Auteur/autrice : Aurélie Julien

  • Réviser le bac de français avec les TICE

    À quelques semaines du baccalauréat de français, lePetitLittéraire.fr, la collection de référence en matière d’analyses littéraires, propose dès à présent des outils de révisions clairs et précis pour les lycéens. Téléchargeables immédiatement et consultables sur smartphone, tablette, liseuse ou ordinateur, les fiches de cours du Petitlittéraire.fr constituent l’outil indispensable pour la réussite du bac de français

    Pour faciliter leur travail de révision, les élèves pourront télécharger les corrigés des épreuves anticipées du bac de français 2010 et 2011 – toutes séries confondues. Quant aux étudiants de terminale L, ils pourront se préparer grâce aux fiches de lecture des quatre œuvres au programme du bac 2012. Mais ce n’est pas tout, lePetitLittéraire.fr propose pour la première fois des fiches méthodologiques sur la rédaction de fiches de lecture, de dissertations et de commentaires composés, capables de fournir aux lycéens de précieux conseils pour le jour J.

    Fidèle à son projet pédagogique, lePetitLittéraire.fr met à disposition des lycéens des ressources :

    Fiables, rédigées par des professionnels
    Complètes et synthétiques
    Adaptées au niveau des élèves
    Et directement utilisables
    De quoi optimiser son étude et recevoir l’assurance d’avoir toutes les clés pour la réussite du bac !

    Plus d’infos :
    Toutes les ressources du PetitLittéraire.fr sont disponibles au format PDF sur son site internet (www.lepetitlitteraire.fr) et au format ebook sur les sites des librairies en ligne telles qu’iBookstore, Amazon,ePagine, Feedbooks et bien d’autres.

  • Les industries culturelles face au défi du numérique : le cas du livre

    Les industries culturelles face au défi du numérique : le cas du livre

    L’avenir des libraires, des bibliothèques, de l’édition va peut-être être remis en cause avec l’avènement du numérique ; en tout cas ces acteurs traversent une période de turbulence.  Le numérique leur impose de devoir envisager leur avenir différemment.

    En 2001 avec l’arrivée de l’iPod nous avons connu une ère où la production et l’édition musicale ont fortement évolué. Depuis plus de 10 ans on a vu l’industrie musicale mourir ou évoluer et le monde l’édition de livre n’a visiblement pas regardé ces évolutions pour préparer d’éventuels changement. La question posée, est-ce que ce qui est arrivé à la musique va se reproduire sur l’édition des livres papier ?

    Christian Thorel : «comme l’a dit Marcel Vaucher (libraire), le monde de demain promet une évolution de l’intermédiation et notamment de la chaîne du livre (réalisation , edition et distribution/diffusion) via les libraires, pour créer le lien entre le lecteur et auteur, avec de plus en plus nombreuses animations autour des oeuvres et des livres». Quel sera le modèle économique ? «Si nous devons disparaître ou évoluer ce ne sera pas un problème du moment que nous remplissions cette chaine de valeur et de services».

    Il n’y a aucun endroit aujourd’hui d’accès à la connaissance de certaines musiques dans le cas du secteur musical (par exemple musique expérimentale ou classique) ; pour le secteur du livre ce sera également le danger : nous n’aurons que l’accès à une édition «commerciale» où l’offre sera plus restreinte, d’où notre rôle et le gage de notre survie.

    FM : expliquons le passage du «produit» culturel qui peut être comptabilisé ou taxé au «service» culturel qui n’est plus transporté ou taxé  et analysé par l’OMC (ces statistiques sont toutes fausses car il n’y a plus les moyens de les comptabiliser).

    Ce chemin vers le numérique, est-ce que cela affecte la librairie mais aussi l’éditeur lui-même ?

    Les questions fusent… Y a t’il une véritable solidarité entre les libraires et les éditeurs, ne sommes-nous pas dans le monde de la « langue de bois » ; le jour ou l’éditeur se trouvera en danger est-ce que la partie distribution disparaîtra ou encore existerez-vous dans 10 ans ou 20 ans ??

    Réponse d’Alban Cerisier : « Nous avons du mal à faire la frontière avec le bien ou le service culturel notamment quand on parle du livre numérique. Les grands opérateurs globaux du livre numérique maitrisent les conditions d’accès et des usages  ou des comportement des lecteurs en plus des acheteurs de livres (temps passé, jusqu’à quelle page, potentiellement une traçabilité très forte du lecteur) la question centrale est donc la maitrise des fichiers d’acheteurs et de lecteur pour les éditeurs. Ce qui est moins évident c’est d’identifier les pratiques illicites (téléchargement de fichiers Peer to Peer, etc.)« .

