Auteur/autrice : Eric Fourcaud

  • Le numérique menace le modèle économique des éditeurs

    «On a déjà vu ce modèle dans la presse lorsqu’au début des années 2000, on avait d’un côté les rédactions papier et de l’autre les rédactions internet. Une dizaine d’année plus tard, la plupart des rédactions avaient fusionné» rappelle François-Xavier Hussherr, le fondateur de Gutenberg Technology, une entreprise française basée à Paris et New York.

    «Dans l’édition, nous avons d’un côté les éditeurs-auteurs chargés de produire la version papier du livre sous un fichier PDF, et, de l’autre, les départements de la production qui, à partir du fichier PDF, doivent se débrouiller pour produire des versions numériques (tablette, web, smartphone…), chacun à sa manière, avec plus ou moins de succès».

    Par ailleurs, les acteurs de l’édition évoluent aujourd’hui dans un environnement numérique particulièrement complexe, qui subit des changements rapides et permanents. Les iPad ont leurs spécificités que les Kindle ou les tablettes  Kobo (commercialisées par la FNAC) n’ont pas.

    Aux Etats-Unis, où 20% des livres sont vendus au format numérique, la situation est encore plus complexe puisqu’Amazon vient de sortir en plus de son Kindle historique son «Kindle Fire» qui fait concurrence à l’iPad; c’est encore sans compter avec le reader Nook de Barnes&Noble. Alors que certains acteurs comme Apple, s’orientent vers des produits compatibles avec la norme epub 3 tout en développant des fonctionnalités propres, Amazon fait le choix inverse en s’appuyant sur des formats propriétaires.

    En résumé, la production numérique se révèle un véritable casse-tête pour le monde de l’édition.

    Quand bien même le roman est numérisable à des coûts raisonnables, c’est loin d’être le cas de la littérature de jeunesse, des beaux livres, de la littérature technique ou bien de la littérature scolaire. Un rapport de l’inspection générale  mentionne qu’un livre scolaire numérique augmente les coûts de production du livre de … 50%.

    Cette augmentation des coûts de production qui va grever la rentabilité du secteur n’est cependant pas une fatalité.
    Il n’est pas dit que le livre connaîtra le destin de la musique numérique avec la disparition de grands acteurs et un marché mondial qui passe par l’intermédiaire d’Apple.

    «Cependant, il est certain que pour passer à l’ère du numérique, les maisons d’édition ne doivent pas avoir peur de refondre en profondeur leur mode d’organisation», ajoute François-Xavier Hussherr. «Cela doit passer par une refonte complète des chaînes de production et par une organisation décloisonnée».

    Désormais, les auteurs et les éditeurs doivent dès la conception du livre prendre en compte les contraintes imposées par le numérique aux départements en charge de la production.

    Les livres ne doivent plus être stockés dans un format unique et propriétaire comme le PDF (Format de Adobe) mais dans des bases de données qui seront toujours réutilisables dans 30 ans.Il faut aussi réfléchir au format sous lequel seront saisis les livres. Dans le cas des livres avec photo, il faut voir que le logiciel word n’est pas forcément le format le plus adapté.

    source : Gutenberg Technology

  • Polémique autour d’une offre d’emploi d’enseignant présentant les parents d’élèves comme laxistes

    La rédaction de cette fiche de recrutement, aujourd’hui retirée du site internet du rectorat de l’académie de Lille, en dit long sur les modes de pilotage et de gestion des établissements scolaires par l’Education nationale. Cette description des parents d’élèves est scandaleuse et d’autant plus inacceptable, qu’elle a été validée par de hauts responsables de l’Education nationale, principal de collège et recteur d’académie ! Et ce sont ces mêmes personnes qui sont sensées transmettre des valeurs de respect, d’écoute et de tolérance !

    Dominique Dupilet, président du Département du Pas-de-Calais, s’associe pleinement à la FCPE pour demander au recteur de l’académie non seulement des excuses, mais surtout des moyens pour que tous les élèves en situation scolaire fragile soient mieux accompagnés.

    Lutter contre le décrochage scolaire demande d’associer dans le dialogue, le respect et la concertation de tous les acteurs de l’Education pour construire une autre politique éducative d’abord tournée vers l’élève.

    Depuis 2007, l’académie de Lille est la première contributrice à une politique nationale de renoncement éducatif. 1 020 postes d’enseignants sont supprimés à cette rentrée 2012 et viennent s’ajouter aux 806 emplois déjà détruits en septembre 2011.

