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  • A l’IME des Parons, des séances numériques adaptées aux besoins de chacun

    A l’IME des Parons, des séances numériques adaptées aux besoins de chacun

    [callout]L’institut des Parons a été créé en 1964 sous la forme d’une association de parents d’enfants en situation de handicap. Il comprend quatre établissements dont l’IME avec soixante enfants de 6 à 14 ans en section d’enseignement et d’éducation spécialisée et 80 adolescents en Section d’Initiation et de Premières Formations Professionnelles (SIPFP).[/callout]

    « A l’intérieur de cet IME, nous hébergeons une école de l’Education Nationale sous contrat simple avec cinq professeurs des écoles », souligne Thierry Pouplier, directeur de l’Institut des Parons.

    BICLesparons4_190515Le projet de l’association repose sur ce que Thierry Pouplier et ses équipes ont appelé « la pédagogie corporelle », « afin que chacun puisse évoluer à son rythme », précise t-il. Les installations mises en place à l’Institut sont donc en cohérence avec le projet : vastes espaces verts, centre équestre (notamment pour la pratique de l’équithérapie et de l’éthologie), gymnase et piscine chauffée à l’année.

     

    Philosophie de projet autour de l’arrivée de la solution BIC à l’institut des Parons : mutualisation et partage, les deux valeurs de la réussite.

     

    Enseignant de l’Education Nationale en disponibilité, Thierry Pouplier a déjà vécu une longue histoire avec le numérique. Dans ses précédentes missions d’enseignement, il exerçait notamment en tant que « IANTE », aujourd’hui appelé « IATICE » pour la discipline économie-gestion.

    « Mon travail consistait à repérer les usages éducatifs avec le numérique sur le terrain pour les faire remonter au niveau local et national, avec la validation des enseignants eux-mêmes ».

    C’est donc d’un travail passé autour de la mutualisation et du partage dont Thierry Pouplier peut témoigner ; des valeurs auxquelles notre directeur croit beaucoup.

    A son arrivée à l’institut des Parons, il a donc souhaité mettre à profit ses connaissances et ses compétences dans le numérique, persuadé que ces outils pourraient être bénéfiques pour ces publics à besoins particuliers.

    « Nous avons commencé par câbler tous les lieux en fibre optique puis nous avons équipé chaque pièce d’un ordinateur ou de plusieurs… Aujourd’hui, nous sommes dans la phase des usages éducatifs ».
    En veille informationnelle pour trouver des solutions numériques adaptées à son public, Thierry Pouplier a donc découvert la solution BIC Education lors d’un salon.

    Après une étude approfondie en échangeant avec d’autres utilisateurs de la solution ou en parcourant les forums, il décide de se lancer et crée donc une équipe autour de l’utilisation car

    si vous mettez un outil à une personne, vous dépendez trop de cette personne et aucune énergie ne ressort puisqu’il n’y a pas non plus de mutualisation. Au final, votre aventure ne dure pas très longtemps.

     

    Des outils qui invitent à la créativité et à la création : deux critères essentiels que doivent remplir les solutions numériques visées par le directeur de l’Institut des Parons.

     

    Thierry Pouplier avait commencé par acheter des tablettes numériques dites « classiques », « qui ont vite montré leurs limites », rapporte t-il. Les contraintes d’actualisation des tablettes notamment et la recherche chronophage de programmes et d’applications, « qui n’ont aucun lien entre elles », n’ont pas convaincu l’équipe.

    D’autre part, le manque d’ouverture de ces solutions à la créativité de l’enseignant a été rédhibitoire, « car enlever à un enseignant sa capacité à produire, c’est lui enlever sa liberté pédagogique », souligne Thierry Pouplier.

     

    L’écriture avec le stylet sur l’ardoise BIC : un outil majeur pour un travail de motricité mais aussi de mémorisation.

     

    C’est donc après l’expérience des tablettes que Thierry Pouplier se tourne vers la solution BIC Education qui remplit toutes les exigences évoquées précédemment et dont il décerne un intérêt majeur : le stylet « qui fait le lien entre l’écriture manuscrite papier avec l’intégration du numérique ».

    Pour lui, l’écriture touche à la motricité et au-delà ; il part du principe que d’écrire va aussi avoir des répercussions sur la mémoire.

    En tout cas, avec la solution BIC, on peut travailler la mémoire visuelle et la mémoire motrice alors que les tablettes standard n’offrent pas cette possibilité.

    Il rappelle que les IME, à la différence des structures de l’Education Nationale, n’ont pas de programme officiel à suivre.

    Face aux difficultés de mémorisation, de motivation et de concentration des publics accueillis, il est bienvenu que la solution numérique choisie puisse offrir des contenus et des supports et permette l’échange et la mutualisation entre enseignants ou éducateurs qui utilisent aussi la plateforme BIC Connect.

    La première phase d’intégration de la solution BIC à l’Institut des Parons démarre dans la partie école avec ses cinq enseignantes qui disposent chacune d’un chariot de vingt ardoises. Encore peu coutumières il y a quelques mois de l’utilisation du numérique dans leur classe, Brigitte Martinelli et Bérengère Fayard témoignent de leurs usages et des bénéfices de la solution après seulement six mois d’utilisation.

    En classe, Brigitte Martinelli propose aujourd’hui à ses élèves de 11 à 14 ans d’un niveau scolaire début Cours Préparatoire, une activité de lecture et de langage écrit.

    BICLesparons2_190515Au démarrage de l’activité, elle s’appuie sur le livre de Ratus sur lequel elle travaille depuis le début d’année et pour lequel tous les personnages sont désormais familiers aux élèves.

    « En premier lieu, les élèves doivent décrire oralement ce qu’ils voient sur une image choisie du livre puis dans un second temps, nous utilisons les ardoises numériques pour faire un travail de lecture et de placement d’étiquettes pour compléter des phrases à trous », explique t-elle.

     

    Un apprentissage ludique, plus de concentration et plus longtemps pour un rendu final sans ratures : un ensemble motivant et très valorisant pour les élèves.

     

    En utilisant les ardoises comme supports plutôt qu’une feuille de papier, l’enseignante rend l’activité plus ludique ; d’autre part, elle souligne le besoin de fonctionner par essai-erreur chez ce type de public.

    Avec l’ardoise numérique, ils peuvent recommencer autant de fois qu’ils le souhaitent mais à la fin, le travail fini est propre, ce qui est beaucoup plus valorisant pour eux.

    Brigitte Martinelli propose toujours un travail collectif à la fin du travail individuel de chacun ardoise, car « pour ces élèves, aller au-delà 20 à 30 minutes de travail c’est assez difficile ; il faut donc changer souvent d’activité ».

    Pour cette mise en commun, elle projette au TNI sa version à elle de l’activité, en l’agrémentant d’erreurs, que les élèves se plaisent à corriger. « Pour eux, c’est amusant aussi de voir que la maîtresse peut se tromper ; et cela nous permet de faire une correction tous ensemble », ajoute t-elle.

