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  • Quand le théâtre raconte nos liens à l’ère du numérique…

    Quand le théâtre raconte nos liens à l’ère du numérique…

    Vincent travaille beaucoup, il est scotché à son ordinateur et à son mobile et ne se rend même pas compte que sa compagne le quitte ce soir… Il ne s’occupe pas de sa vie, ni IRL (In Real Life) ni via les réseaux. Il travaille, il a autre chose à faire, il dit aller bien mais en fait ne vit pas ! Un jour il embauche Karine pour gérer sa vie numérique et c’est une droguée de la relation par écran interposée qui déboule alors dans sa vie !

    Tour à tour dramatiques, cocasses, touchants, effrayants et finalement tellement humains, les moments partagés par les deux personnages de cette pièce de théâtre nous interrogent… Loin d’être passif, le spectateur se reconnaît, reconnaît des proches, prend de la distance et s’interroge.

    Que deviennent nos liens à l’ère du numérique ? Comment notre société gère-t-elle ce nouveau contexte ?

    La pièce est tout en nuances, elle montre sans juger et donne à entrapercevoir ce que nous ne voyons pas parce que nous mêmes englués dedans.

    J’ai rencontré l’auteur de la pièce, Orah de Mortcie sur Twitter, il cherchait à se documenter sur ce réseau social pendant l’écriture de la pièce et s’est inscrit pour cela au TwittMOOC, un MOOC pour apprivoiser Twitter, que j’ai créé. Il m’a fait lire le texte puis j’ai assisté à deux représentations (et rencontré Orah IRL) avec à chaque fois beaucoup de plaisir. Je compte bien y retourner quand elle se donnera à Paris en octobre et novembre 2015.

    Le prochain train” fait partie de ces oeuvres dans lesquelles on découvre à chaque fois quelque chose de nouveau…

    Orah de Mortcie, a eu l’excellente idée de proposer des représentations en collège et lycée suivies d’une discussion avec les jeunes. Nous voilà bien loin des caricaturales interventions en établissements scolaires sur “les dangers d’Internet”, avec la confrontation à une oeuvre, l’ouverture d’un espace de parole et de réflexion pouvant totalement s’inscrire dans les nouvelles démarches encouragées par l’Enseignement Moral et Civique.

    S’interroger, débattre, nuancer son avis, exprimer ses ressentis… en partant d’une oeuvre aussi forte, cela ne me surprend pas que comme le dit Orah, « l’expérience ait toujours été riche, que ce soit dans la réception du texte ou dans la finesse des questions posées.

    La partie du site officiel de la pièce dédiée à ces représentations-débats précise d’ailleurs que “cette approche fait partie de ce qui nous vaut le soutien de La Fondation Internet Nouvelle Génération qui a choisi le Prochain Train pour son coup de projecteur Carrefour des Possibles 2014. Ces professionnels des nouvelles technologies se disent frappés par la forme artistique de la pièce qui donne à comprendre et peut toucher un grand nombre. Cela ajoute un volet pédagogique et ludique à nos représentations.

    Je ne saurais trop recommander aux chefs d’établissements d’envisager ce type d’intervention auprès de leurs élèves et pourquoi pas aussi, aux organisateurs de colloques et autres événement sur le numérique, d’offrir à leur participant une représentation du “Prochain train”. EPN, bibliothèques et autres lieux culturels pourraient aussi fort bien être intéressés…

  • La prise de notes en classe avec le numérique

    La prise de notes en classe avec le numérique

    Christophe Batier a eu l’occasion de l’interroger sur le plateau TV de de l’université d’été de Ludovia.

    « Le sujet de la prise de note a toujours été assez conflictuel avec mes élèves en classe ; pour moi, si ils ne gribouillent pas quelque chose, c’est qu’ils n’écoutent rien. »

    En consultant un article universitaire, François a eu une « révélation ». Ce texte expliquait que la prise de note n’était bien qu’à certains moments ; pour une compréhension profonde et synthétique, il n’est pas forcément évident pour les élèves, qui sont en surcharge cognitive, de faire tout en même temps.

    De même, sur la forme même de prise de note,

    François rappelle les études qui ont prouvé que la prise de note manuscrite est préférable en termes de rétention de l’information et de compréhension, à la prise de notes sur clavier.

    Une des raisons est que nous tapons plus vite au clavier ; avec l’écriture à la main, plus lente, cela favoriserait la réflexion. François pointe aussi le fait que les écrans peuvent être source de distraction dans la classe, y compris pour ceux qui n’en ont pas devant eux.

    Trois registres principaux pour la prise de note

    . plutôt arborescente avec la carte d’idée, le « Mindmap » avec une prise de notes en arborescence avec un point central et les idées que l’élève va noter autour.
    Cette prise de note n’est pas innée et doit s’apprendre : mettre sa feuille en format paysage, commencer au milieu de la feuille etc.
    . Plutôt graphique comme le « sketchnoting » où l’élève va chercher des métaphores visuelles ; « pour certains élèves, cette méthode peut s’avérer intéressante ».
    . Ou enfin la prise de note linéaire.

    Dans chaque cas, « une prise de note est supposée être reprise à froid pour ajouter des compléments ou des couleurs par exemple ».

    Prise de note individuelle et prise de note collaborative : de nouvelles possibilités avec le numérique.

    « C’est quelque chose qui n’était pas possible sans les outils numériques de collaboration et plusieurs formules s’offrent à nous ».
    Plusieurs solutions techniques existent en effet pour une prise de note collaborative, synchrone ou asynchrone : googledoc, Office 365, Wiki etc pour ne pas les citer.

    « En reparlant des cartes heuristiques, on a vraiment, avec le numérique, des possibilités démultipliées pour la prise de note et pour en varier la complexité ».

    François Jourde pratique même dans sa classe la prise de notes avec Twitter . Le principe est que deux ou trois élèves écrivent un certain nombre de Twitts qu’ils peuvent ensuite résumer avec un Storify. Cela les oblige à faire synthétiques, mais par contre, l’immédiateté de l’outil Twitter dérange un peu notre enseignant dans le sens où il retrouve beaucoup de fautes d’orthographe dans les synthèses et où la publication est publique.

    En résumé, « quelque soit le flacon » et donc quelque soit la méthode de prise de note, l’important, d’après lui, est que

    l’élève s’approprie la prise de notes, qu’il la retravaille pour mieux l’assimiler.

    Pour en savoir plus sur ce point, n’hésitez pas à regarder la vidéo ci-contre dans laquelle François Jourde développe cette idée et conclut à la fin sur ce qu’il a mis en place depuis un an et demi environ à savoir « le ticket de sortie ».

