Catégorie : POINT DE VUE

  • Discussion ressources avec eduMedia sur Educatice 2013

    Discussion ressources avec eduMedia sur Educatice 2013

     

    eduMedia était présent sur le stand du GEDEM.

    Educatice 2013, qui vient de se terminer a été une bonne édition pour nous. La fréquentation fut très bonne, surtout les deux premiers jours et ce salon demeure un moment important pour rencontrer nos clients et partenaires. C’était aussi l’occasion pour eduMedia d’annoncer le lancement de notre nouvelle application gratuite pour tablette Android, ainsi que notre récente nomination pour un BETT Awards 2014, commente Charles Sol, Directeur.

    Dans un article de janvier 2012 , eduMedia attendait beaucoup de l’opération chèque ressources du plan DUNE. Cette opération a-t-elle tenue ses promesses selon vous ?

    « Effectivement, avec plus de 2000 commandes via le portail Eduscol du chèque ressource, eduMedia fait partie des ressources plébiscitées par les enseignants. Je tire plusieurs enseignements de cette opération dont les deux suivants :
    Les enseignants sont dans l’attente de ressources numériques de qualité, notamment de formats granulaires.
    Le portail Eduscol et le principe du chèque ressource ont grandement simplifié la procédure de commande pour un établissement. En effet, la chaîne de décision qui mène à une commande est habituellement très complexe, surtout si je la compare avec ce qui se passe au Canada et aux USA« .

    Comment cela se passe-t-il justement outre-atlantique ?

    « Au Canada, et aux USA, le « ministère » (appelons le comme cela) alloue les budgets aux commissions scolaires (ou School Board). Dans chaque CS se trouvent des Conseillers Pédagogiques (un par discipline). Un enseignant qui souhaite du matériel ou des ressources, peut le faire sur le budget de son école ou contacter son Conseiller Pédagogique.

    En France, l’enseignant pourrait de façon similaire contacter son académie (inspecteur, cellule TICE), ou son CDDP, mais la grande différence en France est que l’argent est ailleurs, dans la collectivité. Cela complique énormément. D’où l’intelligence d’une opération comme le chèque ressource.

    Ajoutons enfin que la commission scolaire gère simultanément le primaire et le secondaire, ce qui permet encore de gagner en cohérence sur le pilotage de certains projets« .

    Quels sont les futures échéances pour eduMedia ?

    « Avec l’opération CCR, la France était redevenu notre premier marché. Comme je viens de le dire, le portail Eduscol associé au principe d’un chèque ressource permettait à un établissement de prescrire une ressource avec l’argent de la collectivité. Il est dommage que ce portail soit abandonné.

    Un formidable travail d’accompagnement a été fait par les académies et le réseau Scéren. Les enseignants commençaient à s’habituer à ce portail. Je trouve dommage que les collectivités ne puissent pas capitaliser sur ce travail.

    L’application Android que nous venons de publier nous ouvre énormément de marchés, comme la Turquie (projet F@tih avec 18 millions de tablettes Android), la Colombie ou le Mexique. eduMedia souhaite d’ailleurs accompagner les opérations pilotes en France car nous misons beaucoup sur ce nouveau service.

    Enfin, nous poursuivons nos publications, condition nécessaire pour conserver nos nombreux clients à travers le monde« .

  • Tablettes à l’école : ce que nous apprend l’expérience des utilisateurs

    Tablettes à l’école : ce que nous apprend l’expérience des utilisateurs

    Si Christine Vaufrey a pris ces deux exemples, c’est pour montrer que les utilisateurs peuvent aussi être mis en avant et jouer un rôle dans la concertation pour la mise en place de tablettes numériques en classes.

    De la création d’un comité d’usagers et de leurs retours aux chercheurs qui suivent le projet,  » le projet Edutablettes86 a adopté une logique résolument en rupture avec la gestion traditionnelles des projets institutionnels « .
    Ce qui ressort de ces comités, c’est que ce sont les usages qui doivent définir les utilisations prises par le projet.

    L’auteure cite d’ailleurs Bruno Devauchelle, enseignant à l’université de Poitiers et chercheur au laboratoire TECHNE spécialisé dans les technologies pour l’enseignement, qui insiste sur la rigidité de l’outil numérique par rapport à un enseignant et qui donne comme exemple :  « la machine ne connaît que “juste“ ou “faux“, alors que l’enseignant sait apprécier une réponse “presque juste“ et la compter finalement comme juste« .