    Elle fait délibérément le choix de ne pas projeter le travail d’un élève au TNI car pour ces enfants qui manquent de confiance en eux et peuvent facilement se bloquer face à l’échec, ce serait un moyen d’être confrontés à d’éventuelles moqueries.

    BICLesparons3_190515Côté concentration, c’est optimal avec les ardoises numériques car « les élèves n’ont pas les obstacles de l’écrit sur support papier ni ceux qui font appel à la motricité fine pour des activités de découpage et de collage où ils ne sont pas toujours en réussite », souligne Brigitte Martinelli.

    Elle se plaît à comparer l’utilisation des ardoises numériques à d’autres supports tels que les ordinateurs ou les tablettes « standard » sur lesquels « il apparaît souvent des parasites au niveau du bruit, du mouvement, des lumières ou des couleurs qui captent l’attention des élèves et leur font perdre assez vite leur concentration ».

     

    Avec les ardoises, pas d’errance et pas d’ennui ; les élèves sont même prêts à recommencer plusieurs fois le travail.

     

    BICLesparons1_190515Dans la classe de sa collègue Bérangère Fayard, les élèves ont entre 14 et 17 ans et sont non-lecteurs. En dehors des bénéfices qu’elle partage avec Brigitte, Bérangère elle, met à profit les fonctionnalités sonores proposées par la solution BIC Education avec l’utilisation des casques audio.

    « Le fait de travailler chacun avec une ardoise et un casque leur permet de s’isoler individuellement et donc de se concentrer sans parasitage et sans dispersion et d’avoir une autonomie plus accrue pour mener à bien l’activité qui leur est proposée », explique t-elle.

     

    Traces enregistrées ou traces éphémères : un choix en toute liberté mais qui laisse la possibilité de faire le lien avec les parents sur le travail scolaire réalisé et les progrès de leurs enfants.

     

    Les deux enseignantes proposent toutes les deux en fin de travail « scolaire », une session récréative d’écriture ou de dessin sur les ardoises, « un moyen d’expression pour eux » qui est réversible.
    En effet, Bérangère Fayard explique que pour certains, il est difficile de laisser une trace ; avec l’ardoise, le jeune peut décider de montrer son dessin pour ensuite l’effacer ; ça reste un contenu éphémère, ce qui est aussi bien adapté à ce type de public.

    Thierry Pouplier quant à lui, note un vrai intérêt des « traces » laissés par les élèves en terme de travail scolaire ;

    l’arrivée des ardoises numériques en classe peut s’avérer être un excellent outil de lien avec les parents.

    L’enseignant a la possibilité de créer un classeur de production pour valoriser le travail de chaque élève ; « ce qui a encore plus son importance dans un IME où le pré-requis d’entrée est la déficience intellectuelle et où les parents peuvent constater la capacité de progression de leur enfant », souligne t-il.

    « Nous croyons en nos élèves et cette solution aussi », ajoute-t-il. Ce qui mène Thierry Pouplier à la deuxième phase d’intégration de la solution BIC pour s’en servir dans des ateliers et pourquoi pas en section adultes pour des personnes qui en situation de handicap qui n’ont pas la capacité de travail et pour lesquels « il faut maintenir les acquis ».

     

  • 2èmes Rencontres du numérique « digital savoir » dans le département du Loiret

    2èmes Rencontres du numérique « digital savoir » dans le département du Loiret

    Loiret_rencontrenumeriquesmai15_050515

    Une journée pour dessiner l’école et l’éducation de demain à l’ère du tout numérique

    Les départements façonnent, jour auprès jour, le quotidien de nos enfants. C’est pourquoi, le Loiret réunit les acteurs et les experts de l’enseignement et du numérique au sein de 3 groupes de travail thématiques, afin de débattre et de fixer les conditions nécessaires pour imaginer l’école du futur.

    Comment favoriser l’émergence de nouveaux modes de transmission des savoirs ? Comment favoriser la relation entre les élèves et les enseignants ? Comment optimiser l’organisation du temps et des espaces scolaires ? …

    Un espace interactif dédié aux nouveaux outils éducatifs

    Un showroom sera ouvert afin de présenter et de tester les innovations numériques pédagogiques qui sont déployées par le Département du Loiret à destination des élèves, familles et enseignants.

    Depuis 2013, le Loiret affirme son objectif de mettre en place un véritable « Collège numérique » pour favoriser la réussite scolaire et développer les usages numériques des élèves : plus de 20 collèges loirétains sont équipés en Très Haut Débit (THD), dont le collège de Meung-sur-Loire qui dispose également de tablettes numériques – CarTab’ – et qui est reconnu par le programme national « Collèges Connectés » ; l’appli Mod’J pour smartphone et la plateforme de soutien scolaire Mod’J à l’accès gratuit et illimité pour 30 000 Loirétains.

    Un Campus numérique inédit verra le jour en septembre 2015, et 2 autres projets innovants en matière d’e-éducation seront dévoilés au cours de cette journée.

    [callout]Programme du mercredi 27 mai 2015

    9h – Accueil café et point presse
    9h30 – Discours d’introduction Hugues Saury, Président du Conseil Départementale du Loiret et le Recteur Orléans-Tours

    10h – Conférence magistrale par M. Emmanuel DAVIDENKOFF, journaliste et auteur du Tsunami numérique

    11h – Table ronde « Le numérique, l’élève et l’enfant »

    . Laurence BEE, journaliste et rédactrice du blog Parents 3.0
    . Carole HELPIQUET, coordinatrice du réseau et de la formation du Centre de Liaison de l’Enseignement et des Médias d’Information (CLEMI)
    . Sylvie MERY, principale du collège de Saint AY

    12h – Buffet et visite du showroom, avec la participation de Dominique AUMASSON, Directrice de Canopé Orléans-Tours

    14h – Présentation de l’association Bleu Blanc Zèbre par M. François-Afif BENTHANANE, Président et fondateur de ZupdeCo,
    Intervention filmée d’Alexandre JARDIN

    14h30 – Table ronde « L’Education hors des murs »

    . Fabienne HEMERY, Présidente de l’association l’Ecole à l’Hôpital
    . Jérémy LACHAL, Directeur de Bibliothèque sans frontières
    . Véronique SAGUEZ, responsable éditoriale aux éditions Bordas

    15h15 – Table ronde « Expérimentation : et après ? »

    . Bertrand FALC’HUN, Expert TIC au sein du département Développement numérique des territoires pour la Caisse des Dépôts
    . Marie GAILLARD, Responsable développement marché éducation, ATOS
    . Éric GERARD, Maire de la commune de La Loupe (Eure-et-Loir)
    . Raphaël TAIEB, co-fondateur du Livrescolaire.fr[/callout]

    Plus d’infos :

    Je confirme ma présence aux « Rencontres du numérique » : cliquez ici
    Je souhaite être mis en relation avec les acteurs présents aux rencontres et les experts du Département du Loiret : cliquez ici

    Lieu : Université de La Poste- 2 rue du Brésil – 45000 Orléans

    crédit photo : D.Chauveau – Département du Loiret.