    Plus d’infos sur François Jourde :
    https://about.me/jourde et carte d’accès : gl/j5ohz
    Site “portfolio” personnel : jourde.eu
    Site du cours de philosophie : http://sites.google.com/site/coursdephilosophie/
    Carte synoptique de mes explorations pédagogiques : gl/wCJZd

     

  • Mathieu Jeandron nommé directeur du numérique pour l’éducation

    Mathieu Jeandron nommé directeur du numérique pour l’éducation

     

    [callout]Sur proposition de la ministre de l’Éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la Recherche Najat Vallaud-Belkacem, Mathieu Jeandron a été nommé directeur du numérique pour l’éducation au ministère, par décision du conseil des ministres du 9 septembre 2015.[/callout]

    Mathieu Jeandron, 37 ans, ingénieur en chef des mines, diplômé de Polytechnique et de Télécom Paris, entre en 2002 au sein de la direction des systèmes d’information au ministère de l’intérieur. Après un premier poste technique, il est chargé de coordonner des projets de modernisation et de simplification administrative, puis prend en charge la sous-direction de l’exploitation et du soutien, pour assurer la continuité des missions quotidiennes au service du public dans les préfectures et les services de police.

    Après une brève disponibilité dans le secteur privé, il rejoint la direction interministérielle des systèmes d’information et de communication, rattachée à Matignon, à sa création en 2011, où il pilote la définition et la mise en oeuvre d’une stratégie de transformation de l’informatique publique pour mieux répondre aux enjeux de simplicité, de fiabilité, et de rationalisation, et contribuer ainsi aux enjeux portés à partir de 2012 par Matignon en matière de développement des usages numériques dans l’administration, d’ouverture des données, de création d’écosystèmes innovants.

    Il arrive en septembre 2014 au ministère de l’éducation nationale en tant qu’adjoint à la directrice du numérique pour l’éducation, chef du service des technologies et des systèmes d’information, où, en contact étroit avec le service du développement du numérique éducatif, les académies et le terrain, il entreprend une transformation de la fonction informatique pour préparer le ministère à une plus forte interaction et ouverture avec les écosystèmes partenaires des collectivités et des éditeurs, à de nouvelles modalités de travail en collaboration et co-construction avec les équipes pédagogiques en établissements scolaires, à de nouvelles technologies et méthodes de création et d’innovation.

    Il est nommé directeur du numérique pour l’éducation le 9 septembre 2015.

    La création de la Direction du numérique pour l’éducation a été actée par décret et par arrêté en date du 18 février 2014.

    La direction du numérique pour l’éducation assure la mise en place et le déploiement du service public du numérique éducatif. Elle dispose d’une compétence générale en matière de pilotage et de mise en œuvre des systèmes d’information.

    source : eduscol

  • Le FREPS. Pédagogie et numérique : une vision de l’interdisciplinarité

    Le FREPS. Pédagogie et numérique : une vision de l’interdisciplinarité

    [callout]Le projet FREPS (Français et EPS) décrit ci-dessous, représente une partie de ce travail conséquent des équipes enseignantes sur le terrain, promptes à valoriser les travaux des élèves et l’esprit des développements numériques pédagogiques. C’est donc en tant qu’observateur que je vous confie leurs travaux.[/callout]

    FREPS : Origine et objectifs

    La réflexion d’un travail d’interdisciplinarité entre l’EPS et le français est née d’un voyage multisports en Ardèche (2008), où les élèves devaient quotidiennement écrire un journal de bord sur les lieux découverts et les sensations vécues.
    Cette expérience, reconduite deux autres années, s’est avérée très fructueuse aussi bien pour la pratique sportive, que les élèves étaient amenés à analyser (en plus de la vivre), que pour l’écriture, où les sensations et les sentiments personnels nécessitaient un choix de mots et de phrases précis pour traduire le vécu de l’élève.

    Par la suite, l’objectif global est resté le même, en lien avec le Socle commun : développer différemment des compétences propres à chaque discipline en faisant appel à des connaissances, des supports et des compétences d’une autre discipline et par le biais d’une production finale. Quatre professeurs animent ce projet : deux professeurs de français et deux professeurs d’EPS.

    Plusieurs outils numériques sont utilisés pendant ce projet, principalement à deux fins :

    ● coopérer. Dans le cadre d’un travail sur des contenus communs, l’utilisation d’une plateforme commune s’est avérée nécessaire. En l’absence d’ENT, les professeurs se sont tournés vers un outil gratuit aux nombreuses fonctionnalités : Google Education. Les élèves ont vite pris l’habitude d’y trouver des ressources et d’y partager des documents avec leurs deux professeurs, co-évaluateurs en ligne d’un seul et même travail.

    ● produire, créer. Les élèves ont profité du fait que des tablettes (destinées à l’EPS) étaient déjà présentes dans l’établissement pour à la fois filmer (donc observer) leur pratique et rendre compte de leur analyse sous des formes diverses (diaporama, schéma, récit, article de journal, enregistrement audio…).

    Martial_FREPS_080915

    Un travail en interdisciplinarité

    La création d’activité en interdisciplinarité nécessite une prise en compte des programmes de chacune des disciplines.
    Ainsi, il faut s’interroger sur nos objectifs d’apprentissage afin que le travail mené avec les élèves ne soit pas superficiel.

    Chaque enseignant devra présenter les compétences qu’il souhaite travailler lors de sa séquence pédagogique et réfléchir aux contenus qui peuvent être acquis dans les différents cycles de travail. Il faudra ensuite organiser chronologiquement les apprentissages afin de proposer un contenu cohérent. Enfin, le mode de restitution de la production finale doit permettre aux élèves de réinvestir l’ensemble des compétences travaillées.

    Descriptifs d’activités FREPS

    Martial_FREPS2_080915FREPS 3ème – Analyse et auto-évaluation

    Activité
    : réaliser une page de magazine portant sur l’analyse d’un match de badminton en employant une tonalité bien précise.

    Compétences :

    Utiliser un lexique approprié
    Analyser une situation / une tâche grâce à des critères :
    faire la différence entre causes et conséquences
    émettre des hypothèses et des axes de travail
    Prendre en compte les conseils donnés
    S’auto-évaluer
    Publier donc : prendre en compte le destinataire ; choisir un angle pour l’article ; réinvestir les notions liées aux tonalités

    Martial_FREPS3_080915

    FREPS 3ème – AcroThéâtre

    Activité
    : Jouer un extrait d’une pièce de théâtre et utiliser des mouvements d’acrosport pour mettre en valeur la mise en scène

    Compétences :
    Utiliser le corps et la voix pour exprimer un sentiment et rendre compte d’une lecture personnelle d’un texte
    Prendre la parole en public
    Saisir la complexité liée à la mise en scène au théâtre et les diversités d’interprétation du texte
    maîtriser le vocabulaire du théâtre
    analyser la place d’un personnage par rapport aux autres et dans l’action, le sens de la pièce
    Travailler en groupe et se positionner dans un groupe, en vue d’un projet collectif
    Développer l’autonomie par la pédagogie inversée

    Présentation détaillée de l’activité : slate.adobe.com/a/QAbD5
    Extraits de productions d’élèves : scolawebtv.crdp-versailles.fr/?id=7063

    Martial_FREPS4_080915

    FREPS 6ème – Badminton/ Consignes

    Activité : réaliser un film, montrant à Mme de Matteïs comment battre M. Sofianos au Badminton.

