Auteur/autrice : Aurélie Julien

  • Réseaux pédagogiques,réseaux sociaux dans les pratiques pédagogiques et ENT

    Réseaux pédagogiques,réseaux sociaux dans les pratiques pédagogiques et ENT


    Animation par Nicolas Collet Directeur Général ITOP Education et Anita Rollot-Hacquard Académie de Nancy Metz au cours des Netjournées.

    Anita Rollot-Hacquard utilise Facebook dans un EREA pour handicap moteur ; ce type d’élèves a plus de mal à avoir des relations sociales compte tenu de leur handicap. L’idée est d’utiliser un réseau social qui est fortement utilisé par ces élèves. Anita est professeur de comptabilité. «Sur 250 amis Facebook, j’ai 200 amis qui sont des anciens élèves». Cette activité sur Facebook est centrée sur la recherche de stage, et via ces anciens élèves, elle trouve aujourd’hui un appui pour trouver des stages pour ses élèves actuels.

    Elle a également utilisé Facebook pour que ces anciens élèves puissent intervenir en établissement sur des choses du type «comment trouver un logement, un emploi, ...» Facebook sert dans ce cas de lien entre les anciens et les nouveaux, l’enseignante aide à la mise en relation, et progressivement un réseau d’entraide s’est constitué.

    Par contre, compte tenu de la discipline, elle n’utilise pas le réseau social dans un cadre pédagogique.

    Autre témoignage, Pascal Michel, chef d’établissement en Meurthe et Moselle (voir la vidéo ci-dessus) : l’établissement utilise un compte Facebook et Twitter dans le cadre d’un cours de technologie et on prend appui sur les comptes de l’établissement pour expliquer le mode opératoire de ces médias, comment les configurer. Twitter sert également de moyen de communication auprès des parents.

    En réalité, le compte a été créé par un élève de 5ème, et l’établissement a proposé la récupération du compte et se fait en association avec lui ; la page est donc co-administrée par l’administration de l’établissement et l’élève qui avait eu cette initiative. Le pôle multimédia de l’établissement a accompagné cette démarche..

    La gestion du compte prend peu de temps, à noter que l’établissement n’avait pas de site web en dehors du site Place (ENT). Twitter sert de relai de communication, notamment sur des communication «d’urgence» : problème de transport scolaire, de neige, ..)

    Pour l’instant, il n’y a pas de dérive, mais les dérives sur ce type de réseau ne peuvent être réglées de l’intérieur, cela demande un regard de tous les jours. Il n’ y a pas plus de problème de «dérive» que sur l’ENT au vu de la quantité de messages échangés sur ces deux types d’outils, les «problèmes» sont négligeables.

    «Quand on intervient sur des élèves de collèges, on a encore une influence et il y a une écoute de leur part» : plus les élèves sont jeunes, plus on est contraignants. Il y a dans l’équipe pédagogique un professeur de technologie qui est assez féru dans ce domaine. Un travail auprès des parents est envisagé, car on constate que les parents sont très ignorants de la réalité et des pratiques à avoir, mais notre rôle est encore à ce jour centré sur les élèves.

    «Avec Facebook et Twitter, on rentre dans leur monde ; en étant aussi sur Facebook, on est plus regardé et plus écouté. On autorise Facebook pendant les temps d’apprentissage, mais l’accès n’est pas ouvert sur l’ensemble de la journée, mais on ne s’interdit pas dans l’avenir d’ouvrir le Wi-Fi dans le collège sur des périodes plus importantes».

    L’idée de création d’un réseau social interne sur l’ENT n’est pas une bonne idée, car le réseau social sera fermé et les élèves n’iront pas échaner sur ce réseau, car ils vont «nativement» sur Facebook : on rentrera dans le même cas d’un réseau d’entreprise fermé où il y a beaucoup moins d’échanges et d’informations que sur le réseau Facebook : rien ne vaut l’original.