    Les 126 collèges du Pas-de-Calais et les 63 000 collégiens ne sont pas épargnés par cette politique d’abandon scolaire : seulement une vingtaine de postes créés pour accueillir 1 000 élèves supplémentaires en 2012.

    La dégradation des conditions d’enseignement et d’apprentissage se constate chaque jour davantage. Augmentation du nombre d’élèves par classe, diminution globale du nombre de référents adultes dans les établissements, épuisement des équipes pédagogiques, disparition de la formation initiale et continue des enseignants sont autant d’indicateurs préoccupants de l’état de l’Ecole. Voilà le résultat d’une politique éducative laxiste !

    Source : service presse du Conseil Général du Pas-de-Calais

  • Courrier au Ministre Luc Chatel et aux éditeurs : méconnaissance de nos institutions ou provocation?

    Courrier au Ministre Luc Chatel et aux éditeurs : méconnaissance de nos institutions ou provocation?

    Martin Malvy
    Le programme des élèves de Première L, ES et S d’histoire-géographie traite depuis la rentrée scolaire 2011 du rôle des Régions en matière d’aménagement du Territoire. Considérant le rôle majeur joué par la Région en la matière, ceci me paraît être une très bonne chose.

    Cependant, le cours proposé à ce sujet dans les manuels Hachette et Hatier 2011 est pour le moins surprenant. Vous comprendrez, je n’en doute pas, que je puisse en ma qualité de Président de Région, chargé particulièrement des lycées, être perplexe à la lecture de certains éléments de contenu.

    En effet, le Manuel Hatier indique : «La Région bénéficie de recettes importantes notamment fiscales. Par ailleurs, l’Etat lui alloue des crédits notamment par le biais des Contrats de Projets Etat-Région. Elle gère donc un budget important et souvent croissant».

    Depuis la réforme fiscale, les Régions ne conservent qu’un pouvoir fiscal symbolique et dépendant fortement des dotations de l’Etat. Ces dernières étant gelées pour la période 2011-2013, l’augmentation des recettes de notre institution, pourtant essentielle à la poursuite de notre action, est ainsi pour le moins compromise. Par ailleurs, concernant le CPER, l’Etat n’alloue pas de crédits particuliers aux Régions. Il s’agit d’un engagement mutuel pour programmer et financer certains projets régionaux relevant pour l’essentiel de compétences de l’Etat. Les enveloppes allouées respectivement par l’Etat et la Région aux soutiens de projets régionaux sont identiques.

    Concernant le Manuel Hachette, ce que l’on peut y lire est tout aussi inattendu. Si le citoyen n’est pas toujours très au fait de certaines compétences des collectivités territoriales, chacun sait néanmoins que les permis de construire ne sont pas du ressort des Régions. S’agissant de la rénovation des collèges, l’action sociale, le logement, la santé, ces compétences ne relèvent pas davantage des compétences d’une Région. Enfin, si le soutien substantiel que celle-ci apporte aux intercommunalités pour le développement local se fait notamment via les contrats des pays et les politiques territoriales, la Région n’est en aucun cas «pilote pour organiser l’intercommunalité au travers des contrats de pays».

    A l’heure du numérique et d’internet, les internautes sont souvent mis en garde sur le risque de fausses informations circulant sur la toile et il est conseillé de se rapprocher des ouvrages considérés comme plus fiables.  Je constate malheureusement que des manuels d’enseignement a priori crédibles par la qualité de ceux qui les rédigent et l’Institution qui les diffuse ne sont pas dignes de confiance et qu’ils risquent fort d’induire des générations d’élèves en erreur.

    Ceci est à prendre en compte avec gravité car c’est bien la connaissance de nos institutions républicaines et l’image du savoir dispensé par l’Etat, destinées à nos élèves, citoyens de demain, qui sont mises en danger par de tels contenus. Au final, la crédibilité et la lisibilité des outils de notre démocratie s’en trouvent altérées.

