Catégorie : A LA UNE

  • Collaboration, solidarité et partage pour un nouvel enseignement avec le numérique en toile de fond

    Collaboration, solidarité et partage pour un nouvel enseignement avec le numérique en toile de fond

     

    Aujourd’hui, être un jeune prof dans cet univers numérique, c’est formidable.

    Comme il en avait parlé dans le précédent épisode, le numérique ouvre le champ des possibles aux enseignants : créativité, imagination, échanges et partage.
    Par contre, la condition est que les enseignants travaillent ensemble, et aussi avec les élèves, dans une relation différente d’aujourd’hui qui est assez « asymétrique ».

    « Il y a même un échange intergénérationnel possible entre les élèves et leurs professeurs ».

    Les enjeux vont au-delà de la classe et les élèves vont pouvoir développer de nouvelles compétences sociales comme une capacité à collaborer, des processus coopératifs etc.

    C’est aussi tout un système d’ouverture qui va se mettre en place dans la communauté éducative.

    « On ne peut pas imaginer un instant que les personnels administratifs soient en dehors de la société numérique parce qu’on est à l’école ».

    Il s’agit bien de faire quelque chose de nouveau qui est rendu possible, d’après Jean-Marc Monteil, « car ça n’a pas encore été disciplinarisé »

    « Si nous étions dans une discipline, nous aurions la protection de la discipline ».
    Au contraire, le numérique va favoriser la transversalité et toutes les disciplines et activités sont concernées.

    La Mission Monteil tente de mettre en avant ces valeurs nouvelles et de formaliser ces « concepts » au travers des Appels à Projets qui ont été lancés.

    Aux remarques fréquentes des enseignants au sujet du numérique comme l’absence de formation aux outils, le temps et l’investissement que le numérique demandent ou encore la difficulté technologique à s’approprier les outils, Jean-Marc Monteil apporte quelques éléments de réponse.

    Les questions que tout enseignant se pose aujourd’hui sont : « comment vais-je faire pour réduire l’échec scolaire et pour que mes élèves réussissent ? Comment vais-je faire pour que le potentiel de chacun soit au meilleur niveau ? Et comment vais-je faire cela dans un univers collectif ? »

    Le numérique peut, peut-être, aider l’enseignant à répondre à ces questions. Seulement, la dimension technique entre en ligne de compte. Il n’est pas demandé aux enseignants d’être des ingénieurs en informatique et Jean-Marc Monteil proposerait la création d’équipes techniques afin « qu’elles puissent mettre en place physiquement ce que le professeur a pensé conceptuellement pour faire son enseignement ».
    Il ajoute que, sans le numérique, l’enseignant était déjà dans « l’obligation de penser ses leçons, aux tâches qu’il allait proposer, à la perspective évaluative qu’il allait mettre en place et aux objectifs qu’il voulait atteindre avec telle ou telle séquence ».

    Ce montage intellectuel va rester ; il y a juste une autre dimension, de préparation technique, à intégrer.

    Cette préparation technique peut s’organiser au sein des établissements avec des équipes mobiles et je ne pense pas que cela soit impossible.

    En outre, la collaboration et les échanges qui vont se mettre en place devraient aussi aider à la mise en place de ces nouveaux usages.

    « L’enseignement d’aujourd’hui est un laboratoire auquel on a donné de nouveaux instruments qu’il faut s’approprier » ; dans les termes énoncés ci-dessus, avec une organisation institutionnelle, cela ne paraît pas insurmontable à Jean-Marc Monteil.
    Il ajouterait même que le numérique pourrait être un moyen de remotiver les troupes, « car certains profs s’ennuient et les jeunes profs ont envie ».

    « La Classe est un univers un peu fermé et la salle des profs n’est pas un extraordinaire lieu de débat ; ce qui est intéressant avec le numérique, c’est de passer d’une pratique de l’enseignement plutôt solitaire à une pratique collective et s’installer dans un monde d’échanges y compris d’échanges numériques car les réseaux sont là pour ça », conclut Jean-Marc Monteil.

    Un grand merci à Jean-Marc Monteil pour sa disponibilité.
    Sa franchise et ses convictions nous ont fait rêver au monde de l’Ecole de demain (c’est à dire pas dans 10 ans, vous l’aurez compris si vous avez suivi ces cinq épisodes…), avec le numérique en toile de fond, celui qui inonde notre société et notre vie quotidienne.

    Episode 1 : Mission Monteil : évaluer et irriguer les pratiques numériques dans l’Ecole
    Episode 2 : Numérique à l’Ecole : une approche sociétale
    Episode 3 : L’enseignant d’aujourd’hui au coeur du dispositif numérique sociétal
    Episode 4 : Avec le numérique, on répond (enfin) aux intelligences multiples !

     

     

  • Colloque Scientifique Ludovia : l’appel à communications est lancé !

    Colloque Scientifique Ludovia : l’appel à communications est lancé !