    Le Groupe Facebook «si les cons étaient des fleurs, la classe serait un jardin», pose également le problème de l’exposition numérique des élèves ou des enseignants; ne pas interdire mais apprendre à être vigilant, c’est une des orientations du nouveau B2i.

    Voir le site eduscol sur les réseaux sociaux pour approfondir cette dernière analyse.

  • ENT et ressources numériques en situation de mobilité

    Le sujet de la mobilité en lien avec l’ENT nous amène rapidement sur le sujet de l’utilisation des tablettes et leur capacité à communiquer avec un Environnement Numérique de Travail.

    Dans le contexte de l’ENT, la problématique des tablettes c’est que ce sont des outils « nativement » non sécurisés et la plupart des utilisateurs ne mettent pas en place le mot de passe de sécurité.

    Les élèves n’ont pas, en général, une culture de la confidentialité et un regard sur la sécurisation de leurs données et de leur environnement de travail ; ce phénomène est d’autant plus flagrant sur tablette numérique, même si ce problème existe sur des machines classiques (emprunt d’email d’un camarade, etc.)

    C’est de la responsabilité de l’enseignant ou de l’établissement de ne pas fournir de matériels non sécurisés pour éviter ce type de problème notamment en contexte d’utilisation de l’ENT !

    Les outils de mobilité comme les tablettes, posent donc problème aujourd’hui en contexte d’utilisation de l’ENT dans les établissements.

    Du point de vue des OS, Windows 8 apporte une interface tactile, mais l’approche sur les outils de type ENT ne changera pas.

    Problème de compatibilité avec les iPads et le navigateur safari intégré avec des applications web développées sous Windows.

    Quelques exemples de situations de mobilité et l’utilisation de tablettes 

    Situation des élèves hospitalisés ; avec la tablette, les élèves ont pu avoir accès aux ressources, peuvent lire la tablette alors qu’avec un livre ils ne pouvaient pas manipuler seuls les pages (handicap lourd). Pour gérer la relation avec la classe, les ressources sont partagées avec un outil de type Cloud Computing, qui met à jour les fichiers proposés par l’enseignant et qui se synchronisent dès qu’une connexion WI-FI est possible (en général, lors du retour à la maison).

    En EPS : Acquisition d’un parc de tablettes pour une classe ; les élèves peuvent avoir des ressources en situation (exemple : consignes de sécurités pour un mur d’escalade,..), les élèves peuvent se filmer avec iMovie en situation, dans le gymnase pour corriger leurs gestes ou sur tout site sportif en extérieur, qu’il y ait une couverture Wi-fi ou non. D’ailleurs le wifi n’est généralement pasdéployé sur les stades dans les établissements.

  • Rompre l’isolement avec un ENT dans un réseau d’écoles

    Rompre l’isolement avec un ENT dans un réseau d’écoles

    Le réseau en question, ce sont 10 écoles à la limite du département des Alpes de Haute-Provence ; 360 élèves, des écoles rurales situées dans un périmètre de 40 km de distance.

    Dans cette espace large, il y a  de petites écoles composées souvent de classes uniques ; entre 1 à 4 classes par établissements, soit 19 classes au total dans le réseau. Elles ont été réunies en 1999, sous la forme d ‘un réseau d’école de part la volonté d’un inspecteur de circonscription ; l’idée était de faire travailler ensemble et rompre l’isolement des élèves et des enseignants pour créer une émulation entre classes uniques.

    «On a créé ce réseau à travers un projet commun qui engage toutes les écoles du réseau», précise Christophe Broussard, animateur.

    «On a essayé d’harmoniser les démarches et les outils, on a travaillé avec les élus (sur 3 cantons) ; on a joué l’intercommunalité avant l’heure, on a acheté du matériel commun entre les communes».

    La zone est un «désert» en terme d’infrastructure de soin, de culture. Au départ, les moyens de ces communes ne sont pas les mêmes car d’une taille différente : le réseau va jouer dans l’équité en matière de transport. Sur ce réseau il y a un ½ ETP animateur.

