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  • Réactions journalistiques à « l’infobésité » : quelles formes éditoriales saisies pour la captation de l’attention ?

    Réactions journalistiques à « l’infobésité » : quelles formes éditoriales saisies pour la captation de l’attention ?

    L’université d’été Ludovia aura lieu du 23 au 26 août 2016 dans l’Ariège. Au sein de cet événement le colloque scientifique vous propose une trentaine de communications que vous pouvez découvrir sur Ludomag. Ugo Moret vous présentent « Réactions journalistiques à « l’infobésité » : quelles formes éditoriales saisies pour la captation de l’attention ?« .

    Cette communication s’intéresse aux formes qui résultent d’un constat établi par le corps professionnel des journalistes.

    L’infobésité, mal créateur de discours et de formats depuis plusieurs années, va de paire avec les problématiques de captation de l’attention : le surplus, l’abondance des objets lus sur le Web posent la question de la compréhension et de l’interprétation de ces derniers. Plus encore, cette question engage des réponses de la part des journalistes.

    En problématisant autour des manières de re-mobiliser le lecteur sur les sites Web, nous souhaitons mettre au jour les imaginaires de la pause et du « hors flux » dans les médias d’information en décrivant les petites formes qui prétendent y contribuer.

    La recherche de l’attention affirmée et la problématique de dispersion conscientisée et nommée, ils donnent ainsi à voir quantités d’imaginaires du journalisme dans une prétention sémiotique à la mobilisation des ressources cognitives du lecteur.

    Cette communication repose sur un terrain effectué dans le cadre d’une thèse de doctorat et propose de se focaliser sur trois jeunes médias, Le Quatre Heures, Ulyces et L’Imprévu. Les temporalités médiatiques, ici construction sémiotique par le concours de périodicités, jouent un rôle primordial : elles affichent une maîtrise du flux de l’information de la part des journalistes qui dominent la production de l’information.

    Plus d’infos sur le programme du colloque scientifique sur 
    http://ludovia.org/2016/le-colloque-scientifique-de-ludovia/

    A propos de l’auteur 

  • Le plan de travail en maîtrise de la langue lors des séances d’accompagnement personnalisé en 6e

    Le plan de travail en maîtrise de la langue lors des séances d’accompagnement personnalisé en 6e

    L’université d’été Ludovia aura lieu du 23 au 26 août 2016 dans l’Ariège. Lors de cet événement des ateliers Explorcamps et Fabcamps seront proposés. Valérie Boucher présente « Le plan de travail en maîtrise de la langue lors des séances d’accompagnement personnalisé en 6e » dans le second degré.

    Problématique pédagogique

    Au collège, l’élève de 6e est confronté à un nouvel environnement dans lequel il lui faut assimiler très vite de nombreuses informations. Cependant, il arrive également avec des lacunes, qui relèvent souvent de capacités ou d’attitudes non validées à la fin du palier 2.

    Comment travailler à la fois sur les nouveaux apprentissages spécifiques à la classe de 6e tout en remédiant aux lacunes antérieures ?

    L’équipe du collège Fernand Léger a fait le choix d’aligner les heures d’accompagnement personnalisé dans deux matières – français et mathématiques – dans le but de favoriser le travail par compétences. En effet, les groupes de besoins changent toutes les 7 semaines et enjoignent l’enseignant à modifier sa posture pour passer du cours magistral à l’accompagnement bienveillant.

    Apport du numérique

    En septembre, une évaluation diagnostique a été menée auprès de tous les entrants en 6e en français, anglais et mathématiques.

    A la lecture des résultats de français et de mathématiques, les élèves ont été répartis dans différents ateliers en groupe d’accompagnement personnalisé. Il s’agissait de compétences transversales liées au domaine 1 du Socle de connaissances et de compétences (compréhension écrite/ production écrite / maîtrise de la langue). Un dernier atelier concernait l’écriture longue et abordait la vie de collégien sous la forme d’un « journal intime » du collégien.

    En maîtrise de la langue, le travail s’est appuyé sur les évaluations diagnostiques et les éventuels Plan Personnalisés de Réussite Educative. A partir de ces documents, un plan de travail a été établi. Il s’agissait de recenser tous les points à travailler pour chacun des élèves sur une période de 6 semaines (donc 6 séances).

    A partir du plan de travail, des leçons papier, et des séries d’exercices sont donnés aux élèves, ainsi qu’une tablette, laquelle peut servir à divers usages :

    • exercices en auto-correction ;
    • consultations de leçons sur divers sites (ralentirtravaux, etc.) ;
    • consultations de capsules vidéos de cours en ligne réalisées par des élèves ou des enseignants.

    L’élève bénéficie d’une très grande liberté, il peut :

    • réaliser le travail demandé dans l’ordre qui lui convient ;
    • prolonger le travail à la maison s’il le souhaite ;
    • avoir recours à tous les supports (papier, numérique) ;
    • faire le nombre d’exercices qu’il souhaite jusqu’à une maîtrise suffisante de la notion.

    Pour s’évaluer, les élèves reçoivent une auto-évaluation. Celle-ci est réalisée lorsqu’ils se sentent prêts. Ils indiquent eux-mêmes sur leur plan de travail si la notion est ou non acquise. Une évaluation sommative leur est donnée lorsqu’ils le demandent. Celle-ci reprend en grande partie les exercices déjà effectués.

    Aucun élève ne travaille sur la même leçon mais tous sont engagés dans la tâche qui leur est propre. Nous n’avons pas jusque là rencontré de problèmes liés à la tricherie (des élèves qui regarderaient à l’avance les réponses avant de réaliser leurs exercices). Le fait d’avoir à disposition les exercices et leur correction suffit à les dissuader : leur but n’est plus « d’avoir bon » mais de valider une notion de maîtrise de la langue et atteindre l’étape de l’évaluation sommative. La motivation n’est plus extrinsèque mais intrinsèque, puisque personne n’oblige ces élèves à travailler. On note tout de même quelques réserves : ce dispositif ne serait peut-être pas si efficace au-delà de la 6e.