    Compétences :
    Créer et partager un document collaboratif
    Différencier et comprendre les différentes consignes
    le but
    les critères de réalisation
    les critères de réussite
    (Re)Formuler une consigne
    Filmer des séquences précises en relation avec les critères de réalisation
    Monter et commenter un film en utilisant le vocabulaire adapté

    Exemples de productions : www.clg-picasso-montesson.com/une-lecon-de-badminton-par-les-eleves-de-6e6/

    FREPS 6ème – L’ épopée / Boxe française

    Activité : réaliser et commenter un film représentant un combat, à la manière d’un film épique, utilisant le vocabulaire (oral et gestuel) de la boxe française et de l’épopée.

    Compétences :
    Construire un scénario cohérent respectant la tonalité épique
    Interpréter le scénario en utilisant la gestuelle et les techniques de la boxe française
    Filmer en utilisant les techniques permettant de glorifier le héros
    Écrire un commentaire en réinvestissant le vocabulaire sur l’épopée et sur la boxe
    Lire un texte avec expressivité afin de donner vient  aux commentaires

    Présentation détaillée de l’activité : slate.adobe.com/a/WDPrd
    Extraits de productions d’élèves : clg-picasso-montesson.com/rencontre-entre-boxe-et-epopee

    Une pédagogie de projet

    L’approche interdisciplinaire autour d’un projet commun a permis de développer plusieurs compétences et d’approfondir les contenus disciplinaires, tout en les mettant en relation.

    Le travail collaboratif

    Ce projet nous a aidé à progresser dans notre manière de travailler à plusieurs, à nous intégrer et à coopérer chacun à notre manière dans un groupe.” (3e5)

    Les élèves ont découvert et approfondi le travail collaboratif, qu’il s’agisse de partage ou de coopération. L’environnement numérique de travail permet non seulement au professeur de mettre à disposition les documents utiles à l’appropriation du cours, mais il permet aussi et surtout le stockage et le partage des documents de travail, auxquels les élèves et les professeurs peuvent contribuer tour à tour, de n’importe quel cours et de chez eux.

    L’environnement numérique est ainsi vecteur d’efficacité mais aussi de lien entre les disciplines, entre les élèves et les professeurs, et entre les élèves eux-mêmes.

    Le travail en groupe en vue d’un projet collectif est à la fois un facteur de motivation et un défi. En effet, il oblige chacun à se positionner et permet à chaque élève de tirer profit tout en étant moteur du groupe. Dans les premiers moments, certains de ces groupes rencontrent des difficultés liées à l’hétérogénéité de leurs membres et leur apparente incompatibilité.

    L’enseignant aide les élèves à définir leur place et à gérer les points de discorde voire de désaccord entre les individus. Il veille à une juste répartition des rôles, à l’investissement de chaque élève et à la combinaison des compétences. Dans cette pédagogie de projet, le facteur humain et le rapport à l’autre entrent en ligne de compte et contribuent à la richesse de l’enseignement ainsi qu’à sa réussite sur le plan pédagogique.

    L’autonomie

    Les activités proposées présentent plusieurs défis : travailler de manière optimale à plusieurs, imbriquer de manière pertinente les contenus disciplinaires, et produire du contenu multimédia. La perspective d’une représentation face aux autres, comme celle d’une publication, et l’interdépendance des élèves entre eux les responsabilisent face au projet : il devient important de réussir, moins pour la note que pour relever les défis. La surprise, parfois la gêne, des premières activités interdisciplinaires laisse place à une volonté de produire du contenu de qualité.

    La pédagogie inversée les place dans une posture différente, en dehors du cours et pendant celui-ci : les élèves prennent connaissance des notions à la maison pour les mettre en pratique dans les deux disciplines, sur un support commun.

    Dès lors, les changements de posture (voir aussi l’article de Martial Pinkowski à ce sujet) sont doubles. En effet, les élèves deviennent acteurs du cours, qu’ils construisent de manière autonome, et acteurs en cours, pendant lequel ils agissent en vue d’une production finale.
    Quant aux enseignants, ils guident l’apprentissage, aiguillent le projet et apportent une solution à des problèmes, d’ordres différents, qu’ils soient didactiques ou humains.

    L’usage de tablettes numériques a aussi permis de développer cette autonomie. En effet cet outil facilite la mobilité des élèves : ceux-ci peuvent ainsi circuler, se regrouper, échanger, de façon simple et tout en gardant leur outil de production entre les mains.

    Par ailleurs la possibilité de filmer et de visionner directement favorise l’analyse grâce à un feedback instantané, première étape d’une auto-évaluation.

    L’auto-évaluation est un moment clé de la pédagogie de projet et une étape indispensable au développement de l’autonomie.

    Dans un premier temps, les élèves sont invités à analyser leur production et leur pratique en se posant des questions liées aux critères de réussite préalablement établies. Les enseignants amènent les élèves à prendre du recul par rapport à l’affect (“je suis nul”, “je suis mauvais en…”, “je n’y arrive pas”), à préciser leur vocabulaire et à être plus objectifs face à leur pratique. L’évaluation par les pairs et le feedback permis par les tablettes contribuent à cette mise à distance.

    Dans un second temps, sont envisagées des stratégies de remédiation et d’amélioration : les élèves prennent mieux conscience de leurs besoins et s’engagent dans un projet et un parcours personnels d’apprentissage.

    L’approfondissement des contenus

    Les deux disciplines ne sont pas simplement juxtaposées, de manière arbitraire ou artificielle. Certes elles ont été associées grâce à certains éléments communs, mais leur mise en relation et leur interaction a permis de développer et de renforcer les compétences disciplinaires elles-mêmes, sans modifier les créneaux horaires. De fait, l’interdisciplinarité ne se fait pas aux dépens des disciplines, elle n’est pas hasardeuse ni opportuniste, mais réfléchie et didactisée, et elle en enrichit les contenus.

    Tout dépend de la manière et du moment où la jonction se fait, et des modalités de croisement entre les disciplines.

    Leur interaction a permis aux élèves d’élargir leurs perspectives et de prendre conscience du champ d’étendue d’une compétence et d’une connaissance, qui ne se limitent pas à une séquence précise, ni à une seule et unique discipline. De surcroît, certaines connaissances et compétences développées dépassent le champ scolaire défini par les programmes et le Socle commun : l’utilisation du numérique et la production de contenus multimédias facilitent l’appropriation, par les élèves, de méthodes de travail et de création qui pourraient leur être utiles, voire indispensables, dans la suite de leur scolarité, pour leur vie professionnelle et leur vie personnelle.

    Bilan

    Un reportage sur le projet a été préparé et filmé par les élèves de la 6ème FREPS. Il propose un bilan des activités proposées

    Plus d’infos :
    en 2014-2015, en mettant en perspective différents regards sur le projet FREPS (élèves, enseignants, direction et parents).

    Reportage à voir ici : scolawebtv.crdp-versailles.fr/?id=6911

    Le projet est poursuivi en 2015-2016 : il sera étendu aux deux autres niveaux et à d’autres disciplines.

    Liens :
    Compte Twitter : @ProjetFREPS
    Collection “Projet FREPS”
    Aurelie De Matteis (@auredematt)
    Mikael Sofianos (@mikasof)
    David Perissinotto (@dadaperi)
    Lionel Vighier (@lvighier)

  • Pratiques d’enseignement et d’animation : le numérique peut-il aider à la co-éducation ?

