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  • Robotique du primaire au lycée : usages avec les robots LEGO

    Robotique du primaire au lycée : usages avec les robots LEGO

    Avec ce type de robots, il est très facile pour les élèves de construire leur robot à partir d’un modèle existant ou d’en inventer un ; c’est une programmation par blocs ; « et un programme sur tablettes permet ensuite de programmer ce robot », explique t-il.

    En primaire et jusqu’au collège, les élèves vont plutôt copier des modèles existants « et les modifier légèrement et faire des petits programmes ». Tout en abordant déjà des notions d’algoritmie, le but est de rester sur des bases simples alors qu’au lycée « on va déjà associer et faire un robot qui va faire des action simultanées et utiliser des variables », précise Jean-Pierre Molia.

    Dans la vidéo ci-contre, il explique de quelle manière il utilise les robots LEGO en classe de 4ème , 3ème  selon les compétences à acquérir inscrites aux programmes et en atelier robotique lors de la pause déjeuner, par exemple avec des élèves de 6ème ou de 5ème. C’est donc bien à tous les niveaux que ce type de robots peut être utilisé.

    Avec l’attrait et « l’effet mode » qui gravitent autour de cette thématique de la robotique, Jean-Pierre Molia, qui utilise les robots depuis une quinzaine d’années, ne voit que des effets positifs.

    « Cela me semble naturel de faire de la robotique car cela permet de faire du concret, de voir l’effet immédiat du travail (…) C’est toujours réussi à la sortie : le robot LEGO est toujours beau car ce sont des pièces préfabriquées ; la pédagogie de l’erreur intervient car si je me trompe, je peux m’améliorer ».

    C’est adapté à notre époque car le résultat est immédiat et c’est très ludique, conclut-il.

     

     

  • Des cartes mentales collaboratives… Pas si simple !

    Des cartes mentales collaboratives… Pas si simple !

    [callout]Voici le récit d’une expérimentation qui a plusieurs fois échoué avant que je ne trouve la formule qui me convienne. Les leçons de ces échecs sont multiples et illustrent bien la manière dont doit être envisagé le numérique pédagogique.[/callout]

    Etape 1 : les débuts

    Quelle application ? Je veux que mes élèves puissent réaliser des cartes mentales pour faire des fiches de révisions en 3e, le souci étant qu’ils n’ont jamais travaillé de cette manière jusqu’ici.
    Je décide donc d’utiliser une application (on en trouve de très nombreuses dans tous les magasins d’applications) pour préparer le brouillon avant de recopier le tout sur une feuille. En classe, je consacre une heure entière à cette activité : après la découverte du processus et de l’application, les élèves sont répartis en 6 groupes pour produire leur carte.

    Je passe dans les rangs afin de corriger mais, un mois après le début de cet exercice, après les 3 premiers chapitres (et donc tentatives) je suis assez insatisfait du résultat général. Les productions ne sont pas à la hauteur de ce que j’espérais : l’exercice n’est pas pris au sérieux, la correction est incomplète car trop complexe, la personnalisation absente ou inutile.

    Etape 2 : « exit » le numérique.

    Selon mon analyse, le numérique n’a pas été aussi efficace que je l’espérais : progression par essai/erreur, meilleure organisation et visualisation de la carte, projection de la carte au tableau pour la correction. J’envoie donc sans plus tarder les tablettes au placard et j’entame la partie “découpage et collages”.

    Toujours répartis par groupe, les élèves découpent des rectangles de papier sur lesquels ils doivent ensuite inscrire un mot clé ou un exemple. Une fois ce travail préparatoire terminé, ils réorganisent le tout sur leur table afin d’organiser un sens de lecture.

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    Satisfait ?

    Non, toujours pas…

    Etape 3 : le retour par la petite porte.

    Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que je pense que le plus important est le processus de création en lui-même et non le résultat final. Il me paraît surtout intéressant de discuter les choix des élèves, de les amener se à justifier en comparant ce qu’ils ont produit.

    Or, avec cette méthode des petits papiers, je ne peux partager ni la correction (intermédiaire ou finale), ni la production des élèves. Les rectangles restent désespérément posés sur la table de chaque groupe et je répète inlassablement les mêmes conseils en passant dans les îlots de ma classe.

