Catégorie : international

  • La technologie des élèves bientôt dans les classes ?

    Le premier sujet porte sur le comportement de l’élève au travers du Mobile Learning (apprentissage mobile), sans se limiter à l’environnement scolaire ; le deuxième présente le concept de « BYOD » ou « AVAN » en français qui signifie « apporter votre appareil numérique » et qui suppose de tirer profit de l’usage quotidien du numérique par une utilisation intelligente à l’école. En troisième point, il est question de la formation des enseignants à qui sont offerts ces nouveaux outils ; enfin, les questions de « leadership » et de décideurs sont abordées en guise de conclusion.

    L’accélération de l’évolution fait en sorte que les élèves ne peuvent plus continuer à dépendre des achats nationaux ou locaux. En outre, l’uniformité des appareils numériques dans les institutions scolaires sert mal les élèves, lesquels doivent apprendre à composer avec la diversité des outils numériques. La plupart des élèves, de toute façon, possèdent déjà des ordinateurs qu’ils ont personnalisés, tant sur le plan de l’environnement de travail que de la méthode, voire les compétences. L’imposition d’un appareil numérique dont l’environnement et les fonctions sont limités est perçue par les élèves non comme un moyen d’autonomisation (empowerment), mais une forme de ralentissement des possibilités (power down).

    Profitant de l’essor fulgurant des mobiles personnels, certaines écoles adoptent une nouvelle stratégie TICE qui repose sur l’utilisation des dispositifs des élèves. Le phénomène, auquel on a donné le nom « BYOD » (Bring Your Own Device), est désigné en français par l’acronyme AVAN (apportez votre appareil numérique). Au Canada comme ailleurs, malgré les hésitations des services informatiques et des directions, le mouvement gagne des adeptes. Le plus souvent, les écoles qui ont mis en place des programmes d’un ordinateur par élève se sont laissées envahir par les dispositifs des élèves. On citera, en guise d’exemples, le Centre d’apprentissage du Haut Madawaska.

    Tout utilisateur du numérique reconnaît les avantages d’un appareil qu’il s’est approprié. Dès lors que les technologies du numérique sont là pour rester, et du fait de leur indispensabilité, il importe d’éduquer les enfants à leur consommation. Par consommation, nous entendons ici non seulement l’achat et l’utilisation personnelle d’un bien, mais l’analyse critique, l’utilisation citoyenne, le partage, la préservation, l’entretien, la réutilisation et le recyclage de ce bien. Ainsi, mieux que les TICE gérées par l’institution, l’AVAN fait que les élèves apprennent à devenir des consommateurs responsables et contributeurs avertis du numérique.

    Par souci d’objectivité, l’AVAN n’a pas que des avantages pour un système scolaire. Online Colleges résume bien les avantages et les inconvénients de l’AVAN, que nous traduisons ci-dessous :

    Avantages :
    • les élèves utilisent des appareils qui leur sont familiers ;
    • économies pour les écoles qui n’ont pas à payer les appareils ;
    • les élèves sont plus enclins à prendre soin du matériel et à ne pas l’oublier ;
    • les élèves sont plus engagés et en contrôle de l’apprentissage ;
    • ils ont accès à des technologies plus d’avant-garde.

    Désavantages :
    • les TIC ne sont pas à la portée de tous les budgets familiaux ;
    • les élèves sont plus enclins aux distractions sur leurs propres appareils ;
    • les applications ne sont pas compatibles avec tous les systèmes d’opération ;
    • il peut être difficile de communiquer entre les appareils ;
    • coûts additionnels sur le plan de la sécurité et des services informatiques.

    Les désavantages de l’AVAN varieront considérablement en importance selon le contexte et les conditions d’utilisation. La stratégie fait peu de sens dans une classe où les élèves sont constamment sous l’empire de l’enseignant. L’AVAN nécessite une pédagogie particulière centrée sur l’apprenant, sur la différenciation, sur l’autonomisation et sur la collaboration, des considérations dont les spécialistes de l’éducation reconnaissent aujourd’hui l’importance.

    L’AVAN ne favorise pas nécessairement les riches. Puisque les jeunes sont aujourd’hui plus enclins à partager, ils se prêtent et s’échangent volontiers les appareils numériques, de sorte que ceux qui en sont dépourvus ont néanmoins l’occasion d’apprendre à utiliser les appareils avant d’en acquérir. Les plus fortunés jouissent déjà de l’avantage des mobiles à l’extérieur de l’école. En les admettant à l’école on permet à tous de faire certains apprentissages, ne serait-ce que par observation.

