Catégorie : POINT DE VUE

  • le futur de l’éducation en Afrique : le cloud, le mobile et les REL

    De plus en plus de solutions sont proposées à ces différents pays pour la mise en oeuvre de leurs politiques TIC. En tenant compte de l’environnement technologique et financier de ces pays, nous estimons que les solutions les plus viables devraient être basées sur:

    Le Cloud pour l’infrastructure.

    Par définition, le cloud computing (informatique virtuelle, informatique dans les nuage, informatique dématérialisée) est un concept qui consiste à accéder à des données et services sur un serveur distant. Un de ses avantages pour les systèmes éducatifs des pays africains au Sud du Sahara réside dans la possibilité de proposer le même service à un grand nombre d’utilisateurs, et donc de pouvoir amortir les coûts de fonctionnement sur toute la base d’utilisateurs.

    -Le Mobile pour le matériel.

    S’il est un continent ou les terminaux mobiles ont le vent en poupe c’est bien l’Afrique. En effet, plus de 70% de la population du continent a un abonnement au téléphone mobile. Par ailleurs, de plus en plus de promoteurs des pays africains tels le Congo, le Cameroun, le Burkina Faso, le Maroc, etc. ont conçus et mis en vente des tablettes numériques. L’exemple le plus en vue est celui de Verone Mankou du Congo  qui, en plus de la tablette numérique, a mis en vente des smartphones estampillée VMK.

    A ces productions sur le continent, il faut ajouter la production de tablettes low coast (bas pris) qui prend de l’ampleur. Les terminaux Mobiles aidant, les problèmes liés au matériel pour l’intégration des TIC dans les systèmes éducatifs de l’Afrique Sub saharienne pourront être solutionnés.

    -Les Ressources Éducatives Libres (REL) pour le contenu.

    Les REL de l’anglais Open Educational Ressource (OER) désigne un mouvement mondial lancé par des fondations, universités, enseignants et pédagogues visant à créer et distribuer via internet des ressources éducatives (cours, manuels, logiciels éducatifs, etc.) libres et gratuites (totalement ou partiellement selon les licences). L’utilisation des REL permettra au pays africains au sud du Sahara de multiplier le développement de cours en ligne mais également de favoriser le libre échange de ressources.

    L’utilisation des REL semble une solution adaptée et réaliste qui permettrait à ces pays de se positionner en tant que producteurs de contenus et non plus en tant que simples consommateurs de ressources souvent peu adaptées.

    A l’état actuel des fiances des pays de l’Afrique au Sud du Sahara, ce trépied nous semble indiqué pour soutenir tout plan d’intégration des TIC dans les systèmes éducatifs.

    Source : Bi Sehi Antoine MIAN, Ph.D.
    Enseignant-Chercheur à l’ENS d’Abidjan
    Spécialiste des TIC en Education

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  • Réduisons le décalage entre la « promesse » et l’utilisation réelle des technologies numériques

    Ludovia Magazine : Dans le contexte de crise économique, est-ce que vous notez une perte de vitesse sur le marché e-éducatif ? Quels changements ? Quelles adaptations ?

    Thierry Klein : La baisse du marché e-educatif est, grosso modo, un phénomène mondial, lié à la faillite des états occidentaux. Des sociétés spécialistes de l’éducation numérique, comme par exemple Smart ou Promethean, ont vu leur capitalisation boursière divisée par 10 au cours des 2 dernières années, ce qui crée des problèmes de développement industriel et peut être même de survie.

    La France est relativement peu équipée par rapport à d’autres pays dans le domaine du numérique.  Paradoxalement, ce n’est pas forcément une mauvaise chose car, actuellement, aucune étude fiable ne montre que l’investissement numérique se traduit par une amélioration du niveau des élèves.  Au contraire, les études, lorsqu’elles ne sont pas directement ou indirectement financées par les constructeurs, montrent plutôt  le contraire.

    Malheureusement, le taux d’équipement relativement faible du pays n’est nullement le résultat d’une quelconque sagesse mais d’une certaine lourdeur administrative conjuguée à l’absence de moyens. Les investissements français en matière de numérique restent opportunistes et naïfs.

    Opportunistes parce qu’ils sont un bon moyen pour les politiques de montrer leur attachement à l’école.

    Naïfs parce qu’état et collectivités locales, dont la culture numérique reste faible, font beaucoup trop confiance au discours des constructeurs.

    Les politiques, eux aussi peu formés au numérique, subissent de plein fouet le chantage à l’éducation numérique présentée par les constructeurs comme la seule façon de s’adapter au futur.

    Aujourd’hui, l’industrie de l’éducation numérique est structurée un peu comme celle du médical. C’est un lobby qui cherche à influencer la puissance publique pour parvenir à ses fins en termes économiques et qui parfois y arrive remarquablement, comme l’a montré le récent rapport Fourgous.  Mais alors qu’il existe des procédures rigoureuses pour valider l’intérêt d’un médicament, rien, absolument rien n’a été fait pour évaluer l’apport réel des outils numériques !

    Même si on peut juger – c’est mon cas –  que l’introduction des technologies numériques à l’école résulte avant tout d’une vision politique et que le développement du numérique en milieu scolaire est inévitable, il n’est pas admissible que les investissements se fassent en dehors de tout cadre sérieux d’évaluation des politiques. Cela nous nuit à tous en tant que citoyens et cela nuit aussi, à moyen terme, à l’industrie e-numérique qui sera complètement décrédibilisée le jour où la supercherie sera dévoilée.
    Certains états, comme le Canada, vivent actuellement ce phénomène et d’ailleurs, la baisse du cours de bourse des principaux acteurs, que j’évoquais plus haut, le reflète en partie.

