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  • Retours « à chaud » du Sommet de l’iPad à Montréal : pédagogie générale

    Retours « à chaud » du Sommet de l’iPad à Montréal : pédagogie générale

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    Deux éléments me viennent immédiatement à l’esprit, avant de consulter mes notes durant la douzaine de conférences auxquelles j’ai assisté :

    Une communauté très active

    Environ 60 000 iPads sont sur le territoire Canadien.

    La communauté des utilisateurs éducatifs, ainsi que les personnes ressources : informaticiens, conseillers TIC (Très nombreux et très efficaces) se connaissent. Chaque découverte, chaque essai est très vite partagé. Cette logique de partage est naturel, par conséquent, ils apprennent très vite et très efficacement. Les résultats sont publiés et donc partagés : ainsi, nos « hôtes », Thierry Karsenti et Aurélien Fievez, ont publié un livre et un rapport très pertinent. Ce dernier est sans parti pris. Les faits sont basés sur une étude récemment réalisée.

    « Nous avons également questionné les enseignants sur les défis que comportait lusage quotidien de la tablette tactile en classe. Tout comme les élèves, ils ont été très nombreux à souligner que la tablette constituait avant tout une source de distraction majeure pour les élèves. Les difficultés pour les élèves à produire des longs textes ont aussi été mentionnées par plusieurs enseignants, tout comme les défis inhérents à la gestion des travaux scolaires.

    Comme les élèves, plusieurs enseignants ont souligné les problèmes de certains manuels scolaires, notamment ceux où les élèves devaient tous, en même temps, être connectés à Internet pour y avoir accès. Enfin, quelques-un ont même indiqué que cela pouvait avoir chez certains élèves un impact négatif sur leur réussite scolaire ».

    Ces mots ne sont pas ceux que j’attendais de l’auteur d’un tel sommet, mais les faits qui suivent ces constats, sont sans appel :

    « Nos résultats montrent que les avantages dépassent les défis rencontrés ». Ainsi, le ton est donné dès l’ouverture de ce sommet par la présentation de cet ouvrage.

    Des réactions rapides

    Sur les deux jours de sommets des centaines de tweets se sont échangés. Ici, les personnes ne s’échangent aucune carte de visite, on se tweete !

    Dans les prochains jours, je vous proposerai une sélection de ces tweets pour ceux qui n’ont pas accès à ces derniers qui mettent en avant quelques partages très pertinents. Ainsi, des dizaines d’iPads ou d’ordinateurs dans la salle sont sur twitter à chaque instant. Chacun réagit de manière constructive pour compléter le discours entendu, vérifier, affiner les chiffres avancer ou illustrer le contenu. La communauté se révèle ainsi.

    De nombreuses personnes absentes suivent le congrès de cette façon également. Certains ici se rencontrent pour la première fois physiquement, entre deux conférences, pour mettre un visage sur un pseudo twitter déjà connu.

    La culture est réellement différente. Ce don naturel du partage explique, selon moi, une grande partie de leur avance pédagogique.

    La pédagogie, cœur du congrès

    On peut penser à la lecture du titre brut du sommet, que c’est une population de geek chevronnée qui va se rencontrer et se conforter dans leurs choix matériels. Il n’en est rien !… 80 % des conférences sont pédagogiques.

    Tous ici sont enseignants ou responsables de déploiement de tablettes et tous ont une idée en tête : quel est l’apport de cette technologie sur ma pédagogie ?

    Par contre, 100% des conférenciers ont apporté la preuve que l’outil sert leur pédagogie et qu’ils ne sont pas au service de l’outil.

    Le plus grand défi noté durant le discours d’ouverture de M. Karsenti est : « le défi de gestion de classe ».

    Il ne faut pas oublier l’adage qui a été le nôtre durant 2 jours : « une activité ennuyante reste ennuyante, même sur l’iPad ».

    En effet, il est normal de passer par la voie de la substitution avant d’aller s’aventurer, éventuellement sur la voie de l’innovation. Le modèle SAMR (de Ruben Puentedura) est très souvent cité ici, comme exemple de mise en place de l’iPad dans une classe :

    Une première phase dite “d’amélioration” se découpe en 2 parties :

    . La substitution :

    on ne fait que réutiliser ce que l’on a déjà, il n’y a pas de modification réelle

    Exemple : lipad ne sert qu’à visionner un support : lire un livre, consulter internet

    . L’augmentation :

    on change un outil par un autre, avec une amélioration qui devient fonctionnelle

    Exemple : lipad est utilisé avec pour sa fonction de géolocalisation sur Plan ou sur google-earth

    La seconde phase dite  de “transformation”  se découpe à son tour en 2 parties :

    . La modification :

    la technologie permet de repenser de façon significative l’action engagée.

