Catégorie : ACTION PUBLIQUE

  • Plus de numérique dans les cartables pour moins de dépenses publiques?

    Plus de numérique dans les cartables pour moins de dépenses publiques?

    « Les collectivités ont beaucoup investi à la fois sur les réseaux, les équipements et les matériels ; et dans l’esprit des élus, nous avons toujours considéré que c’était un investissement ».

    Les élus pensaient qu’une fois les investissements réalisés, comme cela a été le cas pour les routes ou pour le rail, l’opération serait terminée.

    Or, on se rend compte très vite que nous ne sommes pas sur de l’investissement mais sur des budgets de fonctionnement.

    En effet, le parc de machines nécessite un renouvellement à minima tous les cinq ans et que le budget de fonctionnement ne cesse de croître. Christophe Ramblière avait imaginé qu’au fil des années, les tarifs des matériels baisseraient mais en réalité, « le prix reste le même puisque le matériel augmente en compétences ».

    Nous sommes aujourd’hui sur des demandes de budget des lycées qui sont trois fois supérieur à nos possibilités de financement.

    Pourtant, le numérique interroge sur des sujets récurrents comme le poids du cartable qui pourrait être remplacé par une tablette ou encore que les élèves puissent utiliser leur appareil connecté personnel en classe…

    A ce stade, la collectivité et l’éducation nationale doivent travailler de concert.
    « Nous ne pouvons plus dissocier les deux ; que l’Education Nationale travaille d’un côté et que les collectivités investissent sans connaître les usages ».

    Christophe Ramblière voit dans les ressources numériques, un frein évident au développement des usages et

    les enseignants qui utilisent le numérique aujourd’hui sont ceux qui ont vraiment envie, donc il faut simplifier.

    En ce sens, il n’accuse personne mais pointe néanmoins le sujet délicat des éditeurs qu’il juge encore « frileux » à passer au numérique.

    Pas obligatoirement persuadé que le numérique va révolutionner l’enseignement, même si certaines études prouvent qu’il peut aider à réduire l’échec scolaire, Christophe Ramblière admet néanmoins que « si on parvenait déjà à avoir des ouvrages interactifs, des sacs moins lourds, une tablette par élève avec l’ensemble des données de cours… et si, en plus, on fait du collaboratif, on limite l’échec scolaire et on réduit les dépenses publiques, ce sera déjà tout gagné » !

    Le BYOD, ou « amenez votre propre appareil connecté en classe », est une des réflexions que la région Poitou-Charentes souhaite mener, « même si la mise en application n’est pas pour maintenant », précise t-il.

    « Ensuite, nous verrons pour les préconisations dans chaque établissement ». Demander d’avoir tel ou tel appareil connecté « comme on demande aux élèves d’avoir tel ou tel cahier », tout simplement.

    Sur la question de la capacité financière de chaque famille à pouvoir fournir un outil informatique, la collectivité pourra tout à fait aider celles qui en ont le plus besoin. D’après lui, ce n’est donc pas un argument de contestation qui puisse être recevable.

    Mettre en présence tous les acteurs de l’e-éducation : c’est l’enjeu que Christophe Ramblière insuffle pour pouvoir « booster » le numérique dans les établissements et envisager de nouveaux investissements, peut-être mieux réfléchis. Pour cela, le groupement d’intérêt scientifique a été créé ; il allie des chercheurs et plusieurs acteurs de la région comme le réseau Canopé, le CNAM, le CNED etc.

    Le groupement d’intérêt scientifique va faire travailler conjointement tous ces acteurs afin d’obtenir des ouvrages numériques éducatifs pour l’ensemble de notre région et peut-être demain pour la Grande Région, conclut Christophe Ramblière.

  • Communication de Najat VALLAUD-BELKACEM suite aux attentats du 13 novembre

    Communication de Najat VALLAUD-BELKACEM suite aux attentats du 13 novembre

    L’ensemble des services de l’Education nationale est mobilisé sur tout le territoire. La ministre a communiqué aux recteurs les consignes suivantes :

    – Les écoles, établissements scolaires et universitaires, fermés ce week-end dans les académies de Paris, Créteil et Versailles, seront rouverts ce lundi.

    – Des cellules psychologiques sont déployées dans les écoles, collèges, lycées et établissements d’enseignement supérieur, en Ile-de-France, où les élèves, leurs familles et les personnels de l’Éducation ont été particulièrement affectés, mais aussi ailleurs à la demande des directeurs d’école et chefs d’établissement.

    – Les voyages scolaires sont annulés sur tout le territoire métropolitain, du lundi 16 novembre 2015 au dimanche 22 novembre 2015. Pour les élèves en déplacement actuellement, un recensement a été réalisé. Ils reviendront dans les conditions prévues initialement.