     

     

  • 9ème Forum Européen de l’Accessibilité Numérique : accès à la connaissance et Handicap, quelles solutions apporte le numérique ?

    9ème Forum Européen de l’Accessibilité Numérique : accès à la connaissance et Handicap, quelles solutions apporte le numérique ?

    forumaccesibilite_EEAF2015_010515Le 9ème Forum Européen de l’Accessibilité Numérique est organisé dans ce haut lieu d’innovation et de réflexion qu’est la Cité des Sciences et de l’Industrie.

    Il réunira des experts d’universités, de centres d’enseignement à distance, de bibliothèques, de musées, jouant un rôle de premier plan dans la diffusion du savoir et de la culture, ainsi que d’organismes de standardisation, d’entreprises et d’associations qui présenteront des solutions innovantes lors de conférences et d’ateliers.

    Ce colloque s’adresse aux professionnels de l’éducation, de l’édition, de la culture et du numérique, ainsi qu’au monde associatif concerné par le handicap.

    Il sera ouvert par Madame Axelle Lemaire, Secrétaire d’Etat au Numérique.

    Tout obstacle à l’accès à la connaissance constitue une source d’inégalités et un frein au développement d’une société inclusive. Les personnes handicapées sont exposées à ce risque, dans l’éducation en particulier, en dépit de progrès dus aux technologies d’assistance et aux normes d’accessibilité.

    Les livres numériques, les salles de classe virtuelles, les bibliothèques en ligne et les MOOC sont autant d’outils d’e-learning offrant un fort potentiel en vue d’améliorer l’accès à la connaissance pour les personnes handicapées.

    Bien conçus, ils peuvent être utilisés pour répondre à des besoins spécifiques : formules mathématiques lues par une synthèse de parole pour les aveugles et malvoyants, lecture facilitée de manuels scolaires pour les dyslexiques, etc.

    L’organisation est assurée par l’association BrailleNet, qui œuvre depuis 1997 pour que le numérique soit au service des personnes handicapées.

    Langues officielles : anglais et français. Une traduction simultanée anglais/français sera assurée pour l’ensemble des conférences.

    Accessibilité : Le bâtiment répond aux normes d’accessibilité. La transcription par vélotypie sera assurée pour l’ensemble des conférences.

    Plus d’informations :
    Programme et inscription : http://eaf2015.braillenet.org 

    Site web organisateur: http://braillenet.org
    Twitter: https://twitter.com/AssoBrailleNet – #EEAF2015

  • Lʼéducation par le numérique

    Lʼéducation par le numérique

    NinonLouise_130415

    Le numérique comme outil dʼapprentissage scolaire est un domaine encore peu exploité. Selon le modèle SAMR, dans la plupart des cas, lʼoffre dʼenseignement par le numérique se situe au niveau Amélioration, cʼest-à-dire Substitution et Augmentation. Nous nous approchons graduellement du niveau Transformation, cʼest-à-dire une reconfiguration significative de la tâche éducative (Modification) et une Redéfinition de celle-ci.

    Enseignants, malgré la prolifération des MOOC, nʼayez crainte! Les merveilles offertes par les ordinateurs ne remplaceront pas, ne devraient jamais remplacer, la relation humaine entre lʼécolier et son enseignant.

    Je suis retraitée et depuis quelques années, jʼaide de petits voisins à leurs devoirs. Jʼai accumulé au fil des ans plusieurs «Apps» sur mes iPad que jʼutilise avec eux lorsque le sujet dʼétude sʼy prête. Il ne sʼagit pas dʼune étude exhaustive de lʼusage éducatif du iPad. Je teste en toute simplicité et pour mon plaisir la réaction de ces écoliers du primaire aux «jeux» que je leur propose. . . car pour eux iPad est encore synonyme de jeu, et puis si ces jeux les aident à apprendre, tant mieux.

    Première constatation

    Trop dʼapplications numériques «éducatives» sont malheureusement des mises en ligne de livres. Quelle perte!

    Trop dʼentre elles ne sont que des cahiers dʼexercices numérisés auxquels lʼusage de lʼordinateur nʼapporte rien.Un gaspillage!

    Les sites encyclopédiques et de référence

     

    Tous connaissent et utilisent Wikipedia.

    On fait régulièrement appel à lʼun ou lʼautre des nombreux dictionnaires disponibles en ligne pour confirmer lʼorthographe dʼun mot, en comprendre le sens et vérifier la conjugaison dʼun verbe.

    Il existe aussi dʼexcellents sites encyclopédiques à lʼusage des écoliers dont les très connus Brainpop et Khan Academy de plus en plus francisé.

    Flashcards (carte mémoire dʼapprentissage) et Quiz

     

    Les logiciels flashcards (carte mémoire dʼapprentissage) utilisent la technique de répétition espacée. Lʼordinateur est le support idéal pour cet outil pédagogique. Lʼordinateur ne se fatigue jamais. Il demandera à répétition et dans un ordre aléatoire les questions à mémoriser.

    Il existe des jeux de carte mémoire dʼapprentissage pour les mathématiques, les langues, . . . Plusieurs logiciels et Apps permettent à lʼenseignant et à lʼélève de créer leur propre jeu de carte mémoire.

    Les quiz se situent aussi parmi les grandes applications pédagogiques de lʼordinateur. Il en existe des centaines et plusieurs applications. ChallengeU par exemple, permet aux enseignants de créer leurs propres quiz et utiliser ceux élaborés par dʼautres membres de la communauté.

    Le français et les maths, quelques exemples

     

    Je nomme le français et les maths, les outils de la connaissance. Lire et écrire ainsi que connaître et comprendre la logique des nombres forment les apprentissages fondamentaux qui ouvrent la porte à tous les autres apprentissages.

    J’ACCORDE– Exercices et règles de grammaire français, une «app» disponible sur iTunes

    SLICE FRACTIONS pour lʼétude du concept mathématique de fractions selon la pensée logique.

    Puis le répertoire de sites éducatifs, où on trouve entre autres le site Tableau noir.

    Ce ne sont que quelques exemples. Il existe pour les tablettes en particulier, une multitude dʼApps visant lʼapprentissage «par» le numérique.

    Les Twictées

     

    «Allo qd9» «Wow c vrm le fun» Connaissez-vous cette nouvelle langue «le texto», aussi parfois nommée SMS? «Omg Ok g con pri»

    Le français écrit deviendra-t-il dans 50 ans, dans 100 ans, une langue morte ?

    Apprendre à écrire le français correctement à nos élèves demeure un des fondements essentiels de lʼapprentissage de base. Lʼexpérience didactique de Fabien Hobart et Régis Forgione dont vous trouvez le lien ci-dessous est à multiplier. Cʼest un exemple dʼusage intelligent, créatif et autonome du numérique pour enseigner. «Oki cool»

    Ludification (ou gamification)

     

    Pour ce qui est des «connaissances», c’est-à-dire les sciences humaines, biologiques, physiques et technologiques, ainsi que pour le développement des compétences dites essentielles au 21e siècle, les jeux sérieux sont utilisés par de nombreux enseignants. Voici quelques uns de ces jeux très populaires.

