Auteur/autrice : Aurélie Julien

  • Pastèques, grappes de groseilles et éducation numérique ! (1/4)

    Pastèques, grappes de groseilles et éducation numérique ! (1/4)

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    Cela ne va pas bien…

    Point besoin ici de rappeler les rapports qui ont ausculté au cours des dix dernières années la situation de l’éducation et du système scolaire dans notre pays. Cela ne va pas très bien. Pas comme il faudrait. Il y a un bug dans l’éducation à la française, peut-être bien un virus ou un début de maladie de la dégénérescence.

    L’introduction de l’informatique, de l’audiovisuel, du numérique, de l’internet, du multimédia des réseaux, des jeux éducatifs, du serious game, etc, bref des écrans, dans l’enseignement a aussi été analysée sous toutes les coutures. Les recommandations se comptent par dizaines. Point besoin non plus ici de les évoquer.

    Aussi, j’ai envie de parler d’autorité, d’ennui et de plaisir, d’histoire de l’éducation, de classes et de classements, d’utopies concrètes et nécessaires, de nouveaux métiers, et puis de pastèque et de groseilles ! Ou plus exactement de métamorphose, grâce aux technologies numériques, du système éducatif d’un réseau de tiges rampantes au sol irriguant quelques gros fruits lourds enfermés dans une peau épaisse, en un réseau d’arbustes légers portant des myriades de grappes de petits fruits à peau fine…

    Une affaire d’autorité ?

    L’autorité tout d’abord. Qu’est-ce-qui fait Autorité ? Que d’écrits encore sur l’autorité ! J’aime l’idée qu’originellement exercer une autorité signifie « accroître », « augmenter », « développer ». Une autorité accroît les capacités d’action et ou de connaissance de ceux sur laquelle elle s’exerce. Fondamentalement dispose donc vraiment de  l’autorité – non pas qui exerce une contrainte ou une violence ou qui fait exécuter un ordre –  mais qui est l’auteur d’un ajout, d’un élargissement, d’une ouverture. Il faut donc être auteur pour faire autorité et donc être créateur d’une valeur ajoutée pour faire reconnaitre son autorité. Il n’est d’obéissance à une autorité qu’à la condition de l’attention et de l’écoute accordée à celle-ci, à sa valeur d’attrait, au sens qu’elle indique, à la confiance et à la sécurité qu’elle confère.

    La discipline a pour terreau l’adhésion à ce « plus » de connaissance, de sens, de confiance, de progrès et de sureté que l’autorité crée et confère. L’autorité, elle, tire sa légitimité du récit, de la fiction qu’elle crée sur ce qui a été, sur ce qui est et sur ce qui sera…

    Rien de trop étonnant donc au fait que l’autorité se soit progressivement évaporée de l’école au cours  de ce dernier quart de siècle si les enseignants n’ont pas « «plus » augmenté  les capacités d’action et de connaissances des élèves que ne l’ont fait les écrans et les médias  qui, eux racontent maintenant depuis le berceau, aux enfants et aux adolescents, des histoires du monde et des relations humaines infiniment plus puissantes et variées que celles des enseignants. L’Institution scolaire avait raison de redouter la télévision et l’informatique comme, avant elle l’industrie de la bougie et des lampes à pétrole avait à redouter celle de l’électricité.

    L’étude annuelle d’IPSOS MediaCT 2011 sur les 1-19 ans montre que les 13-19 ans par semaine passe 12 h 20 devant internet, 11 h 30 devant la télé, 6 h 40 avec des jeux videos et 5 h 30 avec la radio.  26 H par semaine multipliées par mettons 50 semaines par an, cela fait 1300 H à comparer aux 30 h X 36 semaines, soit au mieux 1080 H/an  du temps scolaire. Qui dans ce contexte est en situation de faire autorité, en capacité de produire de l’adhésion par les récits qu’elle crée, produit et diffuse ?

    Auteur et réalisateur…

    Tant que les enseignants n’entreront et ne sortiront pas des écrans, tant qu’ils n’auront pas démontré qu’ils sont aussi à l’aise devant que dedans pour raconter leurs histoires et ce qu’ils ont transmettre, tant qu’ils ne les utiliseront pas pour être les auteurs de ce qu’ils enseignent, leur autorité sur les élèves continuera à s’évaporer.

    La mise en scène jules ferrienne du maître d’école sur l’estrade devant son tableau noir est à bout souffle, ne fait plus recettes, parce qu’elle a cessé d’être une mise en scène spectaculaire des connaissances et des savoirs.  Ce n’est pas non plus le tableau numérique qui apportera une nouvelle jeunesse à son autorité si l’enseignant n’est pas l’auteur, le créateur, et de nouveau le metteur en scène de ce qu’il donne à entendre, voir et comprendre à chacun au moyen des outils par lesquels désormais les enfants comme la société appréhendent le monde. Si une part singulière de représentation spectaculaire de ce qui est et fait sens pour l’institution scolaire ne circule pas via les écrans et les réseaux, le zapping aura vite fait de jouer là comme ailleurs.

    Bref, instaurer de l’autorité à l’école passera demain par la capacité de l’enseignant à être auteur des histoires multimédia qui vont solliciter l’attention et l’adhésion des élèves à sa discipline et par sa capacité à les diffuser, à les répandre. Cette capture de l’attention destinée à augmenter, à ouvrir, à développer les capacités d’un élève ne peut donc plus s’exercer sans recours à l’interactivité médiatisée, dans la classe, entre les classes, entre celles-ci et son environnement et sans que l’enseignant soit  créateur d’une dynamique particulière, singulière,  de ces interactions qui sont au cœur désormais de la construction identitaire des enfants.