    Exemple : liPad est utilisé pour faire de la géométrie dans lespace avec Google Sketch-up ou plus ludiquement avec MineCraft

    . La redéfinition :

    la technologie permet à présent de créer de nouvelles tâches qui avant étaient inconcevables.

    Réaliser un reportage vidéo ou un livre interactif à partager en quelques minutes. (iMovie, bookCreator)

    En Vidéo : http://linkis.com/ow.ly/r778o

    Nous sommes d’accord ici, pour dessiner la roue pédagogique de Type SAMR en y proposant quelques applications pour l’illustrer http://apple.ididactic.com/wp-content/uploads/2013/09/photo.png

     

    Le point de discorde que nous nous autorisons dans les ateliers est la liste des applications que l’iPad doit posséder pour réaliser les différentes phases de cette dernière.

    Cependant, même si cela n’est que du détail, il ne faut pas oublier que le centre d’intérêt de tout cela reste l’élève.

    Evitons que ces derniers ne se perdent dans une foule d’applications. Il est donc inconcevable qu’un iPad d’élève puisse posséder cette liste d’applications. A nous, enseignants, à faire une veille active et efficace pour proposer à nos élèves peu d’applications, mais pertinentes et qui peuvent se compléter. (Ce que l’on nomme, depuis le sommet de Boston, le « App smash », les applications se complètent les unes les autres, en s’enchainant afin de créer une production originale : dans mon article précédemment paru, ma proposition pédagogique illustre ce principe.

    La loi Pareto, nous met tous d’accord sur ce sujet : 80% du temps sur l’outil est consacré à 20% de ses applications.

    Enfin, les questions techniques sont très rares ici, voir quasi inexistantes.

    Par contre, le constat est le suivant : actuellement, durant la première minute de mise en activité des élèves, une question technique survient toujours. Elle dure en moyenne moins d’une minute. Ce qui est plus étonnant, c’est que les élèves interrogés par nos collègues, dans les différentes enquêtes qui sont présentées ici, ne semblent pas comprendre la question !!!

    Les élèves ne voient pas de problèmes techniques majeurs, cependant, ils notent que certaines applications sont « plates« , comme on dit ici (pas grand intérêt).

    Dans les paroles de Nancy Brousseau qui brosse l’école de ses rêves, elle part des deux constats suivants :

    –   les élèves souhaitent des « Vrais problèmes », par là, il faut entendre des problèmes de la vie courante, de la vie réelle et non « à quelle heure vont se croiser deux trains qui roulent à des vitesses différentes en partant à des heures, elles aussi différentes ! »

    –   les élèves souhaitent apprendre des choses « vraiment importantes », comme ils disent.

    Fort de ces deux jours de conférence, je pense que travailler avec les outils de leur quotidien est un déjà aller vers eux, dans leurs « vraies » réalités. Cela ne suffit évidement pas.

    «La folie, c’est de se comporter de la même manière et s’attendre à un résultat différent.»
    [ Albert Einstein ]

    Dans la suite de mes prises de notes, que je tenterai de partager, je m’attarderai sur les faits sur lesquels il faut se pencher pour faire évoluer nos pratiques afin de s’attendre à un résultat différent.

    La conclusion de cette première journée, que j’ai entièrement consacrée à la pédagogie générale, sera pour moi que cet outil possède un immense potentiel mais que c’est ce que l’enseignant amène à faire à ces élèves qui fait la différence.

    Cependant, cet outil exacerbe les différences de pratique entre les enseignants : ces derniers qui ont quelques difficultés à se questionner sur leurs pratiques ont encore plus de problèmes à s’emparer efficacement de l’iPad. La phase de transformation de la pratique est alors peu souvent atteinte. Soyons attentifs à chacun, afin de réfléchir ensemble et de ne laisser personne de bonne volonté sur le chemin.

     

  • 2e Sommet francophone sur les usages de l’iPad en éducation

    2e Sommet francophone sur les usages de l’iPad en éducation

     

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    Le premier Sommet de l’iPad en éducation a initié une réflexion et de nombreux échanges sur l’utilisation de ce nouvel outil en contexte éducatif. Cette seconde édition permettra de prolonger la réflexion sur cet outil technologique de plus en plus présent dans les salles de classe.