    Le début de l’année démarre sous la forme d’un stage entre école, il y a une réunion une fois par mois des enseignants ; de nombreux échanges de documents entre enseignants se sont instaurés. Dans le cadre des ENR, il y a eu une acquisition de 2 classes mobiles et de 2 TNI. Chaque école dispose aujourd’hui d’un TNI (le reste, soit 6 TNI, a été acheté par les autres communes).

    Le activités projets dans les classes du réseau: Cycle 1, le théâtre, Cycle 2, le cirque et le Cycle 3, un rallye Math.

    Comment cela est géré et financé : via une association, ADERRE.

    La place de l’ENT dans le dispositif 

    «Nous disposons d’un ENT réseau et chaque école a un ENT qui est dans l’ENT de circonscription« . L’ENT est l’outil de collaboration, les ENT écoles sont en phase d’expérimentation : soit ouverture vers les parents, soit dirigés vers les élèves avec les aides aux devoirs.

    Première difficulté : le réseau d’école n’a pas de RNE (identifiant du Répertoire National des Etablissements) pour installer l’ENT : il a fallu créé un RNE fictif.

    Exemple d’usage : le rallye math du Cycle 3

    Via l’ENT : compte rendu des réunions, définition du projet, les écoles travaillent en asynchrone. Outils utilisés : les documents et le forum. Chaque élève et enseignant dépose les docs à son rythme. le forum aide les enseignants à échanger des bonnes pratiques et des idées. Au final, l’animateur rassemble les problèmes et produit un seul document des problèmes de mathématiques communs à l’ensemble.

    Les Limites avant l’ENT au réseau d’écoles : l’espace de stockage par groupe de travail. l’ENT du réseau permet de s’affranchir de ces limites.

    Cela engendre la collaboration au niveau des exercices et problèmes entre enseignants : par rapport aux pratiques anciennes qui existaient par email, l’ENT s’évère plus pratique pour les enseignants. Cet espace «groupe» n’est pas encore ouvert pour les élèves.

    Par contre, il existe un projet science et correspondance entre deux écoles : des défis scientifiques et il y a beaucoup de production entre classes (à noter que vu l’âge des élèves, la production est entre classes et non entre élèves).

    A noter également que la «stabilité» des enseignants en poste sur ces écoles joue beaucoup dans le succès des usages rencontrés !

  • Dynamique de la classe interactive et complémentarité avec l’ENT

    Dynamique de la classe interactive et complémentarité avec l’ENT

    Ce témoignage fait suite à la publication récente des résultats d’une étude menée par le réseau d’enseignants T3 durant l’année scolaire 2010/2011 sur l’utilisation de la classe interactiveTI-Nspire Navigator au collège et au lycée général et professionnel.

    Parmi les principaux point abordés dans ce rapport (article sur ludovia magazine, voir encadré à droite)

    – le TI-Navigator est un système simple à utiliser et pratique pour les élèves.
    « Le problème d’une salle de classes est qu’il n’y a pas forcément d’ordinateurs.Là, la calculatrice se met sur le coin de la table, l’élève se connecte rapidement« , témoigne Sylvain Etienne.

    – Un plus grand intérêt des élèves pour les mathématiques,
    « les élèves vont essayer de refaire le travail initié en classe ; je note un peu plus de travail à la maison, ce qui est un véritable progrès« .

    – Un équipement mutualisable,
    « on peut visualiser les écrans des calculatrices des élèves et on peut montrer à toute la classe leur présentation sur un TNI, sur une activité géométrique, par exemple (…) ».