    On assiste à une plus grande ouverture face aux initiatives AVAN de la part des responsables en services informatiques. Des stratégies de gestion des appareils qui accèdent aux réseaux (liste « blanche », meilleurs points d’accès sans fil, logiciels de gestion de mobiles, concertation avec les éducateurs, politiques d’utilisation) font en sorte que les écoles s’ouvrent à cet influx d’appareils. Conséquemment, il y a une responsabilité accrue qui revient à chaque utilisateur, en soi une forme d’éducation associée à la gestion de l’identité numérique.

    Devant ces considérations pédagogiques, techniques, administratives et d’équité d’accès, il convient de lister quelques conseils (tirés de cet article en anglais) pour les instigateurs de l’AVAN en milieu scolaire :
    1.    Soyez explicites quant aux buts et aux options et affichez les bénéfices pédagogiques. Ceci aidera à la mesure de vos progrès.
    2.    Un plan clairement articulé favorisera l’engagement des autorités et des parents, ainsi que l’appui de partenaires.
    3.    Déterminez si vous permettrez les appareils en connexion wifi ou 3G/4G.
    4.    Mettez à jour (ou générez) une charte d’usages appropriés en employant un ton proactif. mais qui balise clairement les usages. Avec la liberté vient la responsabilité.
    5.    Établissez les protocoles d’appui et de soutien technique par les services informatiques de votre institution.
    6.    Accompagnez les enseignants dans leur appropriation professionnelle de l’AVAN : approches pédagogiques qui intègrent judicieusement les mobiles, soutien technique de premier niveau (troubleshooting).
    7.    Ayez un plan clair qui s’adresse aux questions d’équité d’accès : une flotte d’appui pour ceux et celles qui n’ont pas d’appareil, représentant une fraction de ce qu’un programme 1:1 coûte.
    8.    Préparez votre réseau sans fil pour l’influx d’AVAN afin que ces appareils soient dirigés vers un LAN distinct (séparé du réseau sécurisé principal, genre ‘Invité’) à bande large.
    9.    Offez une plateforme mobile, collaborative et sécurisée afin que les élèves, les parents et enseignants puissent y télécharger travaux, messages, ressources et discussions, etc.
    10.   L’AVAN est un changement énorme pour une école : soyez préparés, mais soyez flexibles. Les pépins de parcours font aussi partie du processus d’apprentissage.

    L’AVAN ne doit pas être évalué au regard de quelques difficultés actuelles, mais comme une éducation à l’avenir. Apprendre à apprendre, c’est voir à la formation continue; or, si on ne forme pas aux réseaux et à l’autonomie, alors on est en formation discontinue.

    Apprendre, ou dépendre, là est la question de l’éducation.

    Crédit image : http://www.onlinecolleges.net

  • Que de projets pour Sankoré en cette rentrée 2012

    L’utilisation du logiciel Open-Sankoré dans sa dernière version “2.0” sur le portail Sankore.org est en cours d’utilisation par le Ministère de l’éducation nationale. En effet, depuis 2011, année pendant laquelle des accords avaient été conclus avec la DGESCO et le CNDP, des contrats ont été signés avec différents CRDP (Bordeaux, Aix-Marseille, Toulouse et Montpellier) pour développer des ressources, notamment pour l’enseignement général du CP et du CE1 avec l’intention de produire l’ensemble des cours sur une année scolaire en français, mathématiques et SVT. Les ressources une fois produites sont stockées, accessibles et modifiables sur « Planète Sankoré » sur le principe du « Share Alike » (partage à l’identique avec modification possible). Chacune de ces ressources est fléchée ; celles produites par le Ministère de l’éducation nationale porteront, par exemple, un label particulier.

    Dans la même mouvance, Sankoré a mis en place, en partenariat avec le CRDP de Versailles, la production de ressources pour l’enseignement technique et professionnel. Il s’agit de développer des ressources numériques pour le niveau d’obtention du CAP dans différents métiers (BTP, Hôtellerie…). Ce travail est particulièrement intéressant car il s’inscrit comme pionnier dans un secteur où les ressources numériques sont quasi inexistantes.

    C’est une bonne chose que le Ministère Français de l’éducation nationale adhère à nos projets de conceptions de ressources ; car les ressources produites par Sankoré ne sont pas uniquement utilisables par les français, mais par toute la francophonie et bien au-delà”, déclare AC Benhamou.

    En effet, le logiciel est aujourd’hui traduit en 23 langues, ce qui lui permet de couvrir les principaux pays de toute la planète.

