Catégorie : RETOURS D’USAGES

  • La mise en place d’un ENT dans le premier degré

    La mise en place d’un ENT dans le premier degré

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    Elle abordera le cadre général de cette mise en place en apportant quelques données chiffrées sur le projet DUNE dans l’académie d’Aix Marseille. Elle évoquera aussi la mise en place du partenariat entre les collectivités territoriales et l’Education Nationale et le rôle  qu’elle a joué en tant qu’IEN TICE dans cette démarche.

    Les implications pédagogiques
    Quelques thèmes pourront être exploités,  avec possibilité d’illustration avec de petites vidéos filmées dans des classes impliquées dans le projet DUNE, en particulier sur le projet ENT ville de Marseille.

    A travers la première année de mise en place, quelques problématiques pourront être abordées sous forme de retours d’usage (deux expériences dans le département des Bouches du Rhône : Marseille et La Ciotat, respectivement utilisation de BENEYLU school et Ecolweb).

    Les questions soulevées dans cette intervention seront les suivantes :
    –    quels sont les apports de l’ENT dans l’acquisition des fondamentaux scolaires, dans l’acquisition du B2i ? quelles fonctionnalités utiliser ?
    –    les inquiétudes et les attentes par rapport à la mise en place et les retours du terrain
    –    quelle communication avec les familles ?, l’apprentissage est-il davantage partagé ?

  • Le TNI, la «perle» de Joyeuse

    Une variété et une diversité de profils : voilà ce qui caractérise les élèves de Jean Marc. Pour certains, des échecs successifs à l’école ont profondément entaché leur confiance en eux ; à cela s’ajoute souvent un contexte familial difficile. L’arrivée du TNI dans la classe de Jean Marc n’a pas « révolutionné » sa manière d’enseigner mais sur certains aspects, « ça l’a changé ». Et pour ces enfants, le TNI a fait des merveilles.

    «Un des gros intérêt de l’outil informatique et donc du TNI est de pouvoir distancier le regard de l’adulte pour l’enfant», souligne Jean-Marc. L’élève peut recommencer autant de fois qu’il le souhaite, il peut réussir ou non, il n’y a pas de sanction.
    «Tous les enfants qui arrivent dans ma classe ont un manque évident de confiance en eux et le principal travail avant toute chose, c’est de restaurer leur estime de soi», poursuit Jean-Marc, pour nous faire comprendre que leur faire utiliser le TNI ne fait pas partie des priorités de départ. «La confiance en soi, elle revient grâce à l’outil numérique mais pas seulement ; l’ambiance de la classe est aussi très importante».

    Le TNI pour retrouver l’estime de soi

    «Avec le TNI, les enfants sont beaucoup plus concentrés car l’écran capte leur attention», explique Jean-Marc quand il détaille les atouts que le TNI procure pour l’apprentissage de ses élèves.
    Outre la concentration, le TNI offre à ces enfants une possibilité d’oublier leur handicap. Jean Marc nous donne l’exemple de Clémence, cette petite fille dyspraxique, que nous avons vu à l’œuvre sur un exercice de grammaire. Elle utilise l’outil «projecteur» pour centrer son attention sur la phrase, ce qui lui permet de travailler sur des phases plus longues alors qu’elle ne pouvait plus travailler sur papier ; ou encore la création d’objets géométriques sur le TNI qui lui a permis de montrer les possibilités et les connaissances qu’elle avait dans ce domaine, ce qui était impossible sur un autre support (elle ne parvient pas à tracer une figure géométrique, sans passer par cette interface…).

    Pour les élèves en difficulté et en perte d’estime de soi, le fait que le logiciel, qui possède une reconnaissance de caractères performante, parvienne à reconnaître les mots qu’ils écrivent avec le stylet (ou les doigts, ou… les autres instruments !), leur prouve qu’ils ne sont pas si mauvais scripteurs qu’ils le pensent. L’utilisation de l’encre numérique, lors des activités de graphie et d’écriture, possède aussi un énorme avantage. Les retours en arrière, l’utilisation de la gomme et le fait que « l’objet » ainsi créé puisse être manipulé amène les enfants au plaisir de cette création.