    Pratiques d’enseignement et d’animation : le numérique peut-il aider à la co-éducation ?

    [info]Rappel de la Problématique :
    Le numérique est entré dans l’école, parfois par la fenêtre, et fait partie des pratiques pédagogiques de nombreux enseignants – mais nombreux sont ceux qui n’y ont pas recours. Par ailleurs, s’il est entré dans le quotidien de nombreux enfants et adolescents, par le biais des ordinateurs familiaux, des téléphones portables et des tablettes, il semble que les animateurs ont des difficultés à le prendre en compte dans les activités péri-scolaires et de loisirs. Peut-on comparer les usages numériques respectifs de l’école et de l’éducation populaire ? Le numérique peut-il aider à développer les pratiques de co-éducation ?
    Cette table ronde veut faire un premier état des lieux : numérique et co-éducation, quelles pratiques ? Quels échanges sont possibles entre animateurs  et enseignants autour du numérique à l’école, au collège, au lycée? Quelles pratiques favorisent la co-éducation, quelle place peut y prendre le numérique ?[/info]

    Le numérique, catalyseur de co-éducation ?

    Le numérique est entré dans l’école, et le numérique de travail (par opposition aux loisirs) entre par le biais des devoirs dans le domicile familial. Par ailleurs, les jeunes ont des pratiques numériques, qui sont parfois mal prises en compte par l’école et par le péri-scolaire. Pourtant monde de l’éducation, monde de la famille et monde de l’animation ont des choses à se dire. Le numérique permet-il de faire travailler ces mondes ensemble ?

    Les invités de cette table-ronde sont soit des meneurs de projets de terrain, comme Jamel El Ayachi,, collège André Saint Paul du Mas d’Azil, et Salim Zein, game designer à l’initiative du projet Arcadémie, soit spécialistes de la médiation numérique, comme Nathalie Colombier. Cette dernière a dirigé l’équipe française de l’encyclopédie Encarta et créé Declickids, un site qui passe en revue les applications numériques pour la jeunesse. Stéphanie de Vanssay est à la croisée des deux mondes : professeure des écoles, ancienne éducatrice spécialisée et animatrice en centre de vacances, elle est aussi conseillère technique sur numérique et éducation au SE-UNSA, serial twitteuse et créatrice du TwittMOOC.

    Le modérateur invite les participants à donner leur point de vue sur la place du numérique dans la co-animation, à partir des projets menés.

    Le numérique comme support de projets communs

    Le numérique est d’abord un objet autour duquel peuvent être montés des projets communs entre l’école et le périscolaire. Salim Zein décrit le projet Arcadémie qui vise à faire fabriquer un jeu vidéo par des jeunes de 6 à 20 ans.
    Pendant le temps scolaire, il travaille la créativité en interdisciplinarité.
    Pendant les activités périscolaires, les jeunes testent des jeux vidéo pour étudier le gameplay.

    Le numérique pour créer du lien

    IMG_0276Jamel El Hayachi est obligé de pratiquer la co-éducation dans son collège du Mas d’Azil dont les élèves viennent de 32 communes réparties sur 4 cantons ariégeois.

    Un défaut sur l’un des trois pôles éducatifs (scolaire / périscolaire / famille) entraîne l’échec scolaire. Il tente donc d’utiliser des dispositifs numériques pour mettre en relation les différents acteurs.

    Il a testé plusieurs solutions : l’ENT, les réseaux sociaux avec par exemple une chaîne Youtube par lesquels il valorise le travail des élèves et enseignants.

     

    Il a aussi tenté de consulter les familles sur un sujet spécifique (l’assouplissement du règlement intérieur pour les élèves de 3ème), il a fait un mur collaboratif en ligne (Padlet) et a invité les parents, les élèves et les professeurs à s’y exprimer, mais cela n’a pas fonctionné.
    Il n’abandonne pas l’idée pour autant qui sera relancée après une réunion qui lèvera, il l’espère, les réticences des uns et des autres à intervenir via un outil numérique collaboratif.

    Le numérique pour se connaître et échanger

    Stéphanie de Vanssay évoque la faible présence des animateurs et éducateurs sur les réseaux sociaux. C’est une frustration car les questions de fond sont les mêmes entre les différents professionnels de l’éducation, avec des approches différentes qui peuvent s’enrichir les unes des autres.

    En effet les enseignants sont des pédagogues avec aussi un rôle éducatif et les animateurs sont des éducateurs devant néanmoins savoir faire usage de pédagogie.

    Par ailleurs, les réseaux sociaux sont un vecteur de connaissance réciproque ; on râle moins quand on connaît la réalité du travail de l’autre ! D’où l’intérêt de fréquenter les mêmes réseaux sociaux, comme Twitter par exemple.

    Pour l’instant, ce sont surtout les parents qui, par leur présence, enrichissent les échanges. Pas tous les parents évidemment, ce sont souvent les militants des associations qui animent ces discussions. Les parents d’élèves du collège du Mas d’Azil sont très différents, souvent en rupture avec la société, méfiants de l’institution et parfois peu utilisateurs des outils numériques.

    Pour ceux-là, le dialogue doit se faire autrement, et il faut d’abord mettre en place des valeurs communes et faire un travail sur les valeurs de la république. Il passe par le CESC (comité d’éducation à la santé et à la citoyenneté) et par un travail sur la mémoire pour parvenir à ses fins. Le conseil des parents est un autre outil.

    Former tous les acteurs au numérique

    Néanmoins Jamel El Hayachi essaye, par différentes actions, de former les élèves et leurs parents à un internet citoyen et responsable.

    Il considère en effet que l’absence de compétence numérique est une autre forme d’illettrisme.

    Pour cela, il faut gagner la confiance des parents. En France, le système éducatif très hiérarchisé infantilise les élèves, mais aussi les enseignants et les parents, alors qu’ailleurs, en Finlande par exemple, tout le système repose sur la confiance.

    Cette formation au numérique et à ses usages devrait concerner aussi les jeunes adultes, animateurs et éducateurs. Lors d’une formation pour l’AFEV auprès de jeunes qui font de l’aide aux devoirs, Patrick Mpondo-Dicka a constaté que si les usages de l’internet de loisir sont maîtrisés, les usages professionnels en revanche sont encore balbutiants.

    En effet, pour un animateur, le distanciel et l’activité “sur écran” restent difficiles à envisager à cause d’une survalorisation de la relation en face à face. Il ne faut pas non plus oublier de former les cadres qui sont souvent des freins alors qu’ils pourraient être des incitateurs de démarches éducatives avec/au numérique.

    Le travail mené sur Déclickids, le site de Nathalie Colombier, est à décliner dans notre vision des outils du numériques. En effet, l’utilisateur, parent ou animateur ne peut se contenter d’un descriptif de type “dossier de presse” pour se faire une idée de la pertinence d’un logiciel ou d’une application. Il lui faut les tester, les explorer, les passer au filtre de la critique et évaluer leur potentiel après des adaptations ou détournements éventuels avant de les utiliser avec des jeunes. C’est ce que propose ce site qui recense et évalue les applications.