    Le Sommet sur l’iPad en éducation 2014 réunira plus de 120 intervenants d’établissements scolaires québécois et internationaux (des chercheurs, des conseillers pédagogiques, des enseignants, des directions et des professionnels) qui partageront leurs recherches et leurs pratiques sur l’utilisation de l’iPad à l’école.

    Depuis son apparition en 2010, l’iPad semble avoir suscité un engouement sans précédent dans les écoles primaires et secondaires. Au Québec, ils sont actuellement 10 000 élèves à utiliser de façon quotidienne l’iPad en classe. De telles expériences sont aussi en place dans de nombreuses écoles à travers le monde où des milliers d’élèves utilisent l’iPad chaque jour.

    Ces usages suscitent de nombreux questionnements quant aux effets de cet outil sur l’enseignement et l’apprentissage. Afin d’apporter un éclairage, tant scientifique que pratique, à tous les acteurs de l’éducation (enseignants, élèves, parents, directeurs d’école, conseillers pédagogiques et autres), les intervenants proposeront leurs recherches, conclusions et expertises.

    Comment intégrer ce nouvel outil dans les établissements scolaires? Comment concevoir des séquences de cours efficientes? Quels sont les usages dans les classes? Quels sont les défis rencontrés? Quelles modifications apporte-t-il au niveau de l’enseignement et de l’apprentissage?

    C’est à cet ensemble de questions que le second Sommet de l’iPad en éducation tentera de répondre.

    Notre correspondant, Sébastien Verbert, sera présent pour LudoMag ; plusieurs articles et retours sur ce Sommet seront à suivre prochainement sur notre média.
    Plus d’infos :
    Pour en savoir davantage, consultez le site sommetipad.ca.

    À propos

    La Chaire de recherche du Canada sur les technologies de l’information et de la communication (TIC) en éducation se situe au cœur d’une stratégie nationale visant à faire du Canada l’un des meilleurs pays en matière de recherche et de développement. Les titulaires de chaire visent à atteindre l’excellence en recherche dans les domaines des sciences naturelles, du génie, des sciences de la santé et des sciences humaines.

    Le Centre de recherche interuniversitaire sur la formation et la profession enseignante (CRIFPE) a connu depuis sa fondation en 1993 un développement remarquable et représente aujourd’hui, en ce qui a trait aux effectifs, à la productivité et au rayonnement provincial, national et international, l’un des plus importants centres de recherche scientifique au Canada dans le champ de l’éducation et, de façon plus particulière, dans le domaine de l’enseignement et la profession enseignante.

  • 5 conseils pour éviter les frustrations dans l’intégration pédagogique de la technologie

    5 conseils pour éviter les frustrations dans l’intégration pédagogique de la technologie

    Même si nous ne l’utilisons pas tous de façon identique, la technologie peut tous nous apporter quelque chose de positif, autant au niveau personnel que professionnel, surtout si son intégration est bien planifiée. Cependant, avouons-le, le changement est presque toujours une étape difficile…

    Le World Wide Web a été créé en 1991 et Google en 1998. De ce fait, tous les enfants de moins de 16 ans sont nés dans un monde où Internet existait. Ils n’ont pas connu un monde sans la possibilité d’aller sur un moteur de recherche pour trouver de l’information. Pour eux, la technologie est tout simplement présente. Ils n’ont pas besoin de « l’intégrer » dans leur vie.

    Si nombre d’entre eux l’utilisent seulement dans un but ludique, et non de façon productive, il leur reste donc à apprendre cette facette, mais cette intégration en classe se fait beaucoup plus facilement pour eux que pour l’enseignant qui écrit sur un tableau noir depuis 25 ans !

    Justement, à ce sujet, Justin Tarte, directeur des programmes au Union R-XI School District, au Missouri, a récemment écrit un article intitulé 10 Tips to Avoid Technology Integration Frustration.

    Voici ici 5 des 10 conseils de M. Tarte qui, selon ma propre expérience, peuvent diminuer les frustrations d’une équipe pédagogique.

    En effet, une personne frustrée est plus portée à délaisser une nouveauté qu’à l’adopter!

    1) Établir un but pédagogique !

    La pire erreur à faire est d’intégrer la technologie sans aucun but pédagogique. La technologie n’est pas une bouée de sauvetage pour augmenter le nombre d’élèves dans une école…

    2) Avoir une infrastructure solide

    Le réseau sans fil de l’établissement doit être performant et l’équipement doit fonctionner. La pire chose à vivre pour un enseignant est de sans cesse craindre que la connexion à Internet va le laisser tomber et que l’ordinateur ne démarre pas ou ne se connecte pas au projecteur, par exemple.

