Catégorie : RETOURS D’USAGES

  • La tablette tactile, un outil précieux pour des élèves déficients visuels

    Comment faire passer à des élèves déficients visuels l’épreuve d’histoire des arts ?

    Les nouvelles technologies peuvent apporter une réponse. Depuis un an et demi maintenant, Mme Védérine innove dans ses pratiques pédagogiques et s’est lancée dans une expérimentation avec une tablette tactile.

    Bénéficiant du soutien et de la collaboration de l’INSHEA (Michel BRIS, Guillaume GABRIEL du service SDADV et Thomas BRIS informaticien) et du SAIDV (Service de soin et d’Aide à l’Intégration des Déficients Visuels situé à Agnetz) Mme Védérine propose à ses élèves des activités sur iPad qui associent à la fois le toucher, l’ouïe et la vue pour les dessins en couleur adaptés destinés aux élèves mal voyants.

    En amont, des images et leurs commentaires pédagogiques sont réalisés, avec la collaboration des enseignants d’accueil, sur la fonction « monteuse » de la tablette. Y sont insérées toutes les données pédagogiques nécessaires à la réussite de l’exercice grâce à des zones tactiles insérées sur des dessins réalisés au préalable et réparties dans quatre options au menu :

    –    le mode « découverte » qui permet de découvrir le dessin en relief  thermogonflé posé sur le dessin numérique sans déclencher pour autant les zones tactiles. On fait glisser son doigt sur les endroits en relief ou en braille pour pouvoir naviguer.
    –    le mode « nom » permet de donner le nom des différents éléments que l’on veut que l’élève découvre
    –    le mode « description » permet de donner plus d’informations sur les différents éléments du dessin (on peut ajouter toutes les informations que l’on souhaite et même prévoir des descriptions différentes selon le niveau de l’élève ; maternelle, primaire, collège, lycée)
    –    le mode « jeu » (ici mode « histoire des arts« ) permet de poser des questions à l’élèves auxquelles il devra répondre en utilisant les deux modes précédents.

    Ces données sont retranscrites par une voix synthétique grâce au logiciel « Tact2voice« .

    La tablette est maintenant prête à passer en fonction « liseuse » et à être utilisée par les élèves afin d’accéder au document. Un figuré cercle en bas du dessin permet de passer d’un mode à l’autre.

    Parce qu’il fait appel à plusieurs sens, donc à plusieurs facultés cognitives, on comprend que cet outil en plein développement peut également servir à tout élève ayant des difficultés d’apprentissage. La banque de données peut être enrichie par tout enseignant même non spécialisé et les commentaires de description dans la monteuse peuvent être modifiés, complétés et d’autres modes peuvent être ajoutés.

    Pourquoi ne pas le proposer à des apprenants au profil plutôt auditif ou kinesthésique ?

    La banque d’images adaptées s’agrandit et s’élargit à la géographie, la chimie, les SVT, les plans pour la locomotion, les mathématiques… Cette belle expérimentation, réellement motivante, montre l’intérêt indiscutable des TICE dans l’enseignement.


  • Les plus beaux équipements du monde favorisent-ils les meilleurs usages ?

    Les plus beaux équipements du monde favorisent-ils les meilleurs usages ?

    Au programme de ce dernier épisode, regardons l’opération landaise d’un point de vue usages. Pour cela, nous avons rencontré les chefs d’établissement, les enseignants et les élèves qui sont au cœur du dispositif.

    Toutes les salles de classe équipées en matériels de visualisation collective (vidéoprojecteur, TNI et visualiseur numérique), 1 ordinateur portable pour chaque élève de 4e et de 3e, 1250 enseignants dotés eux-aussi et 120 logiciels ou ressources en ligne à la disposition de toute cette communauté. Quoi de mieux pour apprendre avec le numérique ?

    Des ressources pour faciliter les usages

    Comme l’a souligné Henri Emmanuelli dans l’épisode 1, le Conseil général a du sortir de son champ de compétences en investissant dans les ressources, supposées favoriser les usages. En effet, sans contenus, le numérique ne représente pas grand chose dans une classe.

    Pierre-Louis Ghavam, chef du service informaTIC au Conseil général des Landes, ajoute qu’ils ont tenté de faire les meilleurs choix possibles pour les enseignants. Pour cela ils se sont entourés d’un comité stratégique comprenant un enseignant de chaque discipline et des IA-IPR qui se réunissent chaque année pour suggérer les ressources dont le Conseil général fera l’acquisition, en fonction de ses moyens financiers.

    Question pratique, les 120 logiciels sont habilement classés par icônes, soit par fonction (icône clé) si « je veux dessiner, je veux graver des CD, je veux regarder un film… », précise Pierre-Louis Ghavam, soit par discipline (icône à flèche).
    Et il ajoute, « les enseignants ont ces ressources à disposition mais ne sont en aucun cas obligés à s’en servir ».

    Malgré la bonne volonté de chacun, la pauvreté de contenus numériques disponibles pour certaines matières restreindrait les possibilités d’usages des matériels.

    Pour exemple en français, aucun manuel n’apparaît dans le menu des ordinateurs landais. Aux enseignants de lettres s’offre l’application « la grammaire du collège »,  mais cela reste limité.

    Karine Artola, enseignante en français au collège Jean Mermoz de Biscarosse ajoute qu’elle peut difficilement laisser ses élèves prendre en note le cours uniquement sur ordinateur car elle doit aussi respecter les consignes de l’inspection, qui demande à ce qu’il y ait une trace écrite.
    « Cela signifie qu’il y ait l’ordinateur d’un côté et le cahier de l’autre ; en clair, une organisation, notamment matérielle, un peu particulière ».