    Mais il est vrai que les tensions dans la chaîne de valeur se jouent aujourd’hui sur la distribution.

    Certains éditeurs trouvent leur rentabilité sur la fonction d’édition et pas forcement sur la fonction distribution. Ainsi, ce n’est pas parce qu’on doit dans l’avenir trouver des nouveaux équilibres que l’édifice s’effondre. Mais de nouvelles compétences doivent être trouvées, et elles sont parfois développées notamment sur les fonctions de la diffusion numérique.

    Les nouveaux diffuseurs même les «pure players» sont en demande d’une intermédiation comme par exemple des animations autour de l’œuvre et de l’auteur.

    Ainsi, de nouveaux métiers se mettent en place chez les éditeurs.

    Si le livre numérique décolle, est que ce sera parce qu’il deviendra un peu plus qu’un livre normal ?

    L’analyse sur ce point de Virginie Clayssen : « jusqu’à présent les livres ou produits numériques qui sont vendus ne sont pas forcément les ouvrages qui comportent un enrichissement. En effet, même si techniquement on peut, mais le besoin de plus d’apport technique n’est visiblement pas le souci du consommateur ou du lecteur ; l’exemple de la période des CD-ROM interactif a à ce titre est très riche d’enseignement. Ludique à concevoir mais pas forcément ludique à utiliser plusieurs fois« .

    Avec l’arrivée des tablettes les champs techniques s’ouvrent mais ce ne sont pas aux éditeurs d’ajouter une couche technique mais aux auteurs d’envisager un enrichissement de l’œuvre avec ces potentiels techniques.

    Une des grandes questions est l’articulation entre le web et la fourniture de l’objet livre. Les nouveaux formats (comme l’iPub) se rapprochent des langages ou des standards du web. On a maintenant une forte attraction pour les images et les échanges (Exemple du service de curation PINTEREST autour de l’image).

    La problématique n’est pas celle du livre numérique, mais celle des livres numériques : car nous n’avons pas les mêmes enjeux et utilisations d’un roman, du livre scolaire…

    Analyse de Anne-Elisabeth Buxtorf, responsable du bureau du livre à l’Ambassade de France à Rabat, qui précise les enjeux sur les bibliothèques et les bibliothécaires

    Les Bibliothèques sont à la fois producteur (numérisation des fonds) et consommateur de livres.

    Elles sont aujourd’hui fortement consommatrices de fonds en ligne ou de ressources et abonnements en ligne. Elles sont donc un élément important de la chaîne du livre, parfois oubliées car elles ne sont pas des institutions qui décident. Mais elles doivent être au coeur du débat.

    Les usages les plus simples sont les plus nécessaires et les plus utiles. Les Bibliothèques sont aussi un lieu de médiation : leur rôle est de faire connaître auprès de lecteurs pour que le plus grand nombre est accès à ces ressources pour des raisons d’équité et d’égalité des chances par apport à la culture et la connaissance.

    Elle ajoute que le numérique est une véritable chance pour le Maroc. Le débat de l’ère numérique pour le livre est dépassé, car il permet à des auteurs de s’exprimer facilement mais aussi aux utilisateurs d’y avoir accès. Le numérique ôte plusieurs obstacles.

    Virginie Clayssen ajoute que la question de la gratuité du tout numérique est un «mythe». Ce sont des personnes qui prennent du plaisir à faire penser que le numérique est immatériel, ce qui n’est pas le cas. «Google n’est pas gratuit, il vit en vendant de la publicité et en utilisant la recherche de chacun.
    Nous ne devons pas rester naïfs devant des leaders mondiaux comne Google et Apple
    ».

    Frédéric Martel ajoute qu’il est nécessaire de regarder comment les jeunes fonctionnent pour comprendre les attentes des lecteurs.

    Alban Cerisier poursuit : « il faut nous laisser le temps d’observer les usages« . Et Frédéric Martel  conclut « il va falloir faire vite, car d’ici quelques années, il sera peut être trop tard » !