    [callout]Après les problématiques de l’immersion (2006), de la convivialité (2007), du « faire soi-même » (2008), « espace(s) et mémoire(s) » (2009), « interactivité et interactions » (2010), de la mobilité (2011), du plaisir (2012), de l’imaginaire (2013), de création et de consommation (2014), des appropriations et détournements (2015) nous proposons pour l’édition 2016 le thème :[/callout]

    Formes d’attention, formes de présence, engagement

    Attention, présence et engagement sont au cœur des débats concernant les problématiques de création et d’usage des objets numériques. La multiplication des sollicitations proposées par le monde numérique, ses dispositifs (ordinateurs, tablettes, smartphones, objets connectés) et ses applications mettent à mal l’attention profonde requise par les anciens médias (livre, cinéma).
    A celle-ci se substitue une « hyper attention »[1] faite de dissémination entre des tâches et flux d’information multiples. Cette nouvelle condition met en lumière une nouvelle forme de ressource, « l’économie de l’attention » et encourage à aller vers une « écologie de l’attention »[2].

    La question de la présence à distance initiée par les nouveaux outils de communication numériques a été développée par Jean-Louis Weissberg[3] à une époque où ces technologies étaient balbutiantes. Aujourd’hui, à l’heure de la connexion permanente, l’usage de ces outils devient banal et quotidien. Il devient nécessaire d’actualiser les réflexions de Weissberg en examinant comment cette présence à distance agit sur les formes attentionnelles et modifie notre perception de l’espace et du temps.

    La notion d’engagement enfin complète les précédentes car les objets numériques ne se contentent pas de solliciter notre attention par des outils de communication à distance, ils nous enjoignent aussi à passer à l’action par l’interactivité et l’immersion qu’ils suscitent.

    La théorie de l’engagement[4] a étudié depuis les années 1960 comment nos comportements peuvent être influencés par diverses procédures. Certains outils numériques semblent être naturellement propices à susciter l’engagement, voire à devenir addictifs ou à susciter une « expérience optimale » ou « flow »[5].

    Attention, présence et engagement sont donc trois concepts complémentaires dans ce qui peut caractériser nos interactions à l’ère numérique, que ce soit dans nos relations aux machines ou dans nos relations interpersonnelles.

    Ils suscitent l’intérêt des concepteurs et fabricants qui cherchent à les maîtriser et à les rendre opératoires. Chez les usagers ils suscitent aussi tantôt l’inquiétude avec la confrontation à de nouveaux paradigmes relationnels dans lesquels les modalités traditionnelles peuvent se perdre, tantôt l’enthousiasme de relations plus immédiates et ubiquitaires.

    Nous souhaitons que les communicants puissent décliner leurs réflexions en les confrontant aux multiples applications du monde numérique et notamment aux thèmes suivants, sans que cette liste soit exhaustive :

    • Le monde éducatif est très directement confronté aux modifications des attitudes attentionnelles. Comment obtenir un engagement des apprenants dispersés par les sollicitations multiples du numérique ? Quelles sont les nouvelles formes de présence et d’attention en classe, dans un contexte d’écrans connectés (tablettes, dans le primaire et le secondaire, d’ordinateurs personnels et téléphones portables dans le secondaire et à l’université) ? Peut-on tirer un parti pédagogique de ces nouvelles formes de présence ?En ouvrant la réflexion à l’éducation informelle (animation péri-scolaire, de vacances et de loisirs), quelles modifications entrainent la présence accrue des dispositifs numériques portables (téléphones, tablettes, objets connectés) ? Comment cette présence peut-elle être prise en compte ?Le monde éducatif est aussi confronté à la mise en place d’applications numériques : ENT, MOOC… qui permettent un apprentissage en autonomie. D’autres outils permettent des usages sociaux, tels que Tweeter ou Skype utilisés en classe. Comment ces outils permettent-ils la focalisation de l’attention et la mobilisation des apprenants ?

     

    • Les jeux vidéo sont réputés captiver l’attention voire même générer de l’addiction. Ils se pratiquent de plus en plus en réseau, devenant un moyen important de sociabilisation des jeunes. Comment arrivent-ils à favoriser cet engagement ? Cet engagement est-il aussi universel qu’on le prétend ? Quelles en sont les caractéristiques ? Quelles formes de présence caractérisent le joueur en action ? Avec les serious games et la gamification, l’utilisation des mécanismes de jeux s’étend à des domaines ne relevant plus du divertissement. Cette tendance est-elle un bon moyen pour favoriser l’engagement ? Est-elle un effet de mode ou une tendance de fond ? Peut-on commencer à mesurer les résultats de cette tendance ?

     

    • Internet et les réseaux sociaux sont les coupables désignés le plus souvent dans la dispersion attentionnelle : informations fragmentées, lapidaires, ouverture de fenêtres multiples… Comment caractériser l’apport cognitif de ces outils ? Conduisent-ils réellement vers une modification de nos fonctions cognitives ?La question de l’engagement est particulièrement mobilisée avec le développement du commerce en ligne et les méthodes d’engagement sont un axe de réflexion important des ergonomes et designers. Comment ces réflexions influencent-elles la conception de nos interfaces et les usages que nous développons ?

