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  • La famille iClasse vous accompagne sur la route périlleuse du changement pédagogique.

    La famille iClasse vous accompagne sur la route périlleuse du changement pédagogique.

    Détendez-vous, vous n’êtes plus seul(e) : La famille iClasse vous accompagne sur la route périlleuse du changement pédagogique.

     

    Il semble maintenant que le magister c’est l’internet, wikipédia, et autres colporteurs d’information.

    iclasseep2_imge2_150216« À quoi je sers maintenant se demande l’enseignant ? Suis-je désuet ?  « Peut-on tout apprendre en ligne ?» demandait le Rmn-Grand Palais en partenariat avec les Presses universitaires de France lors de débats sur cette question le 18 janvier dernier.
    « Quoi faire de façon intelligente avec mon iPad ? »  « Comment cerner l’intention pédagogique de l’activité en numérique que je réalise avec mes élèves ? »

    « Les changements vont trop vite. .

    « Je veux faire des changements, mais je crains de me faire critiquer par mes collègues, d’être isolé dans ma démarche. Mon école est l’une de de celles où il n’est pas bon de penser, d’agir autrement ».

    « J’ai peur de laisser les élèves explorer les applications, j’ai peur de perdre le contrôle de ma classe ».

    Un modèle éducatif pour le 21ème siècle, repensé par des enseignants pour des enseignants, par des gens qui ont les deux pieds dans les écoles, « une cellule externe à la grande machine qu’est l’éducation », disait Ron Canuel,  voilà ce qu’est iClasse, i pour innovation, inspiration, interaction . . .

    Pour iClasse, l’innovation n’est toutefois pas un but ; c’est un ensemble de moyens, pour améliorer, adapter l’éducation.  On cherche à casser l’homogénéité pédagogique. C’est une odyssée, une classe où les élèves en sont les héros et qui offre à l’enseignant participant la liberté d’appliquer des façons de faire, d’adapter une diversité de formules pour répondre aux besoins de ses élèves. C’est une personnalisation de l’enseignement.

    iClasse suggère un ensemble de modifications du quotidien pédagogique pour répondre aux besoins éducatifs des élèves de l’ère numérique tout en favorisant l’épanouissement professionnel des enseignants.  iClasse soutient l’enseignant dans son usage du numérique, mais ne propose pas un usage irraisonné de la technologie.  iClasse est dynamique et cherche à demeurer un laboratoire scolaire permanent, car nous vivons une époque charnière où même les futurologues les plus visionnaires y perdent leur latin.

    Le pont entre la classe réelle et la classe rêvée n’est pas technologique, il est humain, iClasse

    Les 4 blocs d’accompagnement

    La firme de développement professionnel en éducation offre une formation multidisciplinaire en 4 blocs qui représentent entre 40 et 60 heures d’accompagnement sur deux ans et qui mènent à une certification officielle et reconnue par la communauté pédagogique.
    Après chaque bloc, les participants reçoivent un badge numérique qu’ils peuvent afficher dans leur milieu ainsi que sur leurs différents profils sur internet : Twitter, Linkedin, site web, etc. Depuis 2012, ces badges, appuyés et basés sur la recherche, confirment l’acquisition de connaissances, d’aptitudes et de compétences pédagogiques assurant l’engagement des élèves.

    iclasseep2_imge3_150216Tous peuvent s’inscrire au Bloc 1.  La première partie de cette introduction à la pédagogie iClasse est une rencontre de quelques heures.  J’ai assisté au début d’une formation du Bloc 1, une introduction à la pensée iClasse.  Le premier pas vers le changement est l’environnement physique de la classe.  Fini les tables bien alignées et le bureau du maître en face du groupe.Finie la classe homogène où tous les élèves  travaillent en même temps aux mêmes exercices de façon individuelle.

    La suite de la formation iClasse se fait en ligne.  Ce n’est pas un MOOC, c’est un APEL (Accompagnement personnalisé en ligne), un SPOC (Small Private Online Course), une formation à distance spécialisée et personnalisée.  Suite à cette formation, l’enseignant est invité à réaliser les premiers changements dans sa classe.

    L’éducateur n’aura accès aux blocs 2, 3 et 4 que sur invitation suite à divers échanges virtuels avec les formateurs et les collègues.

    iclasseep2_imge1_150216Le bloc 2 s’attaque aux changements pédagogiques : l’ambiance à préconiser dans la classe, certaines innovations et conditions qui favorisent l’usage intelligent du numérique.

    Au bloc 3, on s’attarde à divers types d’activités qui renouvellent la pédagogie et facilitent l’atteinte des objectifs des programmes d’études.  On y présente des situations d’évaluation remodelées et actuelles.

    Puis enfin le bloc 4 qui mène à la certification.  On informe l’enseignant sur un ensemble de neuromythes véhiculés mais non prouvés scientifiquement.  À ce niveau l’enseignant/étudiant démontre sa capacité d’adopter la pédagogie iClasse en partageant ses expériences avec les autres membres de la communauté.

    L’épisode 3 présentera les témoignages de deux enseignantes certifiées iClasse, Édith Beaupré, du Québec et Saira Alvarez, du Mexique.

    Pour en savoir plus

    iClasse : http://iclasse.com/

    sur les neuromyrhes
    http://quiztim.com/blog/neuromythes
    http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2015/06/02062015Article635688253395187294.aspx

  • Expériences numériques à l’école Selwyn House au Québec : du rêve à la réalité ?

    Expériences numériques à l’école Selwyn House au Québec : du rêve à la réalité ?

    NinonLouise_Selwyn_140116Malheureusement toutes les écoles du Québec ne bénéficient pas des conditions de travail d’un Jean Pierre Trudeau. Mais la vision d’un certain idéal permet de rêver et travailler à vouloir améliorer son sort, n’est-ce-pas ?

    Jean Pierre Trudeau est le Directeur de la technologie à Selwyn House, une école privée anglophone où, depuis 1908, on veille à l’instruction et l’éducation de garçons de la maternelle jusqu’à la  fin du secondaire (maternelle, primaire et collège du système français).

    Une formation continue

    Jean Pierre est diplômé du programme ITP (Information Technology Professional) du Collège Champlain, un Cégep (Collège d’enseignement général et professionnel) anglophone dont le niveau scolaire équivaut au lycée.  Je n’ai pas trouvé la correspondance de ce programme d’étude dans le système scolaire français.