    Au travers de ses actions en France mais aussi dans des pays du « Sud » comme, entre autres, le Mali, le Sénégal ou encore Haïti, le programme Sankoré rejoint les grandes orientations dévoilées lors du dernier séminaire international à l’UNESCO, à savoir les REL (ressources éducatives libres). Sankoré a choisi d’axer ses actions sur le numérique « car c’est plus simple à transporter et aussi moins onéreux ».

    En Haïti, cela se concrétise par exemple par la mise en place de « classes numériques» (le principe étant d’apporter un ordinateur à l’enseignant et un Tableau Numérique ou Vidéoprojecteur Interactif), pour reconstruire l’Ecole après le tremblement de terre de janvier 2010. Mais la question se pose « pourquoi installer du numérique alors qu’il y a difficilement de l’électricité et même parfois plus aucun bâtiment sur pied » ? Comme exemple concret, le professeur Benhamou nous décrit une scène de classe : comme un « cinéma en plein air » le TNI ou VPI est installé sous le auvent d’un camping-car qui sert de mur de projection et sur lequel les enfants découvrent l’école de manière différente alors qu’ils n’ont peut-être même pas un crayon chacun.

    En collaboration avec l’association « Haïti Futur », ces sont 180 classes numériques Sankoré qui ont été installées. Cette action a valu à «Haïti Futur » de remporter le prix de l’USAID (United States Agency for International Development, agence indépendante du gouvernement des États-Unis chargée de développement économique et de l’assistance humanitaire dans le monde), mondialement reconnu.

    AC Benhamou ajoute « qu’il est rare qu’une intiative francophone soit reconnue par un organisme du gouvernement américain, ce qui est très positif pour la France ».

    Plus d’infos :
    sur le programme en Haïti : sankore.org

  • L’apprentissage mobile, un succès garanti ?

    Le premier sujet porte sur le comportement de l’élève au travers du Mobile Learning (apprentissage mobile), sans se limiter à l’environnement scolaire ; le deuxième présente le concept de « BYOD » ou « AVAN » en français qui signifie « apporter votre appareil numérique » et qui suppose de tirer profit de l’usage quotidien du numérique par une utilisation intelligente à l’école. En troisième point, il est question de la formation des enseignants à qui sont offerts ces nouveaux outils ; enfin, les questions de « leadership » et de décideurs sont abordées en guise de conclusion.

    De tout temps, l’apprentissage a été mobile. Tous deux dans la nature de l’homme, voire nécessaires à sa survie, la mobilité et l’apprentissage sont intimement liés. Le cerveau est le fruit de sa capacité à interagir avec l’environnement, et par conséquent de l’aptitude à apprendre en fonction du lieu. Cela explique pourquoi le contexte s’avère un facteur si déterminant de l’apprentissage.

    Tout dans l’histoire tend à la mobilité de la connaissance, du papier à l’imprimerie, jusqu’aux réseaux numériques.

    Le livre  — et particulièrement le livre de poche — a longtemps constitué le principal instrument de mobile learning.

    Après plus d’un millénaire du livre, l’évolution devait inévitablement mener à une autre révolution de l’information, à laquelle nous assistons, en temps réel, depuis l’avènement d’Internet. Le code binaire, ce nouvel alphabet, offre des possibilités insoupçonnées non seulement de communication, mais de création. À la lumière d’un bouleversement si éclatant, l’absence de dispositif mobile nous rend captifs d’un savoir que l’on peut en quelque sorte qualifier d’immobile, c’est-à-dire figé dans le lieu où il est consigné. Le papier n’a fait qu’alléger la pierre.

    Le statisme de l’information, d’une certaine façon, handicape la pensée, considérant que la connaissance réside par ailleurs dans la dynamique des données et le maillage social.

    À l’empowerment que procure l’ordinateur, le mobile confère une forme de libération.

    L’apprentissage mobile, ou nomade, comme certains préfèrent l’appeler, donne lieu à deux interprétations. Soit qu’il réfère aux apprentissages informels des utilisateurs de mobiles dans leurs déplacements, soit qu’il désigne les applications pédagogiques des dispositifs mobiles dans un cadre institutionnel, notamment le milieu scolaire. Au Canada, comme dans plusieurs pays, la seconde tend à inclure la première, car les écoles reconnaissent de plus en plus les avantages d’arrimer les apprentissages scolaires à l’environnement habituel des jeunes.

    L’être humain étant fondamentalement social, on ne s’étonnera pas de la popularité des médias sociaux et des réseaux sociaux Internet. Du coup, en raison de la dimension sociale de l’apprentissage, on voit apparaître une multitude d’usages pédagogiques de ces nouveaux médias.

    Les mobiles ne changent pas seulement comment enseigner, mais quoi enseigner.