    Relation avec le thème de l’édition

    Le numérique ici sert à varier le support d’apprentissage mais également à faire le lien entre le collège (où l’élève utilise sa tablette), et la maison (où il peut prolonger à son rythme le travail fait en classe). Une expérimentation en cours en classe de 6e dans ce collège (voir infographie jointe) montre que les élèves passent beaucoup de temps sur les applications pédagogiques mises à leur disposition. La tablette se révèle être ici un vecteur de motivation dans le prolongement du travail en classe.

    Synthèse et apport du retour d’usage en classe

    Les élèves se trouvent engagés dans le travail en classe par le simple fait de personnaliser le travail demandé. Son plan de travail lui étant propre, il n’est plus tenté de disperser son attention.

    La diversité des élèves, issus de toutes les classes de 6e, favorise également l’engagement des élèves en explosant le groupe classe au profit d’un travail individuel. Le groupe se définit alors par des difficultés communes auxquelles il va falloir remédier. L’usage de la tablette et la liberté totale laissée à l’élève sont un puissant levier de réussite.

    De nombreuses applications de maîtrise ayant été installées sur les tablettes, l’élève construit son propre parcours d’apprentissage, alternant les capsules vidéo, les leçons papier, les exercices en ligne et les exercices traditionnels. On remarque que les élèves ont tendance à prolonger le travail en classe puisque le travail à la maison est rendu facultatif. L’apport du numérique ici explique en grande partie cet engagement dans la réalisation du plan de travail.

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    Plus d’infos sur les ateliers EXPLORCAMPs Ludovia#13
    http://ludovia.org/2016/ateliers-sur-explorcamps-ludovia13/

    A propos de l’auteur 

  • Le numérique pour améliorer sa posture professionnelle

    Le numérique pour améliorer sa posture professionnelle

    L’université d’été Ludovia aura lieu du 23 au 26 août 2016 dans l’Ariège. Lors de cet événement des ateliers Explorcamps et Fabcamps seront proposés. Christine Hernandez et Thierry Larrieu-Lacoste présenteront « Le numérique pour améliorer sa posture professionnelle », un retour d’usages en lycée professionnel.

    Problématique pédagogique :

    Comment, à travers des  vidéos, photos, photo-montage, logotype ou mascottes, mobiliser les élèves dès leur entrée en BAC PRO ELEEC, en les impliquant dans des réalisations collaboratives centrées sur  leur formation professionnelle.

    Apport du numérique ou présentation de la techno utilisée :

    Cet ExplorCamp est axé sur les aspects pédagogiques et didactiques d’une intégration d’outils numériques pour la réalisation de projet concernant les élèves de Seconde Bac Pro électrotechnique du Lycée professionnel Stéphane Hessel, à Toulouse.
    Ils ont collaboré à la réalisation d’un magazine numérique  qui répertorie l’ensemble des éléments indispensables pour leur formation professionnelle ainsi que l’identité visuelle de leur classe (logo, mascotte, “self-i-dentité”).

    Ce magazine numérique a été valorisé lors des journées “portes ouvertes” du Lycée et des différents forums.  De plus, il  a reçu le  3e Prix du Jury dans la catégorie lycée  au Grand Prix Madmagz 2015 des Projets Pédagogiques Innovants.
    Les élèves ont donc utilisé différents outils et ressources numériques : Unitag (QR Codes), Canva, Prezi, Trello, Padlet, ENT, Madmagz.

    En complément du projet MADMAGZ, self-i-identité, un autre objectif de la classe de seconde BAC PRO ELEEC était de créer un support de référence permettant d’apporter les savoirs et les compétences nécessaires à la réalisation  de câblages  domestiques.

    Afin que ce support soit  attractif  les outils numériques suivants ont été utilisés :
    •    une vidéo, issue de la réalité augmentée, dans laquelle est incrusté un avatar, permettant de s’informer sur la représentation graphique normalisée (schémas unifilaires, multifilaires, développés et de raccordements),
    •    une séquence vidéo, issue de la réalité augmentée, permettant de partager et transmettre  les savoir-faire des élèves qui sont mis en situation de réalisation du montage électrique,
    •    un QRCode relié à un ensemble de  Sérious game, imaginés et réalisés par les élèves,
    •    notamment : TELLAGAMI – Aurasma – Skillcatch – LEARNING APPS.

    Relation avec le thème de l’édition :

    VisuelLarrieuHernandez2Le thème de l’édition est Présence, attention et engagement en classe avec le numérique  ».
    Ces  projets ont  pour principal objectif d’impliquer les élèves dans leur formation par le biais de plusieurs activités.

    Le projet MADMAGZ  a mobilisé les élèves dès leur entrée dans le cycle de formation, en les impliquant dans des réalisations concrètes vidéos, selfies professionnels, logotype, mascottes.

    Le projet RESSOURCE CÂBLAGE a permis de créer un ensemble de supports interactifs  qui pourra être utilisé lors des séances d’atelier ou lors des forums des métiers.

    Pour réaliser ces deux projets, les  élèves ont du travailler sur leur image et attitude professionnelle (respect des règles de sécurité, sens de l’organisation, rigueur, travail en équipe,  autonomie et sens des responsabilités).
    Les différents outils numériques utilisés ont permis aux enseignants de disposer de ressources ludiques  utilisables en classe afin de maintenir l’enthousiasme et l’engagement des élèves.

