Catégorie : A LA UNE

  • Créer, produire et communiquer tout simplement avec le numérique en maternelle

    Créer, produire et communiquer tout simplement avec le numérique en maternelle

    Véronique est passée par plusieurs étapes (de une seule tablette au départ) avant d’avoir sa tablette personnelle dans son cartable et cinq tablettes iPad2 et iPad3 à disposition pour sa classe.

    Actuellement à l’école rue d’Orsel du 18ème arrondissement de Paris, elle enseigne aux petites sections de maternelle, de manière tout à fait normale, comme elle s’en défend, sauf qu’elle y ajoute la petite « touche » numérique qui rend tellement de services, notamment quand il s’agit de partager des moments sympathiques avec les parents pour leur rendre compte des inventions et progrès de leurs jeunes bambins.
    Et dieu sait qu’on a besoin de savoir quand on est parent d’un enfant de 3 ans !

    Il peut y avoir des jours où les tablettes restent dans le placard car on en a pas besoin ; et si on les sort, ce sera vraiment au fils des besoins de la classe.

    Certains enfants n’ont pas trois ans à leur entrée en septembre donc apprendre les règles de la classe, apprendre à se séparer de sa famille sont des exemples de priorités données en septembre, comme l’explique Véronique Favre.
    « Et puis, petit à petit, d’une application avec une grenouille, d’une application avec des lettres, d’une application en numération, etc », les élèves vont se faire à la présence de la tablette en classe de manière naturelle.

    IMG_2548L’idée aussi, c’est de pouvoir laisser des traces, comme exemple les faire s’enregistrer pour raconter une histoire sur un dessin animé qu’ils ont vu au cinéma ou encore les filmer lors d’une séance de motricité pour qu’ils se voient.
    « Toute occasion est bonne », souligne Véronique.

    Et le gros avantage des tablettes est qu’elles sont mobiles car « à contrario d’un ordinateur qui serait posé sur une table où les enfants s’y relaient, la tablette, elle, se déplace ; selon le lieu où elle va être, ce sont les enfants qui s’organisent autour ».

    Véronique a également créé un blog qu’elle alimente elle-même et sur lequel elle ne fait pas participer les enfants ; d’une part, parce qu’elle n’a pas d’ordinateur et de connexion internet dans sa classe et d’autre part parce que les enfants sont un peu petits.

    Le blog, c’est vraiment pour montrer aux parents ce qu’on fait avec le numérique, pour le désacraliser en quelque sorte et de montrer que les enfants de 08h20 à 16h30 ne sont pas le nez sur un écran, précise t-elle.

    Véronique est une passionnée du numérique et des arts visuels ; elle prend donc plaisir à intégrer le numérique dans son enseignement. « C’est passionnant car les développeurs avec qui je peux être en contact sortent toujours des applications et c’est à nous de faire le tri ».

    « J’aime le numérique en classe car cela me permet de faire des choses que je ne faisais pas avant ; j’aurais pu m’en lasser ? Ben non, pas encore, car je découvre encore des choses », conclut-elle.

     

    Source photos : Véronique Favre

  • « Dans le monde numérique, il n’y a plus de hiérarchie ». Point de vue et dernier épisode par François Taddéi

    « Dans le monde numérique, il n’y a plus de hiérarchie ». Point de vue et dernier épisode par François Taddéi

    La Recherche française a un problème structurel lié au cloisonnement des disciplines.

    Le numérique, qui fait émerger des nouveaux sujets, confronte le monde de la Recherche à la difficulté d’appréhender de nouveaux questionnements.

    « Aux Etats-Unis, si des jeunes chercheurs veulent s’emparer des nouvelles questions qui émergent dans la société, le monde de la Recherche leur donne la possibilité de le faire ».

    Pour François Taddéi, il manque un degré de liberté à donner aux chercheurs qui pourraient puiser dans plusieurs disciplines, à la fois vers les sciences dites molles que vers les sciences dures ou les sciences biologiques etc, pour construire leur projet.

    Il avoue qu’il y a une logique d’appel d’offres car l’Etat, les investissements d’avenir, identifient un certain nombre de grandes priorités de recherche, « mais, d’une part, si il n’y a pas de postes derrière et d’autre part, des formations pour que les chercheurs qui veulent aller vers ces questions puissent y aller, le financement par appel d’offres ne peut pas fonctionner ».