    Télécharger le rapport d’expérimentation (au format PDF)

  • Tablettes numériques vs PC en salle de classe : retour d’expérience

    Tablettes numériques vs PC en salle de classe : retour d’expérience


    Une nouvelle approche matérielle

    Avec le parc de tablettes, je vais beaucoup moins en salle pupitre ou informatique, je peux l’utiliser 10 minutes, et puis revenir au cours classique, rien à voir avec l’utilisation d’un PC ou notebook qui demande un temps de chargement du système assez important ce qui implique des sessions plus longues sur machine. L’une des contraintes rencontrées est que les applications sur PC ne sont pas les mêmes sur tablettes (Word, excel, Powerpoint), mais que sur les « stores » comme Apple-store, on trouve des équivalents (stores qui comptent des millions d’applications).

    Ainsi, on doit pour le moment faire cohabiter les PC avec les tablettes mais l’avantage, c’est que l’on peut faire fonctionner les élèves en atelier, y compris en extérieur car même si ces matériels semblent fragiles, ils sont assez pratiques pour ce type d’activité (prise de son, de photos, de vidéos, ..).

    Pertinence pédagogique d’une tablette : essai de synthèse

    Même si ces réflexions sont encore au stade de l’élaboration et tiennent compte des essais et des expérimentations effectuées sur une courte période, nous proposons les grandes lignes d’une synthèse de pratiques en classe.

    Je souhaitais une collaboration avec les élèves et les tablettes sont idéales pour ça car avec des petits outils de type « dropbox », on peut mutualiser la production des élèves et ça alimente également mon ENT de manière considérable. Avec la tablette une fois bien choisies les applications, on gagne beaucoup de temps par rapport au PC.

    Tout est transparent du point de vue technique avec la tablette contrairement avec un PC, on peut se concentrer sur ce qu’on doit produire et non pas comment on va le produire, la question du logiciel n’est plus centrale, on peut se concentrer seulement sur les tâches à effectuer.

    Avec les tablettes, l’effet mode est indéniable et les premières séances avec des tablettes sont parfois dénaturées par la primauté et le côté « gadget » et nouveauté de cet outil, mais après plusieurs séances, on peut se concentrer sur l’intérêt inhérent du support.

    Sur tablette, les productions sont nativement collaboratives, on peut s’entraider, se corriger.

    Les écueils rencontrés et les questions pour l’avenir

    La première question est celle du choix des tablettes (modèles, marque, configuration, potentiel d’applications, …), la deuxième interrogation est comment repenser sa pédagogie en utilisant ces outils, quel impact sur l’apprentissage cela aura-t-il. Le réseau, le wifi, la connectivité, les risques, font également partie des interrogations. La dernière interrogation qui devient essentielle lorsqu’on pense à une généralisation des pratiques et un accroissement du parc : comment gère t-on un parc de tablettes ?  Avec 30 tablettes en expérimentation tout est gérable car on reste dans une dimension à l’échelle d’une classe, pour un déploiement de 1000 unités et la gestion des applications, les mises à jour, comment va t-on faire ?

  • Récompenses pour les enseignants contributeurs à la plateforme communautaire SMART Exchange

    SMART souhaite encourager les enseignants à poster sur SMART Exchange un maximum de scénarii pédagogiques basés sur les solutions SMART Notebook, SMART Response, SMART Ideas, ou SMART Table. Pour cela, jusqu’au 31 Mars 2012, les enseignants sont invités à poster le plus grand nombre de ressources, en contribuant à l’une des trois catégories suivantes :
    –       contributeur le plus productif (mise en ligne du plus grand nombre de scénarii),
    –       contributeur ayant obtenu le plus de recommandations sur les ressources mises en ligne,
    –       tout contributeur qui aura posté au moins 10 scénarii.

    Les récompenses pour les meilleurs contributeurs seront des licences logicielles SMART (SMART Sync, SMARTClassroom Suite, SMART Response VE, SMART Notebook Maths Tools, SMART Ideas). Ces meilleurs contributeurs seront désignés suite aux récapitulatifs des données extraites de la plateforme communautaire SMART Exchange. Leurs noms seront annoncés à partir du 15 avril 2012.