    Un constat : les tablettes ne s’utilisent pas de la même façon dans des environnements différents.

    Pour le projet TED, c’est tout autre chose. Rien que le titre en tête de paragraphe annonce la couleur : « TED : une décision venue d’en haut, mais des utilisateurs qui ont leur mot à dire« . Loin d’être de mauvaise critique, Christine Vaufrey insiste aussi sur le fait que le produit plaît et qu’il en est déjà à sa troisième version, revue et corrigée grâce aux commentaires des utilisateurs!

    Retours d’expérimentations et point de vue à suivre en découvrant l’article de Christine Vaufrey sur Thot Cursus  ici

     

  • Portraits de l’Ecole du Futur : le nouveau livre blanc

    Portraits de l’Ecole du Futur : le nouveau livre blanc

    Après s’être interrogée sur la formation de nos futurs dirigeants*, Grenoble Ecole de Management, l’Ecole de la CCI de Grenoble, signe un nouveau livre blanc « Portraits de l’Ecole du Futur».

    Les principaux axes de réflexions sont déclinés en 6 chapitres avec pour fil conducteur le retour de la pédagogie:

    • Enseigner dans l’école du futur,
    • Etudier dans l’école du futur,
    • Travailler dans l’école du futur,
    • Vivre dans l’école du futur
    • Rechercher dans l’école du futur
    • Recruter dans l’école du futur

    Comme la précédente édition, la vision de Grenoble Ecole de Management est complétée de témoignages d’entreprises (Accenture, Alcatel, April, Axa, Capgemini, Casio, Cisco, Crédit Agricole, GDF SUEZ, L’Oréal, Lafarge, Total), mais également de journalistes anglais et américains spécialistes des questions d’éducation (The Economist et BizEd).

    Parmi les conclusions proposées :

    • La nécessité pour toute institution d’enseignement de définir une mission claire dont il découlera un plan de développement cohérent.
    • Le grand retour de la pédagogie qui sera la principale plus-value des établissements.
    • La nécessaire stimulation de l’étudiant par la multiplication des occasions et modalités d’apprentissage, mais aussi le principe directeur que la technologie ne sera qu’un moyen et non une fin.

    Au-delà de ces conclusions, Jean-François Fiorina, directeur adjoint de Grenoble Ecole de Management y détaille les conséquences pour Grenoble Ecole de Management et les principaux chantiers de l’Ecole grenobloise pour les années à venir.

    * « Portrait de l’école du futur » est le deuxième opus d’une collection de livres blancs lancée en 2012 et dont le premier ouvrage s’intitulait « Former les dirigeants de 2030 ».

    Plus d’infos :
    Télécharger le livre blanc

  • L’identité numérique

    L’identité numérique

    JPMoiraud_identiténumeriqueLe thème de la semaine est l’identité numérique. Un vaste sujet comme à chaque fois dans Itypa. Il revient donc à chacun d’entre nous de traiter le sujet selon sa sensibilité. J’aimerai marier ce sujet avec celui de l’EPA.

    Nous avons, au cours de notre vie professionnelle à gérer une grande quantité d’identités numériques selon nos lieux d’exercice (vie professionnelle, vie privée, vie sociale).

     

     

    Les identités peuvent être choisies, elles peuvent être aussi imposées. Pendant plusieurs années, j’ai assuré la fonction de Iatice (interlocuteur académique pour les Tice), j’avais régulièrement pour mission de rappeler que l’adresse académique (prénon-nom@ac-lyon.fr) devait être utilisée.

    Rappel en pure perte, les enseignants préféraient leur boite personnelle comme si l’identité numérique proposée par l’administration était un poids, une atteinte à une forme de liberté et l’adresse personnelle un gage de liberté.

    Je traite peut-être l’identité par le petit bout de la lorgnette mais cet exemple me paraît significatif des enjeux.

    Notre vie numérique est multiple, elle réfère à un ensemble d’espaces de notre vie. Sous quelle identité faut-il être épinglé ? Celle qui est professionnelle ou celle qui est choisie ? Faut-il une identité numérique en rapport avec notre état civil ou faut-il faire le choix du pseudo ?