    Par la suite, il a graduellement complété sa formation par plusieurs certifications professionnelles  A+ :
    Microsoft Certified Professional
    MCSA, Microsoft System Administrators
    Cisco IT Academy
    Apple

    Ces certifications professionnelles offertes par les entreprises étaient naguère uniquement proposées aux professionnels des technologies de l’information et de la communication.  Il existe maintenant des certifications dédiées aux enseignants :
    Microsoft Certified for Educators
    Éducateurs ADE (Apple Distinguished Educators)
    Google Education

    dont les contenus d’apprentissage sont très différents de ceux offerts aux techniciens professionnels.  Les certifications pour enseignants visent principalement à aider ces derniers à intégrer les technologies à leur enseignement.

    Jean Pierre assiste aussi à de nombreuses conférences. Au tout début de sa carrière en éducation, il a présenté des communications, trois années consécutives, à la conférence du Laptop Institute à Memphis, Tennessee.  Il est allé au Laptop Institute Worlwide à Frankfurt, en Allemagne où il a découvert une approche formative très différente.

    NinonLouise_Selwyn6_140116Cette expérience lui a fait prendre conscience qu’il existait plusieurs types de conférences EdTech.  Il y a les très grosses conférences : EdTechTeacher iPad Summit Boston ; le Sommet du iPad et du numérique en éducation de Montréal ; la conférence ISTE – International Society for Technology in Education, quatre jours où il faut choisir parmi 1000 communications et trouver le temps de visiter l’immense exposition commerciale où se retrouvent 500 compagnies du domaine de l’éducation numérique.
    Par contre,  Sommet EdTechTeam avec Google for Education présente plusieurs excellentes petites conférences à Montréal, Ottawa, Toronto, etc.  Chaque formule offre des possibilités différentes d’apprentissage et de réseautage.

    Jean Pierre est aussi très actif au sein de la communauté EdTech montréalaise.  Il se garde à l’affut des innovations et des expériences de l’un et de l’autre en EdTech. Les enseignants et les élèves de Selwyn House bénéficient de son dynamisme.

    Il souligne l’absence de développement professionnel offert en EdTech.  Cette carence, comblée par les échanges d’information accessibles grâce à ces conférences et ces rencontres informelles, est compréhensible compte tenu de l’évolution exponentielle  dans ce domaine.  Le réseautage et les échanges informels permettent à chacun d’apprendre de l’autre.  On convainc un collègue de nous accompagner à un EdCamp et la prochaine fois celui-ci en convaincra un autre.  C’est la recette de succès pour la propagation du numérique en éducation selon Jean-Pierre.

    Selon son expérience et ses observations, la méthode «Top down» ne fonctionne pas.

    Son travail et celui de ses collègues : le partage des tâches

    Jean Pierre a commencé sa carrière à Selwyn House il y a dix ans comme technicien informatique. Les premiers six ans, il a travaillé principalement au support technique et occasionnellement au support aux utilisateurs, les enseignants.

    Son travail a évolué. D’une tâche centrée sur l’assistance technique,  il s’applique davantage maintenant à un travail de support aux enseignants dans leur intégration du numérique au quotidien. Tous les élèves et les enseignants du secondaire ont un laptop. Les classes du primaire ont des chariots iPad.  Par contre, l’utilisation de ces ordinateurs varie selon l’enseignant et aucun enseignant de cette école est astreint à utiliser une technologie numérique quelconque.

    Jean Pierre se perçoit un facilitateur, un petit diable qui séduit et tente l’enseignant à utiliser la technologie.  Il est là pour supporter les enseignants dans leur démarche d’intégration du numérique et il leur propose des projets.

    Le projet Dragons où chaque écolier de la maternelle a dessiné un dragon et imaginé une histoire est un exemple. Grâce au fantastique studio multimédia de cette école choyée, les élèves ont mimé leurs histoires devant un écran vert.  Jean Pierre a utilisé Puppet pals, iMovie et Aurasma pour finaliser ce projet qui a été présenté aux parents lors de l’Art Fair (Foire des arts) de l’école.

    NinonLouise_Selwyn3_140116Selwyn House compte environ 80 enseignants qui bénéficient de la présence de Scott Kilbride, l’administrateur de réseau et de deux techniciens.

    Bill Bedard, est un enseignant spécialisé en informatique qui initie dès la maternelle les élèves à la programmation.  C’est dans le cadre de l’apprentissage de la programmation que les élèves utiliseront les imprimantes 3D.

    La robotique est une activité périscolaire. Plusieurs professeurs sont impliqués au département de robotique.

    Selwyn House est affilié au groupe CRC Robotics et participe à des compétition depuis 1995. Le type de robot utilisé changera d’année en année selon les exigences de la compétition Pythagorium.

    Le principal changement cette année est la migration vers Google Apps.

    Un directeur présent auprès des élèves et à l’écoute de son personnel

    NinonLouise_Selwyn5_140116Le vêtement formel de monsieur Hal Hannaford, directeur de Selwyn House,  est égayé d’une amusante cravate colorée.  Ce grand amateur de jazz joue de la batterie avec le Jazz band de l’école.  Le midi, il revêt un tablier et se rend à la cafétéria.  Il y veille sur les petits qui ont parfois de la difficulté à transporter leur cabaret ou ne choisissent pas suffisamment de nourriture.

    Il supporte l’enseignant enthousiaste et sérieux qui veut réaliser un projet particulier.  C’est ainsi qu’il y a maintenant un atelier de menuiserie (wood workshop)  à Selwyn House suite à la proposition d’un enseignant.

    NinonLouise_Selwyn4_140116Le projet de l’an prochain est de transformer le vieux laboratoire d’informatique en un MakerSpace (FabLab) spécialisé en programmation et qui intègrera plusieurs départements dont le laboratoire de robotique et le workshop.

    Conclusions de la pédagogue

    Selwyn House est une école privilégiée, mais c’est aussi une école où chaque enseignant peut s’épanouir avec ou sans numérique.  C’est une école en mutation où la modernité se manifeste au sein d’une tradition centenaire, où chaque année des éducateurs passionnés planifient sérieusement, intelligemment l’évolution pédagogique par l’élaboration de nouveaux projets.

    La plupart des écoles n’ont pas les moyens d’offrir à leurs écoliers tous ces appareils dispendieux. La plupart des écoles peuvent, par contre, supporter les initiatives sérieuses des enseignants qui cherchent utiliser leur créativité pour faire avancer leur profession.