     

    • La consommation culturelle et artistique pose traditionnellement pour condition première de l’expérience esthétique l’attention contemplative. Au sein des musées s’introduisent de nouveaux dispositifs multimédiatiques qui tentent de renouveler l’expérience esthétique en multipliant les flux informationnels.Ces innovations préfigurent-elles d’une profonde modification de l’expérience esthétique qui serait basée sur l’interactivité ? Est-on en face d’une facilitation de l’accès à l’œuvre ou d’un brouillage ? Les dispositifs de l’art numérique visent à proposer des expériences immersives qui paraissent briser la distance traditionnelle à l’œuvre. Ces propositions parviennent-elles réellement à favoriser de nouvelles formes d’engagement ?

    Ces pistes ne sont pas limitatives et toutes les ouvertures permettant d’éclairer notre problématique dans l’esprit pluridisciplinaire qui est le nôtre seront les bienvenues.

    [1] Hayles Katherine (2007), Hyper and Deep Attention : the Generational Divide in Cognitive Modes, Profession, p. 187-199.
    [2] Citton Yves (2014). Pour une écologie de l’attention. Seuil.
    [3] Weissberg Jean-Louis (1999). Présence à distance. Déplacements virtuels et réseaux numériques; Pourquoi nous ne croyons plus à la télévision.l’Harmattan. Téléchargé sur le web à http://hypermedia. univparis8. fr/Weissberg/presence/presence.htm.
    [4] Joule Robert Vincent & Beauvois, Jean-Léon (1989). Une théorie psychosociale: la théorie de l’engagement. Perspectives commerciales. Recherche et Applications en marketing, 4(1), p. 79-90.

    [5] Csikszentmilhalyi Mihaly (1990), Vivre. La psychologie du bonheur, Robert Laffont.

    Le Colloque Scientifique Ludovia a lieu au sein de l’Université d’été Ludovia qui se tiendra à Ax-les-thermes du 24 au 26 août 2016. Plus d’informations sur cet évènement sur le site www.ludovia.org/2016 (en ligne très prochainement).

    Voir le site de l’édition 2015 Ludovia 2015

     

  • A quand l’appart 2.0 pour les enseignants ?

    A quand l’appart 2.0 pour les enseignants ?

    Il aborde des contraintes sociales car, considérant les contraintes matérielles et d’espace que nous avons découvertes dans le premier épisode et le 2ème épisode, il ne semble pas évident de toujours pouvoir y faire face, surtout en contexte urbain où la pression immobilière est forte.

    Autrement dit, l’enseignant ne pourra pas toujours disposé d’une pièce bien à lui pour pouvoir travailler dans des conditions optimales du fait du coût élevé pour quelques mètres carré supplémentaires.
    « Il va donc falloir adapter des lieux dont la vocation première est de dormir ou faire la cuisine ou se retrouver en famille et qui ne sont pas destinés au travail ».

    Jean-Paul Moiraud va plus loin dans sa réflexion en demandant aux enseignants de son réseau de lui envoyer des photos de leurs espaces de travail à leur domicile (voir aussi à ce sujet moiraudjp.wordpress.com) et il constate :

    « C’est une débauche de câbles, de multiprises et de prise, les bureaux sont faits de bric et de broc, c’est carrément dangereux ! » et il ajoute, toujours avec une pointe d’humour : « il doit y avoir un dieu du numérique pour que les appartements ne flambent pas du fait d’une surtension ».

    C’est donc une réflexion complexe qu’il est nécessaire d’avoir, mais pas seulement auprès des enseignants.

    Pour Jean-Paul Moiraud, elle engage aussi les collectivités locales mais aussi les architectes, « qui ne sont jamais présents dans les colloques », souligne t-il, « afin de penser des appartements “2.0“ qui soient adaptés à la société 2.0, ce qui , globalement, n’est pas le cas ».

    Cette dernière réflexion achève la série « Domicile & numérique, un espace de complexité pour les enseignants » par Jean-Paul Moiraud.

     

  • Des classes selon la philosophie éducative iClasse

    Des classes selon la philosophie éducative iClasse

    Aujourd’hui il pleut des cordes. Je traverse la moitié de la ville, me tape une ligne entière de métro et deux autobus que j’attends au moins dix minutes chacun, à l‘aller. Et pourtant je suis d’excellente humeur. Mon coeur sourit, mes yeux brillent de joie, je suis détendue et heureuse.

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    J’ai eu le bonheur, la bonne fortune de visiter les classes de François Bourdon et de Pierre Poulin à l’École Wilfrid Bastien de Saint-Léonard, un quartier de Montréal et ce fut un moment de sérénité malgré le brouhaha des activités des écoliers.

    Dans cette classe où tous les écoliers sont affairés, un charmant jeune homme se présente à moi : « Bonjour, je suis le président de cette classe, qui êtes-vous me demande-t-il très poliment » Puis au tour du « ministre des communications » de m’approcher pour m’offrir de répondre à mes questions. Et le « directeur » de la cantine m’offre gentiment une bouteille d’eau. Je me sens bienvenue chez eux. Car je suis chez eux, ce local est le leur. Ils l’habitent et y vivent. Ils ne sont pas les petits robots bien disciplinés formés pour l’ère industrielle.