    Le choix de ses identités numériques renvoie aux enjeux de notre vie sociale et au cadre juridique qui l’encadre.

    Travailler son identité professionnelle c’est représenter son employeur, c’est s’inscrire dans un cadre normé où s’exerce notamment l’obligation de réserve. Il est toujours surprenant de lire dans les profils cette phrase surprenante « Les propos n’engagent que moi« .

    L’identité professionnelle, bien au contraire, engage l’auteur en tant que membre d’une structure identifiée, le propos doit être calibré dans un cadre normé.

    Le pseudo est une autre solution pour gérer son identité :

    Il est la possibilité de s’exprimer sans exposer sa réelle identité. C’est d’ailleurs une histoire ancienne, en témoigne le pseudo de « Jacques Mandrin » utilisé en son temps par des politiques pour publier leur ouvrage, ou bien celui de Caton utilisé en son temps par un personnage célèbre. Le numérique donne un nouvel élan à la place du pseudo car les traces restent que l’on soit célèbre ou pas.

    Il est aussi la possibilité de donner une couleur spécifique à son identité selon l’espace que l’on investit. Les mondes virtuels en sont un exemple caractéristique. Il est d’usage d’utiliser un pseudo d’avatar. En ce qui me concerne je suis « John Broadbent » lorsque je travaille dans Second Life pour déployer les cours de simulation.

    La personne qui investit les espaces numériques devra envisager sa gestion de ses identités en oscillant entre l’identité réelle, le pseudo de dissimulation volontaire et le pseudo de métaphorisation de son identité.

    La multiplication des identités nous amène à nous poser la question de notre identité numérique et de son exposition sur le web. Comment faire pour rendre cohérente la diversité. Et si le portfolio était une partie de la réponse ?

    La suite de ce billet dans un second billet et commentaires intéressants ici

     

  • 5 étapes pour intégrer le jeu en classe

    5 étapes pour intégrer le jeu en classe

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    L’approche par le jeu s’efforce de tirer parti des désirs naturels des gens pour la compétition, la réalisation de soi, le statut social, l’expression de soi et l’altruisme.

    Une des stratégies de base de ce mouvement est de récompenser les joueurs qui accomplissent des tâches désirées. Au début des années 2010, les premières initiatives ont été mises en place par certaines compagnies. Ces expériences avaient pour but de fidéliser la clientèle ou d’augmenter celle-ci. Par exemple, Starbucks a mis en place un système avec Foursquare. À chaque fois qu’un client visitait un café, il recevait une insigne qui confirmait sa visite. Après un certain nombre d’insignes, le client recevait un coupon-rabais pour le récompenser. L’intégration du jeu dans le marketing fonctionne très bien!

    Le milieu de l’éducation fait aussi partie de ce mouvement. Par exemple, la Fondation Bill et Melinda Gates a aidé à mettre sur pied l’école Quest to learn, à New York. Cette école est dirigée par une conceptrice de jeux vidéo et les enseignants travaillent avec des concepteurs qui aident les enfants à développer des projets.

    La Fondation Gates supporte aussi le projet Khan Academy (voir aussi article Ludovia à ce sujet), un site qui propose du contenu éducatif en vidéo. Les élèves ont accès à des exercices qui permettent de débloquer des insignes et d’augmenter de niveau.

    Un autre exemple est celui de cette enseignante de Stockholm, en Suède, qui utilise le jeu Minecraft pour initier ses élèves à la planification urbaine, aux enjeux environnementaux et au développement durable.

    Plus près de chez nous, le produit québécois Netmaths permet aux élèves d’accumuler des étoiles d’or qui leur donnent accès à des missions spéciales. Certaines écoles comme le Collège Sainte-Anne de Lachine et le Collège Français de Longueuil commencent même à mettre en place des programmes de création de jeux vidéos.

    Tout ceci est bien intéressant, mais comment, concrètement, intégrer le jeu en classe?

    Il n’y a pas de recette magique, mais la lecture de l’article How To Gamify Your Classroom du site Edudemic donne des pistes intéressantes. Lisez l’article pour en savoir plus.

