Catégorie : A LA UNE

  • Comment intégrer la neuroéducation en classe pour de meilleurs apprentissages des élèves ?

    Comment intégrer la neuroéducation en classe pour de meilleurs apprentissages des élèves ?

    avec Marie Soulié, une enseignante précurseur et référente en France de la classe inversée

    « C’est au cours d’un stage auquel j’ai participé proposé par Eric Gaspard dans l’académie de Montpellier, que j’ai commencé à réfléchir à la neuroéducation ».

    Le programme d’Eric Gaspard sur la neuroéducation s’appelle Neurosup.


    Marie a cherché à s’approprier des principes exposés dans ce programme comme par exemple, la mémorisation : « comment les élèves mémorisent notamment en classe inversée ? »

    Notre enseignante de lettres a donc essayé d’intégrer ces principes dans ses scénarios pédagogiques. Elle nous explique concrètement ce qui a évolué.

    Dans la classe inversée, il y a une phase de construction de la part des élèves, « qui se révélait souvent sous la forme d’une carte heuristique, que nous faisions avec des tablettes ».
    Après ce stage, Marie s’est rendue compte qu’il était beaucoup plus efficace de les faire construire à la main, « tout simplement parce qu’on va passer par le tracé graphique, on va personnaliser la carte etc ».

    Un des principes de la neuroéducation est de « programmer son cerveau en lui disant « il faut que tu retiennes cela parce que » ».

    Chaque élève a donc une fiche mémo sur laquelle il note la finalité de l’apprentissage.

    Après ce travail sur la mémorisation, Marie a mis en place des outils de vérification.
    « Nous avons instauré un fil rouge ; à chaque séance, sur les îlots, il y a des cartes de vote, une par élève, rouge et vertes pour vrai/faux ».

    « L’avantage est que je peux voir rapidement et visuellement ce qui a été retenu et cela permet aussi aux élèves d’avoir un retour sur ce qu’ils ont fait il y a un mois, par exemple ».

    Les élèves ont « programmé » ce nouveau principe de vote dans la classe et, dès qu’ils apprennent quelque chose de nouveau, « ils essaient de la garder dans leur mémoire car ils savent qu’ils vont être interrogés dessus un ou deux mois plus tard ».

    C’est donc une méthode, facile à mettre en place d’après Marie, qui porte ses fruits, « sans oublier le côté ludique qui les amuse beaucoup ».

    L’objectif de Marie est de donner de l’intérêt à ses élèves pour les apprentissages mais aussi de partager ses réussites, « c’est ce qui me motive ». Marie partage notamment beaucoup ses expériences sur les réseaux sociaux comme Twitter et même si elle reçoit aussi des critiques, c’est, pour elle, ce qui lui permet d’avancer.

     

  • Une bibliothèque numérique sans internet ? Facile et possible avec la bibliobox…

    Une bibliothèque numérique sans internet ? Facile et possible avec la bibliobox…

    « Mon dernier poste a été en Guyane française sur le fleuve Maroni en tant qu’animateur TICE, pour désenclaver des écoles et des collèges en installant des connexions satellitaires et en assurant la formation des enseignants dans ces lieux reculés ».

    La preuve que le numérique partout, c’est possible.

    Au Canopé Corrèze, il s’occupe notamment de l’accompagnement des enseignants avec une flotte de plus de 12 000 tablettes distribuées aux collégiens et aux enseignants.
    Christophe va donc une journée par semaine dans les collèges, en salles des profs, pour échanger de manière informelle sur les problématiques numériques qu’ils rencontrent.

    Le gros souci lorsque l’on déploie les tablettes massivement, c’est la nécessité d’avoir du WIFI.

    Le réseau est inégalement réparti entre les établissements de la Corrèze et même pour ceux qui ont de la fibre, « avec 400 tablettes utilisées au même moment, l’infrastructure ne suit pas toujours ».

    bibliobox2_121015

    Photo : Utilisation de la biblibox en lycée professionnel pour préparer les élèves au épreuves du code de la route lors de séances de conduite en classe.