    – Les sorties scolaires occasionnelles (cinéma, musée…) sont annulées sur la même période. Les sorties scolaires régulières (cantine, gymnase…) sont maintenues en dehors de celles qui nécessitent un déplacement en transport en commun public.

    – Les drapeaux seront mis en berne dans l’ensemble des écoles, établissements scolaires et universitaires ainsi que dans les rectorats.

    Une minute de silence sera respectée dans l’ensemble des écoles, établissements scolaires et universitaires. La ministre laisse le soin aux équipes pédagogiques d’adapter ce moment de recueillement à l’âge des élèves. Des ressources pédagogiques sur le site Éduscol, pourront être mobilisées pour accueillir les élèves, les accompagner et nourrir les discussions.

    Afin de donner priorité à l’accueil des élèves et de permettre la présence de tous les personnels dans les écoles et établissements, les réunions et les formations des personnels de l’Éducation nationale prévues cette semaine sont annulées.

    La ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, écrira à l’ensemble des personnels dans la soirée. La ministre a adresé par ailleurs un courrier aux parents d’élèves.

    Les rectorats diffuseront sur leur site internet les informations locales complémentaires.

    A voir aussi :
    Plusieurs ressources d’intérêt référencées sur ecolededemain par Stéphanie De Vanssay, notre chroniqueuse ludomag.

    Source article :  Ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche

  • Le lycée numérique, à l’orée de la mobiquité…Quel impact pour les régions ?

    Le lycée numérique, à l’orée de la mobiquité…Quel impact pour les régions ?

     

    Parmi ces intervenants, Gilles Balageas – directeur éducation région Midi-Pyrénées, Bernard Boluix – directeur éducation région Languedoc-Roussillon, Jean-François Cerisier – directeur du laboratoire TECHNE et vice-président de l’Université de Poitiers, Thierry Cagnon – directeur éducation région Aquitaine.

    Doit-on ainsi considéer le lycée numérique comme une « suite naturelle du collège » avec, comme le précise Thierry Canon, « son lot d’outils en téléservice pédagogique » ou un maillon vers l’université et le monde du travail ?

    Pour répondre à cette problématique, nous devons définir plus précisément les enjeux qui entourent le lycée.

    Les enjeux du lycée numérique

    Selon Gilles Balageas, le lycée numérique est donc inéluctablement à l’intersection, entre l’univers numérique désordonné du cadre familial et l’encadrement pédagogique du lycée, ainsi qu’un carrefour avant le supérieur, ou le monde du travail, dont les exigences techniques et les enjeux dépassent les fondamentaux acquis pendant ces années lycées.

    Il s’agit donc nécessairement de préparer les élèves à s’adapter à de nouvelles pratiques pédagogiques, ou des usages différents de leurs outils qu’ils rencontreront dans leur nouvel univers.

    Aujourd’hui, c’est l’usage du BYOD qui prédomine autant dans l’univers étudiant que dans le monde du travail : Pascale Luciani souligne la tendance vers une généralisation de la mobiquité, où l’on pourra se connecter de n’importe où, à partir de n’importe quel appareil.

    Outre les outils, le jeune fraîchement sorti du lycée, devra être plus autonome et surtout davantage livré à lui même, avec de nouvelles pratiques d’apprentissage. Selon Gilles Balageas, la pédagogie inversée, expérimentée dans certains lycées, constitue ainsi selon lui, une réponse concrète pour préparer nos jeunes à ces nouveaux contextes.

    Mais demain, outils, pratiques et usages sont encore voués à évoluer. .. Que faire donc pour l’Education Nationale et les régions ? Certes l’Education Nationale garde pour mission de préparer les jeunes aux usages innovants et former les enseignants.

    Les collectivités quant à elles, face à ces enjeux, doivent fournir les équipements que les jeunes rencontreront dans leurs futurs univers. Ce qui implique de déployer des infrastructures réfléchies et une continuité de service adaptée aux nouveaux usages, aux technologies innovantes, et aux expérimentations pédagogiques.

    Les régions doivent ainsi anticiper une adaptation de leurs cadres techniques aux évolutions à venir, tout en offrant un niveau de sécurité et de confiance optimal.

    Trouver des solutions pérennes

    Or, ce cadre technique constitue de lourds investissements, surtout depuis que la loi sur la refondation de l’école, a donné aux collectivités, la responsabilité et la prise en charge financière de la maintenance, comme des infrastructures et des équipements.

    Il s’agit donc de trouver des solutions les plus économiques qui anticipent les technologies et les usages à venir, au delà de la maintenance préventive et curative.