    LM : Les annonces (recrutement d’enseignants… ) et le rapport sur la refondation de l’Ecole (inclus la concertation Etat-collectivités locales) vont-ils avoir des répercussions sur votre secteur d’activité en 2013 ? Comment l’appréhendez-vous ?

    TK : D’abord, je ne sais pas si la concertation Etats – collectivités locales est une bonne chose en matière de politique e-numérique. Chaque région, chaque département, chaque mairie passe son temps à évaluer les technologies numériques de façon indépendante sans qu’aucun enseignement d’utilité générale soit réellement dégagé pour la collectivité dans son ensemble.

    Henri Emmanuelli avouait récemment dans Ludovia magazine que 12 ans après le lancement de l’opération « Un collégien, un ordinateur » et malgré une enquête Sofres sur le sujet, il est difficile d’obtenir une analyse globale. Le principal enseignement semble être que « les résultats dépendent de l’implication des études éducatives ». Tout ça pour ça ? (On pouvait s’en douter…).

    Comprenez moi bien le problème que j’ai avec ce type d’expérimentation n’est pas leur coût, ni leur échec. Mon problème est qu’il est impossible d’en retirer quelque généralisation ce soit parce qu’il n’y a aucun cadre d’étude préalable mis en place.

    Comme aucun cadre un peu structurant pour analyser les initiatives n’est mis en place, presque toute l’activité e-numérique se ramène à une sorte de mouvement brownien, les gagnants étant ceux qui communiquent le plus ou qui dépensent le plus. Tout ça n’a rien à voir avec l’intérêt profond des élèves.

    Le plan numérique annoncé par Vincent Peillon ne me semble pas de nature, pour l’instant, à changer radicalement les choses. Au-delà du côté purement politique de certaines annonce, une erreur majeure sous tend le plan, qui, comme les précédents, vise à développer les usages plutôt que l’enseignement du numérique.

    L’enseignement du numérique lui-même est bouclé en 2 petites lignes totalement marginales (“Extension progressive d’une option “sciences du numérique” dans l’éventail des options proposées en terminale générale et technologique“). Or, le numérique est une matière à part entière.

    Je suis frappé par la multiplication des investissements visant à faire utiliser les technologies numériques (tableaux interactifs, classes numériques…) par les élèves et la quasi-absence, avant le niveau bac, des formations leur permettant de comprendre comment ces technologies sont développées – je parle de cours de programmation, de génie logiciel, d’algorithmie et d’architecture des ordinateurs, bref, de tout ce que les anglo-saxons recouvrent sous l’appellation “Computer Science”.

    De telles formations sont devenues indispensables pour comprendre le monde qui nous entoure. Elles font partie de la culture générale que devrait avoir tout bachelier qui se destine à faire des études supérieures (avec – et non pas contre – le latin, la philo, les maths…).

    Il ne s’agit pas de créer une génération d’informaticiens, pas plus qu’il ne s’agissait de créer une génération de latinistes ou de mathématiciens. Simplement de créer des citoyens cultivés dans ce domaine, capables de comprendre et, pour les meilleurs, de créer les outils de demain. On n’obtient pas cet effet en faisant utiliser des IPADs aux élèves, mais en leur expliquant comment ils sont faits – pas plus qu’on ne formerait des cuisiniers en se contentant de leur faire manger des plats.

    L’informatique est devenue une science indispensable à l’honnête homme de notre temps, mais sa présence dans le socle scolaire commun est quasi-nulle.
    Pour moi, l’éducation nationale fait fausse route en s’attaquant au retard dans les usages qui est un symptôme et non pas la source du problème.

    LM : Au delà des annonces, pour l’instant théoriques, quelles mesures pensez-vous qu’il faudrait privilégier pour l’avenir du numérique en éducation ?

    TK : Le foisonnement actuel des expériences n’est pas spécifique à la France. La maîtrise du numérique créera, demain, les avantages compétitifs des états. Tout le monde en a conscience. La difficulté est que tout le monde a un avis, autorisé ou non, sur la question. Au nom de leurs visions respectives sur l’école, les nombreux ministres de l’Education Nationale n’ont cessé, depuis 30 ans, de secouer l’Education Nationale.

    Pour l’un, la clé est dans l’apprentissage de la lecture. Pour l’autre, c’est le soutien individualisé. Pour un troisième, il s’agit de la motivation des professeurs, du nombre d’élèves par classe, du rythme scolaire ou bien encore de la quantité de graisse disponible sur le mammouth. On voit bien que de telles initiatives imposées par le haut, quelle que soit leur pertinence, ne font pas avancer l’école.

    Malheureusement, la vérité ne sortira pas non plus d’un quelconque consensus. Le grand débat national sur l’école organisé il y a 10 ans, qui avait recueilli quelque 50 000 contributions, n’a pas non plus fait bouger quoi que ce soit. Et d’ailleurs, rien ne prouve, en matière d’éducation, que les mesures obtenues de façon consensuelles soient intrinsèquement meilleures que la vision d’un ministre, d’un professeur ou d’un chef d’entreprise !

