Catégorie : RETOURS D’USAGES

  • Utiliser les Qr codes et la réalité augmentée en classe : un exemple d’activité

    Utiliser les Qr codes et la réalité augmentée en classe : un exemple d’activité

    [callout]Deux précisions avant de commencer :
    ⁃    Un Qr code est une sorte de code barre qui, lorsqu’on le flashe (c’est à dire qu’on le scanne avec une application sur un téléphone portable ou une tablette), agit comme un lien et redirige vers ce que vous avez décidé sur internet (une image, un site, une vidéo etc).
    ⁃    La réalité augmentée permet grâce à une application (en classe j’utilise Aurasma mais il en existe d’autres) d’incruster une couche d’information virtuelle (appelée « aura » dans aurasma) lorsqu’on scanne un repère précis avec la tablette ou le smartphone. Ici aussi cette couche d’information peut être variée : liens vers un site internet, vidéos, extrait audio etc. La personne qui a créé cette couche virtuelle créé aussi le déclencheur (par exemple lorsqu’on scanne une partie de son manuel comme l’a montré F. Jourde).[/callout]

    Le programme d’histoire de 3ème insiste sur la notion de massacre de masse lors de la 1ère guerre mondiale et l’un des exemples de référence est le génocide arménien de 1915. Un des objectifs est de faire comprendre aux élèves que le conflit ne se résume pas à un affrontement franco-allemand.
    Pour cette séance, j’ai disposé la classe en îlots et les élèves, répartis en plusieurs groupes, pouvaient se déplacer de l’un à l’autre munis de leurs tablettes (et de leurs cahiers pour écrire les réponses).

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    Sur le groupement de table « Un massacre de masse: le génocide arménien » était étendue une carte (habituellement murale) des zones de conflit de la première guerre mondiale. Étaient aussi disponibles : une série de questions et plusieurs Qr codes (identiques et découpés par mes soins). Les élèves devaient répondre aux questions avec l’aide du document fourni par le Qr code (un document interactif créé avec l’application Thinglink.

    Nicolasbertos_Qrcode3_250215Une fois ce travail terminé, ils devaient placer le Qr code sur la carte (mon but étant qu’ils réalisent que les combats n’ont pas eu lieu qu’à Verdun).
    C’est alors qu’ils devaient se servir de la réalité augmentée : si leur code était correctement positionné sur la carte apparaissait en tant qu’aura, un document supplémentaire (une vidéo).

    La réalité augmentée servait alors de validation de leur réponse : tant que le code n’était pas au bon endroit (et donc tant que leur réponse était fausse) ils n’avaient pas accès au dernier document.

    Bilan de l’activité :

     

    Cette activité a dérouté la plupart des élèves, peu habitués à la réalité augmentée (quelques-uns ne savaient pas non plus utiliser des Qr codes). Il m’a fallu être très présent pour les guider mais il me semble toutefois qu’une fois ces routines installées, elles ne devraient plus poser de soucis.

    Ces deux outils ont un très grand potentiel pédagogique et la plus value en classe m’a semblé intéressante.

    Prochaine étape : faire construire les auras par les élèves.

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  • L’e-lab,  une expérimentation de pédagogie collaborative et créative associée au numérique

    L’e-lab, une expérimentation de pédagogie collaborative et créative associée au numérique

    L’objectif est de faire des élèves des chercheurs au sein d’une équipe, des « constructeurs de savoirs » et de médiateurs didactiques. Ils expérimentent, découvrent et font découvrir aux autres élèves des connaissances, à travers le prisme de leur sensibilité.

    L’e-lab, c’est une salle de classe (e-lab1) avec des ordinateurs sous Windows ou Mac OS, des iPods, des caméras, deux grands écrans, un vidéoprojecteur numérique ainsi qu’un studio d’enregistrement (e-lab2) en construction.

    Une ambition commune…

    Dans le cadre du programme d’histoire-géographie (et de français) de seconde baccalauréat professionnel, trois classes travaillent parallèlement. Une première séquence a d’abord permis de définir les méthodes de recherche scientifiques autour de quelques axes forts : les sources, les médias, la production d’informations et d’hypothèses. Ce travail interdisciplinaire a permis de poser les jalons du travail de recherche à venir.

    Dans un second temps, les enseignants ont présenté le thème annuel ainsi que les quatre sujets d’étude d’histoire du programme avec, au cœur de chacune de ces présentations, le souci de mettre en place une problématique scientifique ou non, adaptée aux élèves.

    Par exemple, pour introduire Voyages et découvertes (XVIe – XVIIIe siècle), Karine Della Bianca a pris comme point d’entrée la découverte controversée de la Santa Maria. Les 4 sujets d’étude présentés, chaque classe s’est positionnée sur l’un de ces sujets avec pour mission de proposer une ou des hypothèses de réponse à la problématique présentée en début d’année.

    … et des modalités diverses

    Dans la classe, l’enseignant répartit le travail de recherche entre les élèves selon des modalités qui lui sont propres. Ainsi, Emmanuel Dubus a d’abord fait construire une leçon aux élèves de manière collaborative sur « Humanisme et Renaissance » à l’aide d’Etherpad et de Padlet, deux applications qu’il a intégrées dans l’ENT du lycée.

    Cette leçon construite, les élèves, par groupes de 2 ou 3, ont ensuite produit des documents multimédias sous forme de sketches audios qu’ils ont publiés sur la page Dailymotion du lycée.

    Dubus2_090215Ces sketches permettent de balayer le sujet d’étude sous un autre angle que celui de la leçon pure. Par exemple, les élèves ont mis en scène un micro-trottoir sur Léonard de Vinci. Ces sketches, ainsi que la leçon sont ensuite partagés avec les deux autres classes qui se l’approprient. À la charge de l’enseignant de construire sa séquence autour de ces médiateurs didactiques.

    Karine Della Bianca, quant à elle, a traité le sujet d’étude Voyages et découvertes avec le souci de raccrocher le thème à l’actualité, prenant pour exemple la récente découverte de la Santa Maria et les recherches en cours pour percer le mystère La Pérouse.

    Les élèves ont été placés  dans une démarche d’investigation. Des pistes de recherches ont été définies par le groupe classe et ont permis d’élaborer une carte mentale indiquant différents champs de connaissances à défricher. Cette approche a permis une mise en perspective historique, le questionnement sur l’actualité du sujet ayant engendré des interrogations sur le contexte historique dans lequel se sont déroulés les faits étudiés.