    Elle reconnaît que le numérique peut avoir des aspects intéressants : « en classe de 4e, lorsque nous étudions le portrait des Misérables, je dépose sur le réseau une adaptation filmée de l’ouvrage que mes élèves peuvent regarder chez eux car je n’ai pas le temps de la montrer en classe ».

    Sur un cas concret qui se pose et la question des ibooks, Karine Artola accepte que ses élèves lisent sur numérique. Par contre, elle reconnaît que pour retrouver des citations, entre les élèves qui ont la version papier et les autres en version numérique, cela est un peu compliqué car les références de pages sont différentes.

    Exemples d’adoptions réussies du numérique par les enseignants

    Que ce soient Stéphane Landeau que vous avez pu découvrir dans le 3ème épisode de la série avec son cours de « culture numérique » ou encore Lionel Grupeli, enseignant en Histoire-Géographie, Anita Morales, enseignante en espagnol et Eric Villeroy, professeur de technologie, tous trois du collège Jean Mermoz, leur avis est unanime : le numérique a changé leur manière d’enseigner.

    Au quotidien, Lionel Grupeli enregistre les compétences nouvelles que ses élèves acquièrent grâce au numérique ; un apprentissage qui se trouve facilité d’après lui :

    « Avec le numérique, on peut présenter le cours et ses objectifs, le sommaire apparaît ». Il insiste sur le fait que cela permet à l’élève de structurer sa pensée ; il comprend vers quel objectif l’enseignant veut l’amener et par quels chemins il va passer pour y aller.

    Il poursuit,  « le numérique est un véritable « ami » de l’élève qui ne rendait rien à l’écrit ou qui était en difficultés. Le correcteur et le traitement de texte leur permettent d’avoir une production disciplinée ».

    Malgré tout, il est conscient que les usages ne peuvent être exclusivement numériques, que le juste milieu est à trouver et qu’il dépend aussi de chaque élève.

    Anita Morales, en espagnol, prend beaucoup de temps à préparer ses cours sur support numérique pour que ses élèves puissent travailler sur leurs ordinateurs pendant l’heure de classe. Au menu du jour, un travail sur l’œuvre de Picasso au travers d’une vieille publicité.

    « J’avais ce document sur cassette vidéo et je l’ai repiqué avec mon combi-scope chez moi pour pouvoir le passer aux élèves en classe et le déposer sur le réseau pour qu’ils puissent ensuite travailler dessus à la maison », nous explique t-elle simplement.

    Une enseignante motivée par le numérique qui fait même de la « récup » pour ranger les casques audio qu’elle a commandé à l’établissement pour ses élèves (car non fournis avec l’ordinateur) : elle se sert d’une cagette à « naranja », traduisez « oranges » !

    Eric Villeroy, en tant que professeur de technologie, utilise beaucoup les ordinateurs, notamment pour faire travailler ses élèves en autonomie. Il utilise donc régulièrement les outils mis à sa disposition ; d’après lui, les usages ne peuvent pas se faire au même niveau pour chaque enseignant car cela dépend beaucoup de la discipline.
    Même pour communiquer, il avoue que les échanges se font surtout entre enseignants d’une même discipline, « il y a de la mutualisation sur le site du rectorat de Bordeaux où les professeurs peuvent mettre en ligne ce qu’ils ont fait ».

    Les ressources et la motivation des enseignants ne sont pas les seules données à prendre en compte pour favoriser les meilleurs usages. D’après quelques témoignages que nous avons recueillis, il semblerait que d’autres adaptations soient à envisager pour y parvenir.

    Accompagner l’école dans une réadaptation matérielle et temporelle

    Françoise Laurençon, principal du collège départemental de Biscarosse, pense que le numérique devrait aider l’école à s’adapter au monde moderne dans lequel nous vivons. La classe, dans son espace matériel et temporel cloisonnés ne répond plus aux exigences des rythmes d’aujourd’hui.

    C’est en ce sens que le numérique peut aider « à faire éclater la classe » et sortir du schéma classique « d’une succession de boîtes : 1 heure de cours, 1 enseignant, 1 salle, 1 classe », argumente t-elle.
    Et elle ajoute : « et je ne suis pas certaines que l’ordinateur portable soit investi à hauteur de qu’il pourrait l’être (…). Cet outil était l’outil de l’enfant, associé au jeu, à quelque chose de ludique et l’école s’en est emparé mais l’école n’a pas réussi à l’investir en outil scolaire pour que l’élève lui-même l’investisse en tant que tel (…) ». Elle reste donc sceptique quant à l’utilisation de l’ordinateur à la maison à des fins scolaires.

    D’après elle, cela est dû au manque de « commandes scolaires » qui devraient être plus régulières et plus appuyées, ce qui permettrait à l’élève d’intégrer que l’ordinateur est comme son cahier : le soir à la maison, il le sort pour travailler.

    En termes d’adaptation temporelle, Catherine Acquier qui s’occupe des élèves en classe ULIS, apporte son témoignage et rejoint en un sens, les propos de notre chef d’établissement.
    Elle n’a pas cette contrainte temporelle et elle avoue qu’elle trouve bénéfique de pouvoir rester plus d’une heure sur la même matière.

    « Les élèves allument l’ordinateur le matin en arrivant et on peut rester deux heures sur la même matière si ils sont lancés et si tout fonctionne bien ; nous ne sommes pas tributaires de la sonnerie et c’est vrai que c’est un confort pour eux ».

    Le fait de commencer un travail dans une discipline qui peut durer toute la journée est d’usage fréquent chez cette enseignante ; un concept qui pourrait être appliqué aux établissements, comme Jean Mermoz ou le collège départemental de Biscarosse, qui sont tout numérique, mais cela nécessiterait une métamorphose totale de l’organisation scolaire.