    Jusqu’à présent, le développement du numérique en classe a été uniquement basé sur les usages. Or, il se trouve que la technologie numérique nous apporte aussi des méthodes d’évaluation nouvelles qui nous permettent de trancher presque tous les problèmes concrets de méthodologie, de rythme scolaire, d’usage qui se posent dans l’éducation aujourd’hui.

    Ces techniques ont été négligées jusqu’à présent mais représentent bien à elles seules une révolution : en gros, la méthode expérimentale peu, pour la première fois, être appliquée à l’école et la pédagogie scolaire, qui n’a que peu évolué depuis l’antiquité, va pouvoir suivre un chemin d’amélioration permanent, continu et observable, comparable à celui que la science a suivi depuis l’écriture du Discours de la méthode.

    Un grand nombre d’élèves, dès le plus jeune âge (qu’on le déplore ou pas) disposent aujourd’hui de téléphones intelligents, tablettes pouvant être utilisés en permanence pour mener des évaluations agiles, peu coûteuses et rapides dont des résultats statistiques significatifs peuvent être dégagés.  Ces outils (aujourd’hui interdits à l’école !) peuvent permettre de réaliser des évaluations selon la technique dite « aléatoire »  et ainsi de faire bouger les pratiques.

    La méthode aléatoire repose sur des évaluations faites sur des petits groupes (quelques centaines d’élèves) dont les caractéristiques sont identiques au départ. Un de ces petits groupes adopte un “processus nouveau” (par exemple il va utiliser une méthode de lecture nouvelle jugée prometteuse, tester un rythme scolaire différent). On compare ensuite, sur des critères précis, la performance de ces groupes (rapidité de lecture, compréhension, etc.).

    Depuis quelques années, Esther Duflo, a utilisé la méthode aléatoire pour évaluer les effets des politiques de lutte contre la pauvreté avec des résultats remarquables. Les techniques qu’elle a développées peuvent être appliquées à l’école.
    Avec des moyens très faibles, la méthode aléatoire a donné, en Inde, plus de renseignement sur les usages du numérique que dans tous les pays développés.

    Les processus d’évaluation actuels sont lourds, coûteux, longs et ne peuvent pas influencer les politiques d’éducation. En les remplaçant, ou en les complétant, par un grand nombre de micro-évaluations aléatoires peu coûteuses, rapides à effectuer, bien ciblées et déterminées avec méthode, on peut disposer d’un outil remarquablement efficace, permettant d’obtenir des premiers résultats en quelques mois, d’infléchir les politiques, de mieux dépenser l’argent public et de sortir de l’inefficacité actuelle.

    LM : Au regard de ce qui se passe sur les marchés internationaux, européens et autres, quelles préconisations pourriez-vous soumettre au Ministère de l’éducation nationale français ?

    TK : Quels que soient les affirmations et le lobbying des constructeurs, un taux d’équipement numérique faible ne traduit pas en soi un retard. Le Royaume-Uni a équipé intégralement ses écoles de tableaux interactifs sans amélioration quantifiable du niveau des élèves et le principal avantage qu’ont les anglo-saxons sur nous aujourd’hui, c’est qu’ils comprennent de mieux en mieux  que l’avenir n’est pas forcément dans les usages.  Je pense en synthèse qu’il y a trois types de mesure à adopter pour mener une politique numérique efficace et cohérente :

    1. Enseigner l’informatique plutôt que les usages (j’en ai parlé plus haut)

    2. Créer des écoles numérique pilotes et un cadre d’expérimentation simple, léger et rigoureux.

    Le Ministre actuel fait souvent référence à Jules Ferry mais l’époque ayant changé ne peut gérer l’Education Nationale avec les mêmes méthodes. En revanche, il faut se souvenir que Jules Ferry avait accompagné et soutenu le développement de l’école Alsacienne pour l’expérimentation de méthodes pédagogiques nouvelles . Il faudrait créer un nombre importants d’écoles numériques pilotes (peut être 50) et y rassembler des professeurs d’élite, ceux qui comprennent le mieux la technologie numérique et qui innovent, de façon à pouvoir évaluer un grand nombre de nouveautés pédagogiques induites par la révolution numérique.

    Ces enseignants existent évidemment et nous en connaissons un certain nombre chez Speechi. Le recrutement initial dans ces écoles serait effectué sur la base du volontariat, complété ensuite par un concours.
    Les innovations pédagogiques pourraient toucher à tous les domaines de la pédagogie, de la société, de l’environnement de l’école. Les enseignants auraient carte blanche à partir du comment où le processus d’évaluation suivi est rigoureux et agile.
    Dans cette tâche, ils seraient aidés par des fonctionnaires issus de l’INSEE et de la Direction de l’Evaluation du Ministère de l’Education Nationale.

    3. Utiliser les nouvelles technologies pour développer le savoir et pas pour détourner du savoir.

    Le potentiel éducatif d’Internet est immense et Google a pour objectif de numériser tous les livres. Mais, comme personne n’a la possibilité physique de lire toutes ces pages, tout ceci ne constitue que le savoir disponible potentiel. Dans la réalité, un outil comme Google a pour but de créer du trafic sponsorisé par des bandeaux publicitaires et ces bandeaux sont optimisés de façon à maximiser le nombre de clics, c’est-à-dire que toute recherche faite à travers Google soumet un étudiant à une pression publicitaire qui le détourne du savoir (et ceci de la façon la plus rapide et la plus efficace possible).