    Dubus3_090215Par petits groupes de deux, les élèves ont  choisi une piste de recherche et ont utilisé les ressources disponibles sur internet en adoptant la démarche la plus scientifique possible, mettant en questionnement le choix des sources et la qualité des documents choisis.

    Le travail effectué par chaque groupe a permis de réaliser un document numérique de synthèse destinée à la classe mais aussi aux autres classes de seconde par la publication sur le site ENT.

    Ici, l’utilisation de l’application Prezi s’est avéré pertinente car elle a permis de mettre en commun le résultat des recherches en reprenant la forme de la carte heuristique élaborée au préalable par les élèves.

    Les élèves de la classe de Salem Tlemsani ont consacré leur temps au chapitre portant sur le premier empire colonial français. L’enseignant a commencé par annoncer l’objectif final de la séquence : produire une vidéo à destination des autres classes (diaporama converti en vidéo, accompagné d’une voix off).

    Dans un premier temps, le cours rédigé par le professeur a été lu collectivement. Les élèves et l’enseignant ont pris soin de commenter son contenu. À chaque fois que cela a été nécessaire, un document médiateur fut vidéoprojeté pour faciliter la compréhension (carte, document d’archives…).

    Dans un deuxième temps, un storyboard du diaporama a été construit collectivement. Des binômes d’élèves ont été constitués. Chacun a eu à sa charge le montage d’une diapositive (sélection du document iconographique, du texte à intégrer dans la diapositive, écriture du texte pour la voix off sur Etherpad). Chaque binôme a exposé ses choix à la classe. Les propositions de chacun ont fait l’objet d’un débat. Un élève s’est porté volontaire pour prêter sa voix à l’enregistrement de la voix off.

    L’utilisation du numérique a donc facilité la démarche collaborative impliquant la participation de tous les élèves dans la construction du savoir et a également amené les élèves à s’inscrire dans une démarche de partage de ce savoir.

    La pédagogie collaborative modifie la place de l’élève dans la classe… 

    Comme le rappelle les trois enseignants : « La collaboration entre élèves ou adultes n’est pas une idée neuve, elle émerge au début du XXe siècle avec l’influence croissante des syndicats. Dans l’éducation, Célestin Freinet, pour ne citer que le plus célèbre, a creusé l’idée durant l’entre-deux-guerres (cf. Antoine Prost, Philippe Meirieu). La production de ressources n’est pas, elle non plus, une idée nouvelle, l’enseignement professionnel en produit très régulièrement dans le cadre des PFMP. »

    L’innovation se trouve donc ailleurs, dans la place que l’enseignant laisse à l’élève.

    Elle se situe également dans l’instrument qui induit de nouvelles pratiques : le numérique permet des productions plus nombreuses et plus diverses, il donne accès à un flot d’informations considérable et met en relation les populations qui y ont accès de manière instantanée.

    Il permet finalement de rendre possible une collaboration plus large et plus rapide. Dans ce cadre-là, l’élève ne se trouve que rarement, dans l’espace classe, dans une position frontale avec l’enseignant.

    [callout]L’E-lab est ainsi conçu en quatre espaces : un espace de travail personnel en périphérie de la salle, un espace de travail en petits groupes (4 élèves maximum), un espace de travail en commun autour du vidéoprojecteur interactif et un espace de production (studio e-lab2).[/callout]

    … et celle de l’enseignant

    Cette pratique pédagogique donne aux activités de l’élève une place centrale. La place de l’enseignant n’en est donc pas radicalement bouleversée, cependant, le temps passé face au groupe classe en est très nettement réduit.

    L’enseignant présente les sujets, évalue en qualité d’expert les démarches et les connaissances acquises, aide à l’organisation du travail, échange avec les élèves sur les processus de construction de savoirs et planifie les conditions du travail en autonomie des élèves.

    Il donne l’impulsion et s’adapte au rythme des élèves en réduisant ou en accroissant le niveau d’exigence demandé à chacun de ceux-ci.

    Il peut, lorsqu’il sent que cela est nécessaire, faire une pause, reprendre la main, faire une mise au point et rappeler voire reformuler les objectifs. Son souci est d’utiliser au mieux l’intelligence collective au service des apprentissages individuels.

     

    Les premiers résultats de cette expérimentation sont encourageants même si, comme le reconnaissent les trois professeurs, il a fallu ajuster les objectifs et la méthode en fonction des classes qu’ils ont en responsabilité. Indéniablement cependant, la grande majorité des élèves adhère à cette nouvelle façon de travailler et ni les professeurs, ni les élèves ne conçoivent de revenir en arrière.

     

    Suivez l’expérimentation sur les fils twitter : @dubus3 et @SalemTlemsani

     

     

     

     

     

     

     

  • Personnaliser les apprentissages grâce au BYOD

    Personnaliser les apprentissages grâce au BYOD

    L’objectif visé est celui de la personnalisation des apprentissages en utilisant l’outil le plus personnel qui soit pour les élèves aujourd’hui. Que ce soit à distance ou en présence, en classe inversée comme en classe ordinaire, la question essentielle de la personnalisation des apprentissages est celle de l’interaction et de la réflexivité :

    – Interactions avec les ressources éducatives, interactions entre élèves, interactions avec le-la professeur-e ;
    – Réflexivité sur ce qui est réalisé et la manière dont cela est réalisé, pour apprendre à apprendre et apprendre à réaliser et être.
    « Il s’agit donc pour nous de chercher comment l’usage du matériel connecté personnel des élèves peut aider à augmenter ces interactions et ces rétroactions pour faciliter les apprentissages, permettre une plus grande différenciation pédagogique afin que les élèves gagnent en autonomie, en sentiment de maîtrise et ainsi en confiance en soi ».

    Utiliser l’outil le plus personnel qui soit, le téléphone portable, pour arriver à personnaliser les apprentissages.

    Personnaliser un apprentissage signifie que l’élève arrive à s’approprier le contenu et s’engage dans l’activité. En SVT, par exemple, cela peut se traduire par l’articulation entre l’étude sur le terrain et l’observation en classe.