    3) Avoir une sérieuse conversation interne avec tous les acteurs à propos de la gestion des appareils et de l’accès à Internet

    Déployer de la technologie dans une école tout en bloquant l’accès à ceci et à cela n’est pas la meilleure solution. À l’autre extrémité, tout ouvrir et ne rien contrôler peut finir par coûter très cher en bande passante et en gestion de crise. Les techniciens doivent travailler en équipe avec les enseignants, et un système de contrôle rigoureux doit être mis en place. Pour cela, agir comme un leader technologique du 21e siècle est capital.

    4) Ne pas se concentrer seulement sur la technologie et soutenir les enseignants

    Plusieurs affirment que la technologie est tout simplement un outil d’enseignement comme les autres. C’est vrai dans le contexte où la seule technologie est un portable et un projecteur pour l’enseignant. Par contre, c’est faux si tous les élèves ont en permanence un appareil entre les mains.

    La technologie amplifie autant ce qui fonctionne que ce qui ne fonctionne pas dans une classe. Il est donc important de bien soutenir les enseignants, par exemple en se basant sur un modèle d’intégration qui a fait ses preuves. Le modèle SAMR est un bon point de départ.

    5) Offrir une formation personnalisée aux enseignants

    Tous s’entendent sur le fait qu’enseigner d’une seule façon devant un grand groupe d’élèves ne favorise pas l’apprentissage de tous. Chacun apprend de façon différente. C’est aussi le cas des enseignants. Il est donc important de personnaliser le soutien aux enseignants.

    Pour poursuivre la réflexion, lisez les 5 autres conseils de M. Tarte dans son article 10 Tips to Avoid Technology Integration Frustration.

    À propos de l’auteur Sébastien est conseiller pédagogique TIC au Collège de Montréal et ancien enseignant de sciences. Il livre de nombreuses autres idées sur son site www.Edulogia.com

    Article publié le 28 février 2014 sur Infobourg.com et rédigé par Sébastien Wart, auteur du site edulogia.com

  • Comment gagner du temps en enseignant avec la technologie *

    Comment gagner du temps en enseignant avec la technologie *

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    Larry Ellison, fondateur de la compagnie Oracle, estime que la technologie sera vraiment fonctionnelle quand elle deviendra invisible dans nos vies. Pour l’instant, cette réalité est une fiction, que l’on peut voir dans d’étonnantes vidéos comme A Day Made of Glass de la compagnie Corning.

    Actuellement, nous sommes plutôt dans une réalité où, quelques fois, le réseau nous laisse tomber, les élèves oublient leurs mots de passe et les ordinateurs tombent en morceaux.

    D’un autre côté, la technologie permet aussi de sauver beaucoup de temps en classe. Terry Heick, directeur du site TeachThought et ancien enseignant d’anglais aux États-Unis, a publié le 20 février dernier un bon article sur le sujet.

    Son texte How to save time teaching with technology regroupe 13 problèmes courants vécus à l’école en lien avec la technologie, et 46 solutions possibles.

    Voici l’un des problèmes qu’il identifie et différentes solutions qu’il propose. Poursuivez ensuite la lecture de son article pour en savoir plus!

    Problème : des ordinateurs trop lents

    (On est d’accord, il faut mettre la pédago avant la techno; mais quand la techno ne suit pas, difficile de s’en sortir!)

    Solutions possibles :

    1) Autoriser (et favoriser!) l’utilisation des appareils personnels
    Ceci demande un investissement de temps et un lâcher prise de la part de l’enseignant, mais ceux qui le font en retirent des avantages. Le phénomène Bring Your Own Device (BYOD) est là pour rester et prend de plus en plus d’ampleur.

    Rares sont les écoles qui ont les reins (financiers!) assez solides pour prêter un portable et/ou une tablette à tous leurs enseignants, encore moins à leurs élèves. Pourtant, nombreux sont ces derniers qui ont déjà des appareils portables intelligents qu’ils pourraient amener en classe…

    2) Utiliser une tablette
    Les tablettes mobiles sont construites avec un système d’exploitation différent par rapport aux ordinateurs traditionnels. Ce système semble moins demandant et, de ce fait, les tablettes semblent garder un bon niveau de performance plus longtemps que les appareils fixes.