    La suite de l’article ici

  • Les MOOC débarquent enfin en France

    Les MOOC débarquent enfin en France

    Une définition des MOOC

    Le MOOC, une définition ? Cet acronyme signifie : « massive open online course » éventuellement francisé sous l’appellation CLOM ou « Cours en ligne ouverts et massifs » mais la Ministre de l’Enseignement Supérieur Geneviève Fioraso (qui avait défrayé la chronique en annonçant que les cours universitaires pourraient se faire en anglais) préfère qu’on s’en tienne au terme international.

    L’histoire du phénomène

    Le MOOC découle du mouvement de l’OpenCourseWare dans lequel se sont engouffrées de nombreuses universités américaines dès les années 2000, avec en avant garde de la formation en ligne ouverte pour tous, le MIT et l’Université de Stanford. Cependant, l’interactivité entre étudiants et professeurs est assez faible dans les premières expériences.

    C’est en 2008 que la dénomination de MOOC apparaît avec les cMOOC, « c » pour « connectivisme ». Un cours auprès de quelques étudiants a été ouvert à plus de 2300 participants gratuitement  par l’initiative de Georges Siemens (Université d’Athabasca) et Stephen Downes (National Research Council). L’objectif étant de rompre avec l’esprit plus figé de l’OpenCourseWare et de dynamiser les relations entre professeurs et étudiants afin que le savoir soit transmis par interaction.

    De nombreuses plates-formes ont vu le jour (Udacity avec l’Université de Stanford, puis Coursera en 2012, edX par le MIT la même année puis bien d’autres établissements ont suivi et développé leurs propres plates-formes ouvertes). Aujourd’hui la plupart des Universités américaines proposent des cours ouverts en ligne.

    Les mêmes Stephen Downes et Georges Siemens ont finalement validé l’existence de deux types de MOOC distincts. Les cMOOC et les xMOOC. Les premiers étant plus axés sur la connectivité, où le savoir est généré par les étudiants en interaction et le second héritier des OpenCourseWare ou xMOOC privilégient le transfert des connaissances de manière magistrale donnant éventuellement lieu à un certificat de complétion.

    Sir John Daniel, un pionnier du e-learning expert des MOOC déclarait : « De fait, le première génération de MOOC ou cMOOC visait à maximiser les connexions entre apprenants. Cependant, dès 2012, les xMOOC émergent (avec coursera par exemple) et remettent en avant un enseignement du haut vers le bas, tel un cours magistral. Cependant la phase actuelle de l’évolution est marquée par la multiplication des initiatives et nous n’en sommes qu’au début. »

    Toujours d’après lui quand on lui demande quel est l’avenir des MOOCs : « Un processus assez sauvage de la sélection darwinienne va maintenant se mettre en place. La plupart des institutions qui utiliseront les MOOC uniquement pour un souci de relations publiques verront leurs projets tomber à l’eau, mais des acteurs sérieux mèneront les MOOCs dans le lit de l’éducation et secoueront le monde de l’enseignement supérieur. »

    Un cours en ligne de type MOOC est donc ouvert, gratuit et massif. De fait, des milliers de personnes peuvent suivre le même cours en ligne gratuitement. Qui n’a pas rêvé de suivre un cours universitaire à Stanford ou Harvard ? Néanmoins, pour faire reconnaître un certificat ou un diplôme il sera nécessaire de payer…

    Et la France dans tout ça ?

    Les Universités et les écoles de commerce sont plus en retard mais le mouvement semble s’annoncer clairement. La prestigieuse école de commerce HEC annonce la sortie de deux enseignements en ligne accessibles à tous début 2014 sur la plateforme Coursera (plateforme américaine) puis elle s’orientera ensuite sur le dispositif France Université Numérique.

    En effet, pour « ne pas rester à la remorque » des autres Mme Fioraso a récemment impulsé un vaste mouvement pour le développement de la formation ouverte visant 300 Moocs dans les trois prochaines années et ça commence dès octobre, tous les détails de cette révolution sont sur le site de France Université Numérique.

    Quel est le public des MOOC et du e-learning en général ?

    L’école de langue, EF Englishtown dispense des cours d’anglais à distance et en ligne depuis 1996, date de son partenariat avec Apple, et chaque mois ses étudiants y consacrent un million d’heures. D’une certaine façon, le e-learning est assez proche du phénomène des MOOC.