    Extrait du courrier de Martin Malvy adressé au Ministre de l’Education Luc Chatel, source Service de presse Région Midi-Pyrénées

  • Feedbooks, première plateforme indépendante de téléchargement de livres, renforce sa stratégie éditoriale

    Depuis sa création, la spécificité de Feedbooks est d’offrir un service de publication et distribution en ligne indépendant, connecté à un large écosystème de systèmes de lecture et de réseaux sociaux, sans recours aux formats propriétaires. Feedbooks est ainsi le premier libraire numérique à supporter dès 2007, le format EPUB, spécialement conçus pour les liseuses, aujourd’hui largement considéré comme étant le standard industriel pour le format des livres électroniques.

    Egalement pionniers dans le développement du livre numérique sur smartphone grâce à la création du protocole OPDS et des partenariats avec Stanza et Aldiko, Feedbooks distribue près des deux tiers de ses titres sur iPhone et Android. Feedbooks est pré-chargé dans plus de 20 applications, ce qui lui permet de toucher une base d’une dizaine de millions d’utilisateurs.

    Grâce à ce 1er tour de financement, Feedbooks compte poursuivre son développement et consolider son avance, principalement en renforçant ses équipes de libraires numériques, en charge d’assurer des sélections, de favoriser les découvertes et d’enrichir l’expérience des lecteurs. Ils couvriront les langues allemande, italienne, et espagnole.

    Feedbooks a été créé en juillet 2007 par Hadrien Gardeur et Loïc Roussel, deux ingénieurs passionnés par le domaine de la culture. Leur projet a remporté les concours OSEO en 2007 & 2008, ainsi que le Grand Prix « Internet et Services » du Tremplin Entreprise 2010 au Sénat.

    «Feedbooks mise essentiellement sur la qualité de son offre et l’extension de son service à de nouvelles langues/pays, afin de gagner de nouvelles parts de marché», déclare Loïc ROUSSEL, co-fondateur et président de FEEDBOOKS. «Afin de donner du sens à un catalogue numérique de plus en plus vaste, Feedbooks privilégie une approche basée sur le travail du libraire : l’ouverture et la classification du catalogue ainsi que la création de contenus comme des interviews d’auteurs, des recommandations ou les échanges avec les lecteurs».

    «Le marché du livre papier représente environ 70 milliards de dollars, soit six fois celui de la musique. La migration vers le livre numérique a commencé et prend de l’ampleur. Aux Etats-Unis, les ventes d’e-books ont connus en 2010 une hausse de 163% atteignant 600 millions d’euros», déclare Jean Michel Pimont, Directeur Associé chez A Plus Finance.

    «Nous sommes ravis de voir une jeune entreprise française faire jeu égal avec les géants du secteur informatique en privilégiant une approche qualitative de véritable libraire numérique. Fort de leur expérience, de leur expertise technologique et d’une base de plusieurs dizaines de millions d’utilisateurs dans le monde entier, nous sommes très confiants dans le développement et le potentiel de Feedbooks dans les années à venir».

    «Sans faire de bruit, ni faire parler d’elle jusqu’à aujourd’hui, Feedbooks peut se targuer :
    1/ d’être à l’origine d’une technologie innovante de distribution de livres électroniques, le protocole OPDS qui s’est imposée mondialement,
    2/ D’en animer le consortium,
    3/ d’opérer une plateforme de téléchargement de livres numériques qui dépasse les 3,5 millions de téléchargements de livres numériques chaque mois,
    4/ d’avoir une clientèle internationale avec plus des trois quarts de ses utilisateurs hors de France
    » déclare Christophe Chausson, Fondateur et Directeur de Chausson Finance.

  • Le rapport e-éducation du Conseil National du Numérique enfin sorti

    Le rapport e-éducation du Conseil National du Numérique enfin sorti

    Rapport CNN

    Ce groupe a auditionné une cinquantaine de personnalités qualifiées et des représentants de diverses organisations et entreprises, fortement impliqués dans l’éducation et le numérique (Education nationale, collectivités territoriales, syndicats, associations, éditeurs, startups et industriels de l’e-éducation etc.) afin de recueillir leurs points de vue sur l’école d’aujourd’hui et de demain, la place que le numérique doit y occuper, et les entraves à sa diffusion. Ces auditions ont été complétées par un travail de lecture des rapports récents et de blogs d’enseignants ou d’associations.

    Le rapport dont il est question ne porte ni sur les usages pédagogiques du numérique, ni sur la formation initiale des enseignants, mais sur le cadre à fournir pour permettre, d’une part, aux enseignants de faire le choix du numérique, et, d’autre part, aux entreprises de mettre à profit leur savoir-faire et leur potentiel d’innovation. Le terme générique « Ecole » désigne comme c’est l’usage l’enseignement primaire et secondaire. Le rapport vise en particulier l’école primaire et le collège.

