation des élèves ; réorganisation de l’espace classe ; nécessité du travail en équipe et possibilité de travailler à la collaboration entre les élèves ; il y a les moyens d’améliorer les relations entre les parents et le système éducatif ; décloisonner les disciplines ; et enfin, le concept d’autonomie des élèves est encouragé par ces pratiques. Je crois, par exemple, que pour l’apprentissage des langues étrangères qui posent quelques difficultés dans notre pays, nous avons là un instrument de réforme de nos pratiques et d’encouragement aux élèves qui est considérable.

    A partir de là, sur la base de l’idée qu’il faut apprendre le maniement de l’outil informatique et que le numérique peut être l’instrument de la réforme de l’école, nous souhaitons présenter un grand plan pour la e-éducation.

    Les résultats des différents plans qui ont été lancés sont aujourd’hui bien trop pauvres et bien trop faibles et nous devons changer d’échelle.

    Un grand plan pour la e-éducation

    La première urgence, et c’est peut-être une faiblesse française, c’est de produire des contenus pour des pédagogues pensés par des pédagogues, que ce soit des didacticiels, des serious games ou des manuels numériques, qui, au passage, ne peuvent être uniquement la transposition des manuels papier.

    Le Ministère a un rôle moteur à jouer dans le développement à une échelle nationale de ces contenus pédagogiques innovants, comme dans les outils de formation individualisée. Cela ne peut pas être laissé soit aux marchés privés, soit à la libre initiative de quelques-uns (même si il faut l’appuyer). Le secteur privé devra, à ce titre là, être aidé pour la création d’une véritable filière de contenus pédagogiques. L’Etat a cette responsabilité et doit impulser cette politique industrielle.

    Sur les 60 milliards de l’éducation nationale, il ne serait pas sot qu’une partie de cet argent soit mobilisé pour la création de cette filière.

    Une plateforme collaborative de service public, pour les ressources et le soutien scolaire.

    Le deuxième objectif est de créer une véritable e-école publique. Il faut créer les savoirs mais aussi les diffuser et les rendre accessibles à tous. C’est pourquoi l’e-école publique doit se transformer et permettre la création d’une plateforme publique collaborative, gratuite, de ressources numériques éducatives dont l’usage sera pour les enseignants, pour les élèves et pour les parents.

    Les familles devront y trouver un service public en ligne de soutien scolaire qui peut contribuer à garantir l’équité dans l’accompagnement des élèves après la classe. Les enseignants devront y trouver la possibilité de se familiariser avec les meilleurs outils, les meilleures pratiques et les réutiliser dans leur classe. Les plateformes qui existent déjà proviennent d’initiatives privées, souvent limitées à des disciplines ou à des académies ou à des niveaux, même parfois payantes ; il est de la responsabilité de l’Etat de porter ce grand projet.
    L’école de la République, ce n’est pas seulement d’être spectateur ; nous devons reprendre les initiatives dans ce domaine.

    Nous devons mettre à disposition de tous au travers de l’e-école publique, les ressources qui sont produites par les établissements publics de l’Education nationale mais aussi celles des grands établissements culturels et scientifiques. Un gros travail est fait par ces établissements mais l’Etat n’a pas su jusqu’à présent rassembler toutes ces initiatives de telle sorte qu’elles soient accessibles à tous ; cela doit faire partie du projet de cette plateforme. Il y aura aussi par cette plateforme des espaces d’échange, de discussion, de retours d’expériences.

    Formation des enseignants au numérique, une priorité

    Le troisième axe de ce plan est de donner aux enseignants, aux personnels d’inspection et d’encadrement, une véritable formation à l’usage du numérique. Le projet des écoles supérieures, du professorat et de l’éducation doit intégrer un module d’éducation au numérique. Il est bon de souligner, par rapport à une image trop souvent négative, même si certains blocages existent, que les enseignants sont prêts à avancer dans ce domaine. Ils veulent simplement que les garanties pédagogiques leur soient données et que ces outils soient des outils véritablement pédagogiques.

    Il y aura donc une formation initiale et continue pour les enseignants et les personnels d’encadrement avec des modules renforcés de telle sorte qu’on puisse intégrer le numérique dans la didactique de la discipline. Les compétences numériques seront estimées dans la formation initiale, quel que soit le niveau d’enseignement auquel on se destine et quelle que soit la discipline.