    Par ailleurs l’appropriation des deux projets  par les élèves, qui peut être quantifié par l’attitude volontaire, l’émergence d’idées pour améliorer les solutions proposées, et l’envie d’arriver à clôturer ces projets  avant la fin de l’année, témoigne de l’attention et de l’engagement des élèves.

    Synthèse et apport du retour d’usage en classe :

    Ces projets, bien accueillis par les élèves,  ont permis aux enseignants concernés de mieux capter leur attention et de les remobiliser dans leur scolarité  autour d’activités variées, ludiques mais professionnelles et valorisantes pour des jeunes dits «en situation d’échec scolaire».
    Les activités pédagogiques personnalisées et réalisées directement par les élèves  sous la conduite des enseignants ont engendré une réelle mobilisation autour de ces deux  projets de classe. Une dynamique individuelle mais surtout collective pour la gestion du planning et des phases de réalisation ont conduit à l’aboutissement du magazine et des supports pédagogiques.

    La banalisation de quelques  après-midi pour le tournage de la publicité, la finalisation des mascottes, des pages du magazine  et des supports techniques concernant les câblages domestiques a été pour les élèves une expérience différente de la vie de classe traditionnelle tant de leur point de vue d’élèves que de la vision qu’ils peuvent avoir des professeurs. En effet, l’organisation en ateliers dédiés à la réalisation de tâches spécifiques : séances selfies professionnels, tournages des vidéos, ateliers QRCodes, mascottes, magazine, Learnings Apps, ateliers dans lesquels les enseignants sont intervenus en interdisciplinarité et le décloisonnement, l’éclatement d’une classe en activités autonomes mais guidées ont créés une véritable stimulation notamment pour les élèves les plus en retrait. Et le retour à des activités de classe plus « traditionnelles » respectant un emploi du temps nous a montré un moindre investissement et un intérêt moins soutenu de la part des élèves.

    Ces deux projets ont permis de créer une valeur ajoutée à la filière BAC PRO ELEEC, car ils vont être utilisés pour les forums des métiers, les portes ouvertes ou lors des séances de câblage à l’atelier.
    La satisfaction des élèves  d’apporter leurs contributions pour améliorer l’image du BAC PRO ELEEC et de faire évoluer les pratiques des enseignants vers l’usage d’outils numérique a été notable.

    Ces deux  projets  ont pu  favoriser le travail d’équipe, augmenter la motivation des élèves pour vivre pleinement leur filière et développer leur sens d’autonomie, nécessaire sur leur futur chantier.

    Plus d’infos sur les ateliers EXPLORCAMPs Ludovia#13
    http://ludovia.org/2016/ateliers-sur-explorcamps-ludovia13/

    A propos des auteurs Christine Hernandez et Thierry Larrieu-Lacoste

  • Les Promeneurs du Net de la Manche, des professionnels assurant une présence éducative sur internet pour aider à grandir dans une société numérique entre subjectivation, individuation et émancipation.

    Les Promeneurs du Net de la Manche, des professionnels assurant une présence éducative sur internet pour aider à grandir dans une société numérique entre subjectivation, individuation et émancipation.

    L’université d’été Ludovia aura lieu du 23 au 26 août 2016 dans l’Ariège. Au sein de cet événement le colloque scientifique vous propose une trentaine de communications que vous pouvez découvrir sur Ludomag. Pascal Laine vous présente « Les Promeneurs du Net de la Manche, des professionnels assurant une présence éducative sur internet pour aider à grandir dans une société numérique entre subjectivation, individuation et émancipation.« 

    Après une rapide présentation de la présence éducative sur internet dans le département de la Manche, nous insisterons tout d’abord sur l’idée selon laquelle l’estime de soi des ados, n’en déplaise encore à certains professionnels, se construit aussi sur la base de leurs relations sociales numériques. Pour la démonstration, nous pourrons revenir rapidement sur les travaux de Yann Leroux, Serge Tisseron, Jocelyn Lachance, Claire Bailays, Antonio Casilli entre autres et les confronter aux pratiques des jeunes et des professionnels que nous connaissons.

    Le je du jeu, ou l’inverse, commençant aussi et surtout avec l’autre, dans d’innombrables formes de réciprocité alliant une multitude de don et de contre don, entre intérêt et désintéressement, nous irons vers notre thématique qui est celle du grandir en société. Nous donnerons quelques exemples de liens qui se tissent, et parfois se cassent, entre des professionnels de la « rue numérique » et des ados, sur des territoires qui associent les espaces physiques aux espaces en ligne dans une intervention sociale et éducative en chantier ; un chantier comme un bricolage mutuel qui constitue une sorte de fondement, tant pour l’adolescence en construction que pour les reconfigurations professionnelles et institutionnelles qui en découlent. Ce « bricolage anomique numérique » s’inscrit dans une filiation historique et théorique qui part de Jean Duvignaud, passe par David Le Breton et s’actualise avec Jocelyn Lachance dans une articulation entre une socio-anthropologie des jeunesses et une socio-anthropologie esthétique de la relation sociale, sans les excès dangereux d’une esthétisation du monde mais en prenant au sérieux l’idée de se mettre en scène, de se représenter individuellement et collectivement. Sans doute sommes-nous ici dans une certaine relation à une économie et une écologie de l’attention.