    « Aujourd’hui, il est très difficile pour un chercheur de prendre l’ensemble des cours, issu de disciplines différentes, dont il aurait pourtant besoin pour son projet de recherche ».

    D’après François Taddéi, ces jeunes chercheurs fuient à l’étranger où ils ont la possibilité de concrétiser leur projet et « c’est dommage car on perd une bonne partie de notre potentiel créatif ».

    Le système français, hérité de la révolution française, avec la création de grands ministères et d’une structure hiérarchique qui puissent s’implémenter dans la moindre institution, fonctionnait bien au 19ème siècle.

    Aujourd’hui, avoir dix niveaux hiérarchique entre le ministre de l’Education Nationale et l’enseignant pour ne pas parler de l’enfant, ça ne peut pas fonctionner.

    Car dans le monde numérique, il n’y a plus de hiérarchie ; la question qui se pose est donc celle de l’autorité : « sur quoi base t-on la nouvelle autorité » ? Et François Taddéi reprend une phrase de Michel Serres : « La vraie autorité, c’est celle qui fait grandir ».

    Il ajoute également qu’en plus de passer d’un système vertical à un système horizontal, il faudrait passer d’un système de contrôle à un système de confiance et donne l’exemple de la Finlande en matière d’éducation.

    C’est pourquoi François Taddéi rappelle qu’il n’utilise pas le terme de révolution car en France notamment, il est plutôt associer à « couper des têtes », mais plus d’évolution avec le numérique.

    « Nous ne sommes pas là pour couper des têtes ; le but est de permettre des évolutions et de permettre de co-construire ensemble quelque chose de différent ».

    Voir les deux précédents épisodes avec François Taddéi et Jacques-François Marchandise.

    A propos de la Chaire de recherche du collège des Bernardins

    Elle est consacrée pour la période 2015-2017 à une réflexion partagée associant des chercheurs des praticiens du Numérique d’une part et des philosophes, anthropologues, théologiens, sociologues, économistes, d’autre part.
    Cette recherche cartographie les principaux éléments de la culture numérique et surtout les principaux impacts sur l’Homme et la société et élabore un cadre de pensée qui permet de concevoir le développement des technologies numériques comme un progrès pour l’Homme et non comme un risque de négation de son humanité, un cadre permettant de faire naître un humanisme numérique.

    Plus d’infos sur la Chaire numérique :

    http://www.collegedesbernardins.fr/fr/recherche/chaire-des-bernardins/2015-2017-humain-au-defi-du-numerique.html

    Plus d’infos sur la journée d’étude du 18 février 2016 :

    http://www.collegedesbernardins.fr/fr/evenements-culture/conferences-et-debats/ou-en-est-l-humain-face-au-numerique.html

     

  • Création d’un magazine scolaire en ligne : un superbe outil d’apprentissage et d’intégration pour les élèves allophones

    Création d’un magazine scolaire en ligne : un superbe outil d’apprentissage et d’intégration pour les élèves allophones

    Les élèves étrangers ont besoin de beaucoup produire pour maîtriser la langue française.

    Matthieu Sanchez explique qu’il avait beaucoup de mal à trouver des sujets de production écrite dans lesquels ces élèves s’impliquent pleinement « parce que trop artificiels ou trop éloignés de leurs réalités ; ils ne s’y retrouvaient pas ».

    Il a donc réfléchi à des solutions pour les motiver et a décidé dans un premier temps de mettre en place un blog.

    « Notre blog était intéressant mais n’était pas suffisamment regardé par les élèves ». De plus, Matthieu était toujours à l’initiative des sujets et il devait fréquemment relancer ses élèves.

    « A partir du moment où c’est moi qui relance, je trouve que le numérique n’a plus grand intérêt », souligne t-il.

    Puis il a découvert la création de magazines scolaires en ligne avec Madmagz.

    Eidos_videoMadmagz

    Eidos_videoMadmagz2Aujourd’hui, le journal du collège est en première page du site web et Matthieu Sanchez y voit beaucoup d’avantages comme :

    . le journal qui peut être montré facilement aux parents
    . et qui est accessible à tous les autres élèves
    De plus, notre enseignant a joué « l’ouverture » puisque tous les autres enseignants du collège peuvent faire travailler leurs élèves sur le journal scolaire en y intégrant des pages, « ce qui fait que le magazine n’est plus celui du dispositif UPE2A mais bien le journal scolaire du collège ».