    Les outils numériques ne sont ni sacrés ni magiques, cela doit aussi pouvoir être transmis aux enfants et aux jeunes. L’éducation critique aux médias et au numérique est plus que jamais essentielle pour lutter contre les risques d’endoctrinement et doit passer par des usages accompagnés à l’école, à la maison et dans les moments de loisirs.

    Comment former ?

    Salim Zein prône l’apprentissage du fonctionnement et de la fabrication des outils pour franchir la barrière numérique. Pour acquérir des savoirs il propose de passer par la manipulation des outils, en apprenant à fabriquer des applications, par exemple.

    Cela permet également de mettre les élèves et les adultes en posture de créateur, ce qui leur donne les moyens de prendre un recul critique par rapport à ces outils et ces objets qui envahissent le quotidien. Cette démarche est essentielle pour donner lieu à une véritable appropriation.

    Quant à la formation aux usages d’internet, Nathalie Colombier regrette qu’elle soit souvent déléguée à des associations “spécialisées” qui vendent des ateliers au titre effrayant, comme “les dangers d’internet”, ou se résume à la mention “interdiction d’utiliser internet pour faire ce devoir de recherche”.

    Il vaut beaucoup mieux que l’école prenne ses responsabilités et anime un travail sur la formation aux usages d’internet. Patrick Mpondo-Dicka renchérit et propose de dédramatiser en passant par des exemples déjà intégrés dans les usages des adultes, comme Marmiton qui n’est rien d’autre qu’un réseau d’échanges sur une activité particulière, autrement dit un réseau social. Hélène Paumier, chargée de mission éducation et numérique aux CEMEA évoque des séjours non déconnectés pour adolescents durant lesquels sont organisés un accompagnement : des activités constructives et formatives utilisant les outils numériques (journal de bord etc…).

    Passer de la classique restriction drastique des écrans à une utilisation accompagnée permet de vivre autrement ces moments de loisirs tout en éduquant aux usages raisonnés et réflexifs autour de la publication, l’identité numérique, le droit à l’image…

    S’affranchir du numérique ?

    Le lien social gagne parfois à s’affranchir du numérique. Salim Zein témoigne d’expériences où le contact direct est plus efficace pour faire communiquer les acteurs. Par ailleurs les PEDT (Projets Educatif de Territoire) qui dans le cadre de la réforme des rythmes scolaires se généralisent et se formalisent davantage, sont des outils vraiment porteurs.

    Réunir tous les éducateurs d’un territoire pour fixer des priorités, coordonner des actions, repérer des indicateurs pertinents pour une évaluation sérieuse des résultats obtenus, devrait permettre dans les années à venir des avancées intéressantes. S’écouter, s’organiser, se comprendre et se faire confiance entre éducateurs est essentiel et le numérique, sans être incontournable pour cela, peut fournir des outils et des espaces facilitants.

    Un IEN chargé des PEDT en Ariège confirme qu’il y avait de l’existant avec un schéma départemental et des politiques éducatives concerté mais que la formalisation, le passage à l’écriture des projets, leur évaluation et leur suivi restent difficile. Le contexte actuel, qui contraint à présenter un PEDT pour obtenir des fonds de soutien de l’Etat, devrait permettre d’avancer sur ces points.

    Et maintenant ?

    Le dossier co-éducation et numérique, à peine entrouvert, mériterait d’être creusé, questionné, illustré par des exemples d’activités et de projets non nécessairement menés sur le temps scolaire. Gageons que les prochaines sessions de Ludovia permettront de continuer la réflexion qui s’engage.

    Lien vers le Storify de la table ronde : https://storify.com/2vanssay/table-ronde-co-education-et-numerique

  • Tablettes tactiles et E.N.T. en EPS, la logique du numérique sur le terrain et l’évolution des outils vers des pratiques « sociales »

    Tablettes tactiles et E.N.T. en EPS, la logique du numérique sur le terrain et l’évolution des outils vers des pratiques « sociales »

    Ludovia_Pinkowski_260615

    Année III : PRO-EPS, suivre son évolution, anticiper sur les séances et intégrer le BYOD dans la formation

    Problématique pédagogique

    Quelle plus-value à l’utilisation de supports numériques dans la pratique physique ? Comment exploiter les données prélevées sur le terrain dans le but d’accroître les connaissances des élèves dans la pratique physique ? Comment parfaire la connaissance de soi, mettre en œuvre une stratégie de projet et identifier ses manques ?

    Présentation de la technologie utilisée

    La tablette tactile numérique comme outil performant.

    Dans une optique mobile et déconnecté, cette tablette devient un objet polyvalent et performant au travers d’un ensemble d’applications ciblées et reliées à des scénario pédagogiques identifiants de manière précise les compétences visées à l’aide de contenus multiples et de niveaux très divers.

    Le smartphone, outil personnel de l’élève comme élément intégrant progressivement les séances.

    Relation avec le thème de l’édition de Ludovia#12

    Le BYOD, la société, le numérique, font évoluer la culture du numérique vers une hyper-personnalisation des usages. Les objets connectés en sont à présent le fer de lance.

    En 2014, lors des NetJournées à Enghien-les-Bains, Eric Fourcaud m’interrogeait sur la possibilité de faire évoluer, dans le domaine du sport, le numérique éducatif en parallèle des pratiques courantes (https://www.youtube.com/watch?v=Pbu4sSRBCGs) où le smartphone, outil multimédia fortement personnalisé, accompagne chaque pas du sportif amateur ou professionnel.

    Musique, image, mais aussi et peut-être surtout, les informations personnelles sur l’accumulation d’effort, les sentiers battus et l’ensemble des parcours à couvrir et découvrir.

    Depuis longtemps, les enseignants d’EPS s’accommodent des pratiques sociales courantes pour les actualiser dans un but éducatif et de formation. Cette démarche les conduit à surinvestir le domaine des investigations jusqu’à ne plu pouvoir suivre le rapport action/bilans, tant il devient complexe de s’adjoindre des outils individuels dans une logique collective. MY’EPS cherche à couvrir ce vaste projet. eRUN en est un exemple… Pas de détournement ici, mais bien une appropriation des logiques sociétales pour proposer un domaine d’applications spécifiques.

    Synthèse et apport du retour d’expérience en classe

    Différents exemples :

    1. Gymnastique en classe de 6ème : se servir de la vidéo comme support à l’interdisciplinarité : maîtrise de la langue (vocabulaire, expression, analyse)
    2. Vitesse Relai : se servir de la vidéo comme objet de précision et apport de contenus (chronométrage relatif, attitudes et valorisations)
    3. ATP Network : venir en cours en ayant prévu à l’avance certaines phases liées à des problèmes d’organisation : l’élève qui accède à ses données fait des choix en rapport avec ses objectifs.
    4. eRUN : un outil qui se joue des problématiques de détournements pour mieux s’approprier la valeur de l’ Un outil personnel ou collaboratif qui s’adapte aux conditions de réalisation « EN et HORS temps scolaire»

    De manière globale, une relation se porte entre le quantitatif et le qualitatif qui vont se transmettre petit à petit dans l’espace numérique personnalisé.

    Cette consommation de valeurs doit permettre l’élaboration de processus de création de séquences visant à aider l’élève à identifier ses points forts et construire les conditions optimales de réalisation.

