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  • Soirée inaugurale Ludovia#14 : entre pelotes de laine et Pechakucha…

    Soirée inaugurale Ludovia#14 : entre pelotes de laine et Pechakucha…

    Le Pechakucha est un modèle de présentation de 20 diapositives de 20 secondes chacune. Les sept présentateurs se sont soumis à cette contrainte forte pour évoquer le thème de Ludovia #14. Ils se sont retrouvés sur quelques axes communs.

    La soirée Pechakucha est, depuis l’an dernier, un temps fort de Ludovia. Elle permet d’évoquer de manière sensible, presque impressionniste, le thème de l’année : “Partage, échanges et contributions”. Pour la 14ème édition, 7 intervenants ont accepté de se plier à l’exercice d’une intervention limitée à 20 diapositives (20 images, dans l’idéal) de chacune 20 secondes.

    Malgré sept présentations très différentes, parfois trépidantes, quelques thèmes sont ressortis tout au long de la soirée. Les vidéos de chaque Pechakucha sont accessibles en cliquant sur le nom de l’intervenant et sur la chaîne Youtube Ludovia Magazine.

    Le premier de ces thèmes est la liberté. En évoquant la question des commentaires, Michel Guillou, fin observateur du numérique éducatif et auteur du blog Culture Numérique, évoque la liberté d’expression. Cette liberté de rendre public, de proposer un point de vue a changé d’échelle avec internet. Cela met parfois à mal les élites, irritées que des quidam puissent commenter et critiquer leurs paroles et leurs actions.

    Cette liberté concerne aussi les enfants, et Michel nous engage à expliquer à l’enfant quels sont ses droits et ses devoirs en matière d’expression, bien plus qu’on ne le fait aujourd’hui. Car pour lui, cette liberté n’existe à l’école que de façon illusoire. Ce qui y règne, c’est surtout la pratique de la censure, voire de l’autocensure. Dans un hommage émouvant à Louise Merzeau, ardente défenseure de cette liberté d’expression inscrite dans tous les textes défendant les libertés fondamentales, Michel Guillou dénonce les dangers de la censure dont Louise a elle-même souffert parfois.

    Capture d’écran du Pechakucha de Michel Guillou :

    Jean-Baptiste Piacentino, auteur de la dernière intervention, est revenu en filigrane sur la question de la liberté en développant un autre aspect, celui du libre accès à l’information. Son projet, Qwant junior, est un moteur de recherche pour les jeunes qui se donne pour objectif de mettre en avant des contenus de qualité en supprimant les contenus dangereux pour les enfants.

    Il explique qu’il donne ainsi un accès sécurisé à l’information, sans préciser pourtant sur quels critères il fait reposer la dangerosité de telle ou telle ressource. Plus convaincant, il explique que naviguer en toute sécurité, pour Qwant Junior, c’est aussi garantir aux internautes que leurs traces ne seront pas utilisées,

    La liberté, c’est aussi celle d’agir. Partager, échanger, contribuer sont des verbes d’action. Or cette liberté nécessite un accompagnement fort, thématique évoquée par tous les participants. Il faut, disent-ils tous, accompagner les élèves vers l’autonomie.

    Cela passe d’abord par le fait de donner envie d’agir. Thierry Karsenti, chercheur canadien sur les technologies de l’information et de la communication, regrette la passivité numérique de nos élèves. “Il est faux, dit-il, de penser que les enfants veulent devenir acteurs de leurs propres apprentissages”.

    Il profite de ce pechakucha pour faire huit propositions pour lutter contre cette passivité :

    • Proposer des tâches signifiantes pour les élèves, liées aux matière scolaires ;
    • Proposer des approches par problèmes, demander aux élèves de répondre à des problèmes et relever des défis;
    • Ludifier certains apprentissages ;
    • Encourager la créativité et l’innovation ;
    • Fournir une rétroaction rapide (feedback) ;
    • Favoriser la collaboration entre tous les apprenants ;
    • Faire confiance à tous les apprenants ;
    • Garder des traces.

    Pour nous comme pour Ange Ansour, cette passivité constatée par Thierry Karsenti n’est pas innée mais résulte en effet du manque d’accompagnement des jeunes. Margarida ROMERO, chercheuse au laboratoire LINE de l’Espe de Nice décrit le modèle “passif-participatif” qu’elle a construit avec Thérèse Laferrière, un modèle en cinq niveau de la consommation passive jusqu’à la co-création participative de connaissances ou d’artefacts.

    Le modèle passif participatif :

    Ces pratiques d’échange, de partage et de contribution nécessitent de développer des compétences : la collaboration, la créativité, la résolution de problèmes et la pensée informatique. Margarida propose de passer par une éducation co-créative, ludique, engageante et inclusive, notamment la résolution co-créative de problème significatifs pour la communauté. Elle donne pour exemple un projet dans lequel des élèves ont programmé des robots pour construire une maquette de ville en matériaux recyclés. Pour elle, il est important que l’humain apprenne à contrôler la technologie.