    Les enseignants qui n’ont pas de borne WIFI dans leur classe, comme c’est souvent le cas pour les profs d’EPS qui sont dans les gymnases, viennent voir Christophe et se demandent comment utiliser les tablettes sans WIFI…

    Christophe a donc recherché des solutions.

    En cherchant, je suis tombé sur la PirateBox, la BiblioBox.

    Le principe est un petit boîtier dont on modifie la configuration pour en faire un serveur de ressources en local.
    « Les élèves se connectent en WIFI sur cette borne, qui n’est pas connectée à internet, récupèrent leurs documents ; et le tout pour 35 euros avec la clé USB ».

    Actuellement, une soixantaine de boîtiers circulent sur la Corrèze ; Christophe donne plusieurs exemples d’usages dans la vidéo ci-contre que nous vous invitons à écouter.

    Christophe a même été plus loin en installant des Rasperry Pi pour permettre d’avoir une solution Moodle intégrée et donc donner la possibilité aux enseignants de récupérer le fruit du travail des élèves.

    Cette année à Ludovia, sa présentation portait sur la possibilité de diffuser une bibliothèque numérique sur la bibliobox.

    Il suffit de créer un mini site web portable contenant plus de 3100 ouvrages du domaine public et de copier le tout sur la clef USB de la bibliobox. La première fut déployée à l’institut français d’Abuja au Nigeria au mois de mai.

    bibliobox1_121015Photo : Manipulation de la bibliothèque numérique de 3100 livres par des enseignants de l’institut français d’Abuja.

    « A part le temps de travail pour nettoyer les métadonnées et obtenir une bibliothèque propre (environ 40 heures), le coût est minime ; par contre le résultat est vraiment très satisfaisant et on peut aussi travailler avec des Smartphones puisque la bibliothèque numérique de 3000 livres est au format epub », conclut Christophe.

    Plus d’infos :
    Comment mettre en place une bibliothèque numérique libre et gratuite ? à lire ici http://scenari.crdp-limousin.fr/bibliotheque_numerique/co/module_bibliotheque_numerique.html
    Bibliobox ou comment bricoler son serveur de fichier WIFI personnel : http://scenari.crdp-limousin.fr/pedagobox/co/module_bibliobox.html

    bibliobox3_121015

    Ma bibliobox avec sa batterie pour une utilisation sur le terrain sans électricité.

     

     

     

     

    Crédit photos : Christophe Rhein

  • Numérique : un composant de la révolution personnelle de chaque enseignant ?

    Numérique : un composant de la révolution personnelle de chaque enseignant ?

    [callout]La Mission Laïque Française a plus de cent ans aujourd’hui puisqu’elle est née en même temps que naissait le droit des associations en France, à savoir depuis 1902.[/callout]

    « Elle s’est créé alors que s’exprimait un intérêt pour porter le message éducatif français à l’extérieur », explique Jean-Christophe Deberre, Directeur Général de la Mission Laïque Française.

    Contexte d’implantation et d’existence de la Mission Laïque Française.

    La Mission Laïque représente 120 implantations d’établissements créés par elle ou en partenariat avec elle ; ce sont aussi des écoles d’entreprise.

    « Nous développons aussi une activité de coopération avec des Etats ou des entreprises pour développer des écoles qui aient un sens particulier ».

    C’est le cas, par exemples, de lycées créés sur le territoire Angolais avec l’appui du groupe Total ou encore l’ouverture d’écoles au Kurdistan d’Irak.

    Pendant des décennies, la MLF a fait toute son histoire autour de ses différentes implantations ;

    aujourd’hui, Jean-Christophe Deberre avoue se trouver en concurrence face à l’arrivée de nouveaux établissements.

    « Nous assistons notamment dans les pays en voie de développement et émergents, à l’implantation massive de réseaux scolaires privés ». Il explique que cela est en partie le fait de la loi de ces pays qui établit un partage entre le secteur public et le secteur privé.

    Face à ce constat, la MLF se doit de rester « attractive » tout en conservant le message originel français ; et il pense, en disant cela, à la question de la citoyenneté.

    La question de la citoyenneté sur le devant de la scène dans les établissements de la MLF.