    Les élèves UPE2A en sont les rédacteurs en chef, au centre du projet et ne sont plus en périphérie, explique t-il.

    Pour cet apprentissage particulier du français, Matthieu tente de varier ses approches : travail sonore, production de textes faisant appel à l’imagination puis à l’écriture et enfin à la parole.

    « L’avantage de Madmagz, c’est que je peux utiliser tous ces supports ».

    Le collège possède également une webradio dont les séquences peuvent être aussi intégrées au journal scolaire.

    « Le fait de voir le magazine publié sur le site du collège motive vraiment mes élèves d’UPE2A, d’autant que nous avons des échéances rapprochées puisque nous produisons un magazine entre chaque période de vacances, ce qui les incite à être vraiment productifs », conclut Matthieu Sanchez.

     

  • Les tablettes en classe de 5ème : un outil pour guider les élèves vers l’autonomie ?

    Les tablettes en classe de 5ème : un outil pour guider les élèves vers l’autonomie ?

    Arrivée des tablettes en classe de 5ème : contexte et mise en place

    Dans le cadre du Plan Numérique, trois collèges préfigurateurs ont été retenus dans le Haut-Rhin, comme nous l’explique Etienne Monot, chef de projet informatique au Département.

    Les 135 tablettes ont été financées et distribuées par le Conseil Départemental à tous les élèves de 5ème ,contre signature par les parents, d’une charte d’utilisation. Il est précisé que les élèves peuvent bénéficier de cette tablette dans le cadre de leur scolarité dans l’établissement.
    « Si l’élève déménage, il devra restituer la tablette », précise Etienne Monot. « Mais c’est une mise à disposition pour une durée de trois ans, de la 5ème à la classe de 3ème », ajoute t-il.

    Enfin, d’un point de vue responsabilité, le groupe de projet « tablettes » a décidé de faire porter l’assurance par les familles, « afin de les responsabiliser », tout en suggérant une compagnie d’assurance mais en laissant à chaque famille le libre choix.

    La dynamique numérique de l’établissement avait déjà percée à la fin de l’année 2014, alors même que le Plan Numérique lancé par le Président de la République n’avait pas encore vu le jour, comme le rappelle Vincent Kula, principal du collège.

    « Le Conseil Départemental du Haut-Rhin nous avait demandé à cette époque, de réfléchir à des projets pédagogiques autour de l’utilisation du numérique ; et comme nous avons des équipes très dynamiques, ce sont 9 projets qui sont sortis de cette concertation et qui ont été retenus par le Département ».

    Vincent Kula, qui se voit comme un « facilitateur de projets », tient à expliquer les raisons qui ont fait que son collège ait été choisi comme un des préfigurateurs ; en cela, il rappelle aussi le contexte de l’arrivée des tablettes pour les élèves de 5ème, qui viennent comme un « relais » à tout ce qui a déjà été mis en place dans l’établissement autour d’une équipe enseignante toujours en quête d’innovation pédagogique.

    C’est un collège où les enseignants restent en moyenne sept années, « ce qui permet de monter des projets, d’avoir des équipes qui s’impliquent, qui connaissent l’établissement et les besoins des élèves », souligne Catherine Degout, principale adjointe.

    Une relation basée sur la confiance et les échanges qui font que « quand on se connaît, ça marche toujours mieux », ajoute Catherine Degout.

    Dans cette équipe enseignante, Lara Meisel, a pris ses marques avec les tablettes et nous parle de sa séquence du moment : « le Story Board « Looking for Arthur » », où les élèves partent en quête du roi Arthur…

    En classe d’anglais avec les tablettes.

    En collaboration avec l’enseignant en français, Lara Meisel a demandé aux élèves de faire des recherches sur le roi Arthur.

    « Cela nous a permis de discuter car après avoir fait ses recherches ils avaient plein d’idées ».

    Ces idées vont leur être utiles pour créer leur présentation « Story Board » qu’ils vont réaliser sur les tablettes à l’aide du logiciel Keynote.
    Chaque diapositive devra comporter une image, une phrase en anglais et une phrase en français que les élèves choisiront eux-mêmes pour un travail de créativité allant jusqu’à 10 diapositives.

    Ce travail permet aussi aux enseignants « d’attirer l’attention sur les droits d’auteur », soit, au passage, un peu d’éducation aux médias !