    Pourtant, ces contraintes temporelles et matérielles, comme changer de salle ou allumer et éteindre l’ordinateur plusieurs fois dans la journée, ne semblent pas stresser les élèves. Lorsque nous les interrogeons, ils avouent y être « habitués ».

    Nous avons recueilli leur point de vue et la vision qu’ils ont sur l’utilisation de leur ordinateur.

    Un outil « normal » pour une école « normale »

    Nous venons de pointer du doigt les aspects matériels du processus, qui, à priori, ralentiraient les usages.
    Mais au fait, les enfants seraient-ils prêts à travailler toute la journée sur ordinateur ?

    Alexis, Chloé, Jennad, Lison et Mc Kenzie (une petite Australienne fraîchement débarquée à Biscarosse) nous avouent qu’ils n’aimeraient pas taper des heures durant sur leur clavier. D’une part, ils trouvent que ça fatigue les yeux ! Puis, « si l’ordi tombe en panne, on a toujours le cahier », ajoutent-ils spontanément.

    Avec l’ordinateur, on apprend « mieux » ?

    Apparemment non, mais c’est une façon plus amusante d’apprendre, « on préfère apprendre sur un ordi plutôt que sur un cahier ». Ils trouvent aussi plus enrichissant d’avoir l’ordinateur car ils peuvent chercher des données sur internet et retrouver des documents déposés sur le réseau par leur professeur.

    Après la 3e, ces élèves vont se retrouver au lycée sans leur compagnon numérique qu’ils ont apprivoisé pendant 2 années au collège. Nous leur avons posé la question de savoir si il allait leur manquer et pour la plupart, la réponse est OUI, même si ils semblent résignés et acceptent ce changement sans aucune marque de regret, comme si c’était « normal ».

    Certains avouent avoir un ordinateur personnel à la maison ; cependant, ils ne sont pas sûrs de pouvoir le prendre dans leur cartable à leur rentrée en seconde.

    Le problème de la continuité numérique dans le cursus scolaire se pose et pas seulement entre le collège et le lycée. Des élèves qui prennent des habitudes « numériques » et qui vont être obligés de se déshabituer ensuite, c’est un peu dommage… Encore une adaptation à penser, pourquoi pas dans les évolutions à donner à la « Refondation » de l’Ecole de la République.

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  • Apprendre le numérique, développer une «culture» pour élèves et enseignants


    « On considère que le numérique est quelque chose d’intuitif chez l’enfant (…). Au contraire, je crois que c’est un maniement qui doit être accompagné et initié », Françoise Laurençon, principal du collège départemental de Biscarosse.

    L’achat de matériel informatique et l’équipement des établissements en numérique doivent s’accompagner des usages pédagogiques. Avant d’aborder cette question  qui le sera dans le dernier épisode de cette série qui occupe, à juste titre, toutes les réflexions de la communauté éducative, Françoise Laurençon pointe du doigt une donnée importante à prendre en compte : celle d’apprendre, pour ne pas dire « d’apprivoiser » le numérique. Elle introduit la notion de « culture numérique », aussi bien pour les élèves que pour les enseignants.

    Un nouveau cours : la « culture numérique »

    Pour exemple, dans son collège, elle a créé un enseignement disponible à partir de la classe de 4e, dès que les élèves reçoivent leur ordinateur portable, qui s’intitule « culture numérique ».
    Cet enseignement doit permettre aux élèves de s’approprier l’outil de manière intelligente ; même si nombre de gens tendent à penser que le numérique est quelque chose d’inné pour les enfants, notre chef d’établissement reste persuadée que cette étape de découverte « accompagnée » est indispensable.

    Cette nouvelle discipline est dispensée pendant deux heures tous les 15 jours et par groupe de demi-classe, pour faciliter le travail collaboratif entre élèves et entre professeur-élèves. Les 75 élèves de 4e ont un créneau horaire dédié à la culture numérique dans leur emploi du temps ; la mise en place de ce cours est réellement un choix de l’établissement, « qui a pour objectif de mettre du sens avec le projet de dotation en ordinateurs portables du Conseil général », souligne Françoise Laurençon.

    Une culture adoptée aussi par les enseignants

    Côté enseignants, la principale du collège tient à instaurer une sorte « d’incentive » en informatique en proposant des stages d’équipe. En 2011, deux stages ont eu lieu, avec comme thèmes « comment écrire sur un site de l’établissement » et « comment créer et utiliser un blog sur le plan pédagogique ».

    Les résultats de ces formations se sont tout de suite fait sentir. Motivés, les enseignants de langue ont créé un blog, en partenariat avec les écoles primaires, ce qui permet d’échanger entre classes, de mutualiser des supports de cours, etc.

    Françoise Laurençon se réjouit de constater que cette initiative va dans le sens de ce qu’elle entend par  « culture numérique » ; il ne s’agit plus seulement de numérique dans un contexte cloisonné de classe mais bel et bien d’ouverture sur le monde. « Cela fait éclater la frontière de la classe », ajoute t-elle.

    Deux prochains stages sont prévus en 2013 sur « l’utilisation des réseaux sur le plan pédagogique » et « comment construire un cours avec l’outil numérique ».

    Donner du sens au numérique à l’école

    Côté élèves, l’enthousiasme pour le cours de « culture numérique » de Stéphane Landeau est à son comble. Alors même que la cloche vient de sonner, les élèves ne décrochent pas de leur ordinateur où ils sont entrain de fabriquer leur propre blog.
    Au programme de la leçon du jour : les « widgets » et le travail sur la « sidebar », la barre latérale d’un blog WordPress.

    « Les élèves sont passionnés, ils viennent me voir après les cours pour me poser des questions sur le sujet (…) ou me donner le nombre de visites de leur blog : ils en sont extrêmement fiers (… ) », confie Stéphane Landeau, enseignant en physique-chimie, qui occupe également la place de référent numérique du collège.

