Catégorie : ACTION PUBLIQUE

  • Maintenir une équité en éducation et e-éducation sur un territoire contrasté

    Maintenir une équité en éducation et e-éducation sur un territoire contrasté

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    Une organisation territoriale très hétérogène

    Le département du Puy-de-Dôme se caractérise par le nombre le plus important en France de petits collèges. Etrange, non, que ce soit lui qui remporte la palme ? En effet, département à l’image rurale, il n’est pourtant pas l’exception unique en son genre à avoir des collèges regroupant moins de 100 élèves ; des départements ruraux, qui  ont subi «l’exode», il y en a d’autres !

    Mais le Puy-de-Dôme, à la différence de certains peut-être, a conservé ses tout petits collèges. Tout petits car sur 58 au total, un tiers ont entre 40 et 200 élèves (37 élèves, le plus petit, pour être exact), un tiers entre 200 et 500 élèves et le dernier tiers entre 500 et 800.

    Bravo, dirons nous, d’avoir su maintenir ces établissements, d’autant que, nous le verrons un peu plus loin, ils bénéficient de la même qualité de services qu’en zone urbaine. Mais leur existence pose une véritable problématique de territoire, comme nous l’explique Paul Chapouly, Directeur de l’Education et des Collèges au Conseil Général du Puy-de-Dôme.

    Cela pose un certain nombre de difficultés de devoir maintenir des établissements en état : coût du transport scolaire, coût de fonctionnement et d’entretien des bâtiments, coût d’équipement…
    L’Education Nationale répartit les moyens par académie ; ceux qui sont mobilisés sur des petites structures ne sont pas mis sur les autres… Des enseignants sont sur deux, voire trois établissements en même temps…
    Les efforts portés en matière d’équipement matériel, de normalisation et de mise à niveau des collèges est le même partout, c’est dire le coût de maintien de ces petits établissements pour le Conseil Général.

    «La politique actuelle du Département est fortement liée à celle de notre partenaire qu’est l’Etat», nous confie le Directeur Education. Les élus sont très attachés à leur territoire respectif et ne veulent pas prendre la décision d’une fermeture de leur collège. Le Conseil Général a donc pour mission de répartir les moyens «équitablement».

    Une mission : répartir les moyens pour maintenir à niveau tous les Collèges du département

    Depuis les années 80, période à laquelle les collèges ont été confiés aux départements, le Conseil Général du Puy-de-Dôme a beaucoup investi, d’abord pour du «curatif» et ensuite vers du «qualitatif».
    «L’Etat nous a laissé des bâtiments en triste état et il a fallu 10 ans pour les remettre à niveau. Maintenant, nous pouvons repenser l’établissement dans son fonctionnement, dans sa pédagogie, dans la qualité de ses espaces et dans ses aspects normatifs», déclare Paul Chapouly.

    C’est donc un «lifting» total que tous les établissements du Puy-de-Dôme ont subi, toujours dans le respect de l’équilibre. Mais maintenant, au delà de la problématique de territoire, le département est confronté à une autre forme «d’exode».

    La crise économique n’a pas favorisé les populations de la classe moyenne à rester en ville. Clermont-Ferrand, la «capitale», s’est peu à peu «vidé» de ses habitants, privilégiant dans un premier temps la «première couronne» puis, sous la pression foncière, la «deuxième couronne» de l’agglomération clermontoise.

    «Sur les quatre collèges concernés par cet afflux de population, nous avons maintenant une grosse pression d’effectifs ; nous avons assez mal anticipé ces déplacements.
    Globalement nous avons suffisamment de place dans nos collèges, mais la répartition est différente
    ».

    Avec la Carte des collèges et la compétence «sectorisation», le Département avait prévu ces changements. En effet, dans cette carte des collèges, on définit quelles sont les communes (les rues pour une ville) qui sont rattachées à tel ou tel établissement. On peut donc faire des prospectives.
    Mais, alors que le déplacement de population en pleine crise économique peut se faire très rapidement, l’extension d’un collège ne peut se faire en un mois !
    «Nous pouvons décider de revoir la carte des collèges pour rééquilibrer les effectifs, mais cela n’est pas aussi simple», nous confie Paul Chapouly.

    Entre problématique de territoire et problèmes d’exode, le Département a créé un groupe de réflexion sur «ce que pourrait être le collège idéal», regroupant différentes institutions (élus, Rectorat…). Des questions comme :
    – «Quelle est la taille minimum à envisager pour un collège pour qu’il y ait une émulation pédagogique» ? Afin qu’il n’ y ait pas une seule classe par niveau (dans ce cas, les élèves se retrouvent toujours ensemble d’année en année)
    – «Quelle est la distance à ne pas dépasser du domicile de l’élève pour le transport scolaire» ?
    – «et si la durée est excessive, y a t-il les structures d’internat pour accueillir les élèves» ?

    Autant de questions pour faire avancer le Département sur sa problématique de territoire…

    Autre aspect de la politique volontariste du département du Puy-de-Dôme : la restauration scolaire.

    Des produits locaux dans les assiettes des collégiens ?

    Evidemment quand on pense Puy-de-Dôme, on pense «L’Auvergne, un grand plateau de fromages». Alors qu’en est-il des repas servis à la cantine ?

