Catégorie : international

  • Accompagnement et formation sur le devant de la scène en Afrique avec le modèle CERCO

    AntoineMian_01021341Le dernier né du réseau est l’Institut CERCO Côte d’Ivoire qui a ouvert ses portes le samedi 19 janvier 2013 à Abidjan dans la commune de Cocody. A l’occasion de cette ouverture, le groupe a donné de voir son modèle d’intégration des TIC dans l’enseignement supérieur.

    Les responsables du groupe CERCO ont très tôt compris que c’est en intégrant les TIC en éducation que l’on pourra doter les futurs citoyens africains de compétences leur permettant de travailler dans ce siècle du numérique. Ils ont dès lors fait de l’utilisation des TIC pour la formation leur cheval de bataille et leur marque déposée.

    Cette politique d’intégration des TIC semble se nourrir des résultats de la recherche en la matière. En effet, ces résultats suggèrent que l’intégration des TIC en éducation passe par l’équipement, le contenu éducatif, la formation des usagers et l’accompagnement ou le soutien technique dans la mise en en œuvre.

    En termes d’équipement, toutes les salles de cours de CERCO Côte d’Ivoire sont dotées d’un Tableau Blanc Interactif (TBI) et d’un système de caméra pour enregistrer des enseignements qui peuvent être mis à la disposition des apprenants. L’institut dispose aussi d’un système de visioconférence. En lieux et place d’une salle informatique, CERCO Côte d’Ivoire a décidé de doter chacun de ses étudiants d’un ordinateur portable de dernière génération de marque CERCO. Une couverture Wifi permet un accès à Internet sur tout le campus de CERCO Côte d’Ivoire, toute chose qui favorisera encore plus l’apprentissage mobile.

    Concernant le contenu éducatif, CERCO Côte d’Ivoire dispose d’un fond documentaire composé de supports de cours harmonisés à partir des contenus dispensés dans les autres instituts du réseau.  Ces supports de cours sont accessibles aussi bien en version numérique via une plateforme e-Learning qu’en version papier. En plus des supports de cours, CERCO Côte d’Ivoire est doté d’une bibliothèque numérique qui, en plus des abonnements à des bibliothèques numériques et base de données internationales, dispose de 50000 ouvrages de références consultables sur place.
    La gestion de la scolarité dans le canevas de la réforme LMD est rendu possible grâce au PGI Cocktail dont dispose CERCO Côte d’Ivoire.

    Pour favoriser un usage intelligent de tous ces équipements, CERCO Côte d’Ivoire a entrepris depuis plus d’un mois une série de formation à l’intention des étudiants et des formateurs. Ainsi, les étudiants ont été formés aux logiciels de bureautiques, à la prise en main de la plateforme e-Learning, de la bibliothèque numérique et à l’utilisation du TBI. Quant aux enseignants, ils ont commencé depuis une semaine une série de formation qui porte essentiellement sur le TBI et sur le logiciel de présentation PowerPoint. Les formations sur l’utilisation de la plateforme e-Learning pour la mise des cours en ligne suivront.

    Le volet de l’accompagnement et du soutien pour un usage efficient des équipements par les enseignants et les étudiants en situation d’enseignement/apprentissage  a aussi été pris en compte. Ainsi, dans chaque salle de classe de CERCO Côte d’Ivoire il y’aura un technicien dont la présence libérera les enseignants et les apprenants des éventuels soucis techniques afin qu’ils se concentrent sur les contenus d’enseignement/apprentissage.

    Au moment ou les Universités de la Côte d’Ivoire comme la plus part des Universités de l’Afrique de l’ouest se lancent sur le chantier de l’intégration des TIC, l’institut supérieur CERCO Côte d’Ivoire pourrait leur servir de modèle.

    Plus d’infos sur Bi Séhi Antoinre MIAN:
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  • Par passion des TIC, je forme mes collègues aux TICE

    Pouvez-vous vous présenter et faire un état des TIC dans votre institution ?

    Je me nomme AKE Fabien, formateur de Mathématiques au CAFOP de Korogho. En termes d’équipement en matériels informatique, le CAFOP dispose actuellement de trois ordinateurs dont deux sont à l’administration et l’autre dans la salle d’audiovisuel. Le CAFOP a pour projet, la création d’une salle informatique qu’une ONG a bien voulu équiper. Sur le plan des enseignements, il faut noter qu’il n’existe pour le moment pas de cours portant sur les TICE au CAFOP de Korhogo. En ce qui concerne l’équipement personnel, il faut noter que sept de mes collègues disposent d’un ordinateur.