    Même si dans cet exercice, les élèves ont toute liberté sur le choix du thème de leur blog, ils produisent quelque chose et ils acquièrent des compétences, sans même s’en rendre compte.
    L’enseignant a tenu à ce que chaque élève de son cours crée une boîte Gmail ; cette adresse leur sert à échanger avec leur professeur, même pendant le week-end !
    « Ils sont accrocs ! », ajoute t-il.

    Certains élèves ont déjà créé des blogs de leur côté avant même le cours de Stéphane Landeau, mais le fait de pouvoir avoir cette activité en classe leur montre qu’avec l’ordinateur qui leur a été fourni dans le cadre scolaire, on peut aussi travailler autrement tout en prenant du plaisir.

    « La finalité  de cet enseignement, il faut bien l’avouer,  est également de valider les items du B2i pour que tous les élèves à la fin de leur 4e est le B2i en poche, ce qui leur évite de le passer en 3e », rappelle Stéphane Landeau.

    Impliquer tout le monde dans l’ère du numérique à l’école

    De son côté, Françoise Laurençon tient à impliquer l’ensemble de la communauté éducative dans sa démarche d’intégration de la culture numérique. Pour ce faire, elle a tenté, en partenariat avec le Conseil général, d’impliquer les parents d’élèves dans l’opération « un collégien, un ordinateur portable », afin de leur expliquer la démarche, qui va bien au-delà du nouveau matériel que leur enfant va ramener à la maison.

    Hélas, peu de parents ont répondu à l’invitation qui avait pourtant lieu en fin de journée.

    Un constat encore très fréquent : non pas que les parents soient la 5ème roue du carrosse mais force est de constater que, malgré des fédérations de parents d’élèves motivées pour s’impliquer dans les projets de numérique à l’école, nous n’avons pas encore atteint l’heure du changement dans les habitudes des foyers.

    Sans doute ne mesurent-ils pas encore les bouleversements que ces nouvelles pratiques à l’école vont engendrer, y compris à la maison. Pourtant ils font partie de ceux qui doivent accompagner la « révolution » numérique.

    A suivre dans le prochain épisode : les plus beaux équipements du monde favorisent-ils les meilleurs usages ?

  • Par passion des TIC, je forme mes collègues aux TICE

    Pouvez-vous vous présenter et faire un état des TIC dans votre institution ?

    Je me nomme AKE Fabien, formateur de Mathématiques au CAFOP de Korogho. En termes d’équipement en matériels informatique, le CAFOP dispose actuellement de trois ordinateurs dont deux sont à l’administration et l’autre dans la salle d’audiovisuel. Le CAFOP a pour projet, la création d’une salle informatique qu’une ONG a bien voulu équiper. Sur le plan des enseignements, il faut noter qu’il n’existe pour le moment pas de cours portant sur les TICE au CAFOP de Korhogo. En ce qui concerne l’équipement personnel, il faut noter que sept de mes collègues disposent d’un ordinateur.

    Pouvez-vous présenter votre initiative ?

    Je suis un passionné des TIC et je voulais partager cette passion avec des collègues et même des élèves maîtres.  C’est ainsi que, depuis la rentrée scolaire 2012-2013, j’ai lancé cette initiative personnelle pour la formation en TICE. Pour le moment, je ne forme à mes temps libres que mes collègues qui ont un ordinateur et qui me sollicitent. Quant aux élèves-maîtres, ils disent ne pas pouvoir y participer car submergés par les cours du CAFOP. Mais je pense que cette situation va se régler puisque la discipline TICE introduite dans les curricula au primaire sera bientôt inscrite dans leur emploi du temps.

    Il faut noter que ces formations ont lieu généralement les mercredis et samedis après-midi dans la salle de professeurs du CAFOP. C’est vraiment une aide que j’apporte à des collègues qui me sollicitent. Et donc la direction de mon institution n’est pas informée de l’organisation de ces séances de formation.

    En quoi consiste cette formation ?

    La population cible est composée de collègues qui ne connaissent pas du tout le B-A BA de l’informatique. Donc, je leur montre d’abord comment faire usage d’un ordinateur pour faire une simple saisie avec Word puis Excel. Ensuite, comment utiliser les fonctions sur Excel pour le calcul des moyennes et autres dans leurs classes. Enfin, je leur montre comment faire des recherches sur internet pour enrichir leurs cours et avoir des connaissances de toutes sortes. Pour l’accès à Internet pendant la formation, nous utilisons des clefs internet personnelles à défaut d’une connexion Wifi dans le CAFOP.

    Avez-vous été formé vous-même  ?

    Non pas en tant que tel. Je me suis formé sur le tas et je vais sur internet pour en savoir plus parce que c’est une passion pour moi.

    Combien de vos collègues participent à ces séances de formation ?

    Pour le moment seuls quatre collègues y participent. Pour ceux qui ne le font pas, c’est soit par manque de temps, soit parce qu’ils n’ont pas d’ordinateur qu’ils ne peuvent pas encore se payer.

    Interview réalisée par Bi Séhi Antoine MIAN Enseignant-Chercheur à l’ENS d’Abidjan et Spécialiste des TIC en Education

    Plus d’infos sur Bi Séhi Antoinre MIAN:
    Eportfolio:http://eduportfolio.org/639
    blog:http://ticeduforum.akendewa.net
    Facebook: www.facebook.com/antoine.mian
    Twitter: www.twitter.com/mianseh

  • Et vous, vous utilisez l’ENT ? Témoignage d’enseignants convaincus

    Et vous, vous utilisez l’ENT ? Témoignage d’enseignants convaincus

    1101201350fe590747540Comment se concrétise votre usage au quotidien de l’ENT PLACE ?