    3) Ajouter de la mémoire
    Souvent, un ordinateur fixe au labo devient lent car il manque de mémoire vive. La mémoire vive est à l’image de votre surface de travail tandis que le disque dur pourrait être associé à votre classeur de documents.

    Pour travailler efficacement sur plusieurs dossiers en même temps, il faut de l’espace ! Si tout ce que vous avez est une petite table à café, le tout sera ardu. En travaillant sur une grande table (ou en ajoutant de la mémoire vive à un vieil ordinateur), on augmente son efficacité. En plus, ajouter de la mémoire vive est relativement peu coûteux.

    4) Utiliser un Chromebook
    La compagnie Google a mis de l’avant la création d’un appareil du nom de Chromebook. Cet appareil fonctionne sous Chrome OS, qui est le système d’exploitation de Google. L’avantage de ce système est qu’il fonctionne avec des applications Web et qu’il se limite au navigateur Chrome. En gros, c’est une machine simple et très rapide.

     

    Vous avez d’autres solutions qui fonctionnent à partager? N’hésitez surtout pas à le faire à l’aide du formulaire »contactez la rédaction » ou directement Sébastien Wart, @sebastienwart sur twitter.

    À propos de l’auteur Sébastien est conseiller pédagogique TIC au Collège de Montréal et ancien enseignant de sciences. Il livre de nombreuses autres idées sur son site www.Edulogia.com

    Article publié le 28 février 2014 sur Infobourg.com et rédigé par Sébastien Wart, auteur du site edulogia.com

    * tout en résolvant les problèmes courants !

  • L’iPad à l’école : usages, avantages et défis

    L’iPad à l’école : usages, avantages et défis

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    Que font ces quelque 15 000 élèves du Québec qui utilisent de façon quotidienne l’iPad en salle de classe? Quels sont les avantages de cet outil technologique à l’école? Quels sont les défis rencontrés, tant par les élèves que par les enseignants?

    C’est à la fois pour répondre à ces questions, mais aussi dans le but d’apporter un éclairage scientifique à cette nouvelle tendance en éducation que l’équipe de la Chaire de recherche a mis en place une des plus importantes recherches jamais réalisées sur l’usage des tablettes tactiles en éducation, avec la participation de plus de 6000 élèves et 300 enseignants.

    L’équipe de la Chaire, composée notamment du Pr Thierry Karsenti (titulaire de la Chaire) et d’Aurélien Fiévez, coordonnateur de recherche, tous deux à l’Université de Montréal, voulait aussi, du même coup, aider tous les acteurs scolaires à faire un usage à la fois plus réfléchi et éducatif du iPad en contexte scolaire.

    Les résultats de cette vaste étude montrent que les avantages dépassent les défis rencontrés : ce sont en tout 15 avantages qui sont soulignés dans le rapport, pour 9 défis à relever.

    Le rapport de recherche montre que l’implantation de l’iPad à l’école constitue possiblement une prise de risque nécessaire pour les écoles puisqu’il s’agit d’un outil technologique doté d’un potentiel cognitif étonnant, mais aussi que son arrivée en classe ne se fait pas sans heurts. L

    es résultats montrent notamment que la clé du succès d’une intégration réussie de l’iPad en contexte scolaire serait avant tout lié à la fois à la formation adéquate des enseignants et à la responsabilisation des élèves aux usages éducatifs et scolaires réfléchis de l’iPad à l’école.

    Plus d’infos :
    Le rapport – publié à la fois en français et en anglais – est disponible en format PDF sur karsenti.ca/ipad/

    A voir aussi reportage au Canada sur l’usage quotidien de l’iPad en classe et interview de Thierry Karsenti : tvanouvelles.ca

  • A vos crayons, à vos tablettes : la solution BIC Education débarque au Québec !

    A vos crayons, à vos tablettes : la solution BIC Education débarque au Québec !

    Après la France qui la commercialise déjà, les écoles québécoises peuvent, à leur tour, acquérir et découvrir cette solution entièrement francophone, flexible et simple, qui intègre des fonctionnalités d’apprentissage de l’écriture à la main, de gestion de contenu et de classe, voire même, de rétroaction sur le travail accompli. Développée en collaboration avec Intel, la solution BIC Education sera commercialisée, au Québec, par Cylabe interactif.