  • Le numérique vu par des enseignants et étudiants marocains : ressenti à la Faculté pluridisciplinaire de Larrache

    Le numérique vu par des enseignants et étudiants marocains : ressenti à la Faculté pluridisciplinaire de Larrache

    Au niveau équipement, cette faculté jeune (2009), de 1500 étudiants environ, est dotée de 3 salles informatiques équipées et connectées qui sont utilisées pour les Travaux Pratiques informatiques (travaux de programmation…) mais également des travaux en laboratoire de langues ou en visioconférence (pour l’échange de cours entre universités) ; d’autres salles sont équipées en TNI. 80% des étudiants ont un ordinateur personnel et les enseignants ont aussi leur équipement personnel. Tout le campus dispose du WIFI.

    C’est donc un véritable espace de liberté que nous montre la faculté de Larrache.

    Au niveau de la continuité pédagogique, M. le Doyen nous explique qu’il y a deux niveaux. D’un côté il y a la relation pédagogique entre l’enseignant et l’élève ; ensuite l’enseignant peut tout à fait correspondre avec l’élève par facebook mais cela reste du domaine privé. Cette absence de plateforme collaborative, type ENT, est compensée, d’après M. le Doyen par la présence physique sur le campus de chaque enseignant qui permet à l’élève de rencontrer ses enseignants au moment où il le souhaite, favorisant la relation humaine. Un enseignant rapporte son expérience personnelle ; il dit utiliser facebook pour passer de l’information à ses étudiants et il juge que ce moyen est beaucoup plus rapide et efficace que les canaux traditionnels.

    Au cours des échanges, on ressent une ambiance générale plutôt tournée vers la crainte et l’ angoisse devant l’ouverture qu’offre la société numérique, ouverte à tout, sans aucunes limites. Les questions posées par la salle aux intervenants français tournent autour de cela.

    Un élève s’interroge sur l’arrivée du livre numérisé. Est-ce une bonne chose ? Dans sa question, nous sentons son angoisse de voir «périr» le travail des ancêtres comme il le dit, ceux qui ont écrit les livres. Cela signifie t-il l’extinction du livre ?
    A cela, Maxime Lejeune, un des intervenants, répond qu’on a jamais autant lu et autant écrit sur papier depuis l’arrivée du numérique (d’après des études menés au Canada par exemple).

    Témoignage d’un enseignant qui s’inquiète de voir qu’avec le numérique, les limites sont transparentes. On part de l’individuel, de l’anonymat pour aboutir dans le domaine public. Où sont les frontières ? Car elles semblent perméables…

    Autre questionnement : l’abondance de l’information constitue t-il une chance pour nos enfants ou bien un danger ?

    Et enfin une dernière réflexion sur la collaboration dans un système scolaire où il est absolument nécessaire d’associer l’élément sécurité information, protection de la vie privée…

    Un questionnement autour de la sécurité et la protection de la vie privée et la disparition du livre semblent être les deux principales préoccupations de ce public marocain.

    Alors qu’en France, le débat s’oriente actuellement autour des usages après avoir suivi des politiques d’équipement massif, le Maroc semble loin de la problématique «trop d’équipement tue l’équipement».  Privé de cela, Il s’attache à des sujets autres, non négligeables par ailleurs, à savoir l’accompagnement des élèves à l’usage du numérique, une éducation au numérique, accompagnement qui pourrait être fait par les enseignants…

  • Le Cyberprof de français

    Le site cyberclasse.ca permet aux élèves d’effectuer des exercices de français à l’intérieur d’une classe virtuelle créée par leur professeur. Ce dernier pourra choisir les exercices à approfondir et faire le suivi de chacun de ses élèves.

    Les tests vont du primaire 2e cycle jusqu’à la fin du secondaire.

    Le site est gratuit et sans publicité. Il possède une interface simple s’inspirant de Facebook avec des éléments tels que le « fil de nouvelles de la classe » et la possibilité de laisser des commentaires sur les exercices.

    Vous pouvez consulter le site à l’adresse www.cyberclasse.ca. Un blogue contenant des vidéos explicatives est disponible à l’adresse cyberclasse.tumblr.com

  • Les nouveaux modes d’enseignement

    L’école «à la maison»

    Avant le numérique, l’école «à la maison» n’était envisagée que pour des besoins idéologiques (parents tenant à inculquer des valeurs spécifiques fortes – voire sectaires – à leurs enfants) ou pratiques (éloignement du territoire, gens du voyage…).

    Au fur et à mesure que des contenus adéquats deviennent disponibles en ligne, de plus en plus de parents vont, partiellement ou totalement, délaisser l’école pour une partie de la formation ou pour des formations nouvelles.