    Ils sont des enfants de l’ère du numérique qui s’initient à naviguer, à s’approprier à leur avantage toute cette technologie avec laquelle ils vivent au quotidien.

    NinonLouise_iclasse1_161215Bienvenue dans une iClasse.

    L’école Wilfrid-Bastien est une école ordinaire, d’un quartier ordinaire de Montréal.
    Les classes de François et de Pierre sont situées de part et d’autre d‘un couloir du deuxième étage, entourées de classes plus ou moins classiques. Mais je me doute qu’un peu de l’esprit iClasse traverse parfois les murs. . .

    Ce à quoi travaillent François et Pierre depuis plus de dix ans, c’est repenser l’école, un jour à la fois, un trimestre à la fois, une année à la fois.

    Tout a commencé lorsqu’on a confié à l’un puis plus tard à l’autre, une de ces classes intenables dont personne ne veut. De ces élèves qui se présentent à l’école avec autre chose en tête que d’étudier : former des groupes de copains (des gangs), jouer au petit caïd, être insolent, détruire les biens publics et s’amuser à enquiquiner cet adulte qu’ils jugent insignifiant et qui les ennuie avec ces langues inutilement tarabiscotées, ces alignements de chiffres sans aucun sens, tout un tas de savoirs inutiles.

    Mais nos hommes étaient têtus, se souvenaient avoir été des écoliers que l’école ennuyait, avaient un esprit créatif et surtout faisaient face à un choix de vie : changer leur façon d’enseigner ou changer de profession, car la méthode traditionnelle où tous les écoliers doivent terminer ensembles la page 7 du cahier d’exercice avant la fin de la journée ne fonctionnait définitivement pas auprès des élèves dont ils avaient la charge.

    NinonLouise_iclasse2_161215Pierre décide donc, dans le but de donner davantage de leadership aux élèves, d’initier un projet de radio scolaire, qui a d’ailleurs été présenté en Belgique, mais qui, à sa grande déception ne pouvait pas être entendu à l’intérieur même des écoles de la CSPI (Commission scolaire de la Pointe-de-l’île) et ailleurs au Québec faute de moyens technologiques adéquats dans les laboratoires d’informatique.

    Les débuts de cette métamorphose pédagogique qu’est iClasse furent lents et pas toujours évidents. Pierre est partiellement libéré de sa tâche d’enseignement et s’inscrit au doctorat pour étudier plus profondément le domaine de l’éducation. François, alors designer multimédia, réoriente sa carrière et poursuit une formation universitaire en enseignement. Lors de son dernier stage on lui confie une classe indisciplinée dont il était le huitième enseignant de l’année. Il a alors appliqué ses connaissances technologiques pour réengager et motiver ces écoliers découragés. Pierre et François se rencontrent plus tard à l’école Wilfrid-Bastien dont la direction (M. Pierre BOIVIN, M. Marc-André CHABOT et maintenant Mme Isabelle MASSÉ) appuie sans relâche leurs initiatives les plus folles. Pierre et François forment désormais équipe, fondant leurs intérêts et spécialités.

    iClasse casse le moule et favorise l’équité des chances bien plus que l’égalité.

    L’initiation à la robotique, où les élèves apprennent un peu le langage mais dont l’accent est mis sur la logique derrière la programmation, est un exemple de ce principe. Certains élèves sont meilleurs pour l’ingénierie du robot, d’autres l’ingénierie de programmation. Celui qui programme se demande combien de tours doit faire la roue du robot pour parcourir une distance précise.
    Celui qui construit le robot se demande quelle roue il doit choisir pour être le plus efficace. Les deux élèves travaillent les circonférences, distances, nombres de tours, etc. mais d’une façon différente selon leur perspective, leurs intérêts.

    NinonLouise_iclasse3_161215L’élève qui a fabriqué le petit robot n’a pas moins travaillé, n’a pas moins appris que celui qui programme le code.

    L’activité utilise les forces de chacun. On fonctionnera de cette façon pour de nombreuses activités, préférant voir l’élève utiliser ses forces plutôt que d’évaluer ses faiblesses.

    N’est-ce pas ainsi que fonctionne la vraie vie ? Un bon gestionnaire n’utilise-t-il pas les forces particulières de chacun de ses employés ?

    La technologie n’est que le moyen utilisé pour rejoindre les élèves sur leur terrain. On utilise ordinateurs, portables, tablettes, téléphones, enregistreurs et parfois ce sont les élèves eux-même qui proposent d’utiliser l’un ou l’autre des logiciels ou applications. Grâce aux technologies on sort du manuel scolaire, on s’évade hors des murs de l’école pour explorer le réel et se l’approprier. Par exemple, on fait la chasse photographique aux angles pour les étudier en mathématique. Il est surprenant de voir l’élève que cette étude ennuierait s’amuser à photographier des objets les plus biscornus.

    Avec iClasse, les élèves participent activement à leur éducation. On les initie à la résolution de problèmes concrets où il acquièrent compétences et connaissances.

    Et les problèmes de discipline sont quasiment inexistants, les élèves sont trop occupés à leurs études et travaux.