    L’avenir de l’éducation est forcément mobile et social. Malheureusement, les compétences associées aux dispositifs mobiles, parmi les plus nécessaires à l’avenir des jeunes, restent en bonne partie exclues des écoles.

    L’apprentissage mobile nous ramène à une forme naturelle d’apprentissage, augmentée par de nouveaux dispositifs. Il se produit de manière informelle chez tous les jeunes qui les utilisent, le plus souvent hors des murs de l’école. Leur interdiction par l’école n’est pas sans rappeler la censure dont certains livres ont été frappés et qui, en fin de compte, n’a fait que discréditer l’autorité, car un esprit curieux n’est point dupe.

    Plusieurs écoles et enseignants ont néanmoins commencé à explorer les possibilités du mobile learning en milieu scolaire. Les résultats sont généralement probants, dès lors que l’on sait refonder les méthodes pédagogiques en fonction des nouvelles caractéristiques des mobiles, plutôt que d’adapter les mobiles aux pratiques existantes.

    En quoi, se demande-t-on, l’apprentissage mobile est-il différent?

    • Il est centré sur l’apprenant ;
    • il est contextuel : pertinent au moment et fait sens ;
    • il permet la production de contenu (user-generated-content) ;
    • il est plaisant (voir le serious gaming, par exemple) ;
    • il est gestuel et sensitif ;
    • il est aidant (assistant personnel, maillage social, etc.) ;
    • il déborde des limites physiques de la classe.

    Non contente d’avoir raté le virage informatique, l’école risque de rater la révolution des smartphones.

    Le refus des mobiles dans les écoles, plutôt que de préserver l’équité sociale, ne fait qu’exacerber la fracture numérique entre les riches et les pauvres, ces derniers étant privés d’un environnement riche en dispositifs. Au-delà de la démystification du potentiel des mobiles pour apprendre, il reste cependant beaucoup à faire pour la formation et l’accompagnement pédagogiques des enseignants dans leur bon usage. En fin de compte, le succès d’initiatives d’intégration judicieuse des mobiles devra, comme le dit Charles Hadji, se mesurer à celui des élèves.

    Malgré le retard qu’accusent les écoles dans l’adoption du mobile learning, nous restons optimistes quant à son immixtion. Elles n’ont guère plus le choix.

    Ou l’école se fait mobile, ou les mobiles s’approprient l’école.

    Heureusement, plusieurs enseignants ont la perspicacité de faire en sorte que l’un et l’autre soient inclusifs, c’est-à-dire d’intégrer les mobiles dans les pratiques d’enseignement en misant sur les possibilités d’apprentissage liées à la mobilité.

    Source : interview réalisée par Eric Fourcaud lors de l’Université d’été de Ludovia.

  • De Marque ose Bordeaux pour son retour en France

    « Nous souhaitons renforcer nos liens avec nos partenaires et nos clients français et italiens afin de faciliter les rencontres avec les éditeurs européens. Pourquoi Bordeaux? Simplement en raison de la présence de plusieurs sociétés québécoises et du dynamisme économique de la ville », explique M. Marc Boutet, président et cofondateur de De Marque.

    Rappelons que De Marque entretient des relations commerciales avec la France depuis 1997. Elle a ouvert une filiale française, à Paris, en 2007.

    Mme Marie-Josée Blanchet, vice-présidente Développement des affaires internationales chez De Marque, s’installera à Bordeaux dans les prochaines semaines, tout en conservant une implication à Québec en tant qu’administratrice à la Chambre de Commerce et d’Industrie de Québec (CCIQ).

    « Pour moi, c’est un retour en sol français. Après des études à l’École Supérieure de Commerce de Grenoble et une année de travail pour une PME française au début des années 90, j’y reviens avec grand plaisir pour relever ce nouveau défi », se réjouit Mme Blanchet.

    OSEZ BORDEAUX !
    Pour souligner ce nouvel élan international, De Marque s’associe à l’événement Osez Bordeaux! qui se tient aujourd’hui à l’Hôtel PUR afin de marquer le 50e anniversaire du jumelage des villes de Bordeaux et de Québec.

    Les maires de Québec et de Bordeaux, Régis Labeaume et Alain Juppé, prendront la parole sous le thème Se positionner comme ville innovante. Cette conférence est organisée par la CCIQ, la Chambre de commerce française au Canada – section Québec, la Ville de Québec, la Ville de Bordeaux, Bordeaux Gironde Investissement et Québec International.

    « Depuis longtemps, les liens entre Québec et Bordeaux sont forts, tant sur les plans économique, politique que culturel. Il s’agit d’une occasion exceptionnelle pour De Marque de se positionner avantageusement dans le marché de l’édition numérique européen », a précisé M. Boutet.