    Ce sont des investissements et des arbitrages à effectuer où les collectivités cherchent dans ce contexte à comprendre la pertinence des solutions choisies et à suivre les usages à travers des indicateurs. Car comme le souligne Pascale Luciani, au-delà du « est ce utilisé ? », les véritables questions sont à présent « est ce bien utilisé » et « cela sert-il la réussite scolaire et les objectifs poursuivis ».

    Car depuis plusieurs années, face à l’augmentation considérable des investissements, les collectivités ne veulent plus selon l’expression de Thierry Cagnon « rester les équipementiers de l’Education Nationale« .

    L’évolution connue à cet effet par la région du Languedoc Roussillon, en un est une parfaite illustration. Nous aurons l’occasion de revenir dans ces pages sur le témoignage de Bernard Boluix à cet effet.

    Vers un lycée numérique labellisé

    Se posent de ce fait les conditions, du nécessaire partenariat entre les régions et l’Education Nationale pour travailler autour d’une gouvernance structurée : une synergie d’action avec des objectifs et des responsabilités partagés, que Thierry Cagnon nomme « cercle vertueux » et que l’ensemble des intervenants reconnaissent fonctionner aujourd’hui dans leurs régions avec efficacité.

    Mais selon Jean François Cerisier, ces partenariats ne sauraient être des cercles vertueux, si autour des deux principaux protagonistes, n’étaient adjoints d’autres acteurs susceptibles de donner au lycée numérique les moyens de répondre à ses enjeux.

    A l’instar de ce qui a été mis en place en Poitou-Charentes, le lycée numérique éducatif aux portes de l’université et des entreprises, suppose une implication active de leviers au sein d’un territoire tel que des universités, d’autres opérateurs de l’Etat liés à l’éducation (le Cned, le Cnam, Canopé) mais aussi les entreprises du secteur éducatif.

    Ces dernières participent à une dynamique de recherche scientifique qui vise à définir un label autour du lycée numérique dont par exemple une recherche autour du développement des usages des manuels numériques, basé sur le volontariat des enseignants.

    La logique qu’inspire le lycée labellisé est de permettre à tous les acteurs, mais en particulier aux régions d’avoir une visibilité sur les choix d’arbitrage économiques, et aussi au sein des nouvelles dynamiques territoriales qui se dessinent, à l’aube du regroupement des régions.

    Par Marie -France Bodiguian Cabinet Amo-Tice

  • Le collège numérique est-il fin prêt ?

    Le collège numérique est-il fin prêt ?

    Collèges connectés, Collèges préfigurateurs, quelle leçon peut on en tirer pour demain ?

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    Max Aubernon chargé de mission « collèges connectés » à la DNE, , Jamel El Ayachi Principaldu collège du Mas d’Azil et collège préfigurateur, Monique Groc cheffe du Service Support et relations Utilisateurs et Informatique des établissements Scolaires Conseil Départemental Haute-Garonne et Frédéric Jourdan enseignant au collège Jean Jaurès d’Albi ont répondu aux questions de Jean-Pierre Quignaux(1).

    La mise en place du dispositif dédié aux collèges préfigurateurs s’est essentiellement inspirée de l’expérience des collèges connectés, encore appelés CoCons.
    Aujourd’hui, la DNE vise à se mettre au service du terrain en encourageant les actions transversales pour monter en compétence de projet en projet.

    Il s’agit de donner la parole aux utilisateurs finaux.

    Lors de cette session, l’ensemble des intervenants a passé au crible les bonnes pratiques et les problèmes rencontrés par les collèges connectés et préfigurateurs, tant au niveau des responsabilités qui incombent aux collectivités que des dispositifs mis en place.

    Un dispositif dont se réjouit Jamel El Ayachi, principal d’un collège préfigurateur et qui, depuis le début de cette opération, connaît des conditions on ne peut plus clémente grâce à l’accompagnement tant de l’état que des constructeurs.

    A contrario, Frédéric Jourdan, du Collège Connecté Jean Jaurès d’Albi, a connu les nombreux désagréments des premières expérimentations des collèges connectés ; des situations difficiles qui ont été relevées grâce aux échanges avec les autres collèges connectés.

    Parmi les retours d’expérience passées au cribles : la question liée au débit internet qui, au vu des pratiques observées dans les collèges connectées, conditionne les usages, mais comme le précise Max Aubernon, l’ingéniosité des enseignants à s’adapter aux faibles débits est sans limite pour inventer et développer les usages.

    Concernant la maintenance, selon son expression,  » c’est comme le ménage, la meilleure est celle qui ne se voit pas. » Elle doit être transparente pour donner confiance aux enseignants et leur donner l’envie de développer toujours plus les usages.