    Avec le TNI, le «tactile» est utilisé sous toutes ses formes

    Le côté tactile du TNI plaît énormément et facilite l’usage aux enfants. Ils ont même créé leurs propres instruments «très innovants» et ne se sont pas contentés du simple stylet. A l’origine, Jean Marc nous raconte que par une journée d’hiver où la classe était surchauffée, les enfants transpiraient beaucoup et le doigt ne glissait pas bien sur le tableau. Un d’eux a donc eu l’idée d’utiliser son ongle, puis a été fabriquée la «boule» (une boule de Noël dans une chaussette) et enfin «l’allumette», un bâton entouré de feutrine qui permet aux plus petits d’accéder en haut de l’écran. Eprouvant ce jour-là une certaine gêne à utiliser l’outil, les enfants se sont donc adaptés en créant eux-mêmes leurs propres instruments pour «leur TNI».
    «Ces élèves ont l’habitude de trouver des solutions face aux difficultés», nous confie Jean-Marc.

    Les «experts» à Joyeuse

    A l’école de Joyeuse, il n’y a pas de TNI dans toutes les classes ; seul Jean-Marc et un autre collègue bénéficient d’un TNI installé dans la classe. C’est pourquoi Jean-Marc a souhaité en faire profiter tous les enfants de l’école par la mise en place d’un tutorat dans les autres classes. Les élèves de la CLIS, en tant «qu’experts» ont en charge un travail de préparation (par exemple , la création de ressources) qu’ils vont ensuite exposer devant les autres élèves. Cette mission, très valorisante, les aide également dans l’objectif de Jean-Marc de leur faire retrouver la confiance.

    Ce rôle d’expert va au-delà des murs de l’école et est aussi très important aux yeux des familles. Confrontés à leurs limites, Jean-Marc nous explique que ces enfants ont souvent été surprotégés par leurs parents. Le fait de voir leurs enfants en tant «qu’experts» auprès des autres classes a eu des effets immédiats et même inattendus dans les familles. Pour exemple, certaines d’entre elles ont investi dans des ordinateurs pour que les enfants profitent, à la maison, des bénéfices que leur apporte le numérique.

    Le TNI, pas une mode, une utilité !

    «Dans chacune de mes préparations de classe, je positionne ou non le TNI ; et si je l’intègre, je me pose la question de savoir ce qu’il va m’apporter de plus que le reste. Je vais donc travailler sur le «plus» que l’outil va amener». Notre enseignant avoue avoir passé beaucoup de temps au début pour s’approprier l’outil et le logiciel. «Mais si je continue, c’est que je suis convaincu que c’est efficace»!

    Jean-Marc est proche de la retraite et il a vu passer toutes les nouveautés en terme d’outils informatiques. Mais pour lui, pas question de «mode». Avec le recul, il sait être lucide par rapport à l’utilisation du TNI et il ne le prévoit dans son cours que quand il le juge utile.
    En revanche, son utilisation n’est pas toujours «programmée». Il peut arriver d’en avoir besoin au cours d’une séance en classe pour rechercher quelque chose sur internet, par exemple. «C’est d’ailleurs les enfants qui vont instinctivement le demander», précise Jean-Marc.

    Après la phase d’appropriation, certes chronophage, l’outil donne entière satisfaction à Jean Marc : pour son plaisir d’enseigner, il lui apporte beaucoup de souplesse. Pour lui, la condition pour profiter pleinement de l’outil est de l’avoir dans sa classe et il croit peu à des solutions mobiles qui se baladent de classe en classe ou à une salle dédiée qu’il faudrait réserver, ce qui enlèverait tout le charme d’une utilisation spontanée.

    Une relation privilégiée existe entre le TNI et ces enfants ; nous avons compris que grâce à cet objet «affectif», leur apprentissage à l’école ne serait plus pareil… Ils apprennent mieux, plus vite et sont désormais en confiance. Et même s’il n’est pas le seul responsable de ce bien-être, le TNI semble y contribuer largement, au travers de la classe, de l’école et au-delà ; une belle expérience de vie à l’école de Joyeuse en faveur des outils numériques.

  • Utilisation de la réalité augmentée en CM1

    Dans un premier temps, il semble nécessaire d’expliquer ce qui se cache derrière le terme « réalité augmentée ». Sur le blog http://www.augmented-reality.fr la RA est ainsi définie : « La réalité augmentée est la superposition du virtuel au réel. Les scènes réelles sont capturées par un système de vision et elles sont mélangées à des images virtuelles. Elle offre la possibilité d’être immergé dans un environnement virtuel avec des perceptions aussi bien tactiles, auditives et pourquoi pas olfactives. Et bien sûr en temps réel ».