    Sans tomber dans les excès de la notion de bricolage, nous garderons à l’esprit cette idée pour terminer notre propos en montrant les enjeux professionnels et institutionnels de cette présence éducative sur internet en rapport avec les différentes formes de radicalité à l’œuvre dans nos sociétés en transition. Entre transition écologique, économique, politique et numérique, nous pourrons appréhender au travers de plusieurs exemples récents la distinction centrale entre présence, veille et contrôle que l’outils peut offrir et, finalement, comprendre que nous sommes tous dans un moment de bricolage institutionnel où la présence éducative sur internet (PEI) peut être vue comme une innovation sociale radicale permettant de développer des compétences psychosociales réciproques autour de l’esprit critique et la créativité. Sans évacuer le fondement de la relation physique (cela va de soi), la PEI devient finalement une entrée à privilégier pour toutes structures accueillant des Adolescents si elles veulent bien laisser un peu de place institutionnelle à l’intermédiation sociale permettant de lutter mutuellement face à ces dérives qui nous assaillent et pour lesquelles nous sommes quelque peu démunis. Enfin, nous réussirons à envisager la relation entre subjectivation, individuation et émancipation en se dessaisissant de sa dimension structurale pour la laisser grandir dans une démarche d’aller et retour entre ces trois temps de la constitution du sujet avec ses progrès et ses régressions successives, dans un mouvement spiralaire. L’adolescence est une transition, alors transitons avec elle en lui accordant toute notre confiance, sans laxisme béat et surtout, sans adophobie. Les dangers d’internet, même s’ils sont de mieux en mieux perçus et identifiés, ne sont pas toujours là où on les croit. Laissons les adolescents nous transmettre les ressources de leurs activités numériques en analysant ensemble leurs usages et investissons plutôt dès maintenant le sujet de l’empathie, de la maternelle jusqu’aux différents cycles du grandir (jeu de trois figures – Tisseron) pour retrouver l’attention sympathique qui nous manque.

    Plus d’infos sur le programme du colloque scientifique sur 
    http://ludovia.org/2016/le-colloque-scientifique-de-ludovia/

    A propos de l’auteur 

  • Les MiniFlip.net : des profs de 10 ans

    Les MiniFlip.net : des profs de 10 ans

    L’université d’été Ludovia aura lieu du 23 au 26 août 2016 dans l’Ariège. Lors de cet événement des ateliers Explorcamps et Fabcamps seront proposés. Soledad Garnier présente « les MiniFlip.net : des profs de 10 ans ».

    Problématique pédagogique

    Mes élèves apprennent depuis trois ans grâce aux pédagogies actives et à la classe inversée. Cette approche m’a permis de rendre les élèves plus actifs, plus impliqués et responsables; bref, selon l’expression consacrée, acteurs de leurs apprentissages. J’ai souhaité les emmener plus loin et leur permettre un retour sur leurs pratiques, dans le but de leur faire construire des apprentissages solides et surtout pérennes. Des compétences acquises dans le temps, et pas seulement le jour de l’évaluation. La solution que j’ai envisagée et que j’expérimente cette année est de leur faire produire du contenu numérique : une tâche complexe pour réussir ses apprentissages, ou comment des élèves deviennent à leur tour des enseignants.

    Apport du numérique ou présentation de la technologie utilisée 

    Le fait de placer les élèves en posture d’enseignants les amène à structurer leur pensée de façon cohérente et compréhensible pour les autres : « Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement et les mots pour le dire arrivent aisément ». Nicolas Boileau

    Puisqu’on n’a vraiment compris que ce que l’on est capable d’expliquer, je demande à mes élèves, en fin de séquence, de produire du contenu numérique à destination d’autres classes (mais plus particulièrement d’élèves hospitalisés ou descolarisés), via une chaîne youtube créée à cet effet. Un blog entièrement dédié à ce travail est actuellement en construction avec les élèves : MiniFlip.net

    Ma classe inversée (décrite ici https://www.youtube.com/watch?v=ygA1HbUaMjQ) fonctionne en ateliers, sur une semaine. A la fin de cette étape d’apprentissage, les élèves font le point sur ce qu’ils ont appris et se sentent capables d’expliquer à leur tour.

    Le vendredi, les compétences traitées lors des ateliers de la semaine sont listées au tableau et les élèves s’inscrivent en-dessous de celles qu’ils pensent maîtriser suffisamment.

    Ils ont le choix du support : tutoriel, carte mentale interactive ou enrichie, exercices en ligne destinés à d’autres élèves (dont ils doivent maîtriser la correction) etc…

    – Dans le cas du tutoriel (l’un des support que je souhaite privilégier cette année) lorsqu’ils ont choisi la compétence et le support, ils doivent en écrire le scénario. Sur une feuille A4 partagée en deux colonnes, ils écrivent à gauche le texte qui sera lu et à droite ils dessinent grossièrement ce qui apparaîtra à l’écran.

    – Ils travaillent ensuite par groupes (généralement, d’eux-mêmes, ils se regroupent par trois : un qui tracera les figures, écrira les phrases ou placera les flèches, un qui lira les explications et le troisième qui filmera). Le storyboard, cependant, s’écrit à plusieurs mains et ne peut m’être proposé à la validation que si tous les membres du groupe y ont participé et ont écrit à tour de rôle.

    – Une fois le synopsis écrit et validé, les élèves utilisent les tablettes de la classe (iPads)  pour réaliser leur production avec AdobeVoice, iMovie ou encore photospeack.

    – Leur production est présentée à la classe pour être validée ou améliorée en fonction des remarques des autres élèves.

    – La production validée par la classe est mise en ligne sur la chaîne youtube de la classe (cm BURIE) en attendant que le site dédié soit fonctionnel.

    Les élèves créent également des exercices en ligne de type QCM avec learning apps. Pour proposer une réponse juste et des réponses erronées, ils doivent réfléchir aux types d’erreurs qui pourraient être commises (en se basant notamment sur leur propre expérience) et proposer pour chacune de ces erreurs une phrase d’explication pour guider l’élève qui se tromperait.