    Le Département assure la restauration scolaire dans tous ces collèges ; ce qui est un atout mis en avant par le Directeur Education, sachant que cette compétence sort du champ obligatoire.
    «C’est une façon d’éduquer les enfants à l’hygiène alimentaire et à l’équilibre des repas et c’est donc essentiel d’avoir une action dans ce domaine là», nous confie t-il.
    Et quand on connaît la problématique évoquée précédemment, on comprend l’effort financier fourni par la collectivité pour assurer ce service. Encore une fois, c’est l’équité qui prime, aussi bien dans la qualité que dans le prix de la demi-pension.

    «Nous avons été l’un des premiers départements à mettre un tarif unique de demi-pension dans tous nos collèges», souligne Paul Chapouly.
    Pour aider les personnels des restaurants scolaires, souvent en place depuis de très nombreuses années, une personne référente, (un ancien cuisinier, ce qui lui assure une certaine crédibilité) a été engagée depuis cinq ans pour réaliser les contrôles sanitaires des demi-pensions mais aussi avoir un rôle d’accompagnement, pour le service, pour toute la démarche de traçabilité des produits.

    Produits locaux, filière bio… le Département du Puy-de-Dôme tient à être dans le «mouv» et réfléchit aux pistes des «circuits courts» ; mais, encore une fois, il se heurte à des difficultés inhérentes au territoire. Les producteurs locaux sont souvent des petits producteurs (lait, fromages, viande…), non organisés en filières de distribution qui pourraient répondre aux exigences de quantité, de qualité et surtout de prix de la restauration scolaire.

    «Pourtant, nous pourrions tout à fait envisager d’associer d’autres structures comme les maisons de retraite, les entreprises, les communes et autres qui ont des besoins de restauration collective», nous confie Paul Chapouly.
    «Les filières locales ne viennent pas vers nous non plus. Je pense qu’il y a une méconnaissance des deux milieux».

    Une restauration scolaire pas encore faite de viande Salers, de St Nectaire et de pommes du Limousin mais une restauration «collaborative» sous un aspect : les collèges ont un intranet intitulé «Spidi collèges» dans lequel on retrouve le «Spidi cuisine» qui permet à tous les chefs cuisiniers de pouvoir échanger leurs idées de menus.

    L’usage des Nouvelles Technologies pour mutualiser les restaurants scolaires, mais pas seulement. Le Puy-de-Dôme investit aussi dans l’e-éducation. Il a fait rentrer ses collégiens,  avec ses moyens et dans le maintien de l’équité, dans l’ère du numérique.

    Du numérique pour l’éducation des collégiens

    Le budget éducation représente environ 3,5% du budget global de la collectivité. Et le numérique, environ 3% du budget éducation.
    Pas de choix exclusif pour un matériel en particulier, pas non plus de grosse opération ponctuelle telle que l’opération iPad en Corrèze. Investir en masse dans des tablettes ou des netbooks n’est pas la politique du Conseil Général du Puy-de-Dôme.  «Il ne faut pas non plus changer sans arrêt de produit, car l’appropriation d’un matériel se fait sur 2 à 3 ans», souligne Gilbert Taillandier, Référent informaticien à la Direction Education.

    L’essentiel est d’équiper petit à petit  les collèges et surtout de renouveler le matériel. «Les établissements ne pensent pas à ce genre de détails, alors que les réseaux, les câblages et les ordinateurs ont besoin d’être renouvelés. Il faut donc prévoir ce budget qui est non négligeable», ajoute Gilbert Taillandier.

    L’équipe de la Direction Education n’impose pas de matériel aux établissements. C’est une politique de concertation.
    «Les enseignants font une demande d’équipement discipline par discipline ; au chef d’établissement ensuite de prioriser et de le présenter à la Direction Education du Conseil Général, sous forme d’un projet d’établissement», nous explique Isabelle Dequiedt, Responsable du service équipement des collèges.

    Les enseignants font donc des demandes de matériel en fonction de la formation qu’ils ont reçu et en fonction de leur motivation ; cela laisse supposer que le matériel sera bien plus utilisé que s’il était amené dans une classe sans projet pédagogique derrière…. 
    La concertation est bien le maître mot.

    Des collèges équipés de manière hétérogène, en fonction de leurs besoins et qui adhèrent aussi depuis maintenant 5 ans à l’ENT…
    En effet, c’est une opération qui monte en puissance d’année en année. Les quatre départements auvergnats et la Région se sont lancés dans la course pour doter collèges et lycées de la même solution ENT (pratique pour assurer la continuité). Le déploiement ne s’est pas fait de la même façon partout…

    Un déploiement de l’ENT «à la carte»

    Pour le Puy-de-Dôme,  c’est le choix d’un déploiement d’ENT «à la carte» qui a été retenu.
    «Certaines collectivités ont décidé que 100% des établissements devraient être déployés en une fois. Le département du Puy-de-Dôme a fait le choix d’un déploiement progressif», nous explique Isabelle Dequiedt.