    L’accès à ces données au travers de la brique ENT PRO-EPS s’apparente à un cartable EPS qui se transporte partout au long de la scolarité, des lieux de pratique à la maison pour prendre le temps et comprendre, voir anticiper sur les évènements et séances à venir.

    Voir tous les articles de Martial sur ludomag.com

  • Application unique, utilisations multiples. Numérique et initiatives pédagogiques

    Application unique, utilisations multiples. Numérique et initiatives pédagogiques

    Le support numérique, je le disais encore lors d’un séminaire « numérique et EPS » organisé par l’académie de Clermont-Ferrand, apporte un atout majeur dans le domaine de l’analyse de situation, un atout majeur par la vitesse de traitement des données. Cette fonctionnalité, au même titre que beaucoup d’autres demeure toutefois la seule tâche qu’il faut lui attribuer.

    Toute essentielle soit-elle, elle n’en demeure pas moins inutile sans la compétence du pédagogue qui utilise l’outil.

    On ne le dira jamais assez, l’intégration du numérique n’est pas une forme de pédagogie, mais bien un outil d’accompagnement de la pédagogie.

    Dans cet article, Je m’appuierai sur deux concepts défendus dans cette chronique : « simple et efficace » et « les enseignants force de proposition de développement du numérique« .

    Deux concepts qui s’imposent comme une réalité de plus en plus conséquente au travers de la multiplicité des annonces, des projets et des promesses, afin de ne pas se tromper sur les objectifs que l’on cherche à atteindre et rendre l’action de terrain efficace.

    L’école est entrée dans l’ère du numérique, elle doit à présent y progresser…

     

    Martial1_160615Simple et efficace. Parce qu’il demeure impératif de faire évoluer la pratique pédagogique des professeurs envers les élèves. Nos élèves sont de plus en plus performants car ils peuvent être mieux informés, mieux aidés, mieux conseillés au travers de sollicitations diverses et de médias nombreux.

    De fait, combien de fois avons-nous constaté et dénoncé la complexité des accès aux ressources et aux services ? Combien de fois avons-nous pu exploiter correctement les résultats de nos recherches ? Sommes-nous enfin véritablement satisfaits de l’outil dont nous avions imaginé les qualités ?

    « Appropriations et détournements dans le numérique éducatif ». La thématique choisie par l’édition 2015 de l’Université d’été de Ludovia (#12) participe à cette démonstration.
    Sans anticiper de ce qui y sera débattu, l’idée de ressources aux contours insuffisants, nécessitant une forte implication d’assimilation et de transformation par l’enseignant émerge de nombreuses réflexions sur le terrain.

    Initialement, nos formations numériques disciplinaires intégraient de manière forte l’outil pour en déterminer la force au sein des séquences pédagogiques. Très rapidement, cette approche, basée sur la découverte d’applications « magiques » a nécessité une forte volonté de transformation basée sur des modèles scientifiques reconnus (R.Puentedura, www.ecolebranchee.com/2013/09/09/le-modele-samr-une-reference-pour-lintegration-reellement-pedagogique-des-tic-en-classe/) pour aboutir à une réflexion conséquente sur les usages, et également la mise en avant de la nécessaire intégration des règles métiers encore très absentes des propositions de ressources actuelles.

    Point d’orgues en EPS de cette approche fonctionnelle, les classeurs des tableurs avec, comme star incontestée en la matière Excel(c), application à tout faire.

    Martial2_160615Beaucoup définissent encore aujourd’hui la feuille de calcul comme une application, ce qui crée une ambiguïté considérable. La sensation de maîtrise complète des calculs et l’extraordinaire capacité d’échange et de partage, malheureusement contrainte à des logiques permanentes de compatibilité des versions et des systèmes, a permis à chacun de « mettre les mains dans le moteur« . Acte essentiel et nécessaire tant la création s’imprègne des sensibilités locales, véritables vecteurs des sensibilités pédagogiques.

    La question du transfert des compétences, de délivrance du savoir et de l’évaluation concertée avec les élèves se pose alors. Si une certaine insatisfaction naît de ce constat, il est impératif de s’accorder sur l’efficacité des ressources en termes d’usage par les élèves. Car c’est à l’enseignant qu’une majorité des ressources se sont imposées comme incontournables à l’acte pédagogique alors que, pour intégrer le domaine de l’efficacité,

    il s’agit bien de les proposer aux élèves et de leur permettre de les utiliser dans le cours et au-delà.

    L’arrivée encore récente des smartphones et tablettes s’impose alors comme une vraie révolution.

     

    A l’époque des PDA, il y a plus de 10 ans, puis à celle des PocketPC, nous avions envisagé cette mise à disposition (eps.ac-versailles.fr), contrainte toutefois par la distribution d’un matériel devenant vite obsolète au regard des annonces des formidables progrès technologiques.

    Il n’en demeure pas moins que sur le terrain, cela fonctionnait et même très bien.

    Aujourd’hui, matériel innovant, mais préoccupations similaires. A l’image des jeux d’arcade, la plus grande évolution réside dans la technologie qui a elle-même engendré l’originalité. Mais la démarche demeure similaire : on casse, on tue, on court vite, on roule vite… de plus en plus vite, et avec de plus en plus de réalisme. Et on partage, on joue à plusieurs.

    EPS Compteur, un complément important. Ou comment faire que la pression sur une touche moins et une touche plus transforme fondamentalement l’action des élèves ?

    Martial3_160615Aussi peu complexe que cela puisse paraître, et dans l’esprit de ce qui a été dit précédemment, voilà un premier exemple « simple » de cette transformation opérée par la technologie.

    Suivant le modèle SAMR de R.Puentedura, voilà l’exemple type de l’amélioration de l’outil. D’abord la « substitution » d’une fiche d’observation à 2 colonnes qui permet de comptabiliser les actions identifiées comme positives (ou simplement des actions valorisées) et celles négatives (ou plus simplement non-pondérées). Ensuite, « l’augmentation » du potentiel par un traitement immédiat de l’information saisie sous la forme d’un calcul rapide permettant d’afficher un pourcentage de réussite, ainsi qu’une fréquence de répétition.

    Et avant cela, une somme indéfinie de consignes données par l’enseignant, mettant en relation la répétition de l’action la valorisation des réussites.

    Pour l’élève, un repère immédiat. Un support facile d’accès (smartphone, tablette sur différents systèmes d’exploitation, une application gratuite). Dans cet environnement, c’est l’immédiateté qui est privilégiée.

    Alors que certains produits demandent une multitude d’actions avant de pouvoir commencer à être utilisés et, par essence rendent complexe l’analyse immédiate des résultats, ce type d’application se base sur le besoin immédiat d’information, la mise en œuvre rapide, et l’analyse d’un expert transmettant sa réflexion pour permettre à  son utilisateur de produire sa propre analyse, de manière construite et progressive.