    La maintenance relève aujourd’hui, rappelons le, depuis la loi sur la refondation de l’Ecole, des budgets et de la responsabilités des collectivités territoriales, sans compensation financière. Concrètement, elle s’organise autour des équipes du département, avec le soutien et les transferts de compétences des équipes qui dépendent du rectorat.

    Pourtant vu et vécu de l’intérieur, Mme Groc souligne que si la maintenance doit apparaître transparente, elle n’en reste pas moins une organisation complexe a mettre en oeuvre, dont le budget pour la Haute-Garonne, avec les infrastructures inhérentes, a été multiplié par 3,5.

    Parmi les autres sujets débattus, le câblage électrique, la casse et vol, le rechargement des tablettes au domicile par les élèves, qui fait partie à présent comme le précise Frédéric Jourdan, d’une mesure de discipline.

    En question également, la durée de vie des tablettes et le renouvellement de matériel, dont on ne dispose d’aucun recul à ce jour ainsi que les ressources, la formation des enseignants et la gouvernance des projets.

    Concernant la formation, si auparavant un pôle d’appui répondait juste aux demandes des enseignants, une pratique commence à s’instaurer : un formateur est aujourd’hui présent une fois par semaine en jour décalé dans les établissements, afin de permettre à tous les enseignants d’en bénéficier selon leurs agendas.

    Quant à la gouvernance, une convention est systématiquement signée entre l’Education Nationale et le conseil départemental et, en local, un travail régulier est effectué dans chaque établissement, avec un gestionnaire réseau et un correspondant maintenance.

    Faire « tâche d’huile et susciter l’envie« 

    L’objectif de l’ensemble des projets lancé par la DNE est de créer avec ces dispositifs, selon les mots de Max Aubernon, « un fer de lance afin de susciter l’envie et créer un dynamisme auprès des autres collèges et collectivités »

    Les collèges connectés et préfigurateurs jouent donc le rôle d’incubateurs d’une nouvelle façon de faire.

    Pour faire « tâche d’huile » en échangeant les pratiques, plusieurs dispositifs d’évaluation ont été mis en  place :

    Une première a été organisée par la Caisse des Dépôts et Consignation sur les 23ers collèges connectés pour les matériels et se poursuivra sur ces établissements.

    Concernant l’observation des pratiques, une évaluation globale est mise en oeuvre grâce à des analyses et études universitaires, avec des enseignants qui mènent des missions de recherches-actions sur un long terme en fonction des conditions de chaque projet.

    Pour exemple, Frédéric Jourdan souligne les 2 expérimentations choisies par le département du Tarn et les services de l’Education Nationale : en effet, dans son collège, une classe a été équipée de tablettes, qui restent au collège et dans un autre collège, tous les élèves ont été équipés et remportent les tablettes chez eux.

    Ensuite au niveau local, chaque collectivité et chaque établissement doit définir ses critères d’évaluation et envisager ses champs d’évolution à venir.

    Certes comme le souligne, Jean Pierre Quignaux, un écart risque de se creuser entre les collèges pionniers (connectés, ou préfigurateurs) et les autres.

    Mais avec les années, la multiplication des projets combleront cette différence nous assure Max Aubernon pour tendre vers une généralisation des usages à travers la mise en place de procédures. Il s’agit de se rapprocher d’une notion de label, qualifier en fonction de compétences fédératrices, que véhiculent également le Club des Partenaires (ADF, AMF, DNE, AMRF, etc. )

    L’évolution sera également facilitée par un ajustement des référentiels ( CARMO) et des critères demandés dans les appels à projets successifs. Pour exemple, suite à un département qui a pu constater que son taux de casse de tablettes était passé de 20 à 2% grâce à l’équipement de certains types de coque, le dernier appel à projet a intégré cette donnée dans ses requêtes.

    A ceci Monique Groc confirme que les services de la Haute-Garonne sont bien décidés à proposer aux élus un nouveau plan en 2016 qui tiendra compte des enseignements des collèges préfigurateurs, en abandonnant la multiplication des unités centrales et en s’orientant vers des équipements individuels.

    Les retours d’experiences des collèges connectés et collèges préfigurateurs feront donc l’objet d’évolutions pour un deuxième vague d’appels à projets prévus en 2016.

    A suivre…..

    (1) Jean Pierre Quignaux est responsable de la Mission « Usages et Services numériques, Innovation et  Aménagement Numérique du Territoire » de l’Assemblée des Départements de France.