    Le rôle des parents dans l’enseignement, au moins au niveau de l’orientation des enfants, augmente. De nouvelles écoles ou académies en ligne apparaissent, sur le modèle de la Khan Academy américaine.

    L’enseignement à distance

    L’enseignement à distance, par Internet se développe très rapidement au niveau des universités.

    Depuis une dizaine d’années, Stanford et le MIT proposent des cours diplômant – et payant – en ligne. 1/3 des étudiants de l’Université de Phoenix suivent les programmes à distance.

    Cette tendance, qui touche en priorité l’Université est appelée à se propager vers les lycées et les collèges. Elle permettra a minima d’apporter un plus grand choix d’options. Un élève habitant la campagne pourra par exemple choisir l’option « Grec » où qu’il soit, même si cette option n’est pas enseignée dans son lycée.

    La formation continue (ou l’enseignement tout au long de la vie)

    La formule «enseignement tout au long de la vie» est utilisée à tort et à travers, de façon incantatoire – le plus souvent comme un cache misère destiné à masquer l’inadaptation des formations universitaires.

    Cependant, la formation continue à distance, par Internet est-aujourd’hui une tendance lourde créée et stimulée par le développement des technologies numériques. Une formation à distance, cela peut être de la simple consultation de Wikipedia à l’obtention de diplômes en ligne, quel que soit l’âge de l’élève.

    La formation assistée par ordinateur

    Les jeux sérieux, les simulateurs, les questionnaires à choix multiples automatisés, qui font varier le niveau des problèmes en fonction de la qualité de réponse des utilisateurs, les logiciels permettant d’apprendre les langues sont autant de moyens nouveaux et révolutionnaires en ceci qu’ils peuvent être utilisés de façon intensive par les élèves, sans augmentation du nombre de professeurs.

    Pour les petits enfants, le côté addictif d’un jeu peut être mis à profit pour répéter presqu’à l’infini des exercices d’apprentissage (de la lecture, du calcul, d’une langue).

    L’ordinateur peut être plus efficace – et beaucoup moins coûteux – que le professeur pour faire répéter des exercices du type « ba-ba ».

    Il y a six “piliers” de l’enseignement qui doivent être repensés, de façon à ce que l’école fasse face, et en partie intègre, cette nouvelle concurrence. Ils seront exposés dans mon prochain billet.

  • La première console de loisirs pour déficients visuels

    Les mamans retrouvent le plaisir des jeux de lettres grâce aux 90 grilles de Mots Croisés et de Mots Fléchés et aux 1000 anagrammes. Elles peuvent aussi essayer de résoudre des grilles de Sudoku ou bien jouer au yam’s ou encore à la Bataille de Cartes.

    ODIMO est la première console de loisirs spécialement adaptée aux personnes qui perdent la vue, notamment du fait de la DMLA (à partir de 50 en moyenne). Grâce à la technologie de la reconnaissance, plus besoin de lire ou d’écrire pour avoir des loisirs ! Le haut parleur et le microphone vous permettent de jouer de manière interactive. Vous parlez à ODIMO, la console comprend ce que vous dites et guide le jeu en conséquence.

    ODIMO est fabriquée en France ; elle a gagné le Prix Autonomic’Innov, les Grands Prix de l’Innovation de la Ville de Paris et a reçu une médaille lors du Concours Lépine 2011.

    BrainBox & Company a créé et commercialise ODIMO. L’aventure commence après 2009 en observant le quotidien de proches atteints de déficience visuelle, l’idée de créer une plate-forme de loisirs spécifique apparaît évidente aux créateurs d’ODIMO. Vue qui baisse, DMLA, fatigue visuelle… ne doivent pas faire obstacle aux loisirs de réflexion.

  • Exercices intéractifs en Français

    Exercices intéractifs en Français

    260420124f98e5ede1901La tablette se prête bien à la réalisation de courts exercices interactifs réalisés à l’aide du logiciel gratuit HotPotatoes.

    Leçon de conjugaison

    Ici, j’ai choisi la fonction « JQuiz » pour entrer dans une leçon de conjugaison. Les élèves doivent retrouver le sujet qui convient. Le logiciel permet une correction automatique. Après avoir corrigé et commenté l’exercice grâce au TNI, on procède aux caractéristiques du temps travaillé, ici le passé composé.

    Homophones grammaticaux

    Un autre contenu s’y prête bien aussi : les homophones grammaticaux (à/a, ou/où…).