    Mélodie Laperdrix, Directrice Marketing pour EF Englishtown déclare : « Tout le monde s’attend à voir s’inscrire un public d’étudiants aux MOOC mais dans les faits il est intéressant de savoir que toute la société a un véritable intérêt à cette révolution de la formation en ligne. Nous constatons que notre public est très varié et désireux d’apprendre et de renforcer son savoir-faire ». En effet, Geneviève Fioraso souhaite que tous participent à ces cours et elle a déclaré :

    « France Université Numérique ne s’adresse pas seulement aux étudiants »

    EF Englishtown fait toute la lumière sur la composition de ses propres étudiants qui représenteront sans doute le même public que les MOOC :

    . 16 % des étudiants sont de jeunes adultes et actifs (hommes ou femmes), souvent célibataires et vivant dans les villes avec un profil d’âge de 22 – 45 ans. Ces derniers cherchent à améliorer leur anglais pour des raisons plutôt professionnelles.

    . 22 %, sont des parents de familles actives (homme à 72%), ayant généralement de jeunes enfants et vivant plutôt en marge des centres urbains. Ils apprennent l’anglais presque exclusivement pour leur carrière privilégiant un axe d’apprentissage lié à leur métier avec un profil d’âge entre 26 et 45 ans.

    . 11 % de cadres matures (autant de femmes que d’hommes), issus d’un milieu plutôt aisé et de haut niveau d’éducation cherchent à améliorer leur anglais pour s’élever dans leur carrière professionnelle, ils ont globalement entre 46 et 75 ans et résident en banlieue des grandes villes
    comme Paris, Lyon et Lille.

    . 36 %  de seniors (femmes à 68%) âgés entre 46 et 75 ans (souvent retraités) qui apprennent l’anglais pour leur travail lorsqu’ils sont encore en activité mais également pour le plaisir, le côté social ou les voyages.

    . 15 % ont un profil indéterminé  ne rentrant pas dans ces catégories.

    Plus d’infos sur : www.englishtown.fr

    Emmenez votre école partout et Une nouvelle manière d’apprendre l’anglais

  • Numérique : 5 tendances  qui vont changer le monde

    Numérique : 5 tendances qui vont changer le monde

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    Cet événement a réuni  près de 150 personnes, professionnels comme étudiants, venues découvrir les cinq nouvelles tendances numériques, introduites comme révolutionnaires : la finance, l’éducation, la santé, la production et l’Etat.

    Retour sur les points essentiels …

    Le numérique associé à ces cinq secteurs clés est et se doit d’être un enjeu économique incontournable pour notre société actuelle. Malgré son 5e rang de puissance économique mondiale, la France est reléguée à la 20e place en terme de numérique.

    C’est ce retard notoire que Gilles Babinet souhaite mettre en exergue auprès des jeunes, acteurs en puissance de cette « ère du numérique ».

    C’est avec des exemples précis et avérés qu’il nous explique comment le numérique représente un accélérateur de croissance national. Basé sur un modèle de démocratie participative, le numérique est source de partage pour combler des manques reconnus.

    Ainsi, les cours interactifs et le partage des informations en ligne (ex : la Khan Académie ou le site Wikipédia), les « Fabs Labs » (lieux de production ouverts à tous) ou encore le partage des informations entre les différentes administrations du gouvernement sont des avancées considérables pour notre société.

    De fait, le message général de Gilles Babinet se veut définitivement optimiste.

    Les nouvelles technologies représentent un secteur d’avenir, créateur d’emplois, de bénéfices et de modernisation pour les générations futures. Cependant, la France paraît réfractaire à une solution pourtant à portée de main.

    Il est donc indispensable de considérer le numérique comme une évolution naturelle et cela passe par une modernisation de l’Etat, la nécessité de former au numérique et de soutenir l’innovation.

    Revoir l’article annonçant la conférence de Gilles Babinet ici

     

     

     

     

  • Les MOOC, révolution ou simple effet de mode ?

    Les MOOC, révolution ou simple effet de mode ?

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    Il se fait un peu « l’avocat du diable » des MOOC et comme il l’affirme a « toujours été très prudent et un peu frileux face aux « techno-enthousiastes » ».

    A entendre certains, les MOOC représentent la ruée vers l’or ; pour eux « c’est l’expérience la plus importante qu’il n’y ait jamais eu en pédagogie universitaire ».