    NinonLouise_iclasse4_161215iClasse ne veut plus que les élèves soient résignés à apprendre ce qu’ils ont à apprendre passivement et demeurent persuadés qu’ils ne peuvent pas réussir. Par exemple, de nombreux exercices de rappels d’information précèdent toujours les tests, ce qui accroît les chances de réussite. Les élèves de François et Pierre étudient le même programme que les autres écoliers québécois. Ils réussissent très bien les examens du ministère de l’Éducation et surtout, sont rarement absents de l’école !
    Ils aiment aller en cette classe où leur présence importe, où leur esprit s’ouvre aux réalités contemporaines, où ils sont détendus et heureux.

    Si l’école veut garder sa place, continuer à éveiller tous les écoliers aux merveilles de la connaissance, il faut repenser la pédagogie et l’usage du numérique est essentiel, selon Pierre et François car il faut tenir compte des réalités de 2015 et 2016. iClasse n’est pas une structure rigide, c’est une philosophie et un processus qui évolue avec les expériences de travail du participant et les technologies disponibles sur place.

    source des photos du texte : iClasse

    Pour en savoir plus :

    http://iclasse.com/
    https://www.youtube.com/watch?v=Af3LNjj7URc
    https://www.youtube.com/watch?v=QrSo_18JTQw
    https://www.facebook.com/iclasseworld

    http://www.ppoulin.com/
    http://www.fbourdon.com/

    http://www.wilfridbastien.com/

    NinonLouise_iclasseHP_161215

    A suivre prochainement, l’épisode 2 : La formation iClasse pour les collègues enseignants

    Très bonnes fêtes de fin d’année à tous les lecteurs de ludomag.com de la part de Ninon Louise !

  • Parler pour partager, parler pour exister. Retours d’expériences en premier degré

    Parler pour partager, parler pour exister. Retours d’expériences en premier degré

    CatherineLapointeHP_161215

    Il y a environ 8 ans, j’ai créé une petite radio en différée avec mes petits de 1re année (6-7 ans). Et quand je regarde les photos, cette radio est restée presque la même : un vieux poste d’ordi, deux casques d’écoute avec micro, le logiciel libre Audacity* et notre site web de classe pour déposer nos capsules.
    L’avantage de ce logiciel réside essentiellement dans la possibilité de faire du montage : enlever les blancs, les erreurs, etc.

    Le but premier de cette radio : mettre en lumière chaque enfant, même les enfants allophones, les élèves moins à l’aise dans l’expressif, les plus timides aussi. Seul ou en petit groupe, les élèves réticents à parler devant la classe se sentent dans une zone de confiance grâce à la dynamique communicationnelle qui est différente. Le simple fait de leur tendre le micro et de leur dire « Tiens, tu as la parole. Tu as quelque chose d’intéressant à dire. Nous t’écoutons. », ça donne du pouvoir !
    Et pour certains, ça donne des ailes.

    CatherineLapointe2_161215J’ai retrouvé une photo de deux de mes élèves qui enregistrent une émission guidée par moi, pas à pas en 2008 **.

    Cette démarche, en plus d’être prenante, exige une gestion de classe qui peut créer des insatisfactions. Depuis l’an passé, j’utilise des élèves mentors ou experts qui viennent guider mes élèves pour la première émission de l’année.

    Ensuite, mes élèves peuvent s’entraider comme à la manière d’une chaine de dominos. Souvent, je n’interviens pas du tout lors de l’enregistrement.

    Mes élèves développent alors leur autonomie en plus de créer chez eux un fort sentiment de liberté et de confiance.

    CatherineLapointe3_161215De mon côté, je peux continuer d’accompagner mon groupe sans être contrainte à rester avec les deux élèves qui enregistrent. De façon concrète, je les laisse prendre l’initiative de choisir un sujet qui les anime, des co-animateurs aussi.

    La seule tâche que je me garde, c’est d’enregistrer la séquence en .mp3 et la déposer sur mon site de classe. Les émissions de l’an passé ont été enregistrées sans mon aide, seulement celle des pairs.

    Les impacts sont réels.

    Les élèves reçoivent une rétroaction directe en s’entendant dans le casque d’écoute. Ils ont aussi des réactions des pairs et de l’auditoire plus large comme les parents, les enseignants et les classes qui nous suivent sur Twitter. L’auditoire réel permet aux élèves de développer de véritables compétences d’écoute, de communication, de synthèse, de recherche et bien de la valorisation dans leur milieu scolaire et ailleurs ; parce que l’important, ne l’oublions pas, c’est de diffuser largement les petites radios pour avoir des auditeurs variés et motivés qui vont faire des rétroactions positives aux élèves.

    Voilà pourquoi la motivation et l’engagement des élèves est palpable. La radio a cet effet sur plusieurs enfants.

    J’ai même utilisé la radio pour permettre à deux élèves trop anxieux de parler devant la classe de communiquer autrement ce qu’ils voulaient.

    Cette flexibilité donne l’occasion tout de même de les entendre s’exprimer. Et pas à pas, ils prennent confiance, sortent de leur cocon et prennent leur envol vers une expression qui leur permet de partager et d’exister.