    « Nous ne pouvons plus concevoir la notion de citoyenneté comme un contenu d’enseignement transféré de l’enseignement national ; nous devons y intégrer des questions qui sont liées au public, au contexte et aux exigences locales ».

    Face à cette « concurrence », la question du numérique se pose comme une attractivité supplémentaire.

    La prise de conscience que les établissements de la MLF n’étaient pas forcément aussi bien équipés que cela s’est faite ; et, dans ce contexte de concurrence, l’attractivité pouvait aussi se faire par l’arrivée de nouveaux équipements numériques.
    Il s’est avéré que les familles, très appétentes pour ces outils, étaient aussi prêtes à contribuer à ce développement – rappelons que l’enseignement en MLF est payant.

    « En ayant l’adhésion des familles, nous avons donc davantage de facilité pour remédier à ce manque d’équipement », souligne Jean-Christophe Deberre.

    Dans cette complexité, comment intégrer le numérique auprès des enseignants : la question de la formation.

    La formation des enseignants au numérique est aussi d’actualité dans les établissements de la MLF ; pour ne pas dire encore plus délicate qu’ailleurs, étant donné l’hétérogénéité des publics enseignants.

    « Dans les zones de concentration qui sont les nôtres aujourd’hui, l’enjeu est la formation des enseignants, c’est à dire le recrutement et l’acculturation au système scolaire français ».

    Cependant, comme partout, chaque enseignant intègre le numérique à son rythme et ce qui est important, comme le souligne Jean-Christophe Deberre, « c’est que se crée un esprit de solidarité du corps enseignant autour d’une évolution numérique qui touche toutes les parties de l’organisation scolaire ».

    Reconfigurer les espaces scolaires pour favoriser la collaboration.

    Cette dynamique solidaire semble fonctionner depuis quelques mois, mais la MLF a également mis les moyens pour favoriser les échanges.

    Pour exemples, il n’est plus concevable d’envisager des établissements sans « une mise à niveau des espaces dans une conception de l’échange pédagogique qui ne pouvait plus s’accommoder d’un alignement de salles sans se préoccuper d’espaces de relations personnels ou par groupe ».

    Nous devons offrir un confort scolaire de vie qui n’était pas celui que nous pouvions observer auparavant.

    Cette nouvelle manière de penser mise en pratique sur le terrain, porte ses fruits.

    « La plupart des professeurs se rendent bien compte que l’avenir de la relation pédagogique passe par leur propre révolution personnelle », conclut Jean-Christophe Deberre.

  • UUGA, Hackathon et Marsmallow challenge : les nouvelles formes de collaboration

    UUGA, Hackathon et Marsmallow challenge : les nouvelles formes de collaboration

    Frédéric Rolland Porché, président d’Equilibre Games, un studio de jeux vidéos (création, développement et formation sur le logiciel Unity) basé à Angoulême, est venu présenté ce qu’il entend par « les nouvelles formes de collaboration ».

    Il s’est notamment associé à deux autres sociétés, « Studio Nyx » (jeux vidéos) et « Depuis 1977 » (webdesign) pour créer « La Flotille », pour travailler sur le projet lié à l’Hermione.

    Il est aussi à l’origine des UUGA (Unity User Group Angoulême) dont le premier a eu lieu en juillet 2013.

    Le UUGA est une soirée où on vient discuter d’un sujet autour des jeux vidéos.

    Au départ, ces soirées avaient pour but de parler de « Unity » qui est un logiciel de création de jeu vidéo, « puis on a vite élargi à autre chose ».
    Angoulême est une ville qui abrite de nombreux studios de jeux vidéos et certains d’entre eux n’utilisent pas le logiciel Unity « donc il était intéressant de s’ouvrir à d’autres sujets ».

    Les sociétés peuvent choisir un sujet qu’ils souhaitent présenter lors de ces UUGA ; par exemple, la société OUAT Entertainement a proposé « les campagnes marketing sur Facebook » et Game Audio Factory « la sonorisation dans les jeux ».

    Les UUGA ont eu un rayonnement géographique positif puisque des sociétés hors Poitou-Charentes sont venues faire des présentations (Auvergne, Rhône-Alpes etc).