    Il est vrai que cela fait rêver (voir notre article à ce sujet « Les MOOC, l’alliance du rêve et du marketing »). Ça laisse la chance à de nombreux étudiants ou tout simplement à M. ou Mme X de suivre un cours de Harvard ou Stanford qu’ils n’auraient jamais pu se payer.

    « Ma mère s’est inscrite à un MOOC à l’université de Princeton maintenant qu’elle est à la retraite », témoigne Thierry Karsenti.

    Mais restons vigilants face à cette « pseudo » innovation : derrière les annonces de cours ouverts et gratuits, se cache tout un enjeu marketing des grandes universités qui cherchent à recruter.

    Aux adjectifs qui sont souvent associés aux MOOC : gratuit, ouvert, massif et innovant, Thierry Karsenti apporte des nuances.

    Ouvert

    Dire qu’un cours ou qu’un contenu est ouvert, cela signifie qu’il n’y a pas de propriété intellectuelle ; or, dans certains MOOC, il est question partout d’interdiction de copier les contenus, « ne pas reproduire, ne pas partager les quizz etc » et on trouve, oh surprise, trois pages sur la propriété intellectuelle et les droits d’auteur… !

    Gratuit 

    Oui c’est vrai, s’inscrire à un MOOC et suivre des cours en ligne est un acte gratuit. Par contre, dès qu’il est question d’afficher vos compétences acquises sur tel ou tel MOOC, vous allez souvent devoir payer pour avoir votre nom sur une attestation, par exemple.

    « Par exemple, Coursera vient de lancer sa nouvelle version de « Signature Track », une forme d’option qui incite les étudiants à payer… et Coursera à faire plus d’argent», souligne Thierry Karsenti.

    Massif 

    Aujourd’hui, ce sont 20 millions d’étudiants de plus de 200 pays qui suivent 1 MOOC ; le record : 300 000 étudiants en même temps sur un cours d’informatique.

    « C’est épique», ironise Thierry Karsenti

    Ces chiffres annoncés sont-ils vrais ? Comment calcule-t-on les 300 000 qui s’inscrivent ?

    Il y a ceux qui vont aller à la première leçon et combien sont-ils à suivre régulièrement les cours et à aller jusqu’à la fin ?

    Innovant 

    Le mot à la mode : innovant.

    Même le Ministre français de l’Education Nationale parle des enseignants « innovants », c’est peu dire !

    Mais revenons aux MOOC, est-ce vraiment l’adjectif qui les qualifie le mieux ?

    Ce n’est ni plus ni moins qu’une formation à distance, donc rien d’innovant jusque là, la FAD existe depuis 130 ans !

    Peut-on parler d’innovation avec des vidéos-lecture en ligne ?

    Ce qui constitue, pour l’essentiel, le contenu des MOOC, ce sont des ressources interactives avec des liens, des notes de cours, des quizz et un glossaire, qu’est ce qu’il y a de nouveau ?

    « Ce qui est innovant c’est qu’il y a beaucoup de personnes », nous rassure Thierry Karsenti pour tenter de donner un peu de vraisemblance au phénomène.

    Enfin, il reste assez sceptique sur la pédagogie d’un MOOC : comment enseigner à plusieurs étudiants en même temps ?

    Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Il donne l’exemple de l’Université de Duke en Caroline du Nord où pour un cours de bioélectricité, sur 12 725 inscrits, seuls 313 étudiants ont réussi à l’examen, soit un taux de réussite de 2,45%.

    Est ce que le taux de réussite est la seule façon d’évaluer les MOOC ? Thierry Karsenti se contente de poser la question mais il souligne par ce chiffre (qui est proche de la réalité du taux de réussite moyen de beaucoup de MOOC) qu’investir beaucoup pour moins de 3% de réussite laisse à réfléchir.

    D’autre part, si vous ne comprenez pas le cours ou si vous avez commis une erreur dans les exercices, ne comptez pas sur le prof pour vous expliquer ! Dans la majorité des cas, les étudiants sont trop nombreux et l’enseignant ne pourra donc pas répondre à tout le monde (contrairement à la FAD où vous avez un tuteur qui est là pour vous épauler).

    Et dans notre monde de l’instantanéité, l’étudiant attend bien qu’on lui réponde tout de suite.

    Ah oui, mais il reste les forums de discussion ! Vous êtes sauvés, vous pourrez toujours échanger avec vos camarades sur les éléments de compréhension qui vous posent problème.