    Pouvez-vous présenter votre initiative ?

    Je suis un passionné des TIC et je voulais partager cette passion avec des collègues et même des élèves maîtres.  C’est ainsi que, depuis la rentrée scolaire 2012-2013, j’ai lancé cette initiative personnelle pour la formation en TICE. Pour le moment, je ne forme à mes temps libres que mes collègues qui ont un ordinateur et qui me sollicitent. Quant aux élèves-maîtres, ils disent ne pas pouvoir y participer car submergés par les cours du CAFOP. Mais je pense que cette situation va se régler puisque la discipline TICE introduite dans les curricula au primaire sera bientôt inscrite dans leur emploi du temps.

    Il faut noter que ces formations ont lieu généralement les mercredis et samedis après-midi dans la salle de professeurs du CAFOP. C’est vraiment une aide que j’apporte à des collègues qui me sollicitent. Et donc la direction de mon institution n’est pas informée de l’organisation de ces séances de formation.

    En quoi consiste cette formation ?

    La population cible est composée de collègues qui ne connaissent pas du tout le B-A BA de l’informatique. Donc, je leur montre d’abord comment faire usage d’un ordinateur pour faire une simple saisie avec Word puis Excel. Ensuite, comment utiliser les fonctions sur Excel pour le calcul des moyennes et autres dans leurs classes. Enfin, je leur montre comment faire des recherches sur internet pour enrichir leurs cours et avoir des connaissances de toutes sortes. Pour l’accès à Internet pendant la formation, nous utilisons des clefs internet personnelles à défaut d’une connexion Wifi dans le CAFOP.

    Avez-vous été formé vous-même  ?

    Non pas en tant que tel. Je me suis formé sur le tas et je vais sur internet pour en savoir plus parce que c’est une passion pour moi.

    Combien de vos collègues participent à ces séances de formation ?

    Pour le moment seuls quatre collègues y participent. Pour ceux qui ne le font pas, c’est soit par manque de temps, soit parce qu’ils n’ont pas d’ordinateur qu’ils ne peuvent pas encore se payer.

    Interview réalisée par Bi Séhi Antoine MIAN Enseignant-Chercheur à l’ENS d’Abidjan et Spécialiste des TIC en Education

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  • Des élèves «addicts» à leur techno, le syndrome de mauvais résultats scolaires?

    La majorité des enseignants interrogés s’accordent à dire que les nouvelles technologies créent des générations incapables de se concentrer très longtemps sur un sujet et qu’il serait bon de leur imposer des temps de « recul », loin du numérique.
    Deux tiers d’entre eux vont même jusqu’à dire que les nouvelles technologies sont plus un prétexte de distraction qu’une réelle plus-value pour leurs apprentissages.

    Des constats qui ne sont pas dénués de sens mais qui vont à l’encontre de la théorie du « BYOD », prônant justement l’utilisation de la technologie, que chaque élève pourrait amener en classe, à des fins pédagogiques.

    L’auteur de l’article nous rappelle que dans cette étude, il est question d’élèves brillants ; on ne parle pas de ceux qui ont une tendance forte à décrocher naturellement pendant les cours.

    Les équipes de chercheurs ont poussé leur investigation un peu plus loin. Ils ont observé le comportement des élèves (collège, lycée et université) à la maison, alors qu’ils étudiaient, sur un temps de 15 minutes. Le but était de voir si, sur ces 15 minutes,  les élèves pouvaient maintenir leur attention et, dans le cas contraire,  ce qui pouvait les perturber. Chaque minute, les chercheurs notaient ce que faisait l’élève, si il étudiait, si il envoyait des SMS ou écoutait de la musique, si la télévision était allumée, si il avait un écran devant lui et quels types de sites web il visitait…

    Les résultats furent « ahurissants », mot employé par les chercheurs. Il faut noter que dans cette étude terrain, les « cobayes » étaient au courant qu’ils étaient observés et que leur manière d’étudier était évaluée.

    Il en ressort que les élèves parviennent à rester concentrés sur leurs devoirs pendant un laps de temps de 3 à 5 minutes en moyenne ; ensuite, ils décrochent.
    Généralement, leur manque d’attention  est causé par la présence de technologies à portée de main : iPods, ordinateurs portables, Smartphones ; envoyer des SMS et consulter leur compte Facebook sont les principales sources d’intérêt.