    Bruno utilise l’ENT pour la saisie des absences en ligne au début de son cours, puis pour le cahier de textes ; « je le remplis soit à la fin de l’heure soit dans la journée ». Sandrine ajoute à ce sujet, « c’est quelque chose que je n’ai pas le temps de faire à la fin de la séance car j’enchaîne sur un cours suivant ; il est vrai que je remplis souvent le cahier de textes de retour à la maison ».

    Tous deux utilisent l’ENT de manière pédagogique pour organiser des groupes de travail entre élèves, des discussions via des forums, déposer des documents pour préparer un cours ou encore récupérer des devoirs écrits de leurs élèves. La messagerie est également un atout indéniable de l’ENT ; certes, elle fait un peu « doublon » avec la messagerie académique pour les enseignants, mais celle de l’ENT est plus « universelle » puisqu’elle est ouverte surtout aux élèves, et également aux parents.

    L’ENT exige t-il un temps de préparation au préalable pour l’enseignant ?

    Il est certain que l’ENT demande un travail en amont, notamment pour la mise en place de groupes de travail, comme le décrit Sandrine. « Dans un groupe de travail, je vais mettre à disposition des documents pour les élèves et ce n’est pas quelque chose que je vais faire en classe ». Cette organisation avant le cours est nécessaire pour que Sandrine se sente opérationnelle devant les élèves et lance immédiatement l’activité, mais même sans numérique, un cours demande à être préparé !

    Usages en classe ou usages à la maison ?

    Bruno utilise beaucoup l’ENT chez lui pour la préparation de ses cours, déposer des documents ou encore répondre à des messages.
    Du côté de ses élèves, l’usage se fait principalement à la maison ; en effet, il précise que sa salle de classe n’est pas équipée en ordinateurs. Par contre, les élèves peuvent tout à fait se connecter dans l’établissement, au CDI ou dans des cours où ils ont l’ordinateur à disposition, si ils ont besoin d’envoyer des messages ou de récupérer des documents pour travailler, par exemple.

    Quel est le plus gros avantage pour l’enseignant à utiliser l’ENT ?

    Sandrine voit dans le carnet de bord de l’enseignant quelque chose de très pratique qui lui permet de garder une trace de son cours sur toute l’année, même si elle précise qu’il y a toujours des modifications à apporter, «l’enseignant peut enregistrer sa progression et la réutiliser d’une année à l’autre ».

    Pour Bruno, le fait de pouvoir consulter l’ENT n’importe où dès qu’il y a une connexion internet, est vraiment un « plus ». Il argumente en expliquant qu’avant l’ENT, il travaillait déjà sur un réseau pédagogique sur lequel il pouvait déposer des documents, consultables seulement à l’intérieur de l’établissement.
    « Maintenant, je peux faire ce dépôt de documents sur l’ENT et les élèves peuvent y avoir accès partout, donc c’est quand même beaucoup plus souple. Avant, c’était très restrictif et peu d’élèves utilisaient les services du réseau ».

    Et pour l’élève ?

    Cette utilisation de l’ENT est bien une des clés de la réussite ; d’après nos deux enseignants, cela encourage les élèves à davantage communiquer.

    Ils envoient plus facilement un mail à leurs professeurs pour avouer qu’ils n’ont pas compris une notion ou pour demander un délai supplémentaire pour rendre leurs devoirs !
    Une communication est établie aussi par l’usage de l’ENT au travers des forums ; en éducation civique, Bruno met en place ce type d’outils : « les élèves ont 15 jours pour discuter d’un sujet en vue de préparer un débat (…). Cela marche très bien, les élèves discutent entre eux et je n’interviens quasiment pas ».

    Sandrine ajoute que les élèves en oublient même qu’ils sont entrain de travailler lorsqu’ils conversent ensemble sur un forum. L’aspect ludique prend le dessus sur le pédagogique « mais finalement, ils préparent le cours sans s’en rendre compte ».

    Les parents se sentent-ils concernés par l’ENT ?

    D’après Sandrine et Bruno, les retours des parents qui utilisent l’ENT sont positifs ; ils sont rassurés, par exemple, de savoir qu’ils pourront récupérer les cours de leur enfant absent ou de pouvoir connaître précisément les devoirs à faire.

    Par contre, l’ENT ne remplace pas encore la traditionnelle réunion parents-professeurs ou le cahier de liaison. Il est clair que des échanges peuvent s’établir plus facilement entre un parent et un enseignant via l’ENT, « mais je ne peux pas communiquer une information importante à tous les parents d’une classe via l’ENT, car je sais très bien qu’il y en aura certains qui ne vont pas se connecter », ajoute Bruno.
    De ce côté-là, un pas reste donc à franchir.

    Vous considérez-vous comme des enseignants « à la pointe » du numérique ?

    Dans les collèges respectifs de Bruno et Sandrine, il existe un passage obligé par l’ENT pour les fonctions de gestion des notes et des absences, et pour les cahiers de textes des classes.
    « Certains professeurs vont donc utiliser l’ENT à minima ; d’autres, comme moi, allons l’utiliser de manière plus pédagogique avec la mise en place de forums, les échanges via messagerie etc », confie Bruno.

    Pour Sandrine, il est clair que sa fonction de professeure de technologie déjà « branchée » informatique a beaucoup facilité l’intégration de l’ENT dans sa pédagogie.

    « Geek » ou pas « geek » pour adhérer à l’ENT ?