    Enfin, il faut réfléchir à enrichir les enseignements du numérique pour tous les élèves. L’apprentissage, par exemple, d’une écriture fluide sur clavier me semble relever d’une mission qui doit être confiée à l’Education Nationale. Ensuite, nous introduirons une spécialité optionnelle numérique au baccalauréat, offerte à l’ensemble des bacs technologiques et généraux (elle n’est actuellement possible que pour les filières S et STI2D).

    Une é-éducation équitable

    Nous avons à donner la priorité à l’équipement en écoles primaires et dans les zones en difficulté. Le première priorité est de réduire la fracture numérique ; c’est à l’école primaire que les inégalités se creusent.

    Le deuxième est de réduire l’inégalité entre les territoires. En effet, à la fracture numérique et sociale s’ajoute la fracture territoriale qui s’accroît.

    Repenser la collaboration Etat-Collectivités locales

    C’est pourquoi l’Etat doit assurer pleinement sa responsabilité et que nous reviendrons sur les textes de 1985 afin de repenser la collaboration entre les collectivités locales et l’Etat de telle sorte que nous soyons en capacité de doter toutes les écoles d’équipement qui permettent le développement de la e-éducation.

    Le numérique est un outil formidable pour se saisir du monde, pour se saisir des enjeux de connaissances et de citoyenneté de façon horizontale.

    Bien entendu, comme toutes les grandes révolutions industrielles, il appartient à une civilisation qui porte des valeurs d’accompagner, d’encadrer et de permettre cette émancipation dont nous avons parlé, cette construction de la citoyenneté mais qui passe aussi par des processus qui sont à la fois cognitifs et relationnels. De ce point de vue là nous avons une réserve formidable avec la civilisation numérique ; nous avons pris beaucoup de retard ; c’est le souci dans nos sociétés, l’institution publique a parfois du retard par rapport à ce qui émerge  dans la société. Il faut le rattraper.

    Dans la refondation de l’école républicaine qui est notre projet, l’e-éducation trouvera toute sa place parce qu’elle est un des moyens de renouer avec la vocation originelle de l’Ecole, permettre à tous l’accès au savoir, permettre à tous une citoyenneté active.

  • migration des écoles Internet dans « villes-internet.net »

    migration des écoles Internet dans « villes-internet.net »

    ecole-internet
    Collectivités et établissements scolaires, réunis au sein d’une même communauté en ligne et sur une même plateforme, pourront ainsi échanger plus facilement, développer des liens, oeuvrer de concert au développement des usages numériques dans les écoles.

    Votre école participe au dispositif Ecoles Internet ? Les informations qui suivent vous sont spécialement adressées. Elles vous permettront d’en savoir plus sur l’opération de migration et de vous approprier aisément, nous l’espérons, votre espace Ecole Internet sur villes-internet.net.

    Votre nouvel espace Ecoles Internet. Pourquoi cette migration ?

    Pour continuer d’améliorer la publication de vos initiatives, faire vivre le réseau des écoles Internet et le développer, pour la meilleure utilisation des outils Internet et numériques dans les écoles françaises, nous mettons en place la fusion du site Ecoles-Internet avec le site Villes Internet.

    Cette évolution du dispositif Ecoles Internet et sa migration dans le site de Villes Internet va permettre à vos espaces et à vos projets d’être présentés au même niveau que celles des Villes Internet et d’être mis en valeur dans le site www.villes-internet.net qui a une très fidèle audience auprès des décideurs locaux et des partenaires nationaux.

    La synergie avec Villes Internet va favoriser les inscriptions des écoles aussi via les villes et les élus, ainsi que les directeurs de l’éducation, en concordance avec la démarche des labels Villes Internet de chacune des villes.

    Cette évolution va servir à mobiliser les élus Villes Internet et lancer une nouvelle démarche autour de l’éducation : une ville Internet = une école Internet.

    Les villes seront encouragées à déployer une démarche de développement du numérique pour leurs écoles ainsi qu’à la signature de conventions avec leurs Inspecteurs de circonscription (IEN) attestant d’une véritable collaboration locale. Garantissant la mise en place de formation des enseignants par les animateurs et chargés TIC de l’Education nationale.

    Quelles en sont les conséquences ?

    Les implications d’une telle migration sont nombreuses. Voici les plus importantes.