    Je décide donc de m’armer de ma tablette et de filmer les conseils et remarques que je donne aux élèves en temps réel, dans la salle de classe (je peux ensuite déposer cette vidéo sur l’ENT). Si cette méthode aurait pu marcher, je l’abandonne assez vite car j’en découvre une autre : je laisse toujours les élèves en autonomie au début de l’exercice la deuxième phase est une correction collective durant laquelle je filme leur production tout en projetant ma caméra au tableau.

    Chaque groupe réorganise donc sa carte corrigée par leurs camarades ou mes remarques. Les autres élèves sont autorisés à se lever pour venir compléter à l’aide de leurs mots-clés et exemples cette carte qui devient collaborative. Au fur et à mesure des tentatives, je m’efface discrètement jusqu’à ne même plus tenir la caméra et je me positionne seulement au tableau pour faciliter la compréhension de cette correction.

    Etape 4 : enfin satisfait?

    L’activité me plaît davantage et devient (enfin !) efficace avec cette configuration. Néanmoins, une dernière évolution est venue la remplacer et les élèves travaillent de nouveau sur les tablettes et utilisent l’application wemap qui permet une écriture collaborative.

    Maintenant que l’activité est mieux comprise grâce au moment de correction collective (étape 3 de cet article), les élèves préparent un brouillon plus efficace en groupe en se concentrant sur une seule partie du cours qui leur est dévolue (par exemple le I ou le II).
    Durant cette phase, je créé une session où ils écrivent une fois leur brouillon terminé. La carte se construit ainsi peu à peu et jusqu’à son terme chaque groupe peut compléter les idées avancées par d’autres élèves.

    N’hésitez pas à moduler vos activités, à échouer pour ensuite gagner en efficacité ! Vous découvrirez parfois des solutions auxquelles vous ne pouviez pas penser dans un premier temps simplement en changeant de perspective.

    Retrouvez Nicolas sur Twitter : @Nicoblm

  • Les innovations technologiques au service des innovations pédagogiques : l’exemple des lunettes connectées

    Les innovations technologiques au service des innovations pédagogiques : l’exemple des lunettes connectées

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    Je tenais à introduire cet article par un avant-propos en lien direct avec les évènements de novembre. A cette époque, une description en 3 actes qui attendaient leur épilogue, m’amenait à débattre de manière partisane sur les objectifs que l’on assignait au numérique et les moyens mis en oeuvre pour y arriver.

    Les attentats horribles m’ont profondément bouleversé et je ne pouvais pas finir sereinement mon développement. Plusieurs semaines après ces évènements dramatiques, et toujours choqué par ce qui s’est passé, je mets un point d’honneur à abonder le discours nécessaire à faire savoir que nos convictions ne sont pas altérées et que la culture, la volonté et l’innovation demeurent la force de notre intelligence et de notre humanité.

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    Ainsi donc, au cours de ce temps, j’en ai profité pour éprouver mon discours et en arrive aujourd’hui à conclure sur ces trois actes qui portent mon évolution personnelle et professionnelle au sein du développement des outils numériques.

    Le fil directeur de tout cela n’est autre que cette affirmation faite dans mon précédent article où j’écrivais convaincu de mes propos : «  On ne cesse d’entendre partout, que la technologie avance de manière exponentielle ; qu’à chaque nouveauté produite s’en suit l’obsolescence de celle qui précède. Hum ! Qu’en est-il alors de chacun de nous ? Sommes-nous à même de suivre cette évolution et la coller à nos impératifs de terrain pédagogique à chaque trimestre technologique ? »

    Cela tient toujours ! Et peut-être encore plus aujourd’hui avec le fort développement des objets connectés, programmés, pilotés.

    Quelle place accorder de fait au gadget numérique, en évitant de se positionner dans le « buzz » éphémère que l’on peut constater de trop nombreuses fois, et aboutir à des propositions si ce n’est trop sérieuses, au moins concrètes et fonctionnelles ?

    Que doit-on réinventer dans la pédagogie, qui puisse justifier le temps passé, l’argent investi et valoriser l’ensemble des innovations comme autant de supports prompts à modifier la posture de l’enseignant au sein des leçons, et aujourd’hui celle des élèves également ?

    Des tableaux plus interactifs que jamais, des robots de plus en plus performants, des montres aux poignets, des smartphones qui se transforment en lunettes dans des boîtes en carton, des drones, des lunettes connectées, … la technologie nous submerge de ses performances et de ses originalités.