    Le rapport se présente sous différents aspects ; voici un bref résumé des points abordés dans ce dossier.

    Le numérique au service des missions de l’école

    Une compétence fondamentale dans une société numérique. 

    Du fait des nouvelles technologies, l’environnement social et professionnel a changé. Mais avec son organisation historiquement verticale, le système scolaire est peu préparé à ces changements. Il y a risque d’un profond décalage entre la société et l’école.

    Un enjeu majeur pour l’égalité des chances

    Même si tout le monde s’accorde à dire que les jeunes sont désormais coutumiers de l’usage de l’internet et des nouvelles technologies, savent-ils bien les utiliser ? Le numérique pourrait être un véritable outil d’intégration s’il est mis à profit par les institutions.

    De nouvelles logiques à appréhender

    Il ne suffit pas de numériser les ressources existantes mais d’en créer de nouvelles pour améliorer la pédagogie.

    Favoriser une logique de demande dans les politiques de numérique à l’école

    Trop souvent, les investissements numériques proviennent des institutions. En guise de recommandations, ce rapport préconise une concertation plus marquée avec les personnels enseignants qui veulent intégrer les TICE.  Une meilleure prise en compte de la formation est aussi à pointer. Enfin, une reconnaissance des efforts et du temps qu’un enseignant consacre au numérique est à envisager.

    Répondre aux problèmes de fiabilité des équipements, d’accompagnement et de ressources

    Les trois points essentiels vus comme des freins au développement du numérique à l’école sont l’insuffisance de la maintenance et du support qui va représenter pour l’enseignant des pertes de temps et des perturbations dans sa classe.

    Il est aussi question du manque de formation et d’accompagnement des enseignants et personnels pour qu’ils se sentent assistés dans leur engagement dans le numérique.

    Enfin, le manque de ressources prêtes à l’emploi s’avère un réel handicap pour un enseignant s’il veut construire une séance de cours pédagogiquement cohérente.

    Adapter la gouvernance, au service des écoles et des enseignants

    Le partage des responsabilités entre Etat et collectivités locales s’avère un peu flou. Des conventions entre académies et collectivités sont encore trop rares. L’accompagnement des matériels est aussi important à gérer.

    Mettre davantage à contribution le savoir-faire des enseignants et des entreprises

    Le rapport préconise d’impliquer les utilisateurs finaux que sont les enseignants dans la conception des outils et ressources, afin de remporter leur adhésion et intégrer leur retour.  L’installation de solutions lourdes, pilotées par le haut et risquant de figer les usages, est à éviter au profit de méthodes itératives et incrémentales.
    De même, les entreprises qui bénéficient d’un savoir-faire pourraient être concertées.

    Après les constats, les propositions : trois recommandations pour permettre le choix du numérique à l’école sont mises en avant.

    La première recommandation serait de mutualiser à un niveau régional, sur la base du volontariat, les responsabilités et compétences techniques et pédagogiques relatives au numérique, des académies, des collectivités territoriales, et des Centres de Documentation Pédagogiques. Elle se fait en réponse au constat  d’un éclatement des responsabilités incompatible avec des projets numériques cohérents.

    Une deuxième recommandation porte sur l’existence d’un organe indépendant ayant une mission permanente d’animation, de réflexion et de conseil sur l’école numérique ; nue instance mixte à la fois composée de personnes qualifiées issues du milieu enseignant mais aussi du monde des entreprises du numérique. Il serait là pour pallier au manque de vision commune du numérique pour l’école de demain.

    Enfin, une troisième recommandation est développée où il est question des ressources, en réponse au manque de visibilité du foisonnement de ressources existantes : créer une plate-forme de référencement des ressources numériques pédagogiques, doté d’un moteur de recherche et d’un système d’indexation collaboratif.

    En conclusion du rapport, les auteurs mettent en avant qu’apprendre à l’heure du numérique, c’est acquérir à la fois la culture numérique et la maîtrise des outils numériques. Ce sont les deux facettes indissociables d’une évolution qui affecte l’ensemble de la société, mais peine paradoxalement à toucher l’Ecole. Le défi pour l’Institution est de mettre à profit les logiques nouvelles dont le numérique est porteur.