    C’est ce que voulait dire Steve Jobs quand il affirmait que « Sur le Web, la publicité détourne du contenu ».

    De même, le potentiel pédagogique des IPADs est énorme, mais malheureusement, ces outils ne sont pas utilisés pour apprendre mais pour jouer.

    C’est ce que veut dire Obama lorsqu’il déclare que « Avec les iPods, Ipads, Xbox et autres Playstations, l’information devient une distraction, un détournement, une forme d’amusement vain, plutôt qu’un outil qui ouvre des possibilités, qui permet une vraie émancipation. » (ce qui montre la différence de culture numérique entre les dirigeants américains et les dirigeants français, qui se cantonnent, au mieux, à la contemplation admirative des nouvelles technologies numériques – avec tendance extatique prononcée).

    Il faudrait aussi, très tôt, former les élèves aux dangers de la distraction numérique. Pour les petits, cet enseignement devrait être dispensé en cours d’instruction civique (numérique). Au niveau du lycée, tout élève devrait être initié, en cours de géographie ou d’économie, aux modèles de revenu de sociétés telles que Google, Apple ou Facebook.

    La politique éducative en matière de technologie numérique, au sens noble du terme, doit avoir pour but de réduire le décalage entre “la promesse” et l’utilisation réelle, moyenne, statistique, des technologies numériques (aujourd’hui, une vraie catastrophe).

  • TBI versus Vidéoprojecteur

    CyrilGibelin_TNIvsvideo_18011341Aujourd’hui il m’arrive d’entendre des critiques sur le TBI et son intérêt par rapport à un simple vidéoprojecteur. Alors le TBI est-il vraiment plus intéressant que le vidéoprojecteur ? Est-il vraiment plus cher ? Est-il plus facile d’utiliser un vidéoprojecteur ou un TBI ?

    Avec près de 50 TBI installés dans les classes de ma circonscription et environ autant de vidéoprojecteurs à disposition dans des classes ou écoles, à partir des observations que j’ai pu faire en classe, je vais essayer d’analyser les caractéristiques de chacun de ces matériels pour savoir si l’achat d’un TBI est superflu ou à privilégier.

    Les points communs :

    1. Une image de grande taille avec du contraste et des couleurs.
    2. C’est l’écran d’ordinateur qui est projeté, donc tout ce que l’on peut faire à l’ordinateur peut être vu par la classe. De ce fait, ces outils utilisés avec un ordinateur connecté à internet ouvrent la classe au multimédia et aux contenus disponibles sur internet.

    Les différences :

    La posture de l’enseignant

    – Avec le vidéoprojecteur : Bien souvent l’enseignant se retouve assis derrière son ordinateur, afin de pouvoir le manipuler, et explique de sa place, ce qui donne l’impression d’être devant un écran de TV avec une voix « off » qui commente ce qui apparait à l’écran. L’élève doit faire un choix entre regarder l’écran ou regarder celui qui lui parle. Si l’enseignant fait l’effort de se placer à l’écran, il doit sans arrêt faire des aller-retours avec le lieu où se trouve l’ordinateur pour continuer le déroulement de sa leçon, ce qui a pour conséquence de rompre le rythme de la séance et provoque ainsi les décrochages de certains élèves.

    – Avec le TBI : L’enseignant est au tableau, il annote, pilote son ordinateur sans être obligé de quitter le tableau.

    L’interactivité

    – Avec le vidéoprojecteur : L’interactivité du document dépend des logiciels que l’utilisateur va installer ou des sites internet que l’enseignant va trouver. À chaque fois que l’enseignant ou l’élève devra utiliser l’interactivité, il devra le faire depuis l’ordinateur. Dans les classes, j’ai très peu vu de collègues utiliser l’interactivité avec le vidéoprojecteur, l’utilisation prédominante est la visualisation de documents multimédias.

    – Avec le TBI : le logiciel livré avec le TBI est prévu pour l’interactivité, ainsi il est aisé de créer des cours dynamiques, de créer des exercices interactifs, autocorrectifs, autonomes et pouvant même aller jusqu’à l’évaluation.

    L’annotation

    – Avec le vidéoprojecteur : il n’y a pas de logiciel prévu, alors si on veut annoter un document il faut le faire dans un traitement de texte avec les contraintes de celui-ci, page limitée, insertion d’images et de cadres texte fastidieuse, capture d’images utilisant d’autres logiciels. Il est très difficile d’annoter un document trouvé sur internet, une image ou une image tirée d’une vidéo.

    – Avec le TBI : le logiciel livré avec permet l’annotation directe sur tout type de document par capture d’écran ou simplement en sélectionnant l’outil stylo. La page s’agrandit automatiquement, on peut zoomer / dé-zoomer facilement pour annoter avec aisance.

    L’écriture manuscrite

    – Avec le vidéoprojecteur : elle est impossible avec ordinateur muni d’un clavier et d’une souris.

    – Avec le TBI : c’est le point principal de la différence entre les deux outils, le TBI est fait pour être utilisé avec l’écriture du maître et des élèves. D’autre part, il est possible de transformer notre écriture manuscrite en écriture dactylographiée, et pour certaines marques de TBI comme HITACHI il est possible de reconnaitre automatiquement l’écriture dans tous les logiciels installés sur l’ordinateur ce qui rend l’enseignant totalement libre de son clavier et lui permet de tout faire au tableau.