    Comme l’a si bien résumé Pascal Faure dans une intervention qu’il a faite lors de la soirée rétrospective de l’Université d’été de Ludovia 2012 en novembre dernier, l’ENT est un parcours, mais pas du combattant. « Il y a l’ENT « imposé », avec l’enseignant qui dit « j’y vais pas » ; puis, il est obligé d’y aller ; on arrive à l’ENT « découvert ». Notre enseignant commence à voir que dans l’ENT il y a des fonctionnalités intéressantes ; il parvient à l’ENT « utilisé », où l’enseignant non seulement utilise mais en veut plus ! Enfin, il adopte totalement l’ENT dans ses pratiques ; l’ENT devient même transparent, c’est l’ENT « intégré » ».

    Pour Pascal Faure, ce schéma n’est pas une utopie et même les enseignants les plus réticents au numérique franchiront toutes les étapes avec plus ou moins de facilité et de temps pour découvrir que l’ENT n’est qu’un outil qui va faciliter leur quotidien et leur donner du « plaisir » dans leur enseignement.

    Si vous étiez mutés pour atterrir dans un établissement où il n’y a pas l’ENT, quelle serait votre réaction ?

    Première réaction : « on pleure » !

    « Si je n’avais plus d’ENT, j’aurais vraiment l’impression de régresser dans mon enseignement, je ne pourrais pas le concevoir », déclare Sandrine.
    Quant à Bruno, il affirme qu’il aurait vraiment l’impression d’avoir perdu quelque chose.

    Interview réalisée par Ludovia Magazine sur le stand d’ITOP éducation lors du salon professionnel Educatice fin novembre à Paris.

  • L’ordinateur du collégien landais, découverte de la vie d’une star !

    Entre la prise de décision d’équiper chaque collégien de 4e et de 3e d’un ordinateur portable à la remise effective du «paquet» aux élèves à la rentrée de septembre, il n’y pas qu’un seul pas. Les étapes sont nombreuses et cette opération d’envergure a nécessité et nécessite toujours beaucoup d’organisation et de main d’œuvre et de dynamisme. Dans cet épisode, nous découvrons le «background» et les missions de chacun pour que les colis arrivent à bon port avec brio.

    Préparation en coulisses

    Six personnes travaillent en permanence sur l’opération et gèrent les machines de bout en bout, c’est à dire de la rédaction des marchés publics pour l’achat des matériels et des ressources au test de chaque ordinateur qui arrive déjà «masterisé», c’est à dire agrémenté de la suite logicielle conçue spécialement par l’équipe pour tous les ordinateurs landais de l’opération.

    En clair, les machines contiennent déjà les 120 logiciels et ressources du Conseil général des Landes lorsqu’elles sortent d’usine ; l’équipe de Xavier d’Aleo, responsable de l’équipe mobile portables, exécute ensuite un travail de vérification et d’identification.

    « Une fois livré, l’ordinateur est inventorié et étiqueté d’un identifiant qui sera sa carte d’identité durant tout son parcours », explique t-il.

    Passage en scène

    Vient ensuite la phase de distribution : 8000 élèves et 1200 enseignants répartis sur les 37 collèges landais doivent recevoir un ordinateur portable à la rentrée de septembre ; durant 3 semaines, les techniciens de l’opération arpentent les collèges pour distribuer le précieux sésame.

    Une équipe technique constamment présente en scène

    Une gestion de 9200 ordinateurs portables au quotidien est un travail de longue haleine. Durant l’année scolaire, l’équipe de Xavier d’Aleo assiste les personnels ressources missionnés par l’Education nationale dans chaque collège (un par établissement).

    « Les ordinateurs sont gérés pendant l’année par une personne ressources par collège qui assure la maintenance matérielle et logicielle ; mon équipe est chargée d’aider les 37 Assistants d’éducation TICE de l’assistance technique à la gestion des serveurs pédagogiques en passant par les petits soucis du quotidien : bugs, pannes, accidents, vols… ».

    Retour en coulisses pour un « lifting« 

    En fin d’année, les «grands travaux» se poursuivent ! Le Conseil général des Landes ayant fait le choix de récupérer chaque ordinateur en fin d’année scolaire, la collecte, les mises à jour, la re-masterisation et le rangement des ordinateurs occupent les journées d’été de la petite équipe qui se voit d’ailleurs renforcer de quelques vacataires.

    « Au moins de juin, nous récupérons avant le Brevet des collèges, la totalité des ordinateurs portable des élèves ; ces derniers vont subir un diagnostic, pour certains quelques réparations… ».

    Disque dur nettoyé et ressources mises à jour, chaque ordinateur portable se refait une beauté pendant l’été.  Il faut souligner que même si l’ordinateur a pour vocation première de faciliter le travail scolaire en classe et à la maison, les élèves ont aussi tout le loisir de l’utiliser sur la «partition maison» pour y déposer leur musique, leurs photos, leurs vidéos personnelles ou encore leurs jeux qu’ils devront par contre récupérer en fin d’année scolaire.

    Seuls les 1200 enseignants et les 37 chefs d’établissement conservent leur outil pendant la période des grandes vacances.

    Une grosse logistique à assurer pour maintenir la « star » au top niveau

    Au travers de l’expérience landaise et de ce témoignage, force est de constater, pour ceux qui en douteraient encore, que le numérique ne frappe pas à la porte des établissements «par hasard». Un travail de longue haleine, une réflexion et des remises en question permanentes et enfin une implication des élus et des investissements financiers et humains lourds sont indispensables pour la bonne marche d’une telle opération dans la durée.
    « un collégien, un ordinateur portable », ça se gagne, pourrait-on dire.

    A suivre dans le prochain épisode : Apprendre le numérique, développer une «culture» pour élèves et enseignants

  • «un collégien, un ordinateur portable» : 12 ans après, vu par Henri Emmanuelli

    Visions croisées de personnels de la collectivité, de l’éducation nationale et de ses représentants et points de vues des élèves sur cette opération d’envergure. Durant quatre épisodes, Ludovia Magazine vous fait entrer dans le monde du collège landais et de ses connexions diverses et variées…

    Quoi de mieux pour débuter cette série que d’interroger l’homme qui est à l’origine de ce vaste chantier : Henri Emmanuelli, Président du Conseil Général des Landes et Député des Landes.