     

     

    Pour en savoir plus sur les niveaux de certifications offerts :
    www.comptia.org

    Le blog de J.P. Trudeau qui offre des conseils, des idées, des informations au personnel enseignant :
    www.jptrudeau.com

    NinonLouise_Selwyn2_140116

  • Retour sur le EdCamp Montréal 2015, un modèle « tous participants »

    Retour sur le EdCamp Montréal 2015, un modèle « tous participants »

    Peu à peu, près d’une cinquantaine de personnes m’y rejoignent pour participer au quatrième CampEd (francisation de EdCamp) Montréal.  Cette population est hétérogène.  Il y a des anglophones et des francophones, des enseignants du primaire, du secondaire, des enseignants auprès d’élèves ayant des difficultés d’apprentissage, des membres de la direction des écoles, des étudiants au doctorat, des représentants du RÉCIT, un réseau du ministère de l’Éducation du Québec axé sur le développement des compétences des élèves par l’intégration des TIC ou de Carrefour éducation, un portail éducatif qui propose des ressources didactiques aux enseignants québécois.

    Ce qui nous réunit en ce samedi, cette journée de congé,  sont l’amour de l’éducation et l’intérêt pour le numérique.

    Un EdCamp ou CampEd,  c’est une non-conférence.  EdCamp s’inspire du modèle des BarCamps, ces non-conférences ouvertes sous forme d’ateliers-évènements participatifs : « pas de spectateurs » – « tous participants ».

    Le premier EdCamp a eu lieu en mai 2010 à Philadelphie.  La EdCamp Foundation fut créée en décembre 2011 et les premiers EdCamps tenus dans une autre langue que l’anglais fut EdCamp Stockholm le 31 octobre 2011 (en suédois) et EdCamp Montréal le premier novembre 2011 (en français).

    EdCamp Montréal est le seul EdCamp bilingue (français/anglais) au monde.

    Pierre Poulin, un dynamique éducateur a assisté à deux EdCamps à New York avant de lancer l’aventure montréalaise,  À son retour il a réservé les noms EdCamp Montréal et EdCamp Québec au Canada.  L’organisation de EdCamp Québec a été confié à Audrey Miller. Le but de Pierre Poulin en organisant ces journées de rencontre est de donner la chance à ses collègues éducateurs de découvrir de nouvelles pratiques éducatives et leur permettre de faire connaître leurs réussites aux autres participants.

    Les deux premiers EdCamps se sont tenus à l’école Wilfrid-Bastien grâce à l’autorisation de la directrice, madame Isabelle Massé.

    EdCamp est un réseau international auquel participe des éducateurs qui se rencontrent de manière informelle.  Il n’y a pas de thème déterminé à l’avance. Chaque participant peut proposer un sujet de discussion de son choix ou circuler d’un groupe à un autre selon ses intérêts.  C’est un modèle innovateur et dynamique de formation professionnelle pour les éducateurs. Et au EdCamp on ne paie que pour la bouffe.

    La journée commence par un café, quelques croissants et chacun se présente aux autres.  Les participants venaient non seulement de Montréal et sa banlieue mais aussi de Québec (275 km), Sherbrooke (149 km) et Gatineau (193 km).

    On distribue les post-it, petites feuilles autoadhésives  sur lesquelles chacun écrit le sujet dont il aimerait discuter.  Chacun colle sa proposition sur un tableau.   Un organisateur « organise », regroupe les questions en thématiques communes. Ce jour-là, neuf sujets furent retenus, six en français, trois en anglais.

    La journée est divisée en trois ou quatre sessions, chaque session propose trois ou plusieurs ateliers selon le nombre de participants.

    Le premier atelier auquel j’ai pris part : comment intégrer le numérique à notre enseignement?  était très populaire.  Les participants s’accordent sur l’importance d’y aller graduellement.  On cite le modèle SAMR pour Substitution, Amélioration, Modification et Redéfinition. Puis on échange des informations, chacun rapporte son expérience, des sous-groupes se forment, on questionne l’un ou l’autre sur l’usage d’un logiciel favori et c’est déjà l’heure d’aborder le deuxième atelier.

    Mon choix s’est porté sur Google pour l’éducation, un ensemble dont j’étais très curieuse. Les utilisateurs aguerris se montrent très satisfaits car Google Apps semble leur fournir l’ensemble des outils dont ils ont besoin pour être efficaces : agendas, messagerie électronique, éditeur de documents et quantité d’autres.

    À l’heure du lunch nous mangeons tous ensembles à de grandes tables.  Les échanges et discussions se poursuivent en toute collégialité.

    Pour ma troisième session, après le repas, j’ai choisi de participer à un Speed dating, qui malgré ce nom suggestif n’a rien d’un site de rencontre. Chaque participant qui le désire prend environ cinq minutes pour présenter un logiciel qui lui plaît particulièrement.  STUDYO, Showbie, BookCreator, Padlet, Thinkling, Aurasma, Tiny.cc, ThatQuiz . . . ouf ! c’est passionnant !

    La journée se termine dans la grande salle où tous réunis nous jouons à « Ça passe ou ça casse », version française What Sucks, what rocks !  traduction imaginée par Pierre Poulin suite à la discussion avec l’inventeur de ce type d’atelier à EdCamp New York à l’Université Columbia.

    Suite à un énoncé de l’animateur, les participants iront à droite ou à gauche selon qu’ils sont favorables ou non au propos.  Les indécis restent au centre.  À tour de rôle on argumentera pour tenter de convertir l’adversaire, en toute camaraderie.

    Voici deux sujets discutés ce samedi :
    êtes-vous d’accord ou non pour qu’il y ait de l’école pendant douze mois ;
    êtes-vous d’accord ou non pour l’évaluation des enseignants (nous n’avons plus d’inspecteurs des écoles au Québec).

    C’est cordialement que se termine cette journée dont chacun sort mieux informé, stimulé, prêt à faire un pas de plus vers l’intégration des technologies numériques à son enseignement.

    Les enseignants bénévoles qui ont permis de réaliser EdCamp Montréal 2015 sont :
    Édith Beaupré, François Bourdon, Tami Brewster, Nicolas Lusignan, Isabelle Marsan, Gilbert Olivier,  Sylvianne Parent, Pierre Poulin, Lydia Richard et Jean Pierre Trudeau.