    CRÉO – La science en jeu Des mondes virtuels où l’écolier vit diverses aventures et participe à des jeux de vulgarisation scientifique.

    SPORE peut favoriser l’apprentissage de certains aspects des sciences biologiques et des sciences humaines pour les élèves de 8 ans et plus. L’article de éduscol ci-dessous offre une intéressante analyse de l’usage scolaire de ce jeu.

    MINECRAFT est aussi très populaire auprès d’une certaine clientèle. Il s’agit d’un jeu qui unit construction et aventure. On lui prête beaucoup de bénéfices éducatifs. Le second site, en anglais cependant, propose certains usages scolaires de MINECRAFT.

    CLASSCRAFT est un jeu de motivation qui favorise le travail d’équipe et qui reçoit une excellente critique.

    Dans l’ensemble, il y a encore une grande place pour l’innovation dans le domaine de lʼéducation par le numérique.

     

    Conclusion des trois épisodes et de la réflexion de Ninon Louise :

     

    1 – Le numérique, cʻest au niveau de lʼécole que ça se passe. Cʼest à lʼécole de démontrer un esprit entrepreneurial, de sʼouvrir à sa communauté et demander la participation de cette dernière pour le passage au numérique.

    2 – Le technicien spécialiste du numérique et lʼécole (les enseignants) doivent former un tandem et rouler dans la même direction, être à lʼécoute lʼun de lʼautre, créer une équipe productive.

    3 – Lorsque les écoliers se partagent les tablettes dʼune année à lʼautre, il faut penser à la question de la protection des données personnelles. Les travaux réalisés par un écolier sur sa tablette, les résultats de ses jeux et activités scolaires sont du domaine privé. Lʼécole doit faire appel à des firmes de gommage de données pour les tablettes partagées.

    4- Écrire à la main demeure très important, il importe de garder son indépendance face à la machine. Taper nos textes deviendra peut-être obsolète sous peu, déjà la machine écrit par elle-même les textes quʼon lui dicte : lʼamusant et assez efficace «DRAGON dictation» disponible sur iPad par exemple.

    Plus dʼune étude souligne que lʼécriture à la main fait appel à des fonctions cérébrales différentes de lʼécriture au clavier et que les élèves et les étudiants retiennent davantage et comprennent mieux en écrivant à la main.

    5- Combien de temps lʼélève passera-t-il devant lʼécran à chaque jour?

    6- Dans certains pays cʼest la fête en ce jour particulier : lʼentrée à lʼécole en début dʼannée scolaire. Les écoliers portent de jolis vêtements ou dʼamusants déguisements. On dépose des couronnes de fleurs sur les cheveux des petites filles, les garçons portent de beaux chapeaux, on chante, on danse. Lʼentrée à lʼécole est proposée aux élèves comme un moment important de leur vie. De telles activités favorisent une attitude positive des écoliers envers lʼécole. Il faut plus que la technologie pour inciter les écoliers à aimer lʼécole, pour stimuler leur désir et leur plaisir à apprendre.

    7 – Les enfants contemporains mènent une vie stressante, tout comme leurs parents. Pourquoi lʼécole ne les guiderait-elle vers une certaine douceur de vivre, apprécier la chaleur du soleil sur la peau, la beauté des nuages qui se forment et se déforment au gré des vents, lʼodeur de la pluie, le plaisir dʼêtre . . . Pourquoi ne pas valoriser cette douce France si chère aux touristes. Puis lʼamour du travail ne sʼapprend-t-il pas à partir du plaisir pris à jouer?

    Une éducation aux valeurs de la République, oui.

    Une éducation aux valeurs humanistes, oui, oui, oui.

    Pi c tu okey? A+

     

    Retrouvez Ninon Louise dans de prochaines réflexions sur ludomag.com

  • Lʼéducation au numérique

    Lʼéducation au numérique

    NinonLouise_080415

    Le vocabulaire du numérique

     

    Quels sont les mots essentiels à être enseignés à lʼélève dès la maternelle et la première année en même temps que la lecture et lʼécriture? Voici quelques références du vocabulaire de base à connaître par lʼécolier : Fiche 1, fiche 2, fiche 3, fiche 4

    Et la liste suivante est intéressante par son bilinguisme français/anglais.

    Puis, pour assurer la mémorisation et la compréhension de ce nouveau vocabulaire, les jeunes auteurs pourraient écrire dès la deuxième année, seuls ou conjointement de courts textes à partir de ces termes, par exemple : Quand je visite papa à son bureau il me montre son ordinateur, je tapote son clavier, . . . ou Maman est conceptrice de jeu vidéo, . . .

    Programmation et codage

     

    Je suis une vraie fille. Ma relation avec mes outils numériques est du même type que celle avec mon auto. Je conduis très bien, je connais le code de la route et sais lire une carte pour me rendre où je veux, sans GPS. Mais la mécanique, très peu pour moi.

    Face au numérique, plusieurs dʼentre nous, garçons inclus, sont «de vrais filles».

    Jʼai un «esprit MAC». Je suis une utilisatrice. Mon outil est facile, répond à mes besoins et ça me plaît ainsi. Le codage mʼennuie.

    Tout comme monsieur Benjamin Bayart, je crois par contre quʼen formation initiale il importe de proposer aux écoliers un avant goût de tous les domaines du savoir ce qui inclus une initiation aux particularités du numérique. Cʼest ainsi que lʼenfant découvre ses intérêts et ses forces.

    Le programme Scratch du MIT (gratuit) est une introduction ludique au codage.

    Je nʼapprends rien aux éducateurs en disant quʼil y a un âge pour chaque chose.

    Huit ans serait lʼâge idéal pour initier les élèves de manière ludique à la programmation et au codage.

    Des activités amusantes et de plus en plus complexe ainsi que les Fablab devraient être intégrés à la formation initiale de tous les écoliers, obligatoire à lʼélémentaire et comme cours optionnel au collège, peut-être.

    Logiciels de base que tous devraient savoir utiliser.

     

    À la lecture des débats, plusieurs intervenants préfèrent lʼusage de logiciels de type Open source par les écoles. Je nʼai pas de position personnelle sur cet aspect du débat. Je ne sais pas. Le site ici est une référence à consulter.

    Les élèves et leurs enseignants, devraient utiliser au minimum un logiciel de traitement de texte, de mise-en-page, et de là aller vers la création : Book Creator, logiciels de présentation comme Powerpoint, Keynote, Prezi, etc. ; logiciels de montage vidéo comme iMovie, Microsoft Windows Movie Maker, Cineterra pour Linux ou Adobe première, pour nʼen présenter que quelques uns. Et évidemment savoir utiliser efficacement un moteur de recherche.