    Nous sommes déjà entourés par des applications en RA : essayer virtuellement des lunettes ou des vêtements, visiter des villes, trouver des lieux, comme cela peut être le cas avec l’application Wikitude. Dans l’éducation, seul Nathan avec son encyclopédie Dokéo+ a expérimenté la réalité augmentée.

    La RA nécessite donc un ordinateur, une webcam, des marqueurs et une connexion internet, suivant les applications utilisées.

    Une nouvelle approche
    La réalité augmentée permet donc d’apprendre différemment, c’est un outil pédagogique ludique qui vient en support aux formations traditionnelles. Après avoir travaillé sur des objets, des manuels, des photocopies, la réalité augmentée est une autre étape permettant un accès au réel avec une manipulation et une autonomie plus grande de l’enfant, encore plus acteur de son apprentissage. Ce nouveau média suscite un très grand engouement de la part des élèves et aussi une capacité à se concentrer sur un laps de temps plus important que d’habitude. Le statut de l’erreur est aussi changé puisque rien n’est gardé en mémoire.

    Pertinence pédagogique de la réalité augmentée
    Utilisant déjà les TICE dans ma pratique au quotidien, je souhaitais aller encore plus loin dans cette utilisation et la RA m’a semblée bien adapté. La réalité augmentée est connue des élèves par le biais de certaines consoles de jeux vidéo qui utilisent ce média.
    L’utilisation de la RA en classe s’est faite sur une courte période mais dans divers domaines d’enseignements, à savoir les sciences (1), la géographie pour associer un monument à une capitale européenne et ainsi le visualiser tout en utilisant google earth enfin avec une application « maison » de géométrie dans l’espace. Il s’agit ici donc des premières constations et d’une réflexion sur sa possible utilisation dans l’avenir.

    L’expérimentation
    Les élèves ont découvert la réalité augmentée lors d’un travail sur le système respiratoire. Après avoir schématisé puis confronté leurs premières hypothèses sur le trajet de l’air, ils ont pu les vérifier à l’aide de la réalité augmentée. Avec l’ordinateur, ils ont placé le marqueur face à la webcam et les organes se sont alors affichés sur l’écran. Ils ont ainsi pu voir nettement la place des organes, leurs délimitations, les liens entre chacun et ainsi vérifier leurs hypothèses.
    Grace à ce média, les organes s’affichent sous différents plans : de face, sur le côté, à plat permettant ainsi de mettre en évidence la place et les liens entre chacun.
    La Réalité Augmentée a pris tout son sens en géométrie dans l’espace pour visualiser les solides (cube, pavé, prisme, cylindre). Les élèves ont ainsi pu rédiger des descriptions très précises et complètes des différents solides, en s’appuyant sur des propriétés géométriques et non pas perceptives. La réalisation des patrons de ces solides a été facilitée par ce dispositif permettant une bonne vision des différentes faces et arêtes.

    Les écueils rencontrés
    Lors de la première utilisation, les enfants se sont beaucoup plus intéressés à la webcam que par ce qui était projeté, la nouveauté les distrait, mais dès la deuxième séance la webcam et l’ordinateur ont été oubliés au profit de ce qui leur a été présenté, permettant ainsi d’écarter les hypothèses erronées, de verbaliser plus facilement sur ce qu’il voyait. En bref, voir le réel grâce au virtuel.

    L’installation des applications est parfois laborieuse et nécessite donc une préparation très en amont, – la Ra est un média sensible, il faut donc manipuler les marqueurs lentement afin qu’ils soient détectés par la webcam, les affichages de la classe constituent parfois des obstacles à la visualisation, – de retour au plan en 2D, les difficultés reviennent notamment pour comptabiliser les faces et les arêtes cachées.

    Les questions pour l’avenir
    Il est certain que les autres médias ne doivent pas être abandonnés au profit de la RA, mais bien comme un complément au travail fait au préalable ou inversement. Lors de cette première expérience, la RA a semblé faciliter les acquisitions. Faut-il l’intégrer de manière plus systématique? Pour certains, ce média n’est-il pas simplement un jeu ?