    Commentaire de la pédagogue

    C’était ma deuxième participation à un EdCamp.  Je suis toujours aussi heureuse de ces journées où j’apprends énormément et je rencontre des tas de personnes formidables.
    Explorez le site ci-dessous. Vous y trouverez non seulement l’historique du EdCamp Montréal mais aussi en bas de page des informations pour organiser un EdCamp et une liste de dix raisons de convaincre vos collègues d’assister à ce type d’évènement.

    Lien : http://edcamp.wikispaces.com/edcamp+Montréal

  • Les différents modèles d’intégration du BYOD

    Les différents modèles d’intégration du BYOD

    BYODEp1

    Auteurs : Aurélien Fievez et Gabriel Dumouchel
    Illustration : Mélanie Leroux

     

    En pratique, des enseignants utilisent cette configuration en salle de classe lorsqu’ils permettent à leurs élèves d’amener leur(s) outil(s) technologique(s) personnel(s) afin de réaliser des tâches spécifiques. Cependant, cette nouvelle approche pédagogique apporte avec elle son lot de perspectives et de réalités.

    En effet, elle demande une préparation et une analyse approfondie de l’environnement d’enseignement-apprentissage afin de réussir son intégration.

     

     

    Ce dossier vise à apporter un éclairage pratique et scientifique sur l’utilisation du « Bring Your Own Device » (BYOD). Il devrait permettre aux enseignants, praticiens, acteurs pédagogiques, mais aussi aux chercheurs de comprendre les origines de son existence et les réalités qui l’entoure.

    Notons parallèlement que les technologies de l’information de la communication (TIC) font maintenant partie intégrante de la vie quotidienne des citoyens du 21e siècle. D’ailleurs, le nombre d’individus possédant au minimum un téléphone portable, un ordinateur ou un téléphone intelligent est en constante progression.

    Selon l’INSEE, 77% des ménages français utilisent internet, soit une augmentation de 21% depuis 2007. Au Canada, 80% utilisaient Internet et possédaient l’un de ces outils (Statistique Canada, 2014). Au Québec, on note que 77% des individus possèdent un outil numérique. De leur côté, 81% des travailleurs dans les entreprises utilisent Internet et possèdent leur propre appareil.

    De ce fait, les entreprises ont compris qu’elles ne pouvaient pas ignorer cette nouvelle réalité. Ainsi, le BYOD a fait une entrée lente, constante et souvent efficace dans le milieu entreprenarial.

    D’ailleurs, les employés spécifient que le fait d’utiliser leur appareil personnel permet d’avoir à portée de main un outil qu’ils connaissent, facile d’accès et qui combine les informations personnelles et professionnelles de leur quotidien (Garlati, 2011).

    Cependant, de nombreux défis apparaissent comme l’accès aux réseaux sociaux, la protection des données ou encore la formation. Il a donc été nécessaire de mettre en place des règles, des mesures, mais aussi des outils afin d’aider les employés à travailler et à s’approprier efficacement ces technologies dans leur milieu de travail (Beckett, 2014 ; Émery, 2012).

     

    En corollaire, les établissements scolaires suivent cette tendance alors qu’ils sont de plus en plus nombreux à permettre à leurs élèves d’apporter leur appareil personnel à l’école (Baker, 2014 ; Burns-Sardone, 2014).
    Les réalités soulevées par les entreprises se retrouvent partiellement transposées dans le contexte scolaire.

    Ainsi, certains avantages, comme une motivation accrue de l’utilisateur dans la réalisation de ses tâches, ou l’augmentation des compétences technologiques des apprenants (Benham et al., 2014) sont mis en évidence.

    Cependant, des inconvénients apparaissent également comme la distraction des élèves ou la gestion de l’enseignement-apprentissage qui se retrouve complexifiée.

    Alors, quelles sont les réalités, quels sont les prérequis et les aboutissants d’une intégration BYOD dans une salle de classe ? Comment les enseignants peuvent-ils jongler avec ces outils ? Quels sont les avantages réels et quels sont les inconvénients du BYOD en contexte scolaire ? C’est à l’ensemble de ces questions que ce dossier tentera d’apporter des éléments d’explication. Dans ce document, nous aborderons successivement la définition du concept, les perspectives pratiques de son utilisation, les ressources actuellement disponibles et nous terminerons par une conclusion globale amenant des pistes de réflexion.

    Que signifie BYOD ?

    Le BYOD, acronyme de « Bring Your Own Device », ou en français AVAN, pour « Apportez Votre Appareil Numérique », est apparu vers 2005 dans les entreprises ; il fait son apparition depuis peu dans les salles de classe.

    La perspective du BYOD est de permettre à l’utilisateur de travailler partout et à tout moment avec son appareil numérique personnel.

    Dans cette approche, les entreprises y ont vu des économies d’infrastructure alors que l’école y a vu un moyen de favoriser l’apprentissage des élèves.
    Selon certains, l’école et l’élève sont tous les deux gagnants,

    car l’élève choisit et utilise un outil (ordinateur portable, tablette, phablette ou téléphone intelligent) qu’il connaît et maîtrise.

    Bien que de plus en plus populaire, l’implantation de cette nouvelle pratique fait émerger de nombreux questionnements, notamment au sujet de la gestion de la classe, de la planification ou de l’équité entre les élèves.

    Par ailleurs, notons que la multiplicité des outils technologiques n’étonne plus personne. D’un point de vue global, le BYOD montre certes des perspectives intéressantes. De fait, les technologies utilisées intègrent de nombreux capteurs, comme l’accès à Internet et le « cloud » (l’infonuagique en français) afin de communiquer entre elles, permettant ainsi de favoriser l’enseignement et l’apprentissage.

    Cependant, ces outils sont souvent confinés dans la sphère familiale et n’entrent que progressivement dans la sphère scolaire.

    Pourquoi ne pas les utiliser plus souvent à l’école, demanderont certains.

    De cette manière, l’enseignant disposerait d’outils dans la salle de classe qui permettraient de réaliser des activités numériques et interactives facilement et rapidement.

    Bref, si le BYOD apporte des perspectives pédagogiques intéressantes, le tout sera d’intégrer efficacement cette méthode dans les salles de classe. Pour cela, de nombreuses études se sont penchées sur le sujet et proposent des approches distinctes. Nous avons synthétisé l’ensemble de ces approches afin de proposer un modèle qui permettra une intégration réussie.

    L’enseignant a le choix des outils et des plateformes qu’il veut (et peut) utiliser dans sa salle de classe. En fonction de la liberté qu’il donne aux élèves, différents modèles d’intégration du BYOD se dessinent.