    Les recherches ont même conduit à faire la relation entre l’utilisation excessive de ces technologies (à usage de loisirs) et les résultats scolaires. Le rapport indique que «sans surprises » – propos qu’il me semblerait judicieux de nuancer-, les élèves qui réussissent le mieux leur scolarité sont ceux qui se concentrent le plus sur leurs études alors que les autres, « les zappeurs multi-tâches », sont à la traîne. Discutable, non ?

    Le dernier point rapporté est que l’utilisation de Facebook est aussi nocive à l’enfant et altère ses résultats scolaires. Se basant toujours sur les mêmes élèves, il y aurait une corrélation entre ceux qui iraient consulter leur page au moins une fois dans les 15 minutes et qui seraient moins bons élèves que ceux qui restent concentrés pendant ce laps de temps.

    Pourquoi ce manque de concentration et pourquoi sont-ils « addicts » ? C’est ce que les chercheurs ont tenté de comprendre en interrogeant directement les étudiants.

    Ces derniers avouent être à l’affût de toute vibration, bip ou image qui puissent les alerter d’un fait nouveau. Et même en coupant leur appareil, ils ne sont pas pour autant plus concentrés car ils pensent intérieurement « je me demande si mon copain a répondu au message que je lui ai envoyé il y a cinq minutes » ou « je me demande si quelqu’un a commenté mon Post sur Facebook »….

    L’auteur de l’article conclut ainsi « trois quarts des ados jettent un œil tous les quarts d’heure à leur portable ou autre appareil et, si ils ne sont pas autorisés à le faire, cela les rend nerveux ; et l’anxiété empêche l’apprentissage ».

    En guise de conclusion et au vu des résultats de cette étude non dénuée d’intérêt, je proposerais : « pourquoi donc interdire l’usage des Smartphones ou autres appareils en classe ? A priori cela ne change rien à la situation « d’addiction » dans laquelle se trouve la majorité des jeunes. Leur apprendre à se servir de leur propre outil de manière différente et intelligente quand ils sont en classe ou même à l’extérieur de l’école, serait une piste plus prometteuse ».

    Source de l’article en VO : e School News

  • Quand les tablettes remplacent les ordi portables..

    Xavier-Luc Duval, le ministre des Finances de l’île Maurice, a annoncé le 9 novembre lors de la présentation du Budget à l’Assemblée nationale que le ministère des Technologies de l’information et de la communication prévoit l’achat de 20 000 tablettes tactiles pour tous les élèves des classes de form IV (14-15 ans, fin du secondaire premier cycle).

    Selon l’appel d’offre qui devrait être lancé à cet effet d’ici la mi-janvier 2013, il semble que Mauritius Telecom n’aura pas l’exclusivité de la fourniture du matériel.

    Pour Tassarajen Pillay Chedumbrum, le ministre des TIC, le choix s’est porté uniquement sur les élèves des classes de form IV parce qu’ils sont à une étape importante de leur apprentissage.

    De plus, les élèves sont sûrs de conserver ces appareils longtemps. Le ministre des TIC a déclaré que le gouvernement compte dépenser 3375 roupies pour chaque tablette tactile. Et de ce fait, des appareils de qualité seront choisis. Il faudra néanmoins que chaque élève s’acquitte d’une cotisation d’assurance de 500 roupies représentant la connexion Internet.

    Le nouveau projet vient remplacer définitivement le projet gouvernemental « one laptop per child », lancé en 2010.

    Source : www.agenceecofin.com/mobile/

  • L’AUF inaugure son 6eme institut de la Francophonie à Tunis

    « La mise en place par l’AUF de ces instituts francophones a pour finalité la construction de l’élite locale, en contribuant au développement des universités. C’est une réelle promesse pour l’avenir économique des pays concernés », affirme Bernard Cerquiglini, Recteur de l’AUF.

    Aider les universités à faire face aux nouveaux défis de l’éducation en appuyant leur politique d’enseignement numérique, tel est l’objectif de l’IFIC qui s’ajoute à la grande famille des Instituts de la Francophonie mis en place par l’AUF : l’Institut de la Francophonie pour la Gouvernance Universitaire (IFGU) – Yaoundé (Cameroun), l’Institut de la Francophonie pour l’Informatique (IFI) – Hanoï (Vietnam), l’Institut de la Francophonie pour la Médecine Tropicale (IFMT) – Vientiane (République Démocratique Populaire du Laos), l’Institut de la Francophonie pour l’Administration et la Gestion (IFAG) – Sofia (Bulgarie), l’Institut de la Francophonie pour l’Entrepreneuriat (IFE) – Réduit (Maurice).