    Un espace Ecoles Internet (vous y êtes !) est créé sur villes-internet.net : il présente le dispositif, les articles et flux RSS disponibles, et la liste des écoles Internet dont nous avons assuré la migration.

    Chaque école dispose de son propre espace de publication sur villes-internet.net, dans la continuité du dispositif précédent.

    Les publications et initiatives des Ecoles Internet sont agrégées aux initiatives « éducation » promues par les villes, et sont visibles dans la colonne de droite de l’espace Ecoles Internet afin que la synergie écoles/villes soit concrète.

    Des liens réciproques permettent de passer de l’espace d’une école vers l’espace de sa commune -si, bien entendu, celle-ci est elle-même une Ville Internet. Ces liens permettent d’accéder aux initiatives de chacun et d’en renforcer les liens et les usages. Cela permet aussi d’identifier si l’école est dans une ville Internet et si la ville possède une Ecole Internet.

    Une communication importante s’effectuera autour de cette migration des Ecoles Internet vers Villes Internet, auprès du réseau de l’association, des partenaires, des experts et des professionnels… Les IEN continueront d’être informés des initiatives des Ecoles Internet par le ministère de l’Education nationale, via notre partenaire de la DGESCO A3-4.

    Rôle du Label

    Suppression du questionnaire écoles-Internet et modification du questionnaire Villes Internet

    La labellisation des écoles et le fait d’être une école Internet continuent d’être validés par un questionnaire, mais qui est celui du questionnaire Villes Internet dans son chapitre Education.

    Cette partie du questionnaire Villes Internet pourra être remplie en commun avec l’école ou les écoles de la collectivité souhaitant participer. Ce questionnaire permettra la labellisation des nouvelles écoles chaque année au moment de la remise des labels Villes Internet en janvier/février.

    De plus, comme le font les écoles sur leur site d’école, les Villes Internet sont encouragées à afficher sur leur site Ville le logo mentionnant la labellisation de leurs Ecoles Internet.

    Les questions Education du Label Ville Internet

    Ci-dessous, la partie « Education » du questionnaire Villes Internet (Label 2013). Les candidats au Label se doivent de sélectionner et expliciter les actions réalisées dans ce domaine.
    Thème Vie culturelle / Vie éducative
 >  Education

    Quelles actions numériques de la ville en faveur de l’éducation et de la formation ?

    – L’accès internet haut débit des établissements scolaires
    – L’équipement matériel et logiciel des établissements scolaires et/ou des familles (détailler dans la zone de commentaires)
    – La maintenance technique des équipements numériques dans les écoles
    – La promotion des sites internet des écoles
    – Des informations et des services pratiques en ligne sur la vie scolaire
    – Des informations en ligne sur le périscolaire et la communauté éducative
    – La mise en réseau d’une communauté éducative interactive (extranet, espace numérique de travail)
    – Des contenus éducatifs et pédagogiques en ligne proposés par la ville
    – L’accompagnement des publics scolaires à l’utilisation d’internet (animateur dédié, handicap…)
    – L’inscription d’au moins une école sur la plateforme Villes Internet
    – La présence d’« Ecole Numérique Rurale » sur le territoire
    – L’existence d’une charte des bons usages de l’Internet (sensibilisation à la sécurité…)
    – La maîtrise d’internet par les élèves (indiquer au moins 3 usages dans la zone de commentaires)
    – Autres.

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  • Courrier au Ministre Luc Chatel et aux éditeurs : méconnaissance de nos institutions ou provocation?

    Courrier au Ministre Luc Chatel et aux éditeurs : méconnaissance de nos institutions ou provocation?

    Martin Malvy
    Le programme des élèves de Première L, ES et S d’histoire-géographie traite depuis la rentrée scolaire 2011 du rôle des Régions en matière d’aménagement du Territoire. Considérant le rôle majeur joué par la Région en la matière, ceci me paraît être une très bonne chose.

    Cependant, le cours proposé à ce sujet dans les manuels Hachette et Hatier 2011 est pour le moins surprenant. Vous comprendrez, je n’en doute pas, que je puisse en ma qualité de Président de Région, chargé particulièrement des lycées, être perplexe à la lecture de certains éléments de contenu.

    En effet, le Manuel Hatier indique : «La Région bénéficie de recettes importantes notamment fiscales. Par ailleurs, l’Etat lui alloue des crédits notamment par le biais des Contrats de Projets Etat-Région. Elle gère donc un budget important et souvent croissant».