    Je me concentrerai aujourd’hui sur les lunettes connectées.

    Au sein de l’Atelier CANOPÉ d’Evry, nous avons eu le privilège d’avoir en prêt un modèle : les Moverio BT-200 d’Epson. La stratégie du prêt de matériel demeure toujours un mystère pour moi. L’accompagnement se réduit souvent à envisager les pratiques, mais rarement à les identifier.

    C’est là que le rôle du réseau CANOPÉ devient prépondérant, et c’est là également que demeure essentielle une bonne connaissance du terrain et une vision assez précise de ce qu’est en train de devenir la technologie. Car à ne s’attacher qu’à l’objet, on en oublie qu’il est un outil, et on peut passer à côté de quelque chose d’intéressant.

    Je n’ai pas la prétention de dire que c’est essentiel ; mais je teste bien sûr le côté utile. Car le « buzz » a cette formidable fonction éphémère qui m’exaspère parfois. Sur le principe des lunettes, nous sommes loin de pouvoir affirmer qu’elles pourront trouver un terrain de développement conséquent. Toutefois, une application comme « 1871 » y a déjà trouvé son support technique dans la partie consultation.

    La manipulation de l’objet est, dans les logiques de production d’écrit et d’image, quelque chose de profondément complexe, y compris en y connectant des périphériques comme un clavier BT. C’est en tous cas un très bon support à une expérimentation plus poussée du fait de cette nouvelle interactivité qui permet, grâce maintenant à une lecture directe de QRCodes (auparavant nécessitant une manipulation sur l’écran), d’afficher un contenu (avec le son, BT ou oreillettes fournies) juste en regardant une oeuvre. Une vision très futuriste, mais que nous avons pu valider en modifiant légèrement « 1871 » pour l’adapter au support.

    La visite virtuelle existe bien dans notre atelier ! C’est d’ailleurs un projet que nous pouvons adapter à d’autres parcours pédagogiques, le coeur de l’application étant de fournir un contenu adapté aux élèves ; la technologie n’étant là que pour leur transmettre.

    En parallèle, une expérience sera lancée sous peu pour une pratique sportive accompagnée.

    Nous avons adapté le projet eRUN de PDAgogie.com (application gratuite destinée à être distribuée aux élèves) aux lunettes ; des adaptations ergonomiques et aussi techniques ; l’ergonomie pour l’accès à l’information, l’ergonomie pour l’interprétation. C’est un excellent moyen d’individualiser les parcours des élèves et les lunettes ont un côté très personnel.

    Elles enferment l’utilisateur dans un environnement visuel vaste. Nous avons donc envisagé de lui adjoindre un partenaire virtuel qui n’est rien d’autre que les objectifs de course que l’élève s’est fixé. De fait, il sera accompagné dans sa pratique d’un coach déterminé en partenariat ou collaboration avec ses camarades ou son professeur et aura, dans l’action, les retours immédiats sur sa pratique, buts assignés à cette technologie qui, si elle ne peut produire, doit toutefois accompagner les élèves.

    Cette démarche demande encore un peu de temps pour s’accomplir, et aussi les moyens d’un élargissement à des groupes de coureurs. Auparavant, je tiens à préciser, pour les avoir testées sur moi-même, que le poids et l’autonomie sont raisonnables, ainsi que l’adaptabilité à différentes morphologies de visage. Pour ceux qui auront testé eRUN, la mise en oeuvre demeure pratique et rapide. De plus, le champ de vision « normal » n’est pas énormément altéré par les lentilles des lunettes, ce qui, sur des exercices courts demeure confortable et peu perturbateur.

    Et comme le simple avis d’un enseignant ne suffira jamais à convaincre le développeur, c’est en travaillant avec des élèves que je me suis rendu compte que mes convictions personnelles pouvaient être bouleversées par des utilisateurs profanes.

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    Tout d’abord excités par le produit, émerveillés même, l’utilisation s’est révélée immédiatement très inconfortable. En cause : l’ergonomie de l’application, la manipulation dans la course, l’adaptation au champ de vision pour la lecture de l’information dans l’action ; l’objectif final ayant toutefois pu être atteint à savoir : la connaissance du résultat de l’action.