    La RA a donc toute sa place dans l’enseignement, ce type de dispositif n’est absolument pas abstrait pour les enfants. Mais cette expérimentation ne peut pas s’arrêter là, c’est pour cela que je recherche d’autres applications ou des personnes ayant utilisé la RA à des fins pédagogiques.

    (1) avec le logiciel LearnAR http://learnar.org/bio_organs_demo.html
    (2) http://www.arsights.com/

  • L’aventure du théorème de Fermat pour enseigner l’histoire-géo et les maths

    Philippe Caracchioli et Stéphane Clément, professeurs d’histoire-géographie de mathématiques et Interlocuteurs Académiques Tice pour leurs disciplines ont fait le choix de mettre les élèves en situations d’enquêteurs autour d’une des plus célèbres énigmes mathématiques. C’est ce qu’ils présenteront lors d’un atelier FabCamp (création de ressources numériques) lors de l’Université d’été de Ludovia.

    En 1637 le mathématicien Pierre de Fermat indique en marge de son exemplaire de l’Arithmétique de Diophante qu’il a trouvé une « merveilleuse démonstration » à une proposition de celui-ci… mais n’en donne pas les termes. Durant presque 350 ans la recherche de celle-ci a passionné le monde des mathématiciens, l’écho en parvenant même aux oreilles de nombreux profanes. Résolu en 1994 par l’anglais Andrew Wiles, l’affaire garde une part de mystère, Fermat ne possédant pas à son époque les outils mathématiques très complexes utilisés par Wiles. Ces faits s’étendent déjà sur un temps long mais cette lente construction intellectuelle  sur la théorie des nombres remonte en fait bien plus loin : à Pythagore de Samos et sans doute aux Babyloniens il y a presque 4000 ans.

    Il y avait donc là, dans cette aventure intellectuelle, une opportunité précieuse, l’occasion d’un voyage épistémologique propre :
    – à rapprocher nos disciplines et faire percevoir aux élèves l’intérêt des apports croisés
    – au sein même de l’histoire à « décloisonner » les époques par l’étude d’un thème transversal.

    Travaillant pour le gouvernement mondial en 2060, à la direction de la propriété intellectuelle et des brevets du Ministère de l’économie, les élèves reçoivent la mission suivante :
    « Dans le cadre de la loi sur la brevetabilité totale des créations de l’esprit humain décrétée en 2050 le gouvernement mondial (loué soit-il) a décidé de passer à l’étape des théorèmes mathématiques. La WIA a reçu une mission générale d’établissement des ayants-droit. Deux familles réclament la paternité du dernier théorème de Fermat. La famille Wiles (Etat fédéré du Royaume-Uni) et la famille Diophante (Etat fédéré de Grèce) .Vous devrez donc déterminer qui est le propriétaire du dernier théorème de Fermat. »

    S’ensuit une enquête Internet qui permet aux élèves de voyager dans le temps et l’espace en travaillant les outils mathématiques, spatiaux et temporels mis en jeux…

  • Le plaisir de créer pour créer du plaisir

    Le plaisir de créer pour créer du plaisir

    130620124fdf1ae49db6bLa pratique (les pratiques) permet aux élèves de s’approprier les questionnements et thèmes incontournables et transhistoriques qui sont le terreau de tous types de création. Mais cette phase, si importante, ne doit pas être uniquement un exercice de style, mais un espace de choix, de positions, qui va permettre aux élèves de se mettre à la place de l’artiste: créer c’est faire une suite de choix (plastiques, esthétiques, politiques…).

    L’élève, par cette (ces) approche(s) concrète(s) va ainsi mettre en pratique un principe fondamental pour sa construction personnelle: la possibilité d’expression (qu’il devra expliquer durant la phase de verbalisation) si importante pour la construction de futurs citoyens responsables. Créer, c’est choisir. Ici, l’élève, par la tâche complexe, devra créer et rendre visible par tous la pertinence de ses choix et positions.

    Du mouvement sinon rien!
    Durant l’heure hebdomadaire d’Arts Plastiques, les élèves se confrontent à l’expérimentation (physique et sensible), à une autre manière d’apprendre. Ici, le mouvement est prégnant! L’élève est souvent libre de construire ses réponses de manière personnelle, de faire des choix et de les expliquer. La dotation de tablettes tactiles (un parc de 28 iPad 2) par le Conseil Général des Alpes-Maritimes permet de rajouter de nouvelles possibilités aux dispositifs pédagogiques.