    Les établissements qui le souhaitaient ont donc fait acte de candidature, en mettant en évidence une personne ressources, une équipe porteuse du projet d’établissement et surtout une motivation certaine.
    Isabelle Dequiedt : «Pour nous, il nous semblait indispensable de vérifier en amont que le câblage, les réseaux et  le débit soient assurés et que nous puissions accompagner financièrement et matériellement les candidats avant de valider la mise en place d’un ENT. Ainsi, 10 établissements environ ont été retenus par an».

    «Et nous ne pouvions décemment pas promettre aux 58 collèges en même temps d’être à niveau pour accueillir l’ENT»! ajoute t-elle.
    «On peut penser que les établissements, en faisant acte de candidature, étaient intéressés par l’ENT et qu’ils feront l’effort de l’utiliser», souligne Gilbert  Taillandier.

    C’est donc sur la base du volontariat des établissements que s’est mis en place l’ENT dans le Puy de dôme, sur une phase de cinq années depuis 2007.  Le déploiement à l’intérieur même des collèges s’est fait différemment. Certains ont décidé d’ouvrir toutes les fonctionnalités en même temps et d’autres petit à petit. «Chacun a pu s’approprier l’outil comme il l’entendait», souligne Isabelle Dequiedt.

    Aujourd’hui, dans 75% des collèges du Puy-de-Dôme, l’ENT fonctionne bien.  

    Alors, un déploiement «à la carte» et un bon relationnel avec les établissements, est-ce la méthode à retenir ?

    En tout cas, sur ce territoire, malgré des critiques sur la «lenteur du déploiement», comme nous le font remarquer Gilbert Taillandier et Isabelle Dequiedt, l’ENT affiche de bons résultats, au vu des chiffres de fréquentation et d’utilisation.

    Sur l’année scolaire 2011-2012 – du 1er septembre au 14 octobre, comparé à la période identique de l’année scolaire 2010-2011, on note une augmentation de 130 % des visites, à hauteur égale pour les enseignants, élèves et parents. Et ces publics ne vont pas sur l’ENT que pour y découvrir les notes ou enregistrer des absences. Chaque usage est concerné ; pour preuve les rubriques vie scolaire, usages pédagogiques et information-communication se répartissent équitablement le nombre de pages chargées (environ un tiers pour chacune).

    Même si la réussite ne va pas sans la motivation du chef d’établissement et de son équipe, comme conclusion de Gilbert Taillandier : «Cela dépend beaucoup du Principal, c’est lui qui définit la politique éducative de son établissement».

  • Résultats de l’appel à projets « Open data Proxima Mobile »

    Ces trois projets ont été retenus pour leur excellence, leur très bonne ergonomie, leur caractère directement exploitable par les utilisateurs et leur accessibilité pour les primo-utilisateurs de l’Internet mobile. Ils bénéficieront d’une aide globale de deux cent mille euros.

    Plus de 35 structures ont répondu à l’appel à projets, témoignant du vif intérêt des entreprises pour exploiter les gisements de données culturelles, touristiques, économiques et environnementales dont disposent la France et l’Europe. L’ensemble de ces données constitue un des moteurs du développement des services mobiles à l’échelle européenne.

    Les projets retenus associent au total quatre startups et couvrent des domaines variés :

    • l’aide à l’intégration des personnels expatriés pour le projet NewExpat
      la découverte de la faune et de la flore des zones protégées du littoral européen pour le projet CoastLine
      les informations sur les lieux de mémoire présents de l’Union Européenne pour le projet iMemoriam.

    Ces services seront réalisés d’ici l’automne 2012, et intégreront alors le portail Proxima Mobile.

    Le portail www.proximamobile.fr est le premier portail européen de services d’intérêt général sur les terminaux mobiles. Créé par le Gouvernement en 2010, il est coordonné par la Délégation aux Usages de l’Internet.

    L’ouverture des données publiques, «open data», contribue à renforcer la transparence de l’action de l’Etat et à rapprocher les services publics des citoyens. Elle permet aussi le développement de nouveaux services pour la vie quotidienne des Français, en particulier de nouvelles applications mobiles grâce aux données géolocalisées.

    L’ouverture des données publiques est une des priorités du Gouvernement. Le portail www.data.gouv.fr a ainsi été lancé le 5 décembre 2011 par la mission Etalab, créée par le Premier ministre en février 2011. C’est désormais le portail unique de consultation des données publiques des administrations françaises, regroupant plus de 352 000 jeux de données publiques, provenant de 90 sources différentes.

    1. Le projet NewExpat pour l’aide à l’intégration des personnes expatriées en Europe

    L’application NewExpat s’adressera aux 21 millions d’Européens (dont un million de Français) qui vivent en Europe hors de leur pays d’origine. Elle aidera les futurs expatriés européens à mieux choisir leur pays d’accueil et à accélérer leur intégration dans leur nouvelle ville de résidence, grâce à une sélection multicritère sur les données issues de sources publiques et privées. Parmi ces sources figurent les portails Open Data des pays européens (data.gouv.fr en France, data.gov.uk au Royaume-Uni, datos.gob.es en Espagne), ainsi que les données publiques issues des villes européennes (opendata.paris.fr, data.london.gov.uk…).