    Les deux domaines d’intervention de l’institut sont l’ingénierie de la connaissance et la formation à distance. Ils reposeront sur l’expertise TIC et TICE (technologies de l’information et de la communication de l’enseignement) des 786 établissements membres de l’AUF issus de 98 pays ainsi que sur les Campus Numériques Francophones de la zone d’influence. Les établissements membres de l’AUF du pourtour méditerranéen et d’Afrique sub-saharienne pourront ainsi bénéficier de la palette des services de l’IFIC.

    L’IFIC offre aux universités et aux laboratoires de recherche, un espace d’innovation favorisant le développement et la modernisation des systèmes d’éducation par les nouvelles technologies. Les missions de l’IFIC sont assurées en collaboration avec les établissements d’enseignement et de recherche tunisiens et les établissements membres de l’AUF à l’extérieur de la Tunisie.

    Consciente de la nécessité de faire de l’innovation un des moteurs du développement des universités, l’AUF, qui investit depuis plus de 20 ans dans les technologies de l’information et de la communication appliquées à la science et à l’enseignement, a engagé une programmation ambitieuse. Ce sont, autour de 60 Campus Numériques Francophones, une centaine de formations à distance diplômantes qu’elle a contribué à créer, des milliers de formateurs qui ont bénéficié de ses stages, des centaines de tuteurs, de gestionnaires, de spécialistes des réseaux qui ont été certifiés.

    A peine né, l’IFIC a déjà inscrit à son actif de nombreuses activités, notamment le lancement d’une première session de formation à distance d’une durée de six mois sur la e-réputation, un concours vidéo pour les étudiants, l’animation de séminaires sur la toile (les webinaires), l’organisation de « Barcamps » et l’appui à la création de formations à distance, notamment pour l’Agence française de développement.

    Pour plus d’informations : 
    www.auf.org 
    et www.ific.auf.org

  • Le leadership en éducation : participatif et collaboratif ?

    Le premier sujet porte sur le comportement de l’élève au travers du Mobile Learning (apprentissage mobile), sans se limiter à l’environnement scolaire ; le deuxième présente le concept de « BYOD » ou « AVAN » en français qui signifie « apporter votre appareil numérique » et qui suppose de tirer profit de l’usage quotidien du numérique par une utilisation intelligente à l’école. En troisième point, il est question de la formation des enseignants à qui sont offerts ces nouveaux outils ; enfin, les questions de « leadership » et de décideurs sont abordées en guise de conclusion.

    Pour réussir le virage numérique des écoles, personne ne niera l’importance du leadership assumé par les dirigeants, qu’ils soient directeurs ou politiciens. Il faut se rendre à l’évidence, toutefois, que les meneurs sont trop peu nombreux pour la nature herculéenne de la tâche. À l’échelle nationale, l’audace de Julia Gillard, première ministre d’Australie, est rarissime. Les révolutions, heureusement, créent leurs propres leaders.

    En démocratisant les moyens de publication, les nouvelles technologies de la communication ont aussi diffusé le pouvoir. Ipso facto, l’influence, les hiérarchies et le leadership se sont disséminés. L’influence se joue désormais dans la mémétique des réseaux, la hiérarchie des hyperliens se moque des institutions, tandis que le leadership est assumé par les créateurs, les innovateurs et les acteurs bien avant les décideurs. Dans ce changement paradigmatique mu par le numérique, le leadership n’est plus pyramidal, mais rhizomatique et réticulaire.

    Avec l’avènement des réseaux, le leadership est distribué. Parfois même, il est partagé, car la collaboration permet de prendre des risques que l’individu seul ne saurait prendre. Celui qui veut changer les choses ne ciblera pas les gens, mais l’environnement dans lequel ils évoluent, de sorte qu’ils puissent changer eux-mêmes.

    Le leadership en éducation n’est plus seulement assumé par les éducateurs. Des visionnaires en nouvelles technologies ont transformé l’éducation sans préméditation pour autant. Je pense notamment à Vincent Cert (Internet) et Tim Berners-Lee (Web), Steve Jobs (Apple), Jimmy Wales (Wikipédia), Sergey Brin et Larry Page (Google), Chad Hurley et Steve Chen (YouTube), et j’en passe. Sans pour autant dénigrer les théoriciens de l’éducation, lequel d’entre eux a plus transformé l’apprentissage cette dernière décennie que Google ?