    Point d’autorité qui vaille désormais sans être l’auteur d’interactions entre la réalité  et ses représentations multimédiatiques, sans que la variété et les potentialités des outils multimédias avec lesquels les enfants appréhendent le monde soient utilisées par les enseignants  pour le montrer et le démontrer à leur façon. Ces outils ne sont pas là pour remplacer les enseignants mais pour démultiplier la palette de leur intervention éducative et augmenter leur valeur. S’il est un statut à viser pour l’enseignant de demain, c’est celui d’auteur-réalisateur.

    Fin de la première partie – Jean-Pierre Quignaux, ORME 2.12 Marseille

  • Pastèques, grappes de groseilles et éducation numérique ! (2/4)

    Pastèques, grappes de groseilles et éducation numérique ! (2/4)

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    L’ennui et le plaisir

    Qui n’a pas constaté et entendu, sondages à l’appui, que les élèves s’ennuient aujourd’hui en classe. Dans la tradition française, l’école n’a pas à être un lieu de plaisir car c’est là que l’on apprend à travailler pour avoir du travail demain. C’est que pour se préparer au monde de demain, on est même sommé, modernité oblige, d’utiliser des espaces numériques non pas de connaissances et d’apprentissage mais encore et toujours de travail… De quoi désespérer, perdre confiance et rêver d’un autre monde quand l’on répète partout que le chômage guette dans le futur même les premiers d’une classe et qu’à la maison, les parents sont taraudés par l’angoisse et l’orientation professionnelles de leurs gamins dés la maternelle. La situation est mortifère.

    L’école ennuie alors que paradoxalement on sait que le plaisir est le principal accélérateur de l’apprentissage. Jean Claude Ameisen, medecin biologiste immunologue, dans l’une de ses très belles émissions de France Inter du samedi après-midi, «sur les épaules de Darwin», rappelait récemment que les sciences neuro-cognitives confirmaient ce qu’au début du XXe, John Dewey, Maria Montessori, Ovide Decroly, Adolphe Ferrière, Celestin Freinet,…, posèrent comme principe de l’apprentissage, à savoir que quelqu’un qui apprend ne peut optimalement faire des acquisitions, mémoriser durablement, développer des capacités et des savoirs que dans un contexte de plaisir, de libre choix, d’autonomie et de confiance.

    Les avancées de ces précurseurs qui savaient parfaitement que les enfants pensent tout seuls, ont un quant-à-soi, mais aussi que leur sourire est le moteur et le signe de leur développement intellectuel, n’ont pas fait école…

    L’impuissance acquise

    Ce n’est pourtant pas faute de démonstrations par les cognitivistes, les psychologues sociaux ou de l’enfance, du fait que « l’apprentissage latent», par le plaisir et la confiance, sont indispensables pour que l’apprentissage utile par répétition et renforcement ait lieu.

    Le premier se fait spontanément, volontairement, par induction, intuition, analogie, appétence, curiosité, expérimentation, imagination. Il va alimenter la mémoire de long terme grâce à laquelle les processus adaptatifs sont durablement aiguisés et en alerte.

    Le second, l’apprentissage utile, répond aux besoins d’organisation, de normalisation, de codification de la société ambiante. Il est nécessaire à l’insertion sociale et alimente la mémoire de court terme « dite » de travail qui, elle, est éphémère,  soumise à l’obsolescence et qui pour être fonctionnelle doit être rechargée par la répétition d’information sur les cibles à atteindre, les résultats à obtenir. On sait notamment que lorsque l’apprentissage latent n’est pas fertilisé en permanence par la confiance et le plaisir, l’apprentissage utile peut être rejeté, mettre l’apprenant en situation d’échec répétitif et le conduire à l’inertie, au désespoir. Dans ce cas, c’est une impuissance qui a été acquise…

    La question qui se pose aujourd’hui à la société française est sans doute de savoir si son école qui sanctuarise le travail, le mérite individuel, la sélection des élites et se barde d’épreuves d’évaluation censées mesurer les résultats des apprentissages utiles pour accéder aux classes, aux formations puis aux professions supérieures, n’est pas aussi en train d’enseigner de l’impuissance…

    Comment chasser l’ennui et la peur de l’échec de l’école ? Comment miser sur les apprentissages latents qui procurent l’estime de soi sans mettre à bas le contrôle des apprentissages utiles grâce auquel le système scolaire français cherche toujours à se rassurer ? On le sait. La réponse est dans le repérage des activités que l’enfant a envie de faire «par plaisir» et dans l’élaboration, sur leur base, de programmes individualisés de formation, de parcours d’apprentissage personnalisé de plus en plus complexes.

    Essaye encore !

    C’est à ce niveau que prennent leur sens les TICE, le multimédia pédagogique, les jeux video (soit dit au passage qu’il n’y a rien de plus sérieux que le jeu), l’EAO, les simulations, et surtout la prise en compte par l’éducation du rapport que les enfants entretiennent désormais avec les écrans et les réseaux pour construire leur identité, pour exercer leurs vertus, pour solliciter ce qui en eux est virtuel, c’est-à-dire réel mais non concrétisé, non matérialisé, non encore actualisé. Dans un jeu video, dans un logiciel d’apprentissage, l’échec n’est pas matérialisé. Lui aussi est virtualisé. On peut revenir en arrière et recommencer sans que cela porte à conséquences : Try again, essaye encore !

    Il est plus que probable que les enfants, les élèves du XXIe, puissent trouver plus de plaisir, de confiance et d’estime de soi à apprendre à écrire, à lire, à compter, à chercher, découvrir, à créer, à comprendre des choses de plus en plus complexes, seul ou en groupe, avec des machines, des logiciels, des programmes, des jeux sérieux ou pas, qu’en classe avec un enseignant qui s’évertue à imposer à tous un programme disciplinaire venu d’en-haut dont il n’est pas l’auteur. De nombreuses enquêtes montrent déjà cela (Schoolnet).