    En effet, autour de ce projet, l’utilisation de la tablette permet d’aborder plusieurs notions : faire des recherches sur internet, être créatifs mais aussi être autonomes, « car on leur donne tous les outils mais c’est à eux de trouver leur chemin », souligne Lara Meisel.

    Pour les élèves qui étaient un peu en retrait et qui pensaient ne pas y arriver, « ils se rendent compte que si, ils peuvent quand même »!

    Lara Meisel utilise beaucoup la différenciation avec les tablettes : « Quand je donne quatre quizz à faire, il y a des élèves qui réussissent à faire les quatre dans les 15 minutes, d’autres qui en ont fait qu’un ; mais c’est pas grave, ils peuvent tous dire qu’ils l’ont fait », conclut-elle.

    Reportage réalisé au cours du voyage de presse organisé par les NetJournées le mercredi 16 mars 2016.

     

  • Apports du numérique dans les apprentissages

    Apports du numérique dans les apprentissages

    [callout]Christine Fiasson est chargée de mission numérique dans l’académie de Versailles. Elle a notamment pour mission de mesurer les apports réels du numérique dans les apprentissages.[/callout]

    L’entrée que nous avons choisie dans l’académie de Versailles est celle d’un positionnement des activités pédagogiques proposées par les enseignants.

    Elle identifie tout d’abord quelle est l’approche pédagogique de l’enseignant : pédagogie transmissive, pédagogie inversée, pédagogie socio-constructiviste etc. Puis, elle tente d’identifier quels sont les processus cognitifs que les élèves mobilisent pour faire ses activités.

    Avec un outil créé par l’académie, « la spirale de la e-éducation », « nous essayons de voir si oui ou non l’activité proposée utilise le numérique éducatif de façon pertinente ».

    Nous sommes plus dans un objectif en termes de compétences pour les élèves ; c’est l’objectif qui prime plutôt que les moyens utilisés.

    L’académie de Versailles travaille en collaboration avec plusieurs laboratoires de recherche pour répondre à la question de savoir si le numérique aide aux apprentissages.Netjournees_christineFiasson

     

    Netjournees_christineFiasson2Photographie montrant la mise en oeuvre d’un « projet pédagogique avec démarche de projet et suivi des interactions avec les élèves » (activité de type h sur la spirale) que j’ai mis en oeuvre avec mes élèves de 1eL. Le projet était lié à un voyage d’étude à Auschwitz et a permis aux élèves de réaliser de manière collaborative une visite virtuelle sur le camp.

    La photographie montre une élève de la classe qui a le rôle de médiatrice pendant l’exposition et qui accompagne l’un des 250 visiteurs de l’exposition (matinée portes ouvertes au lycée) dans la découverte des ressources interactives crées par les élèves.

    En savoir plus avec Christine Fiasson dans la vidéo ci-contre :

    Plus d’infos :
    – sur le projet académique autour de la e-éducation sur le site de la Dane
    la version en ligne de la spirale avec la possibilité de zoomer sur différents éléments (sozi)

     

    Retrouvez tous les articles et retours d’usages des NetJournées mars 2016 ici

     

  • Les outils numériques, de la méthodologie à l’autonomie

    Les outils numériques, de la méthodologie à l’autonomie

    [callout]Raphaëlle Vafiades, enseignante en mathématiques dans l’académie de Versailles et Conseillère pour le numérique du bassin d’Antony, nous explique comment elle utilise un simple Pad et logiciel de mindmapping pour élaborer un travail de synthèse avec ses élèves sur des thématiques scientifiques.[/callout]

    L’objectif de départ était de faire travailler les élèves sur un thème donné en travail de groupe et pour cela nous avions besoin d’un outil qui permettait ce travail en collaboration.

    Netjournees_RaphaelleVafiades1

    Raphaëlle Vafiades a lancé ce projet avec une collègue de SVT, Muriel Courrèges, et une professeur documentaliste, Clémence Soulenq. Toutes comptaient sur le travail des élèves hors classe, à la maison ou ailleurs. Après plusieurs tests sur différents outils (Wiki, traitement de texte etc), elles ont abouti sur l’usage d’un Pad, « l’EDU Pad », qui est un outil collaboratif à disposition sur l’edu-portail de l’académie de Versailles.

    Un outil de Tchat est également disponible sur l’EDU Pad ce qui permet aux enseignants de voir, grâce aux différentes couleurs d’écriture empruntées par chacun, qui a participé dans le groupe et qui s’est investi à différents degrés.