    La maîtrise des compétences liées au partage et aux échanges numériques nécessitent également la maîtrise d’un certain nombre de savoir-être qui touchent aux émotions et aux compétences sociales et qui sont bien trop souvent oubliées. Marcel Lebrun, qu’on ne présente plus, propose de profiter des espaces de liberté offerts par le numérique pour développer ces valeurs humanistes. Le numérique est un espace d’horizontalité, où la hiérarchie disparaît (ce qui, comme l’a souligné Michel Guillou au début de la soirée, est assez contradictoire avec le modèle très descendant du Pechakucha).

    Face à un univers dans lequel il y a finalement assez peu de dons, il faut développer la capacité des internautes à donner, commenter, se mettre ensemble pour créer. La violence de certains propos sur Twitter et autres réseaux sociaux en est la preuve : ces compétences sont loin d’être maîtrisées, y compris par certains enseignants ou même élus.

    Marcel confirme également les propos de Karsenti sur la passivité des élèves, souvent consommateurs de ressources, de connaissances, mais peu dans l’action et dans l’interaction. Ces propos challengés par Ange Ansour quelques minutes plus tard dans sa présentation des Savanturiers. Les élèves ont envie de comprendre, mais il faut les accompagner sur le chemin de l’autonomie face à la construction de connaissances, et surtout vers une pratique du partage et de la diffusion de cette connaissance.

    Hier nous faisions des dessins dans des grottes, aujourd’hui nous écrivons sur nos murs Facebook parce qu’il est dans notre nature de laisser des traces démontrait Roberto Gauvin.

    Quelles traces laissons-nous et pourquoi ? Dans la démarche pédagogique qui est celle de l’équipe des Savanturiers, (répondre à l’inconnu par la méthode de la recherche) menée par Ange Ansour, les traces sont voués à être diffusées, partagées. On les cherche, on les trouve, on les diffuse. A l’instar des laboratoires de recherche, les élèves suivent les traces des chercheurs… et pose la question de la place physique laissée à la créativité dans la classe, illustrée dans l’univers quotidien créée par Roberto au Nouveau Brunswick.

    Finalement, ces sept interventions sur “Partages, échanges et contributions” reviennent à décrire les compétences du XXIème s que les jeunes citoyens devront maîtriser. Apprendre à se former, à co-former et à laisser des traces de ces processus en toute sécurité, apprendre à travailler ensemble, à collaborer et à co-créer, le tout en maîtrisant des savoir-être humanistes qui permettent de faire tout cela dans la sérénité et la bienveillance.

    Quelques projets cités :

    • Acadiepedia
    • Qwant Junior
    • https://www.idello.org/fr
    • Les Savanturiers

    Auteurs compte-rendu soirée PechaKucha : Jennifer Elbaz et Caroline Jouneau-Sion

    Toutes les vidéos des interventions Pechakucha sont à retrouver sur notre playlist Youtube Ludovia#14.

    Dessin @CIREBOX :

  • Le partage, les échanges, la collaboration : le numérique, un puissant levier de formation

    Le partage, les échanges, la collaboration : le numérique, un puissant levier de formation

    Compte-rendu de la table ronde sur les « pratiques pédagogiques » qui a eu lieu pendant Ludovia#14 à Ax-les-thermes le jeudi 24 août.

    Table ronde diffusée en direct et disponible en vidéo.

    Problématique :
    Partager, échanger, contribuer, participer, ces activités ont toujours été au cœur des pratiques actives ; les environnements numériques ont augmenté considérablement les possibilités de les mettre en œuvre. Comment les outils de la collaboration du partage participent-ils à donner du sens aux apprentissages des élèves de la maternelle au lycée ?

    Les pratiques de collaboration, de partage sont des étapes nécessaires de l’apprentissage.  En quoi le numérique permet-il  d’entrer progressivement et activement dans l’appropriation des savoirs, compétences et des connaissances attendues ?
    En quoi « collaborer, participer, contribuer »  enrichit  et transforme  les situations d’apprentissage des  élèves et  les modalités de formation des enseignants ?

    Intervenant.e.s : Marcel Lebrun enseignant chercheur, Sophie Edouard enseignante experte à la DNE en physique-chimie, Marc Lopes formateur premier degré et Florence Raffin enseignante AC Poitiers
    Animatrice : Sabrina Caliaros, DAN de l’académie de Bordeaux (et DAN de l’académie de Montpellier à compter du 1er septembre 2017).

    Le numérique, une condition nécessaire mais qui n’est pas suffisante.

    La classe inversée est trop souvent réduite à la maxime « le cours à la maison, les exercices en cours ». Or depuis l’émergence de ce concept il s’est vu enrichi et amplifié par les pratiques des enseignants et les classes inversées devraient plutôt être décrites comme une façon de « redonner du sens à la présence » ainsi que l’explique Marcel Lebrun.