    Depuis la réforme fiscale, les Régions ne conservent qu’un pouvoir fiscal symbolique et dépendant fortement des dotations de l’Etat. Ces dernières étant gelées pour la période 2011-2013, l’augmentation des recettes de notre institution, pourtant essentielle à la poursuite de notre action, est ainsi pour le moins compromise. Par ailleurs, concernant le CPER, l’Etat n’alloue pas de crédits particuliers aux Régions. Il s’agit d’un engagement mutuel pour programmer et financer certains projets régionaux relevant pour l’essentiel de compétences de l’Etat. Les enveloppes allouées respectivement par l’Etat et la Région aux soutiens de projets régionaux sont identiques.

    Concernant le Manuel Hachette, ce que l’on peut y lire est tout aussi inattendu. Si le citoyen n’est pas toujours très au fait de certaines compétences des collectivités territoriales, chacun sait néanmoins que les permis de construire ne sont pas du ressort des Régions. S’agissant de la rénovation des collèges, l’action sociale, le logement, la santé, ces compétences ne relèvent pas davantage des compétences d’une Région. Enfin, si le soutien substantiel que celle-ci apporte aux intercommunalités pour le développement local se fait notamment via les contrats des pays et les politiques territoriales, la Région n’est en aucun cas «pilote pour organiser l’intercommunalité au travers des contrats de pays».

    A l’heure du numérique et d’internet, les internautes sont souvent mis en garde sur le risque de fausses informations circulant sur la toile et il est conseillé de se rapprocher des ouvrages considérés comme plus fiables.  Je constate malheureusement que des manuels d’enseignement a priori crédibles par la qualité de ceux qui les rédigent et l’Institution qui les diffuse ne sont pas dignes de confiance et qu’ils risquent fort d’induire des générations d’élèves en erreur.

    Ceci est à prendre en compte avec gravité car c’est bien la connaissance de nos institutions républicaines et l’image du savoir dispensé par l’Etat, destinées à nos élèves, citoyens de demain, qui sont mises en danger par de tels contenus. Au final, la crédibilité et la lisibilité des outils de notre démocratie s’en trouvent altérées.

    Extrait du courrier de Martin Malvy adressé au Ministre de l’Education Luc Chatel, source Service de presse Région Midi-Pyrénées

  • Le rapport e-éducation du Conseil National du Numérique enfin sorti

    Le rapport e-éducation du Conseil National du Numérique enfin sorti

    Rapport CNN

    Ce groupe a auditionné une cinquantaine de personnalités qualifiées et des représentants de diverses organisations et entreprises, fortement impliqués dans l’éducation et le numérique (Education nationale, collectivités territoriales, syndicats, associations, éditeurs, startups et industriels de l’e-éducation etc.) afin de recueillir leurs points de vue sur l’école d’aujourd’hui et de demain, la place que le numérique doit y occuper, et les entraves à sa diffusion. Ces auditions ont été complétées par un travail de lecture des rapports récents et de blogs d’enseignants ou d’associations.

    Le rapport dont il est question ne porte ni sur les usages pédagogiques du numérique, ni sur la formation initiale des enseignants, mais sur le cadre à fournir pour permettre, d’une part, aux enseignants de faire le choix du numérique, et, d’autre part, aux entreprises de mettre à profit leur savoir-faire et leur potentiel d’innovation. Le terme générique « Ecole » désigne comme c’est l’usage l’enseignement primaire et secondaire. Le rapport vise en particulier l’école primaire et le collège.

    Le rapport se présente sous différents aspects ; voici un bref résumé des points abordés dans ce dossier.

    Le numérique au service des missions de l’école

    Une compétence fondamentale dans une société numérique. 

    Du fait des nouvelles technologies, l’environnement social et professionnel a changé. Mais avec son organisation historiquement verticale, le système scolaire est peu préparé à ces changements. Il y a risque d’un profond décalage entre la société et l’école.

    Un enjeu majeur pour l’égalité des chances

    Même si tout le monde s’accorde à dire que les jeunes sont désormais coutumiers de l’usage de l’internet et des nouvelles technologies, savent-ils bien les utiliser ? Le numérique pourrait être un véritable outil d’intégration s’il est mis à profit par les institutions.