    Dans cet esprit, les trois recommandations faites dans ce rapport sont essentiellement structurelles et touchent notamment à la gouvernance, nationale et locale, et au problème de la visibilité de ressources pédagogiques numériques. Elles visent à poser un cadre à même de véritablement donner le choix du numérique aux établissements et aux enseignants. Une meilleure visibilité de la stratégie nationale et, au niveau local, du marché des ressources, doit par ailleurs permettre aux entreprises et associations de l’e-éducation de croître, d’investir et de libérer un potentiel créatif en matière de pédagogie par le numérique encore à peine exploité.
    Le diagnostic et les recommandations de ce rapport font échos à d’autres rapports, issus de l’Institution elle-même  – de l’inspection générale de l’Education nationale notamment – et d’observateurs extérieurs.

    Il semble donc que si le diagnostic et les solutions sont connus depuis des années, c’est la capacité à passer l’action qui fait défaut.

    Retrouvez le rapport complet sur www.cnnumerique.fr

  • Déroulement d’un cours de français au collège Chantereine de Sarcelles

    Déroulement d’un cours de français au collège Chantereine de Sarcelles

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    Le collège Chantereine est entré dans le numérique grâce au plan 2009/2013 lancé par le Conseil Général du Val d’Oise et financé avec le concours de la région Île-de-France. Le département a ainsi équipé 36 de ses 108 collèges de 700 tableaux numériques et de centaines d’ordinateurs portables.
    La salle d’Olivier Godet a été dotée d’un TNI auquel nous a été djoint en expérimentation un Tableau Numérique Interactif mobile, le Mobi View.

    Ses 24 élèves de 5e ont travaillé sur la bande originale américaine d’Avatar, séance de synthèse d’une séquence de travail sur le récit d’aventure.

    La classe avait auparavant réalisé une carte mentale autour du récit d’aventure, en reprenant ses éléments distinctifs, notamment la présence régulière des thèmes du voyage, de ses étapes du voyage, de la découverte.
    Une fois installés, et l’effervescence de voir une vidéo en classe passée, les élèves regardent avec attention la bande annonce. Une discussion s’instaure, les élèves devant relier ce qu’ils ont étudié sur le récit d’aventure à ce qu’ils viennent de visionner.

    Pendant cet échange, l’enseignant se trouve à côté des élèves, en fond de classe, et pilote son tableau à distance grâce au Mobi View. Les élèves, même les plus timides, lui font part de leurs commentaires. Certains d’ailleurs semblent ne s’adresser qu’à leur professeur tandis que d’autres rebondissent sur les remarques des uns et des autres, créant ainsi le cours au fur et à mesure des participations. Les concepts évoqués dans la carte mentale, qui a été extraite et copiée sur une page du logiciel Workspace, sont illustrés par des captures d’image de la bande annonce.

    Les élèves deviennent complètement et collectivement acteurs de leur cours. 

    L’enseignant se déplace dans la classe, tous les élèves sont concernés. Il n’y en a pas un seul qui reste dans son coin, qui ne suive le cours et qui n’y participe pas.

    À la question de leur professeur de savoir comment le réalisateur symbolise le voyage, comment il le met en image, les élèves parlent du transfert mental représenté par un tunnel, qui évoque un voyage à la fois imaginaire et lointain. Ce voyage est également une découverte, comme le montre le regard attentif du personnage principal sur son environnement, élément que les élèves perçoivent en illustrant le mot «découverte» avec deux images du personnage qui regarde vers le haut à droite et à gauche quand il arrive dans ce nouveau monde.

    Les images capturées et associées à des mots peuvent ensuite être annotées en fonction des indications des élèves. Des éléments sont ajoutés tout au long de la séance, telle la référence à l’amour, invoquée par des élèves et qui permet alors d’introduire un parallèle à une leçon précédente sur l’étude de Michel Strogoff.

    Lorsqu’on demande aux élèves de définir le film en un mot, des «extraordinaires», «fantastiques» et «merveilleux» fusent de tous côtés, repris par l’enseignant et notés sur le travail réalisé «au tableau», avec la possibilité de mettre en gras un terme particulier pour faire réagir les élèves plus spécifiquement sur celui-ci.

    Comme le précise Olivier Godet, ce genre d’outil «change le rapport à l’élève, ce n’est plus le professeur que l’on regarde mais le contenu pédagogique».