     

     

     

  • 5 chantiers d’envergure pour la DNE pour répondre au Plan Numérique du gouvernement

    5 chantiers d’envergure pour la DNE pour répondre au Plan Numérique du gouvernement

    « Le développement des usages du numérique ne peut se faire que si il existe un socle et des infrastructures dont la création ne se justifient que parce qu’il y a des usages ; les deux vont donc de pair ».

    Mathieu Jeandron pointe le fait que la transformation numérique ne s’arrête pas à l’action pédagogique et « c’est tout le sens de la Direction du Numérique pour l’Education ».
    C’est aussi la difficulté d’allier des systèmes d’information « à l’ancienne » et le numérique imaginé pour demain dans les classes.

    Le Plan Numérique, c’est tout sauf un plan.

    « En réalité, nous sommes dans une démarche de construction progressive qui n’a pas de terme ».

    Mathieu Jeandron expose les cinq principaux chantiers qui constituent le socle des actions de la DNE en réponse au Plan Numérique du gouvernement.

    L’accompagnement de la transformation passe par la formation et au-delà.

    « En effet, la formation ne suffit pas et nous avons aussi un enjeu d’appropriation à faire passer ».
    Au travers notamment de la mission confiée à Jean-Marc Monteil, le ministère travaille à mettre en place des incubateurs et des lieux d’analyse scientifique avec les projets e-FRAN, Espaces de Formation, de Recherche et d’Animation Numériques.

    Les ressources numériques sont le deuxième chantier d’importance pour le Plan Numérique.

    Elles peuvent être de toute sorte : achats de ressources, appui à la création par des enseignants, soutien aux réseaux sociaux qui encourage les échanges comme Viaéduc.

    Un autre chantier, et pas des moindres, est le lancement des appels à projets pour la rentrée 2016, « qui doit marier un projet pédagogique, un matériel mobile et des infrastructures avec les collectivités locales ». Car, comme le rappelle Mathieu Jeandron, « nous avons l’objectif de couvrir 40% des élèves de classe de 5ème pour la rentrée 2016 ».

    Un autre point abordé est bien entendu le travail sur les nouveaux enseignements et l’éducation aux médias.

    Le fait que l’information soit omniprésente partout ne remplace pas le savoir profond.

    Il est absolument nécessaire d’apprendre aux élèves à se débrouiller dans la recherche d’information « avec les évolutions qu’il faudra amener au B2i », précise t-il.

    Le dernier chantier est la « mise en place d’un environnement numérique favorable ».

    Faire évoluer les ENT mis en place depuis 2003 et qui se retrouvent en « concurrence » avec de grands éditeurs américains est une question d’actualité.

    « Comment marier les environnements protégés des ENT pour lesquels des investissements importants ont été engagés avec des usages qui se développent sur des plateformes américaines » ?

    La Direction du Numérique pour l’Education prend ce sujet très au sérieux et travaille à l’élaboration d’une charte « préalable à toute hypothèse de partenariat » et traitant de la protection des données, la localisation, de la restitution des données pour des besoins pédagogiques.

    Enfin, le Très Haut Débit n’est pas laissé pour compte et la DNE est en collaboration étroite avec le Ministère de l’économie numérique « pour achever le déploiement du Très Haut Débit qui est un élément essentiel ».

    Une transformation numérique qui implique l’ensemble de l’écosystème éducatif.

    Mathieu Jeandron met en avant le positionnement du chef d’établissement qui est très important dans un contexte de développement massif des usages, notamment avec la mise en œuvre du Plan Numérique.

    De même, il souligne l’importance de l’implication des informaticiens dans cette transformation, « car l’innovation se fait souvent en marge de l’informatique traditionnelle » Dans ce sens, Mathieu Jeandron ne souhaite pas que les 2300 informaticiens de l’Education Nationale soient mis à l’écart.

    Le chef d’établissement et les informaticiens ne sont que des exemples pour montrer que le développement des usages ne peut se faire sans l’implication à tous les étages de la communauté éducative.

    Nous ne pourrons pas faire cette transformation numérique de ce qui se passe dans la classe sans avoir l’appui de l’ensemble de l’écosystème éducatif.

  • Partenariats et concertations pour réussir l’entrée du numérique dans les écoles de Poitiers

    Partenariats et concertations pour réussir l’entrée du numérique dans les écoles de Poitiers

    La ville de Poitiers compte 45 écoles dont 24 écoles maternelles et 21 élémentaires soit 6200 élèves ; ces chiffres sont en constante progression.

    « Nous n’avions pas vraiment de plan numérique au départ et nous affichions un léger retard ».