    De nouvelles logiques à appréhender

    Il ne suffit pas de numériser les ressources existantes mais d’en créer de nouvelles pour améliorer la pédagogie.

    Favoriser une logique de demande dans les politiques de numérique à l’école

    Trop souvent, les investissements numériques proviennent des institutions. En guise de recommandations, ce rapport préconise une concertation plus marquée avec les personnels enseignants qui veulent intégrer les TICE.  Une meilleure prise en compte de la formation est aussi à pointer. Enfin, une reconnaissance des efforts et du temps qu’un enseignant consacre au numérique est à envisager.

    Répondre aux problèmes de fiabilité des équipements, d’accompagnement et de ressources

    Les trois points essentiels vus comme des freins au développement du numérique à l’école sont l’insuffisance de la maintenance et du support qui va représenter pour l’enseignant des pertes de temps et des perturbations dans sa classe.

    Il est aussi question du manque de formation et d’accompagnement des enseignants et personnels pour qu’ils se sentent assistés dans leur engagement dans le numérique.

    Enfin, le manque de ressources prêtes à l’emploi s’avère un réel handicap pour un enseignant s’il veut construire une séance de cours pédagogiquement cohérente.

    Adapter la gouvernance, au service des écoles et des enseignants

    Le partage des responsabilités entre Etat et collectivités locales s’avère un peu flou. Des conventions entre académies et collectivités sont encore trop rares. L’accompagnement des matériels est aussi important à gérer.

    Mettre davantage à contribution le savoir-faire des enseignants et des entreprises

    Le rapport préconise d’impliquer les utilisateurs finaux que sont les enseignants dans la conception des outils et ressources, afin de remporter leur adhésion et intégrer leur retour.  L’installation de solutions lourdes, pilotées par le haut et risquant de figer les usages, est à éviter au profit de méthodes itératives et incrémentales.
    De même, les entreprises qui bénéficient d’un savoir-faire pourraient être concertées.

    Après les constats, les propositions : trois recommandations pour permettre le choix du numérique à l’école sont mises en avant.

    La première recommandation serait de mutualiser à un niveau régional, sur la base du volontariat, les responsabilités et compétences techniques et pédagogiques relatives au numérique, des académies, des collectivités territoriales, et des Centres de Documentation Pédagogiques. Elle se fait en réponse au constat  d’un éclatement des responsabilités incompatible avec des projets numériques cohérents.

    Une deuxième recommandation porte sur l’existence d’un organe indépendant ayant une mission permanente d’animation, de réflexion et de conseil sur l’école numérique ; nue instance mixte à la fois composée de personnes qualifiées issues du milieu enseignant mais aussi du monde des entreprises du numérique. Il serait là pour pallier au manque de vision commune du numérique pour l’école de demain.

    Enfin, une troisième recommandation est développée où il est question des ressources, en réponse au manque de visibilité du foisonnement de ressources existantes : créer une plate-forme de référencement des ressources numériques pédagogiques, doté d’un moteur de recherche et d’un système d’indexation collaboratif.

    En conclusion du rapport, les auteurs mettent en avant qu’apprendre à l’heure du numérique, c’est acquérir à la fois la culture numérique et la maîtrise des outils numériques. Ce sont les deux facettes indissociables d’une évolution qui affecte l’ensemble de la société, mais peine paradoxalement à toucher l’Ecole. Le défi pour l’Institution est de mettre à profit les logiques nouvelles dont le numérique est porteur.

    Dans cet esprit, les trois recommandations faites dans ce rapport sont essentiellement structurelles et touchent notamment à la gouvernance, nationale et locale, et au problème de la visibilité de ressources pédagogiques numériques. Elles visent à poser un cadre à même de véritablement donner le choix du numérique aux établissements et aux enseignants. Une meilleure visibilité de la stratégie nationale et, au niveau local, du marché des ressources, doit par ailleurs permettre aux entreprises et associations de l’e-éducation de croître, d’investir et de libérer un potentiel créatif en matière de pédagogie par le numérique encore à peine exploité.
    Le diagnostic et les recommandations de ce rapport font échos à d’autres rapports, issus de l’Institution elle-même  – de l’inspection générale de l’Education nationale notamment – et d’observateurs extérieurs.

    Il semble donc que si le diagnostic et les solutions sont connus depuis des années, c’est la capacité à passer l’action qui fait défaut.

    Retrouvez le rapport complet sur www.cnnumerique.fr