    Poussant la réflexion encore plus loin, je me suis attaché alors à imaginer ce que le « pad » des lunettes pouvait apporter de différent dans d’autres activités. Et c’est dans le domaine des statistiques de jeu que sont apparues les plus extravagantes idées.
    A ce niveau, le concept de départ est : regarder l’action et noter son résultat sans avoir à changer l’orientation du regard. En d’autres termes, relever les informations sans avoir besoin de passer de l’action à l’écran et les consulter dans les mêmes conditions. C’est donc chose faite ! Mais avec de petits bémols sur lesquels je souhaite travailler à l’avenir.

    Loin d’être une révolution de la pédagogie, ce concept s’avère malgré tout novateur dans l’utilisation et l’intégration du numérique. Car au-delà de «  l’hyper-technologie »  des lunettes, se sont ouvertes des pistes de réflexion très intéressantes dans le développement des compétences des élèves, sur la dextérité nécessaire aux relevés des actions, et sur la souplesse nécessaire des outils numériques pour les objectifs déterminés par les enseignants.

    Le projet se nomme XObs, et il verra le jour très prochainement sur toutes les tablettes.

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    Oui ! J’ai bien écrit « tablettes » ! Car, si effectivement ce sont les lunettes connectées qui sont à l’origine du projet, il s’avère que c’est une application qui s’adapte parfaitement aux tablettes ; et ce sera aux enseignants d’inventer les usages qui vont avec.
    Objectif assigné : décentrer le regard de l’élève de l’écran de la tablette si ce n’est pour lui permettre d’afficher les résultats de son activité, que ce soit en tant qu’acteur moteur ou observateur.

    Voilà donc, la fin de cet épilogue. Cette deuxième et dernière partie ouvre à présent la porte à des retours quasi certains sur l’intégration permanente de la technologie et la nécessaire communication entre les industriels du numérique et les utilisateurs.

    J’insiste sur ce lien qui demeure le seul garant de l’innovation et de l’efficacité sur le terrain. J’insiste sur le fait que notre action est plus dans la prospection que dans la communication, et je ne trouve la légitimité de mon propos qu’au sein des mises en oeuvres réelles auxquelles je m’attache.

    Il y a derrière des investissements, du temps considérable à accorder à construire des parcours et des scénarios pédagogiques et il y a surtout des élèves. Le fait d’apprendre ne réside pas dans l’outil, mais bien dans ce qu’il peut traduire. Hors, il m’apparaît de plus en plus évident qu’on a beaucoup accordé d’importance à des phénomènes de mode sans assez s’attacher à savoir ce que l’on pouvait en tirer, quitte à accepter de ne prendre qu’une infime partie pour laisser au temps le soin d’améliorer le reste.

    C’est à ce principe que je m’accorde, et tiens fermement cette position qui consiste à interroger chacun de nous sur ses compétences qui vont permettre de « faire avancer l’école dans l’ère du numérique » .

  • Le Programme Forccast : analyser les sciences et les techniques par la cartographie des controverses

    Le Programme Forccast : analyser les sciences et les techniques par la cartographie des controverses

    Le projet Forccast (Formation par la cartographie de controverses à l’analyse des sciences et techniques), projet pédagogique porté par Sciences Po et réunissant 14 établissements partenaires dont 4 universités internationales et 3 lycées, a été sélectionné par un jury international dans le cadre de l’appel à projet Initiatives d’excellence en formations innovantes (IDEFI). Cet appel à projet va permettre de soutenir pendant huit ans 37 projets de formation au service de la réussite des étudiants et répondant aux meilleurs standards internationaux. Il a été doté de 6 millions d’euros*.

    Au microlycée 93, depuis trois ans, les élèves réalisent des études de controverse dans le cadre des travaux personnels encadrés (TPE) qu’ils préparent pour le baccalauréat.

    Forccast constitue une révolution pédagogique des enseignements puisqu’il ne suffit plus à l’enseignant de transmettre des connaissances avérées et à l’étudiant d’écouter, d’écrire et de mémoriser.

    Le programme pédagogique du projet Forccast repose d’une part sur l’exploration des controverse (enquête et méthodes numériques) et sur la simulation de situations controversées par l’incarnation des acteurs impliqués (intelligence situationnelle, négociation, compétences oratoires, savoirs vivants). Le projet propose aussi bien une forme intégrée, avec toutes ces composantes, qu’une modularisation qui permet d’adapter les formats d’enseignements à divers contextes pédagogiques.

    Pour ce faire, Forrcast prévoit sur quatre ans la création et le développement de différents outils numériques et contenus qui seront mutualisés entre établissements partenaires et duplicables pour leur réutilisation dans des environnements variés*.