    La ville de Poitiers a donc réagi face à ce retard ; depuis 2010, elle s’est lancée dans un projet éducatif global dans lequel le numérique est intégré.
    En premier lieu, elle a investi dans les Tableaux Numériques Interactifs avec un TNI par école, « aussi parce qu’à cette époque, nous n’avions pas beaucoup d’enseignants volontaires, car la formation n’était pas acquise pour eux à ce moment-là ».

    Passée cette première étape de « mise en route », la ville de Poitiers a établi un partenariat avec l’éducation nationale et a réorienté ses choix.

    Il n’était pas question d’investir l’argent public dans du matériel qui ne serait pas utilisé c’est pourquoi nous nous sommes rapprochés tout naturellement de l’éducation nationale.

    Aujourd’hui, tous les enseignants qui souhaitent utiliser le matériel, reçoivent une formation ; et le partenariat va plus loin puisque le réseau Canopé y est aujourd’hui associé pour les contenus, entre autres.

    Malgré la bonne volonté affichée de la ville de Poitiers de « faire entrer le numérique dans leurs écoles », il reste encore un frein au développement, comme l’explique Laurence Vallois-Rouet :

    « Nos écoles ne sont pas encore toutes câblées et nous avons établi un plan pluriannuel pour pallier à cette contrainte d’ordre technique, mais aussi d’ordre financier ». En effet, les installations techniques font partie des investissements les plus importants à réaliser.

    Aujourd’hui, 14 écoles sur 45 sont équipées et le personnel du service éducation assure la maintenance.

    Avec l’objectif de développement que la ville envisage, un nouvel enjeu sera d’embaucher d’autres personnels pour assurer cette maintenance.

    La ville de Poitiers ne s’engage pas de manière passive sur les projets numériques et ses élus ont conscience qu’il faut suivre les évolutions.

    « Aujourd’hui, nous avons fait le choix de mettre à disposition des chariots mobiles dans les écoles élémentaires ; si demain nous sommes sollicités pour mettre des tablettes, nous pourrons l’envisager ».

    Pour suivre ces évolutions, la commune a mis en place un comité de pilotage qui se réunit deux fois par an et qui est composé de la communauté éducative (IEN, parents d’élèves, techniciens informatique et éducation de la ville etc) ; d’autre part, un comité technique se charge d’évaluer dans le temps les dispositifs mis en place par la municipalité.

    Les parents d’élèves ne sont pas oubliés et la mairie reçoit leurs représentants trois fois par an pour évoquer les projets dont le numérique fait partie. Et, au-delà de ces rencontres, la ville de Poitiers a également fait le choix des ENT pour ses écoles « car le lien avec la famille nous paraissait important ».

    La continuité éducative en dehors du temps scolaire est de notre compétence ; et donc permettre à des familles de s’approprier la scolarité de leurs enfants nous semblait essentiel.

    Laurence Vallois-Rouet est bien de ceux qui croient que les jeunes ont des facilités avec le numérique mais pour elle, c’est dans les familles que la fracture numérique est présente.
    « Il faut aussi éduquer les parents à ce qu’est l’outil informatique et ce qu’est le numérique ».

    Dans sa stratégie de développement du numérique dans les écoles, la ville de Poitiers entend bien impliquer l’ensemble de la communauté éducative.

     

  • L’Élu face au numérique

    L’Élu face au numérique

    Par Marie-France Bodiguian, Directrice du Cabinet AMOTICE

     

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    Telles étaient les questions posées par l’Université d’été de Ludovia 2015 aux intervenants de la table ronde animée par Pascale Luciani Boyer, du Conseil National du Numérique, auteur de l’ouvrage, l’Élu face au numérique (1), et qui a donné son titre à cette première session de ce séminaire.

    A partir de la problématique présentée par Nicole Quillien, maire de Mirepoix, Jean Pierre Quignaux, responsable de la mission « Usages et services du Numériques, Innovation et Aménagement Numérique du Territoire » de l’Assemblée des Départements de France (ADF) et Chantal Blandel, secrétaire nationale de l’ Association Nationale des Directeurs d’Education des Villes (ANDEV) nous livrent, à travers leurs analyses, les conditions de réussite d’un projet d’Ecole Numérique et plus particulièrement les contours de l’écosystème territoriale dans lequel s’inscrivent le numérique et continuité éducative.

    Créer un écosystème autour de la continuité éducative

    Nicole Quillien maire de Mirepoix et conseillère départementale, pointe du doigt les difficultés tout à fait inattendues, rencontrées par l’équipe municipale. Il leur aura en effet fallu pas moins de deux ans pour faire bouger les lignes budgétaires, mettre en œuvre le projet et mobiliser les acteurs concernés,  malgré le soutien des services de l’Éducation Nationale.