    Les chiffres parlent…

    Le Président du Conseil Général rappelle que le département a investi 52 millions d’euros dans l’opération. Depuis septembre 51 000 collégiens landais ont pu bénéficier d’un ordinateur portable en prêt pendant une ou deux années de leur scolarité. Cela représente par an, l’équipement d’environ 9 500 portables remis aux collégiens de classe de 4ème et de 3ème et leurs enseignants. Mais aussi 3000 équipements fixes qui ne sont pas à négliger.
    « L’investissement en vidéoprojecteurs, TNI, le câblage dans les collèges, est aussi très important », ajoute t-il.

    Des résultats dépendant de l’implication des équipes éducatives

    Une enquête SOFRES avait été commandée fin 2008 (rendue publique à l’Université d’été de Ludovia édition 2009), par le Conseil Général afin de mesurer les usages induits par l’opération. 12 ans après ses débuts, Henri Emmanuelli avoue avoir toujours quelques difficultés à annoncer des résultats dans leur globalité.
    « Nous pouvions dire, en regardant l’enquête SOFRES, que le verre était à moitié plein, à moitié vide (…) Cela dépend beaucoup de l’implication de l’éducation nationale, des inspecteurs d’académie, des principaux de collèges, (…). Dans certains collèges, il y a un noyau très actif, dans d’autres un peu moins (…) ».

    Henri Emmanuelli regrette qu’il n’y ait pas eu de véritable politique nationale instituée par l’éducation nationale en matière d’introduction du numérique dans les écoles. Il avoue même s’être heurté, au départ, à l’éducation nationale dont certains refusaient l’arrivée et l’utilisation de ces outils en classe.

    En 2001, répondant à une double volonté, réduire la fracture numérique d’une part et introduire cet outil dans la classe d’autre part, Henri Emmanuelli souligne que l’opération aurait nécessité une politique globale d’accompagnement des enseignants, en plus des formations initiales prodiguées par l’EN en 2002. Cela ne s’est pas produit et le Président en fait mention, notamment au travers du manque de ressources numériques pédagogiques.

    De l’investissement «hors champ», dans les ressources numériques pédagogiques

    Pour combler ce manque, les Landes sont largement sorties de leur champ de compétences en investissant sur la décennie environ 4 millions d’euros en «logiciels» ; mais là encore, le département a été confronté à certaines difficultés, comme celle de trouver des ressources pour l’enseignement, peu nombreuses à l’époque, et qui commencent tout juste à se déployer aujourd’hui.

    Il donne l’exemple d’un enseignant de mathématiques de 4ème qui souhaite faire son cours avec l’ordinateur et qui dit « moi je dois faire mon cours, j’ai l’outil mais je n’ai pas le logiciel qui reprend le cours de 4ème » (…) « Il n’y a pas l’équivalent logiciel de ce qu’on a connu dans le livre », ajoute Henri Emmanuelli.

    Toujours «hors champ», la maintenance en question

    Sortant encore du champ de ses compétences, le département des Landes a également largement contribué à maintenir ses matériels «à flot» et à procéder à leur renouvellement lorsqu’ils sortaient de garantie. Trop souvent oubliée dans les discours, la maintenance des équipements numériques relève d’une véritable mission.

    Pour chance, les Landes permettent à chaque collège d’avoir son assistant d’éducation, chargé de ces différentes tâches. Personnel de l’éducation nationale, il est pourtant rémunéré indirectement par le Conseil Général des Landes, dans environ les ¾ des collèges.

    Cet état de faits est important à souligner car la présence de cette personne ressource au sein de l’établissement rassure les enseignants, comme le souligne Françoise Laurençon, Principal du collège départemental de Biscarosse.
    « La présence d’Anthony, l’assistant d’éducation, rassure beaucoup les enseignants. De plus, il s’implique vraiment dans tous les projets, y compris pédagogiques car pour aider et dépanner, il faut aussi comprendre la philosophie de l’objet que l’on construit (…) ».

    Poursuite de l’opération landaise

    Henri Emmanuelli est conscient que le secteur du numérique est en perpétuelle évolution et que cela demande toujours à se renouveler et à investir. Lorsqu’on l’interroge sur les tablettes, il reconnaît que l’outil est intéressant et a l’avantage d’être moins cher qu’un ordinateur portable.
    Cependant, il rappelle la contrainte «ressources», à laquelle il s’est déjà heurté ; faire basculer tous ces logiciels sur tablette sans changer les pratiques des enseignants est pour l’instant mission impossible !

    Non pas que le Conseil Général des Landes n’assume pas la modernité, si tant est que la tablette devait être son emblème, mais ayant déjà prouvé par cette opération avant-gardiste qu’il pouvait se montrer innovant, il souhaite poursuivre sa mission d’équipement dans l’intérêt des collégiens.

    A suivre dans le prochain épisode : l’ordinateur du collégien landais, découverte de la vie d’une «star».

  • Intégrer le TBI dans l’enseignement des langues

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    Cette volonté d’encourager les pratiques interactives autour du TBI en classe de langue se traduit par la création d’un site internet où retrouver des conseils et ressources pour la formation des enseignants en langue, des vidéos montrant d’usages en classe, des informations sur la bonne utilisation du TBI dans l’enseignement des langues, et un réseau d’échange et d’entraides pour les enseignants et les établissements.