    Ainsi, grâce au numérique, les élèves créent eux-mêmes des parcours d’apprentissage complets, à destination d’autres élèves. Mais ce sont eux, finalement, qui en sont les premiers bénéficiaires, puisque l’élaboration de ces parcours leur permet d’acquérir des compétences en termes de savoirs, de savoir-faire, de savoir-être et développent leur estime de soi.

    Relation avec le thème de l’édition

    «  Présence, attention et engagement en classe avec le numérique  ».

    Bien que les sollicitations numériques se multiplient dans l’environnement des élèves et entraîne (quoi que ce soit discutable) et mettent à mal l’attention des élèves, le fait d’utiliser le numérique en classe à des fins pédagogiques permet de recentrer cette attention. Les sollicitations sont différentes. L’action est privilégiée par rapport à la passivité. L’élève ne répond pas à une sollicitation, il en crée. Le projet MiniFlip est un projet dans lequel les élèves doivent s’engager. Le fait de publier leurs productions sur le net exige de leur part une plus grande rigueur (et attention)…) car ils ne peuvent publier n’importe quoi et leurs travaux seront soumis aux critiques d’inconnus. Il ne s’agit pas d’utiliser du contenu mais d’en proposer. Ils créent eux-mêmes et partagent en coopérant, collaborant entre eux. Ils sont donc présents les uns pour les autres, car les groupes de travail sont composés d’élèves experts et d’élèves en cours d’apprentissage. Les uns apportent aux autres leur expertise, leurs stratégies; les autres apportent leurs erreurs et leurs raisonnements incorrects pour permettre d’élaborer des QCM efficaces. Ils s’engagent spontanément dans ce projet qui leur permet de valoriser leurs compétences, ne serait-ce qu’à leurs propres yeux.

    Synthèse et retour d’usage en classe

    Au-delà du plaisir que les élèves prennent à produire ce type de contenu, les apports pédagogiques sont indéniables. Cette activité leur permet de prendre du temps pour penser. Pour réfléchir aux stratégies qu’ils mettent en œuvre pour réaliser une tâche, et dans quel ordre. Le type de tâches choisies fait lui-même appel à différentes stratégies.

    Les élèves les plus fragiles prennent confiance en eux car ils ont davantage conscience de ce qu’ils savent ou ne savent pas. Cette création leur permet de prendre conscience des critères de réalisation d’une tâche. En travaillant avec les autres, ils comprennent que ceux qui réussissent ne sont pas plus intelligents mais mettent en place un enchaînement de stratégies efficaces qu’il peuvent eux-mêmes apprendre à mettre en œuvre.

    Les élèves les plus performants progressent également car ils sont obligés de verbaliser leurs procédures. En les partageant, ils en saisissent parfois les limites et découvrent les stratégies d’autres élèves, parfois plus simples ou plus efficaces. Cette explicitation des procédures leur permet de réfléchir sur leurs compétences. Ils peuvent alors mieux comprendre les raisonnements qu’ils engagent, et sont ainsi amenés à construire de nouvelles compétences.

    Les parents sont également ravis de constater ce que leurs enfants sont capables de faire.

    Plus d’infos sur les ateliers EXPLORCAMPs Ludovia#13
    http://ludovia.org/2016/ateliers-sur-explorcamps-ludovia13/

    A propos de l’auteur 

  • Favoriser la compétence orale et l’échange interculturel grâce aux tablettes et aux outils numériques en cours de FLE

    Favoriser la compétence orale et l’échange interculturel grâce aux tablettes et aux outils numériques en cours de FLE

    L’université d’été Ludovia aura lieu du 23 au 26 août 2016 dans l’Ariège. Lors de cet événement des ateliers Explorcamps et Fabcamps seront proposés. Stephanie Woessner présente « Favoriser la compétence orale et l’échange interculturel grâce aux tablettes et aux outils numériques en cours de FLE ».

    Problématique pédagogique

    Les programmes des langues vivantes nous demandent de favoriser la communication en cours afin de donner à nos élèves la compétence d’agir dans une autre langue et dans un autre environnement culturel que le leur. Etant donné que les classes sont souvent nombreuses, ce qui limite le temps de parole de chaque élève en théorie à un maximum de 1 – 2 minutes, il faut tout d’abord trouver un moyen de les faire parler en même temps pour qu’ils puissent s’entrainer dans un cadre scolaire. C’est grâce aux tablettes et à diverses applications mobiles ainsi qu’à des pratiques adaptées que cela devient possible. Ensuite, il s’agit de leur faire découvrir une autre culture au travers de projets d’échange numérique. Cela se fait au mieux dans le cadre d’un échange avec mobilité, mais on peut également se servir de plateformes sociales comme Edmodo ou rester dans un cadre totalement virtuel.

    Apport du numérique ou présentation de la techno utilisée

    En cours, je me sers de 5 tablettes Samsung Note de 8 pouces. Ce sont des tablettes Android dotés de stylets qui permettent avant tout aux élèves d’écrire à la main et de faire donc des exercices sur les tablettes. Grâce au Samsung AllShareCast Dongle, on peut facilement afficher l’écran des tablettes via un projecteur.

    En second lieu, il y a plusieurs applications de dictionnaire uni- et bilangue (PONS, LEO, Robert Collège) et de conjugaison (Le Conjugueur) sur les tablettes pour que les élèves puissent trouver des mots et vérifier une orthographe ou une conjugaison.

    Et outre, il y a des applications qui permettent aux élèves de s’entraîner à l’oral tout en approfondissant des phénomènes grammaticaux ou des méthodes apprises en cours. Il s’agit d’un côté d’applications d’avatars (BuddyPoke, Tellagami) et de l’autre d’applications multimédia (p.ex. Glogster, Padlet).