    Les jeunes sont conscients du pouvoir que leur confèrent les TIC et les réseaux. On voit bien qu’ils forcent les enseignants et les institutions au changement. Les jeunes ne sont pas seuls, évidemment. Plusieurs professionnels de l’éducation, dont des directions d’école, sont aux commandes et ne craignent pas d’innover. Le maillage des élèves, des enseignants, des gestionnaires, des chercheurs, des autres professionnels de l’éducation, voire de certains politiciens, parents et journalistes illustre bien la dissémination de l’autorité à laquelle nous faisions allusion plus tôt.

    Nous assistons ainsi à l’émergence d’une structure informelle de gestion participative en réseau que l’on pourrait qualifier de cogestion collective. Du coup, le partage du contrôle devient une évidence.

    Cette cogestion collective est bien soulignée par des auteurs tels l’américain Will Richardson (« Why school ?« ) et le canadien Michael Fullan (« All Systems Go« ). À cette cogestion, Fullan ajoute l’engagement personnel des gens en autorité, tel qu’un chef d’État, des cibles prioritaires judicieusement établies et, à la base (dans une école, en particulier), d’un engagement de tous. Il nous rappelle, fort heureusement, que le succès engendre le succès. Devant une certaine urgence de transformer le monde de l’éducation, on ne peut qu’être encouragé par de tels propos. En fin de compte, ce n’est une gestion des ressources humaines comme une gestion humaine des ressources qui saura susciter un engagement des acteurs et de leurs partenaires, pour le bénéfice direct des apprenants. La mesure de l’innovation doit incontournablement se faire en termes de leurs succès, i.e. la qualité de leur apprentissage.

    Au regard de la sclérose que manifestent certaines institutions, il n’y a pas de leadership sans audace, ni délinquance. La culture libérale qui prévaut le plus souvent dans les écoles canadiennes a assez bien servi les innovateurs et l’expérimentation pédagogique en matière de TICE. Puisque l’union fait la force, le maillage de tous ces explorateurs confère à cette communauté éparse un rayonnement qui permet non seulement de résister aux détracteurs, mais d’assumer la direction des changements à venir. Ludovia bâtit en France les mêmes leviers.

  • Tablettes ou manuels papier aux Etats-Unis : ça coince ?

    Tablettes ou manuels papier aux Etats-Unis : ça coince ?

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    La tablette comme moyen de faire des économies dans l’éducation ?

    Selon la FCC (Federal Communication Commission), il est dépensé 7 milliards de dollars aux Etats-Unis chaque année pour les manuels scolaires papier qui deviennent désuets au bout de 7 à 10 ans. Les membres de la commission cherchent à démontrer qu’équiper les écoles en tablettes, permettrait d’économiser de l’argent. Et ils argumentent par une addition mathématique. Ils estiment que la tablette qui coûte aujourd’hui environ 250$ devrait voir son prix baisser à 150$, partant du principe que les achats se feraient en nombre et que les prix des logiciels vont baisser du fait des avancées technologiques.

    Sur ces paramètres, ils estiment que sur 49 millions d’enfants scolarisés dans les écoles publiques des Etats-Unis, l’achat de tablettes reviendrait à un coût total de 3 milliards de dollars, soit moitié moins que l’achat des manuels scolaires papier.

    Les dépenses cachées de la tablette à l’école

    Selon l’article, à la fin de l’année dernière, la ville de New York a interdit l’utilisation du WIFI des écoles pour les iPads et autres appareils mobiles ; l’utilisation de tous ces gadgets iPhone, iPod touch, iPad et autres smartphones aurait fait saturer les serveurs du département informatique ! Pourtant, la ville de New York a investi 1 million de dollars au début de l’année 2012 pour doter les enseignants d’iPads. Il semblerait qu’elle n’ait pas anticipé sur les besoins en infrastructures réseaux et autres technologies qui doivent accompagner cet investissement.

    Et c’est là-dessus que l’auteur veut attirer notre attention. Il ne suffit pas d’investir dans les outils mais penser à toute l’infrastructure à mettre en place autour et à son coût.

    Outre ces constats, les éducateurs américains restent pourtant persuadés des atouts de la tablette en classe. « Dans un monde où le quotidien nous impose un rythme soutenu, l’apprentissage moderne doit passer par les tablettes avec les manuels scolaires en ligne qui offrent aux enseignants des outils interactifs et répondent aux exigences de nos enfants de la génération hyper-connectée« .