    Retrouvez Audrey dans la vidéo ci-contre qui nous explique en quoi consiste ce programme.

    *extraits du site http://forccast.hypotheses.org/

    Source images contextuelles issues de la vidéo de la semaine du Microlycée 93 – vidéo complète à découvrir ici

    image à la une : pixabay.com, symbolique de l’huile de palme

     

  • Pédagogie interactive et créative avec l’ENT ”Savoirs Numériques 59-62”

    Pédagogie interactive et créative avec l’ENT ”Savoirs Numériques 59-62”

    « J’apprécie beaucoup le cahier de textes de l’ENT « Savoirs numériques 59-62 » car il me permet de traiter la séance de cours différemment » ; « et c’est pour moi maintenant, difficile de m’en passer ».

    L’objectif du cours du jour était de travailler sur le verbe habiter, centré sur l’habitant. « Ce sont aussi les programmes d’histoire-géographie en 6ème qui nécessitent de parler sur l’espace vécu et de ne pas voir la ville comme extérieure à elle-même mais d’aller dans les différents quartiers et de découvrir la notion d’habitants et d’habiter ».

    Aller au-delà de « l’heure de cours » grâce à l’ENT : un vrai enjeu pour Edith Maes

    Edith Maes compte véritablement trois moments forts autour d’un cours.
    En amont, elle demande à ses élèves un travail de préparation « afin qu’ils acquièrent déjà quelques connaissances sur le thème choisi » ; une forme de classe inversée en quelque sorte.
    Pour cela, elle met en place plusieurs exercices qu’elle dépose sur le cahier de textes numérique, que les élèves devront réaliser à la maison.

    Par exemple, sur le thème du cours du jour « habiter les villes », elle a proposé à ses élèves d’étudier la ville de Sao Paulo.

    Avant le cours, les élèves ont eu à compléter, grâce à l’outil formulaire de l’ENT, trois mots qui leur venaient à l’esprit lorsqu’on cite cette ville.

    Kosmosimge1_video1A partir des résultats (Brésil, Football, Plage, etc), l’enseignante a créé un nuage de mots qu’elle va ensuite commenter pendant le cours avec les élèves.

    Elle a également mis à leur disposition un questionnaire que les élèves devaient lui renvoyer avant le cours via la messagerie de l’ENT.
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    Pour le compléter, elle a intégré sur le cahier de textes un « Voki », une ressource audio sous forme d’avatar qui va donner des indications toutes simples sur la ville de Sao Paulo.

    Enfin, l’enseignante a intégré une carte dynamique de la ville de Sao Paulo sur le blog de la classe, afin d’aider les élèves à situer la ville.
    Ces ressources, faciles d’accès, vont permettre aux élèves de répondre plus facilement au questionnaire, sans aller chercher des ressources sur internet, ce qui n’est pas simple pour des élèves de 6ème.

    « Avec le Voki, on gagne du temps car je ne vais pas revenir sur ces notions simples pendant le cours et cette forme de personnage plaît davantage qu’un texte à lire », souligne Edith Maes.
    « Je pense qu’ils n’ont pas besoin d’aide pour acquérir des connaissances sur le nombre d’habitants de la ville par exemple et je pourrais ainsi les aider en classe sur des notions plus complexes », ajoute t-elle.

    Des élèves actifs avant le cours mais aussi en classe !

    Edith Maes leur propose aujourd’hui de poursuivre leur réflexion sur la ville de Sao Paulo en se plongeant dans la peau d’un reporter par la réalisation d’une vidéo avec l’outil Photo Story disponible sur les ordinateurs en salle pupitre (informatique).

    Elle a déposé des documents et des images sous un format compressé sur l’espace de la classe de 6ème 2 sur l’ENT dans lequel les élèves peuvent aller piocher pour réaliser le travail. A la fin du cours, ils enverront leur production (audio et écrite) réalisée par groupe de deux ou trois, à leur enseignante via la messagerie de l’ENT.

    Un travail numérique créatif qui sollicite plusieurs compétences.

    Edith Maes évalue les élèves et leur progrès par rapport aux productions qu’ils lui envoient.
    « Même si il n’y a pas de note, car la note n’est plus aussi fondamentale dans l’évaluation, ils ont travaillé beaucoup de compétences : sélectionner des informations, s’exprimer, raconter et inventer une histoire », précise t-elle en rappelant que ces compétences répondent aux exigences des programmes de la discipline.