    Que l’éducation au XXIeme siècle puisse tendre vers l’organisation de cette individualisation des programmes d’éducation grâce à la mobilisation de l’ensemble des ressources numériques, cela ne fait guère de doute, surtout si cette mobilisation a pour principe d’optimiser le plaisir de chacun à apprendre, d’accroître la confiance en soi et de produire de nombreuses grappes de compétences reliées entre elle plutôt que quelques fruits lourds gorgés d’énergie.

    Fin de la deuxième partie// ORME 2.12 Marseille, Jean-Pierre Quignaux

  • Pastèques, grappes de groseilles et éducation numérique ! (3/4)

    Pastèques, grappes de groseilles et éducation numérique ! (3/4)

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    Les digital natives ne sont pas encore nés…

    L’institution scolaire, bien avant que les médias et le commerce s’y intéressent, a été comptable de l’utilisation des temps de cerveaux disponibles et des corps qui les sustentent. Cette institution plonge sa raison d’être dans plus de 2000 ans d’histoire et nous ne sommes qu’à l’aube de la convergence numérique des médias, c’est-à-dire du fait de disposer partout et à tout moment sur un même support de tout ce qui a été et est diffusé sous forme d’images, d’écrits et de sons.
    A cet égard, c’est un peu trop vite que l’on a affublé les gamins nés après 2000 du nom de «digital natives», de «génération numérique».

    Tous ne sont pas nés avec des parents disposant d’un ordinateur et d’internet à la maison, loin s’en faut. Rarissimes sont ceux qui, dés la primaire, ont fait l’expérience d’avoir un maître ou une maîtresse passant sans problème de la craie et des bâtonnets à une console de jeu, une game-boy ou une nintendo DS, pour leur apprendre à lire ou compter.

    Par ailleurs, les effets de la convergence numérique ne commenceront à se faire massivement sentir qu’avec les nouvelles infrastructures à très haut débit optique et surtout radio rendant possible l’accès immédiat , sans fil à la patte, en mobilité, à tous les écrans, à tous les programmes, au creux de la main , sur les prochaines générations de «smartphones», véritables couteaux-suisses à tout faire dans l’univers numérique, ou sur les ardoises toujours plus magiques que sont déjà en train de devenir les tablettes numériques.

    Un système d’éducation met 70 ans minimum pour se transformer et porter ses fruits, le temps que des formateurs-pionniers forment en masse les formateurs des enseignants de terrain de demain.

    Si ces formateurs-pionniers sont demain les «digital natives» nés après 2000, alors, dans le meilleur des cas, ce n’est qu’après 2050 que les transformations numériques du système éducatif désirées commenceront à porter leurs premiers fruits et que ce n’est que 20 ans après le système aura achevé sa métamorphose.

    En fait, les questions qui se posent aujourd’hui sont de savoir à quels nouveaux principes d’éducation devraient former ces formateurs-pionniers, sur quelles bases d’analyse des transformations sociétales de long terme et pour quelle utopie pour la société de demain ?

    La première réponse est dans le mot Education lui-même. Eduquer vient du latin ex-ducere, qui veut dire «conduire hors». La question essentielle qui vient ensuite est  «hors de quoi ?»  Hors de quoi doivent nous guider les nouveaux principes d’un système d’éducation qui est à inventer pour la deuxième partie de ce siècle ?

    La réponse paraît évidente : «hors de l’histoire, hors de la tradition» qui aboutissent aux errances, aux impasses et aux mal-être d’aujourd’hui. Qu’est-ce qui structure cette tradition, cette vieille histoire dont l’héritage premièrement nous paraît sans avenir ou tout du moins obsolète pour tirer pleinement partie des outils et réseaux de collecte, de traitement et de diffusion de l’information et des connaissances et, deuxièmement, nous empêche d’oser formuler des utopies raisonnables à partir de ces outils.

    L’histoire du système éducatif français est celle de ses différentes couches sédiments et c’est de leur gangue qu’il faut envisager de dégager nos neurones.

    S’extraire du passé ?

    S’extraire d’abord d’environ une douzaine de siècles de sédiments déposés par l’éducation antique et les premiers siècles du christianisme en occident. Celle de Sparte, d’Aristote et de Rome tout d’abord dont les buts étaient de dresser les corps et les esprits par la souffrance à la discipline de la vie collective et de sélectionner les futurs élite militaires et gestionnaires susceptibles de reproduire et d’accroître la sécurité, la puissance et la violence de l’Etat.

    A Sparte, le pédagogue, le pédonome (paidomos) y était en permanence flanqué par les mastogophoroi, porteurs de fouets, souvent des jeunes citoyens parvenus à cet honneur après «en avoir bavé». Comme l’a montré l’historien Henri-Iréné Marrou, la violence était  omniprésente dans les institutions éducatives de la Grèce Antique et de Rome dont Aristote avait professé  : «que le jeu ne doit pas être le but de l’éducation, que l’on ne s’amuse pas en apprenant, que la douleur est compagne de l’étude».

    Ces principes antiques de l’éducation sont toujours là. Les premiers siècles du Christianisme n’ont pas adouci la pédagogie sélective et punitive de l’école païenne antique car elle a utilisé les écoles grecques et romaines pour prendre en main la formation réservée  aux futurs clercs. Selon le sociologue Durkheim, ce fut là la véritable naissance de l’école, c’est-à-dire d’un milieu moral organisé, voué autant à façonner les idées et les sentiments de l’élève, à le discipliner par la contrainte psychique et physique, qu’à la transmission des connaissances.

    Une autre couche de sédiments épaisse d’une dizaine de siècles, s’est déposée ensuite à partir des carolingiens  qui ont multiplié avec la bénédiction papale, les écoles destinées à l’instruction des laïcs destinés à gérer l’Empire d’Occident et sceller ainsi le sort de l’école dans l’entre-deux du pouvoir spirituel et du pouvoir temporel.