    Concrètement, l’élève va pouvoir utiliser toutes les fonctionnalités, audio, vidéo et photo à partir de son téléphone ou encore l’utilisation de capteurs comme « l’accéléromètre pour étudier, modéliser la propagation des ondes ou encore déterminer la fréquence cardiaque avec son téléphone », détaille Vincent Audebert.

    « Il y a une réflexion à mener sur le choix de ressources, comme pour tout type de ressources ; mais l’idée est aussi de réfléchir à une utilisation éthique du téléphone portable ».

    Il explique qu’en 2012, au début de l’expérimentation, la question se posait entre les élèves ayant des téléphones portables et ceux qui n’en avaient pas. Aujourd’hui, la différence ne se fait plus là mais elle est présente dans la qualité des matériels.

    Il faut donc bien choisir les applications pour que tout le monde puisse utiliser et réaliser l’activité proposée, précise t-il.

    Côté usages, il ressort une vraie appropriation par l’élève de ce qu’il a capté ou réalisé ; la notion de partage n’est pas évidente et c’est à l’enseignant d’accompagner les élèves pour leur faire passer le « cap » de l’appropriation.

    « Le comportement de départ est encore très individualiste », rapporte Vincent Audebert.
    Le téléphone est l’assistant personnel de l’élève, son compagnon et il ne se prête pas.

  • En classe radio avec les élèves de 5ème du collège Argote d’Orthez

    En classe radio avec les élèves de 5ème du collège Argote d’Orthez

    Dès le matin, des élèves de 5e encadrés par deux de leurs enseignants, Agnès Carillo et Joël Beney, ont assisté à la plénière, réaliser des interviews et reportages qu’ils ont diffuser en public lors de l’émission spéciale à 16h00.

    Ce fut aussi l’occasion de découvrir en détail ce dispositif pédagogique très porteur.

    La webradio, un outil complet pour l’apprentissage

    Accompagnées par le CLEMI (Centre de Liaison pour l’Education aux Medias et à l’Information), les webradios scolaires se développent un peu partout. Celle d’Argote a été créée à la rentrée 2013.

    Les intérêts pédagogiques sont importants. Selon le CLEMI, « la radio conjugue le travail sur les différents modes d’expression que sont l’oralité et l’écriture avec celui des techniques de création, de production et de diffusion en ligne».

    Toutes les matières enseignées en classe peuvent être exploitées. « Tous les enseignants et tous les élèves travaillent ensemble pour réaliser une émission hebdomadaire à partir des apprentissages en classe et des envies des élèves », explique Agnès Carillo, enseignante en mathématiques et pilote du projet à Argote.

    Cette expérience leur donne de l’aisance à l’oral, de l’assurance et dégage une image valorisante auprès du reste du collège et de l’extérieur.

    A Argote, l’émission est diffusée chaque vendredi en début d’après-midi. Les élèves sont tour à tour animateur, chroniqueur, technicien, reporter. Chacun assume une part de responsabilité pour que tout soit prêt à temps. Les collégiens sont attentivement écoutés par leurs camarades réunis dans la salle polyvalente de l’établissement.

    L’émission est, évidemment, accessible par tous via le site internet du collège Argote

    Plus d’infos :
    Réécouter l’émission spéciale EIDOS 64
    Retrouvez sur le site du CLEMI la liste des établissements engagés et l’actualité des webradios.

     

  • Educatouch : une expérience créative et collaborative pour les élèves et les enseignants en collège

    Educatouch : une expérience créative et collaborative pour les élèves et les enseignants en collège

    [callout]L’expérimentation, présentée à Educatice 2014, se déroule au collège connecté Val d’Argent (Sainte Foy l’Argentière) et Georges Charpak (Brindas).[/callout]

    Célia Bonnet­-Ligeon, chef de projet transmédia au Canopé de Lyon, nous donne les caractéristiques de cette expérimentation.

    « La table multitouch est une grande surface plane interactive autour de laquelle on peut travailler à plusieurs. Un groupe de 6 élèves, par exemple, travaille dans des conditions optimales ».

    L’intérêt de ce format est l’aspect collaboratif qu’il génère naturellement, ainsi qu’un positionnement dans l’espace qui encourage les échanges.

    L’expérimentation a posé les bases d’un projet plus ambitieux, appelé Educatouch, qui consiste à proposer aux enseignants une offre de services comprenant le logiciel de création de scénario, un accompagnement technique et de conception, ainsi qu’une communauté d’usages autour des interfaces tactiles.

    Avec Educatouch, on engage véritablement la réflexion sur la posture de l’enseignant. Celui-­ci va avoir tendance à laisser naturellement plus d’autonomie à ses élèves, qui se retrouvent plus volontiers à travailler en groupe autour de la table.

    Le point de départ du projet est une volonté de développement autour du logiciel open­source « Museotouch » conçu à la base pour les musées.

    « Nous essayons de transposer le modèle à des fins pédagogiques et les enseignants sont libres d’intégrer les contenus qu’ils souhaitent ». Les contenus consistent en un ensemble de fiches numériques, triables avec des « widgets », autrement dit des critères de tri.

    L’enseignant conçoit le canevas de son scénario, il pose le cadre et les règles du jeu, puis invite les élèves à enrichir le corpus de fiches ou à répondre à des défis. Célia donne comme exemple un scénario en histoire des arts qui associe des notions mathématiques : « calculer les aires de la basilique Sainte Sophie ».

    Actuellement, six scénarios ont été créés par les enseignants des deux collèges dans les disciplines suivantes : en français, mathématiques, histoire / géographie ou encore SVT. L’outil se prête à des créations pluri­disciplinaires : les enseignants peuvent travailler à plusieurs sur un scénario commun.

    Conclusions de l’expérimentation : plus de travail collaboratif, plus de production et des échanges multidisciplinaires favorisés.