    Prenons un ou deux exemples concrets d’utilisation sur le terrain :

    gymnastique en 6ème : la roulade avant. Après avoir reçu toutes les consignes nécessaires et quelles actions privilégier dans l’observation (pose des mains, conservation de la position, et maintien dynamique) les élèves passent au travail en atelier. Eviter les « M’sieur c’est bon ? » par des indicateurs de réussite sous forme chiffrée et leur donner les moyens de se voir progresser eux-mêmes. Insister sur la répétition et leur permettre de s’auto(co)-évaluer. en aucun cas, ce travail ne remplace pas celui de l’enseignant, mais au contraire va créer les conditions d’un dialogue entre le professeur et le(s) élève(s).

    boxe française en 3ème : valoriser l’alternance des moyens techniques de touche. Dans des conditions similaires, proposer des consignes sur les techniques en poing, les enchaînements d’action, l’utilisation des pieds,… et reprendre les résultats à la fin de chaque assaut libre ou à thème.

    sport collectif, handball : amener le ballon en zone de tir. La consigne n’est plus forcément individuelle, mais s’applique à un groupe. On n’insiste plus sur le tir, le but, mais sur les conditions qui permettent de tirer, et de marquer.

    Les exemples sont infinis. Ils dépendent des conditions initiales identifiées et en toute cohérence, dans une logique de suivi, informent en temps réel des améliorations permettant elles-mêmes de franchir des étapes, soit en autonomie, soit guidé par l’enseignant.

    La posture de ce dernier s’en trouve transformée, soit par une plus grande liberté de mouvement au milieu d’acteurs autonomes, soit par le renforcement de ses arguments avec des données de terrain immédiates.

    Ne pouvant en rester à ce niveau de complexité, l’application MultiCompteur (androïd : https://play.google.com/store/apps/details?id=com.pdagogie.multicompteur / iOS : https://appsto.re/fr/PzK95.i  ) est venue en complément de ce premier travail.

    Martial5_160615Sur ce dernier concept d’observation à plusieurs modes d’entrée, il s’agit de répondre à cet impératif besoin de précision porté par les professionnels sur le terrain. En effet, présentée en formation sous l’ensemble de ses facettes, EPS Compteur est apparue comme insuffisante pour un travail de fond, mais également au regard du niveau des élèves auxquels étaient confiées les observations. Un des exemples les plus frappant a été le sport collectif où l’application généraliste PTB a engagé un premier travail de forme sur les statistiques de jeu prises dans l’action.

    Petit rappel de rigueur, cette application mettant en relation les possessions, tirs et buts marqués a été élaborée directement sur le terrain au contact d’élèves qui ont largement contribué à en définir la forme. Ce qui renforce cette impérative nécessité de bien comprendre les publics utilisateurs, leurs objectifs et leurs attentes.

    Il n’est pas très difficile de faire plaisir à une communauté d’experts. C’est un peu plus compliqué dans le domaine des apprentissages avec des individus que l’on doit former et pour cela convaincre.

    PTB est devenu un très bon outil de démonstration de ce que le numérique peut proposer comme conceptions dans les stratégies pour améliorer les progrès dans les apprentissages. Alors que les attentes initiales souhaitent la simplification du travail de manière globale, l’approche ouverte de l’application tend à prouver toute la mesure des nouveaux éléments pouvant être intégrés. Ils rendent la tâche non pas plus complexe, mais bien, plus intéressante.

    L’idée principale étant de permettre aux enseignants de s’appuyer sur le retour de données immédiates pour renforcer un discours d’analyse d’évènements repérés dans l’action. De fait, il est impératif de permettre aux élèves d’entrer de manière franche et efficace dans les rôles sociaux que sont ceux de juges, d’observateurs et leur permettre de faire ces nécessaires relations entre actions, résultats des actions et propositions chiffrées.

    Martial4_160615Très concrètement, prenons le cas d’une classe de cinquième dans l’activité handball. Si j’analyse le rôle des joueurs non porteurs de balle (partenaires attaquants) au regard de celui qui a la balle en main je peux observer en tant que « spécialiste » les différentes actions qui conduiront l’équipe à tirer, ou non, et m’appuyer sur un relevé statistique pour renforcer ma démonstration tout en me servant de ce relevé dans le temps pour mettre en évidence que les résultats s’améliorent.

    Mais je ne pourrai en aucun cas utiliser les résultats sans un traitement sur les buts de la situation pédagogique proposée et les objectifs assignés à chacun des élèves. L’exemple le plus marquant à mes yeux est cette conduite assez typique chez les élèves cités en exemple où le porteur de balle avance en dribblant, ses partenaires le suivent ou sont un peu devant lui, et quand il s’arrête, tout le monde s’arrête et la balle circule sur des distances courtes entre les joueurs.

    C’est un peu réducteur et évoluera très vite, mais le résultat est intéressant, car l’action se situe très souvent au milieu du terrain et la balle est également très souvent perdue, soit par maladresse, soit par intervention de l’équipe adverse.
    L’application indiquera que la balle a été perdue, et mettra surtout en avant que cette possession n’a pas abouti à un tir.

    Pour l’enseignant, cette action renferme une richesse d’informations considérables sur le placement, les déplacements et les choix des joueurs. Ces informations permettront de mettre en place les situations pédagogiques où les tâches, en complexification ou simplification, permettront de mieux faire comprendre l’intérêt des déplacements sans ballon pour pouvoir assurer la continuité du jeu.

    L’objectif étant, à la prochaine mise en situation, de mettre en évidence les progrès effectués sur ce point.

    Il existe de nombreux types d’applications permettant de travailler numériquement autour des contenus d’enseignements choisis par l’enseignant. Dans une logique d’efficacité, on recherche très souvent celles qui apportent de manière claire une réponse aux spécificités que l’on s’impose.

    Sur le terrain, cela se traduit par des investissements massifs dans des « produits« qui seront vite jugés inadaptés du fait des ajustements que l’on doit s’imposer par rapport aux différents niveaux de pratique.

    Dans les demandes de formations, on privilégie encore trop souvent ce mode d’entrée par l’application, sans se poser suffisamment la question des buts recherchés et des objectifs à atteindre.

    Au travers de cet article, je tenais à montrer que le « service » offert par les applications numériques est prédominant si l’on insiste sur les plus-values apportées par le numérique dans le domaine du traitement des données et de l’information. Ce service est efficient au travers de l’acte pédagogique de l’enseignant, déléguant sa tâche d’utilisateur et formant petit à petit ses élèves aux actions d’analyse et de compréhension.

    Ce changement véritable de paradigme renforce les apprentissages par la multiplication d’instants pédagogiques provoqués par la variété des propositions de l’enseignant qui s’appuie sur des « outils simples et efficaces ».

  • « Les clés du numérique », un outil pédagogique CM1, CM2, 6ème

    « Les clés du numérique », un outil pédagogique CM1, CM2, 6ème

    [callout]Cette fondation, dont Madame Vallaud-Belkacem est membre de droit, a pour mission première de contribuer au développement des relations entre l’entreprise et l’école. Elle encourage les transferts de compétences et de services entre le monde économique et celui de l’école : parcours de découverte des métiers, outils pédagogiques, accompagnement professionnel, séminaires etc.[/callout]

    Les deux grands objectifs de ce projet « les clés du numérique » sont les suivants :

    Faire découvrir aux élèves la multiplicité des métiers du numérique

     

    Grâce à notre concours annuel « Quand je serai grand.e, je serai…», nous avons pu observer que le secteur du numérique est un domaine professionnel peu connu par les élèves. A travers ce projet, nous voulons leur faire connaître la grande diversité des métiers du numérique, qui touchent à de nombreuses compétences.