    Au XVIe siècle, portés par le développement de l’imprimerie et la concurrence entre Réforme et Contre-Réforme, fleurissent les premiers collèges qui sont conçu comme des lieux  d’enseignement et de surveillance d’une population dont il fallait compter les âmes pour savoir dans quel camp les mettre.

    Les collèges rangent les élèves par âge, par classes de niveau et instituent les examens de passage. Les compagnies de prêtres et de religieuses enseignants (Jésuites Oratoriens, barnabites) nées dans le courant du XVIe sicle s’en emparent et le pouvoir royal s’emploie à  promouvoir, protéger et soutenir l’emprise des Congrégations religieuses sur l’école jusqu’au milieu du XVIIIe.

    C’est à partir du XVIIIe siècle, sous l’influence des philosophes des lumières, que commence à se déposer la troisième couche sédimentaire dans laquelle nous sommes toujours. Pourquoi ?
    Parce que les sciences et les techniques commencent à démultiplier les moyens du développement matériel et que la puissance de l’Etat monarchique instauré par Louis XIV et perpétué par Louis XV et Louis XVI nécessite un enseignement plus utilitaire répondant aux besoins simultanés de l’industrie, du commerce et des armées. Louis XV supprime la Compagnie de Jésus en 1764 et crée l’Académie des Sciences en 1666.

    La voie est ouverte à la création des écoles royales techniques et militaires. Une grande place est y faite aux mathématiques et aux langues étrangères, au détriment des lettres classiques et de la religion. Pour les disciples du cartésianisme comme le philosophe Bernard Lamy (1640-1715), point besoin de pédagogie ouverte car la connaissance n’est pas forcément une bonne chose. L’homme « est corrompu par la curiosité qui le détourne de sa fin« . Du point de vue de l’utilité, Bernard Lamy et ses disciples jugeait par exemple que seules les mathématiques pouvaient donner une formation de base car « les vérités qu’elles enseignent sont simples et claires« .

    Pour d’autres philosophes plus humanistes, l’important n’est plus d’apprendre pour se donner les moyens de devenir un homme, un bon sujet, un bon chrétien, un bon gestionnaire, un bon officier, mais d’apprendre pour travailler au bonheur matériel de l’humanité.

    Couplée aux besoins militaires, l’école utilitaire, politico-économique, scientifique et technique, industrielle et commerciale, administrative et gestionnaire se profile. Il s’agit dés lors d’imprimer « à l’éducation publique le caractère précieux d’éducation nationale » : une  éducation qui relève principalement de l’Etat et qui doit être uniformisée dans tous les établissements du royaume.

    La Révolution ne fera qu’amplifier le mouvement. Plus tard, tout en redonnant des gages à l’éducation religieuse, Napoléon va organiser le nouveau système, le hiérarchiser, le rationaliser, le territorialiser avec la création des académies et des inspections.

    Vers l’Ecole a-normale ?

    La rationalisation, l’uniformisation, l’obligation de l’instruction se déploiera définitivement avec la Troisième République sous la pression des besoins militaires (Les prussiens vainqueurs en 1870 étaient mieux instruits), de la Révolution Industrielle qui a besoin d’ingénieurs, de contremaîtres et de techniciens, de la colonisation qui a besoin de cadres administratifs,…

    Les lois de Jules Ferry de 1881 de 1882 consolident le régime républicain laïque en inscrivant dans son ADN l’idée d’une république scientifique, technique, savante, industrieuse, travailleuse, méritocratique et universaliste seule capable d’apporter le Progrès matériel et moral au plus grand nombre et de faire ainsi rayonner le Génie français.

    En fait, avec la conscription obligatoire née avec la Révolution Française et instituée en 1798,  l’école laïque, gratuite et obligatoire a été,  l’un des instruments essentiels de «nationalisation de la société» par l’État, de la formation de l’Etat-Nation français conçu comme un tout omniscient et polytechnique et dont l’Education Nationale s’est toujours voulu depuis lors la matrice, l’outil et la gardienne.

    Après la seconde guerre mondiale sous la pression du baby-boom, la locomotive du progrès matériel et social par l’éducation, par l’instruction publique généralisée et générale, conduite par l’élite républicaine de ses ingénieurs et technocrates issue de ses grandes écoles s’est élancée sur la voie de la démocratisation, de la massification scolaire sans trop chercher à s’interroger ni sur les principes fondamentaux qui la caractérisent et qui la propulsent ni sur sa destination.

    En fait, presque toute l’histoire de l’Education en France se résume dans la mise à angle droit, dans la mise à l’équerre, à la norme, des apprenants. L’Ecole Normale n’est-elle par l’Ecole Norma (équerre en latin), l’école de l’abscisse et de l’ordonnée, de la règle et de la réglementation, de la mise en ordre du vivant et de la nature par l’exercice de la Raison incarnée à son sommet  par l’Etat-Nation et par l’ensemble de ses serviteurs missionnés à vie pour en faire fonctionner les rouages ?

    Fin de la troisième partie // ORME 2.12 Marseille, Jean-Pierre Quignaux

  • Dynamiser l’enseignement des sciences avec la classe interactive

    Dynamiser l’enseignement des sciences avec la classe interactive

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    La classe interactive TI-Navigator est un système qui permet de relier les calculatrices TI-Nspire CX des élèves à l’ordinateur de l’enseignant via un module Wifi. En utilisant le logiciel compagnon, le professeur peut envoyer des activités sur les calculatrices et visualiser en temps réel aussi bien l’ensemble des calculatrices connectées que celle d’un élève en particulier et, si l’ordinateur est branché à un vidéo projecteur, un élève peut présenter à tous son travail. Le logiciel permet en outre d’envoyer des questions ou QCM à l’ensemble de la classe en même temps, et de récupérer et analyser les résultats, enregistrés dans un portfolio.