    Tel un couteau suisse, ce nouvel outil polyvalent permet de faire travailler tous les élèves ensemble. Que ce soit avec des photos, des vidéos, de l’animation, l’outil numérique devient abordable, simple et intuitif. Chaque élève peut utiliser ces tablettes chaque semaine, rendant ainsi l’évaluation des compétences numériques (du socle commun ou du b2i) simple, efficace et plus juste.

    Plus de liberté, d’initiative, de choix, c’est aussi plus de responsabilité. Il est primordial que les élèves de collège puissent vivre leurs apprentissages, les construire dans une dynamique responsabilisante. Faire des choix et les expliquer, c’est aussi accepter ceux des autres: l’école doit donner cette possibilité.

  • L’utilisation de monde virtuel en pédagogie

    Intégrer simplement un outil dans un processus d’apprentissage participe largement de l’effet diligence pour les enseignants, jouer n’engage pas automatiquement un processus d’apprentissage chez les élèves.

    L’apparition des mondes virtuels en 2003 avec Second Life de la société Linden lab a, d’une certaine façon, changé la donne. Il créé un lieu identifié spatialement de formation, un lieu d’expression d’interaction polymorphe, un lieu de scénarisation multiple. A la fois complémentaire des serious game, il s’en détache par plusieurs points.

    Un lieu identifié spatialement, le plaisir de se mouvoir
    D’une structure de formation en réseau où chaque acteur est situé derrière son ordinateur, le monde virtuel a permis de définir un lieu de formation identifié. Il n’est de virtuel que l’expression puisque c’est un lieu de mouvement, un lieu d’interaction, le lieu de rencontre et de travail. Le plaisir d’apprendre s’exprime par la capacité de se mouvoir dans un monde signifiant où le savoir est représenté en trois dimensions. Il est même possible de satisfaire le vieux rêve d’Icare, voler.

    Un lieu d’interactions multiples, le plaisir d’exprimer.
    À la différence des constructions qui s’appuient sur la visio ou l’audio conférence ce n’est plus l’individu, enveloppe charnelle qui s’exprime mais sa forme avatarisée. L’avatar, contruction numérique pensée, exprime toute une palette de sentiments, d’attitudes, de messages professionnels.

    Il est capable d’exprimer une gestuelle spécifique dans un contexte pédagogique particulier, son visage témoignera, selon les circonstances, de son plaisir ou de son insatisfaction.

    Le plaisir de la contextualisation est exprimé par l’habit de l’avatar. Le plaisir d’être représenté de façon fantastique ou conforme à un «dress code» professionnel. Il est loisible de changer selon les environnements. Dans les mondes virtuels l’acteur enseignant ou apprenant pourra exprimer les multiples facettes de son temps social et de rendre jouable ses apprentissages.

    Enfin il sera possible de s’exprimer par la voix en prêtant son timbre vocal à son bouble numérique.

    Un lieu propice à la scénarisation, le plaisir de construire des modules de formation.

    Cet ensemble de fonctionnalités technologiques sera organisé, mis en cohérence au sein de scénarios pédagogiques. Il appartiendra aux concepteurs et acteurs des dispositifs de penser cette instrumentation en mélant intimement la rigueur des agencements sociaux et le plaisir d’enseigner et d’apprendre.
    Il est évident que les équipes pédagogiques devront construire leurs environnements en se spécialisant. Le besoin d’identifier une chaîne pédagogique est nécessaire, des spécialistes y exprimeront leurs compétences. Notons que, très souvent encore, l’image de l’enseignant homme-orchestre est prégnante. Celui qui, animé par la passion et le plaisir de construire met en place des structures immersives de formation.