    [callout]Témoignage de Joël Moulin, enseignant en mathématiques au collège connecté du Val d’Argent à Ste Foy l’Argentière

    L’utilisation de la table tactile multitouch a nécessité un certain nombre de changements dans le fonctionnement de la classe, du fait que nous ne disposons que d’une seule table et de son emplacement au CDI. Les élèves sont donc amenés à travailler durant le cours, dans des ateliers différents, en autonomie et hors de la salle de classe. La table permet d’utiliser des fiches et de les trier suivant critères. Il a donc fallu que je crée mes propres scénarios en définissant les fiches, les critères de tri…

    Dans le premier, j’ai voulu transposer un travail de groupe, que je fais en 5ème habituellement sur papier, directement sur la table tactile. Dans une première séance, les élèves, par groupes de 4, doivent se mettre d’accord sur la nature de différents triangles dont les dessins à main levée sont proposés (isocèle, rectangle, équilatéral…) sur les fiches. C’est un débat entre eux où la validation n’est pas celle de l’enseignant, mais celle du groupe. Le principal intérêt de la table est qu’ils sont tous actifs pour s’approprier la figure proposée et débattre. L’ajout de fiches de propriétés permet de poursuivre l’exercice en leur demandant quelles sont les propriétés utilisées pour convaincre. Il est ensuite possible de varier les figures données, d’augmenter le niveau de difficulté… pour d’autres exercices en cours ou à d’autres moments puisque la table est disponible en permanence au CDI. Une dernière séance a permis d’élaborer une fiche de méthodologie pour rechercher de façon efficace la nature d’un triangle.

    Le travail sera repris plus tard sur les quadrilatères ou en 3ème sur les polygones réguliers.

    Dans un deuxième scénario, ce sont les élèves qui vont construire les fiches et proposer à leurs camarades de les utiliser. J’ai choisi de traiter ainsi l’histoire des arts en mathématiques, nouvellement introduite en 5ème. Dans un premier temps, j’ai présenté différentes œuvres d’art parmi lesquelles les élèves par groupes de 2, ont fait leurs choix. Dans le back-office du logiciel, ils ont construit 2 fiches. Sur la première, ils ont donné une représentation (image du tableau, extrait de texte littéraire…) de l’œuvre au recto, et, au verso, en ont fait une description dans le cadre de l’histoire des arts. Ils ont ensuite créé une deuxième fiche avec leurs propres dessins (réalisés en cours d’Arts Plastiques). J’ai ajouté au dos de cette fiche un problème mathématique en lien avec cet œuvre. Ils ont dû résoudre ce problème et en proposer une solution sur la fiche (texte pour certains problèmes, suite d’images ou vidéos pour les constructions géométriques…). Le but du jeu proposé à leurs camarades (puisque le résultat est disponible pour tous au CDI) est d’associer les fiches 2 par 2 et de les consulter…

    Même si, sur cette expérimentation, il est difficile d’évaluer l’influence des usages de la table multitouch sur les résultats des élèves, j’ai ressenti une grande motivation et une grande implication des élèves, bien visibles par exemple, le jour de l’animation présentée au salon Educatec-Educatice. Quelques mots d’élèves recueillis le jour du salon pour finir :
    « le collège connecté, ce n’est pas un collège comme les autres, on a plus de possibilités« ,
    « le numérique, ça nous intéresse plus et du coup, on regarde beaucoup plus et on écoute mieux », « on apprend mieux, on peut mieux voir les choses au tableau »,
    « la table, ça nous apporte de travailler un peu plus vite, c’est plus drôle »,
    « c’est mieux parce qu’on est en groupe et ça permet d’être aidé si on n’y arrive pas »,
    « c’est bien parce qu’on ne reste pas des heures et des heures à écrire, on touche le numérique« .[/callout]

     

    Plus d’infos :
    le bilan de l’expérimentation est disponible en ligne sur experimentationtabletactile.blogs.laclasse.com
    Pour suivre le projet, s’inscrire à la mailing list : educatouch@googlegroups.com

  • Des pistes de différenciation pédagogique en classe : parcours facile / parcours difficile

    Des pistes de différenciation pédagogique en classe : parcours facile / parcours difficile

    La grande souplesse d’utilisation des outils numériques permet de plus en plus de différencier le travail des élèves dans et hors la classe. Dans ma classe, je choisis souvent de mettre les élèves en situation de choisir le processus d’apprentissage ou les documents qu’ils étudient.

    En effet, il me semble que ce choix va avoir deux effets bénéfiques :
    ⁃    la création d’une certaine empathie envers le document étudié puisque choisi par l’élève selon l’intérêt qu’il y a trouvé.
    ⁃    l’implication plus grande dans la réalisation de la tâche demandée. Par le choix effectué, les élèves amorcent une démarche qui fait d’eux des acteurs de leurs apprentissages et quittent la position passive.

    Pour cela, je mets en place deux types d’activités.

    Une série de questions, des documents : le cours dont vous êtes le héros.

    Une activité qui me semble assez classique mais qui n’est pas réalisable sans outils numériques (ordinateurs ou tablettes), à moins de multiplier les photocopies. Je propose plusieurs documents aux élèves mais une seule série de questions.

    Nicolasbertos_artparcours140115Par exemple, pour étudier l’importance des ports en France au XVIIIe siècle, les élèves peuvent choisir d’étudier les peintures de Vernet parmi le port de Bordeaux, de Marseille, la Rochelle, Toulon etc.

    Ici, en plus de l’oeuvre étudiée par un élève, la mise en commun lors de la correction de l’exercice donne du sens. De plus, lors de la phase de trace écrite, ils retrouvent des éléments de leur choix : « Au XVIIIe siècle, certains ports en France deviennent très importants: ainsi à ………….. (Bordeaux, Marseille etc) c’est l’activité ………… (commerciale, militaire etc) qui est prépondérante« .

    Image : L’entrée du port de Marseille (1754) Claude Joseph Vernet source Wikipédia

    En multipliant cette activité on aboutit à un cours unique dans lequel chaque élève a choisi les documents étudiés, mais la leçon reste la même pour tout le monde en dehors des exemples. Il est intéressant leur faire prendre conscience que les caractéristiques qu’ils ont trouvé dans cet exemple se répètent et peuvent se généraliser (en géographie cela facilite le passage de l’étude de cas à la généralisation).

    Parcours facile / difficile :

    Je propose aussi aux élèves, pour un même document, de choisir la difficulté des questions auxquelles ils vont devoir répondre. Durant la réalisation de cette activité, le timing joue un rôle crucial.

    Nicolasbertos3_artparcours140115En effet, la première fois que je l’ai mise en place, 100% des élèves ont commencé par les questions faciles. J’ai alors volontairement restreint le temps imparti aux exercices afin de leur faire comprendre qu’il ne s’agissait pas de commencer par l’un puis de faire l’autre mais bien de choisir l’un des deux.

    Au final, si quelques élèves continuent à choisir le parcours facile pour se rassurer alors qu’ils seraient largement capables de répondre aux questions du parcours difficile, l’activité fonctionne très bien et ajoute une dimension auto évaluative intéressante.