    Les ressources

    – Avec le vidéoprojecteur : rien n’est livré avec, l’utilisateur doit chercher tout ce dont il a besoin.

    – Avec le TBI : le logiciel intégré donne accès à une banque de ressources directement utilisable depuis le logiciel ; d’autre part des fonctions disponibles dans le logiciel (Starboard d’Hitachi par exemple) permettent une recherche d’images en direct sur internet, il est aussi possible par simple clic sur un mot écrit d’en faire la recherche sur les moteurs inclus ou de choisir ses propres moteurs de recherches comme un dictionnaire en ligne ou un site qui répertorie des vidéos. L’accès à la ressource est facilité.

    Le confort visuel

    – Avec le vidéoprojecteur : tout dépend du matériel utilisé, bien souvent on est attiré par les vidéoprojecteurs premiers prix, mais ils imposent un éloignement important pour obtenir une image de grande taille. Cependant plus on s’éloigne de la surface de projection plus la luminosité diminue, de plus leur résolution est souvent bien faible, seulement de 800 x 600. Si le vidéoprojecteur n’est pas fixé au plafond, il se retrouve au milieu de la classe et des élèves, installation à proscrire absolument.

    Il y a d’une part un risque élevé d’accidents à cause des câbles, et d’autre part on aura surtout la présence d’un « point chaud » particulièrement génant et fatiguant pour les yeux, « point chaud » d’autant plus fort si la surface de projection est un tableau blanc brillant. Seule solution pour éviter tous ces désagréments utiliser un vidéoprojecteur Ultracourte focale (comme pour les TBI) et fixé au mur.

    – Avec le TBI : la surface de projection est adaptée pour le confort visuel, pas de « point chaud« , pas de fatigue visuelle, et si vous êtes bien conseillé, normalement, vous devez être équipé d’un vidéoprojecteur ultracourte focale, les seuls qui garantissent une ombre portée minimale.

    À la lumière de ces constations, je dirai que le vidéoprojecteur et le TBI n’ont pas du tout les mêmes objectifs, la vidéoprojecteur sera d’une utilisation très ponctuelle et limitée, alors que le TBI a le potentiel de remplacer avantageusement le tableau à craie ou blanc.

    Si l’on tient compte du confort visuel, les modèles à retenir pour le vidéoprojecteur seul ou pour le TBI sont des vidéoprojecteurs ultra-courte focale, donc le tarif de l’appareil de projection est le même environ 1000 € HT bras compris. Il faut rajouter le TBI proprement dit, le tableau interactif que l’on trouve à 700 € HT environ pour les moins chers. On peut même s’orienter vers des TBI portables qui s’adaptent à toutes les surfaces il en existe à 499 €HT tactiles et jusqu’à trois utilisateurs simultanés.

    Compte tenu des possibilités qu’offre le TBI par rapport au vidéoprojecteur seul, il paraît évident que la différence de prix en vaut réellement la peine pour la classe.

    Mon conseil : ne perdez pas de temps, choisissez la solution TBI, assurez-vous que votre animateur TICE pourra vous former (condition indispensable pour une utilisation pédagogiquement « efficace« ) et vous ne le regretterez pas.

    Plus d’infos :
    retrouvez l’article et l’auteur sur tice11.ac-montpellier.fr

  • La France doit impérativement rattraper son retard !

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    Perspectives 2013, paroles d’industriels entame cette chronique de plusieurs épisodes avec Guillaume Chatagnon, Directeur général de Motiv’solutions, technologies interactives pour l’éducation et l’entreprise.

    Ludovia Magazine : Dans le contexte de crise économique que nous connaissons, est-ce que vous notez une perte de vitesse sur le marché e-éducatif ? Quels sont les changements et les adaptations auxquels vous êtes confronté ?

    Guillaume Chatagnon : Le numérique à l’école est en pleine mutation, c’est un fait. Ceci étant, nous notons qu’à cause des budgets réduits, les établissements sont contraints de définir plus précisément leurs besoins afin d’investir au plus proche de leurs problématiques.
    En tant qu’industriel, nous devons nous adapter à cette contrainte et offrir une offre globale, intégrant ces nouvelles contraintes budgétaires.

    Nous notons un dynamisme et une croissance sur tous les sujets qui touchent au numérique ; cependant, ne perdons pas de vue que le plus important n’est pas de vendre de la technologie mais de s’assurer que les enseignants puissent l’utiliser. Cela doit passer par un accompagnement adapté, sur mesure et sur la durée.
    En tant que professionnel, il est de notre devoir d’accompagner les enseignants dans une conduite au changement inévitable.

    LM : Les annonces (recrutement d’enseignants) et le rapport sur la refondation de l’Ecole (inclus la concertation Etat-collectivités locales) vont-ils avoir des répercussions sur votre secteur d’activité en 2013 ? Comment l’appréhendez-vous ?

    GC : Je pense que cela aura, inévitablement, des répercussions sur notre activité et il faudra le prendre en considération dans notre approche en 2013. Les collectivités locales vont devoir faire des choix d’investissements et c’est à nous, professionnels du secteur, de leur démontrer qu’il est fondamental en 2013, d’investir dans le numérique à l’école.

    LM: Au delà des annonces, pour l’instant théoriques, quelles mesures pensez-vous qu’il faudrait privilégier pour l’avenir du numérique en éducation ?

    GC : Il faut impérativement réduire le « fossé » qui existe entre ce que nos enfants utilisent quotidiennement à la maison en terme de technologies et ce qui est encore utilisé à l’école.