    Selon Lydia Misset, enseignante en mathématiques au Lycée Descartes d’Antony, «le système TI-NavigatorTM permet de savoir très vite qui travaille dans le groupe et surtout qui a des difficultés, et d’apporter une aide efficace aux élèves car on peut voir les manipulations qu’ils effectuent, sans être obligé de se pencher sur la machine des élèves. Ces derniers sont aussi beaucoup plus concentrés sur leur travail».

    Principaux enseignements de l’étude :

    Un système simple à utiliser et pratique pour les élèves

    77,5% des élèves interrogés estiment que le système TI-Navigator est facile à utiliser. Parmi eux, 100% des élèves de première S et 83,9% des élèves de classe de terminale S confirment cet avis. 92% pensent que recevoir des fichiers à tout moment et simplement sur leur calculatrice est important.

    Une meilleure compréhension des élèves

    84,9% des élèves interrogés estiment que le système de QCM instantané permet de tester la compréhension des mathématiques et des sciences. 82% des élèves pensent qu’il est positif pour eux de pouvoir comparer leurs résultats avec ceux dela classe lorsque le professeur montre tous les écrans des calculatrices avec le vidéo projecteur. 78,8% vérifient mieux leurs connaissances et apprennent à utiliser la TI-NspireTM CX et 56% pensent avoir progressé en mathématiques grâce à l’utilisation de la classe interactive TI-NavigatorTM.

    Un plus grand intérêt des élèves pour les mathématiques

    66,5% sont plus intéressés par ce qu’ils font en classe
    62,3% sont plus motivés
    53,9% participent plus volontiers en classe

    Un équipement mutualisable

    Pas de salle spécifique à réserver
    Pas de changement d’emploi du temps
    Pas de maintenance informatique
    Mise en route rapide
    Utilisable en Mathématiques et en sciences

    A propos du réseau d’enseignants T3
    T3 signifie «
    Teachers Teaching with Technologies », des enseignants qui enseignent avec les nouvelles technologies et qui partagent avec d’autres enseignants leur savoir et leurs expériences pédagogiques. Le groupe T3 France, constitué d’enseignants et de formateurs en mathématiques et en sciences organise des formations pour les enseignants, participe à l’élaboration des produits et écrit des cahiers d’initiation et des fiches d’activités pour aider les professeurs à intégrer les calculatrices et les interfaces d’acquisition de données dans leur enseignement.

    Texas Instruments présentera la classe numérique TI-Nspire Navigator pendant les rencontres de l’Orme sur le stand de son partenaire Ordisys.
    Des exemplaires du rapport sur « La classe numérique mobile pour l’enseignement des mathématiques et des sciences » seront également disponibles sur place.

    Télécharger le rapport d’expérimentation (au format PDF)

  • L’ISP choisit le TNI pour améliorer l’interactivité dans ses classes

    L’ISP choisit le TNI pour améliorer l’interactivité dans ses classes

    190320124f66f523e57ddEn 2007, l’école a défini un plan d’investissement stratégique sur 5 ans en matière de technologie numérique dédiée à l’éducation avec pour objectif d’installer un tableau numérique interactif par niveau scolaire d’ici 2012.

    Grâce au soutien du conseil d’administration et aux dons de particuliers et d’entreprises, l’école a atteint plus tôt que prévu cet objectif et envisage désormais d’installer un tableau numérique interactif dans chaque salle de classe.

    A ce jour, 28 salles de classe sont équipées d’un tableau numérique interactif SMART Board, des installations gérées par Motiv Solutions, un revendeur accrédité SMART Technologies situé en région parisienne. Utilisés par tous les élèves de 3 à 18 ans, depuis le Primaire jusqu’au Baccalauréat International, les tableaux numériques interactifs SMART Board ont prouvé leur efficacité tout au long du cursus scolaire.

    Afin de familiariser les professeurs à l’usage des technologies numériques, l’école International School of Paris a mis en place des formations et une assistance spécifiques, dispensées par un professeur référent. Bien que facultatives, elles sont proposées sous forme individuelle ou en petit groupe de professeurs. Une assistance en ligne est également assurée. Les sessions abordent aussi bien des éléments généraux que des fonctionnalités particulières, en fonction des besoins des professeurs.

    En complément de ces sessions régulières, l’ISP organise également des ateliers ponctuels, au cours desquels les professeurs peuvent échanger de nouvelles idées, partager des pratiques et travailler ensemble à la résolution de problèmes divers.

    Ces sessions ont mis en évidence que tous les professeurs, quel que soit leur niveau de connaissance des technologies numériques, sont capables d’utiliser de manière efficace les tableaux numériques interactifs SMART Board, et que ceux qui possèdent des compétences plus importantes, peuvent proposer des contenus de cours particulièrement originaux et intéressants.

    «La plupart de nos professeurs trouvent les SMART Board très intuitifs et faciles d’utilisation pour les fonctions de base, mais nous souhaitons également que nos équipes pédagogiques puissent explorer ces technologies interactives de manière plus approfondie», explique Paul Tagg, Directeur informatique de l’International School of Paris.

    «Nous avons choisi d’équiper nos salles de classe avec des tableaux numériques interactifs SMART, car ils nous apportent beaucoup au niveau de l’apprentissage et de l’enseignement. Nous apprécions tout particulièrement le logiciel SMART Notebook, car il donne la possibilité aux professeurs de développer des supports de cours sans avoir besoin d’un accès au tableau».

    L’équipe de l’ISP est convaincue que la combinaison des technologies interactives et du savoir-faire de son corps enseignant est très efficace et cherchera à l’avenir à renforcer ce positionnement novateur en ajoutant de nouveaux outils numériques à ses ressources informatiques.

    L’école envisage également d’acquérir plusieurs centres d’apprentissage interactifs SMART Table™ pour les jeunes élèves et souhaite pouvoir développer des contenus pédagogiques spécifiques grâce au logiciel d’apprentissage SMART Notebook™, afin de construire notamment, une base de cours interactifs pour la préparation des examens du Baccalauréat International.