    L’utilisation de la tablette et des pages .htm permettent à l’élève une bonne autonomie. Dans le cas d’un groupe hétérogène, on peut proposer de nombreux exercices de difficultés croissantes, pour que chaque élève y trouve son compte. Je passe quand même discuter avec l’élève entre chaque exercice pour m’assurer qu’il a compris ses erreurs.

    La tablette apporte du confort (pas besoin d’aller en salle informatique) et de l’autonomie (par rapport au TNI, où seul un élève à la fois peut faire l’exercice).

    Source, Tablette Elève Nomade par Franck Dubois, CRDP de l’Académie de Versailles, jeudi 29 mars 2012.

  • Découvrez le Pearltree !

    Découvrez le Pearltree !

    250420124f9807668ae16Le Pearltree eInstruction fonctionne comme un dossier qui peut contenir plusieurs perles ou d’autres pearltrees.
    La Perle principale renvoie à d’autres Perles, qui correspondent à différents dossiers : les TNI eInstruction, Découvrir Workspace etc, ou renvoie à des liens vers des pages Web : le Blog eInstruction, la page Facebook etc.

    Ainsi en cliquant sur la page Découvrir Workspace, vous découvrirez pas à pas comment vous servir au mieux du logiciel, à quoi correspond chaque outil, des média fiches d’utilisation et des trucs et astuces.
    Les perles TNI (Dualboard, Touchboard, Mobi) et Evaluation et Systèmes de Réponse (Response, Flow!, CPS Pulse, CPS IR, CPS Spark…) vous présentent les différentes solutions eInstruction.

    Vous trouverez une multitude de ressources en lignes dans la Perle Les Ressoures, certaines triées par cycles etc. La perle Exemples d’usage renvoie vers des articles ou des vidéos d’utilisation des produits eInstruction, que ce soit des TNI, des Mobi, des systèmes d’évaluation etc.

    Plus d’infos :
    sur le Pearltree d’eInstruction
    www.einstruction.fr

     

     

  • Une tablette n’a jamais révolutionné l’enseignement… pas plus qu’un TBI

    Ce sont parfois les mêmes qui à chaque nouveauté technique sont venus nous vendre la dernière coqueluche des commerciaux dont ils relaient allégrement le discours et qu’ils enrobent d’un pseudo discours pédagogique qui semble disqualifier tous les précédents, car on n’a jamais vu ça.

    Entre colère, dérision, ignorance, opposition, il faut réagir contre cette « nouvelle vague » qui n’est à nouveau que la répétition des précédentes (et ce n’est pas la septième, celle dont on dit qu’elle est mortelle, dangereuse, qu’elle emporte tout son passage, presque scélérate !!!).

    A chaque fois qu’un objet technique numérique apparaît on assiste au même discours, relayé par des médias portés par l’air du temps qu’il ne faut pas manquer, accompagné par des financeurs qui y voient un supplément de vitrine de modernité. Et une nouvelle fois, les zélateurs de ces outils, dont un bon nombre ne connaissent pas grand chose ni à la pédagogie ni à ces technologies et encore moins à leur histoire et leur épistémologie, vont venir sous les feux de la rampe.

    Il est nécessaire de dénoncer ce processus et ces procédés. Pourquoi ? Parce qu’ils amènent à faire rêver sur du vent, à faire des investissements inconséquents et souvent sans suite, à faire croire à l’effet levier sur l’enseignement etc….

    Ce processus, c’est cette récurrence de pratiques qui amène à observer une nouvelle fois l’amnésie : il y a nouvel outil donc il y aurait nouveauté pédagogique !!!! Ces procédés sont des procédés commerciaux à court terme.ils servent aussi bien les commerçants qui tirent des royalties et les zélateurs eux-mêmes qui, tentant de ringardiser leurs prédécesseurs, se mettent sur le devant de la scène, convaincants et manipulant ceux qui les écoutent et à qui ils oublient de dire réellement où on en est et dans quelles dynamique on se situe.

    D’ailleurs ces publics, souvent décideurs, sont prompts à entendre ces discours qui les flattent et leur évitent d’aller au fond des choses en sauvant les apparences. Les procédés employés sont déloyaux, voire davantage car ils jouent sur l’ignorance qu’il faut entretenir dans un public crédule. Un chef d’établissement se posait la question de savoir comment il pouvait éviter ce piège. Il semble simple de lui répondre qu’il suffit de réfléchir à l’histoire de l’enseignement, de l’apprentissage pour s’en rendre compte. Mais il ajoute, comment dégager des lignes fortes et durables alors que les produits changent tout le temps ?