    « Les élèves d’aujourd’hui évoluent dans un environnement où la technologie prend une place prépondérante. L’écriture à la main demeure toutefois une démarche essentielle permettant de structurer l’analyse ainsi que la pensée critique; cela commande donc d’innover et d’adapter les façons de faire, sans jamais perdre de vue que cette technologie doit aussi être au service de la pédagogie et non la remplacer. Notre solution est une réponse aux besoins exprimés par les enseignants », d’indiquer Alice Fournier, directrice générale adjointe et porte-parole pour le Québec.

    Séduites par la simplicité et la pertinence de la solution BIC Education, quatre écoles réparties dans trois régions du Québec en commencent l’expérience, dans le cadre des premiers projets-pilotes.

    Rappelons que la solution BIC Education s’articule autour d’un logiciel pédagogique dédié qui permet très facilement, et quelle que soit la matière enseignée, de créer et de partager des activités pédagogiques avec les élèves, de suivre leur travail et d’intervenir en temps réel directement sur la tablette, de façon simple et dynamique, avec ou sans tableau blanc interactif. Le logiciel pédagogique permet également de conserver le travail fait par l’élève ainsi que de revoir et de suivre son cheminement.

    « Nous offrons aux écoles les nombreux avantages des nouvelles technologies, tout en permettant aux enseignants de les mettre au service de leurs objectifs et de leurs besoins pédagogiques. La solution est mobile et partageable par plusieurs classes d’une même école afin que 100 % des élèves puissent en bénéficier », de conclure la porte-parole.

     

     

  • Discussion ressources avec eduMedia sur Educatice 2013

    Discussion ressources avec eduMedia sur Educatice 2013

     

    eduMedia était présent sur le stand du GEDEM.

    Educatice 2013, qui vient de se terminer a été une bonne édition pour nous. La fréquentation fut très bonne, surtout les deux premiers jours et ce salon demeure un moment important pour rencontrer nos clients et partenaires. C’était aussi l’occasion pour eduMedia d’annoncer le lancement de notre nouvelle application gratuite pour tablette Android, ainsi que notre récente nomination pour un BETT Awards 2014, commente Charles Sol, Directeur.

    Dans un article de janvier 2012 , eduMedia attendait beaucoup de l’opération chèque ressources du plan DUNE. Cette opération a-t-elle tenue ses promesses selon vous ?

    « Effectivement, avec plus de 2000 commandes via le portail Eduscol du chèque ressource, eduMedia fait partie des ressources plébiscitées par les enseignants. Je tire plusieurs enseignements de cette opération dont les deux suivants :
    Les enseignants sont dans l’attente de ressources numériques de qualité, notamment de formats granulaires.
    Le portail Eduscol et le principe du chèque ressource ont grandement simplifié la procédure de commande pour un établissement. En effet, la chaîne de décision qui mène à une commande est habituellement très complexe, surtout si je la compare avec ce qui se passe au Canada et aux USA« .

    Comment cela se passe-t-il justement outre-atlantique ?

    « Au Canada, et aux USA, le « ministère » (appelons le comme cela) alloue les budgets aux commissions scolaires (ou School Board). Dans chaque CS se trouvent des Conseillers Pédagogiques (un par discipline). Un enseignant qui souhaite du matériel ou des ressources, peut le faire sur le budget de son école ou contacter son Conseiller Pédagogique.

    En France, l’enseignant pourrait de façon similaire contacter son académie (inspecteur, cellule TICE), ou son CDDP, mais la grande différence en France est que l’argent est ailleurs, dans la collectivité. Cela complique énormément. D’où l’intelligence d’une opération comme le chèque ressource.

    Ajoutons enfin que la commission scolaire gère simultanément le primaire et le secondaire, ce qui permet encore de gagner en cohérence sur le pilotage de certains projets« .

    Quels sont les futures échéances pour eduMedia ?

    « Avec l’opération CCR, la France était redevenu notre premier marché. Comme je viens de le dire, le portail Eduscol associé au principe d’un chèque ressource permettait à un établissement de prescrire une ressource avec l’argent de la collectivité. Il est dommage que ce portail soit abandonné.

    Un formidable travail d’accompagnement a été fait par les académies et le réseau Scéren. Les enseignants commençaient à s’habituer à ce portail. Je trouve dommage que les collectivités ne puissent pas capitaliser sur ce travail.

    L’application Android que nous venons de publier nous ouvre énormément de marchés, comme la Turquie (projet F@tih avec 18 millions de tablettes Android), la Colombie ou le Mexique. eduMedia souhaite d’ailleurs accompagner les opérations pilotes en France car nous misons beaucoup sur ce nouveau service.

    Enfin, nous poursuivons nos publications, condition nécessaire pour conserver nos nombreux clients à travers le monde« .