    Un guide du ministère de l’Éducation de l’Alberta initie cette réflexion en mettant en évidence les différentes configurations possibles d’une infrastructure BYOD.

    Dans le cadre de ce chapitre, nous avons ajusté ce modèle en fonction de nos constatations et de nos recherches afin de créer un modèle d’intégration du BYOD (figure 1). En salle de classe, chaque étudiant apporte avec lui un outil particulier et différent ; l’enseignant doit alors combiner et parfois jongler avec l’ensemble de ces artefacts technologiques. En analysant les différentes possibilités, nous pouvons relever quatre différentes approches d’intégration.

    Ainsi, les enseignants définissent le degré d’intégration de la technologie qu’ils veulent voir dans leur salle de classe. En tant que « maitres d’orchestre de l’apprentissage », ils choisissent les instruments qui seront utilisés. En fonction du degré choisi, différentes réalités apparaissent.

    L’approche de l’utilisation restreinte demande à l’enseignant de choisir un outil en particulier

    (par exemple un iPad Air 2 de 64 Go), unique pour tous.

    Ce modèle permet d’avoir un contrôle aisé sur l’enseignement et l’apprentissage, rendant l’appropriation de la technologie plus facile par l’enseignant.

    Ce dernier choisit l’outil et les logiciels/applications que les apprenants vont utiliser. Il peut ainsi se former facilement et aider ses élèves d’un point de vue technique, mais aussi pédagogique. Par contre, les élèves doivent apprivoiser un outil qu’ils n’utilisent pas forcément habituellement et qui est imposé.

    Ce modèle restrictif présente des avantages pour les enseignants, mais il limite l’innovation pédagogique; la caractéristique « BYOD » est donc peu présente ici.

    L’approche de l’utilisation ciblée laisse le choix de l’appareil à l’élève

    (par exemple une tablette ou un ordinateur). Il doit cependant respecter certaines caractéristiques techniques (comme le processeur ou la mémoire minimale requise). Il lui faut également respecter le choix des logiciels/applications prévus par l’enseignant.

    Celui-ci maîtrise les logiciels/applications et les plateformes utilisées. Les cours peuvent se baser sur des outils précis et la latitude de l’enseignant est assez présente.

    Cependant, la liberté pédagogique de l’élève est encore limitée.

    L’approche de l’utilisation ouverte unique permet à l’élève de choisir son outil et ses logiciels/applications.

    La liberté de l’élève est plus importante, cependant l’enseignant doit s’adapter aux différentes plateformes, il doit montrer de la flexibilité dans son enseignement.

    Enfin, l’approche de l’utilisation ouverte multiple recouvre toutes les perspectives du BYOD.

    Il permet à l’élève d’utiliser n’importe quel outil et même plusieurs outils en salle de classe. La flexibilité de l’enseignant est importante et la gestion de la classe plus complexe, mais l’innovation pédagogique est également plus grande.

    Par ailleurs, notons qu’il est nécessaire de prendre en considération les différents facteurs externes et internes qui viendront influencer l’utilisation du BYOD dans la salle de classe. De fait, les moyens financiers, techniques et pédagogiques à la disposition de l’enseignant sont des éléments importants à considérer lors de l’intégration d’une approche BYOD.

    Le fait d’avoir dans sa classe des outils numériques pour les élèves ne pouvant se prémunir d’un outil personnel est primordial.

    Aussi, un soutien extérieur de la part d’un conseiller pédagogique ou d’un formateur sera d’une aide certaine pour l’enseignant. L’ensemble de ces facteurs détaillés dans la figure 1 viendront influencer l’efficacité et la réalisation de l’intégration BYOD.

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    Ces différentes approches que nous avons présentées dans notre modèle d’intégration du BYOD donnent lieu à des perspectives différentes de l’utilisation des technologies en salle de classe. En fonction du choix de l’enseignant et/ou de la direction, la flexibilité de l’enseignant et/ou de l’élève se trouvera ajustée.

    Par conséquent, il conviendra de d’identifier l’approche la plus adéquate en fonction des objectifs envisagés.

    D’ailleurs, le but n’est pas de transformer la classe en un lieu commun pour les outils technologiques personnels de l’élève, mais bien de l’amener à les utiliser à des fins d’apprentissage.

     

  • Annie Coté : une enseignante qui replace ses élèves au centre de la classe

    Annie Coté : une enseignante qui replace ses élèves au centre de la classe

    Un cours de français dans une classe sans pupitres en rangée et sans manuels ? Un endroit où les élèves peuvent circuler librement et choisir le travail à effectuer ? Un cours où les élèves ont l’impression de jouer plus que de travailler ?

    Le modèle physique de la classe d’Annie Coté est déjà atypique : une classe avec des tables hexagonales, des chaises sur roulettes et des ordinateurs tout autour.

    « Mes élèves peuvent venir en classe avec leurs outils numériques, c’est à dire téléphones, tablettes et ordinateurs personnels ».

    Pas non plus de bureau de professeur placé devant les élèves ; Annie Coté préfère être parmi ses élèves, « ce qui rend la pratique de cours magistraux, particulièrement difficile », souligne t-elle.

    Je suis vraiment dans une posture de maître, non pas qui détient le savoir, mais qui va guider les jeunes à travers ce qu’ils font, à travers leurs découvertes, pour leur permettre d’aller plus loin.

    Quand on pose la question à Annie Coté sur la manière dont elle capte l’attention des élèves, elle explique qu’elle leur propose des activités qui les mettent en action, « où ma place est limitée ; je complète l’information pour ceux qui en ont besoin ».

    Une enseignante au centre de la classe ?

    En fait, pas vraiment ; comme elle le fait remarquer, ce sont plutôt ses élèves qui sont au centre et pour ceux qui en ont le plus besoin, elle concentre son attention sur eux sans retarder le travail des autres.

    C’est donc via des parcours différenciés que les élèves choisissent eux-mêmes, qu’Annie Coté parvient aux objectifs, sans cours magistraux, sans « ennui » serait-on tenté de dire ?

  • Les cours d’informatique au début du primaire : pour ou contre?

    Les cours d’informatique au début du primaire : pour ou contre?

    L’article qui rapporte les principaux arguments positionne à la fois le pour et le contre. L’objet de la question concerne l’école élémentaire, c’est-à-dire de la 1ère à la 5e année (ou, pour nos lecteurs Français, du CP au CM2). À la fin, un diagramme circulaire montre que 390 répondants ont dit Oui, et 62 ont dit Non.