    Cette enseignante, convaincue par le numérique, ne se repose pas sur ses acquis ; elle tente toujours de trouver des nouveaux supports, visuels, auditifs ou même tactiles (zoomer sur une carte, par exemple) «  de telle manière que toutes les formes de mémorisation soient mobilisées ».

    C’est important de varier les supports pour les élèves qui, aujourd’hui, se lassent très vite d’un même outil, conclut-elle.

     

  • Quelle culture numérique pour l’Ecole ? avec Milad Doueihi…

    Quelle culture numérique pour l’Ecole ? avec Milad Doueihi…

    Milad Doueihi, Titulaire de la chaire d’Humanisme numérique à l’Université Paris-Sorbonne (Paris IV), auteur de nombreux ouvrages sur l’évolution de la société avec le numérique a donc introduit la huitième édition d’EIDOS 64 aux côtés de Louise Tourret, journaliste, animatrice et productrice de l’émission « Rue des écoles » sur France culture.

    La notion de culture numérique est-elle réellement entrée à l’école?
    Quand on réfléchit à la place du numérique à l’école, on s’interroge sur ce qui doit être enseigné en la matière. Le socle doit-il être une fois encore, repensé à l’aune du numérique ? Mais alors comment reformuler ses exigences ? Le numérique pose également la question des outils et des supports d’apprentissages, des sources et ressources de la transmission. Et s’il faut distinguer entre culture technique, culture de la pensée computationnelle et de la pensée algorithmique, enjeux politiques et éthiques attachés à la question comment déterminer ce qui doit faire partie du curriculum contemporain ?

    Sans avoir la prétention de retranscrire la totalité du propos de Milad Doueihi lors de cette conférence, nous vous proposons une interview réalisée à la suite de son intervention ; et notamment pour découvrir la notion qu’il a exprimée de « Babellisation » des outils et des plateformes…

    En savoir plus sur Milad Doueihi : wikipedia.org/wiki/Milad_Doueihi

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  • En classe inversée au collège avec Claire et ses élèves de 5ème

    En classe inversée au collège avec Claire et ses élèves de 5ème

    [callout]A l’occasion de la CLISE 2016, Ludomag a souhaité mettre sous les projecteurs, des enseignants qui ont bouleversé leur pédagogie et qui utilise, à différents degrés, le « concept » de classe inversée. Aujourd’hui, nous vous faisons découvrir la classe de Claire Dreyfus au collège Emile Zola de Toulouse.[/callout]

    Sa volonté d’aller vers de la classe inversée est née de plusieurs constats.

    « Disons que la pédagogie active type Freinet, Montessori ou Steiner m’intéressait déjà mais j’avais dans l’idée que c’était réservé au premier degré ».

    Claire s’est longtemps documentée en lisant de nombreux articles et témoignages sur la classe inversée avant de se lancer.
    Les évènements de janvier 2014 l’ont un peu plus poussée dans sa réflexion « car je trouvais qu’il y avait un décalage entre les valeurs que j’essayais de transmettre aux élèves et celles qui sont fondamentalement les miennes ».

    A ce moment-là, elle se dit qu’il n’y a pas assez de coopération et de solidarité dans sa manière d’enseigner.

    Elle s’inscrit au MOOC « Classe inversée », tout en continuant sa quête de ressources sur des articles d’Olivier Quinet ou de Marcel Lebrun, pour ne citer qu’eux. Puis, à la rentrée 2015, elle se lance dans l’aventure.

    Lors d’une réunion de début d’année, Claire a présenté son projet aux parents d’élèves afin qu’ils ne soient pas surpris que leurs enfants leur demandent d’utiliser un ordinateur ou une tablette pour faire leurs devoirs à la maison.

    Des outils numériques comme l’ENT, déjà présents dans son quotidien pour l’aider à mettre en place ses nouvelles méthodes.

    Actuellement, Claire utilise principalement la mise en ligne de vidéos qu’elle dépose sur le cahier de textes de l’ENT accompagné d’un questionnaire auquel ils doivent répondre (questionnaire qu’elle crée grâce à l’outil formulaire intégré dans l’ENT eCollège 31).
    Elle apprécie particulièrement d’avoir à sa disposition des outils comme l’ENT ; il ne serait pas possible pour elle d’envisager la classe inversée sans cet outil ou cela demanderait beaucoup plus de contraintes.