    Nous nous appuierons sur cette définition pour cadrer la notion de monde virtuel :

    Le monde virtuel comme instrument de simulation – Le monde virtuel est paramétré pour que les acteurs simulent des situations du réel « possibilité de recréer des situations exceptionnelles pour mettre en situation des gens face à des situations qu’ils rencontreront rarement » Laurent Gout (2011). Le monde ne se substitue pas à l’acquisition de routines dans la vraie vie mais il permet d’anticiper des situations atypiques sans conséquences effectives IRL. Le monde virtuel permet d’analyser des situations extra – ordinaires par un procédé de répétition et d’analyse par retour en arrière. Le monde dentallife s’inscrit dans cette dynamique de simulation ainsi que la salle d’urgence de l’impérial college of London.
    Le monde virtuel comme lieu d’immersion dans un élément de savoir, comme processus spécifique. Les acteurs sont immergés dans une représentation du savoir (exemple des champs magnétiques) et interagissent avec l’environnement. Il semble qu’il soit possible, à ce stade, de croiser les travaux de ceux qui œuvrent dans les mondes virtuels et ceux qui développent des systèmes 3D. (Jean-Paul Moiraud 2011)

    Immersion, jeux, simulation, environnement à contenu cognitif fort sont des ingrédients d’une pédagogie qui peut sous certaines conditions donner le plaisir d’apprendre.

    J’évoquerais à Ludovia mes expériences en monde virtuel et les observations auxquelles je me suis livré depuis quatre ans.

    En savoir plus sur le sujet :

    •    Blog tutorat et monde virtuel
    •    Blog d’analyse tag monde virtuel
    •    Chaine youtube sur les mondes virtuels

  • Ave Caesar, laetaturi te salutant !

    Ave Caesar, laetaturi te salutant !

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    C’est l’objet d’un atelier que Pierre Estrate présentera sur l’Université d’été de Ludovia, le mercredi 29 août sur la thématique « mobilité et nomadisme« .

    Issu d’une tradition très ancienne, répondant à l’idéal d’éducation tel que le concevaient les Anciens, l’apprentissage du latin n’est plus, depuis longtemps, la voie royale vers les métiers prestigieux.
    Cependant, malgré les divers obstacles qui barrent son chemin, il est toujours là! Et même en quelque sorte libéré de son héritage pédagogique, en se prêtant à de nouvelles pistes d’expérimentation. La présence et le dynamisme des études latines sur la Toile par exemple n’est plus à démontrer.

    Dans l’enseignement secondaire, le latin souffre d’une image dégradée : celle d’une discipline trop exigeante, élitiste, qui n’aurait pas d’utilité dans la société contemporaine. Dans ce contexte, en accord avec les nouveaux programmes, un groupe de douze élèves latinistes de 4ème a pu utiliser des tablettes tactiles durant six semaines, en janvier et février 2012.

    Ces collégiens ont abordé le thème des Spectacles à Rome selon deux axes d’expérimentation, la culture et la langue, afin de tenter de répondre à cette question : qu’apporte l’usage de la tablette à l’apprentissage du latin, dans la perspective de susciter un certain plaisir d’apprendre ?

    L’expérimentation a été conçue en tenant compte des paramètres suivants :

    – Lieu : Collège La Bourgade de La Trinité (06340), 12 élèves de 4ème, nouveaux programmes ; le thème : les Spectacles à Rome.

    – Collaboration du CRDP de Nice ; interlocuteur : Monsieur BANUS Olivier.

    – 1ère séance mercredi 11 janvier, fin aux vacances d’hiver (25 février).

    – Une expérimentation ciblée :
    1. restreinte dans le temps : 5 semaines environ, soit une quinzaine d’heures/élève
    2. pour l’essentiel de l’expérimentation, 5 tablettes ASUS Eee Pad, sous Androïd 3
    3. une tablette pour 2/3 : cela favorise le travail par « modules », en complémentarité avec le PC. Nécessité de créer des progressions différenciées par groupes. Au sein des groupes, usage simultané de l’ordinateur        et de la tablette (comparaison possible). D’où contrainte liée à l’expérimentation : présence de tablettes et d’ordinateurs dans une même salle.
    4. deux salles : la salle de classe, sans PC, et une petite salle informatique pour faciliter l’avancée du travail
    5. deux phases : Les spectacles à Rome se déclinent en deux « pôles« , l’un culturel – création de contenu, l’autre orienté « langue« , plus « technique« , orienté vers la recherche d’outils.
    6. les manuels numériques en latin : l’offre actuelle ne prenant pas en compte le potentiel tactile de ces outils, je ne les ai pas inclus dans l’expérimentation, qui s’attachait, en une poignée de semaines, à
    la plus-value tactile et « ludique » de la tablette.

    Les jeunes latinistes, une fois les grands moments de la mythologie, une fois les principaux attraits de la vie quotidienne antique vus en classe, se désintéressent de ce qu’il y a de plus intéressant encore : l’accès direct à la connaissance de la langue latine elle-même.