    Cela est également vrai pour la seconde classe d’Olivier Godet, une classe de 23 élèves de 3e qui corrigeait un exercice sur le vocabulaire du temps et de l’espace.

    Les élèves vont corriger l’exercice au tableau interactif. Certains «ne sont pas sûrs», mais restent malgré tout volontaires, ce qui induit une perception plus souple du statut de l’erreur, autorisée par le tableau numérique interactif et par sa simplicité de correction.

    L’usage du Mobi View permet à l’enseignant qui se déplace au milieu de ses élèves d’extraire un mot de l’exercice, lorsque celui-ci est par exemple mal accordé, et de le copier sur une nouvelle page du logiciel Workspace. Le terme est alors mis en évidence et analysé par les élèves : sa nature, son genre, sa racine… La recherche immédiate, réalisée par l’élève au TNI, dans un dictionnaire en ligne donne la possibilité de dissiper un doute.

    Le Mobi View permet à l’enseignant de se déplacer dans sa classe et de faire participer tous les élèves, tout en maintenant leur concentration focalisée sur le tableau et les contenus pédagogiques.

    Retrouvez le partage et la construction de ressources en lettres sur le blog : www.lab-lettres.fr

    Plus d’infos sur les outils eInstruction : www.einstruction.fr

  • ENT PLACE, renouvellement de marché en vue

    ENT PLACE, renouvellement de marché en vue

    Capture d’écran 2013-03-27 à 08.48.24Aujourd’hui déployé dans plus de 300 établissements, la généralisation de PLACE devra s’étendre à l’ensemble des collèges, des lycées publics et privés et des CFA de l’académie. Ce sont plus de 500 établissements qui en seront dotés à la rentrée de septembre 2013 !

    Les demandes exprimées dans le cahier des charges techniques (CCT) dessinent les attentes du groupement. Sa rédaction a nécessité en amont consultation et réflexion menées notamment par un groupe de travail regroupant aussi bien des chefs d’établissement du public et du privé que des Inspecteurs Pédagogiques Régionaux.

    Jusqu’à présent, chaque établissement raccordait sur PLACE ses propres outils de vie scolaire (notes, absences, cahiers de textes, etc.). Dans l’esprit de PRISME, ENT expérimenté avant le déploiement de PLACE, la Solution retenue devra désormais les intégrer davantage afin qu’à terme, l’ensemble de la communauté puisse disposer d’une même plateforme !

    Mais la Solution retenue devra également intégrer un certain nombre d’outils innovants, non encore développés ou simplement expérimentés. Comme par exemple :

    – Un outil de visio-conférence intégré afin d’encourager les échanges avec l’étranger notamment
    – La consultation de PLACE sur son Smartphone
    – Le travail sur l’ENT à partir d’un simple navigateur

    Source : Projet ENT la lettre du 7 mars 2012. voir l’article complet ici

  • DigiWorlds, nouveau Laboratoire d’Excellence pour l’Université Paris-Saclay

    Un projet de recherche et de formation pour rendre les STIC plus accessibles à tous

    Au sein de l’université Paris-Saclay et en particulier du Réseau Thématique de Recherche Avancé Digiteo, le Laboratoire d’Excellence DigiWorlds a pour vocation de rassembler ses équipes d’excellence autour du défi que représente le traitement efficace et l’accès sécurisé à des données massives.

    DigiWorlds servira en outre de support à un projet ambitieux de formation dans le domaine STIC, de la licence au doctorat, avec pour objectif de rattraper le retard des STIC dans les formations initiales communes, par rapport à leur importance dans la vie privée et professionnelle. Ce projet mettra l’accent sur une formation cohérente des étudiants aux problématiques de recherche et d’innovation.

    Dans un spectre plus large, ce projet piloté par Christine Paulin-Mohring (Professeur Université Paris-Sud) s’inscrit au sein de l’Idex, Initiative d’Excellence de l’Université Paris Saclay. DigiWorlds renforcera les liens entre le domaine des STIC et les autres disciplines : mathématiques (problèmes d’optimisation), physique (physique statistique, e-science, architectures bio-inspirées pour les nano-technologies) et biologie (fouille de données). Des liens forts seront développés avec les sciences humaines et sociales pour répondre aux enjeux de la société de l’information.