    LANCÉE INTERNATIONALE
    Récemment, De Marque concluait la vente de son logiciel phare Tap’Touche à Druide Informatique, une transaction qui lui permet d’accélérer son développement à l’international.

    Depuis 2009, De Marque a développé et opère l’Entrepôt numérique, une plateforme réalisée en partenariat avec l’Association Nationale des Éditeurs de Livres (ANEL). Cette innovation a conduit l’entreprise à l’international, en faisant profiter les grands de l’édition de sa technologie numérique. C’est le cas d’Eden Livres, en France, qui regroupe une centaine d’éditeurs dont les groupes d’édition Gallimard, La Martinière et Flammarion, qui ont investi un million de dollars dans l’entreprise au printemps dernier.

    Edigita, qui regroupe trois des quatre plus importants groupes d’édition en Italie (Feltrinelli, Messaggerie Italiane/GEMS, RCS/Rizzoli), et de nombreux éditeurs italiens indépendants utilisent également la technologie de De Marque.

    Au total, le réseau de De Marque compte 350 éditeurs, 200 points de vente et propose plus de 35 000 titres.

    À PROPOS
    De Marque est un chef de file dans la distribution de contenus culturels numériques, en particulier de livres numériques.

    L’entreprise nourrit une croissance soutenue et s’appuie sur une plateforme technologique d’avant-garde et une stratégie basée sur le développement de partenariats avec les acteurs clés de chaque marché où elle est active. Pour en savoir plus sur l’entreprise  www.demarque.com.

  • Education et numérique : points de vue au Maroc

    Pour Ilham Laaziz, il est difficile de répondre à cette question. Les résultats des études qui ont été menées internationalement nous donnent des réponses contradictoires. «Au niveau du Maroc, nous n’avons pas ignoré le numérique et le Ministère de l’Education a mis en œuvre depuis 2005, date du début du programme « Maroc Numérique 2013 » un certain nombre d’actions». Le Maroc s’est notamment engagé dans la mise en place d’un réseau haut débit.

    D’autre part, 1 milliard de dirhams ont été dépensés ce qui se concrétise en chiffres : environ 3000 écoles ont été équipées et connectées, 6500 écoles du primaire ont bénéficié d’une valise multimédia, 140 000 enseignants formés et 80 % de ressources numériques couvrant les disciplines scolaires ont été acquises.
    Le Maroc a également mis en place un observatoire de l’usage des TICE (par rapport aux équipements dans lesquels ils ont investi).

    Dans son exposé, Ilham Laaziz est parti de la formation des enseignants pour terminer par l’équipement ; ce qui fait tout son sens dans les problématiques actuels quand on aborde la thématique «éducation et numérique». Et elle avoue, les usages sont désormais l’enjeu des 15 prochaines années.

    Houdaifa Ameziane donne son point de vue sur la question. Le numérique est une pratique adoptée par l’Université marocaine depuis plusieurs années. Et cela est lié à la poussée du numérique dans la société (réseaux sociaux, blogs….) «et nous avons la nécessité de nous adapter à ces nouvelles générations, les « natifs digital »». Nous connaissons un problème de «massification» à l’Université ; le Maroc compte environ 400 000 étudiants, pour 15 universités publiques.

    Une des solutions qui nous est offerte avec le numérique est de développer des formations à distance, du e-learning. «L’entrée dans l’ère du numérique n’est pas un luxe mais une obligation». De plus, en ce qui concerne l’Université Abdelmalek Essaadi, elle est répartie sur 3 sites (Tanger-Larrache-Tétouan) ; le numérique est encore un outil qui va servir les étudiants.

    L’ENT a été mis en place dans cette université. Il permet de disposer d’un certain nombre d’informations sans se déplacer, en direct. Le côté collaboratif est aussi avancé par Houdaifa Ameziane dans cette démarche. De nombreux enseignants utilisent l’ENT pour communiquer avec leurs étudiants.

    Au sujet de la mise en place d’un e-learning, un étudiant interroge le Président de l’Université de savoir si cette méthode sera efficace et si elle ne va pas être réservée à une minorité d’étudiants ?
    En réponse, M. le Président souligne qu’un certain nombre d’étudiants sont accompagnés pour suivre le e-learning et des enseignants sont également formés pour exercer en distanciel. Il ajoute qu’il envie les «natifs digital» de pouvoir bénéficier d’autant d’informations avec le numérique.