    « Avec l’ENT, je peux aussi très facilement communiquer avec mes élèves », souligne t-elle.

    Elle a également disposé sa classe en îlots, « car cela fait partie de la pédagogie active et permet de la coopération, du travail différencié, etc. Ce n’est pas de la pédagogie inversée à proprement parler mais c’est un complément très intéressant ».

    Malgré tout, elle note encore qu’une poignée d’élèves ne fait pas le travail à la maison ; pour pallier ce problème, elle s’est munie d’un deuxième ordinateur en classe afin qu’ils puissent regarder la vidéo avant le cours.

    Des parents satisfaits et des élèves plus volontaires.

    Globalement, après un trimestre avec ce type de fonctionnement, les retours des parents sont plutôt positifs.

    Quant aux élèves, elle note déjà quelques changements. Pour ceux qui présentent des difficultés « et qui ont tendance à ne pas faire leurs devoirs », une fois qu’ils ont compris comment aller récupérer la vidéo et le questionnaire sur l’ENT, « car ils ont besoin d’un temps d’adaptation », « ils vont réaliser le travail de manière plus volontaire ».

    D’autres élèves, que Claire qualifierait d’élèves moyens, lui ont rapporté prendre plus de plaisir à faire leurs devoirs. Enfin, pour les élèves les plus à l’aise, « ils y trouvent sans doute leur compte mais c’est chez eux que je note le moins de différences ».

     

  • EPS et classe inversée, il fallait y penser !

    EPS et classe inversée, il fallait y penser !

    A ses débuts, Julien Andriot n’était pas convaincu ; il pratiquait la classe inversée en utilisant des méthodes classiques comme, par exemple, proposer des vidéos à ses élèves avant le cours, où il « essayait de leur donner envie de venir au cours et fournissait quelques astuces ».

    Il n’était pas du tout persuadé des bénéfices de son nouveau fonctionnement pour sa discipline, l’EPS, où l’apprentissage est basé sur des compétences « moteur » et où « il n’y a pas à intellectualiser le moteur ».

    Jusqu’au jour où, en début d’année scolaire, il tombe sur une interview d’Héloïse Dufour, Présidente de l’association « Inversons la classe ! » et c’est pour lui « une révélation ».

    Elle explique que la classe inversée, c’est mettre en autonomie des élèves sur des tâches cognitives simples pour passer plus de temps sur des tâches complexes.

    « Finalement, l’enseignant peut arriver à se multiplier autant de fois qu’il en a besoin ; il y a 30 élèves dans sa classe : il peut se démultiplier 30 fois grâce au numérique, grâce à la vidéo et grâce à la classe inversée ».

    Julien Andriot explique dans la vidéo ci-contre comment il procède concrètement avec ses élèves de 6ème dans son quotidien en classe inversée : le matériel dont il dispose, soit deux tablettes, la réalisation de vidéos accessibles sur ces tablettes grâce à un QR code mais aussi la réalisation de vidéos par les élèves eux-même pendant le temps de cours etc.

    Au départ, Julien Andriot avait pour ambition de « juste » changer son enseignement. « Aujourd’hui, je prends de plus en plus de plaisir dans mon métier, dans l’accompagnement et la différentiation avec mes élèves ».

    Merci à Julien pour son témoignage ! Si vous aussi, vous voulez vous mettre à la classe inversée, « c’est possible et réalisable pour tout le monde et facilement », comme le conclut Julien Andriot dans son interview.

    Vous pouvez profiter de la semaine de la classe inversée, « CLISE 2016 » qui a lieu du 25 au 29 janvier dans toute la France et ailleurs. Pour plus d’infos, rendez-vous ici.

    Dans l’académie de Toulouse, n’hésitez pas à entrer en contact avec Julien Andriot  via sa messagerie académique : julien.andriot@ac-toulouse.fr

     

     

     

     

     

     

     

  • Un tableur pour suivre les scores de travaux en « îlots bonifiés »

    Un tableur pour suivre les scores de travaux en « îlots bonifiés »

    Par François Jourde, sur son blog profjourde.wordpress.com

    Tous ensemble ?