    Voici un résumé ainsi qu’une traduction libre de l’article.

    AudreyMiller_191114Absolument!

    Du côté « pour », les arguments reviennent tout d’abord sur la préparation au monde du travail. Pas pour un emploi comme programmeur, explique Pat Yongpradit, directeur de l’éducation pour Code.org, mais pour des emplois qui nécessiteront de connaître les possibilités de l’informatique, peu importe l’industrie. Mais au-delà des questions d’emploi, ces cours aideraient le développement de la capacité de raisonnement, formant des apprenants et de futurs citoyens proactifs dans un monde où tout est de plus en plus influencé par le numérique.

    Ceci dit, par « cours d’informatique », il ne faut pas se limiter, selon M. Yongpradit, à la maîtrise du clavier et de la souris, et surtout ne pas bloquer de sites Web pour créer un environnement « sûr », mais fermé.

    On parle plutôt d’introduction au code, d’expériences avec l’application Scratch Jr, par exemple, des tutoriels ainsi que des activités réalisées sans l’ordinateur, qui permettent d’en saisir les rouages de différentes façons.

    L’apprentissage de la programmation permettrait, selon lui, de développer des habiletés cognitives comme la créativité, la collaboration, la persistance et l’abstraction.

    Et qu’en est-il de la place que prendrait un tel cours dans le curriculum actuel ? Selon Pat Yongpradit, c’est le lien qui unit les matières; en effet, il estime que le temps qu’on y consacrerait ne serait pas au détriment d’une autre matière, mais qu’il s’intégrerait à toutes.

    L’apprentissage de l’informatique et du code est le lien qui unit les matières; le temps qu’on y consacre n’est pas au détriment d’une autre matière, il s’intègre à toutes.

    Ce n’est pas la mission de l’élémentaire

    Du côté « contre », bien qu’elle soit d’accord avec le fait que l’apprentissage d’outils de collaboration, de communication, de création et même de programmation aurait beaucoup de valeur dans tout le curriculum, Beth Schwartze, coordinatrice des technologies et enseignante d’informatique au niveau moyen (5e année à 2e secondaire) dans une école du Missouri, estime plutôt que les besoins les plus fondamentaux des jeunes se situent au niveau de la langue et des mathématiques, et que c’est ce sur quoi l’école élémentaire devrait se concentrer. Elle préconise d’attendre la fin du primaire avant d’introduire l’informatique.

    En plus du temps qui fait défaut dans l’horaire, elle rappelle que le financement est un important défi si on veut fournir des appareils adéquats à tous les élèves. Il faut donc faire des choix. Les apprentissages fondamentaux sont, selon elle, la responsabilité de l’école élémentaire, alors que l’ingénierie, les mathématiques avancées et la communication globale sont plutôt le lot de l’éducation supérieure.

    Mme Schwartze ne dit pas que les jeunes ne peuvent apprendre à programmer, mais que c’est bien au-delà de ce que la plupart des écoles et leurs élèves peuvent accomplir.

    De plus, elle croit que pousser les jeunes de cet âge vers des concepts aussi abstraits se situe au-delà de leur niveau de développement et que cela ne les préparera pas mieux à vivre dans ce 21e siècle qu’ils ne le sont déjà.

    Enfin, elle rappelle que oui, l’informatique est essentielle dans l’éducation des jeunes, mais qu’elle n’est pas tout. Elle déplore le fait qu’on traite souvent l’ordinateur et les autres technologies comme une « matière » plutôt que comme le puissant outil qu’ils sont pour enseigner les habiletés appropriées à chaque niveau scolaire.

    On traite souvent les technologies comme une « matière » plutôt que comme les puissants outils qu’ils sont pour enseigner les habiletés appropriées à chaque niveau scolaire.

    Et vous, quelle est votre opinion?

    Auteur : Audrey Miller, le 17 novembre 2014 sur Ecole Branchée, infobourg.com

  • Le numérique est-il dépassé ?

    Le numérique est-il dépassé ?

    France Henri, enseignante à la TÉLUQ, http://www.teluq.ca, est venue présenter lors des JEL, un thème sur « le numérique est-il dépassé« .

    Elle propose de reformuler la problématique par :  « sommes-nous dépassés par le numérique ».

    Nous ne savons pas tirer du numérique ce que nous devons en tirer.

    « Le numérique propose de nous immerger dans un univers de communication, de construction de connaissances et de partage ; réduire les potentialités du numérique pour les ramener au modèle de l’école, c’est passer à côté des choses« .

    Pour France Henri, nous ne parvenons pas à utiliser les potentialités du numérique car nous « externalisons trop nos fonctions cognitives« .

    Les MOOC authentiques dits « C-Moocs » permettent de répliquer « la vraie vie » qui permettent à chacun, de définir son propre projet.

    Les MOOC très transmissifs qui fleurissent actuellement sont des copies conformes du modèle de l’école.

     

    Toutes les vidéos des Journées du ELearning à retrouver ici

  • Tablettes à l’école : les clefs de la réussite

    Tablettes à l’école : les clefs de la réussite

    Je suis forcement influencé par mon propre déploiement, mais les clefs semblent converger vers les quelques points stratégiques.

    Une volonté face à un constat

    Nous sommes d’accord que l’outil ne modifie pas la pédagogie, mais c’est l’outil qui vient seconder la pédagogie mise en place dans l’établissement.

    Le premier point est donc la source même du changement : la nécessité de faire évoluer notre système éducatif pour le mettre plus à l’écoute de nos élèves, afin que ces derniers y trouvent plus naturellement leur place. Le rapport Pisa, comme d’autres, pointe la nécessité de faire évoluer notre façon d’enseigner.

    Les élèves eux-mêmes, l’expriment souvent : « On veut résoudre des vrais problèmes et faire des vraies choses ».
    Ce premier point serait donc le terrain favorable à une mise en place.

    Une formation adéquate

    Pas de changement sans éducation. Cela s’applique également aux enseignants.

    Verbert1_200514La formation doit être d’abord technique pour rassurer ces derniers. Les conférenciers ont tous mentionné des temps de formations plus ou moins longs pour leurs enseignants, mais ces temps en amont sont nécessaires pour les mettre en confiance. De nombreux retours d’expériences montrent que les enseignants auront à gérer eux-mêmes les problèmes techniques en classe.