    Enfin, pour finaliser le travail de synthèse, les deux enseignantes ont appris aux élèves à réaliser des cartes mentales ; là encore, elles se sont servies d’un outil de l’edu-portail de l’académie de Versailles, « l’EDU-Topogramme », complété par « Remue-méninges » qui est en libre accès.

    Netjournees_RaphaelleVafiades2

    Pour en savoir plus sur les fonctionnalités de l’EDU Pad et de l’EDU-Topogramme, qui sont des outils ouverts à tous !, écoutez attentivement l’interview de Raphaëlle Vafiades :

    Retrouvez tous les articles et retours d’usages des NetJournées mars 2016 ici

     

  • Mise en place du BYOD au collège : exemple au collège d’INGWILLER dans le Bas-Rhin

    Mise en place du BYOD au collège : exemple au collège d’INGWILLER dans le Bas-Rhin

    Netjournees_annekeller2J’ai entamé une démarche de BYOD dans l’établissement car je suis convaincue que le numérique est un outil extrêmement important dans le développement des apprentissages pour les élèves.

    Netjournees_annekellerAnne Keller, principale du collège à INGWILLER dans le Bas-Rhin est aussi persuadée que les élèves aiment toucher, manipuler leur propre matériel et qu’ils sont aussi plus respectueux qu’avec un matériel qu’on pourrait leur prêter.

    Elle explique comment elle est passée par plusieurs étapes avant de songer à mettre en place le BYOD dans les classes :
    . sondage sur la fracture numérique : tous les élèves ont-ils accès à internet chez eux ?
    . sondage sur l’équipement personnel des élèves etc.

    On arrive à un taux d’équipement personnel de plus de 70% en Smartphones, 54 % en tablettes et 36% en ordinateurs portables ; à cela s’ajoute tout le matériel familial.

    Découvrez toute la démarche de cette chef d’établissement engagée pour le numérique, même si elle précise bien que l’idée « n’est pas de faire du numérique pour le numérique », mais bien d’utiliser les potentiels du numérique pour combler des manques comme l’accès à la culture dans un territoire rural ou encore lutter contre le décrochage scolaire en rendant les apprentissages plus attractifs, par exemples  :

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  • Avec le formulaire de l’ENT Savoirs Numériques 5962, CPE, enseignants et élèves ont trouvé leur outil d’accompagnement pédagogique

    Avec le formulaire de l’ENT Savoirs Numériques 5962, CPE, enseignants et élèves ont trouvé leur outil d’accompagnement pédagogique

    Ludovic Poppe, professeur de SVT et référent pour l’ENT dans l’établissement sur les aspects pédagogiques, s’est plongé dès le début dans ce nouvel outil et a eu l’idée d’y investir ses élèves de 3ème « DP3 », option Découverte du monde Professionnel.

    Avec l’ENT, on va intégrer plus facilement les nouveaux élèves de 6ème.

    « Nous sommes partis de la problématique d’intégration des élèves de 6ème (…) et on a pensé que l’outil ENT était peut-être le plus adapté pour mettre en relations des élèves de 3ème et ces nouveaux 6ème », décrit Ludovic Poppe. Et il ajoute « Dans la découverte professionnelle, c’est aussi pour les élèves, un moyen d’apprendre à aller vers les autres, d’apprendre à communiquer ».

    Kosmos_ENTaccompagnement2_040316Encouragé par des élèves plutôt « moteur » dans sa classe de DP3, Ludovic Poppe a donc lancé la communication sous forme d’un sondage adressé aux élèves de 6ème via l’ENT.

    Le travail sur la construction du questionnaire s’est effectué par groupes ; les élèves ont d’abord couché sur le papier toutes leurs idées puis les questions à conserver ont été sélectionnées en classe ; enfin, le questionnaire a été mis en forme sur l’ENT par Ludovic Poppe via l’outil formulaire.

    « Nous avons retenu une dizaine de questions et avons préféré un questionnaire en mode anonymisé (…) ; ce qui laisse la liberté aux élèves de 6ème , de répondre sans à priori car on ne sait pas qui a répondu quoi, ce qui nous permet, nous enseignants, d’avoir des réponses plus fiables et plus de ressenti de la part des élèves », souligne Ludovic Poppe.