    La pratique de l’enseignement mixte ou hybride (dans l’espace de la classe et dans l’espace numérique) fait réfléchir à la spécificité des activités ne pouvant avoir lieu que dans la salle de classe. La question est : que pouvons-nous faire à plusieurs dans une salle de classe et que nous ne pourrions pas faire ailleurs ?

    Peut-on vraiment travailler en groupe ?

    Une première réponse est bien entendu le face-à-face pédagogique entre un enseignant et un groupe. Une seconde réponse est la possibilité de travaux de groupes. Mais de tels travaux sont difficiles à mettre en œuvre.

    Un billet mordant de Mara Goyet (et ses nombreux commentaires) rappelle cette difficulté, pour l’enseignant comme pour les élèves. Marie Rivoire, enseignante, témoigne aussi de cette difficulté typique :

    « J’avais […] commencé ma carrière en mettant les élèves par îlots de quatre […]. Cependant, j’avais dû renoncer, car la gestion du groupe me posait plus de problèmes qu’elle n’en solutionnait. Certes, les élèves étaient ravis, mais comment contrôler les bavardages ? Comment être sûre que tous, à la table, participaient au travail commun ? Le meilleur élève n’allait-il pas être sollicité encore et encore pour prendre en charge les tâches données par le professeur ? N’allait-il pas finir par se lasser, et finalement, perdre de son enthousiasme au lieu d’en gagner ? Et comment alors évaluer les élèves à la table ? Toutes ces questions sans réponses avaient eu raison de mon bel idéalisme ».

    La question est bien : « Où est-ce qu’on nous apprend à travailler en groupe ? », comme le rappelle Marcel Lebrun.

    Une méthode : le travail en « îlots bonifiés »

    Il est possible de s’appuyer sur des dispositifs vertueux pour mieux travailler en groupes (même si aucun ne doit être fétichisé comme une panacée). Au terme d’une réflexion et d’une pratique personnelle, Marie Rivoire propose justement une méthode aussi simple qu’efficace de travail en groupe : le travail par îlots bonifiés (Travailler en îlots bonifiés pour la réussite de tous, Marie Rivoire, Génération 5, Chambéry, 2012).

    Cette méthode est déjà bien documentée par les enseignants (mais elle n’a pas encore fait l’objet de recherches en sciences de l’éducation), elle est aussi naturellement discutée (voir par exemple les commentaires des lecteurs des Cahiers pédagogiques). Cette méthode très flexible (on peut l’adapter à l’envie) repose sur un principe clé :

    1. chaque activité est d’abord réalisée individuellement par chaque élève du groupe ;
    2. les productions sont discutées et améliorées au sein du groupe ;
    3. l’enseignant évalue (au hasard) une production individuelle et attribue les points à tout le groupe.

    L’attribution de points « bonus » (et de points « malus ») permet d’organiser des tournois entre les groupes : le premier groupe atteignant un certain score gagne la manche. Cette dimension ludique est très importante.

    Certes, la prise en compte des scores de telles activités dans les moyennes de classe doit faire l’objet d’une critique (ces scores agrègent des évaluations de comportements à des évaluations de connaissances, des évaluation individuelles à des évaluations collectives…). Personnellement, je tends à ne pas utiliser les points « malus », et je ne comptabilise pas les scores de telles activités dans les moyennes de classes : ce sont des évaluations formatives uniquement.

    Un tableur pour suivre les tables

    Pour accompagner cette méthode du travail en îlots bonifiés, je propose une version numérique de la fiche de marque. Il s’agit de la fiche de suivi des scores individuels et des scores de groupes. Elle est ici réalisée à l’aide d’un tableur en ligne (Google Sheets).

    Jourde_110115

    L’intérêt de la fiche de suivi numérique est multiple :

    • traitement des données : statistiques, export, publication, partage…
    • insertion d’éléments graphiques (couleurs, jauges de nivaux…) utiles lors de la vidéo-projection ;
    • saisie des scores via un appareil mobile (actuellement, seul Android intègre les menus déroulants permettant de saisir les points à la volée) : on peut saisir les points tout en circulant parmi les groupes et les élèves.

    Consulter et copier le tableur

    N.B. : dans le document, il faut saisir « 1 » pour chaque point bonus, et « 0 » pour chaque point malus. Le calcul est sur 20 points.

    Plus d’infos :
    sur François Jourde
    Son blog : profjourde.wordpress.com

    Tous les articles de François Jourde sur notre site www.ludovia.com/tag/jourde