    La réponse est relativement simple : en relisant l’histoire des technologies et en analysant la manière dont elles fonctionnent en interne (le binaire a la peau dure) et la manière dont elles s’insèrent dans le paysage social (accélération, temps, information, communication, distance).

    Mais ce travail intellectuel est coûteux et prend plus de temps que de lire un article ou d’écouter un reportage de journal télévisé qui se termine par « décidément, le progrès, pour le bonheur des hommes n’a pas fini de nous surprendre ! ». Ce genre de phrase associé progrès à bonheur, et nouveauté à une image a priori positive… sans discussion aucune, car à peine le reportage fini on passe à un autre sujet sans aucun rapport…

    Le problème posé ici n’est pas nouveau. Depuis plus de trente années de développement de l’informatique dans la société il s’est répété à peu près tous les cinq ans. Le monde scolaire a souvent été au premier rang des amateurs de ce genre d’illusion. En fait pas le monde scolaire, mais les promoteurs des innovations de tous poils qui sont prompts à utiliser tout ce qui peut les valoriser personnellement. Car souvent dans ces cas, la technologie sert de paravent, d’écran aux problèmes de fond posé par les jeunes dans les établissements scolaires.

    Faut-il pour autant jeter les tablettes aux orties ? Pas forcément. Mais il faut lutter contre ces opportunistes de la nouveauté technique, ces promoteurs de leur ego technologique qui, parce qu’ils ont travaillé avec la technologie avant les autres (ils l’ont découverte à peine quelques mois avant, mais cela suffit), se prévalent du droit à la vérité. Souvent, sans s’en rendre compte, ils laissent derrière eux des champs de ruine qu’ils ne géreront pas car, soit ils sont déjà sur une autre nouveauté, soit ils sont rentrés dans le rang des pratiques ordinaires, ou encore parce qu’ils ont réussis à obtenir le changement professionnel qu’ils espéraient voir advenir de leur enthousiasme… et en plus ça marche, plus souvent qu’on ne le pense….

    Mais alors comment situer les tablettes dans cette évolution ? En premier lieu elles s’inscrivent dans la continuité de l’évolution ergonomique de l’informatique. Passant d’un poste fixe lourd et encombrant à un objet proche du « livre » ou du « cahier ». D’ailleurs cette métaphore mériterait d’être vraiment travaillée par les concepteurs et les développeurs de ces machines. En second lieu elles s’inscrivent dans la recherche d’une meilleure accessibilité/acceptabilité qui est un effort incessant depuis plus de trente années.

    En troisième lieu, elles offrent un potentiel renouvelé de lecture écriture qui est aussi une évolution continue multi millénaire de la société humaine. En quatrième lieu, par leurs capacités communicantes, elles s’inscrivent dans un mouvement de rapprochement des humains, par tous les moyens, qui est une préoccupation de dimension anthropologique autour de la maîtrise du temps et de l’absence à la base de deux angoisses fondamentales de l’humanité.

    En cinquième lieu, les tablettes offrent, comme les smartphones, un instrument de proximité qui renouvelle le lien entre l’humain et la machine en donnant une dimension de plus en plus significative de disponibilité immédiate. Comme le silex dans la main, façonné par l’humain pour prolonger son point, la tablette et/ou le smartphone pourraient devenir le « silex du cerveau », mais comme pour le silex, à condition que l’humain en définisse le projet. Or ce projet il est en partie aussi lié à l’instrumentation cognitive qui n’a eu de cesse de se développer et dont les derniers développements techniques sont les plus spectaculaires.

    En d’autres termes les tablettes et autres écrans à utilisation immédiate enrichissent de manière significative le contexte. Mais c’est aussi bien le contexte personnel que le social ou encore le scolaire qui se trouve envahi. Sorte d’intrus qui refuse de s’intégrer, il contraint à une réflexion nouvelle dans le monde éducatif. Il ne renouvelle pas la pédagogie, mais il interroge le potentiel éducatif et pédagogique accessible désormais à chacun. Et si chacun en prend conscience il est possible alors de réfléchir les nouveaux chemins vers la connaissance possible… à condition de les « autoriser ». Or il est probable que l’académisme scolaire de nos sociétés occidentales en soit encore loin. Surtout si les zélateurs technologiques continuent de sévir tous azimuts…

    A suivre et à débattre…

    Point de vue de Bruno Devauchelle exprimé sur http://www.brunodevauchelle.com/