    Pour cela, je le répète, la mesure qui nous semble être primordiale est celle de l’accompagnement des enseignants par des formations sur mesure, adaptées, et sur la durée. Sans une volonté forte des différents acteurs (ministères, collectivités, enseignants, industriels) sur le point de la formation, l’avenir du numérique semble, sans aucun doute, compromis.

    L’autre mesure qu’il serait bon d’entreprendre serait la concertation des différents acteurs engagés dans le numérique, un « think-tank » sur ces sujets.

    LM : Au regard de ce qui se passe sur les marchés internationaux, européens et autres, quelles préconisations pourriez-vous soumettre au Ministère de l’éducation nationale français ?

    GC : Je préconise plus de concertation au niveau national pour qu’une politique globale sur le numérique puisse voir le jour. Les collectivités engagent individuellement des travaux importants sur le numérique sans pour autant qu’une volonté commune existe.

    Je pense qu’il faut « réinventer » l’enseignement :

    – Passer les nombreuses expérimentations en cours à une approche intégrée c’est à dire capitaliser sur les expériences, avec 2 grands axes prioritaires :
    1) Proposer des modèles de  scénarisation pédagogique adaptée à chaque type d’enseignements (sports, arts, culture, sciences et techniques,) qui utilisent toutes les potentialités de ces nouveaux médias.
    2) Aller vers une intégration globale : manuels scolaires numériques , enseignement interactif via les TNI (scénarisation adaptée), ENT, etc

    Certains pays voisins comme l’Angleterre sont en avance dans ce domaine ; d’une part, au delà d’une différence culturel, le système de financement est bien plus souple que chez nous (les établissements décident eux-mêmes des investissements). D’autre part, il existe une orientation nationale qui simplifie grandement les investissements.

    La France ne peut plus enregistrer ce retard par rapport aux autres pays européens. C’est de l’avenir de nos enfants dont il est question.

  • Il est temps de lancer le «BYOD»

    D’un côté les enseignants se voient offrir une multitude de technologies nouvelles dans leur classe mais finalement, les utilisent-ils vraiment ? D’un autre côté, on peut encore observer des étudiants qui crayonnent leurs notes dans un amphithéâtre en écoutant leur professeur leur dicter la leçon. Pour notre enseignant chercheur, il faut passer un cap.
    Et pour lui, quoi de plus simple que de mettre sur les devants de la scène la technologie que chaque élève amène en classe.

    Dans un contexte économique difficile, toutes les classes ne peuvent pas être équipées en matériel mobile ; voici déjà un de ces arguments.
    Souvent, les élèves se voient interdire l’utilisation de leur téléphone portable à l’intérieur de l’établissement ; pour l’auteur, la solution la plus raisonnable pour mettre la technologie au service de l’apprentissage serait pourtant l’inverse.

    Il va même pousser jusqu’à déclarer que d’empêcher cette technologie d’entrer dans l’école limite les possibilités des jeunes générations à apprendre ; cela les freine dans leur engouement.

    Les futures générations n’apprennent pas comme nous ; c’est aussi pour cette raison qu’il faut les laisser utiliser leurs propres outils à l’école.

    Passer du temps et de l’énergie à réfléchir à intégrer le «BYOD» dans l’apprentissage plutôt que d’engager d’éternelles discussions sur des investissements en matériels en tout genre, semble être le conseil que donnerait Lee Dunn.
    Et il conclut «Si nous ne faisons rien, la génération suivante sera étouffée par l’école et des barrières s’érigeront, celles que nous avons mis tant de temps à faire tomber»

    Plus d’infos :
    Retrouvez l’article en VO ici

  • Ecole numérique: attaquons-nous à la cause du problème, pas aux symptômes.

    Je pourrais illustrer la deuxième approche, en gardant l’image de la noix qu’il s’agit d’ouvrir. La première parabole qui m’est venue à l’esprit tantôt, c’est qu’on plonge la noix dans un liquide émollient, de l’eau simplement pourquoi pas, de temps en temps on frotte pour qu’elle pénètre mieux, pour le reste on laisse faire le temps. La coque s’assouplit au fil des semaines et des mois – quand le temps est mûr, une pression de la main suffit, la coque s’ouvre comme celle d’un avocat mûr à point ! Ou encore, on laisse mûrir la noix sous le soleil et sous la pluie et peut-être aussi sous les gelées de l’hiver.

    Quand le temps est mûr c’est une pousse délicate sortie de la substantifique chair qui aura percé la coque, comme en se jouant – ou pour mieux dire, la coque se sera ouverte d’elle-même, pour lui laisser passage.»

    Les lignes ci-dessus sont d’Alexandre Grothendieck, un des plus grands mathématiciens de l’histoire. Et sa parabole me fait penser à l’enseignement de l’informatique en France.

    Depuis 30 ans qu’on a identifié nos faiblesses, on s’entête à tenter d’en enseigner les usages plutôt que d’enseigner la matière elle-même.

    Les investissements visant à faire utiliser les technologies numériques par les élèves se multiplient (tableaux interactifs, classes numériques) mais, avant le niveau bac, les formations leur permettant de comprendre comment ces technologies sont développées sont presque absentes– je parle de cours de programmation, de génie logiciel, d’algorithmie et d’architecture des ordinateurs, bref, de tout ce que les anglo-saxons recouvrent sous l’appellation “Computer Science”.