  • Les MOOC, révolution ou simple effet de mode ?

    Les MOOC, révolution ou simple effet de mode ?

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    Il se fait un peu « l’avocat du diable » des MOOC et comme il l’affirme a « toujours été très prudent et un peu frileux face aux « techno-enthousiastes » ».

    A entendre certains, les MOOC représentent la ruée vers l’or ; pour eux « c’est l’expérience la plus importante qu’il n’y ait jamais eu en pédagogie universitaire ».

    Il est vrai que cela fait rêver (voir notre article à ce sujet « Les MOOC, l’alliance du rêve et du marketing »). Ça laisse la chance à de nombreux étudiants ou tout simplement à M. ou Mme X de suivre un cours de Harvard ou Stanford qu’ils n’auraient jamais pu se payer.

    « Ma mère s’est inscrite à un MOOC à l’université de Princeton maintenant qu’elle est à la retraite », témoigne Thierry Karsenti.

    Mais restons vigilants face à cette « pseudo » innovation : derrière les annonces de cours ouverts et gratuits, se cache tout un enjeu marketing des grandes universités qui cherchent à recruter.

    Aux adjectifs qui sont souvent associés aux MOOC : gratuit, ouvert, massif et innovant, Thierry Karsenti apporte des nuances.

    Ouvert

    Dire qu’un cours ou qu’un contenu est ouvert, cela signifie qu’il n’y a pas de propriété intellectuelle ; or, dans certains MOOC, il est question partout d’interdiction de copier les contenus, « ne pas reproduire, ne pas partager les quizz etc » et on trouve, oh surprise, trois pages sur la propriété intellectuelle et les droits d’auteur… !

    Gratuit 

    Oui c’est vrai, s’inscrire à un MOOC et suivre des cours en ligne est un acte gratuit. Par contre, dès qu’il est question d’afficher vos compétences acquises sur tel ou tel MOOC, vous allez souvent devoir payer pour avoir votre nom sur une attestation, par exemple.

    « Par exemple, Coursera vient de lancer sa nouvelle version de « Signature Track », une forme d’option qui incite les étudiants à payer… et Coursera à faire plus d’argent», souligne Thierry Karsenti.

    Massif 

    Aujourd’hui, ce sont 20 millions d’étudiants de plus de 200 pays qui suivent 1 MOOC ; le record : 300 000 étudiants en même temps sur un cours d’informatique.

    « C’est épique», ironise Thierry Karsenti

    Ces chiffres annoncés sont-ils vrais ? Comment calcule-t-on les 300 000 qui s’inscrivent ?

    Il y a ceux qui vont aller à la première leçon et combien sont-ils à suivre régulièrement les cours et à aller jusqu’à la fin ?

    Innovant 

    Le mot à la mode : innovant.

    Même le Ministre français de l’Education Nationale parle des enseignants « innovants », c’est peu dire !

    Mais revenons aux MOOC, est-ce vraiment l’adjectif qui les qualifie le mieux ?

    Ce n’est ni plus ni moins qu’une formation à distance, donc rien d’innovant jusque là, la FAD existe depuis 130 ans !

    Peut-on parler d’innovation avec des vidéos-lecture en ligne ?

    Ce qui constitue, pour l’essentiel, le contenu des MOOC, ce sont des ressources interactives avec des liens, des notes de cours, des quizz et un glossaire, qu’est ce qu’il y a de nouveau ?

    « Ce qui est innovant c’est qu’il y a beaucoup de personnes », nous rassure Thierry Karsenti pour tenter de donner un peu de vraisemblance au phénomène.

    Enfin, il reste assez sceptique sur la pédagogie d’un MOOC : comment enseigner à plusieurs étudiants en même temps ?

    Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Il donne l’exemple de l’Université de Duke en Caroline du Nord où pour un cours de bioélectricité, sur 12 725 inscrits, seuls 313 étudiants ont réussi à l’examen, soit un taux de réussite de 2,45%.

    Est ce que le taux de réussite est la seule façon d’évaluer les MOOC ? Thierry Karsenti se contente de poser la question mais il souligne par ce chiffre (qui est proche de la réalité du taux de réussite moyen de beaucoup de MOOC) qu’investir beaucoup pour moins de 3% de réussite laisse à réfléchir.

    D’autre part, si vous ne comprenez pas le cours ou si vous avez commis une erreur dans les exercices, ne comptez pas sur le prof pour vous expliquer ! Dans la majorité des cas, les étudiants sont trop nombreux et l’enseignant ne pourra donc pas répondre à tout le monde (contrairement à la FAD où vous avez un tuteur qui est là pour vous épauler).