    La formation doit être pédagogique puis didactique pour permettre aux enseignants de saisir les enjeux de ces technologies éducatives. L’objectif est de montrer que l’outil ne changera pas les problématiques rencontrées, s’ils ne sont pas accompagnés d’un changement de pratiques. Les formations techniques ne sont que la partie visible du changement à amorcer. Le paradigme enseignant est parfois bousculé par l’usage de l’iPad.

    Reste, ce que nombre d’entre eux ont nommé, le défi de la gestion de classe.

    La position physique de l’enseignant change par sa mobilité accrue par le biais du « sans fil ». L’écran ne faisant plus « écran » face à l’élève. L’enseignant est plus naturellement poussé à aller au contact direct de l’élève. Sa position « géographique » change donc, ce que j’avais précédemment nommé « le pouvoir de la craie », s’évanouit au profit d’une position plus centrée sur la médiation des savoirs qui circulent dans la classe.

    Un accompagnement de chaque instant

    Très peu de structure représentée à ce Sommet ont déployé seule leur dispositif. Toutes les équipes éducatives se sont appuyées sur des partenaires qui semblent ici très nombreux. Pour notre part, en France, nous avons quelques revendeurs agréés qui ont cette expertise technique du monde de l’éducation.

    A l’inverse des situations déjà rencontrées dans nos régions, la question du WIFI semble peu proéminente et problématique. Aucune étude à l’heure d’aujourd’hui, ne peut montrer une action de ces ondes sur notre santé… Cependant, une infrastructure raisonnée et expliquée aux parents, comme aux enseignants, semble être un premier pas vers le dialogue sur ce sujet.

    Enfin, les déploiements du coté technique ne sont pas ou très peu évoqués lors de ce sommet. Les partenaires choisis semblent remplir admirablement cette tâche.

    Les parents

    Rien de durable ne se produit sans le soutien des parents.

    Nombreux établissements ont été poussés par les parents d’élèves, ou par l’image que dégage un établissement qui utilise ces technologies. Les parents sont l’intermédiaire privilégié pour faire vivre un virage dans un établissement. Il nous faut leur accord et leur soutien pour opérer également à la maison, l’éducation numérique abordée à l’école.

    Enfin, ce n’est pas tant la technologie qui fait vitrine pour l’établissement, mais le fait que l’établissement ose innover et remettre en question ses pratiques pour faire avancer ses étudiants.

    Pratiques créatives

    Verbert3_200514Les pratiques créatives, sont sur le Sommet, selon moi, monnaie courante. C’est une véritable foire aux bonnes idées !

    Une pratique créative met l’élève acteur d’une production. Il ne complète pas un document existant, ne réalise pas une recherche sur Internet ou à partir d’un livre numérique. L’élève crée une action originale, c’est à dire, qui lui est propre. L’élève produit donc cette action, organisée par l’enseignant et sous son contrôle. Cependant, chaque élève reconnait sa propre production. Ces méthodes apportent une réelle plus-value affective entre l’apprenant et l’apprentissage, gage d’une mémorisation plus efficace.

    Par exemple, l’élève enregistre une video explicative de son action réalisée.

    C’est essentiellement les pratiques créatives que les élèves semblent apprécier dans leurs travaux numériques.
    Cependant, ne perdons pas de vue qu’une pratique créatrive n’est pas forcément innovante, dans le modèle SAMR, précédemment évoqué.

    Pratiques innovantes

    Une pratique innovante, quant à elle, met en oeuvre des actions que l’on ne pratiquait pas ou peu avant. Nombreux sont les exemples parmi les collègues qui mettent en place des « serious games » au sein de leurs cours. Contrairement à l’idée préconçue, il ne faut pas rechercher l’application qui va créer le serious games. C’est la pédagogie de l’enseignant qui dicte une règle de jeux, dans laquelle les élèves s’engagent.
    Ces actions ont été observées en Francais, en Histoire-Géographie, en Maths.

    Je prendrai cette dernière matière pour illustrer mes propos. La découverte de la géométrie dans l’espace par des exercices de pavage (en 6eme par exemple), mais via le jeu, bien connu de nos jeunes élèves: MineCraft (le lego des temps modernes). Un film sur iMovie, peut alors relater les découvertes faites par le biais de ce jeu par exemple.

    Des élèves en décrochage scolaire semblent investis dans ce type d’exercices.

    A l’inverse, les élèves très (trop?) scolaires semblent perdus par ces pratiques, car ne s’y retrouvent pas dans leurs propres systèmes d’apprentissage.
    Nous demandons à nos élèves d’être originaux et créatifs dans leurs productions, mais le sommes nous nous-même? Sommes-nous seulement prêts à l’être? Ce n’est pas ici la technique ou les applications qui sont mises en avant mais l’originalité de la pratique enseignante.

    Je ne pense pas que ce type de production soit à mettre en place systématiquement, mais quand cela s’y prête, cela contribue à préparer nos jeunes élèves à s’ouvrir à d’autres façons de travailler et d’évoluer. (indispensable pour la suite de leurs études)
    Essayons avant d’émettre un jugement …

    Pratiques participatives ou collaboratives

    Ce dernier point dans cette série est peut-être le plus complexe à mettre en oeuvre techniquement. Les pratiques collaboratives en classe nécessitent en amont une réflexion technique. Sans aller très loin, les pratiques exposées sont souvent simplement basées sur des lieux de partages accessibles à tous : Dropbox, youtube… La technique ne semble jamais limitante dans ces pratiques: un seul mot d’ordre :

    « Je travaille d’abord pour moi, j’enrichis les autres et ces derniers m’enrichissent ».

    La plateforme ou la zone de dépôt de document est donc le point central de la classe. Sans aller forcement solliciter une connexion internet, l’iPad de l’enseignant peut être ce point central. Les élèves y puisent les ressources mises à disposition puis y déposent leurs réalisations.

    Les clefs plus complexes à trouver


    – Les éditeurs de manuels scolaires

    Ces retours ne sont cependant pas idylliques. Les manuels scolaires ne semblent pas actuellement répondre aux attentes des enseignants. Tous semblent affirmer que l’édition n’a pas encore pris son envol vers le numérique.

    Un éditeur canadien semble cependant décidé à prendre un virage vers le numérique. Les éditions « Grand Duc », présents sur le salon dans les lieux des exposants, propose des manuels scolaires de qualité qui allient à la fois du contenu et une interaction via des applications tierces ou du contenu enrichi. A quand de telles éditions en France ?