    Cʼest par de tels logiciels que les paradigmes des compétences à développer par lʼéducation du 21e siècle se réaliseront : collaboration, communication, compétences liées aux technologies de lʼinformation et des communications (information literacy, ICT literacy, technological literacy), habiletés sociales et culturelles, citoyenneté, créativité, . . .

    Au niveau du lycée, lʼétudiant en formation professionnelle devrait recevoir une solide formation à lʼusage des logiciels courants de bureautique comme Microsoft Office 365, Photoshop ou autres utilisés couramment par les entreprises et qui correspondent à son choix de carrière.

    La politesse et la sécurité

     

    Plusieurs sites visent la formation des écoliers à la politesse et à la sécurité. Ce type de formation devrait être incluse aux enseignements des écoles dans le contexte de lʼéducation au numérique. Voici quelques exemples de sites qui proposent des activités aux enseignants : habilomedias.ca , cyberfute.telus.com ou cyberjulie.ca

    Le site « habilomedias » dans éducation-medias-101 présente de très courts vidéos qui proposent une réflexion à lʼécolier et des fiches pédagogiques à lʼenseignant. Entre autres « les médias ont des implications sociales et politiques », et « différentes personnes réagissent différemment à différentes constructions médiatiques » sont à voir.

    Et le Grand prix du jury EDUCNUM : Les aventures croustillantes du Prince Chip.

     

    Retrouvez prochainement Ninon Louise dans un nouvel épisode « L’éducation par le numérique ».

  • Concertation nationale pour le numérique éducatif : l’école, l’enseignant et l’écolier

    Concertation nationale pour le numérique éducatif : l’école, l’enseignant et l’écolier

    Les points de vue et les informations qu’il me plaît de partager résultent d’une vie d’interrogations sur l’éducation et l’apprentissage, d’observations et de réflexions. Je n’ai pas fait de recherches élaborées. Il existe, j’en suis persuadée, quantité de références tout aussi valables que celles indiqués dans mes textes.

    Mon domaine d’intérêt est la formation initiale des écoliers, cet âge qui suit la petite enfance et précède la puberté, c’est-à-dire les huit ans que forment l’élémentaire et les premières années du collège, particulièrement dans le domaine de la formation en science et technologie. Mes interventions traitent, sauf l’occasionnelle exception, de l’usage du numérique par les écoliers de ces niveaux scolaires.

    Ces réflexions sont loin d’être une panacée, elles ne présentent que quelques aspects du sujet. Plusieurs éléments du numérique m’échappent. Mon vocabulaire numérique est rudimentaire, mes connaissances de l’offre en logiciels limitées, et j’ignore tout des éventuels effets de l’omniprésence des ondes sur la santé, entre autres limites.

    Pour terminer cette introduction, je conseille à tous ceux qui se préoccupent de l’usage du numérique en milieu scolaire de consulter le blog de Michel Guillou : Culture numérique, Étonnants microcosme, et particulièrement le deuxième diaporama : « Des pratiques numériques des jeunes aux enjeux pour l’école d’aujourd’hui . . . et de demain » du billet Ma petite contribution à la concertation sur l’école numérique.

    Plusieurs semblent vouloir nier la réalité et aimeraient voir disparaître ce numérique dérangeant.

    Ouvrons grand les yeux. Marchons dans nos rues, utilisons nos transports en commun. Le numérique est là, partout autour de nous. L’école peut tourner la tête, fermer les yeux et rêver d’un autrefois qu’elle imagine mieux que nature. L’école peut aussi être réaliste et se demander comment gérer cette exigeante transition, le passage du passé, non pas au futur, mais du passé au présent.

    L’école

     

    J’ai hésité. Dois-je traiter de l’école au début ou à la fin de cette réflexion? Puis le choix m’est apparu évident, en pensant à Clair, au Centre d’apprentissage du Haut-Madawaska qui accueille les élèves de la maternelle à la 8e année. Cette petite école rurale, perdue en pleine campagne, reçoit chaque année une délégation internationale d’éducateurs. Clair au Nouveau Brunswick est un exemple « d’école autrement ».

    Clair est un exemple que la techno-pédagogie, c’est au niveau de l’école que ça se passe.

    Clair est devenu ce centre d’inspiration pédagogique grâce au dynamisme du directeur, à son esprit entrepreneurial, monsieur Roberto Gauvin.

    L’innovation et l’implication dans l’usage du numérique est la responsabilité de chaque école. C’est à leur communauté que la direction d’école et les enseignants doivent faire connaître leurs besoins, leurs ambitions. Nous sommes loin de l’époque où l’école était le centre de la culture en milieu rural. Le savoir est partout.

    Si en Afrique, il faut un village pour éduquer un enfant, dans nos sociétés complexes, il faut peut-être un village, un quartier pour créer une école.

    On entend ici et là que « la collaboration » est l’une des compétences fondamentale à développer chez nos écoliers. L’imitation est un des fondements de l’apprentissage. La collaboration entre les enseignants d’une école pour l’usage du numérique est un formidable exemple de collaboration pour les écoliers.

    Puis l’intervention de Mme le Recteur de Montpellier confirme que c’est le dynamisme local qui fera la révolution numérique…

    L’enseignante de sciences au primaire que je suis propose l’analogie suivante :

    Un plan d’eau ne gèle pas d’un bloc. Il y a solidification graduelle de l’eau, les cristaux de glace se regroupent et éventuellement tout le plan d’eau est gelé. Je crois que c’est ainsi que l’on doit concevoir l’appropriation du numérique par les écoles.

    La direction formera avec les enseignants d’une école un groupe d’éducateurs enthousiastes. Deux ans plus tard, on parlera dans la région de cette école différente, exceptionnelle. Les parents des établissements voisins demandent qu’on offre les mêmes avantages à leurs enfants. Peu à peu, le numérique s’installe partout. C’est au niveau local que se fera le passage vers ce nouveau modèle éducatif.

    L’enseignant

     

    Qui se souvient du contenu de ses cours de 6ème ?
    Mais tous gardons souvenir du maître borné qui n’a que réussi à nous faire détester la géographie ou la physique mais aussi du maître inspiré qui par sa sensibilité, son intelligence et son enthousiasme a touché notre esprit, éveillé notre intérêt.

    L’éducateur inspirant pour l’un sera d’un mortel ennui pour l’autre. Plus que par son savoir, c’est par sa personnalité qu’un éducateur réussira à « éduquer » et il n’y a pas de recette miracle. Ce qui n’est pas mal en soi, car ça donne la chance à chacun d’entre nous d’être inspirant.

    Éduquer demeure une relation humaine, malgré tout le e-learning.

    Briser l’isolement

    « Régis Forgione, qui a compris les vertus du partage, rêve d’« une salle des professeurs à l’échelle mondiale pour partager… coopérer , s’entraider ». Et bien, cher monsieur Forgione voici quelques sites qui répondent à votre rêve :

    Les « TIC en éducation » un groupe Facebook d’échange et de partage des ressources pour enseignants branchés.