    Un enseignant pose une autre question : Comment peut-on concilier la réussite de l’entrée du numérique à l’Ecole dans un pays où les indicateurs nous placent parmi les derniers pays du monde ? Par exemple, les 400 000 étudiants ne représentent même pas 10% de la population en âge d’être à l’Université.
    En réponse, M. le Président rappelle que le numérique est un outil ; le choix reste libre à l’enseignant d’utiliser ou non cet outil. Et il ne faut pas non plus rendre le numérique responsable de l’absentéisme des enseignants ou d’autres problèmes.

    Pour Mme Ilham Laaziz, l’Ecole n’a peut-être pas évolué aussi rapidement que la croissance de la population ; mais elle rappelle que quelque soit l’endroit reculé du Maroc, il y a une école. Et cela date d’il y a 20 ans où un programme avait été lancé. «Je suis d’accord pour dire que les enfants doivent d’abord savoir lire, écrire et apprendre à calculer avant d’utiliser le numérique ; de toute façon le numérique ne servira à rien si l’enfant n’a pas ces connaissances de base».

    «L’Ecole est une affaire de tous et pas seulement un problème à résoudre par l’Education nationale».

    Pour en savoir plus sur la politique d’éducation numérique au Maroc : www.portailtice.ma

  • Les industries culturelles face au défi du numérique : le cas du livre

    Les industries culturelles face au défi du numérique : le cas du livre

    L’avenir des libraires, des bibliothèques, de l’édition va peut-être être remis en cause avec l’avènement du numérique ; en tout cas ces acteurs traversent une période de turbulence.  Le numérique leur impose de devoir envisager leur avenir différemment.

    En 2001 avec l’arrivée de l’iPod nous avons connu une ère où la production et l’édition musicale ont fortement évolué. Depuis plus de 10 ans on a vu l’industrie musicale mourir ou évoluer et le monde l’édition de livre n’a visiblement pas regardé ces évolutions pour préparer d’éventuels changement. La question posée, est-ce que ce qui est arrivé à la musique va se reproduire sur l’édition des livres papier ?

    Christian Thorel : «comme l’a dit Marcel Vaucher (libraire), le monde de demain promet une évolution de l’intermédiation et notamment de la chaîne du livre (réalisation , edition et distribution/diffusion) via les libraires, pour créer le lien entre le lecteur et auteur, avec de plus en plus nombreuses animations autour des oeuvres et des livres». Quel sera le modèle économique ? «Si nous devons disparaître ou évoluer ce ne sera pas un problème du moment que nous remplissions cette chaine de valeur et de services».

    Il n’y a aucun endroit aujourd’hui d’accès à la connaissance de certaines musiques dans le cas du secteur musical (par exemple musique expérimentale ou classique) ; pour le secteur du livre ce sera également le danger : nous n’aurons que l’accès à une édition «commerciale» où l’offre sera plus restreinte, d’où notre rôle et le gage de notre survie.

    FM : expliquons le passage du «produit» culturel qui peut être comptabilisé ou taxé au «service» culturel qui n’est plus transporté ou taxé  et analysé par l’OMC (ces statistiques sont toutes fausses car il n’y a plus les moyens de les comptabiliser).

    Ce chemin vers le numérique, est-ce que cela affecte la librairie mais aussi l’éditeur lui-même ?

    Les questions fusent… Y a t’il une véritable solidarité entre les libraires et les éditeurs, ne sommes-nous pas dans le monde de la « langue de bois » ; le jour ou l’éditeur se trouvera en danger est-ce que la partie distribution disparaîtra ou encore existerez-vous dans 10 ans ou 20 ans ??

    Réponse d’Alban Cerisier : « Nous avons du mal à faire la frontière avec le bien ou le service culturel notamment quand on parle du livre numérique. Les grands opérateurs globaux du livre numérique maitrisent les conditions d’accès et des usages  ou des comportement des lecteurs en plus des acheteurs de livres (temps passé, jusqu’à quelle page, potentiellement une traçabilité très forte du lecteur) la question centrale est donc la maitrise des fichiers d’acheteurs et de lecteur pour les éditeurs. Ce qui est moins évident c’est d’identifier les pratiques illicites (téléchargement de fichiers Peer to Peer, etc.)« .

    Mais il est vrai que les tensions dans la chaîne de valeur se jouent aujourd’hui sur la distribution.

    Certains éditeurs trouvent leur rentabilité sur la fonction d’édition et pas forcement sur la fonction distribution. Ainsi, ce n’est pas parce qu’on doit dans l’avenir trouver des nouveaux équilibres que l’édifice s’effondre. Mais de nouvelles compétences doivent être trouvées, et elles sont parfois développées notamment sur les fonctions de la diffusion numérique.

    Les nouveaux diffuseurs même les «pure players» sont en demande d’une intermédiation comme par exemple des animations autour de l’œuvre et de l’auteur.