    Mais l’auteur s’interroge, y a t-il des études scientifiques qui prouvent que les tablettes améliorent le travail en classe et les résultats des élèves. Elle évoque quelques exemples d’études réalisées et les résultats sont « mi-figue, mi-raisin« .

    Les tablettes améliorent-elles vraiment l’apprentissage ?

    Elle évoque d’abord une école en Californie. Dans cette classe, des élèves ont fait des exercices d’algèbre avec, comme support, le manuel papier et d’autres avec les iPads. Ceux qui ont utilisé les tablettes ont obtenu de meilleurs résultats (20% de mieux que les autres) sur les tests réalisés. Apparemment les élèves utilisant l’iPad étaient « plus motivés, plus attentifs, plus concentrés » que ceux qui avaient les manuels papier.

    Ce programme pilote lancé dans certaines écoles de Californie, révèle que ce n’est pas le contenu mais l’outil utilisé pour faire l’apprentissage de ce contenu qui compte. C’est en tout cas ce que prouvent les tests réalisés avec les iPads, comme celui évoqué précedemment.

    A contrario, un petit groupe de chercheurs (et ils sont de plus en plus nombreux) mettent en évidence que l’on retient mieux ce qu’on a lu sur un livre que sur un écran, ce qui repose la question de l’utilisation de la tablette dans un contexte de classe. « The crucial difference between knowing et remembering« .

    Kate Garland, Maître de Conférences en psychologie à l’Université de Leicester en Angleterre, a mené une recherche sur les effets de l’e-book sur la mémoire. Il semblerait que les personnes qui lisent sur e-book doivent relire le même passage plusieurs fois avant de le retenir comparativement à ceux qui le lisent sur un livre traditionnel…

    Pour terminer, l’article évoque la panoplie d’applications existantes pour les tablettes dans lesquelles l’enseignant a du mal à se retrouver ; ou encore les usages positifs reconnus de la tablette pour des publics spécifiques tels que les enfants autistes, les enfants avec des problèmes de langage ou encore les enfants ayant des problèmes familiaux ; dans ce cas, la tablette permettrait de réduire leur stress.

    La tablette à l’école, c’est inévitable ?

    L’auteur de l’article conclut ainsi, la tablette à l’école, c’est inévitable ?
    Qu’elle vienne du foyer de l’enfant pour les milieux sociaux qui peuvent se le permettre ou qu’elle rentre à l’école par la voie normale des établissements qui feront « le grand plongeon », le monde est à l’outil mobile, tablette ou autre, et personne ne pourra y échapper.
    Un rapport de MC Kinsey et GSMA (organisme qui représente les intérêts des opérateurs mobiles à travers le monde) prévoit que le marché du mobile-learning pèsera près de 70 milliards de dollars dans le monde à l’échelle de 2020.

    Pour ce qui est des classes, Margaret Rock ne manque pas de rappeler qu’il ne faut pas oublier d’autres composantes qui entrent dans la balance lorsque la tablette arrive dans les écoles, à savoir les infrastructures réseaux, les outils pédagogiques, les ressources et la sécurité internet.

    Plus d’infos :
    Retrouvez l’article de Margaret Rock en version originale sur www.mobiledia.com
    L’article en VO sur les constats sur la mémoire par l’utilisation d’un e-book ou d’un livre papier, ici.
    L’article en VO sur l’expérience californienne sur les exercices d’algèbre, ici

     

  • Le perfectionnement professionnel revu et corrigé


    Le premier sujet porte sur le comportement de l’élève au travers du Mobile Learning (apprentissage mobile), sans se limiter à l’environnement scolaire ; le deuxième présente le concept de « BYOD » ou « AVAN » en français qui signifie « apporter votre appareil numérique » et qui suppose de tirer profit de l’usage quotidien du numérique par une utilisation intelligente à l’école. En troisième point, il est question de la formation des enseignants à qui sont offerts ces nouveaux outils ; enfin, les questions de « leadership » et de décideurs sont abordées en guise de conclusion.