    DigiWorlds au cœur de la révolution numérique

    Aussi bien dans le monde de l’entreprise que dans la vie quotidienne, le phénomène de la dématérialisation s’est banalisé : le numérique se substitue aux dispositifs physiques. Aujourd’hui les documents, transactions, transports, expériences scientifiques reposent largement sur l’informatique.

    La révolution numérique, l’accès aux données massives et leur analyse, le « Big Data», ouvrent des perspectives sans précédent en termes de diffusion et de production des connaissances, mais aussi en termes de gestion optimale des ressources. Les données numériques se transforment et se transmettent pour un coût dérisoire ; elles sont accessibles pratiquement partout, et quasiment par tous, via des dispositifs matériels légers (smartphones, tablettes par exemple).

    Dans ce contexte, DigiWorlds se propose d’aborder des questions fondamentales de modèles et d’algorithmes  mais aussi de travailler sur des applications qui seront largement inter-disciplinaires, en profitant de la diversité des partenariats et de l’interaction avec le pôle de compétitivité Systematic.

    Ainsi DigiWorlds s’inscrit face aux trois défis de la révolution numérique :
    – la dépendance généralisée au bon fonctionnement des logiciels et systèmes d’Information, qui rend critiques les conséquences des pannes ou des attaques informatiques (paralysie des services, fraude à grande échelle, etc.).
    – le défi des Big Data : les masses d’informations ne sont pas directement utiles, il faut les transformer en connaissances utilisables, en tenant compte du contexte et de l’objectif métier (améliorer l’analyse prédictive des besoins, lutter contre les fraudes, par exemple).
    – Organisation en réseaux : la taille des problèmes considérés ne s’accommode plus d’une approche centralisée. Le passage à l’échelle du numérique repose sur une architecture distribuée et une conception en réseaux des algorithmes et des données.

    «Le labex DigiWorlds signe la reconnaissance par l’ANR de l’importance des Sciences et Technologies de l’Information et de la Communication dans le paysage scientifique et économique», déclare Christine Paulin-Mohring, Professeur de l’Université Paris-Sud.
    «Il permettra de soutenir, à côté de projets interdisciplinaires, une recherche fondamentale dans les domaines clés du logiciel, des données et des communications. Nous associerons cette recherche à un programme de formation ambitieux, pour que les nouvelles générations soient les acteurs et les bénéficiaires d’une révolution numérique qui transforme radicalement nos pratiques quotidiennes».

    DigiWorlds regroupe 300 chercheurs et autant de doctorants, répartis sur les sites des 11 établissements membres du Labex :
    CEA, CNRS, Ecole Polytechnique, Supélec, Inria et Université Paris-Sud, l’Ecole Centrale Paris, l’ENS Cachan, l’ENSTA ParisTech, l’Institut Télécom, l’Université de Versailles St Quentin

  • A l’heure d’Internet et de la mondialisation, une école citoyenne reste-t-elle possible ?

    A l’heure d’Internet et de la mondialisation, une école citoyenne reste-t-elle possible ?

    Capture d’écran 2013-03-27 à 08.42.27
    Former des citoyens libres

    La grande idée révolutionnaire repose sur la conviction que l’éducation pour tous, dès l’enfance, est la meilleure façon d’assurer l’égalité et la liberté réelle des hommes, telle qu’elle est inscrite dans l’article 1 de la déclaration des droits de l’Homme et que c’est à l’Etat de mettre en œuvre les moyens nécessaires à l’obtention de l’égalité.

    L’école a permis de propager les valeurs de la révolution, liberté, égalité, fraternité, la langue et la culture françaises (et aussi, à certains moments, le patriotisme et le respect des frontières).

    Les besoins du capitalisme

    Jules Ferry réinvente l’école à l’heure de la révolution industrielle et le système scolaire qui en résulte est centré sur les besoins d’une économie de production. L’école crée des corps d’ingénieurs et d’ouvriers spécialisés performants pour l’industrie : les ressources nécessaires pour faire de la France une grande nation industrielle. Elle est elle-même organisée – taylorisée – par Jules Ferry comme une gigantesque usine.

    Les besoins de la nation

    L’administration de l’Ancien Régime littéralement décapitée par la Révolution, Napoléon invente alors les élites scolaires à la française pour donner des cadres dirigeants à son nouvel état qui reste centralisé.