    «Chez SMART, nous sommes convaincus que les contenus constituent la valeur ajoutée des solutions numériques que nous proposons, avec en particulier le tableau numérique interactif SMART Board et le logiciel d’apprentissage collaboratif SMART Notebook. C’est pourquoi nous souhaitons encourager, par cette initiative, la production de contenus numériques pédagogiques par les enseignants et leur partage sur notre plateforme d’échange communautaire SMART Exchange» indique Richard Ramos, Directeur Général de SMART Technologies en France.

    SMART Exchange, plateforme communautaire de création et d’échange de ressources pédagogiques pour les enseignants

    SMART Technologies a ouvert début 2009 à la communauté enseignante française sa plateforme d’échanges SMART Exchange.

    Déjà utilisé par plus de 70 000 enseignants à travers le monde et proposant plus de 51 000 ressources pédagogiques en ligne dans 28 langues, dont 2 500 en français, SMART Exchange est un espace communautaire qui favorise les échanges entre enseignants et facilite la création et la mutualisation de ressources pédagogiques créées avec les solutions logicielles SMART.

    En se connectant sur ce site dédié, les enseignants peuvent trouver un espace réservé au téléchargement de ressources pédagogiques, un autre leur permettant de poster leurs propres contenus pour les partager avec les autres enseignants, et un dernier intégrant des forums de discussion. Chaque membre de la communauté peut reprendre, pour son propre usage, les documents mis en ligne par d’autres enseignants et mutualiser son savoir-faire et ses expériences éducatives, quelle que soit sa matière.

    Plus d’infos sur la plateforme d’échanges SMART Exchange : exchange.smarttech.com.
    Plus d’informations sur la page Facebook de SMART Technologies France.

  • Analyse du comportement des Français face aux jeux vidéo

    Un appétit grandissant pour les jeux vidéo

    Le jeu vidéo est un loisir très pratiqué puisque 38% des Français de 15 ans et plus sont des «vidéo gamers». Après une révolution orchestrée par les constructeurs afin de faire évoluer le paysage des jeux vidéo, l’explosion des smartphones (et donc de l’usage d’applications mobiles) vient prolonger cette première mutation.

    On observe une double évolution au cours des 3 dernières années, à la fois sur le taux d’équipement et sur la pratique des jeux vidéo. Cette dernière augmente néanmoins beaucoup plus vite avec une croissance de +32%.

    Les femmes aux manettes !

    Les joueuses et héroïnes virtuelles ont envahi cet univers habituellement considéré comme un bastion masculin. Même si les hommes les devancent encore  (44% contre 33%), le pourcentage de joueuses augmente deux fois plus vite avec une évolution de +44% en trois ans (contre seulement +22% pour les hommes).

    Les univers privilégiés reflètent la traditionnelle dichotomie homme/femme : les femmes préfèrent les jeux de réflexion et de danse / musique, tandis que les hommes sont plus portés sur les jeux de combat et les jeux FPS*. Côté équipement, les femmes ont massivement adopté la Nintendo DS et la WII.

    Muriel Raffatin, Responsable Marketing et Développement TGI, explique cette évolution : «Les constructeurs ont repensé un certain nombre de codes de l’univers des jeux vidéo afin de séduire la cible féminine. Ils proposent désormais aux femmes une multitude de jeux liés à leurs centres d’intérêt, intellectuels et sociaux, ainsi que des équipements plus ludiques et interactifs».

    Une activité encore très individuelle

    Malgré le développement des jeux collectifs et familiaux, plus des 3/4 des joueurs pratiquent cette activité de manière isolée : 76% jouent seul, et 79% le font chez eux. Seule une minorité (11%) préfèrent jouer chez des amis.