    Enfin, on peut aussi se servir du microphone et de la caméra intégrés aux appareils numériques pour faire découvrir un pays. Ou bien, si un voyage est impossible on peut communiquer grâce à des applications comme Edmodo avec des élèves à l’autre bout du monde.

    Relation avec le thème de l’édition

    A l’ère du numérique où chaque ou presque chaque enfant au collège possède un Smartphone et est constamment exposé à des contenus multimédias, il est difficile de faire cours « à l’ancienne » car cela est bien moins intéressant du point de vue de l’élève que de se plonger dans un univers numérique sous leurs tables. Pour les encourager à s’appliquer, il faut donc avoir recours aux technologies qu’ils consomment tous les jours du matin au soir sans savoir a priori s’en servir à des fins pédagogiques.

    Synthèse et apport du retour d’usage en classe

    Dans mes cours, les élèves se servent tous les jours de tablettes et apprennent à utiliser cette technologie à des fins pédagogiques. Ils peuvent ensuite transférer ces compétences sur leurs propres tablettes et smartphones.

    Tout d’abord, en cours, mes élèves travaillent par groupes de trois à cinq élèves et font leurs exercices ensemble. Ensuite, chaque groupe est chargé de la présentation d’un ou de plusieurs exercices, prenant ainsi la place de l’enseignant qui est là pour aider et pour observer la classe afin de juger qui de ses élèves a besoin de soutien personnalisé. Les élèves s’entraînent donc à tour de rôle à communiquer en langue étrangère avec leurs camarades de classes dans un contexte scolaire.

    Ensuite, pour s’entraîner à la communication orale tout en approfondissant leurs connaissances linguistiques et méthodiques, ils peuvent se servir d’applications d’avatars pour enregistrer soit des monologues (p.ex. comment décrire une personne ou une photo avec Tellagami), soit des dialogues (p.ex. faire les courses au marché en se servant de l’article partitif avec BuddyPoke), ou encore pour présenter un certain sujet avec une affiche multimédia (p.ex. le carnaval en Allemagne avec Glogster) ou pour faire une BD basée sur un texte plus long qu’ils ont lu (p.ex. avec ComicStripIt – au choix à compléter avec une version parlante avec Glogster).

    Enfin, pour ouvrir la salle de classe à l’extérieur, il y a plusieurs façons d’utiliser des outils numériques ou des tablettes (ou les deux) pour rendre possible des projets d’échange, soit tout à fait virtuels et dans le cadre d’une simulation globale (www.unautremon.de), soit pour accompagner un échange avec mobilité (www.aventurefrancoalleman.de), soit pour échanger via une plateforme numérique comme Edmodo avec des élèves d’un autre pays (p.ex. avec un classe de locuteurs natifs en France ou des apprenants de FLE au Canada).

    Plus d’infos sur les ateliers EXPLORCAMPs Ludovia#13
    http://ludovia.org/2016/ateliers-sur-explorcamps-ludovia13/

    A propos de l’auteur 

  • En quoi classe inversée, démarche de projet et parcours individuels sont-ils favorisés par l’usage des plates formes numériques ?

    En quoi classe inversée, démarche de projet et parcours individuels sont-ils favorisés par l’usage des plates formes numériques ?

    L’université d’été Ludovia aura lieu du 23 au 26 août 2016 dans l’Ariège. Lors de cet événement des ateliers Explorcamps et Fabcamps seront proposés. Martial Gavaland présente « En quoi classe inversée, démarche de projet et parcours individuels sont-ils favorisés par l’usage des plates formes numériques »?

    visuelMartialGavaland2Problématique pédagogique

    La naissance du projet provient d’une question récurrente des enseignants

    Comment rendre efficace le travail personnel de chaque élève ?

    Ce constat m’est apparu devant le sentiment très répandu de « mal gérer » les corrections d’exercice en classe (exercices d’application à la maison)..et devant une fausse bonne réponse : mettre les corrections en ligne ! Attention à une externalisation abusive des savoirs et aux interactions essentiellement à distance.

    Il faut donc redonner son sens à cette nouvelle interaction distancielle élève-enseignant.

    L’enseignant doit planifier, préméditer, proposer, contrôler le triptyque « Informations – Activités – Productions » en alternant phase de régulation en classe et évaluation externe du travail personnel ou collaboratif.

    Apport du numérique ou présentation de la techno utilisée

    L’amélioration des apprentissages est évidente car la combinaison d’une pédagogie active, autour d’un projet, allié à la facilité d’usages d’outils numériques, permet à chaque élève de répondre aux objectifs à son rythme.

    L’usage d’outils et d’une plate forme numérique institutionnelle (Kosmos e-lyco) est un support pour informer (ressources en ligne de divers types), diversifier les activités évaluatives (tableau, graphe, texte, vidéos, bande sons, exposés courtes, QCM), modalités de travail (seul, en groupe élèves, par Pad collaboratif, forum, modération enseignante, par les outils mis à disposition: outils sons, application téléchargées de Sciences Physiques, simulations, animations), diversifier les productions attendues (diapositives, exposés, récits imagés, récits vidéos, résultats de mesures d’applications smartphones, qcm en ligne formatifs et/ou sur smartphones…), faciliter les échanges, différencier et réguler les apprentissages de chaque élève (durée flexible, évaluations formatives, sommatives, validation finale).

    Notons que je garde toujours la volonté d’institutionnaliser au mieux Numérique et Légalité, Identité Numérique. Je m’efforce de n’utiliser que les plates formes académiques pour le stockage des ressources et productions….ce qui est parfois contraignant lorsque l’on voit la puissance de Socrative, EDpuzzle….. c’est un vrai problème qui devra être légiféré.