    Ainsi, de nouveaux métiers se mettent en place chez les éditeurs.

    Si le livre numérique décolle, est que ce sera parce qu’il deviendra un peu plus qu’un livre normal ?

    L’analyse sur ce point de Virginie Clayssen : « jusqu’à présent les livres ou produits numériques qui sont vendus ne sont pas forcément les ouvrages qui comportent un enrichissement. En effet, même si techniquement on peut, mais le besoin de plus d’apport technique n’est visiblement pas le souci du consommateur ou du lecteur ; l’exemple de la période des CD-ROM interactif a à ce titre est très riche d’enseignement. Ludique à concevoir mais pas forcément ludique à utiliser plusieurs fois« .

    Avec l’arrivée des tablettes les champs techniques s’ouvrent mais ce ne sont pas aux éditeurs d’ajouter une couche technique mais aux auteurs d’envisager un enrichissement de l’œuvre avec ces potentiels techniques.

    Une des grandes questions est l’articulation entre le web et la fourniture de l’objet livre. Les nouveaux formats (comme l’iPub) se rapprochent des langages ou des standards du web. On a maintenant une forte attraction pour les images et les échanges (Exemple du service de curation PINTEREST autour de l’image).

    La problématique n’est pas celle du livre numérique, mais celle des livres numériques : car nous n’avons pas les mêmes enjeux et utilisations d’un roman, du livre scolaire…

    Analyse de Anne-Elisabeth Buxtorf, responsable du bureau du livre à l’Ambassade de France à Rabat, qui précise les enjeux sur les bibliothèques et les bibliothécaires

    Les Bibliothèques sont à la fois producteur (numérisation des fonds) et consommateur de livres.

    Elles sont aujourd’hui fortement consommatrices de fonds en ligne ou de ressources et abonnements en ligne. Elles sont donc un élément important de la chaîne du livre, parfois oubliées car elles ne sont pas des institutions qui décident. Mais elles doivent être au coeur du débat.

    Les usages les plus simples sont les plus nécessaires et les plus utiles. Les Bibliothèques sont aussi un lieu de médiation : leur rôle est de faire connaître auprès de lecteurs pour que le plus grand nombre est accès à ces ressources pour des raisons d’équité et d’égalité des chances par apport à la culture et la connaissance.

    Elle ajoute que le numérique est une véritable chance pour le Maroc. Le débat de l’ère numérique pour le livre est dépassé, car il permet à des auteurs de s’exprimer facilement mais aussi aux utilisateurs d’y avoir accès. Le numérique ôte plusieurs obstacles.

    Virginie Clayssen ajoute que la question de la gratuité du tout numérique est un «mythe». Ce sont des personnes qui prennent du plaisir à faire penser que le numérique est immatériel, ce qui n’est pas le cas. «Google n’est pas gratuit, il vit en vendant de la publicité et en utilisant la recherche de chacun.
    Nous ne devons pas rester naïfs devant des leaders mondiaux comne Google et Apple
    ».

    Frédéric Martel ajoute qu’il est nécessaire de regarder comment les jeunes fonctionnent pour comprendre les attentes des lecteurs.

    Alban Cerisier poursuit : « il faut nous laisser le temps d’observer les usages« . Et Frédéric Martel  conclut « il va falloir faire vite, car d’ici quelques années, il sera peut être trop tard » !

  • Le numérique vu par des enseignants et étudiants marocains : ressenti à la Faculté pluridisciplinaire de Larrache

    Le numérique vu par des enseignants et étudiants marocains : ressenti à la Faculté pluridisciplinaire de Larrache

    Au niveau équipement, cette faculté jeune (2009), de 1500 étudiants environ, est dotée de 3 salles informatiques équipées et connectées qui sont utilisées pour les Travaux Pratiques informatiques (travaux de programmation…) mais également des travaux en laboratoire de langues ou en visioconférence (pour l’échange de cours entre universités) ; d’autres salles sont équipées en TNI. 80% des étudiants ont un ordinateur personnel et les enseignants ont aussi leur équipement personnel. Tout le campus dispose du WIFI.

    C’est donc un véritable espace de liberté que nous montre la faculté de Larrache.

    Au niveau de la continuité pédagogique, M. le Doyen nous explique qu’il y a deux niveaux. D’un côté il y a la relation pédagogique entre l’enseignant et l’élève ; ensuite l’enseignant peut tout à fait correspondre avec l’élève par facebook mais cela reste du domaine privé. Cette absence de plateforme collaborative, type ENT, est compensée, d’après M. le Doyen par la présence physique sur le campus de chaque enseignant qui permet à l’élève de rencontrer ses enseignants au moment où il le souhaite, favorisant la relation humaine. Un enseignant rapporte son expérience personnelle ; il dit utiliser facebook pour passer de l’information à ses étudiants et il juge que ce moyen est beaucoup plus rapide et efficace que les canaux traditionnels.