    Tapez ChallengeU à partir du moteur de recherche Chrome de Google et vous n’avez qu’à vous inscrire pour devenir membre d’une communauté d’enseignants passionnés. C’est gratuit.

    Ces vidéos présentent des tutoriels sur Youtube :
    https://www.youtube.com/watch?v=eB9Vr2ymgT
    https://www.youtube.com/watch?v=LD7HYwAN4AE

    « Enfin, il faut rappeler qu’une bonne ressource est une ressource qui circule et qui, de cette manière, s’enrichit de sa mise en œuvre successive dans des situations d’apprentissage différentes. Ainsi, vouloir la stocker, comme le proposent certains sans doute parce qu’ils y trouvent du confort, est une erreur et vient en contradiction avec les valeurs du partage ou de la diffusion énoncées par ailleurs », culture numérique.

    ChallengeU répond à ce désir de partage. Pourquoi réinventer la roue?

    Parfois, un enseignant partage ses découvertes et d’autres, comme le site Edulogia.com de Sébastien Wart, tentent de mettre un peu d’ordre et offrir « des exemples inspirants pour aider à l’intégration des technologies en éducation ».

    Les Logiciels de gestion de classe

    Il existe plusieurs logiciels de gestion de classe où l’enseignant écrit les noms de ses élèves (et peut aussi y placer leurs photos), note leur présence en classe, les travaux qu’ils ont réalisés, leurs résultats, communique directement avec les parents par courriel, etc

    Outre ceux proposés par monsieur Bouthiette ci-dessus, l’Apps i Doceo, un carnet de notes fonctionnel et payant pour iPad disponible par App Store m’a été fortement recommandée par une enseignante heureuse utilisatrice.

    Google Classroom a ses heureux usagers inconditionnels…et plusieurs autres.

    Entrer les informations sur l’une ou l’autre de ces applications demande beaucoup de temps au début, parfois plusieurs heures. Cependant cet investissement rapporte à long terme car quantités de tâches de gestion de classe s’en trouvent facilitées.

    Lʼécolier : celui qui est au centre au processus éducatif.

     

    Mettre carte sur table

    Dès le début de lʼannée scolaire ou de lʼintroduction des outils numériques dans une classe, Pierre Gagnon, directeur de la formation chez ChallengeU et qui enseignait il y a quelques années une classe cinquième année du primaire très « branchée » insiste sur lʼimportance de mettre les élèves au fait de ce que lʼon attend dʼeux. Prendre le temps nécessaire et faire devant la classe une présentation magistrale, précise et détaillée du rôle et des responsabilités de lʼécolier.

    Selon leur âge, car il est bon de reprendre ce discours à chaque année scolaire, présenter les lois applicables à lʼusage du numérique incluant le respect de la propriété intellectuelle, présenter les lignes directrices et les politiques de la classe et de lʼécole dans ce domaine. Proposer un contrat dʼengagement qui sera signé par le parent et par lʼélève.

    Cinquante enseignants se sont confiés à Brigitte Léonard sur les avantages et difficultés liés à lʼusage des tablettes en classe, un compte-rendu à lire.

    La recherche d’équilibre

    Au-delà de la formation « au » et « par » le numérique, lʼéducation de base doit aussi contrebalancer le virtuel omniprésent dans le quotidien des écoliers.

    Lʼenfant ne joue plus avec les copains, il discute sur Facebook, Twitter, Instagram, . .. Il ne construit plus des châteaux de carton dans les terrains vagues, il joue sur iPod au chevalier qui attaque des ennemis virtuels ou des cochonnets voleurs dʼoeufs. Il ne pêche plus à la ligne, il pêche le thon dans les eaux virtuelles de son iPad.

    Lʼécole dʼaujourdʼhui doit donc favoriser lʼapprentissage concret, encourager lʼécolier à mettre « La main à la pâte ». Lʼétude des sciences et des technologies favorise particulièrement ce type dʼapprentissage qui stimule la réflexion de lʼécolier et éveille son esprit critique.

    Lʼattachement à sa terre devrait être favorisée, les sorties éducatives dans le quartier pour apprendre que Réaumur, Anatole France ou Louis Aragon ne sont pas uniquement des stations de métro, lʼagriculture urbaine, la cuisine et la couture, le dessin et la calligraphie, la culture, lʼarchitecture et la flore locales sont autant dʼapprentissages à remettre en valeur. . .

    Le pas en avant que force le numérique doit être égalisé par un pas en arrière, le « fait numérique » équilibré par le « fait main », lʼaccès à « tous les savoirs » par lʼinitiation aux démarches qui ont mené à ces savoirs : lʼévolution de la pensée scientifique, lʼévolution de la pensée littéraire, les grands explorateurs, les cultures primitives, . . .

    Il est bon ton de rappeler aux écoliers leurs besoins essentiels : de lʼair, de lʼeau, de la nourriture, un lieu où se reposer, des vêtements pour se protéger des éléments et puis quelques « réelles » personnes agréables avec lesquelles on peut devenir ami.

     

    Retrouvez Ninon Louise dans un nouvel épisode « L’éducation au numérique ».

  • Citoyens multilingues, société multiculturelle

    Citoyens multilingues, société multiculturelle

    Quelques réflexions sur le vécu bilingue et biculturel et ses avantages éducatifs.

    Je ne suis ni expert ni chercheur et je ne vous propose pas de résultats d’une recherche scientifique. J’enseigne depuis 30 ans dans des communautés diverses et je vous propose ma perspective personnelle et professionnelle. Mon vécu bilingue et biculturel n’est pas unique, en fait c’est l’expérience majoritaire dans tous les établissements ou j’ai travaillé.

    Mon récit personnel n’a rien de remarquable. Il commence avec le fait que j’ai une mère française et un père anglais. Cela parait simple, mais cette mère française est Corse et ce père anglais est d’origine écossaise d’un coté et huguenot français de l’autre. Déjà, la perspective se déplace du centre vers la périphérie. Corses, écossais et huguenots partagent une perspective minoritaire. Ils sont d’outre frontière, ils ont lutté pour se faire entendre et pour avoir accès au langage du pouvoir.

    J’ai été éduqué à Londres, un des plus puissants centres de gravité humains du monde. Londres, ce grand creuset métropolitain ou tout le monde est un étranger, ou chacun peut a la fois se perdre et se trouver. Mais j’étais tout aussi à l’aise au village en Corse ou je passais les grandes vacances. Un village ou l’on ne peut pas se perdre, ou les maisons sont ouvertes à tous, ou tout le monde se connaît et connaît les affaires des autres.

    J’étais donc bilingue, avec comme outils, deux langues indispensables qui me permettaient de me débrouiller dans ma ville, Londres, dans mon école, un lycée français et de pouvoir communiquer avec mes amis et tous les membres de ma famille. Je faisais la transition entre ces langues sans effort, me servant des ressources lexiques pour m’exprimer. Il n’était jamais question de traduction, seulement de choix d’expression dans une ou l’autre de ces langues.