    Relation avec le thème de l’édition

     Il s’agit de passer d’une pédagogie de l’application à une pédagogie de l’implication par une planification lisible, souple mais rigoureuse pour chaque apprenant. L’outil numérique, démocratisé, accessible, est un facilitateur de cette pédagogie. Répondons au thème par cette nouvelle question :

    Comment engager les élèves, hors classe, à bâtir connaissances et compétences afin de les rendre attentif et efficient lors de phases de régulations à distance et en présence ?

    Synthèse et apport du retour d’usage en classe

    Mon analyse apporte des évidences convaincantes que les technologies de l’information peuvent augmenter l’apprentissage quand la pédagogie est de bonne qualité et quand il y a une bonne concordance entre les outils, les méthodes et les objectifs.

    Cette approche dynamique permet aux élèves d’explorer des problématiques du monde réel. Les intérêts sont nombreux : développement de la culture générale et de compétences importantes (communication, coopération, collaboration, réflexion, créativité…), plus grande motivation à apprendre, meilleure rétention d’informations, meilleure compréhension. Ce concept peut s’utiliser dans n’importe quelle configuration pédagogique, mais une classe inversée aura beaucoup plus de temps à consacrer à des projets qu’une classe traditionnelle.

    • Engagement efficace de chaque apprenant (phase d’appropriation)
    • Amélioration nette de la maîtrise des connaissances et capacités liées à la discipline
    • Un net gain dans l’autonomie, la prise d’initiative, l’engagement personnel
    • Une phase d’appropriation plus approfondie qui renforce la maîtrise du sujet.
    • Confiance en soi accrue
    • Nécessité d’une régulation de l’enseignant demandé par les élèves eux – mêmes, ce qui peut donner sens au rôle de l’enseignant

    Un questionnaire rempli par tous les élèves de Terminale S (34 élèves) permet de tirer quelques conclusions :

    85 % des élèves désirent refaire ce type d’apprentissage combinant classe inversée et outil numérique

    70 % des élèves pensent avoir un niveau supérieur à celui obtenu par une pédagogie plus classique. Pourquoi ce sentiment ? Peut être car l’élève a été le «maître-régulateur » de son propre apprentissage.

    30 % des élèves ont tenté plusieurs fois une re-validation pour obtenir un meilleur score.

    Ils mettent en avant la difficulté à trier les informations, l’extraire, la synthétiser, la choisir. Mais au final, ils mesurent l’importance de cette étape d’appropriation.

    Les élèves apprécient la diversité des ressources (dynamisme de l’image, du récit) ainsi que le choix des productions à réaliser (récit vidéo, d’images, de sons, exposés avec quelques diapositives), la possibilité de refaire (valider : s’auto évaluer – critiquer – remédier), de communiquer pour construire (travail en équipe, collaborer, s’écouter) en étant autonome dans son travail : savoir l’organiser, le planifier, l’anticiper, rechercher et sélectionner des informations utiles, développer l’initiative.

    Plus d’infos sur les ateliers EXPLORCAMPs Ludovia#13
    http://ludovia.org/2016/ateliers-sur-explorcamps-ludovia13/

    A propos de l’auteur 

  • Codage et travail collaboratif entre écoliers et collégiens

    Codage et travail collaboratif entre écoliers et collégiens

    L’université d’été Ludovia aura lieu du 23 au 26 août 2016 dans l’Ariège. Lors de cet événement des ateliers Explorcamps et Fabcamps seront proposés. Sandrine Larrieu-Lacoste et Marie-Noëlle Martinez présentent « Codage et travail collaboratif entre écoliers et collégiens ».

    Problématique pédagogique :

    Comment motiver et impliquer les élèves dans leurs apprentissages : mise en place d’un projet collaboratif entre une classe de CM1 et des classes de collège afin d’intégrer l’apprentissage des algorithmes, du code et de la robotique (nouveaux programmes officiels 2016).

    Apport du numérique ou présentation de la techno utilisée :

    La programmation dans l’environnement Scratch et Mblock a favorisé l’apprentissage des concepts informatiques et mathématiques dans un contexte ludique et motivant.

    L’acquisition/compréhension des notions est meilleure et plus rapide grâce aux différents tests du type essai/erreur que permet l’outil informatique.

    Ce type de programmation permet également d’aborder les étapes de la conception. Lors de la création d’un programme, l’élève commence par une idée, l’expérimente, la corrige, obtient la rétroaction de ses pairs, il met à jour son programme selon les retours obtenus et généralement, il remodélise… C’est une spirale continue.

    Si la situation pédagogique ainsi élaborée réussit en partie à favoriser la motivation des élèves, elle a également permis le développement de nouvelles compétences propres au numérique. En effet, cet apprentissage est important (au vu de la large place qui lui est donnée dans les nouveaux programmes) et doit se faire de manière transversale. Il est nécessaire de préparer les élèves aux nouvelles technologies omniprésentes dans notre société.

    Relation avec le thème de l’édition :

    Présence attention et engagement en classe avec le numérique :

    Le projet mis en place a contribué à développer l’autonomie et la prise de décision et a favorisé le développement de l’intelligence collective tout en rendant les élèves acteurs de leurs propres apprentissages.

    L’engagement des élèves dans les activités est conditionné par leur motivation à entrer dans la tâche. Dans notre projet, il a été facilité par l’utilisation de logiciels d’applications visuelles et ludiques.

    Synthèse et apport du retour d’usage en classe :

    Les élèves ont pris plaisir à participer à ce projet. Ils ont travaillé avec beaucoup de sérieux et attendaient avec impatience les réponses de leurs correspondants. La valorisation du travail par l’utilisation du numérique a vraiment motivé les élèves. Ils ont très vite appris à se servir des applications. La plateforme Scratch étant très intuitive, ils ont été particulièrement autonomes sur certaines activités l’utilisant.