    Certains élèves de 6ème ont répondu à la maison ; d’autres l’ont fait sur leur temps libre au collège ou encore, sur une activité classe comme c’est le cas pour la 6ème option numérique où le professeur principal a organisé une séance de cours dédiée à compléter le questionnaire.

    Sur le premier trimestre, les élèves de 3ème ont comptabilisé 80% de réponses au questionnaire.

    Ce bon taux de réponses pourrait ainsi être attribué à la mise en place du caractère anonyme, inhibant toute forme de timidité.

    Mise en lumière des élèves en difficultés scolaires dès la 6ème grâce au questionnaire distribué via l’ENT.

    Kosmos_ENTaccompagnement_040316

    Les résultats ont permis d’identifier certains élèves, qui ont avoué eux-mêmes se sentir en difficultés dès le premier trimestre ou d’autres dont le nom a été dévoilé via le questionnaire par leurs camarades, « plus pour leur apporter leur aide et non pour les stigmatiser », souligne Ludovic Poppe.

    A la suite de ces mises en lumière, des actions immédiates ont été mises en place comme l’aide aux devoirs pour ces élèves comme l’explique Benjamin, élève en 3ème DP3 : « à côté du collège, il y a des aides aux devoirs donc nous avons pu inviter certains élèves de 6ème à y aller pour se faire aider ».

    Apprentissage de l’ENT de manière pratique pour les uns, travaux pédagogiques pour les autres.

    Au-delà de l’aspect d’intégration des nouveaux élèves du collège, cette méthode a permis également de « former » les élèves de 6ème à l’ENT et de faire travailler les élèves de 3ème à la synthèse et à la restitution des réponses à destination des professeurs principaux des classes de 6ème.

    Avec ce questionnaire, tous les élèves de 6ème sont concernés par la manipulation de l’outil ENT, ce qui leur permet un apprentissage par la pratique.

    Repérer les élèves qui peuvent, dès la 6ème, être en situation d’échec scolaire : là était aussi l’enjeu de la mise en place du projet questionnaire de Ludovic Poppe.

    Pour Virginie Delbaere, responsable du projet classes numériques dans le collège, l’ENT est aussi arrivé à point nommé.

    A la rentrée de septembre, sa classe de 6ème numérique comptait 20 garçons sur 28 élèves. Avec sa collègue CPE, Fatima Berkani et sa collègue d’EPS, Mme Navez, elles ont tout de suite senti des situations conflictuelles à l’intérieur de la classe.

    Communiquer pour désamorcer des conflits : avec l’ENT, la communication est facilitée et plus ouverte.

    « Certains élèves avaient des contentieux qui dataient de l’école primaire et il y avait également des contentieux entre certaines familles », explique Virginie Delbaere.

    Kosmos_ENTaccompagnement3_040316Elles ont donc décidé de désamorcer les conflits en travaillant sur une charte du « vivre ensemble ».

    « A partir du moment où la notion de vivre ensemble était partiellement intégrée, nous avons diffusé un questionnaire sur l’ENT avec deux questions seulement mais avec des mots soigneusement choisis car nous voulions encourager des réponses ouvertes », poursuit Virginie Delbaere.

    A la différence de l’expérience de Ludovic Poppe, ce questionnaire n’était pas du tout anonyme et « les élèves savaient qu’on récupérerait les réponses et qu’on aurait leur identité ».
    D’après Fatima Berkani, le caractère non anonyme n’a pas été un souci et « pour un élève en particulier, il est ressorti qu’il y avait une souffrance et un mal-être et ça je pense qu’il avait envie qu’on le sache ».

    Les premiers élèves à répondre ont été ceux qui posaient le plus de difficultés et le contenu des réponses s’est avéré très inquiétant « avec des propos comme “je ressens de la haine“, “j’ai envie de me venger“ » etc.

    Après avoir analysé les réponses et convoqué parents et élèves concernés, les enseignantes et éducatrices ont mis en place des dispositifs et « depuis, ça va beaucoup mieux ».

    L’utilisation de l’ENT pour cette démarche a été considérablement appréciée par les enseignantes du fait du gain de temps mais aussi par le fait que de passer par l’ENT « facilite la prise de parole des élèves ; ils parlent en totale liberté et il n’y a pas le jugement de l’adulte ni le jugement de la classe », souligne Virginie Delbaere.

    Les élèves ont vraiment joué le jeu et ont répondu de manière très libre, ajoute Fatima Berkani.