    De plus, dans la classe, personne n’est laissé pour compte : si un élève n’arrive pas à répondre aux questions d’un parcours il peut en changer à volonté.
    Pour ce parcours, la correction se fait de manière individuelle avec le modèle que j’ai rédigé à l’avance.

     

    J’ai remarqué, à ce stade, une très forte implication de la part des élèves dans la rédaction du corrigé. Ici aussi, dans sa leçon, l’élève retrouve une trace de ses choix.

    Bilan des activités

    Le bilan de ces activités est très positif. Les élèves s’impliquent fortement dès lors qu’ils ont eu un choix à effectuer. Les outils numériques permettent de multiplier les ressources, de transmettre très rapidement des documents aux élèves etc.

    Ces méthodes demandent au professeur un effort non négligeable en termes de préparation du cours (scénarisation, timing, rédaction de deux séries de questions ainsi que de deux séries de réponses etc) mais elles sont très efficaces.

    Nicolasbertos2_artparcours140115
    Il est ensuite tout à fait possible d’intégrer ce type de dispositif dans un parcours automatisé (activité moddle dans l’ENT par exemple) pour encore plus d’efficacité (retours type « feedback » sur la production des élèves) ou de croiser les approches (faire réaliser les questions par les élèves eux-mêmes) pour qu’ils soient à l’origine de l’intégralité du cours : document étudié, questions posées, rédaction de la trace écrite.

  • La vidéo en EPS, statuts de l’image et mode d’entrée

    La vidéo en EPS, statuts de l’image et mode d’entrée

    Le droit à l’image…

    Pour nous aider à appréhender le cadre légal, je renvoie les acteurs éducatifs à ceci : article Eduscol.
    La première chose qui interroge est le dispositif de diffusion. Internet a développé une forme de méfiance systématique sur l’image. Je n’essaierai pas d’en expliquer les causes, mai pour moi il y a deux grandes raisons : la méconnaissance et l’argent. Bref !

    Il demeure toutefois nécessaire de se poser la question de l’intérêt de tout faire passer par internet aujourd’hui, sachant que si l’image est utilisée, c’est dans un but pédagogique et que la connaissance immédiate du résultat, sa finalisation et son interprétation demeurent des aspects plus conséquents de l’intérêt qu’il y a à introduire l’image dans sa pédagogie.

    C’est sur ce point que je souhaite vous informer. Un bilan actuel qui met en avant de nouvelles stratégies que les tablettes ont permis d’insérer de manière plus aisée dans les séquences d’apprentissages, et que les développeurs ont rendu plu intuitives, intéressantes et pérennes.

    Un développement bien avisé au regard de ce qu’est une tablette aujourd’hui : outil multi-fonctions permettant de se connecter à internet, mais équipé d’une caméra faisant fonction d’appareil photographique, de caméscope et de dictaphone.

    La projection de contenus

    . présentation de cours
    . affichage de résultats

    La projection d’actions

    Martial1_030115Il existe avec la vidéo, plusieurs types de contenus. Ceux qui s’exploitent dans l’immédiat ou avec un différé très court, et le contenu enregistré dont l’exploitation est tirée d’une analyse plus longue ou d’une représentation de modèle :

    . vidéo expérimentale de modèle (enregistrement)
    . vidéo de restitution à postériori (enregistrement)
    . vidéo de restitution immédiate (différé/immédiat)

     

     

    Après avoir vanté le mérite du picoprojecteur dans la restitution de contenus, petite expérimentation sur la restitution immédiate de l’action avec l’enregistrement et l’analyse d’une séquence filmée à l’instant.
    Pour support, l’activité badminton en classe de 3ème… Et pour thèmes :
    – le placement des appuis et l’orientation du corps
    – l’engagement du jeu et la connaissance de la règle au service
    – la stratégie dans le jeu en fonction du placement adverse

    Pourquoi toutes ces précisions ?

    De manière courante, on aborde ces thèmes pour faire évoluer le niveau de jeu des élèves en considérant qu’un schéma (lorsque c’est possible), une démonstration (à allure réduite, par placement ou en jeu réel) peut suffire à faire comprendre ce que l’on recherche. Dans le cas de cette séance, le jeu est lancé, les rotations organisées à partir de l’application ATP Network (PDAgogie.com ), module en réseau qui permet la saisie et le choix d’adversaire, ainsi que l’affichage du classement et de son évolution en des points multiples.

    Pour la vidéo, j’utilise une tablette 7″. Cette tablette permet la transmission d’images via le NumCast distribué par Easytis, et qui est auto-alimenté par le pico-projecteur. La prise de vue sur la tablette est d’excellente qualité, l’analyse rapide des vidéos et leur renommage est effectué avec l’application Coach’s Eye (version payante avec les options). D’autres applications existent, certaines gratuites. J’ai choisi celle-ci pour la fluidité et la rapidité des modules d’analyse autant que pour sa capacité à proposer des outils variés et intéressants. Cette rapidité d’analyse est un atout pédagogique, car le retraitement logiciel ne doit pas empiéter sur le temps de travail et certaines applications montrent leurs limites dans ce domaine.

    Une fois les vidéos sélectionnées, chacune étant très courtes, tout cela après un temps d’analyse des comportements et une prise de vue rapide, on s’accorde un temps pour visionner et comprendre.

    C’est un temps de retour immédiat, dont la valeur sur le terrain est de mettre en évidence des actions venant de se réaliser et pouvant servir de référence ou être améliorées. Pour certains élèves, cela s’avère être de la valorisation, pour d’autres un temps de prise de conscience. Les images sont introduites comme des éléments supports servant à envisager des solutions dans l’attitude et les choix.

    J’ai, jusqu’alors, très peu utilisé la vidéo en cours. Les dispositifs proposés s’avéraient encombrants, fastidieux et chronophages. Pour des séquences courtes, un intérêt probable, mais avec des mises en oeuvre trop conséquentes. Avec les nouvelles dispositions matérielles étudiées dans mes séances, j’en arrive à réviser ma position et constater de ce fait les effets positifs d’un numérique adapté.