    Les utilisateurs pourront notamment, en fonction de leurs critères de préférences, consulter un «baromètre» des pays les plus appréciés au sein de l’Union européenne, et accéder à un listing des tâches à accomplir lors de l’installation à l’étranger (scolarisation des enfants, protection sociale, assistance au rapatriement…). Un réseau social de personnes nouvellement installées dans les villes choisies complétera ce dispositif.

    Le projet NewExpat est porté par les sociétés Marcopolis et Pop développement. Cette application sera développée en langues française et anglaise, et sera disponible sur les plateformes iPhone et Android.

    2. Le projet CoastLine sur la découverte de la biodiversité du littoral européen

    L’application CoastLine, dédiée à l’exploration de la faune et la flore des zones protégées du littoral européen, utilisera la reconnaissance de forme couplée à des fonctions de réalité augmentée 3D. Le mobinaute pourra par exemple filmer un paysage côtier : les noms et caractéristiques des objets reconnus seront alors affichés en réalité augmentée. L’utilisateur pourra également améliorer ses connaissances sur la faune et la flore ou encore, grâce aux fonctions de géolocalisation, être guidé vers un objet ou un lieu lors d’une randonnée.

    Cette application s’appuiera sur les données publiques issues de l’Institut Géographique National (IGN), du Conservatoire du littoral, ainsi que du National Trust Institute au Royaume-Uni.

    L’application CoastLine, développée par la société Prolexia, sera consacrée dans un premier temps aux littoraux français et anglais. Elle sera accessible sur les smartphones ou les tablettes utilisant les plateformes iOS et Android.

    3. Le projet iMemoriam pour des informations géolocalisées sur les lieux de mémoire en Europe

    L’application iMemoriam permettra d’accéder aux lieux de mémoire présents sur les territoires des Etats membres de l’Union européenne. Ce service permettra aux utilisateurs de rechercher un monument commémoratif, de géolocaliser des lieux de sépultures et d’en obtenir des informations, ou encore de rechercher un défunt (par nom, prénom, dates de naissance et/ou de décès).

    iMemoriam exploitera les bases de données des collectivités, ainsi que du Ministère de la Défense et ses homologues européens. Elle sera dans un premier temps disponible pour la France et l’Allemagne.

    L’application iMemoriam, développée par le Groupe Elabor, constituera une extension mobile européenne de la plateforme «cimetieres-de-france.fr». Proposée initialement en français et anglais, pour les plateformes iPhone et Android, elle sera ensuite étendue aux plateformes Windows Phone. Une version web mobile sera également développée afin de permettre à l’ensemble des smartphones disposant d’un navigateur web d’accéder   à ce service.

  • Point de vue de François Bayrou sur l’éducation numérique

    Il dit son indignation de voir l’école d’aujourd’hui douter, mais également de voir la France se positionner à la 23ème et 24ème place des nations développées en termes de compréhension de l’écrit et de calcul mental, alors qu’elle était donnée en modèle il y a pas si longtemps pour son éducation.

    Dans son livre «2012. Etat d’urgence», François Bayrou décrit les priorités qu’il faut donner à l’éducation aujourd’hui. Pour lui, le socle commun de l’enseignement doit reposer sur trois notions essentielles, «Les trois outils de la liberté, dans l’ordre, la langue, le nombre et le bagage culturel». En d’autres termes, revenons aux fondamentaux !

    Il déplore l’image dégradée que la société a des enseignants et prône le «partage». Pour cela, il voit dans le numérique, un outil très utile. Il a développé quelques-unes de ses idées à ce sujet lors d’une conférence organisée par Sankoré sur le salon Educatice en novembre dernier.

    Partager par le numérique

    François Bayrou décrit dans un premier temps l’arrivée d’internet comme une véritable révolution, qui a pris son temps. Entamée depuis les années 90, les choses ont mûri progressivement et internet donne désormais accès à une multitude de données, réservées au départ aux bibliothèques et maintenant ouvertes à tout le monde. Et c’est ce foisonnement de données qu’il trouve intéressant.

    Le numérique à l’école a pour François Bayrou un rôle «émancipateur» ; et il croit à cette révolution du numérique, persuadé même que cela peut influencer l’acte pédagogique. Mais cette révolution n’est pas seulement en marche pour la transmission ; c’est là tout l’intérêt du numérique pour lui.

    Il met d’ailleurs l’accent sur «le modèle de société nouveau», et prend comme exemple la possibilité de partage gratuit de données grâce au modèle wiki et aux logiciels libres.

    «Je suis un fervent défenseur du modèle wiki, car cette édification d’une architecture de savoirs gratuits, partagée avec l’ensemble de l’humanité me donne la sensation d’une vraie révolution et il y a dans cette révolution un modèle de société nouveau», déclare t-il.

    L’éducation numérique, un projet « humaniste »

    François Bayrou est aussi fervent défenseur du logiciel et de la ressource pédagogique libres car l’idée de pouvoir partager et apporter gratuitement «sa pierre à l’édifice» est, d’après lui, un véritable projet «humaniste», au sens concret du terme, «comme il en existe peu dans la société d’aujourd’hui».