    Utilisatrice des solutions SMART pour l’éducation depuis 4 ans, l’école est extrêmement satisfaite des résultats. L’utilisation de ces solutions permet d’impliquer les élèves davantage qu’avec les tableaux blancs traditionnels ou qu’avec un vidéo-projecteur seul ; les professeurs peuvent élaborer des supports de cours différents, et rendre ainsi les leçons plus interactives et pertinentes pour leurs élèves.

    L’ISP a également su tirer parti de ces nouveaux usages pour renforcer l’image de l’école auprès des parents et de ses différents partenaires.
    L’utilisation par les élèves des tableaux numériques interactifs SMART Board pour leurs exposés ou présentations a ainsi remporté un vif succès auprès de ces publics.

  • Une tablette « senior » qui connecte les générations entre elles

    Une tablette « senior » qui connecte les générations entre elles

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    Les Français de 50 ans et plus représentent aujourd’hui plus d’un tiers de la population selon l’INSEE et leur effectif ne va cesser de croître. Ils seront 25 millions en 2020, soit 40 % de la population française. De plus, l’espérance de vie ne cesse de s’allonger pour atteindre 77,8 ans pour les hommes et 84,5 ans pour les femmes : à l’heure de la retraite ces nouveaux seniors sont loin de se croiser les bras.

    Malgré le développement des nouvelles technologies, les seniors non technophiles sont encore nombreux comme le souligne le livre blanc « seniors et tablettes interactives 1» suite à l’enquête pilotée par la Délégation aux usages de l’Internet. Pour changer cela, les nouveaux outils se doivent d’être moins complexes que les PC ou les « Smartphones » et de proposer des applications adaptées dans un environnement sécurisé.

    Les tablettes numériques adaptées s’avèrent être la solution. Elles permettent une intégration sans précédent des personnes qui n’ont pas fait le pas de l’informatique en proposant l’accès à des services à la fois utiles et ludiques.

    L’ère numérique n’est pas réservée aux jeunes générations ! C’est pourquoi la tablette TOOTI Family propose le meilleur des nouvelles technologies pour que les seniors retrouvent une seconde jeunesse et restent « branchés » !

    Pas besoin d’installation ni de branchements compliqués, la tablette TOOTI Family est ergonomique, intuitive et parfaitement adaptée à l’usage des seniors. Cette solution « tout en un » (tablette + applications + internet) est simplissime, il suffit d’appuyer sur le bouton de mise en marche pour accéder, au quotidien, à tous les services dont on peut avoir besoin.

    Recevoir directement les photos du dernier-né prise sur l’IPhone du papa, consulter le programme télé, envoyer des mails à ses amis,… Les services offerts sont centrés autour des besoins des seniors et de leur entourage. Le menu, très lisible propose aussi une fonction agenda permettant de se faire rappeler les rendez-vous. Un ensemble de fonctions (messagerie, jeux, internet, …) se combine à une offre de services (assistance téléphonique, paramétrage à distance de la tablette, sauvegarde automatique, …) pour garantir un maximum de simplicité, de sécurité et de sérénité pour toute la famille.

    Grâce à TOOTI Family, le développement des nouvelles technologies resserre les liens familiaux en créant de nouvelles formes de connexions !

    Les activités professionnelles alliées à la distance rendent souvent le maintien du lien familial difficile. TOOTI Family efface cette distance : une simple tablette, et enfants, parents et grands-parents restent en contact !
    La famille et les proches continuent eux à utiliser leurs outils usuels tels les PC ou les terminaux mobiles pour envoyer des e-mails, des SMS, des photos. Ils peuvent aussi accéder à la plateforme de services pour des actions plus complexes comme envoyer un album photos ou gérer sa fiche contact à distance. Pour cela un portail famille (my.tootifamily.com) et des applications sur terminaux mobiles sont mis à disposition. Les seniors peuvent aussi déléguer la gestion à distance de la tablette (contacts, préférences, …) et permettre ainsi à un tiers de confiance de la famille de réaliser les tâches qui seraient encore complexes.

    Avec TOOTI Family, partager en famille n’aura jamais été aussi agréable et «high-tech» !


  • Le TNI, une double entrée vers l’apprentissage

    Le TNI, une double entrée vers l’apprentissage

    Le TNI permet un travail étape par étape

    La séance de ce vendredi 09 mars va conduire notre enseignante à faire lire aux enfants un tableau à double entrée et à en comprendre son fonctionnement.  Elle part de l’affichage de formes diverses (ronds, triangles, carrés…) que les enfants doivent s’amuser à trier à leur guise. Les formes en question ont différentes couleurs. Avec ces éléments, le petit groupe de sept enfants arrive à la définition d’un critère de tri, certains enfants ayant trié par forme, d’autres par couleur.

    La maîtresse fait ensuite apparaître un tableau «piky», avec plusieurs animaux cette fois-ci, toujours de différentes couleurs. Une fois que les enfants ont assimilé le tri par animal et par couleur, Sophie introduit la notion de double entrée (une entrée «animal» et une entrée «couleur»).
    «D’un tri par forme et par couleur, nous sommes arrivés au tri à deux critères», explique t-elle.

    Mise en pratique du travail en classe en situation réelle

    Le travail sur le tableau à double entrée amène petit à petit les enfants vers un cas concret. Il va leur permettre de compléter à leur arrivée le matin, la grille de renseignements «cantine, garderie, sieste… », une tâche normalement effectuée par leurs parents.

    Au bout d’une séance de 20 minutes, les enfants sont fiers de pouvoir réaliser cette mission.