    Un oeil sur les capsules radio de la classe de Catherine Lapointe : recit.csdecou.qc.ca/classeweb

    CatherineLapointe1_161215Plus d’infos sur Catherine Lapointe, enseignante en 2e année :
    École Coeur-Vaillant-Campanile
    3645, Chemin Sainte-Foy
    Québec, Qc G1X 1T1
    http://recit.csdecou.qc.ca/classeweb/catherinelapointe/
    @catlap78 (compte professionnel)

    @elevesCVC2 (compte de classe)

    *Nous aurions pu utiliser Souncloud également si nous n’avions pas eu de plateforme web pour déposer nos émissions
    **Je partage avec vous la genèse du projet avec AQUOPS09. J’avais présenté ce projet à l’AQUOPS à l’époque.

  • La classe à l’heure du numérique : vers de nouvelles postures d’enseignement ?

    La classe à l’heure du numérique : vers de nouvelles postures d’enseignement ?

    Grâce au numérique, nous avons de nouvelles possibilités d’enseignement ; pour autant, le numérique ne vient pas remplacer le présentiel et l’enseignant.

    Pour Vanessa Lalo, le numérique vient accompagner les apprentissages et « favoriser la prise en compte des intelligences multiples ».

    Le numérique permet de développer et mettre en valeur les intelligences multiples.

    L’erreur serait de se centrer sur tel ou tel usage ou sur tel ou tel outil numérique, ce qui peut s’avérer un frein dans la « numérisation de l’école lorsqu’on veut mettre du numérique à tout prix ».

    L’arrivée du numérique dans la classe pose davantage la question sur ce que sont les valeurs fondamentales de la transmission des savoirs et de la pédagogie de l’enseignant.

    Le numérique ouvre de nouvelles opportunités à chaque apprenant « qui va pouvoir trouver, avec le numérique, les réponses qui lui sont adaptées ».
    En effet, Vanessa Lalo avance l’idée que chaque jeune possède des modalités d’apprentissage différentes et donc, avec le numérique, « on va pouvoir utiliser plutôt les fonctions rythmiques, spatiales, verbales ou encore collectives ».

    « Ce qui est important, c’est de se dire qu’aujourd’hui, la transmission a changé ».

    L’inévitable changement de posture de l’enseignant : un effet induit par le numérique.

    Les jeunes et moins jeunes échangent de manière horizontale ; c’est ce qu’on on peut constater sur des plateformes comme, par exemple, Wikipédia où on prend de l’information mais où on peut aussi en déposer.

    « Le côté magistral et vertical est un peu révolu ». Rester dans cette posture et ne rien changer pourrait clairement avoir des effets négatifs sur les enseignants qui verraient leur public et donc les élèves, se désintéresser et décrocher.

    Laisser plus de liberté aux élèves tout en les guidant (relire à ce sujet, l’épisode 1 « Jeunesse interconnectée : communiquent-ils vraiment et pour quoi faire ?« ) serait une des clés de la réussite de l’intégration du numérique en classe sans forcément accueillir tout un arsenal d’outils.

    « Le fait de laisser des élèves expérimenter des situations grâce à de la simulation, les laisser collaborer entre eux ou s’entraider via les réseaux sociaux », autrement dit, utiliser des outils de leur quotidien favoriserait les apprentissages et seraient des facteurs de réussite.

    L’espace-temps de la classe va subir des changements au même titre que le numérique modifie notre perception de l’espace-temps : des temps courts, des temps longs adaptés à nos usages actuels et des espaces modifiables, modulables, proposant plusieurs lieux en un espace de classe, contribuant et cadrant tant l’individualité que le collectif (collaboration, temps d’échanges et de partage, temps de recherche ou de réflexion personnel).

    Être centré sur sa pédagogie, avec ou sans numérique.

    Pour Vanessa Lalo, « le numérique n’aidera pas un enseignant à être un meilleur enseignant si il n’est pas centré sur sa pédagogie et sur ses messages ».

  • Enseignant et numérique : vers une professionnalisation de son espace privé?

    Enseignant et numérique : vers une professionnalisation de son espace privé?

    [callout]Dans ce deuxième épisode, il se demande dans quelles mesures l’enseignant pourra t-il trouver un environnement adapté pour travailler avec le numérique : à son domicile ou ailleurs ?[/callout]

    « Nous sommes bien entrés dans cette aire de la complexité ». C’est ce que nous avons vu dans le premier épisode en détaillant les contraintes matérielles qui peuvent se poser à l’enseignant qui désire travailler chez lui.
    D’autre part, il faut également réfléchir à l’espace.

    L’espace de travail : se ménager une place à la maison ?

    « Travailler se fait dans un laps de temps entre 08h et 23h ; à certains moments, il n’y aura personne autour de vous et à d’autres, il peut y avoir des nuisances sonores ».
    D’autres personnes du foyer peuvent être présentes, des voisins bruyants, ou d’autres nuisances peuvent apparaître alors même que l’enseignant décide d’enregistrer un podcast, par exemple.