    La motivation n’est pas accentuée par l’outil numérique seul. C’est l’ensemble du scénario qui se doit d’être motivant : c’est une condition nécessaire à l’apprentissage. Pour que l’enseignement soit plus efficace avec le numérique, intégrer un outil à un scénario « classique » ne suffit pas. Il faut créer de nouveaux scénarios qui prennent en compte la spécificité de ces nouveaux outils. C’est ce qui explique en grande partie le succès de ce projet qui véhiculait en outre un message porteur de sens et qui a su captiver l’attention des élèves et les toucher individuellement.

    Plus d’infos sur les ateliers EXPLORCAMPs Ludovia#13
    http://ludovia.org/2016/ateliers-sur-explorcamps-ludovia13/

    A propos de Sandrine Larrieu-Lacoste et Marie-Noëlle Martinez

  • La musique comme objet d’inclusion et de coopération  (les boules connectées Phonotonic)

    La musique comme objet d’inclusion et de coopération (les boules connectées Phonotonic)

    L’université d’été Ludovia aura lieu du 23 au 26 août 2016 dans l’Ariège. Lors de cet événement des ateliers Explorcamps et Fabcamps seront proposés. Nicolas Olivier présente « La musique comme objet d’inclusion et de coopération  (les boules connectées Phonotonic) ».

    Problématique pédagogique

    Le temps de concentration de nos élèves tend à diminuer, du fait notamment des sollicitations multiples entrainées par les nouvelles technologies. Une notification par ci, un appel par là, la TV en fond sonore et la musique dans les oreilles sont pour de nombreux élèves les conditions de vie normales et ce, même lorsqu’il s’agit de faire ses devoirs !

    En classe, le temps ne peut donc plus être géré de la même façon. Les activités, traditionnelles habituelles ne trouvent plus l’accueil ni la réception qu’elles avaient alors. Par ailleurs, la posture de l’enseignant, si elle ne se transforme pas, maintient l’élève dans une position passive de réception, propice à la perte d’attention. Comment alors, obtenir un engagement des apprenants dispersés par les habitudes de sollicitations multiples du numérique et une attention de plus en plus courte ?

    Apport du numérique ou présentation de la techno utilisée

    Une boule colorée (répondant au doux nom de Phonotonic) et connectée en bluetooth à un smartphone ou une tablette sera l’objet médiateur d’une activité de coopération, musicale (ou non). En fonction des gestes que l’on effectue avec la boule entre les mains, les sons musicaux générés diffèrent. On est jamais faux ou en dehors du rythme et l’on est autorisé à être imaginatif dans ses mouvements pour déclencher du son. Déclencher mais également stopper.

    Les vertus sont multiples d’un point de vue pédagogique. La musique appelle la concentration, la sollicitation et l’écoute mais dans ce cas, la concentration visuelle. De nombreux jeux peuvent être créés dans le but de former un groupe.

    De la simple reproduction du geste précédent à la chorégraphie synchronisée si l’on dispose de deux boules, les possibilités sont multiples. On aperçoit clairement les vertus musicales: respect de la forme et de la perception du tempo ainsi que de la pulsation (jouer 4 mesures et passer la boule), identification et interprétation des rôles musicaux (mélodie, rythme) mais pour revenir à la notion de groupe : dialogues et échanges !

    Enfin, nous connaissons le rôle du bâton du parole et son importance dans la gestion d’un groupe pour la prise de parole dans le respect de tous. Les boules Phonotonic sont une modalité intéressante dans le sens ou lorsque l’intervenant prend la parole, la musique cesse. Dès lors que la boule bouge, la musique reprend…

    Relation avec le thème de l’édition

    Il apparait que la musique est un puissant moyen de canaliser l’attention et plus précisément de solliciter plusieurs sens chez l’élève. L’apport coloré des boules Phonotonic ajoute la dimension visuelle et invite l’élève à suivre ses mouvements pour être prêt à en recevoir une et s’inclure dans le moment musical du groupe.

    L’usage de ces boules, même s’il n’est pas destiné à être sollicité de façon systématique est une façon d’impliquer les élèves, de les rendre acteurs et d’atténuer le poids d’autres formes de sollicitations au risque de perdre la concentration sur l’activité en présence.

    Synthèse et apport du retour d’usage en classe

    En tant qu’enseignant d’éducation musicale, il apparait que les activités purement musicales ayant comme support les boules Phonotonic sont d’un intérêt et d’une efficience certaine. Cela étant dit, la rémanence de l’outil, une fois l’effet de nouveauté passé, produit toujours les mêmes résultats que l’élément nouveau soit numérique ou non, il y a une lassitude dès lors que l’activité n’engage pas tous les élèves. De fait, il a été pertinent de mesurer l’usage afin de ne pas voir se pointer cette lassitude.

    En ce qui concerne la gestion de groupe, l’institution des Phonotonic comme mode de transmission de la parole n’a pas connu d’essoufflement particulier. C’est même le contraire car les élèves ont souhaité conserver ce mode de transmission de parole plutôt qu’un objet autre.

    Les enseignants d’EPS et du premier degrés qui ont découvert le principe ont montré un intérêt prononcé. Les uns pour y inclure des notions chorégraphiques, de cirque (jonglage), les autres y ont vu un accès facile à la pratique musicale, accessible et immédiatement opérationnelle (pas d’apprentissage requis).

    Enfin, que l’on soit dans un contexte d’adultes ou d’élèves, musicien ou non, envoyer la boule à l’une des personnes du groupe pousse forcément à la mise en mouvement, sinon, la musique s’arrête !

    Plus d’infos sur les ateliers EXPLORCAMPs Ludovia#13
    http://ludovia.org/2016/ateliers-sur-explorcamps-ludovia13/

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