    Par contre, il est convaincu que les outils et le matériel ne suffisent pas à introduire le numérique et qu’ils ne remplaceront pas non plus l’enseignant. «Je ne crois pas que le logiciel remplacera définitivement l’intervention de l’enseignant car le « maître » est un médiateur du monde».

    François Bayrou met l’accent sur la nécessité d’apprendre à naviguer dans ce nouveau monde : «Plus le nombre de données croît et plus la forêt est dense, plus il est nécessaire d’avoir une carte et une boussole», «je ne pense pas que la mise à disposition suffise», signifiant sans doute la nécessité de l’accompagnement des enseignants pour réussir cette révolution numérique.

    Le numérique, un moyen rapide et moderne d’échanger, de partager, de construire entre enseignants pour améliorer leurs pratiques pédagogiques… 

    Dans son livre, rappelons le, il évoque l’idée d’étudier comment travaillent les 5% d’enseignants qui sont les meilleurs de France pour étendre leurs méthodes à toute la France… Au vu de son discours sur le numérique à l’école, un des critères d’excellence pour l’enseignant serait qu’il sache utiliser le numérique dans sa pratique…

    Concernant les moyens, François Bayrou s’engage à préserver dans les cinq années les moyens de l’école, du collège, du lycée, de l’université, de remplacer poste pour poste tous les départs à la retraite, tous les changements d’orientation professionnelle (…).

    Retrouvez son programme sur : www.bayrou.fr/article/instruire

  • Eduquer à l’internet d’aujourd’hui : l’Etat s’engage

    Sa délégation a deux missions principales : accompagner les citoyens pour mieux maîtriser les technologies de l’internet et aider les entreprises en particulier les PME du secteur de l’internet à se développer. C’est à la jonction  de ces deux missions qu’a été créé le premier portail de service public d’internet sur mobile : Proxima Mobile (www.proximamobile.fr), qui permet notamment d’avoir accès à des services éducatifs, surtout à destination du supérieur mais aussi du secondaire.

    Pour Bernard Benhamou, ce sont principalement les habitudes d’usages avec l’arrivée et la croissance des terminaux mobiles (smartphones, tablettes…) qui ont modifié le monde de l’internet ces cinq dernières années. C’est l’ensemble de ces outils qui vont bientôt précédés les ordinateurs qu’il faut réussir à maîtriser et à apprivoiser.

    D’autre part, il ajoute que dans cette croissance exponentielle, il est important que les citoyens ne soient pas uniquement consommateurs de produits exportés ; il faut parvenir à développer un écosystème en France et en Europe. Il rappelle à ce sujet que le continent européen est le premier marché mondial en matière de services mobiles au sens large !

    Face à ces évolutions, il est donc important que l’éducation soit préparée et pour cela, elle ne doit pas être seulement actrice mais aussi conceptrice de ces changements.

    Alors qu’auparavant le citoyen n’était amené à utiliser internet que dans son travail, il se retrouve aujourd’hui  à l’utiliser, presque malgré lui, dans son quotidien. Des services autour de la culture, du tourisme, des transports…, autant de domaines qui vont l’amener sur le web, sans parler des réseaux sociaux.

    Environ 18 millions de personnes utilisent le mobile connecté en France. Certaines catégories sociales restent encore en marge de ces nouveaux usages. Mais Bernard Benhamou va au-delà du facteur économique dans ce constat ; la complexité de l’outil peut être dissuasive pour des personnes qui n’ont pas été formés sur ces usages. C’est le cas par exemple des séniors.

    La Délégation travaille dans ce sens afin d’accompagner avec des outils simples ces personnes isolés.

    Et il ajoute, en guise de conclusion : «La simplicité est un principe démocratique pour les temps à venir».

  • Lancement de l’appel à projets «Technologies des contenus numériques»

    Cet appel à projets a pour objectif de soutenir des projets de recherche et développement en matière de production, de gestion et de valorisation des contenus numériques, notamment dans les secteurs de l’audiovisuel, du cinéma, de l’édition, de la musique, du patrimoine architectural et urbain, de la photographie, de la presse, du jeu vidéo. Il est doté d’un budget prévisionnel de 40 millions d’euros.

    Les industries du contenu connaissent une profonde mutation depuis plusieurs années. Le recours au numérique et à la dématérialisation se généralise pour l’ensemble des processus de la production à la diffusion.

    Dans ce contexte, l’appel vise à soutenir la coopération entre, d’une part, les fournisseurs de contenus et, d’autre part, les acteurs, entreprises ou organismes de recherche, développant de nouvelles technologies et solutions pour les contenus numériques. Il fait suite au premier appel « Technologies de numérisation des contenus culturels, scientifiques et éducatifs », clôturé le 31 mars 2011.

    Cet appel à projets s’inscrit dans le cadre du soutien du Programme d’Investissements d’avenir aux nouveaux usages, services et contenus numériques innovants mis en œuvre à travers le Fonds national pour la Société Numérique (FSN). Plus de 15 appels à projets dédiés aux secteurs phares du numérique (cloud-computing, e-Education, e-Santé, nanoélectronique, logiciel embarqué…) ont déjà été lancés ainsi qu’un fonds d’investissement dédié aux PME du numérique et doté de 400 millions d’euros.

    Les premiers projets seront sélectionnés en avril 2012.