    Selon Jean Pierre Quignaux et Chantal Blandel,  les difficultés rencontrées par la ville de Mirepoix ne sont pas isolées et sont l’illustration et la regrettable conséquence du manque d’appropriation de la culture numérique des élus pour faciliter une vision prospective de la société et donc des orientations éducatives.

    Le réflexe des élus est toujours de privilégier la mise en oeuvre des équipements et réseaux informatiques, ou internet – tel qu’il l’ont toujours fait avec les routes, l’électricité, etc – que de soutenir les usages des jeunes dans le cadre d’une politique numérique éducative, qui ne revient pas que à l’Education Nationale.

    Aujourd’hui la réponse traditionnelle de l’élu, délimitée sur la durée de son mandat et sur son territoire n’est plus valable. La transformation des modèles éducatifs, émergent à présent directement du terrain et du net, affirme Jean Pierre Quignaux. D’où la nécessité pour l’élu d’inscrire ses actions dans le temps, mais aussi au delà de son territoire, pour co-construire avec d’autres acteurs une vision commune autour de projets éducatifs et sociétaux.

    C’est d’ailleurs ce qui se dessine aujourd’hui dans les nouveaux rapports de partenariat entre le Ministère de l’Éducation Nationale, l’ADF, l’ARF, l’AMF, l’AMRF, etc. : « Autour du comité de partenaires éducatifs, on crée une logique de continuité éducative à l’heure du numérique : de l’école primaire au collège et du collège au lycée mais aussi une continuité éducative avec les familles« .

    L’objectif est de construire des partenariats, entre institutions mais aussi avec les familles, en fonction des besoins éducatifs pour assoir une cohérence des investissements et de la maintenance, de l’animation, de la communauté éducative, etc.

    Le mode projet au cœur de l’efficience

    A ce propos, Chantal Blandel nous démontre que l’écosystème territoriale ne saurait être efficace sans un projet éducatif territoriale (PEDT) où le numérique joue le rôle de continuité éducative entre les différents projets éducatifs sur le territoire, et que ceux-ci doivent répondre aux objectifs généraux de la politique territoriale.

    Il est donc de ce fait primordial pour Chantal Blandel, de donner un sens au projet numérique éducatif, sur un long terme avec une gestion en mode projet : « C’est uniquement par ce biais, en étant au coeur du projet et de son suivi à longueur d’année, que l’on évitera le gâchis d’argent public que l’on a trop souvent rencontré avec l’École Numérique. Seuls les projets numériques éducatifs qui auront un sens par rapport aux besoins des enfants et l’orientation de politique générale de la collectivité passeront aujourd’hui cap des arbitrages budgétaires« .

    Repenser le modèle économique, l’efficience

    Amotice_ludoviaseminaire2_201015Concrètement cela pourra se traduire par une mutualisation des infrastructures dans le cadre d’un syndicat mixte par exemple ou par des plateformes de services transversales, multi-secteurs, qui ne seraient donc plus consacrées uniquement à l’e-éducation mais mutualises au sein d’un territoire, avec la e-santé, la e-administration…

    D’autre part, l’interpénétration des rôles et des visions entre les différents partenaires territoriaux tel que le précisait Jean-Pierre Quignaux et le rapprochement avec les familles, permettrait de rapprocher le numérique éducatif de la collectivité et celui des familles, mais aussi de repenser les modèles économiques en créant des engagements tripartites – famille, collectivités, éducation nationale – en utilisant le BYOD (Bring your Own Device) par exemple, au cœur de nombreuses expérimentations.

    A ces questions budgétaires, Pascale Luciani Boyer fait intervenir Sophie Herat, directrice Marché Éducation chez Econocom, partenaire VIP du séminaire collectivités de l’université d’été de Ludovia 2015.

    Econom, intégrateur spécialisé dans le numérique éducatif, a développé des compétences particulières en ingénierie financière pour faciliter la mise en oeuvre des plans pluriannuels.

    Mais comme le souligne Sophie Herat, au delà des investissements en équipements et infrastructures, la viabilité et la pérennité d’un projet, comme nous l’ont démontré également Jean Pierre Quignaux et Chantal Blandel, passe avant tout par un accompagnement en service lié non seulement à la maintenance mais également à des compétences pointues de gestion financière : « Le temps de l’expérimentation et du « one shot » est révolu. On doit projeter les investissements sur la durée« .
    Cet accompagnement qu’il soit en régie ou externalisé représente généralement 20% des investissements.

    Cette table ronde a été suivi de deux témoignages, des communes de La Ciotat avec Janine Bouvat, directrice éducation, et la Communauté de Communes de la Vallée d’Ax, avec Alain Naudy , président de cette communauté de communes et maire du village d’Orlu.