    Entamer la profession d’enseignant est le début d’une aventure professionnelle et non la fin d’un parcours de formation. Que ce soit sur des questions de pédagogie, de didactique ou de l’intégration judicieuse des TICE, chaque professionnel de l’éducation est interpelé à s’engager dans un processus de formation continue, car le métier, rappelons-le encore, reste en transformation constante, voire accélérée en ces années de développements technologiques importants. La formation professionnelle, somme toute, est affaire d’apprentissage. Il n’y alors aucune raison pour que les enseignants ne bénéficient des mêmes avantages liés aux technologies numériques qui contribuent tant à l’apprentissage chez les élèves.

    La vitesse phénoménale du changement concernant les technologies de l’information et de la communication a une double implication pour les enseignants. D’abord, ils s’avèrent de formidables moyens d’apprentissage sur le plan de la formation professionnelle; mais surtout, ils constituent des outils dont les affordances sur le plan de la créativité et de la coopération donnent lieu à des méthodes pédagogiques qui étaient impensables avant l’avènement des TICE. Abstraction faite du connectivisme, qui est une théorie de l’apprentissage, des phénomènes tels que l’apprentissage en ligne (e-learning), l’apprentissage nomade (m-learning), l’apprentissage bimodal (blended learning), l’apprentissage adaptatif (adaptive learning), l’instruction inversée (flipped classroom), le microlearning, les environnements d’apprentissage personnalisés, et les MOOCs permettent déjà de nouvelles applications pédagogiques malgré que nous soyons seulement à l’aube des TICE.

    L’enseignement est la seule profession dont la formation commence dès la maternelle. Dans le changement paradigmatique qu’entraînent les TICE, par conséquent, l’enseignant doit procéder à certains désapprentissages ou, du moins, à remettre en question des pratiques établies. En ces temps de changement, ce n’est pas seulement de formation dont nous avons besoin, mais de déformation.

    La formation professionnelle, si elle doit suivre le rythme de l’évolution, repose sur les réseaux électroniques. En outre, la formation aux réseaux passe indubitablement par lesdits réseaux. Aussi observe-t-on une fracture du second degré : la formation en réseaux n’est pas seulement une question de technicité informatique; c’est beaucoup une affaire de culture numérique.

    En plus de donner accès à l’information en tout temps et en tous lieux, ce qui en soi constitue une révolution, la plasticité numérique confère à l’utilisateur le façonnage de ses outils. Les environnements d’apprentissages personnalisés, puis les réseaux d’apprentissages personnalisés, permettent à quiconque d’être l’agent de son changement, agissant non seulement sur le contenu, mais sur le média, de sorte que ce dernier, comme l’avait entrevu McLuhan, s’avère le corps du message.

    Traditionnellement, la formation des enseignants se fait par le biais de l’oral et de l’imprimé (bien souvent dans des moments structurés et formalisés), tandis que les jeunes apprennent à la vitesse des réseaux. Au Canada du moins, elle mise principalement sur la formation en présence, alors que les conseillers pédagogiques ou les directions d’établissement donnent une formation sur un point précis à l’ensemble de l’équipe enseignante réunie. Cette façon très occasionnelle de former l’ensemble du corps enseignant ne suffit plus à l’énormité des besoins de formation.

    Voilà pourquoi des efforts sont faits pour varier l’offre de formation professionnelle afin de répondre non seulement à la diversité de la clientèle, mais à la panoplie des nouveaux moyens. À la formation en présentiel, dont plusieurs dépendent, des efforts sont faits pour initier les enseignants à la formation en ligne, puis à la formation en réseaux, plus informelle et en temps réel. La tendance révèle manifestement un effort pour libérer les enseignants de leur dépendance à la formation institutionnalisée, vers une autonomie d’apprentissage. Sans cette autonomie de formation, nous, les auteurs de ce texte, ne serions probablement jamais passés de la classe au ministère de l’Éducation.

    Le bénéfice est double. D’une part, on libère l’institution d’une très grande part du fardeau de la formation, laquelle de toute façon ne suffit plus à la demande. D’autre part, on transforme les enseignants de demandeurs de formation qu’ils étaient, en formateurs actifs au sein des réseaux.

    La complémentarité des stratégies de formation, fussent-elles en présentiel, à distance ou en réseaux, assure une relative harmonisation et mutualisation des besoins institutionnels et personnels. En ajoutant les élèves à l’équation, on augmentera encore la synergie de formation.

    Jamais l’expression « enseignant en tant qu’apprenant », interpelante et porteuse de potentiel, n’aura eu autant de sens pour une profession appelée à se transformer.

  • Vision Outre-Atlantique : que font nos amis québécois pour l’éducation numérique ?