    Si on m’avait demandé : ‘tu penses en Anglais ou en Français ?’ je ne pourrais que répondre : ‘les deux’ ou ‘ni l’un ni l’autre’.

    J’étais conscient de la culture et du rapport entre langue et culture. Certaines façons de voir les choses ou de faire les choses s’annonçaient clairement : français, anglais, corse…Mes lectures étaient différentes : Tintin et Astérix en Français, E.Nesbit et Richmal Crompton en anglais entre-autres. Mes parents avaient un cercle d’amis du monde entier, ce qui me démontrait au quotidien que les gens voient les choses, font les choses, expriment les choses de façon très différente et que chaque perspective a de valeur égale.

    On ne m’a jamais sermonné sur le besoin de respecter les autres. Le respect des autres était la norme dans la cadre de toutes les relations sociales. Il m’était évident que la différence était toujours intéressante et méritait toujours notre attention. Une perspective xénophile si vous voulez. J’ai eu très peu de contact avec des propos xénophobes et quand cela m’est arrivé j’étais assez choqué. J’ai compris éventuellement d’où cela provient et à quoi cela peut mener.

    Je suis donc bi-culturel et bi-lingue mais les passions de mes parents pour les cultures africaines et asiatiques ont créé chez nous un environnement multi-culturel et multi-lingue. J’ai été élevé dans un contexte stable mais riche en différence, à la fois très sûr et aussi très stimulant ; une bonne base pour s’ouvrir à tout ce que le monde peut offrir.

    Tout cela m’a semblé très normal mais je suis bien conscient d’avoir eu de la chance.

    Il me semble que la base de tout apprentissage est l’association du connu et de l’inconnu. Pour apprendre il faut aller vers l’inconnu, ce qu’on ignore. Nous nous servons de nos connaissances pour appréhender ce nous ne connaissons pas encore, pour construire des hypothèses et pour les évaluer contre la réalité qui nous confronte.

    Pour vraiment apprendre il faut aller chercher la différence, changer de position et voir les choses autrement, prendre une nouvelle perspective. Pas toujours facile, mais toujours éducatif.

    Devenu adulte, je n’ai pas bien maintenu mon bilinguisme, mais récemment j’ai eu le plaisir de rencontrer de nombreux collègues français et j’ai été intervenant et conférencier en France sur l’éducation. Il m’a fallu faire l’effort de communiquer mes idées plus aisément en français. L’effort de traduction a été lui-même un apprentissage. Cela m’a permis de réfléchir, et m’a obligé à questionner de que je veux dire et la précision de notre vocabulaire, autant en anglais qu’en français.

    Donc, par exemple, apprendre c’est ‘to learn’ et l’apprentissage c’est ‘learning’ mais en Anglais ‘apprenticeship’ s’applique plutôt à la formation. La ‘formation professionnelle’ c’est ‘vocational training’ qui signifie un processus plutôt répétitif. Nous n’avons pas d’adjectif ‘solidaire’ en Anglais ; ‘solidaristic’ nous semble un peu maladroit.

    Pourrions-nous parler de ‘valeurs républicaines’ en Angleterre sans être accusés de haute trahison? Et ces valeurs ressemblent-elles à nos ‘British values’?

    Et les Français ont une expression: ‘projet de société’. Comment traduire en anglais ce sentiment de vouloir un monde meilleur sans sembler utopique? Et surtout, il y a l’idée de l’Education Nationale autour de laquelle la nation se rassemble et qui se débat passionnément. Nous sommes bien fiers de notre ‘National Health Service’ mais malheureusement nous avons peu d’espoir de pouvoir créer un National Education Service.

    Toutes ces traductions ne s’appliquent pas seulement aux mots, ce sont des traductions d’idées, de perspectives et d’émotions dans le cadre d’une culture. Se prononcer dans une autre langue c’est changer la pensée et repenser les objectifs.

    Où se situe l’identité là-dedans?

    Nous construisons notre identité chacun le long de notre vie. Elle est fluide et elle est formée pas nos relations avec les autres, toujours provisoire, une œuvre en progrès, pleine de conflits et de dialectique. C’est un dialogue avec nous-mêmes et avec le monde.

    Il nous faut préserver une identité ouverte et mutable. Il faut se méfier de la politique intransigeante de l’identité fixe et de ceux qui sont convaincus que leur assemblage particulier de valeurs et de perspectives est supérieure aux autres et qui ont perdu la capacité de prendre un pas a côté pour voir le monde d’un autre point de vue.

    Ce n’est pas un souci théorique. Le chef du quatrième parti Britannique s’est plaint l’année dernière de se trouver mal à l’aise quand il n’entend que des langues étrangères dans les transports publics. Plus récemment il a proposé que les enfants d’immigrés perdent leurs droits de scolarité pendant 5 ans. Cela témoigne d’une méfiance envers l’autre et d’un désir qu’il ne se montre pas, qu’il soit exclu de l’éducation et de la vie en commun. Pas besoin d’aller chercher très loin pour comprendre les sentiments qu’il espère encourager.

    En réalité, quand nous rencontrons l’autre, plutôt que de s’obséder sur les différences nous cherchons d’abord ce que nous avons en commun; une langue, une passion, un rapport historique, des intérêts communs. A la base nous sommes tout d’abord des très humains et nous pouvons partager notre humanité commune. Nous savons tous ce qu’est la vie, le désir, la tristesse.

    Je citerai le poète Indien Rabindranath Tagore qui décrit si bien ce que nous désirons peut-être dans son poème Gitanjali : « Là où l’esprit est sans crainte et où la tête est haut portée ; Là où la connaissance est libre ; Là où le monde n’a pas été morcelé entre d’étroites parois mitoyennes ; Là où les mots émanent des profondeurs de la sincérité ; Là où l’effort infatigué tend les bras vers la perfection ; Là où le clair courant de la raison ne s’est pas mortellement égaré dans l’aride et morne désert de la coutume ; Là où l’esprit s’avance dans l’élargissement continu de la pensée et de l’action » (traduction d’André Gide)

    Je citerai aussi en exemple le projet Ponte-Cultura qu’anime ma sœur et qui organise des stages de musique ou les jeunes Corses et Anglais se rencontrent et partagent leur apprentissage musical et culturel.

    Vivre le multilinguisme et le multiculturalisme, c’est dépasser nos différences. L’étudiant multiculturel et xénophile est conscient de son identité plurielle, il reconnait la différence en soi-même et comprend l’autre par ce qu’après tout l’autre c’est aussi lui.

    Mais ce vécu n’est pas unique aux multilingues. Chacun peut être multilingue et multiculturel. Nous pratiquons des lexiques différents et nous jouons des rôles différents dans des contextes différents. Nous sommes tous capables d’aller vers l’autre et d’adopter une nouvelle perspective parce que nous avons tous nos identités uniques, différentes et plurielles.

    Il nous faut simplement refuser d’être prisonniers d’une seule perspective, une seule identité ou une seule voix. Il nous faut simplement rejeter les catégories étroites et les stéréotypes culturels. Ils seront suivis par l’ignorance, le mépris, la haine et la division.