    Les livres numérisés sont pour l’instant une réponse intéressante en terme de poids et de facilité pour jongler entre les manuels mais n’incitent pas à l’ouverture vers l’extérieur.

    – Les problèmes techniques

    Selon une étude de nos collègues Suisses sur le sujet, un enseignant qui utilise cette technologie avec de jeunes élèves sera confronté, dans les 3 premières minutes, à un problème technique, qui sera réglé en moins d’une minute.
    C’est tout d’abord ces questions qui effraient les enseignants. Cela est compréhensible. Nous ne sommes pas techniciens et nous ne souhaitons pas l’être non-plus. Les enseignants qui semblent les plus rassurés par ces méthodes d’enseignement sont les professeurs qui ne sont pas technophiles. Les problèmes techniques trouvent des solutions toujours très rapidement ce qui est, par contre, très rassurant.

    Il n’y a donc pas de recette miracle ou d’assurance réussite. Cependant, avec une réflexion menée avec des personnes habituées à ces pratiques, il est alors possible d’optimiser nos chances de réussite. Ces quelques clefs récoltées à travers les différentes conférences, j’espère, vous permettront de découvrir la pertinence de cet outil.

    Je reste à présent ouvert à toutes questions qui puissent faire avancer nos projets communs.

  • Retour sur le 2e Sommet sur l’iPad en éducation : la parole aux élèves !

    Retour sur le 2e Sommet sur l’iPad en éducation : la parole aux élèves !

    Infobourg_sommetiPad120514

    Par Brigitte Léonard, publié le 6 mai 2014, sur Infobourg

    Les 1er et 2 mai derniers se tenait la 2e édition du Sommet de l’iPad en éducation, à Montréal. Enseignants, conseillers pédagogiques et gestionnaires étaient réunis pendant ces deux jours bien remplis afin d’assister à des dizaines de présentations, d’ateliers pratiques et de conférences traitant de l’utilisation des tablettes en classe, des innovations vécues dans diverses écoles et des changements souhaités en éducation.

    Les élèves étant au coeur de cette rencontre, on leur a, comme l’an dernier, donné la parole lors d’un panel d’élèves utilisant l’iPad ainsi que dans les ateliers « L’iPad et l’iClasse » et « L’utilisation de l’iPad en classe : un speed dating d’applications ». Voici donc ce qu’ils avaient à partager à propos du populaire outil de travail.

    Bien installés aux côtés de M. Thierry Karsenti, animateur du panel, neuf garçons du Collège de Montréal et du Collège St-Jean-Vianney ont répondu avec enthousiasme aux questions qui leur étaient adressées.

    Quelles sont leurs activités et applications préférées? Comment cet outil les aide-t-il à réussir en classe et à la maison? De quelle façon les enseignants gèrent-ils leur utilisation des tablettes? Etc.

    D’entrée de jeu, Hector s’est présenté comme étant un autodidacte qui utilise beaucoup son iPad pour faire des recherches et regarder des vidéos éducatives. Il a ensuite expliqué comment cet outil lui permet de lire plus efficacement, malgré sa dysphasie, à l’aide de la fonction « énoncer » et des audiolivres.

    Membre de l’Escouade DÉ-CLIC du Collège St-Jean-Vianney, Ruddy a souligné la simplicité d’utilisation de la tablette avec laquelle les élèves aiment créer des vidéos ou des diaporamas et prendre des notes en classe. Tellement simple, à son avis, qu’il lui arrive parfois d’aider des enseignants car « ils ne comprennent pas tout »!

    Pour sa part, Angel a dit apprécier le fait de ne plus avoir de limite d’espace pour écrire, alors que Yassin a mentionné sa surprise lorsqu’il a appris qu’il utiliserait le iPad en permanence à son arrivée en 1ère secondaire, puisqu’au primaire, la technologie était peu présente en classe.

    Pour Benjamin, il est motivant d’y lire des romans et l’iPad a l’avantage d’alléger son sac d’école. Lui arrive-t-il d’oublier des livres à la maison? « Oui ! Mais jamais mon iPad ! », a-t-il mentionné le sourire en coin.

    Les jeux et autres divertissements sont-ils problématiques en classe ? Selon ces élèves, certains ont créé, pour reprendre leurs mots, des « massacres » tellement ils étaient populaires ! Cependant, la meilleure façon dont un enseignant peut gérer ces distractions, selon Nobert, c’est « d’arriver très furtivement » près d’eux ou de s’installer derrière la classe afin d’avoir un oeil sur les écrans.

    Malgré tout, tous étaient d’accord pour dire que plus ils se sentent engagés et actifs dans leurs tâches, moins la tentation de jouer est présente pour les garçons, ou d’utiliser les réseaux sociaux pour les filles.

    Dans l’atelier sur l’iPad et l’iClasse, les élèves du primaire qui présentaient des applications accompagnées de leurs propres productions ont impressionné les participants. Calmes, maniant leur iPad de mains de maîtres et s’exprimant très clairement, ils ont expliqué qu’en classe, ils ont le choix d’utiliser les outils et les applications qu’ils jugent les plus appropriés pour réaliser leurs travaux.

    Leur enseignant, François Bourdon, a également mentionné que la différenciation pédagogique était amplement facilitée avec l’utilisation des tablettes, alors que Pierre Poulin, l’autre enseignant, les qualifiait de « facteur saut du lit » en parlant de l’engagement qu’elles suscitent chez les élèves, comme chez les enseignants, des iClasses.

    Pendant ce temps, dans une autre salle avait lieu le Speed dating d’applications par des élèves, « les vrais experts » selon Sonya Jean, leur enseignante.
    Aux dires des participants ayant assisté à cette présentation, les jeunes ont relevé le défi haut la main! Rafraîchissants à souhait, impliqués et authentiques, ils ont su démontrer que, plus que jamais, ils ont leur place dans les rencontres en éducation.

    Souhaitons que cette tendance se maintienne car leur présence sait nous ramener vers l’essentiel dans nos pratiques !

    Article et photo Brigitte Léonard

    À propos de l’auteur Brigitte Léonard enseigne au 1er cycle du primaire au Campus Mont-Tremblant, à la CS des Laurentides. Passionnée du monde de la technologie et reconnue comme « Enseignante distinguée Apple » (ADE), elle partage ses découvertes et travaux sur son blogue : http://brigitteprof.brigitteleonard.com