    Grâce à un reportage réalisé par Radio-Canada le dimanche 30 septembre dans le magazine « Découverte », nous avons un aperçu de comment s’organise la « révolution numérique » dans les écoles de nos compagnons francophones Outre-Atlantique. TNI, tablettes numériques et ordinateurs portables investissent peu à peu les classes. Mais tous se posent la même question que nous en France, quel est l’impact de ces outils sur la pédagogie ?

    Le reportage nous montre comment les TNI sont arrivés dans les classes pour peu à peu éliminer définitivement le tableau « vert » et la craie. C’est une décision politique qui a mis le processus en marche ; à l’hiver 2011, le Premier Ministre de l’époque, Jean Charest, déclara  » que toutes les écoles du Québec devraient être équipés d’un tableau intelligent« . D’ici 5 ans, le gouvernement a prévu d’investir dans 43 000 TNI, pour 240 millions de $. Il semblerait que le gouvernement croit au numérique à l’école pour « augmenter la réussite scolaire« .

    c’est bien sur ce sujet que le reportage de Radio-Canada se pose la question : Ces technologies vont-elles permettre la réussite scolaire de nos enfants ? Pour cela, ils ont interrogé des enseignants.

    « C’est un outil qui visuellement est très stimulant, très attrayant, donc c’est plus facile pour moi de capter l’attention des élèves et de la maintenir tout au long de l’activité« , déclare l’une d’elle. et elle ajoute « les élèves sont beaucoup plus actifs dans leurs apprentissages (…) ils perçoivent cela comme un grand jeu vidéo« .

    Un autre enseignant vient modérer les propos précédents ; pour lui, la nouveauté et l’attrait que la technologie peut avoir au départ va se perdre au fil des mois.

    Pour Thierry Karsenti, Directeur de la Chaire de Recherche sur l’intégration des TIC à l’Université de Montréal, souligne que les aspects positifs du TNI sont nombreux (motivation, concentration…) mais pour l’heure, aucune étude n’a encore prouvé que ces technologies amélioraient les résultats scolaires.

    Ensuite, le reportage montre une autre école, une « Commission Scolaire« *, loin d’être une image de réussite au Québec puisqu’elle se situait au 65ème rang sur 67. Au vue de cette situation, les membres de la Commission Scolaire ont décidé de modifier les apprentissages. Pour cela, elle a acheté 4500 ordinateurs portables à tous les élèves. « Même les élèves de la maternelle apprennent à lire et à compter avec des ordinateurs« . Une des membres de la Commission témoigne « la tablette ou l’ordinateur portable est un outil de création » ; Pour elle, c’est la grosse différence avec le TNI.

    Dans cet exemple on peut parler de réussite scolaire grâce aux nouvelles technologies par un simple bilan. La Commission Scolaire est passé, en neuf ans, de la 65ème place à la 23ème place !

    Autre retour d’expérience intéressant : la mise en place du programme PROTIC à l’école « Les compagnons-de-cartier » près de Québec permet à près de 400 élèves qui sont inscrits au programme de faire leur apprentissage avec des ordinateurs portables. Et ce programme n’est pas nouveau puisqu’il est en place depuis une quinzaine d’années. Comme le fait remarquer un enseignant « l’objectif final est toujours de faire des projets en collaboration et d’utiliser différents concepts, différentes connaissances« . Dans cette école, les enseignants ne donnent presque jamais de cours magistraux, une véritable révolution sur les apprentissages !

    Jean-Philippe Caron, Directeur adjoint du programme PROTIC témoigne,  » Aujourd’hui le modèle gagnant est celui de l’enseignant qui est gestionnaire de projets« , sous-entendu ce n’est plus l’enseignement en frontal avec le prof qui « sait tout » et qui diffuse ses connaissances, qui doit prévaloir…

    Pour en savoir plus, sur l’éducation numérique découvrez la vidéo réalisée par Radio-Canada, Daniel Carrière journaliste et Pierre Gagné réalisateur, ici.surtout la dernière partie, à partir de la 9ème minute, sur le modèle d’enseignement, à priori réussi, du programme PROTIC, très très intéressant !

    Plus d’infos :
    sur le programme PROTIC : www.protic.net

    *Une commission scolaire est, au Québec, une forme de gouvernement local qui gère l’enseignement préscolaire, primaire et secondaire public sur une portion de territoire déterminée et dans une des langues officielles du Canada (le français et l’anglais)- définition Wikipédia