    Au-delà des présentations, les rencontres qui ont lieu après sont tout aussi importants et permettent les échanges de cartes de visites ou de « trucs & astuces », ce qui fait sens à la volonté de collaborer.

    Ce sont des rencontres informelles, pas trop carrées ; c’est ce qui en fait aussi leur richesse.

    Le dernier UUGA qui a eu lieu portait sur le thème du « game design cognitif » ; l’intérêt a été de faire participer en donnant un exercice de pratique sur la présentation qui venait d’être suivie par tous.

    C’est vers ce type d’événement UUGA que Frédéric Rolland-Porché souhaite se diriger car cela rend tout le monde actif.

    Avec Alexandre Jubien, fondateur de ThinkMobile, vous pouvez découvrir ce qu’est le Hackathon ou encore le Marshmallow Challenge.

    « Ce sont surtout des synergies humaines qui font que quelque chose va réussir ». Dans son activité, il tente d’apprendre à replacer l’être humain au centre pour collaborer en équipe, avec ses partenaires ou avec ses utilisateurs.

    Plus d’infos sur :
    ThinkMobile : www.thinkmobile.fr

    Equilibre Games : www.equilibregames.com
    Game Audio Factory : gameaudiofactory.com

  • La classe inversée : la solution pour gérer des classes surchargées et hétérogènes ?

    La classe inversée : la solution pour gérer des classes surchargées et hétérogènes ?

    Au départ, je cherchais une solution pour gérer des classes de 30 élèves avec beaucoup d’hétérogénéité.

    Après avoir entendu une courte émission à la radio sur la classe inversée, il s’est mis à faire des recherches sur internet et a trouvé déjà quelques enseignants qui la pratiquaient en mathématiques et notamment Annick Arsenault Carter qui l’a beaucoup inspiré.

    En un week-end, j’ai gagné dix ans de pédagogie.

    Il a alors eu l’idée de créer des capsules vidéo que les élèves regardent à la maison. « Ensuite, en classe, nous revenons sur les capsules si il y a des questions, on les revoit puis on enchaîne rapidement sur les exercices ».

    Ce fonctionnement lui libère du temps pour faire des tâches complexes par exemple et individualiser le travail pour les élèves qui en ont besoin.

    Cet enseignant crée lui-même ses capsules pour 95% de sa production et utilise quelques ressources qu’il peut piocher à l’extérieur.

    Des capsules « faites maison » pour plus de confiance des élèves.

    « Je fais mes capsules car j’ai constaté, en discutant avec les élèves, qu’ils avaient besoin de ce rapport au prof ; ils reconnaissent mon écriture et ma voix et donc ils retrouvent dans la vidéo, la confiance et le crédit que je leur apporte».

    Les capsules de Christophe oscillent entre trois et quatre minutes, car « au-delà, les élèves décrochent ».
    Les capsules plus longues sont destinées à des révisions comme pour le Brevet Blanc, par exemple.

    3 minutes de vidéo pour 20 minutes de travail pour l’enseignant.

    Au début, Christophe mettait environ deux heures pour réaliser une vidéo de trois minutes ; maintenant, il lui faut vingt minutes.
    Après deux ans dans ce fonctionnement, il comptabilise environ 70 capsules qui ne couvrent pas la totalité des chapitres du programme, « car je continue à traiter certains points en cours magistral comme les statistiques ou les probabilités ; certains chapitres passent plus ou moins bien en classe inversée ».

    Une méthode en classe inversée qui évolue et qui donne du temps pour l’individualisation.

    Au départ, Christophe laissait ses élèves regarder les capsules à la maison puis il a décidé de revisionner la capsule en classe.

    « Je me suis rendu compte que cette méthode me libérait du temps ; avant, je passais vingt minutes à faire le cours magistral alors que la capsule ne dure que trois minutes ».

    Christophe peut maintenant adapter les exercices à chaque groupe d’élèves, en fonction de leur rapidité à effectuer les exercices.

    « Pour les 3ème qui vont partir au lycée, par exemple, je leur donne des exercices un peu plus complexes de manière à les préparer ».