    Pour télécharger l’appel à projets et pour déposer en ligne les dossiers, au plus tard le 29 février 2012 à 12 heures : cdcinvestissementsdavenir.achatpublic.com

  • Les Régions demandent à l’Etat de relever le défi du numérique au lycée

    Ainsi, une grande majorité de Régions investissent fortement dans la maintenance technique des équipements informatiques et des réseaux, qui ne relève pourtant pas de leurs responsabilités. De plus, la moitié dʼentre elles prennent en charge lʼassistance aux usagers que sont les enseignants, voire organisent des formations aux usages des ENT.

    Pourtant, la France est très mal placée (24ème rang sur 27 dans lʼUnion Européenne) dans la maîtrise de lʼoutil numérique en milieu scolaire. Les équipements existent. Encore faut-il que les enseignants et les élèves les utilisent, dʼoù lʼimportance de la formation et de lʼassistance aux usagers, responsabilités du Ministère en charge de lʼEducation nationale. Or, les moyens réellement accordés dans les lycées à lʼassistance de proximité aux enseignants et aux élèves sʼeffondrent. Sans même parler de la réforme catastrophique de la formation initiale des enseignants, les crédits consacrés à leur formation continue étant en constante diminution.

    Un an après lʼannonce de son «Plan numérique», lʼARF demande au ministre de lʼEducation nationale, de la Jeunesse et de la Vie associative dʼassurer pleinement ses responsabilités. La réduction de la fracture numérique, la lutte contre lʼéchec scolaire et la préparation à lʼinsertion dans la vie professionnelle des lycéens sont à ce prix.

    «Les investissements numériques en éducation sont des investissements majeurs pour aller vers la société de la connaissance et ce, dès la formation initiale et dans la formation professionnelle, pour qu’elle soit une chance pour tous et une possibilité pour notre pays de franchir des étapes importantes» déclare François Bonneau, Président de la Région Centre et Vice Président de l’ARF.

    «Notre étude se situe dans le cade de l’enseignement présentiel et classique mais aussi pour la formation ouverte et à distance : le numérique constitue une opportunité extraordinaire du moment que ce n’est pas doubler ce qui existe par ailleurs sur le papier, mais la possibilité de mette en oeuvre des stratégies pédagogiques plus performantes, qui permet un suivi personnel et un travail collectif»

    «En tant que Région en responsabilité de la formation tout au long de la vie, nous avons fait des efforts d’investissement très importants depuis quelques années : cette réalité se traduit par un taux d’équipement  de 2,7 élèves par ordinateurs et de 2,3 si on prend en compte les lycées professionnels, en 2010 on était à 3, 1 donc une progression de la densité des équipements dans les établissements.»

    «Il est important de dire que la quasi totalité des salles sont équipées de vidéoprojecteurs. Sont posés dans cette enquête le problème du matériel, mais aussi des usages et la question est de savoir s’ils sont à la hauteur des investissements effectués et nous posons donc la question de la responsabilité des investissements et de la maintenance et du rapport Etat/Région et avec les éditeurs : il y a en effet des enjeux intellectuels et financiers considérables.»

    Les principaux enseignements de l’enquête ARF :

    (réalisée de juin à juillet 2011, sur 26 régions, 22 régions essentiellement métropolitaines ont répondu à cette enquête):

    Premiers constats : Il y a beaucoup d’investissement dans l’accompagnement humain!

    Trois points principaux sont évoqués dans l’enquête :
    – la maintenance technique
    – l’assistance des usagers
    – la formation continue des personnels`

    Autres constats

    Il est difficile pour les Régions de savoir ce que font les rectorats notamment sur les 3 principaux points de l’enquête ; on évoque que ce sont souvent les enseignants qui s’occupent de la maintenance, alors que dans les établissement agricoles, les moyens sont plus conséquents (c’est le Ministère de l’Agriculture qui finance).

    On note au niveau des rectorats que les moyens sont en baisse pour la formation des enseignants aux usages du numérique, notamment à cause de la RGPP : corollaire, les régions investissent de plus en plus car les rectorats investissent moins.

    Coté Région, on mesure l’engagement de moyens en ETP (Equivalent Temps Plein), pour les rectorats, ce sont des heures supplémentaires ou des décharges horaires : pas d’homogénéité selon les rectorats, «c’est comme s’il y avait 30 ministères de l’éducation nationale !» clame François Bonneau.

    La France est le 4ème pays sur 27 en Europe sur l’équipement informatique des établissements : câblage des lycées, TBI, ordinateurs, tablettes, mais au 24ème rang sur les usages !

    En ce qui concerne les ENT : 17% seulement disposent de cahiers de texte, 12% des enseignants utilisent les TICE en France et pourtant 65% en Grande Bretagne (Rapport Fourgous).

    Les Régions n’ont reçu aucun financement de l’Etat pour assurer le maintenance du numérique, elles financent donc seules ces efforts sur leurs fonds propres. 

    Les heures supplémentaires sont remplacées aujourd’hui par des indemnités pour usage du numérique : il faut clarifier les responsabilités. Interrogeons nous : A quoi cela sert-il de s’occuper de la maintenance si les usages ne bougent pas. Pas de formation initiale des enseignants et très peu de formation continue, une formation de 3 heures va t-elle suffire aux enseignants pour se mettre au numérique ?