    L’informatique est devenue la science la plus importante pour résoudre les problèmes cruciaux qui se posent à l’humanité, du développement durable à la faim dans le monde (un exemple, en anglais). Elle est devenue un levier peut être plus important encore que les mathématiques pour toutes les sciences, de la biologie à la physique et sans doute même pour tout ce qui ne peut pas encore être appelé science et est appelé un jour à le devenir (une bonne partie des sciences humaines).

    De tels enseignements sont devenus indispensables pour comprendre le monde qui nous entoure. Ils font partie de la culture générale que devrait avoir tout bachelier qui se destine à faire des études supérieures (avec – et non pas contre – le latin, la philosophie, les mathématiques…).

    Il ne s’agit pas de créer une génération d’informaticiens, pas plus qu’il ne s’agissait de créer une génération de latinistes ou de mathématiciens. Simplement de créer des citoyens cultivés dans ce domaine, capables de comprendre et, pour les meilleurs, de créer les outils de demain.

    On n’obtient pas cet effet en faisant utiliser des IPADs aux élèves, mais en leur expliquant comment ils sont faits.

    Enseignez l’informatique le plus tôt possible à l’école, dès la sixième, et vous verrez que les problèmes récurrents et non résolus depuis 30 ans, fracture et retard numériques, absence de secteur numérique industriel digne de ce nom, absence de lien entre la recherche et l’industrie, tous ces symptômes sur lesquels on tape “au marteau et au burin” disparaîtront d’eux-mêmes au fil du temps sans qu’on s’en aperçoive, comme s’assouplit naturellement la si sympathique coque de noix de Grothendieck.

     

  • Téléphone mobile et école : irréconciliables ?

    L’usage des téléphones mobiles perturbe la classe et déconcentre les élèves, c’est pour cela qu’en France, leur utilisation est le plus souvent interdite dans les établissements scolaires.

    D’un autre côté, l’utilisation des nouvelles technologies à l’école est freinée par un problème de moyens ; équiper les établissements avec du matériel récent est très coûteux. De plus, quand le matériel est disponible, c’est souvent fastidieux pour les enseignants de devoir s’organiser pour réserver la salle informatique et cela interdit tout usage non programmé.

    Alors pourquoi ne pas utiliser tout simplement ce que les élèves ont déjà en grande majorité avec eux ? De plus en plus d’adolescents possèdent des smartphones, véritables ordinateurs de poche, avec des abonnements permettant un accès illimité à Internet. Leur utilisation est flexible, rapidement opérationnelle et les élèves connaissent déjà leur outil.

    Le monde scolaire doit-il intégrer un outil juste parce qu’il existe et est disponible ? Peut-il a contrario se permettre d’ignorer un tel outil ?

    Á quoi un smartphone peut-il servir en classe ? J’ai interrogé les professeurs de mon réseau sur Twitter ils ont plein de suggestions et beaucoup l’utilisent déjà !
    – pour permettre aux élèves de chercher et de vérifier eux-mêmes des informations
    – pour tweeter, donc produire un écrit clair et synthétique pour communiquer
    – pour traduire un mot en anglais
    – pour prendre des notes
    – pour consulter une vidéo en lien avec le cours
    – pour photographier un travail et en garder la trace
    – pour filmer un enchaînement ou une chorégraphie en EPS

    … sans compter l’utilisation d’une multitude d’applications permettant de faire du calcul mental, de la géométrie, de la physique, d’apprendre des langues étrangères, de remplacer les traditionnelles calculatrices…

    De nombreuses questions seraient intéressantes à explorer : Est-ce qu’une utilisation en classe ne serait pas une façon de faire changer l’outil de statut, il ne serait plus un jeu mais un instrument de savoir ? Est-ce que son usage favorise l’autonomie des élèves ? Qu’est-ce que cela change dans la façon de travailler en classe ? Quels effets sur le rôle du professeur ? Est-ce que cela modifie les usages personnels des élèves ? L’utilisent-ils pour leurs devoirs ?

    Ce site Suisse propose aux enseignants un dossier pour faciliter l’introduction de l’apprentissage mobile dans les classes.

    Dans un village de Suisse toujours, on expérimente même le prêt d’un smartphone à tous les écoliers de 12 ans, qu’ils peuvent utiliser à l’école et chez eux. Et dans une faculté en Angleterre, on utilise le smartphone dans le cadre des études de médecine  ; il sert à l’évaluation des étudiants et leur permet un accès permanent à des livres de médecine numérisés. (vidéo d’ARTE ici)

    Le smartphone est l’outil incontournable de la mobilité et de l’informatique dans les nuages (cloud computing), l’enseignement ne peut ignorer ce phénomène dans les opportunités qu’il offre et les nouvelles problématiques en terme de posture de l’enseignant et de gestion du temps et de l’espace qu’il ne manquera pas de poser.

  • La place du TBI à l’école

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    La tentation de la part de l’équipe et du payeur est de placer ce TBI en salle commune, souvent la salle informatique si elle existe encore, où utopiquement tous les enseignants pourraient se partager ce matériel fantastique. Or, l’expérience nous prouve qu’il est aussi inutile de mettre un TBI en salle commune que de fixer les tables et les chaises des élèves au plafond.

    Voici pourquoi :

    – Le TBI n’est pas un outil spécifique pour travailler l’informatique, même si les élèves acquièrent certains automatismes qui faciliteront le travail sur ordinateur, le TBI est fait pour travailler dans toutes les matières, la salle informatique n’est donc pas sa place.