    Ces deux témoignages, présentés par Marie France Bodiguian, directrice du Cabinet AMOTICE, spécialisé dans l’accompagnement des collectivités sur leurs stratégies numériques éducatives, destinés à décrocher des subventions, feront l’objet de Coup de chapeau sur les pages de LudoMag.

    (1) titre de l’ouvrage de Pascale Luciani Boyer, paru aux Éditions Berger.

  • Les Temps d’Activités Périscolaires Numériques (TAP) : une innovation au service des enfants !

    Les Temps d’Activités Périscolaires Numériques (TAP) : une innovation au service des enfants !

    Elancourt_TAP_271015

    Un large choix d’activités

    La Ville d’Elancourt développe dans le domaine pédagogique une réelle expertise numérique. Forte de cette expérience, elle propose des activités sur cette thématique aux élèves des écoles élémentaires.

    Le programme est particulièrement riche : jeux éducatifs sur TNI ou tablettes, initiation à la programmation informatique avec le robot Thymio, prévention des risques d’Internet, atelier web radio, initiation aux techniques journalistiques, au montage et au traitement de l’image sont au cœur du dispositif.

    Ces animations, encadrées par un personnel municipal formé par des professionnels du secteur s’inscrivent en cohérence avec les projets d’école.

    Des animateurs municipaux formés aux NTIC

    Elancourt_TAP2_271015La Ville d’Elancourt a mis en œuvre un plan de formation aux pratiques numériques pour les animateurs municipaux. Ainsi, grâce à une coopération avec la DANE (Délégation académique au numérique éducatif) et l’Atelier CANOPE des Yvelines (lieu de création et d’accompagnement pédagogiques par excellence pour les enseignants du département), 42 animateurs bénéficiaires d’une formation accompagnent les enfants dans leur découverte des mondes numériques.

    Chaque animateur formé est doté du matériel, des ressources nécessaires et des locaux. Les travaux des enfants seront diffusés sur le site web de la Ville.

    Les Chiffres clé de l’Ecole Numérique

    L’Ecole Numérique d’Elancourt c’est :

    21 robots, 42 animateurs formés, 2200 tablettes, 150 Tableaux Numériques Interactifs, 240 applications pédagogiques, 500 auditeurs de visio conférences en anglais, 100 % d’écoles bénéficiant de la Fibre dès Novembre et 1 Médiapôle, centre de formation.

  • Développer et valoriser les usages du numérique grâce au réseau des « experts » de la DNE

    Développer et valoriser les usages du numérique grâce au réseau des « experts » de la DNE

    «  L’objectif de ce département est de produire des ressources pour accompagner le développement des usages du numérique dans les disciplines, dans le premier et le second degré et nous travaillons, pour cela, en étroite collaboration avec les autres départements de la DNE ».

    « Il y a également un nouveau volet à la DNE qui est celui de l’éducation aux médias et à l’information ».

    Pascale Montrol-Amouroux explique en effet que dans le cadre de réforme du collège, l’éducation aux médias et à l’information est inscrite dans les programmes des disciplines ; et qu’il faut aider les enseignants à développer systématiquement lors des activités d’apprentissage.

    « J’ai la chance de travailler aux côtés d’un réseau d’acteurs qui sont sur le terrain, les « experts » ».

    Ces experts sont des enseignants qui pratiquent le numérique au quotidien et qui donnent du temps à la DNE pour concevoir des contenus pour les équipes d’enseignants du 1er et du 2nd degré.

    « Les experts sont aussi là pour repérer des pratiques numériques à forte plus-value pédagogique à l’intérieur même d’une académie ».

    Comment devient-on « expert » ?

    Un expert est un bon utilisateur du numérique et un pédagogue.  ; « il occupe souvent la place de formateur dans son académie ».

    Grâce à ce réseau, la DNE facilite la mutualisation entre les académies.

    Cette interview, réalisée au cours de la douzième édition de l’université d’été de Ludovia, mettait en avant la présence de nombreux experts invités par la DNE.

    « Nous avons privilégié la présence des experts à Ludovia car c’est un lieu de ressources où ils vont aussi rencontrer d’autres experts, repérer des enseignants, s’inspirer de la recherche via le colloque scientifique », ou encore discuter avec les industriels du secteur.

    En résumé, le département de Pascale Montrol-Amouroux à la DNE tient à s’appuyer sur des personnes de terrain pour coordonner et avancer ensemble sur le développement du numérique pour l’Education.

    Crédit photo : Sébastien Hamon – Pôle Communication de la DNE