    Utilisation de ressources en interne

    Pour le travail avec le TNI, Sophie utilise principalement des ressources créées par les enfants (textes audio de leurs sorties de classe, photos…). Les tableaux «piky», utilisés dans la séance, sont aussi des photos.
    «J’utilise des ressources personnelles car, à la maternelle, il est important d’utiliser le vécu des enfants en fonction des travaux. C’est un choix personnel de pédagogie de classe», souligne notre enseignante.

    «Je préfère fonctionner sur tout ce qui a été mis en place avec les enfants pour pouvoir développer des situations adaptées à leur niveau. Pour l’instant je n’ai pas éprouvé le besoin d’aller chercher des ressources académiques ou autres».

    Le TNI, doublement intéressant, pour l’élève et pour l’enseignant

    Sophie explique avoir déjà mené ce type de séance sans le TNI mais elle avoue clairement ne pas avoir le temps d’utiliser autant de supports et d’exemples en 20 minutes. «La gestion matérielle est beaucoup plus difficile pour moi sans le TNI ; avec le TNI, j’ai tout dans un même outil».

    D’autre part, elle souligne que les enfants interagissent plus facilement avec le TNI. «Avant, certains n’osaient pas». Sophie émet l’hypothèse qu’avec l’écran, beaucoup plus grand, les enfants voient mieux. «C’est peut-être plus parlant (…). Les interactions sont plus spontanées et plus volontaires que face à une feuille».

    Une totale appropriation de l’outil

    Les enfants de la classe de moyenne section se sont très vite habitués à ce nouveau matériel, «c’est quelque chose qui vient naturellement».  Sophie explique que le fait de pouvoir effacer les rassure, ôte leurs angoisses. Devant le TNI, la place de l’erreur est vue différemment.

    Côté enseignants, Sophie avoue avoir manipulé les premières fois en même temps que les élèves. Les séances «à fabriquer» prennent du temps mais la plus-value au niveau de la pédagogie est telle «qu’au final, je gagne beaucoup».

    Une enseignante volontaire et dynamique

    Cela fait 3 ans que le TNI est dans l’école ; mais c’est surtout depuis cette année que Sophie l’utilise très régulièrement, …. depuis qu’elle en a un dans sa classe ! Selon elle, un tableau «partagé» entre plusieurs enseignants qui doivent tenir un planning de réservations, n’est pas la solution.
    Après seulement trois heures de formation, Sophie nous confie avoir passé quelques heures seule face à la machine, pour vraiment comprendre la «plus-value pédagogique» que le TNI peut apporter. Notons également que la démarche mise en place pour la construction du tableau à double entrée est issue d’une réflexion d’équipe notamment de M. Rapet et Mme Fréou de l’école maternelle Flornoy’.

    En conclusion, voilà l’exemple d’une classe de maternelle où le TNI n’est pas de trop ! Une fois adopté, on ne peut plus s’en passer ? C’est en tout cas l’impression que nous a laissé Sophie.

  • Comment sensibiliser les élèves aux usages de l’Internet : TIC’ETHIQUE dans un collège de l’Essonne

    Comment sensibiliser les élèves aux usages de l’Internet : TIC’ETHIQUE dans un collège de l’Essonne

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    Il s’agit pour l’équipe pédagogique de montrer aux élèves les automatismes qu’ils doivent acquérir pour faire une utilisation raisonnable et intelligente des technologies. L’école apparaît comme un lieu adéquat pour présenter aux élèves les risques qu’ils peuvent rencontrer sur internet, apprendre les codes de communication, prendre conscience de leur identité numérique etc…

    Ce projet a démarré par une journée de sensibilisation le lundi 30 janvier 2012 au cours de laquelle les élèves ont répondu à un questionnaire sur leurs pratiques d’internet. Cette enquête a été préparée sur PowerPoint avec les boîtiers de réponse eInstruction CPS Pulse et le nouveau logiciel éditeur de questions d’eInstruction, Flow!

    Le lundi matin, 4 classes de 5° sont allés au cinéma le matin, visionner des courts métrages pré-sélectionnés, pendant que 3 autres classes se sont vues présenter le projet et interrogées sur leur pratique d’internet. Et inversement l’après-midi.

    Ce questionnaire dont les réponses sont anonymes permet de dresser un panorama de leur équipement à la maison en matière de nouvelles technologies, du temps qu’ils passent à utiliser ces matériels, à quelles fins ils le font et dans quelles conditions.

    L’enseignante documentaliste aidée de l’assistante documentaliste Mme Lacroix, de l’infirmière scolaire Mme Pfeiffer et de l’assistante sociale Mme Langlois a préparé des questions de type QCM : quand les élèves vont-ils sur internet, combien de temps en moyenne (en semaine/le weekend et pendant les vacances), comment (ordinateur, téléphone, console de jeux), pourquoi, avec qui, dans quelles conditions, avec l’accord de leurs parents, etc.
    Les élèves utilisent volontiers les boîtiers de réponse, en comprennent aisément le fonctionnement et l’affichage des résultats leur permet ensuite d’en discuter ensemble.

    À titre d’exemple, la première question :
    A. Quel matériel as-tu à disposition ?
    1. Aucun appareil
    2. Un ordinateur
    3. Un téléphone portable
    4. Une console de jeux
    5. Une webcam
    6. Un appareil photo numérique

    Dans l’une des classes de 5°, qui a répondu à cette question le lundi matin, 60% des élèves disposent à la fois d’un ordinateur, d’un téléphone portable, d’une console de jeux, d’une webcam et d’un appareil photo numérique. Tous les élèves ont a minima un ordinateur chez eux. Par ailleurs dans la suite des questions, il apparaît que certains d’entre eux en ont un usage libre, sans encadrement qualitatif ou quantitatif.