    Les fonctionnaires, les membres des grands corps d’état (le plus souvent des ingénieurs) et bien souvent les cadres des grandes entreprises publiques ou privées privilégient la reconnaissance sociale sur la rémunération pure. Jusque dans les années 1990, il n’y a pratiquement d’élites en France qu’à travers l’école. A l’exception de quelques fortunes familiales, dont d’ailleurs les rejetons dirigeants sont souvent diplômés des grandes écoles (Michelin, Dassault, Peugeot…), tous les cadres dirigeants des grandes sociétés et tous les hauts fonctionnaires, une grande partie du personnel politique exécutif, sortent d’une petite dizaine de grandes écoles ou de facultés d’élite.

    L’idée révolutionnaire que l’école est libératrice, bonne pour les hommes, la nation, etc.. est une très grande idée, une idée à laquelle je suis très attaché mais en tant que telle, c’est une idée non prouvée, un parti-pris idéologique et politique: une illusion. J’emploie ce terme au sens Freudien où une illusion n’est pas forcément une erreur ni un mensonge, mais plutôt une idée reçue, qu’on ne peut ni prouver ni réfuter.

    Contrairement à ce qu’affirment tous les candidats à la Présidentielle, il n’est pas prouvé qu’investir dans l’école soit en soi rentable, libérateur, nécessaire à la démocratie, la solution à la crise économique actuelle, etc…

    L’école de Jules Ferry ne peut donc pas être vue comme un simple projet pédagogique.

    Tout projet d’éducation de masse est en fait une nécessaire rencontre entre une illusion (l’idéologie), des moyens de production et un état social. Il ne peut fonctionner que s’il y a cohérence et complémentarité entre ces trois points.

    Or, s’il y a encore encore consensus en France sur ce que doit être le rôle de l’école (le premier point), il n’y a plus de complémentarité possible parce que les besoins du capitalisme ont évolué et parce que le pacte social qui liait les élites à la Nation s’est effondré.

    Depuis le début des années 80, la mondialisation a radicalement changé les besoins du capitalisme. Les ouvriers nationaux, mis en concurrence avec ceux des pays en développement, sont marginalisés. Avec Internet, la production de masse est remplacée par la consommation de masse de produits virtuels. Le marketing et la communication prennent le pas sur l’ingénierie. Le monde devient connecté, outillé, créatif. Les besoins de formation et les formes d’éducation qui en résulte doivent être radicalement transformés.

    Simultanément, les élites françaises s’effondrent. L’Etat est de plus en plus déconsidéré et de moins en moins reconnu. Le nombre de grands projets diminue. Le « deal » qui consistait à échanger richesse contre honneur ne fonctionne plus pour les hauts fonctionnaires, qui pantouflent, affaiblissant encore plus l’état qui en outre, alors qu’il est de moins en moins performant, alors que ses prérogatives diminuent, continue à grossir et à recruter, presque sans limite, des fonctionnaires.

    Ce phénomène, qui a commencé au début des années 70 avant la mondialisation, mais qui a ensuite été amplifié par la mondialisation, sera expliqué de façon plus approfondie dans un prochain billet.

    Ce n’est pas l’école qui a failli, c’est le monde qui a changé. Et tout nouveau projet politique de l’école ne peut être pensé que comme une réponse à la question suivante : alors que l’école ne répond plus, pour des raisons qui lui sont tout à fait extérieures, ni aux besoins économiques, ni aux besoins sociaux de la Nation, comment peut-on la faire évoluer, la corriger pour qu’il y ait à nouveau convergence ? Comment conserver vivant le mythe pédagogique, comment en faire le terreau de l’égalité entre les citoyens ?

    Les candidats à la présidentielle, en se focalisant exclusivement, idéologiquement, sur l’école font fausse route. Il ne s’agit pas d’embaucher plus de professeurs, de les faire travailler plus, d’arrêter l’enseignement du latin ou de l’histoire sous prétexte que ces matières ne sont pas « utiles » – j’arrête ici parce que j’ai du mal à qualifier l’inanité de ces propositions qui viennent de bords très différents mais qui ont toutes les mêmes conséquences: faire de l’école non pas un investissement pour le futur mais un puits de dépenses sans fond – car sans fondement.

    J’essaierai pour ma part, dans de prochains billets, d’apporter des éléments complémentaires d’analyse et de réponse pour le développement d’une nouvelle école.

    Source : Thierry Klein, Président de Speechi, voir le blog