    Concevoir un processus pédagogique innovant pour enseigner l’informatique en classe

     

    Nous assistons actuellement à une banalisation quotidienne des objets numériques à un rythme effréné. Or les concepts fondamentaux de l’informatique sont plutôt stables mais ils sont de plus en plus cachés dans cette banalisation. Il est donc important de proposer dès le primaire un enseignement permettant aux élèves d’accéder aux concepts qui se cachent derrière les outils numériques qu’ils utilisent. (Notions de langage, d’algorithme, d’information…) Notre objectif est de donner une culture générale du numérique aux élèves.

    Pour y arriver…

    Une démarche projet pour produire un objet numérique en classe

     

    Notre objectif est de proposer aux enseignant-es et à leurs élèves plusieurs activités de classe ou défis comme la recherche d’information, la résolution de problèmes, le dialogue ou la démarche d’investigation, etc. permettant l’acquisition de connaissances et compétences en lien avec les programmes scolaires. Ces activités de classe suivront une progression pédagogique et auront pour but final la conception d’un objet numérique concret (page Web, blog, logiciel, application, jeu vidéo…).

    Ce scénario pédagogique basé sur l’expérimentation et la pratique permettra aux élèves de se mettre dans la peau de professionnel-les et de les sensibiliser aux métiers du numérique.

    Nous savons que cette démarche projet favorise la créativité et l’esprit d’entreprendre des élèves. Utiliser le numérique de manière collaborative est beaucoup plus efficace que l’utilisation individuelle et favorise la coopération ainsi que la motivation des élèves.

    A travers ce projet, nous cherchons également à enrichir les pratiques habituelles des enseignant-es à l’aide du numérique.

    Plus d’infos :

    Les partenaires pressentis dans le comité technique :
    – Association Fréquences écoles – Innovation en éducation
    – CANOPÉ, Académie de Lyon – Réseau de création et d’accompagnement pédagogique
    – CARDIE, Académie de Lyon – Centre Académique Recherche-Développement Innovation et Expérimentation
    – Espace Numérique Entreprises – Développement de l’usage numérique en entreprise
    – RDRI, Académie de Lyon – Réseau Départemental de Ressources Informatiques
    – …..

    Partenaire et soutien financier :
    Fondation Cegid – Innovation numérique et entrepreneuriat

    Pilotage du projet : FERS – Fondation Entreprise Réussite Scolaire, reconnue d’utilité publique

  • Entre panique et geekisme : une difficile formation des professeurs d’histoire-géographie au numérique ?

    Entre panique et geekisme : une difficile formation des professeurs d’histoire-géographie au numérique ?

    Ludovia_Bonnafous_020615

    Former au numérique est un formidable défi… qui dure et semble ne pas avoir de fin.

    En effet, si les jeunes générations de professeurs maîtrisent l’outil d’un point de vue technique et si une partie des générations en cours de carrière s’y est adapté de gré ou de force, rares sont les utilisations réellement performantes de l’outil (le joli, le spectaculaire semblent plus importants que le fondamental tandis qu’une dérive vers la primauté au matériel s’affirme).

    A partir d’un stage du Paf réalisé en janvier 2015, cet atelier se propose de montrer à la fois ce qu’on peut réaliser en Histoire-Géographie d’original et d’accessible à tous les enseignants et à tous les matériels (analyse d’œuvres artistiques ; dialogues imaginaires ; sorties virtuelles)… Mais aussi les difficultés d’appropriation de ses pratiques pour les enseignants en formation.

    L’atelier se propose de voir comment on peut aider véritablement des enseignants à accepter d’utiliser le numérique (pour les plus sceptiques et inquiets) ou à en déceler les véritables apports derrière le côté souvent tape-à-l’œil ou fortement « technologisés » des « produits » proposés par les utilisateurs d’avant-garde.

    Le numérique doit avoir pour intérêt de faire mieux ce qu’on faisait auparavant sans lui, c’est-à-dire qu’il doit aider réellement l’élève dans la compréhension des contenus et des méthodes grâce aux multiples formes d’interactivités possibles.

    Mais cet apport n’est possible que s’il est adapté aux conditions de matériel d’un établissement, que s’il est adapté au type de public. Le numérique ne peut avoir une véritable efficacité que si l’enseignant qui l’utilise le met à sa norme.

    Relation avec le thème « Appropriations et détournements dans le numérique éducatif »

     

    Une des difficultés ressenties par les collègues face au numérique, c’est ce sentiment qu’on ne peut pas faire ce que font les formateurs. Aussi consomment-ils des produits « finis » sans imaginer pouvoir, avec un investissement minimal en temps, en faire autant.

    L’atelier montrera comment il devient facile de créer selon ses besoins plutôt que de consommer ce qui vous correspond mal.

    Synthèse et apport du retour d’usage en classe

     

    Les activités numériques présentées dans cet atelier (et dans le stage du Paf qui l’a inspiré) permettent de réaliser des sorties virtuelles sur un terrain préalablement « défriché » par l’enseignant, des dialogues imaginaires avec de grands personnages de l’Histoire afin de découvrir une période ou d’analyser le sens d’un texte, des PAO qui ne soient pas strictement linéaires mais introduisent de l’interactivité.

    Le travail réalisé en salle informatique est guidé à la fois par l’ordinateur et le professeur, celui-ci ayant pour mission de débloquer les blocages pas ou mal prévus lors de la conception de la séance. Généralement, les meilleurs élèves parviennent à réaliser les tâches attendues sans aide véritable de l’enseignant alors qu’au contraire les élèves habituellement en difficulté avancent à leur rythme et osent questionner (ce qu’ils ne font jamais en classe « normale »).

    Cependant, en situation de formation à la réalisation de ces séances, avec un public d’enseignants, on découvre les difficultés de ceux-ci à vaincre des réticences (peur du problème imprévu en classe), à croire en leurs possibilités, à suivre un didacticiel précis… voire à réaliser des tâches simples comme le copier-coller.

     

    A propos de l’auteur : Thierry Bonnafous
    Découvrir le programme ExplorCamps Ludovia#12.

     

     

    Liens déjà accessibles en rapport avec cet atelier :

     

    http://hgmatisse.free.fr/tolosamedia2/Telecharg/PrepaGrille.doc (grille pour préparer une séance numérique)

     

    http://hgmatisse.free.fr/tolosamedia2/Telecharg/Carnoux.doc (travailler un contenu sur une page word)

    http://hgmatisse.free.fr/pwp/AnalysePaysage.ppt (travailler une méthode avec une PAO)

     

    http://hgmatisse.free.fr/TramT1/index.htm (ligne T1 du tramway de Toulouse)

    http://hgmatisse.free.fr/ZigZag2010/1N.htm (quartier de Borderouge à Toulouse)

     

    http://hgmatisse.free.fr/Pericles/index.htm (dialogue imaginaire avec Périclès)

    http://hgmatisse.free.fr/tolosamedia2/CreateurDialoguesVirtuels/index.htm (programme de création de dialogues)