    Avant de démarrer la classe inversée, il est important de recenser le matériel des élèves à la maison pour qu’ils puissent aisément visionner les capsules.

    Christophe a démarré son expérience alors qu’il était en collège rural ; aujourd’hui, il exerce en ville ; cependant, il constate que la proportion des élèves bénéficiant d’un appareil avec internet à la maison est la même, à savoir environ la moitié de la classe ; pour l’autre moitié, Christophe dépose les capsules sur clé USB sur les cartes de leur téléphone.
    Il a même été jusqu’à graver un DVD pour un élève qui n’avait qu’un lecteur DVD à la maison.

    « Avec les nouvelles télévisions, il y a même un port USB ; certains parents m’ont juste « maudits » au départ, d’avoir les cours de mathématiques au milieu du salon ».

    Aujourd’hui, après deux ans d’utilisation, Christophe constate que la communauté « classe inversée » s’est beaucoup élargie ; il puise beaucoup d’inspiration auprès d’autres enseignants, y compris ceux du premier degré.

    La classe inversée m’a vraiment servi à m’ouvrir à d’autres pédagogies.

    Pour le suivre sur Twitter « Chrismath » @ProfChrismath
    Et aussi Chrismath.fr

    Crédit illustrations : Pédagogie inversée, une vidéo Youtube par Chrismath

    ça, c’était avant ….

    Ludovia_christopheclasseinversee1_011015

     

     

     

  • Numérique : le pouvoir de faire ensemble et autrement

    Numérique : le pouvoir de faire ensemble et autrement

    Pour Jean-François Cerisier, directeur du Laboratoire TECHNÉ et Vice-président de l’Université de Poitiers
    Université numérique et documentation et principal organisateur de l’événement, le thème 2015 « est un des plus beaux traités dans cette manifestation puisqu’il s’agit de comprendre ce que le numérique nous fait dans le domaine de l’éducation et ce que nous pouvons faire avec ».

     

    Avec le numérique, on fait plus et autrement…

    Le numérique facilite un certain nombre de productions, ce qui n’est un secret pour personne, comme le souligne Jean-Michel Perron, directeur de la R & D sur les usages du numérique éducatif pour le réseau Canopé.

    « Il facilite des travaux qui étaient, auparavant, réalisés par des experts ce qui nécessite de se questionner sur l’autrement ».

    Jean-François Cerisier ajoute que certaines activités n’étaient même pas possibles sans le numérique alors que d’autres sont encouragées avec le numérique comme l’écriture, par exemple.

    Nous n’avons jamais autant écrit que depuis que le numérique existe.

    Didier Moreau, directeur de l’Espace Mendès France et co-organisateur du C2E voit dans le thème 2015, comme la francisation du terme anglophone « d’empowerment » « qui marque un enjeu de société avec le numérique qui se retrouve sur le devant de la scène ».

    Avec le numérique on « co-… », « on co-… » et « on co-… », une mode ou un réel intérêt ?

    Ensemble“ fait appel à des notions véhiculées dans notre vie quotidienne de manière de plus en plus présente comme la collaboration, la co-construction et la co-etc.
    Pour Didier Moreau, dans cet univers médiatique du « co »quelque chose, il faut juste s’interroger de savoir si « l’être humain a envie ou non de s’allier avec le voisin pour créer une communauté et ce qu’il en fait » ?

    Plus précisément, ramené au contexte éducatif, il s’agit de « savoir comment nous allons nous organiser pour susciter la créativité de tous en contexte éducatif avec et grâce au numérique », comme le formule Jean-François Cerisier.

    Pour Jean-Christophe Deberre, directeur général de la Mission Laïque Française dans laquelle l’enseignement français à l’étranger est marqué par la dispersion des sites, l’hétérogénéité des publics et la disparité des enseignants, le numérique est un enjeu capital.

    Il offre, de son point de vue, et de par son expérience spécifique, un éclairage intéressant sur les notions de faire ensemble et autrement avec le numérique. Son analyse vient illustrer les arguments avancés par les autres interlocuteurs.