    Un aspect fondamental à cette démonstration est celui de l’image et de l’élève dans sa représentation de l’utilisation de l’image. le fait de me voir filmer, et de me voir sélectionner les instants essentiels (ainsi que de constater la suppression de ceux sans réel intérêt), estompe considérablement l’appréhension développée autour des notions de droit à l’image, d’exploitation tardive de ces images et des moyens de leur restitution.

    Un second passage non négligeable dans la pratique : l’utilisation de vidéos en streaming…

    Martial2_030115Le principe est intéressant et se développera certainement. La tablette prend une vidéo qu’elle affiche en fonction d’un délai… L’action se passe, elle est filmée et restituée sans manipulation dans un délai choisi par l’utilisateur. Aucune vidéo n’est enregistrée. Certaines applications comme Bam Video Delay sur iOS permettent de reproduire la prise de vue jusqu’à 4 fois dans des délais paramétrables.

    Pour la profession EPS, cette démarche est évidente. Elle permet aux élèves, en ciblant des points précis d’observation, d’avoir une analyse immédiate de leur corps en mouvement sans avoir à manipuler de manière active un outil. Et pour appuyer sur notre philosophie initiale, rappeler que les vidéos n’étant pas enregistrées, elles ne suscitent pas d’interrogation sur leur conservation et leur utilisation future.

    Et en terme de progression des élèves ?

    De manière ponctuelle, cette stratégie s’avèrera payante. Les premiers résultats, immédiats, sont liés à l’effort de respect de la règle. Ces images jouent le rôle de révélateur de l’oeil de l’enseignant !

    Si mes élèves se posent la question de savoir ce que je regarde et ce que je vois, le fait d’avoir en quelques minutes, observé, filmé et projeté leurs attitudes et comportements produit un effet qui me surprend encore moi-même. J’ai mis un peu de temps à analyser et comprendre, et j’en conclus que ces images sont, pour eux, des révélateurs de nos compétences et de notre savoir ; et de ce fait se transmettent comme un contenu pris ailleurs, dans un autre contexte que nous savons exploiter. Les capacités des logiciels à annoter, séquencer et sérier sont un atout de taille dans cette représentation.

    Dans le cas du streaming, volume de pratique et visionnage vont souvent de pair. Je pratique et je me vois. Je regarde tout d’abord sans vraiment savoir, prêtant attention à mon image plus qu’à mon action. Mais la fonction étant bien ce qu’elle est, la répétition de ces aménagements permet d’orienter le regard vers la pratique critique et associée aux impératives consignes liées aux apprentissages.

    Nous en sommes arrivés à une troisième étape tout aussi importante aujourd’hui : la verbalisation.

    Ces applications permettent de reproduire des vidéos sur lesquelles sont ajoutées commentaires et manipulations. Tout naturellement, de nouvelles stratégies se mettent en place débouchant sur la concrétisation de pratiques interdisciplinaires. On parle beaucoup aujourd’hui de e-learning et d’auto-formation. On associe tout cela à l’utilisation du web pour transmettre les contenus.

    Martial3_030115Sur notre terrain à nous, éducatif et sportif, mais avant tout éducatif, connexion et échanges de données sont des aspects encore loin de l’utopie de la perfection. Au travers des équipements tablettes, les ressources que nous utilisons et développons, intègrent de manière cohérente les contraintes des environnements pédagogiques et font bien plus que promettre quelque chose de meilleur, elles le formalisent. C’est toute la cohérence qu’il y a à promouvoir la valeur de l’enseignant-développeur !

    De ce fait l’échange de contenu et l’analyse se font sur le terrain et se retrouve au sein du device concerné tout en étant exploitable à postériori sur ce même outil ou par transmission en ligne dans un espace dédié comme un ENT.

    Martial4_030115Ici, à nouveau, la sécurisation de l’espace réduit considérablement la crainte de la diffusion de son image et ramène le débat à la notion d’apprentissage, de construction et de progression. Un des objectifs assigné à cette usage est la maîtrise de l’expression et l’appropriation d’un vocabulaire en relation avec la pratique. Je vais travailler de manière très précise sur ce domaine, associé à David Perissinotto (Développeur comme moi chez PDAgogie.com) et Mikael Sofianos (membre du GEPEPS de Versailles, comme nous) ayant déjà largement dégrossi le concept et obtenu d’excellents résultats dans un environnement scolaire certes plus « simple », mais offrant une inspiration parfaite à celui qui est le mien, « moins simple ».

    Un dernier point sur l’image ; un aspect qui sera certainement développé au sein du réseau CANOPE, plus particulièrement à Evry, les applications renvoient les images « taguées » vers un espace sécurisé, accessible uniquement aux élèves concernés, permettant d’encadrer des sorties pédagogiques, des actions ponctuelles, l’association sportive et des séquences pédagogiques de tous ordres, dans toutes les disciplines.

    Il s’agit du projet PHOTO Live.

    Une expérimentation en acrosport nous a conduit à utiliser ce concept très intuitif et automatique (redimensionnement, réorientation automatique, attribution à l’élève et identification des rubriques et dates) pour transmettre les images des réalisations de figures acrobatiques réalisées en cours, à des fins de préparation et affinement des enchaînements pour les séances à venir.

    Martial5_030115Cette démarche a permis de mieux appréhender l’autoscopie et a rationalisé le travail toujours trop court en leçon. Pour le professeur, c’est la possibilité de laisser travailler les élèves à la réalisation des images et à leurs identifications tout en les récupérant très facilement (synchronisation rapide à partir du serveur, les images sont allégées automatiquement par l’application).

    Cette démarche rassure également, car les images ne sont accessibles à aucun moteur de recherche du fait de leur résidence dans un espace sécurisé, hébergé sur le territoire national et ayant comme unique vocation de participer à l’éducation et la formation des élèves.

    Ces images peuvent être rendues attractives par la possibilité de travailler dessus avec des outils d’annotation (Skitch) offrant une grande souplesse d’utilisation (vous aurez remarqué le floutage de certains visages, et la pose de repères visant à sensibiliser les élèves sur les points à améliorer pour arriver au meilleur résultat).

    Martial7_030115Il y a de nouvelles perspectives qui s’offrent à nous dans le domaine de l’image et la réalisation de ressources. Nous expérimentons l’image active et la réalité augmentée pour évaluer le potentiel de ces outils. Ce sont les plus-values qui nous intéressent et la possibilité de mettre en avant l’utilité des outils et ressources dans l’amélioration de la pratique tout en développant chez l’élève, une culture numérique visant à lui permettre de s’approprier les outils, les ressources et les espaces de diffusion et lui permettre de également de progresser dans sa pratique physique.