    Globalement, Virginie Delbaere note que cette forme de distance posée par le numérique entre l’enseignant et l’élève va désinhiber certains élèves plutôt discrets en classe. Sur l’ENT, « ils s’expriment beaucoup plus facilement sur ce qu’ils pensent » ; une idée qui rejoint l’expérience de Ludovic Poppe dans laquelle les élèves de 6ème semblaient aussi plus à même de s’exprimer sur l’ENT.

    Du point de vue de cette enseignante, avec l’ENT, tout est plus limpide et il n’y a pas de malentendus possibles car un simple conflit peut être géré rapidement via l’ENT par des échanges avec les parents. Elle est convaincue que l’ENT est un outil qui permet de maintenir un lien entre les enseignants, les élèves et les familles.

    L’ENT, un excellent outil de communication au quotidien pour les familles, tout simplement.

    Christine Leclerc, maman de quatre enfants et maman d’une élève de 3ème, constate l’évolution extrêmement favorable apportée par l’ENT.

    « En tant que parents, c’est surtout très intéressant pour consulter la vie du collège car le contenu est très riche ».

    Pour cette maman, pouvoir consulter des photos du voyage scolaire en direct, cela n’a pas de prix.

    Ce n’est pas du tout un moyen de « fliquer » sa fille mais elle peut vérifier les notes ou le travail à faire ou encore tout simplement communiquer avec l’administration de manière fluide et rapide.

    Des arguments dont le Conseil Départemental du Nord a bien conscience puisqu’il investit chaque année pour fournir un bon outil ENT à ses collégiens, comme le précise Mme Joëlle Cottenye, 2ème Vice-Présidente en charge de l’éducation et des collèges : « nous tendons davantage à ouvrir les établissements vers les familles et c’est un moyen tout à fait adapté pour faire en sorte que les informations soient transmises le plus rapidement possible vers les familles ».

    En termes d’amélioration, car il y en a toujours à apporter, Christine Leclerc serait très intéressée par le nouveau projet envisagé : payer en ligne sur l’ENT, pour la cantine scolaire, par exemple, « et qu’il n’y ait plus de chèques qui se promènent dans les sacs et qui soient perdus », souligne t-elle.

    En moins de six mois, l’ENT Savoirs Numériques 5962 a su se faire une belle place au collège de Lesquin ; au vu des usages déjà en place, l’investissement est une réussite !

  • Un audioguide pour découvrir le collège : astucieux et en plus, interdisciplinaire !

    Un audioguide pour découvrir le collège : astucieux et en plus, interdisciplinaire !

    « A l’origine, ce projet avait pour but de proposer aux élèves et aux futurs parents de 6ème une visite virtuelle de l’établissement sur le même modèle que ce qui peut exister dans les musées où, devant chaque bâtiment, on aurait à expliquer les fonctionnalités du bâtiment ».

    Un vrai travail interdisciplinaire et inter-communautaire.

    L’établissement hébergeant une population d’élèves aux origines diverses, l’idée d’associer les professeurs de langues est venue tout naturellement, afin de pouvoir proposer l’audioguide en plusieurs langues, notamment en anglais et en espagnol.

    Des parents d’élèves ont également répondu présents pour traduire dans d’autres langues représentatives des communautés peuplant l’établissement comme, par exemple, la traduction en langue turque.

    On a voulu aussi que cet audioguide soit accessible aux personnes ne maitrisant pas la langue française.

    En terme pédagogique, le projet avait pour but aussi de travailler sur les notions de droit à l’image et de droit à la musique et notamment aborder ce que dont les droits d’auteur.

    L’Education aux Médias (EMI) au coeur des préoccupations du collège classé en zone sensible.

    Les élèves ont eu le droit d’utiliser leur Smartphone pour faire des photos nécessaires au contenu de l’audioguide, « ce qui a permis de leur montrer qu’ils pouvaient avoir une autre utilisation que celle dont ils ont l’habitude »

    L’EMI est une notion qui est abordée au collège Albert Camus dès la classe de 6ème « et on a voulu, en classe de 3ème, faire une illustration de ce qu’ils avaient pu apprendre quatre années auparavant ».

    Après plusieurs semaines de travail en français, en langues étrangères et en EMI sous forme de projet interdisciplinaire, l’audioguide est désormais terminé et accessible sur le site internet du collège via une application sur la page d’accueil ou encore via un QRcode que vous pouvez flasher à différents endroits dans l’établissement.