    Professionnaliser son espace, cela signifie aussi de devoir réfléchir à la « décoration » de cet espace.

    « Dans une maison, on peut vouloir faire sécher du linge ; dans le cas d’une visioconférence, la vue sur des sous-vêtements qui sèchent ou un jean qui pendouille n’est pas appropriée », souligne Jean-Paul Moiraud avec une touche d’humour.

    Des détails qui font sourire en effet mais qui sont des situations de la vie de tous les jours auxquelles les enseignants peuvent être confrontés lorsqu’ils envisagent de travailler avec le numérique.

    « On est dans une professionnalisation par intermittence de son espace privé ».

    L’enseignant peut tout aussi décider de faire un cours « hors la classe » ; « être en ligne avec ses étudiants est un réel travail de l’enseignant. Or, l’enseignant est en dehors du service sur site ».
    Jean-Paul Moiraud tient à attirer notre attention sur le côté caduque des statuts du travail de l’enseignant qui ne prévoient pas le travail hors la classe si ce n’est la correction et la préparation des cours.

    Vers une mutation du statut du travail des enseignants avec le numérique ?

    D’après Jean-Paul Moiraud, cela semble inévitable mais cela doit venir d’une décision politique.
    « Si nous ne sommes pas capables de le faire, cela signifie que tout ce temps de travail est forcément un temps qui est non payé ; c’est un temps “gris“ ».

    Cette vision ne lui semble pas avant-gardiste « puisqu’aujourd’hui, le e-learning se développe et que la formation continue se fait à la maison ».

    Donc ce qui peut paraître comme la conquête ultime de la liberté, travailler chez soi, peut s’assimiler à une servitude volontaire.

    Le modèle doit-il tendre vers un travail au domicile ou peut-on envisager d’autres solutions ?
    C’est ce que nous verrons dans l’épisode 3.

  • Inversons la classe ! Repenser l’enseignement à tout niveau

    Inversons la classe ! Repenser l’enseignement à tout niveau

    Inspirée par cette expérience Outre-Atlantique, elle décide à son retour en France en 2013, d’explorer le terrain des usages en classe ; au départ sous forme d’Amicale, elle crée en 2014 l’association « Inversons la classe ! ».

    Au démarrage, elle répertorie les enseignants qui utilisent la classe inversée et crée une documentation sous forme d’entretiens « pour les faire parler de leur pratique et mettre ses entretiens à disposition sur un site internet » . Puis des discussions sur Twitter, des « Twittchats » se sont mises en place deux fois par mois.

    Récemment, en juillet 2015, a eu lieu le CLIC 2015 au lycée Montaigne à Paris « où nous avons réuni environ cinquante intervenants pour partager, échanger, mutualiser et informer sur la classe inversée et toutes ses variétés ».

    La classe inversée : bien plus qu’une simple vidéo en ligne…

    « Au départ, la classe inversée m’intéressait pour mes propres pratiques mais je me suis vite rendue compte que cela avait un potentiel beaucoup plus large ».

    Héloïse Dufour est persuadée que la classe inversée est un excellent moyen de mettre en œuvre une pédagogie active. La classe inversée ouvre beaucoup de portes comme « les questions d’évaluation, les questions du travail de groupe, d’activité des élèves ou encore de différenciation ».

    Le concept de la classe inversée, c’est vraiment dégager du temps de classe pour passer plus de temps en activité aux côtés des élèves selon leurs besoins en externalisant les tâches cognitives les plus simples.

    Autour de ce concept, Héloïse Dufour précise qu’il y a énormément de possibilités de mise en œuvre.
    Souvent caricaturée par une image d’un ensemble de capsules vidéo qui remplaceraient le prof, Héloïse Dufour préfère l’image du « côte à côte » qui remplace le « face à face ».

    Il n’y a pas non plus de niveaux ou de disciplines à privilégier pour la classe inversée ; « on trouve des classes inversées du primaire au supérieur voir en formation professionnelle ».
    Partant du principe que le concept est très simple et très flexible et qui « rejoint des questionnements anciens comme ceux de la pédagogie active », l’appropriation est aussi rapide.

    Aujourd’hui, Héloïse Dufour considère que le phénomène est en phase « d’explosion » car de nombreux enseignants, toutes disciplines et tout niveau confondus, s’y sont intéressés et « nous avons vraiment des pionniers qui ont défriché le terrain et qui se sont appropriés des choses qui se faisaient à l’étranger ; nous sommes maintenant au stade de l’essaimage ».

    Pour preuve, par exemple, les premières formations à la classe inversée arrivent dans les plans de formation académiques.

    Héloïse Dufour n’est pas surprise de l’engouement que connaît la classe inversée car elle répond tout simplement à la question que se pose tout enseignant : « comment est ce que je peux m’occuper de mes élèves de manière plus individuelle ? ».

    La classe inversée n’est pas la seule réponse mais « c’est une réponse atteignable ».

    Après avoir réuni un large public lors de la CLIC 2015 en juillet dernier,

    l’association va plus loin en proposant la semaine de la classe inversée du 25 au 29 janvier, « CLISE 2016 ».