    En conclusion

    Mon idée initiale était de rassurer sur l’utilisation de l’image, et pour ne pas sombrer dans le discours théorique, j’ai souhaité vous faire part des avancées en éducation physique et sportive « et au-delà » afin de rendre pratique et visuel l’ensemble des dispositifs en oeuvre. Il faut bien avoir conscience que ces usages se développent sur l’ensemble du territoire, et depuis bien longtemps.

    Fabrice Bruchon, dans l’académie de Creteil a largement contribué à l’introduction de l’image, travaux repris à ce jour par ses remplaçants. L’académie d’Amiens a utilisé des dispositifs plus lourds mais tout aussi intéressants avec Bernard Dancoisne . Nous retrouvons des expérimentations dans l’Académie de Reims. Il apparait à ce jour que les nouveaux outils ont permis de se servir de ces entrées pour expérimenter des dispositifs. Sur ce point tout particulièrement, nous avons pu travailler à quelques-uns et vous faire un bilan de ce que nous ont inspiré ces expérimentations et comment nous les avons introduites au quotidien dans notre pédagogie, en réponse à des besoins, et en allégeant les dispositifs qui n’épargnent toutefois pas l’impérative nécessité d’investir dans le matériel … et la ressource.

    Nombreux sont les enseignants qui investissent le domaine du numérique en entrant par l’image. Je n’avais jusqu’à présent qu’effleuré le sujet j’espère vous avoir éclairé dessus à présent. Je vous invite à venir consulter de temps en temps cette page https://www.facebook.com/iMarsAttack, pour des scénarios « en temps réel » en rapport avec cet exposé. Des scénarios dont les dispositifs allégés pourront éclairer les conceptions et proposer des idées.

    En savoir plus :
    sur les dispositifs d’images : Réseau CANOPE, avec la mise en place d’un dispositif complet extérieur rassemblant image et ENT, en course de relais. et également l’article sur « Identifier les points forts d’une séance : ce que les élèves retiennent ! ».

      http://www.cddp91.ac-versailles.fr/spip.php?article1170

    Liens utiles :
    Coach’s eye : https://www.coachseye.com
    Ubersense : http://www.ubersense.com
    O’see : http://www.osee-app.com
    QuikCoach : http://quikcoach.com
    PHOTO Live : http://www.pro-eps.fr/site/applications/photo-live
    Kinovea : http://www.kinovea.org
    Skitch : disponible en liens séparés pour tous les systèmes
    Video en streaming :
    BaM Video Delay (iOS) : https://itunes.apple.com/fr/app/bam-delay-mirror/id517673842?mt=8
    Video Coach Evaluation (équivalent sur Androïd) : https://play.google.com/store/apps/details?id=com.appyhand.videocoach

    Martial6_030115

  • Tablettes et EPS : le couple gagnant

    Tablettes et EPS : le couple gagnant

     

    Concrètement la tablette en cours d’EPS sert beaucoup plus aux élèves qu’à l’enseignant,

    souligne François Baritiu, enseignant en EPS au lycée professionnel Corbon de Paris 15ème. Il rappelle en cela que les outils numériques doivent avant tout être au service des apprentissages des élèves.

    Dans la séquence présentée, l’outil numérique a deux fonctions essentielles.

    Avoir un aperçu en direct des exercices réalisés en cours d’EPS

    Sur une période de dix minutes, l’enseignant demande aux élèves de réaliser un certain nombre d’exercices sur les STEPs ; il les filme au cours de la séquence et leur propose un travail de rétroaction dit de « régulation » pour commenter leurs mouvements. Par exemple, il peut mettre l’accent sur le « pied d’attaque » de l’exercice pour vérifier la coordination entre les différents membres du groupe sélectionné.

    Auto-évaluer son travail pour acquérir de l’autonomie

    Le visionnage d’une séquence d’environ 30 secondes donne lieu à un travail d’évaluation par les élèves eux-mêmes ; travail qu’ils effectuent sur un questionnaire déjà intégré dans la tablette et qu’ils peuvent effectuer sur la zone de leur activité, sans avoir à se déplacer et donc sans perte de temps.

    En regardant la vidéo, on voit facilement nos erreurs, sans avoir besoin que le professeur soit à côté de nous”, explique Esther Ogu, élève en terminale Gestion-Administration au lycée Corbon.
    Apparemment, cette manière de travailler est très stimulante et rend l’EPS beaucoup plus ludique.

    Cela modifie vraiment la posture de l’enseignant : je ne suis plus celui qui dicte une leçon et qui structure mais plus un recours car les élèves maîtrisent le déroulement de leur tâche d’apprentissage”, souligne François.

    je deviens celui qui permet de passer un cap, un obstacle que les élèves ont eux-mêmes identifié, ajoute l’enseignant.

     

     

  • Faut-il scolariser les tablettes numériques ?

    Faut-il scolariser les tablettes numériques ?

    tabletteDans le cadre d’une utilisation en classe au primaire, la tablette, selon Gaëlle Charcossset, nécessite un outil de pilotage collectif. En effet, le logiciel de pilotage des tablettes à distance est nécessaire car ainsi, le professeur peut envoyer une trame de cours, peut verrouiller les tablettes et récupérer les exercices effectués en classe facilement. Cet outil est indispensable selon elle surtout en classe de premier degré.

    D’un point de vue pratique, les avantages et usages sont multiples : elle a été amenée à diffuser des ressources via les tablettes et le « Manager » et ensuite les usages ont permis de produire et élaborer d’autres modes de réflexion avec notamment des modes coopératifs avec du travail à réaliser en groupes par les élèves.

    L’apport le plus important de la présence d’un manager est la possibilité de gérer la différenciation. En effet, on peut proposer des documents différents et des exercices différents aux élèves ou à un seul élève de la classe. (Ce qui n’a pas été dit c’est aussi l’aspect « confidentiel ou anonyme » de la différenciation qui est important grâce aux possibilités apportées par ce type d’outils numériques : l’élève n’est pas mis à l’index et le fait qu’il effectue un exercice différent peut rester « anonyme » ce qui n’est pas possible autrement.)

    Pour ce qui est des problématiques liées au langage, là encore, la dyspraxie ou la dyslexie, on peut avoir grâce aux tablettes, une production autre que l’écrit avec par exemple une production sonore avec un fichier son.