    Au cours des échanges, on ressent une ambiance générale plutôt tournée vers la crainte et l’ angoisse devant l’ouverture qu’offre la société numérique, ouverte à tout, sans aucunes limites. Les questions posées par la salle aux intervenants français tournent autour de cela.

    Un élève s’interroge sur l’arrivée du livre numérisé. Est-ce une bonne chose ? Dans sa question, nous sentons son angoisse de voir «périr» le travail des ancêtres comme il le dit, ceux qui ont écrit les livres. Cela signifie t-il l’extinction du livre ?
    A cela, Maxime Lejeune, un des intervenants, répond qu’on a jamais autant lu et autant écrit sur papier depuis l’arrivée du numérique (d’après des études menés au Canada par exemple).

    Témoignage d’un enseignant qui s’inquiète de voir qu’avec le numérique, les limites sont transparentes. On part de l’individuel, de l’anonymat pour aboutir dans le domaine public. Où sont les frontières ? Car elles semblent perméables…

    Autre questionnement : l’abondance de l’information constitue t-il une chance pour nos enfants ou bien un danger ?

    Et enfin une dernière réflexion sur la collaboration dans un système scolaire où il est absolument nécessaire d’associer l’élément sécurité information, protection de la vie privée…

    Un questionnement autour de la sécurité et la protection de la vie privée et la disparition du livre semblent être les deux principales préoccupations de ce public marocain.

    Alors qu’en France, le débat s’oriente actuellement autour des usages après avoir suivi des politiques d’équipement massif, le Maroc semble loin de la problématique «trop d’équipement tue l’équipement».  Privé de cela, Il s’attache à des sujets autres, non négligeables par ailleurs, à savoir l’accompagnement des élèves à l’usage du numérique, une éducation au numérique, accompagnement qui pourrait être fait par les enseignants…

  • Le marché mondial des jeux vidéo

    Questions-clés du rapport
    • Comment se positionne le segment de jeux traditionnel (consoles de salon & consoles portables) vis-à-vis de la percée des jeux sur mobiles et en ligne ?
    • Quel est le niveau de dématérialisation à l’horizon de 2015 par segment de marché?
    • Comment s’organise la stratégie multi-terminal et ubiquitaire des différents acteurs industriels ?
    • Le Social Gaming devient un marché à part entière : cette évolution va-t-elle changer la physionomie du marché total des jeux vidéo ?
    • Quels sont les revenus moyens, les ventes en volume, prix et l’ARPU pour les segments du marché du jeu mobile et online ? Quid des autres segments ?

    Une mise à jour des livrables (rapport, base de données, slideshow) est incluse dans cette étude.
    Plus d’infos et descriptif du sommaire de cette étude

  • L’informatique, une tradition dans l’enseignement scolaire grec

    Ici, l’informatique est une discipline autonome au collège et au lycée. C’est une véritable tradition qui remonte aux années 80 où cet enseignement est apparu dans les filières techniques. Aujourd’hui, près de 7000 enseignants sur les 150 000 que compte ce pays, dispensent l’informatique.

    L’enseignement de l’informatique au collège relève de l’alphabétisation numérique, la programmation y est enseignée en héritage notable des années logo*.
    Au lycée, cet enseignement est optionnel. L’école élémentaire est également concernée mais à titre expérimental à ce jour.

    Pour les grecs, cette discipline doit faire partie de la culture générale de tout citoyen.

    Vassilis Komis souligne l’existence d’une certaine indépendance entre cette discipline et les usages des TIC dans les autres champs disciplinaires. Surprenant ? Pas tant que ça ; en effet si l’informatique occupe cette place prépondérante dans l’enseignement, il n’y a pas de lien véritablement formalisé entre celle-ci et les usages des TIC.

    A cet égard, l’institution a mis en place un programme national «P2», destiné à valoriser les usages pédagogiques des TIC dans tous les enseignements. Une campagne de formation de formateurs à l’échelon national est actuellement en cours ; ces derniers démultiplieront ces formations en direction de leurs collègues dans leur contexte professionnel.

    Plus d’infos : *le logo est un langage de programmation simple inventé au début des années 80 par Seymour Papert (http://fr.wikipedia.org/wiki/Seymour_Papert)
    Interview réalisé par Françoix Villemonteix, Maître de Conférences à l’Université de Cergy-Pontoise lors de Didapro 4, tous les articles sur www.ludovia.com