    « Le numérique, c’est un impératif, à la fois de faire pour construire un message éducatif qui soit cohérent et fidèle à la tradition française ; et ensemble car la seule manière d’être crédible auprès des familles c’est de pouvoir leur dire que les élèves appartiennent à un réseau dans lequel se développe un message de même force et de même cohérence ».

    Pour lui, ces aspects justifient entièrement la présence de la Mission Laïque Française et sa participation active au C2E et les discussions autour du sujet de l’année auxquelles Jean-Christophe Deberre adhère totalement.

    Le thème de cette édition 2015 va très loin et « engage un vrai travail de socialisation », souligne Didier Moreau.

    Les technologies donnent le pouvoir de faire et donc donne aussi une « responsabilité au sein des institutions éducatives pour accompagner toute la communauté à développer véritablement ce pouvoir de faire et de créer ensemble », conclut Jean-François Cerisier.

     

    Plus d’infos :
    Le campus européen d’été est organisé par le laboratoire TECHNÉ (Technologies numériques pour l’éducation) et le département de formation IME (Ingénierie des médias pour l’éducation) de la faculté de Lettres et langues en partenariat avec CANOPÉ, la Cité internationale de la bande dessinée et de l’image, le CNAM, le CNED, la Commission Européenne (consortium Erasmus Mundus Euromime), l’ESENESR, l’Espace Mendes France, l’ESPÉ, Grand Poitiers, Les Usines Nouvelles, Ludomag, le Pôle Image Magelis, le Rectorat de l’Académie de Poitiers, la Région Poitou-Charentes, le SPN, l’Université de la Rochelle.

  • Rencontres et dynamiques numériques au Campus Européen d’été de Poitiers

    Rencontres et dynamiques numériques au Campus Européen d’été de Poitiers

    [callout]Cette rencontre originale d’une semaine associe 200 à 300 professionnels de l’éducation issus d’entreprises, d’établissements publics et de collectivités territoriales ainsi que des chercheurs et des étudiants français et étrangers pour explorer ensemble une problématique d’actualité relative aux usages éducatifs des technologies numériques.[/callout]

    Le Campus Européen d’été a changé plusieurs fois de noms mais l’évènement en lui-même existe depuis 17 ans ; c’est assez intéressant, comme le souligne Jean-François Cerisier, « puisque sur une quinzaine d’années on a clairement l’image de l’évolution du numérique éducatif et de ses problématiques » (voir aussi à ce sujet, l’interview de Jean-François Cerisier )

    Plusieurs partenaires sont associés et co-organisent l’événement.

    Pour nous, c’est un lieu de veille, un lieu de rencontres, un lieu de synergie,

    explique Géraldine Zannier du Pôle images Magelis d’Angoulême. Le Pôle Magelis a d’ailleurs invité deux entreprises du secteur à échanger sur des tables rondes comme par exemple sur « Les nouvelles formes de collaboration » (voir prochainement un article sur ce sujet avec Frédéric Rolland-Porché d’Equilibre Games et Vincent Percevault de Game audio factory).

    La présence du Pôle Magelis sur le C2E se justifie d’autant plus que la partie recherche s’est beaucoup développée à Angoulême avec, notamment, la multiplicité des entreprises de jeux vidéo « qui ont clairement besoin de la recherche ».

    « Etre présents au C2E nous permet d’avoir une vision nationale des enjeux et du développement de tout ce qui touche au numérique », ajoute t-elle.

    Jean-Michel Perron, directeur de la Recherche & Développement sur les usages du numérique éducatif pour le réseau Canopé, confirme la nécessité d’être présent au C2E, travaillant déjà en étroite collaboration avec le labo TECHNÉ et le master ingénierie des médias pour l’éducation sur le volet recherche.
    En effet, le réseau Canopé s’appuie sur les réseaux universitaires sur tout le territoire français pour assurer sa mission de R & D sur les usages du numérique éducatif.

    « Notre travail avec le labo TECHNÉ nous a permis de mettre en place des projets de maquettes, de prototypes sur des sujets qui concernent l’apprentissage instrumenté, la collaboration et tous les sujets que l’évolution du numérique apporte dans l’enseignement et dans l’apprentissage ».