    Cette attitude casanière explique en partie la très faible pratique du jeu en situation de mobilité : seuls 4% des individus interrogés affirment jouer dans les transports. De ce fait, le support dominant reste toujours la console de salon (62%). On note cependant une explosion de l’usage des smartphones qui ont réussi, en seulement 2-3 ans, à s’accaparer 13% des joueurs. Ils ont ainsi contribué à une démocratisation du jeu vidéo puisque 8% des joueurs ne jouent exclusivement que sur smartphone.
    En comparaison, les consoles de jeux portables, présentes depuis bien plus longtemps sur le marché du jeu vidéo, évoluent beaucoup plus lentement puisqu’elles comptent à peine plus de 26% d’utilisateurs de 15 ans et plus.

    En quelques chiffres….
    38% des Français de 15 ans et plus sont des «vidéo gamers»
    33% des joueurs sont des femmes, soit une évolution de +44% en 3 ans
    Les femmes préfèrent les jeux de réflexion et de danse / musique, et les hommes les jeux de combat
    Plus de 3/4 des joueurs pratiquent toujours cette activité de manière isolée (seuls et chez eux)
    13% des joueurs jouent sur Smartphone

    * First Person Shooter : jeux de tirs en 3D dans lequel le champ de vision à l’écran est celui du personnage incarné.

    Méthodologie de l’étude
    Cette expertise s’appuie sur des questionnaires réactualisés en permanence pour proposer des solutions et des analyses répondant aux besoins des annonceurs, des agences publicitaires ou média, et des régies. Le réseau TGI présent dans plus de 60 pays nous permet de répondre à des problématiques média et marketing sur le plan local et international.
    En France, l’étude SIMM-TGI, menée 2 fois par an après de 15000 interviewés, apporte un éclairage à la fois quantitatif et qualitatif, sur les individus de 15 ans et plus résidant en France grâce à un champ d’enquête très vaste couvrant 25 secteurs de consommation et l’ensemble des médias : plus de 800 marchés étudiés en termes de consommation et d’achats, plus de 7 000 marques et enseignes référencées, 500 marques médias et plus de 800 phrases d’attitudes et d’opinions pour un éclairage qualitatif.

  • L’école communicante, concept dynamique d’échange et de partage d’expériences «in vivo

    L’école communicante, concept dynamique d’échange et de partage d’expériences «in vivo

    Nous avons rencontré Pascale Michels et sa classe de 6ème du collège Moustier de Gréasque qui travaille sur une expérimentation de «Culture numérique». L’objectif est de motiver les élèves, les valoriser par des publications, les rendre autonomes et créatifs et installer des réflexes de collaboration.

    C’est avec Didapages que les élèves de Pascale réalisent leur propre journal de lecture multimédia. Marina Durbec, une des élèves nous explique la réalisation et l’usage de ce journal. Ce livre numérique lui permet de mettre ses «souvenirs» de son année passée. Après avoir inscrit tous les renseignements la concernant (nom, prénom, année de naissance et sa «devise»…), elle va de page en page pour nous faire découvrir ses lectures, ses films et tous les commentaires qu’elle a pu établir, si elle a aimé ou pas,…

    Comme nous l’indique Pascale, «c’est un véritable incitateur à la lecture». «Au fil de l’année, le journal va se remplir et nous nous sommes aperçus que plus les élèves lisaient et plus ils avaient envie de mettre des choses dans leur didapage (…) et comme en plus il y a des moments d’échange entre les élèves, ils se conseillent des livres et c’est aussi très intéressant», ajoute Pascale.

    Dans ce projet, il y aussi l’apprentissage du clavier. Les élèves s’entraînent avec « Tap’Touche » pour accéder plus rapidement et plus efficacement à la maîtrise du clavier. Et comme ils étaient tous très motivés pour venir aux rencontres de l’Orme, Pascale les a encouragés à être les plus rapides sur le clavier pour faire sa sélection !

    Enfin, ce projet est aussi mené pour montrer que les TICE peuvent aider les élèves dyslexiques. Pour exemple, la moitié des élèves présents, soit 6 sur 13 qui ont accompagné Pascale, présentent une forme de dyslexie. Et notre enseignante ajoute «avec ce travail sur didapages, nous ne remarquons pas quel élève est dyslexique (…)».