    En effet, le déroulement du cours de latin aboutit fatalement à des moments « délicats » : l’étude de la langue et la traduction.  Le professeur déploie des trésors d’ingéniosité pour préparer ce moment, ou pour le retarder, dans la crainte de voir se rompre l’équilibre fragile qu’il a réussi à instaurer dans son groupe.

    Les nouveaux programmes encouragent une pratique plus affranchie du poids de la tradition pédagogique en ce domaine. La maîtrise de la langue latine est avant tout l’un des sésames de notre propre langue.

    Dans le cadre de l’expérimentation, j’ai donc cherché à voir comment MANIPULER LE LATIN au sens littéral, toucher les mots, les déplacer, voire les tirailler et les malmener. En notant la ressemblance d’un tel cours de latin avec le déroulement d’un TP de sciences, j’ai essayé de trouver ce qui pourrait, dans cette partie la plus délicate de l’enseignement du latin, relever d’une pratique concrète, artisanale, de trouver comment la tablette pourrait être une « petite fabrique du latin« , permettant à l’élève de ne pas décrocher, de traduire du latin « à façon« .

    L’exposé de cette expérimentation s’attachera à la fois à décrire l’évolution du rapport des élèves au latin, et cerner la complémentarité de la tablette avec des outils TICE déjà disponibles, notamment le rôle-clef joué par l’Environnement Numérique de Travail. Il se proposera enfin de montrer des pistes de développement tirant parti de l’atout tactile de la tablette pour susciter chez les élèves un certain plaisir d’apprendre.

  • Le dîner norvégien du Lycée Hôtelier d’Etiolles

    Le dîner norvégien du Lycée Hôtelier d’Etiolles

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    Leur venue fait suite à un échange qui a eu lieu entre les lycées d’Etiolles et de Kristiansund où 47 élèves de la section européenne ont effectué leur stage depuis 2009. Un échange similaire a été mis en place avec un lycée en Irlande.

    Ces échanges s’inscrivent dans le cadre du programme EUROPASS, mis en place par l’Union Européenne dans 31 pays afin de mettre en avant le stage à l’étranger comme un atout de mobilité dans le parcours et les compétences des élèves. Un livret EUROPASS a été remis à chacun des élèves qui a participé aux voyages en Norvège ou en Irlande.

    Le dîner a été préparé et servi par les élèves aux parents présents ainsi qu’à Mme Guri Skoklefald, conseillère (Affaires Éducation) à l’ambassade de Norvège, M. Christian Wassenberg, Inspecteur d’Académie, M. Mouloud Irbah, Directeur du CDPP de l’Essonne, de Mme Morin, proviseur du lycée et de M. Gilles Famelart, enseignant de cuisine au lycée.

    Les élèves ont aussi préparé une présentation sur la Norvège avec un volet quizz de culture générale et un volet récit de voyage.

    Les questions du quizz ont été posées avec le nouveau logiciel Flow! d’eInstruction, à la fin de chaque plat et les invités ont ainsi pu apprendre que les élèves partis à Kristiansud y ont pêché des cabillauds, des maquereaux et du lieu, et que la spécialité culinaire de la ville était le baccalao. 80 boîtiers de réponse CPS Pulse eInstruction avaient été répartis sur les tables des convives, les invitant à participer au questionnaire présenté par les élèves, illustré des photos prises pendant leur séjour.

    Les élèves ont rapidement pris en main ces nouvelles technologies, utilisant un Mobi View, tableau interactif mobile, pour piloter le questionnaire à distance et l’introduction des boîtiers de réponse a apporté un dynamisme certain à la présentation du voyage et une interactivité entre tous les participants. De plus, l’affichage en temps réel des résultats a enthousiasmé les convives.