    N’ayons pas peur, célébrons notre diversité, notre multilinguisme et notre multiculturalisme, en commun et en tant qu’individus. C’est là que nous trouverons notre apprentissage de la vie en commun.

    Discours à l’ occasion de la présentation des Palmes Académiques, à NewVIc, Londres le 18 Mars 2015.

  • Collaborer, partager et échanger : des notions familières chez les jeunes et pourtant…

    Collaborer, partager et échanger : des notions familières chez les jeunes et pourtant…

    [callout]Sommes nous condamnés à apprendre tout au long de la vie ? Comment développer notre Environnement Personnel d’Apprentissage et de Développement dans un contexte numérique ? Collaborer n’est-ce pas une composante essentielle de l’apprendre enrichie par les outils numériques ?
    A partir des aptitudes initiales de l’enfant à apprendre, à collaborer, à s’organiser, les moyens numériques offrent de nouvelles opportunités de développement de chacun. Or le système scolaire, marqué par l’empreinte du livre et de la forme scolaire, semble s’opposer aux deux dynamiques, celle du développement propre de l’enfant et l’envahissement progressif de la sphère sociale par le numérique. Malgré le volontarisme des décideurs, l’organisation scolaire a encore bien du mal à généraliser, à banaliser le numérique. Or le système scolaire ne peut pas, ne doit pas laisser l’opportunité de ces évolutions s’il veut continuer à garder son rôle dans la société.[/callout]

    Les trois vidéos proposent trois champs de réflexion, parmi d’autres, qui peuvent inciter les acteurs de l’éducation à faire avancer non seulement la réflexion collective, mais surtout les actions concrètes du plus grand nombre. En prenant conscience des enjeux qui se révèlent de plus en plus clairement, chaque éducateur aura à coeur de faire évoluer ses pratiques et de les partager avec les autres.

    Dans cette troisième vidéo, Bruno Devauchelle propose une réflexion sur les notions de collaboration et d’échanges e sur « l’environnement personnel techno-cognitif chez les jeunes ».

    Les jeunes aiment interagir pour apprendre ; ainsi, un petit enfant interagit avec ses proches puis dans la cour de récréation, il interagit avec les autres.

    On dit même que la socialisation est un élément important du travail de développement de la personne.

    Avec l’arrivée des nouvelles technologies, les gens se sont mis à rêver qu’elles pourraient permettre encore plus d’échanges ; de là, les emails ou encore les forums, se sont développés.

    « Nous nous sommes donc rendus compte que les jeunes utilisaient ces nouveaux moyens pour enrichir leur propre expérience, partager ce qu’ils faisaient et interroger ».

    « L’élève qui, en classe, n’ose pas lever le doigt, est le même qui va poser des questions via les réseaux ou forums en tout genre », souligne Bruno Devauchelle. Il tient à démontrer que les jeunes ont envie de partager mais qu’en même temps, « le modèle de la scolarisation est un modèle porté sur l’individu et la réussite personnelle ».

    Comment faire en sorte que cette envie de partage chez les jeunes soit mise à profit pour leurs apprentissages ?

    Nous ne sommes pas encore passés à l’étape où mettre à disposition ce que je fais, partager, échanger, aller voir ce que font les autres et me l’approprier, est quelque chose de naturel.

    Bruno Devauchelle est persuadé que ces échanges existent déjà entre jeunes, depuis qu’ils sont tout petits, et il se pose la question de savoir comment un système académique, scolaire ou universitaire peut mettre à profit cette capacité.

    Sur la notion d’échanges et de partage, Il donne l’exemple d’étudiants de l’Ecole Polytechnique de Lausanne qui ont demandé à avoir une salle à disposition pour qu’ils puissent visionner à plusieurs, les vidéos d’un MOOC ; une sorte de condition pour qu’ils acceptent de suivre le MOOC…« Car ils savent que l’entraide, c’est le meilleur moyen de se développer et de progresser », souligne Bruno Devauchelle.

    Pourquoi notre système scolaire reste fondé sur la réussite individuelle et est très en difficultés dès lors que l’on fait du travail de groupe ? Pourquoi ne valorise t-on pas davantage les activités collectives en projet ou simplement en réflexion alors qu’on en connaît le bienfait ?

    Voici les questions que Bruno Devauchelle se pose et soumet à notre réflexion dans ce dernier épisode.

  • La « révolution numérique » : un passage obligé pour l’Ecole

    La « révolution numérique » : un passage obligé pour l’Ecole

    « Les usages du numérique qui se multiplient aujourd’hui à la fois dans la vie quotidienne, dans le monde du numérique et dans la vie professionnelle obligent l’Ecole à être dans la dynamique de cette révolution ».

    Pour elle, cette révolution du numérique a un enjeu essentiel : celle de « permettre un rapport positif de l’élève avec le savoir » et elle développe, dans la vidéo ci-contre, son point de vue sur la question.

    D’une part, le numérique va permettre de mettre en place une pédagogie plus active avec, notamment, plus d’interactions sociales entre les élèves et plus de démarches projets et elle ajoute que le travail pluridiscplinaire devrait s’en voir facilité.

    Le numérique devient essentiel pour le système éducatif parce qu’il permet de repenser l’acte d’enseigner pour l’enseignant et l’acte d’apprendre pour l’élève dans un rapport au savoir dans lequel l’élève est plus actif.

    D’autre part, face à la masse de données à laquelle nous sommes confrontés aujourd’hui, Mme le Recteur insiste sur la nécessité pour les élèves d’être dans une dynamique d’accompagnement et d’éducation aux médias.

    Celle-ci se définit ainsi, par exemples, sur des notions comme « comment reconnaître la validité d’une information et donc avoir « une distance critique » mais aussi savoir se construire un argumentaire en s’appropriant des connaissances et « développer une autonomie » ».

    Dans l’académie de Montpellier, le levier de développement des usages du numérique est l’ENT.

    « Nous avons une spécificité dans l’académie de Montpellier : celle d’avoir un ENT unique spécifique premier degré pour tout le territoire et un espace numérique de travail unique pour les collèges et les lycées », souligne-elle.

    L’ENT premier degré a été mis en place il y a environ un an et il concerne aujourd’hui 30 000 élèves de 200 communes et 300 classes.

    De la maternelle à la terminale, le cahier des charges des ENT est identique, ce qui va permettre aux parents, d’après Mme le Recteur, de prendre des habitudes avec les services proposés et d’avoir une continuité.

    Les parents ne sont en effet pas laissés pour compte dans son académie. Pour preuve, des opérations « écoles ouvertes » aux parents ont été lancées dont l’objectif est de proposer une initiation et une sensibilisation des parents aux usages du numérique, « afin qu’il y ait une compréhension de l’environnement numérique et de l’éducation aux médias ».

    La question de la parentalité est essentielle et nous devons porter tout cet ensemble avec les parents.