    L’école communicante est un concept unique qui fait la spécificité des rencontres de l’Orme (comme le souligne Jacques Papadopoulos dans l’interview accordée à Ludovia magazine, voir article «conférence inaugurale, les points clés»)

  • Pastèques, grappes de groseilles et éducation numérique ! (4/4)

    Pastèques, grappes de groseilles et éducation numérique ! (4/4)

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    Cesser d’attendre Godot

    A bien y regarder, peu de choses dans son histoire prédestine le système éducatif français à l’appropriation et à l’usage innovants des technologies et des réseaux numériques d’information et de communication car fondamentalement l’accès à la connaissance y procède plus de la théorie, de la spéculation et du droit que de la pratique, de l’expérimentation et de la coutume, parce que son organisation s’appuie sur une conception hiérarchisée, ordonnancée et cloisonnée des savoirs et des compétences qui leur sont associés, parce qu’il est l’émanation et la matrice d’un processus séculaire de centralisation de l’exercice des pouvoirs et des systèmes d’information et de renseignements qui l’ont permis.

    Classes et classements, cartes et rythmes scolaire, programmation et inspection, évaluations et notations, contrôles et devoirs, ordonnés par l’Etat au nom de la Nation sont quasi-orthogonalement opposés à l’autonomie nécessaire aux apprentissages latents mais aussi au partage, aux échanges, aux hybridations d’information, de savoirs, de compétences de pair à pair, à l’organisation de petites communautés collaboratives d’enseignants et d’apprenants constitués en réseaux de proximité ou en voisinage lointain, à distance, comme Internet le permet désormais au quotidien.

    Certes partout, l’évidence du recours aux nouvelles technologies s’est imposé. Certes partout depuis dix ans, se sont multipliées les expérimentations. Mais force est de constater premièrement que leur généralisation est attendue du haut, top-down, et qu’elle risque de se faire attendre comme on attend Godot (d’ailleurs qu’attendre des Etats-Nation à l’heure de leur remise en cause par la mondialisation des contraintes)  et, deuxièmement, que nous n’osons pas imaginer que la mutation numérique soit telle que les principes, les infrastructures, les lieux physiques même de l’enseignement scolaire, son organisation, aient à changer ou plus exactement à vivre une metamorphose.

    Ainsi, par exemple on pense qu’ad vitam aeternam, les élèves continueront à rejoindre tous les jours leur travail posté, leur établi, dans des classes d’âge identique juxtaposées les unes aux autres dans des établissements architecturalement identiques, comme on allait à l’usine autrefois, du temps de la France industrielle, ou au bureau du temps où les services administratifs ne pouvaient pas avoir l’idée qu’ils puissent être eux aussi dématérialisés et rendus en ligne.

    Concevoir quelques utopies imparfaites…

    Sans doute du fait d’une intériorisation poussée des contraintes, et parce que nous pensons la théorie avant de penser la pratique, nous nous interdisons de formuler des utopies concrètes et donc forcément imparfaites, nécessaires à la métamorphose par touches, de notre système éducatif.

    Une première piste raisonnablement utopique serait par exemple de promouvoir la classe inversée comme cela s’expérimente en Norvège. L’idée de base est simple. Ce sont les cours qui, sous forme de vidéos et de didacticiels réalisés et/ou choisis par l’enseignant,  sont donnés à découvrir et à apprendre en ligne aux élèves, à la maison ou pendant des temps d’études en médiathèque, et ce sont les devoirs et les exercices qui sont faits en classe, en groupe ou individuellement, avec l’aide de l’enseignant.