    «Ainsi, annoncer un « Plan numérique » ne sert, dans ce contexte, à rien», souligne François Bonneau, qui ajoute : «Nous n’avons pas vocation à nous substituer à l’Etat pour assumer la formation au numérique».

    En matière de support pédagogique, il y a aujourd’hui multiplicité et juxtaposition des supports ; il faudrait faire des choix ou élaborer des stratégies, «le papier ne va pas disparaitre et nous ne le souhaitons pas, mais nous souhaitons une cohérence au niveau du Ministère. L’autonomie des Rectorats, au niveau des ENT, n’est pas une bonne chose pour la cohérence dans les formats des ressources, notamment pour permettre aux éditeurs de pouvoir développer une offre cohérente nationale comme ils le font sur le support papier».

    En dernier point, ajoutons que l’ARF a mis en place un groupe de travail sur le sujet avec le Ministère de l’Education Nationale avec la volonté d’avancer, mais les décisions mettent du temps à venir…

  • L’inspection Académique et l’Association des Maires des Hauts-de-Seine (AMD 92) annoncent la naissance de PNE 92.

    Rendez-vous est pris le 24 novembre à 10h lors du Salon Éducatice 2011 porte de Versailles, entre Monsieur Edouard ROSSELET, Inspecteur d’académie et Monsieur Jacques GAUTIER, Sénateur-Maire de Garches et Président de l’AMD 92, pour signer conjointement le protocole de mise en œuvre de PNE 92. Cette action s’inscrit dans les objectifs du Plan numérique élaboré par le ministère de l’éducation nationale, de la jeunesse et de la vie associative pour le développement des usages pédagogiques du numérique dans les écoles.

    PNE 92 a pour vocation de constituer un laboratoire d’idées, de démarches, de partage de compétences au service de l’ensemble des communes du département. Inscrit dans les axes définis dans le projet académique « Horizon 2015 », PNE 92 s’appuie sur la mutualisation des expertises des différents acteurs de la politique éducative en faveur de l’école numérique sur le territoire des Hauts-de-Seine.

    L’année 2011-2012 sera consacrée à l’élaboration d’un livre blanc qui constituera un guide méthodologique pour une politique numérique concertée et cohérente dans les Hauts-de-Seine. Il traitera de l’ensemble des questions inhérentes au développement du numérique dans l’éducation. Les témoignages des collectivités locales illustreront chaque problématique liée aux TICE (Technologies de l’Information et de la Communication pour l’Enseignement) constituant ainsi sur le plan départemental un référentiel des politiques d’équipement.

  • OrdiLib’ : la Région Midi-Pyrénées offre l’égalité des chances à ses lycéens

    La procédure est simple : les élèves ont eu à remplir un formulaire pour accéder à l’opération ; ce sont 11 000 demandes qui ont été adressées à la Région et donc 11 000 ordinateurs qui vont être distribués d’ici le 13 décembre dans 85 lycées régionaux.

    «Cette année nous avons un peu de moins de demandes que l’an dernier, 11 000 au lieu de 13 000 ; déjà il y a 6 % de redoublants, qui ont déjà un ordinateur. Et surtout, ce qu’il y a de nouveau cette année, c’est que le pourcentage d’ordinateurs commandés par des familles qui ont entre 830 et 1300 € mensuels pour un couple avec deux enfants représentent 70% de ce qui nous a été demandé. Ce qui prouve bien que l’objectif de la démarche sociale est atteint», souligne Martin Malvy, Président de la Région Midi-Pyrénées.

    La participation financière demandée aux familles est variable en fonction du quotient familial, allant de 30 € à 480 €.

    «C’est une mesure sociale, l’offre est sous conditions de ressources, ce qui ne veut pas dire que les catégories plus aisées ne peuvent pas acquérir un ordinateur mais ils le paient au tarif qui est le nôtre », ajoute Martin Malvy

    L’ordinateur est fourni avec un système d’exploitation Windows 7 pro et des logiciels. Il n’y a pas d’abonnement internet prévu pour les familles mais, dans chaque lycée, les élèves peuvent utiliser des connexions gratuites ; «en réalité  il y a 400 lieux publics internet (dont les 146 lycées, des cyberbases…) qui proposent une connexion internet fournie par la Région», souligne Martin Malvy .

    «L’objectif c’est bien de ne pas imaginer qu’il puisse y avoir côte à côte deux enfants qui font les mêmes études, l’un qui a l’ordinateur comme outil de travail et l’autre qui ne l’a pas parce que ses parents n’ont pas les moyens de lui acheter. C’est l’égalité des chances», conclut Martin Malvy

  • Plus de 250 millions d’euros par an dans le numérique éducatif

    Quel est le poids des investissements dans les nouvelles technologies éducatives des collectivités territoriales ? Que coûte le renouvellement des matériels chaque année ?  Quels choix stratégiques entre Tableaux Blancs Interactifs fixes ou mobiles, vidéoprojecteurs ?  Doit-on équiper des classes informatiques ou équiper des élèves en ordinateurs portables ou tablettes numériques ? Que coûte à la collectivité le raccordement des établissements en haut-débit et quels frais de fonctionnement et d’abonnement cela implique t-il ?