    Shona Whyte, enseignante chercheuse d’Anglais à l’Université de Nice, est chargée pour le projet iTILT de collecter des exemples d’uti

    lisation du TBI dans l’enseignement des langues étrangères.

    Elle a pu disposer et voir utilisé un tableau interactif mobile eInstruction, un Mobi, et en découvrir les avantages : « Une de nos enseignantes (collège de Roquebillière) s’en sert avec ses étudiants, et (…) elle manipule des éléments au TBI depuis la tablette (Mobi). Elle a un tableau eInstruction et un problème de mobilité qui fait qu’elle préfère rester assise au fond de la classe et faire participer les élèves au tableau, les aidant par la tablette. »

    En effet, le Mobi est un tableau interactif mobile et permet de profiter de toutes les fonctionnalités du logiciel Workspace, au même titre que le tableau interactif fixe.

    Toutefois, le Mobi est compatible avec toutes les marques de tableau et permet alors de piloter la classe à distance.

    Et Shona explique ensuite en quoi cet outil l’aide dans son travail quotidien : « La tablette je dois dire m’a été d’une très grande utilité. Je m’en sers en cours quand je n’ai pas de TBI pour écrire, taper, faire participer les étudiants et pour pouvoir m’éloigner de la position magistrale – c’est très sympa, et les étudiants en général prennent le coup très vite. »

    De plus, « lors de problèmes de pilotes et autres « hics » ordi-tableau, la tablette permet de se servir des fichiers TBI quand même. Et puis lors d’une communication à un colloque en Italie, je l’ai utilisé pour montrer nos fichiers TBI sans TBI. »

    Le TBI présente des avantages indéniables dans l’enseignement des langues étrangères. Il offre une multitude d’outils qui permettent à l’

    enseignant d’adapter ses pratiques pédagogiques et développer l’interactivité dans sa classe. Chaque outil doit être au service de l’enseignant et de l’élève. La mémorisation du travail effectué sous forme de PDF ou de vidéo permet une diffusion rapide du travail. De plus, la nouvelle version de Workspace intègre le Common File Format, format de fichier TBI interopérable, c’est-à-dire compatible avec les différents systèmes et produits.

    Plus d’infos :
    Pour en savoir plus :  le site du projet, qui ouvre le 14 janvier.
    De plus, des stages de formation pour le TBI en classe de langue sont proposés cet été.
    www.einstruction.fr et le blog einstructionblog.fr
    Téléchargez gratuitement le logiciel Workspace LE.

     

  • La réalité virtuelle entre dans les lycées techniques

    Clarte_120213_41Le projet VirtualiTeach conduit par CLARTE, propose aux lycées d’enseignement technique des méthodes et outils pédagogiques inédits basés sur la réalité virtuelle et la réalité augmentée. VirtualiTeach est un programme de recherche financé par les investissements d’avenir et soutenu par l’Etat.

    Nos générations de lycéens sont nées avec le Web, et utilisent naturellement smartphones, jeux vidéos et 3D ; ils ne peuvent que ressentir le besoin d’environnement pédagogique et de processus d’apprentissage novateurs intégrant les TICE. Le salon Educatec vient encore de montrer il y a quelques semaines, l’incursion du numérique dans le secteur de l’éducation.

    VirtualiTeach se concentre sur les lycées techniques, en introduisant dans les « Labos », ces classes de travaux pratiques où l’on travaille en petit groupes, des équipements de réalité virtuelle et réalité augmentée. Dans ce contexte, ces technologies permettent une immersion sensorielle et cognitive qui met l’élève en situation d’acteur et favorise l’appropriation des concepts et des connaissances.

    Le Laboratoire du futur issu de VirtualiTeach devra permettre d’aborder sur une même plateforme matérielle tout un panel de domaines d’enseignement : architecture, mécanique, thermique, environnement … Il devra aussi permettre d’expérimenter des systèmes dangereux ou trop coûteux en grandeur réelle, comme par exemple le travail sur échafaudage ou encore l’utilisation de machines outils.

    « Ces cursus sont au coeur d’un véritable enjeu de formation. Les métiers et les entreprises auxquels ces jeunes se destinent, embauchent. Les nouveaux équipements et l’ingénierie pédagogique que nous allons contribuer à mettre au point, vont rendre ces formations plus attractives. », explique Jean-Louis Dautin, directeur de CLARTE, chef de file de VirtualiTeach.

    11 lycées associés dans 3 académies

    Ce sont les nouveaux aspirants au baccalauréat STI2D (sciences et technologies de l’industrie et du développement durable), qui constitueront les élèves pilotes de ce projet. Intéressés par l’industrie, l’innovation technologique et la préservation de l’environnement, ils expérimenteront les propositions de VirtualiTeach dans 11 lycées en France.

    Ce projet sélectionné par le Ministère de l’Education Nationale, réunit des représentants du monde de la recherche et de l’industrie – Cadware, le Centre de recherches en psychologie, cognition et communication (CRPCC) de l’Université Rennes 2, le CEA et CLARTE -, et des partenaires du monde de l’éducation, les Académies de Nantes, de Créteil et de Rennes.

    D’un montant total de 3 M d’euros, mobilisant une vingtaine de personnes sur 3 ans dans les différentes équipes associées au projet, il est co-financé par les Régions de Bretagne et de Pays de la Loire et reçoit un soutien de 1,35 M d’euros de la part de la Caisse des Dépôts et Consignations.

    Fort de son expérience, CLARTE prend en charge le pilotage de ce groupe de travail qui devra mettre au point les logiciels, les équipements et les méthodologies nécessaires à un fonctionnement opéré directement par les professeurs et les élèves dans chaque classe.

    Les travaux débuteront en janvier 2013 à Laval par la tenue d’un kick off avec tous les partenaires.

    Plus d’infos : www.clarte.asso.fr