    Et dans notre monde de l’instantanéité, l’étudiant attend bien qu’on lui réponde tout de suite.

    Ah oui, mais il reste les forums de discussion ! Vous êtes sauvés, vous pourrez toujours échanger avec vos camarades sur les éléments de compréhension qui vous posent problème.

    Les 300 000 étudiants de tout à l’heure vont apprendre entre eux…

    Attention néanmoins sur ce point, les recherches montrent aussi que dans les MOOC, moins de 5% des étudiants communiquent entre eux.

    Thierry Karsenti n’est pas un « anti MOOC », il tient juste à mettre en garde en s’appuyant sur des résultats issus de la recherche, sur le phénomène de mode qui pourrait en aveugler plus d’un ; et à moyen terme, il ne faudrait pas que les MOOC soient associés d’une connotation négative et qu’on en arrive à décrédibiliser les diplômes :

    « Ton diplôme c’est un MOOC ou c’est un vrai » ?

    MOOC_tKarsenti2_041013Pour Thierry Karsenti, l’enjeu est de taille, même si il précise que les MOOC ne débouchent pas sur un diplôme mais sur une panoplie d’appellations variées telles que attestation, certificat… sans oublier le logo de l’Université qui le délivre !

    Pour finir sur une note positive, il donne l’exemple de l’un de ses étudiants qu’il a connu lorsqu’il enseignait en Afrique et qui a été recruté par un employeur et préféré à d’autres candidats, tout simplement parce qu’il avait suivi un MOOC de l’Université de Stanford.

    Comme quoi, ça laisse quand même « rêveur ».

    Plus d’infos : le texte complet de Thierry présentant son opinion « nuancée » des MOOC, ici

    Voir la conférence de Thierry Karsenti en vidéo

  • Le MOOC, l’alliance du rêve et du marketing ?

    Le MOOC, l’alliance du rêve et du marketing ?

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    Le MIT (Massachusetts Institute of Technology) a fait exploser le nombre de cours en ligne ces dernières semaines. C’est un fait : de plus en plus d’Universités à travers le monde se mettent aux MOOC (Massive Open Online Course) en proposant gratuitement des cours en ligne à de plus en plus d’étudiants.

    Ce courant vient des Etats-Unis où il a débuté il y a 5 ans mais ce n’est vraiment que depuis 1 an que le MOOC fait parler de lui.

    Aujourd’hui, ce sont environ 20 millions d’étudiants de 200 universités qui sont inscrits à un MOOC et le phénomène continue de croître.

    Un MOOC, ce sont des présentations en vidéo, des exercices en ligne, des forums de discussion et même des examens de fin d’année, explique Janic Tremblay.

    « Plus généralement, c’est l’accès à la connaissance et aux plus grandes Universités de la planète ».

    L’apprenant est responsable de son apprentissage et il peut parler à des milliers de personnes à la fois. C’est un modèle flexible et ouvert qui « fait tomber les frontières ».

    Il témoigne d’une anecdote d’étudiants africains qui avaient parfait leurs connaissances grâce à leur inscription à des MOOC et pouvaient ensuite faire valoir cette attestation (qui est remise si vous réussissez vos examens en ligne) auprès d’un futur employeur qui n’y était pas insensible.

    Attention cependant à l’aspect « marketing » du MOOC qui permet aux plus grosses Universités (celles qui ont les moyens de cette politique de masse de cours en ligne) de recruter des étudiants et d’améliorer leur visibilité.

    C’est ce que souligne Thierry Karsenti, Professeur en sciences de l’éducation à l’Université de Montréal et Titulaire de la Chaire de recherche du Canada, dans une récente étude qu’il a menée et  qu’il présente aujourd’hui, 26 septembre, à l’Université de Montréal.

    Un tableau en demi-teinte donc, même si Thierry Karsenti relativise le côté marketing en abordant le côté « rêve » associé au MOOC.

    « Il y a des gens qui me disent, oui nous sommes conscients que c’est du marketing mais je n’ai pas les moyens d’aller à Harvard et je suis tellement content d’apprendre ».

    Accéder aux savoirs et à la connaissance via les cours des meilleures universités au monde pour, au final, accéder à des compétences sans débourser un centime, et si c’était cela le MOOC ?

    Plus d’infos :
    Retrouvez la chronique Radio Canada en ligne ici