    Voici quelques-unes des questions que l’étude a tenté d’élucider et qui permet de mettre au jour le poids des TIC dans l’éducation au regard des investissements dans les collèges, supportés par les départements.

    Plus de 250 millions d’euros par an pour le numérique dans les collèges !

    Sur la base des réponses données lors de cette enquête, et après extrapolation, les collectivités départementales dépenseraient chaque année 257 millions d’euros* pour le numérique dans les collèges avec une croissance forte** de ces budgets depuis 2009. La part du numérique dans ces actions serait donc conséquente.

    Pour rappel, les départements français dépensent chaque année 4,565 milliard d’euros pour les collèges qui se répartissent en 2,099 milliard pour le fonctionnement  et 2, 466 milliard pour l’investissement (source OFL 2010)
    Un regard critique mais constructif sur le numérique en classe

    Ce sont les directions éducation des conseils généraux qui, à 69% qui pilotent les politiques en matière d’investissement et d’usage du numérique dans les collèges, bien que souvent les Directions des Services Informatiques soient également dans la boucle. Les principaux interlocuteurs des collectivités sont les missions TICE des rectorats et des autres collectivités territoriales notamment à l’échelle des Régions pour le déploiement des Espaces Numériques de Travail.

    En ce qui concerne l’évaluation des usages et des politiques d’appui au développement et à l’équipement, la plupart des départements, dans leur grande majorité, disposent d’outils de suivi ou d’analyse, soit élaborés en interne, soit fournis par leurs partenaires, mais un nombre important de départements soulignent que les collèges ne leur fournissent pas suffisamment de données significatives leur permettant d’évaluer l’usage réel par les professeurs et les élèves des équipements ou des ressources qu’ils financent  ! Un véritable dispositif d’évaluation des usages des TICE doit être mis en place.

    Pour l’avenir, face aux projets d’évolution des compétences et aux incertitudes budgétaires, 59% des départements interrogés pensent que les investissements dans le numérique seront affectés, ce qui pourrait se traduire par une diminution des lignes d’actions « expérimentations et investissements » dans le futur.

    Les partenariats public-privé sont des solutions qui sont parfois envisagées pour pallier à ces possibles évolutions, cependant les départements restent convaincus  pour la plupart qu’il faut garder la maîtrise dans ces domaines qu’ils pensent indispensables à la cohérence et au développement de leurs territoires. Ce qui ne les empêche pas de souhaiter également à la quasi-unanimité, un renforcement de l’Etat vis à vis de ses engagements financiers, et de son investissement dans la formation initiale et continue des enseignants et de l’ensemble des personnels impliqués dans le numérique.

    Forts de leur expertise, les directions éducation qui pilotent les actions de développement du numérique dans les collèges proposent plusieurs pistes d’actions qui pourraient doper les usages du numérique en classe :
    –    Equiper toutes les classes en matériels (Internet, TNI,..)
    –    Consolider l’existence et les moyens des référents numériques des établissements
    –    Développer et renforcer la formation continue des enseignants sur l’utilisation des TICE
    –    Développer une politique d’incitation aux usages au niveau de la hiérarchie (Etablissement et Ministère)
    –    Adapter l’organisation de l’établissement en fonction du numérique et non le contraire.

    Quelques données chiffrées (premières estimations)
    • Part des budgets éducation dans le budget général des départements : 11,7%
    • Part du numérique dans le budget éducation : 4,9% (4,86% pour 2011)
    • La part du numérique a évolué de 2008 à 2010 de 3,5% à presque 5% aujourd’hui
    • Investissement moyen par élève : 835 euros(budgets général éducation)
    • Investissement« numérique » par élève : 40,30 euros

    Poids et échantillon représentatif constituant cette première évaluation.

    Cette première étude devra s’achever en décembre 2011, les premiers résultats de l’enquête sont estimés selon un échantillon de réponses qui représentent :
    – 2391 établissements publics et privés (collèges)
    – 1 123 276 élèves en collège (en croissance chaque année)
    Soit 35% des élèves en France scolarisés en collège (Chiffre Ministère de l’éducation nationale 2009-2010 : 3 206 112 élèves – source : http://www.education.gouv.fr/pid338/l-education-nationale-en-chiffres.html)

    Les partenaires de l’étude
    L’étude est gérée par l’équipe de Ludovia Magazine sous la responsabilité de la Mission Numérique de l’ADF.

    Des partenaires constructeurs et éditeurs ont souhaité s’associer à cette initiative et apportent leur soutien financier, qui permet la réalisation effective de l’étude : INFOSTANCE/IT’S LEARNING, éditeurs d’ENT, PROMETHEAN et SMART TECHNOLOGIES, fabricants de Tableaux Interactifs et SFR, fournisseurs de services et solutions liés à la téléphonie et à l’Internet pour l’enseignement scolaire.

    L’Assemblée des départements de France : www.departements.org

    Nota :
    * 129 millions en investissement et 128 millions en fonctionnement
    ** + 25% de 2009 à 2010, +9% de 2010 à 2011