    L’idée est de demander aux enseignants qui le souhaitent, en accord avec leurs chefs d’établissement, d’ouvrir leur classe inversée « afin de venir voir concrètement ce que ça donne sur le terrain ».
    Une carte géographique sera disponible mi-décembre sur le site laclasseinversee.com pour que vous puissiez localiser ce qui aura lieu dans votre académie.

    Plus d’infos :
    http://www.laclasseinversee.com

  • Jeunesse interconnectée : communiquent-ils vraiment et pour quoi faire ?

    Jeunesse interconnectée : communiquent-ils vraiment et pour quoi faire ?

    Vanessa_portaitVanessa Lalo parle de cette jeunesse interconnectée dans ce monde connecté avec une question sous-jacente : existe t-il vraiment une communication pour autant ?

    Ce qui est certain, c’est que le numérique incite les jeunes à être créatifs ; une créativité et un rapport à l’information que les adultes se doivent d’accompagner et d’encourager si l’on veut que le numérique prenne tout son sens dans la société.

    Le « zapping » sur différents canaux d’information est-il facteur d’apprentissage ?

    « Les jeunes d’aujourd’hui, avec les outils numériques dans lesquels ils sont immergés, ont un rapport au monde qui est complètement différent ».

    Tout le monde communique avec les outils numériques voire « sur-communique », mais sous les différentes formes qui existent, cette communication n’est-elle pas superficielle et y a t-il vraiment un contenu de fond ?

    Ce qui est certain, c’est que les jeunes sont sur internet et « que nous ne savons pas toujours ce qu’ils font ».

    « Nous devons les écouter, observer vers quoi ils sont attirés et exploiter leurs codes ».

    Exploiter les codes de la jeunesse et mettre “à profit“ le numérique.

    Pour Vanessa Lalo, c’est de cette manière que nous réussirons à faire que le numérique devienne un outil « utile » et non un simple « passe-temps ».
    Pour leur apprendre à communiquer au travers des outils qui leur sont familiers, il faut juste les accompagner (l’accompagnement sera un thème abordé par Vanessa dans le 2ème épisode) et croire en leurs capacités.

    En effet, il émerge de nouvelles valeurs chez les jeunes comme la collaboration ; « ils collaborent très facilement au travers d’avatars par exemple, sans connaître qui se cachent derrière l’écran ». Le partage est un autre exemple qu’ils développent particulièrement lorsqu’ils jouent à plusieurs ; c’est aussi une des valeurs « avec laquelle on peut mutualiser des compétences ».

    Ouvrir l’esprit des jeunes au monde, engager leur esprit critique.

    « Si les adultes n’encadrent pas ces nouvelles pratiques et qu’on considère que le numérique est leur territoire et non celui de la société, les jeunes vont rester sur ce qu’ils connaissent ».
    Et c’est à ce moment-là que le danger émerge et que les interconnections restent vaines.

    La jeunesse a besoin d’un guide qui l’amène sur les chemins de la “rue numérique“ .

    Comment guider les jeunes et encourager leur créativité dans la « rue numérique » ?

    « Les jeunes consomment énormément de vidéo et d’internet » et dans ce domaine, ils sont vraiment créatifs.
    Vanessa Lalo dresse en effet le constat qu’il suffit d’observer les productions réalisées par les jeunes d’aujourd’hui « qui recréent, repartagent des informations et se saisissent du matériel qui est disponible » pour se rendre compte de cette créativité presque instinctive.

    Du photomontage au détournement d’images, les jeunes, sans s’en rendre compte, acquièrent énormément de compétences.

    « Ils aiment ça : prendre du matériel existant, s’en saisir et faire ce qu’ils ont envie avec, et qui n’est pas forcément l’usage classique », car les jeunes aiment créer et être porteurs de nouveaux mouvements.

    Communiquer et naviguer pour aller de découverte en découverte : une appétence confirmée.

    D’après Vanessa Lalo, les jeunes ont la curiosité et l’appétence qui leur donne le goût de la découverte et de la création.
    « Et si nous, en tant qu’adulte, nous les aidons à faire des choses intéressantes de ce qu’ils consomment, nous nous retrouverons dans une démarche un peu plus éducative et un peu plus pertinente vis à vis des contenus ».

    En effet, qui n’a pas jamais été victime sur internet du principe de sérendipité où « on va ouvrir un lien qui en entraine un autre » ?

    Le coup de pouce de l’adulte, du guide pour aider les jeunes à « trier ».

    Pour un jeune, il est difficile de faire le tri lui-même dans tous ces contenus, c’est pourquoi l’accompagnement de l’adulte est primordial.

    Il faut remettre des passages piétons et des ronds-points pour avoir une conduite responsable dans cette “rue numérique“ .

    C’est d’autant plus compliqué puisqu’il s’agit de mettre une « limite dans l’illimité » pour des jeunes et encore plus pour des adolescents « dont le principe même est d’enfreindre les cadres ».
    En fait, il faut remettre des repères de notre société dans cet univers du numérique.

    « Et remettre du bon sens et de la logique comme nous le faisons dans notre quotidien », conclut Vanessa Lalo.