    Le volet culturel n’est pas oublié puisqu’avec la participation et co-organisation par l’Espace Mendès France, une autre dimension est donnée.

    « Nous essayons d’être l’opérateur un peu décalé du C2E en proposant une programmation et notamment un spectacle en soirée, qui puissent interroger les participants du C2E sur la nature du numérique », explique Thierry Pasquier de l’EMF.

    Les collectivités locales sont aussi bien représentées au C2E et participent au débat. La Région Poitou-Charentes, engagée sur la filière images du numérique et sur du soutien aux entreprises, par exemples, ne peut être que partie prenante dans ces rencontres, comme le souligne Christophe Ramblière, conseiller régional.

    « L’intérêt d’un événement comme celui-ci est bien que les gens de tous les milieux se rencontrent et échangent ; on parle de plus en plus de travail collaboratif ; le C2E permet de voir les compétences de chacun, réfléchir à comment s’associer etc ».

    Avec notre région qui va devenir “grande Région“, nous devons nous associer pour pouvoir progresser plus vite.

    Crédit photo : Manolo Guizar

    Plus d’infos :
    Le campus d’été est organisé par le laboratoire TECHNÉ (Technologies numériques pour l’éducation) et le département de formation IME (Ingénierie des médias pour l’éducation) de la faculté de Lettres et langues en partenariat avec CANOPÉ, la Cité internationale de la bande dessinée et de l’image, le CNAM, le CNED, la Commission Européenne (consortium Erasmus Mundus Euromime), l’ESENESR, l’Espace Mendes France, l’ESPÉ, Grand Poitiers, Les Usines Nouvelles, Ludomag, le Pôle Image Magelis, le Rectorat de l’Académie de Poitiers, la Région Poitou-Charentes, le SPN et l’Université de la Rochelle.

     

     

  • CANOPÉ fait son « Do it yourself » avec le Labo Techné de l’Université de Poitiers

    CANOPÉ fait son « Do it yourself » avec le Labo Techné de l’Université de Poitiers

    #R&D pour le réseau CANOPÉ

    « Pour nous, il est important de travailler dans le domaine du développement expérimental et de la recherche appliquée », explique Jean-Michel Perron.

    Les pratiques de la communauté éducative évoluent et le réseau CANOPÉ ne veut pas passer à côté de ces évolutions. En tant qu’éditeur public et accompagnateur des politiques publiques, « il nous a semblé absolument nécessaire de constituer une base de connaissances autour de prototypes, de maquettes, de projets innovants et en même temps de faire une veille sur les connaissances existantes sur le sujet ».

    Pour ce faire, CANOPÉ s’appuie sur les laboratoires universitaires partout en France.

    « Le travail ici sur Poitiers, avec le Laboratoire Techné et le master ingénierie des médias pour l’éducation, nous a permis de mettre en place des projets de Recherche & Développement sur des sujets qui concernant l’apprentissage instrumentée, la collaboration, par exemples ».

    #Faire ensemble et autrement

    Le thème du C2E 2015 « Numérique, le pouvoir de faire ensemble et autrement » rejoint tout à fait les objectifs de CANOPÉ.

    « Les pratiques d’apprentissage ont-elles évolué avec le numérique » ? Le thème du C2E laisse entrevoir que le numérique laisse le pouvoir sur un certain nombre d’actes d’apprentissage et d’enseignement et ouvre sur deux axes :
    . la collaboration, la mutualisation des pratiques, l’échange « et on est bien dans le faire ensemble »
    . le numérique facilite la production, qui n’est plus seulement réservée aux experts, « ce qui nécessite de se questionner sur le “autrement“ ».

    Organiser toutes ces nouvelles inventions du quotidien, ce détournement, est un vrai challenge et le constat qui est fait par Jean-Michel Perron est que « nous devons être en capacité d’organiser et de valoriser cette remontée d’informations ».

    Dans cette conduite du changement, quoi de plus évident que d’être partenaire à l’organisation d’un Hackathon pédagogique.

    #HackathonPédagogique du mercredi 16 septembre

    En parallèle de l’observation, « il faut agir ».