    Avec l’objectif de faire prendre conscience aux élèves de ce que leur offre internet comme opportunités et risques, le projet se poursuit et chaque classe est amenée à réfléchir sur un sujet particulier («la recherche d’informations sur internet» pour la classe de 5°1). Ils devront travailler sur ce thème plusieurs mois et réaliser à la fois un blog, des panneaux d’exposition, élaborer la charte du collège et créer un quizz. À la fin de l’année, le tout sera présenté aux parents.

    De plus, 3 intervenants extérieurs seront sollicités pendant ces quelques mois : un major de la police nationale, une troupe de théâtre de lycéens des Yvelines (troupe Andromède) qui ont fait une pièce ayant pour thème les dangers d’internet, et une association eEnfance, qui fera faire des jeux de rôles et mises en situation aux élèves.

    La simplicité d’utilisation des boîtiers de réponse et l’affichage clair des résultats ont aidé à l’émergence des débats. Échanges qui vont se continuer, le temps imparti n’étant pas suffisant pour faire témoigner les élèves de leurs utilisations d’internet et pour leur demander leur avis sur cet outil qui leur est visiblement quotidien sans qu’ils n’en connaissent tous les dangers potentiels et protection adéquates.

    Blog de l’évènement :
    blog.crdp-versailles.fr/ticethiquecamusris

    Retrouvez les articles et vidéos, interviews d’élèves et de Mme Rivasseau, enseignante de Lettres, réalisées par le CDDP de l’Essonne :
    www.cddp91.ac-versailles.fr et www.cddp91.ac-versailles.fr

    Tout savoir sur les boîtiers de réponse utilisés : www.einstruction.fr et le blog : einstructionblog.fr

  • La tablette dans tous ses états à l’école maternelle de Flornoy

    La tablette dans tous ses états à l’école maternelle de Flornoy

    Des tablettes prises d’assaut

    L’expérimentation a été lancée à la rentrée 2011 par le rectorat qui a fourni quatre tablettes numériques iPads, à l’école maternelle de Flornoy. Tous les enseignants les utilisent et le matériel «tourne» entre les classes. De la petite section où l’on travaille sur des imagiers ou sur les instruments de musique à la grande section où l’on construit un abécédaire, ces nouveaux outils font l’objet d’une utilisation «intensive».

    Un outil de liaison entre les niveaux

    Dans la classe de Carole Lopez, les enfants produisent un abécédaire, ce qui les prépare au passage vers le CP. «C’est un outil créé par les enfants qui pourra être ensuite utilisé au cours élémentaire». En effet, dans cette école, il y a un TNI dans chaque classe du primaire ce qui permet à l’enseignante de CP, par exemple, d’assurer une continuité avec la maternelle en projetant le travail de Carole.

    Un travail en véritable autonomie

    Un groupe de six enfants s’est regroupé en binôme autour de Carole pour 20 minutes d’atelier sur les tablettes. Avec le logiciel «Bookcreator», tout est vraiment intuitif, souligne Carole. «Les élèves trouvent tout de suite les icônes correspondant au son, à l’image… ».

    «L’intérêt de la tablette numérique pour produire un abécédaire par rapport à l’outil papier est la possibilité pour les élèves d’intervenir sur la prise de photo, la prise de son et l’écriture, c’est un « tout en un« ».

    Chaque élève choisit une lettre en début de séance ; grâce à un code couleur, il repère facilement les lettres qu’il a déjà travaillées. Ensuite, il peut s’amuser à écrire en utilisant le mode tactile.

    Des enfants très appliqués à réussir leur « mission »

    L’élève cherche ensuite un mot commençant par sa lettre et va s’enregistrer en énonçant le mot sur sa tablette, de manière à permettre l’association du son à l’écrit. «L’intérêt est que les enfants peuvent recommencer autant de fois qu’ils le souhaitent», ajoute Carole. Lors des enregistrements, tous les enfants font «statue», comme le présente la maîtresse, et sont très attentifs au camarade qui est en train de prononcer son mot sur «la machine».

    Pour les images, les enfants ont la possibilité d’aller dans une banque d’images mais peuvent aussi prendre eux-mêmes la photo de leur lettre. Ce jour-là, ils ont choisi de créer la forme de leur lettre à l’aide de petits objets. Une fois la photo prise, ils s’amusent à l’agrandir et à la déplacer sur la tablette, toujours grâce au mode tactile.

    «Avec la tablette, c’est vraiment l’enfant qui travaille et qui crée son abécédaire», nous fait remarquer Carole, allusion au travail qu’elle pouvait faire auparavant avec des ordinateurs où les enfants étaient plus spectateurs qu’acteurs.

    La tablette vue comme une «banque de données» du travail collectif

    Carole aimerait bien n’avoir des tablettes que pour sa classe car, en plus du travail au quotidien, elle voit ce matériel comme un outil collectif de la classe ; à tout moment, les élèves peuvent aller dessus pour revenir sur ce qu’ils ont accompli ou pour consulter les travaux de leurs camarades. Comme le matériel est partagé entre plusieurs enseignants, elle n’y a pas accès à tout moment, seulement sur les périodes réservées.

    «L’idéal serait d’en avoir au moins une par classe, pour pouvoir l’utiliser comme l’outil de référence qui fait le lien avec le passage en élémentaire».

    Par contre, elle ne voit pas l’intérêt d’une tablette par élève à son niveau. Le travail en binôme développe la coopération et les interactions entre élèves. «Rester seul sur sa tablette isole l’élève. A deux, cela permet de partager avec l’autre».

    «Nous visons une grande autonomie par cet outil», ajoute Carole.

    Et quand on évoque avec elle le sujet de la formation des enseignants face à ce nouvel outil, elle confie qu’elle trouve intéressant le fait de ne pas être trop formée, «car cela crée de la collaboration entre enseignants»

    et elle conclut «l’informatique nous enfermait chacun devant notre écran alors que la tablette est un outil d’ouverture, de discussion, et d’échange. Cet outil permet vraiment la mutualisation des pratiques d’enseignants».