    A elle seule, surtout si elle n’est pas systématisée, cette inversion introduit un autre rapport entre les enseignants et les élèves, entre le présentiel et la distance, entre les enseignants entre eux qui peuvent s’appuyer sur l’échange des ressources multimédia qu’ils ont créés et/ou assemblés, entre les élèves dont la collaboration peut être encouragée et organisée en classe et en ligne, etc…

    Mais point d’inversion possible sans formation initiale et continue des enseignants à l’écriture multimédia, à la mise en scène et en ligne de leur production pédagogique. Rien de possible bien sûr, sans matériel et réseau adéquates…

    Une deuxième piste plus utopique mais pas moins raisonnable pourrait être de se dire que la possibilité sera demain ouverte aux élèves d’être inscrits dans des superclasses coopératives, multiniveaux et hybrides car mixant l’enseignement en présentiel et à distance grâce à la mise en réseau des ressources, des outils pédagogiques et des méthodes d’évaluation et leur mobilisation pour baliser et former un parcours d’acquisitions et d’apprentissages centré sur chaque élève.

    Concrètement, et sans rentrer ici dans le détail, cela voudrait dire qu’une classe pourrait gonfler jusqu’à 150 élèves, être prise en charge par des équipes pédagogiques assurant des fonctions de cours traditionnels et/ou inversés, d’animation et de tutoring des apprentissages multimédia en présentiel et à distance, d’organisation des coopérations entre élèves en fonction de leurs acquis, d’évaluation collective des progrès de l’élève au regard d’unités valeurs acquises personnellement (comme à l’université) et de son investissement dans la coopérative apprenante ainsi constituée.

    Cela voudrait dire aussi pour l’enseignant, des temps de travail différenciés du fait de l’éclatement de son métier en plusieurs sous-métiers complémentaires assurés en équipe, indifféremment en présentiel et en ligne: prof magistral, animateur et entraîneur, co-évaluateur, co-gestionnaire.

    Cela signifierait encore une refonte architecturale des établissement scolaires, la possibilité aussi de créer de nouveaux espaces scolaires plus petits, moins concentrationnaires, plus ouverts sur leur environnement, sur la vie sociale et économique de proximité. Ce n’est pas moins que l’aménagement du territoire,  les conditions de vie et de travail, les déplacements qui s’en trouveraient progressivement transformés tant dans les bassins de vie ruraux, péri-urbains qu’urbains.

    Conclusion : inventer un récit positif pour l’éducation à l’âge numérique …

    En introduction, il était question de pastèques mutant en groseilles. Cette métaphore était empruntée à Pierre Radanne, ancien Président de l’Agence pour le Développement des Economies de la Maîtrise d’Energie et spécialiste international des politiques énergétiques de lutte contre le réchauffement climatique. Dans une récente conférence à l’Assemblée des Départements de France devant les élus territoriaux, Pierre Radanne expliquait, qu’en toutes choses en France on tend à privilégier des solutions globales, lourdes, identiques pour tous et régulée centralement parce ce sensée être les plus rationnelles et efficientes. La politique du nucléaire en étant la caricature.

    Or, démontrait Pierre Radanne, les contraintes environnementales comme d’épuisement des matières premières nous conduisent à ne plus concevoir la production d’énergie à partir de grosses centrale, de «grosses pastèques» mais à partir de «grappes de groseilles», d’une multitudes de petites unités de production autonomes gérées en réseau grâce aux technologies de l’information.

    Cette métaphore est d’autant adaptée au système éducatif que c’est de lui dont dépend l’avenir et la façon nous allons négocier le changement de civilisation en cours. Lors de tel changement les fonctions les plus utiles sont d’une part l’imagination et la créativité et d’autre part la conception d’un récit de vie positif suscitant l’empathie et l’adhésion.

    Ce n’est plus du ciel, d’une parole unique, que tombera comme autrefois ce récit. Il se formulera progressivement dans les échanges d’information et de savoirs, au sein des réseaux collaboratifs, dans les nouvelles coopératives d’apprenants, à proximité dans les territoires, et deviendra une évidence, lorsqu’ un enfant de 7 ans saura l’exprimer.

    Fin de la dernière partie// ORME 2.12 Marseille, Jean-Pierre Quignaux