    La pédagogie par l’erreur est également un des points forts de l’utilisation de tablettes avec un manager. La correction est possible tout au long du cours, une analyse du parcours et des erreurs peut aussi être mesurée. Ainsi avec les tablettes associées à leur « gestionnaire », on peut travailler par tâche complexe, en fonction des difficultés des élèves.

    Une question principale est soulevée par Bruno Devauchelle sur l’avantage des tablettes  : on se demande si ces outils sont adaptés à tous les niveaux et si la tablette est utilisable dans tous les contextes.

    En guise de réponse, Yves Cohen qui a travaillé en maternelle pendant plusieurs années et aussi dans le primaire précise que la tablette, en tant qu’objet numérique, peut transformer notre attitude pédagogique comme d’autres objets numériques moins récents (un PC, un tableau numérique).

    La tablette par rapport aux autres objets cités, est très mobile ! Par contre, il n’est pas sûr que le Manager soit indispensable si l’enseignant prépare son cours et qu’il est assez directif… Là encore la question de « l’évasion » des élèves ou de leur motivation à se concentrer sur les exercices ou phases de cours proposées par l’enseignant pourra être envisagée…

    Par contre, Yves Cohen rejoint Gaëlle Charcosset sur la gestion de l’erreur qui est fondamentale dans l’utilisation du numérique. L’interopérabilité des systèmes utilisés est importante sans que l’on soit coincé par un modèle économique. Yves Cohen fustige un peu les plateformes ou « stores » fermés que l’on a tendance à vouloir mettre en avant aujourd’hui : ne pas être prisonnier d’un store quel qu’il soit, lui paraît indispensable !…

    Quoiqu’il arrive, précise t-il, on doit développer une culture numérique chez les enseignants ! Accompagner les enseignants pour qu’ils puissent devenir des contributeurs !

    Pour le niveau Lycée, Pierric Bergeron propose une expérience sur un projet pédagogique qui a fait appel au numérique. Sur le projet depuis sa création les outils ont été intégrés y compris le numérique. Il y a deux ans les tablettes numériques ont été intégrées dans le projet. Il y avait un blocage chez les enseignants, car les tablettes ne pouvaient pas intégrer les outils de gestion couramment utilisés par les établissements. Passé ce point clé, les expérimentations sont, pour la plupart, concluantes et la généralisation est en cours.

    L’autonomie des élèves dans le cadre du projet cité, n’impose pas de logiciel de type « Manager » comme dans le premier degré. D’ailleurs, la moitié du « contenu mémoire » des tablettes est utilisé dans un cadre personnel par les élèves (autorisé). Aujourd’hui la tablette remplace même, en phase de généralisation, les manuels papier.

    Les changements dans l’établissement après l’apparition des tablettes, sont l’apparition d’un déplacement des centres de connaissance : une moindre importance du centre de documentation qui n’est plus « le centre » à cause ou grâce à la mobilité des outils de type tablettes.. Chacun grâce à la tablette peut « récupérer » les ressources dont il a besoin sans se déplacer ; le Centre de documentation change de positionnement et d’intérêt !

    François Villemonteix revient sur la scolarisation et l’utilisation des tablettes, sujet de cette conférence. En effet une tablette, outil personnel avant tout, souhaite être utilisée dans un cadre scolaire et on s’aperçoit qu’il y a des usages mixtes scolaires/personnels dans les établissements où s’opèrent des expérimentations. De plus les tablettes sont des outils individuels qui sont utilisées dans un cadre collectif. Ce qui provoque un changement d’attitude à tous les niveaux.

    Une question qui revient souvent également dans le champs des études est s’il y a un besoin de tablettes « du commerce » ou de tablettes « dédiées» dans un cadre scolaire.

    La proposition politique récente de l’utilisation ou la dotation d’une tablette par élève (voir notre article sur l’annonce présidentielle) qui fait partie des projets du gouvernement n’est pas anodine car la plupart des études montrent que ce n’est pas en donnant une tablette par élève que l’usage numérique en classe se développe et que l’impact sur les apprentissages dans ce contexte n’est pas encore démontré clairement.

    En conclusion

    Selon François Villemonteix, les résultats des études montrent que les tablettes sont compatibles avec les instructions du ministère et l’objectif des programmes d’enseignement à atteindre. La difficulté de l’enseignant est par contre de gérer l’écosystème dans lequel il enseigne et donc les aléas qui interviennent dans l’usage des outils, sa capacité à gérer et à acquérir une compétence technique dans l’usage au quotidien de la tablette.

    La discipline et les problèmes techniques sont deux choses bien différentes dans le quotidien de la classe. Ainsi, on insistera sur l’accompagnement des enseignants (formation technique et culture numérique)

    Pierric Bergeron revient sur la notion de contrôle, on a le sentiment que le constat qui est fait est que le niveau de contrôle des élèves doit être décroissant ou peut être décroissant avec l’âge et le niveau scolaire, l’apprentissage de l’autonomie restant un des objectifs de l’enseignement. Ainsi les systèmes de type « manager » ou gestion de classe seront de moins en moins utiles plus on atteindra des niveaux supérieurs dans la scolarité.

    Pour Yves Cohen, dans les écoles le débit reste un frein budgétaire, et il reste encore persuadé que des ressources sur clé USB ou sur serveurs NAS locaux, doivent être utilisés pour pallier à ce problème de débit et de réseau. On parle de tablette tactile, mais le clavier reste indispensable dans un contexte de classe ! Donc il faudra privilégier des tablettes qui proposent des claviers comme les modèles hybrides.

    Il n’y a pas de réponses uniques sur les tablettes  ; ce n’est pas l’outil qui fait la pédagogie ou le maitre mais c’est ce qu’on en fait de toute façon !

     

    Intervenants de la conférence :

    Gaelle Charcosset enseignante qui expérimente la tablette Sqool, elle est référente numérique au rectorat de Dijon

    Yves Cohen ex-futur enseignant tombé dans la marmite du numérique

    Bruno Devauchelle Président du CaféPédagogique

    Pierric-Yves Bergeron prof du Lycée Pilote International à coté du Futuroscope

    François Villemonteix enseignant chercheur à Cergy Pontoise, auteur d’une étude sur l’utilisation des tablettes en école primaire.