    Plus d’infos sur le sujet :
    www.cddp91.ac-versailles.fr
    la vidéo de la soirée

    Tout savoir sur les solutions eInstruction : www.einstruction.fr,

  • Mobilité et nomadisme, la tablette par Carole Lopez

    Mobilité et nomadisme, la tablette par Carole Lopez

    • 250520124fc383961fd7dCarole Lopez interviendra lors de l’Université d’été de Ludovia sur un atelier « nomadisme et mobilité » pour expliquer l’usage qu’elle fait de la tablette en classe.
      « Avec l’application Book Creator, dès la maternelle, les élèves peuvent produire un livre en totale autonomie sur iPad. »
    • « C’est l’enfant qui est producteur, tant sur le fond que sur la forme ! »
    • « La tablette numérique : « Le Tout en un » pour de jeunes élèves producteurs de sons, d’images et de textes. »
    • « Plus besoin d’être lecteur ou de maîtriser la souris, la tablette tactile est un outil très intuitif. »

    En lien avec les programmes, les élèves abordent le principe alphabétique en mettant en relation des sons et des lettres par la réalisation d’un abécédaire. Ils cherchent des mots qui commencent par la lettre qu’ils ont choisi d’étudier.

    Ils les copient à l’aide du clavier, à partir d’un modèle ou cherchent entre eux comment cela peut s’écrire. Ils assemblent leurs connaissances et s’entraident pour trouver quelles lettres taper, sur quelles touches cliquer, comment retourner sur l’application. Ils choisissent la taille et la couleur de la police. C’est un vrai travail d’équipe ! Les interactions sont riches. Ils prennent un réel plaisir à faire plusieurs essais, pouvant recommencer et effacer leurs productions à volonté. Se tromper n’est vraiment pas un problème.

    Ils adorent enregistrer leur voix pour dire les mots qu’ils ont trouvés. C’est un excellent système de consultation et de validation pour des élèves non lecteurs. Il suffit de cliquer sur l’icône «Son» pour écouter le mot.

    Pour l’illustration, rien de plus simple, les élèves prennent la photo avec la tablette, retournent dans l’application, vont chercher leur photo et la réduise au format qu’ils souhaitent.

    L’abécédaire sur tablette devient un outil de référence dans lequel chaque élève peut aller rechercher le «capital mots» de la classe mais aussi un outil de liaison entre la Grande Section et le Cours Préparatoire.

    Les élèves apprennent aussi les gestes de l’écriture de façon ludique avec l’application ABC dont le système d’auto-validation encourage à s’exercer.

    Vers une plus grande autonomie… à condition d’intégrer l’usage de l’outil au cours de la séance avec les élèves.

    La tablette est l’objet même de savoirs :

    • —- les élèves développent une habileté en manipulant : double clic pour changer d’application, action sur les objets (sélectionner, déplacer, agrandir, réduire) ;
    • —- la maîtrise de la souris n’est plus un frein pour la pratique des petits (outil tactile) ;
    • —- il n’est pas nécessaire d’être lecteur : les icônes sont suffisamment parlants, forte « affordance » de l’outil (capacité d’un objet à suggérer sa propre utilisation, à l’utiliser de façon intuitive) ;
    • —  disponibilité et exploitation immédiates des productions.

    Les élèves de Grande Section travaillent actuellement sur l’enregistrement d’un mode d’emploi en livre numérique à destination d’autres usagers (élèves des autres classes, enseignants, parents) pour l’application Book Creator.

    Propositions d’utilisations sur tout le cycle de la maternelle…

    En Petite Section :

    • Prise de vues par l’appareil photo numérique et la tablette : regarder autrement (produire des images pour mieux lire des images, afin d’apprendre à lire tout court).
    • Récupération des photos pour réaliser un memory et un loto.
    • Utiliser la tablette comme caméra pour enregistrer les productions sonores, visuelles et langagières (chants, rythmes, construction du répertoire chanté de la classe).

    En Moyenne Section :

    • Eveil aux langues : création d’un imagier et d’un album visuels et sonores en langue anglaise.
    • Cahier de vie numérique qui circule dans les familles (outil nomade hors temps scolaire).

    En Grande Section :

    • Création de livres numériques (albums sonores, imagiers, albums à compter et à calculer, Musée de la classe, abécédaires…)
    • Recherche d’écrits dans le quartier et prise de vues. Traitement direct des photos.(outil nomade sur le temps scolaire)
    • Réalisation de modes d’emploi, recettes et notices…

    Le fait de tous débuter dans l’expérimentation des tablettes numériques en classe est intéressant car cela crée de la collaboration entre enseignants. L’informatique nous enfermait chacun devant notre écran alors que la tablette est un outil d’ouverture, de discussion, et d’échange. Cet outil permet vraiment la mutualisation des pratiques enseignantes.

    Renseignements et inscriptions sur l’Université d’été de Ludovia : www.ludovia.org/2012