    C’est par la mise en place de nouvelles formes de collaboration comme le Hackathon pédagogique que nous allons apprendre, nous acculturer et créer des liens entre des personnes.

    « C’est en quelque sorte de la formation-action qui se passe lors de cette journée ».

    En guise de conclusion, Jean-Michel Perron tient à rappeler les fondements du réseau CANOPÉ qui « apprend, construit, s’organise, réfléchit et en même temps livre cela directement aux autres acteurs de la communauté éducative

    parce que nous sommes persuadés que tout le monde changera ensemble.

     

  • La prise de notes en classe avec le numérique

    La prise de notes en classe avec le numérique

    Christophe Batier a eu l’occasion de l’interroger sur le plateau TV de de l’université d’été de Ludovia.

    « Le sujet de la prise de note a toujours été assez conflictuel avec mes élèves en classe ; pour moi, si ils ne gribouillent pas quelque chose, c’est qu’ils n’écoutent rien. »

    En consultant un article universitaire, François a eu une « révélation ». Ce texte expliquait que la prise de note n’était bien qu’à certains moments ; pour une compréhension profonde et synthétique, il n’est pas forcément évident pour les élèves, qui sont en surcharge cognitive, de faire tout en même temps.

    De même, sur la forme même de prise de note,

    François rappelle les études qui ont prouvé que la prise de note manuscrite est préférable en termes de rétention de l’information et de compréhension, à la prise de notes sur clavier.

    Une des raisons est que nous tapons plus vite au clavier ; avec l’écriture à la main, plus lente, cela favoriserait la réflexion. François pointe aussi le fait que les écrans peuvent être source de distraction dans la classe, y compris pour ceux qui n’en ont pas devant eux.

    Trois registres principaux pour la prise de note

    . plutôt arborescente avec la carte d’idée, le « Mindmap » avec une prise de notes en arborescence avec un point central et les idées que l’élève va noter autour.
    Cette prise de note n’est pas innée et doit s’apprendre : mettre sa feuille en format paysage, commencer au milieu de la feuille etc.
    . Plutôt graphique comme le « sketchnoting » où l’élève va chercher des métaphores visuelles ; « pour certains élèves, cette méthode peut s’avérer intéressante ».
    . Ou enfin la prise de note linéaire.

    Dans chaque cas, « une prise de note est supposée être reprise à froid pour ajouter des compléments ou des couleurs par exemple ».

    Prise de note individuelle et prise de note collaborative : de nouvelles possibilités avec le numérique.

    « C’est quelque chose qui n’était pas possible sans les outils numériques de collaboration et plusieurs formules s’offrent à nous ».
    Plusieurs solutions techniques existent en effet pour une prise de note collaborative, synchrone ou asynchrone : googledoc, Office 365, Wiki etc pour ne pas les citer.

    « En reparlant des cartes heuristiques, on a vraiment, avec le numérique, des possibilités démultipliées pour la prise de note et pour en varier la complexité ».

    François Jourde pratique même dans sa classe la prise de notes avec Twitter . Le principe est que deux ou trois élèves écrivent un certain nombre de Twitts qu’ils peuvent ensuite résumer avec un Storify. Cela les oblige à faire synthétiques, mais par contre, l’immédiateté de l’outil Twitter dérange un peu notre enseignant dans le sens où il retrouve beaucoup de fautes d’orthographe dans les synthèses et où la publication est publique.

    En résumé, « quelque soit le flacon » et donc quelque soit la méthode de prise de note, l’important, d’après lui, est que

    l’élève s’approprie la prise de notes, qu’il la retravaille pour mieux l’assimiler.

    Pour en savoir plus sur ce point, n’hésitez pas à regarder la vidéo ci-contre dans laquelle François Jourde développe cette idée et conclut à la fin sur ce qu’il a mis en place depuis un an et demi environ à savoir « le ticket de sortie ».

    Plus d’infos sur François Jourde :
    https://about.me/jourde et carte d’accès : gl/j5ohz
    Site “portfolio” personnel : jourde.eu
    Site du cours de philosophie : http://sites.google.com/site/coursdephilosophie/
    Carte synoptique de mes explorations pédagogiques : gl/wCJZd