    – Un TBI ne se partage pas comme une TV ou des PC portables, car on en a besoin dans toutes les matières ; de plus, une fois l’outil pris en main, il devient très difficile pour les enseignants de revenir sur un ancien tableau tant la plus value pédagogique est importante.

    –  Utiliser un TBI pour les fonctions supplémentaires qu’il apporte par rapport à un vidéoprojecteur demande un investissement personnel et une formation importante, or on ne s’investit pas de la sorte pour un matériel que l’on n’utilisera qu’une heure ou deux par semaine. Si vous avez besoin d’un grand écran pour expliquer ou visionner dans une salle commune, il vaut mieux investir dans un petit vidéoprojecteur à 300€ ou 400€, c’est largement suffisant.

    Dans les écoles où le TBI est dans une salle commune, il est très peu utilisé et finit rapidement par ne plus l’être du tout, donc c’est un investissement pour rien.

    – Le TBI demande un changement important dans l’approche des préparations des cours mais facilite grandement le travail et la compréhension des élèves dans toutes les matières. Les classes où il est le plus utilisé avec pertinence sont celles qui ont choisi de supprimer le tableau vert ou blanc central et de le remplacer par le TBI en gardant les volets latéraux de leur ancien tableaux vert.

    En conclusion, je dirai par expérience que la place du TBI est dans la classe, à la place du tableau central, tout en gardant sur les côtés les deux volets qui permettront de placer des écrits qui doivent rester sur la journée, en cas de panne électrique ou pour les remplaçants qui n’ont pas été encore formés. Cette configuration est celle qui apporte le plus aux élèves et au maître, au niveau pédagogique. C’est également là où l’investissement est réellement rentable car le TBI est utilisé toute la journée.

    J’espère que cet article évitera le placement inutile dans une salle commune où le TBI sera utilisé au mieux comme un simple vidéoprojecteur alors qu’il coûte au moins cinq fois plus. La banalisation de plus en plus importante de cet outil dans les classes fait qu’à l’avenir nous pourrions même imaginer plusieurs TBI dans une classe à niveaux multiples.

    Plus d’infos sur l’auteur : sur le blog Les TICE dans l’Aude

  • Du matériel numérique qui prend la poussière : ça n’arrive pas qu’en France !

    Du matériel numérique qui prend la poussière : ça n’arrive pas qu’en France !

    2011201250ab6027019edLa Grande-Bretagne, pourtant le berceau des nouvelles technologies en éducation, très souvent montrée en exemple en ce qui concerne l’équipement, comme il en est rendu compte dans les diverses enquêtes PISA –le sondage réalisé par le programme PISA en 2006 situe le système éducatif britannique nettement au-dessus de la moyenne OCDE– affiche aussi des signes de faiblesses en matière d’usages.

    Depuis les années 90, le numérique à l’école est la priorité des Britanniques, notamment grâce au programme « Building School for the future ». Cela permet d’atteindre aujourd’hui un taux d’équipement en ordinateurs dans les classes britanniques de 80 %, contre 5 à 7 % en France.

    Des chercheurs du NESTA (un laboratoire spécialisé dans les sciences, les technologies et les arts) démontrent au travers d’exemples internationaux que l’utilisation des nouvelles technologies peut booster les apprentissages. D’après eux, 1,4 milliards de pounds ont été dépensés ces trois dernières années pour le numérique en éducation au Royaume-Uni et ils constatent malheureusement que ce matériel n’est pas utilisé au maximum de ses possibilités. Il semblerait que les investisseurs soient plus préoccupés par des appareils flambant neufs que par les usages qui peuvent en être faits.

    Les chercheurs relèvent qu’encore trop souvent, l’utilisation des nouvelles technologies se fait sur la base de méthodes d’apprentissage traditionnelles. Il semblerait que la philosophie prônée par certains de « changer les modèles d’enseignement» soit à envisager dès lors que les nouvelles technologies font leur entrée en classe, quelque soit le pays concerné.

    Le manque de formation des enseignants pour réussir ce challenge fait aussi écho en Grande-Bretagne. Et d’après le NESTA, c’est bien là que le bât blesse.

    M. Mulgan, Directeur Général du NESTA, résume ainsi la situation en déclarant : « remplacer les livres par des tablettes, ce n’est pas innovant, c’est juste une manière différente d’avoir du texte ». En d’autres termes, si les enseignants n’apprennent pas ce qu’ils peuvent faire au niveau pédagogique avec des tablettes, le matériel ne leur apporte rien de plus.

    Dominic Savage, représentant de l’association de fournisseurs de matériel en éducation au Royaume-Uni, recommanderait aux écoles d’investir dans du matériel une fois qu’elles ont établi un diagnostic de leurs besoins et surtout les objectifs pédagogiques qu’elles veulent atteindre avec ce nouvel équipement.

    Valérie Thompson de la Fondation e-learning est une fervente défenseuse de l’apport du numérique à l’Ecole. Elle encourage le NESTA à poursuivre ses efforts de recherche dans cette voie, si cela peut aider les décideurs politiques à prendre conscience de l’ampleur du phénomène « techno » et de ce qu’il peut apporter à nos générations futures.

    Source BBC News, Education and Family
    Judith Burns, Education reporter
    Pour lire l’article en version originale, ici