    Les 300 000 étudiants de tout à l’heure vont apprendre entre eux…

    Attention néanmoins sur ce point, les recherches montrent aussi que dans les MOOC, moins de 5% des étudiants communiquent entre eux.

    Thierry Karsenti n’est pas un « anti MOOC », il tient juste à mettre en garde en s’appuyant sur des résultats issus de la recherche, sur le phénomène de mode qui pourrait en aveugler plus d’un ; et à moyen terme, il ne faudrait pas que les MOOC soient associés d’une connotation négative et qu’on en arrive à décrédibiliser les diplômes :

    « Ton diplôme c’est un MOOC ou c’est un vrai » ?

    MOOC_tKarsenti2_041013Pour Thierry Karsenti, l’enjeu est de taille, même si il précise que les MOOC ne débouchent pas sur un diplôme mais sur une panoplie d’appellations variées telles que attestation, certificat… sans oublier le logo de l’Université qui le délivre !

    Pour finir sur une note positive, il donne l’exemple de l’un de ses étudiants qu’il a connu lorsqu’il enseignait en Afrique et qui a été recruté par un employeur et préféré à d’autres candidats, tout simplement parce qu’il avait suivi un MOOC de l’Université de Stanford.

    Comme quoi, ça laisse quand même « rêveur ».

    Plus d’infos : le texte complet de Thierry présentant son opinion « nuancée » des MOOC, ici

    Voir la conférence de Thierry Karsenti en vidéo

  • To BYOD or not to BYOD

    To BYOD or not to BYOD

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    Noelen Callaghan, enseignante australienne et formatrice au numérique, at Rooty Hill High School, détaille dans The Australian Teacher Magazine l’arrivée progressive du BYOD en classe.

    Comment utiliser au mieux ses budgets éducation ? Ne plus acheter aux élèves les matériels type ordinateurs portables, tablettes etc, ne permettrait-il pas d’investir cet argent autrement ?

    Nil Sanyas, journaliste, a récemment évoqué le sujet de l’Australie dans son blog et il décrit particulièrement bien la situation.

    L’Australie est un pays développé avec des citoyens multi-équipés. Un programme de 2007 a été mis en place afin d’équiper tous les écoliers âgés entre 9 et 12 ans d’un ordinateur portable, habituant ces derniers mais aussi les écoles à leur utilisation. Ce sont près d’un million de PC portables qui ont été offerts à travers le pays pour un coût total de 2,1 milliars de dollars australiens. Avec les changements politiques récents, l’actuel gouvernement a décidé de stopper le programme et il n’y aura donc pas non plus de renouvellement des machines.

    Un constat qui pourrait être fait en France devant des opérations d’envergure telles que celles menées dans les Landes, les Bouches-du-Rhône, la Corrèze etc. Jusqu’à quand ces collectivités vont-elles pouvoir continuer d’équiper, de renouveler et de maintenir en état les parcs ?

    Ne faut-il pas comme l’Australie, prendre la vague du BYOD ?

    Certes, de nombreux éléments doivent être pris en compte car amener son ordinateur portable, sa tablette ou son smartphone pour l’utiliser à l’école, ce n’est pas si simple.

    Il y a les contraintes du réseau de l’école ou de l’établissement ; il y a les écarts de capacité et de qualité entre les matériels ; et enfin, il y a l’enseignant qui doit s’y retrouver et composer dans ce paysage techniquement nouveau et… peut-être un peu compliqué, il faut l’avouer !

    C’est une réelle nouvelle manière de penser l’éducation. Sommes-nous prêts ?

    Le monde moderne, lui, ne nous attendra pas et nos petits citoyens français auront du mal à se frayer un chemin sans être imprégnés dès le plus jeune âge de cette culture, avec la crainte de faire un peu « tâche » aux côtés d’interlocuteurs internationaux…

    Noelene Callaghan va même encore plus loin : pour elle, le monde dans lequel évoluent nos enfants doit déterminer les compétences qu’ils doivent acquérir à l’école et elle se demande même si toutes ces technologies mobiles qui représentent aujourd’hui leur univers ne vont-elles pas, à l’avenir, être remplacées par une autre « device » qui reste à inventer.

     A lire aussi à ce sujet, « le futur de l’éducation : BYOD en classe ? »