    L’enseignant construit son cours comme un voyage, avec ses imprévus, et réfléchit en terme d’activité des élèves. Les classes inversées, grâce au numérique renforcent le travail d’équipe, que ce soit à l’échelle d’une classe, d’un établissement, d’une association professionnelle… L’école s’ouvre à la société.

    Pour une intégration raisonnée du numérique

    L’entrée du numérique dans les programmes du cycle 1 a pu effrayer car les potentiels effets néfastes sur les enfants sont estimés à l’aune des pratiques numériques familiales. On sait que trop souvent, et dès le plus jeune âge, les enfants sont laissés, trop longtemps, seuls avec des équipements numériques : tablettes, smartphones…

    L’intention de l’institution n’est bien sûr pas de transposer dans les salles de classes ce type d’usage solitaire et mutique, mais au contraire de proposer des parenthèses numériques et des usages collaboratifs, coopératifs. Les tablettes permettent de travailler les compétences langagières, très souvent en groupe, d’organiser les échanges entre pairs ou avec les adultes, de structurer la pensée narrative.
    Cela exige bien entendu des gestes professionnels pour animer le groupe d’élèves et favoriser les échanges.

    Des formations plus efficaces

    Les formations numériques à distances ou les dispositifs hybrides interrogent la place de l’enseignant dans la formation continue. S’engager et s’impliquer dans une formation professionnelle n’est pas ancrée dans la culture enseignante. Or on constate que les formation hybrides (type M@gistère) entraînent une plus grande participation des stagiaires, en particulier quand il est question de mutualiser dans le cadre d’un groupe identifié.

    C’est sans doute dans ce sentiment d’appartenance à un groupe réflexif de professionnels, dans le suivi des activités via les plateformes de mutualisation et dans la relation horizontale entre formés et formateurs qu’il faut chercher les raisons de cette efficacité renforcée.

    Produire et mutualiser des ressources

    Les environnements numériques ont augmenté et enrichi les possibilités de mutualisation. Depuis plus de 10 ans, les TRavaux Académiques Mutualisés (TRaAMs ) offrent la possibilité aux équipes de différentes académies de travailler et d’enrichir leur réflexion autour de projets communs. Les enseignants se sentent souvent isolés, ces travaux leur permettent de s’inscrire dans une démarche collaborative et de participer à un projet commun.

    Outre la production et la mutualisation de ressources, les TRaAMs sont d’excellents laboratoires de création et d’échange entre classes.

    Cette démarche est d’autant plus pertinente que les différentes évaluations internationales (PISA, TIMSS, PIRLS) intègrent désormais une vision enrichie de l’évaluation, autour des compétences de réflexion, d’expérimentation, d’habileté à utiliser des simulations ou à développer une démarche de recherche.

    Faut-il avoir peur du numérique ?

    Le numérique ne remplacera jamais l’enseignant. Mais le numérique permet aux enseignants de libérer du temps pour être plus efficace dans leurs classes, auprès des élèves qui en ont le plus besoin.
    La progression dans l’intégration des outils numérique a été modélisée par Ruben R. Puentedura : c’est le modèle SAMR (Substitution, Augmentation, Modification et Redéfinition).

    Au départ l’enseignant transpose une tâche de l’analogique au numérique (la vidéo du cours par exemple) sans la modifier. Il va ensuite ajouter des situations au sein de la classe (par le BYOD par exemple), avant de commencer à proposer des situations pédagogiques différentes. Ce n’est qu’ensuite qu’il pourra mettre en œuvre des pratiques inédites pour lesquelles le numérique est indispensable.

    « Avant j’enseignais. Aujourd’hui, je crée des situations d’apprentissage. »

    La nouvelle posture de l’enseignant (et celle de l’élève!) induite par le numérique est parfois déstabilisante. Mais elle procure une réelle plus-value quant à la motivation. Non seulement parce qu’elle aurait l’attrait de la nouveauté ou parce qu’elle utiliserait des outils familiers pour les élèves, mais bien parce qu’en utilisant des méthodes pédagogiques dites « actives », elle agit sur des leviers forts en matière d’apprentissage.

    C’est en 1994 que Paris et Turner définissent les « 4 C », proches des facteurs de motivation de R. Viaud. Ces « 4C » sont le Choix, le Challenge, le Contrôle et la Coopération. Il s’agit d’offrir un espace de liberté aux élèves, de leur proposer des défis et des travaux coopératifs dans un cadre défini et rassurant, clairement borné par l’enseignant. On peut le réaliser sans le numérique, mais le numérique (par exemple dans le cadre des classes inversées) est parfois indispensable. Faisons confiance aux élèves et aux enseignants !

    Auteur de la synthèse : Mila Saint Anne

    Pour aller plus loin :
    Les TRaAMs présentés sur Eduscol
    Les Édubases
    Le blog de Marcel Lebrun
    Le portail de l’association Inversons la classe !

    Dessin à la une : @CIREBOX

  • l’APA, les blogueurs de l’apprentissage pour apprendre pas a pas

    l’APA, les blogueurs de l’apprentissage pour apprendre pas a pas

    A l’occasion de l’université d’été de Ludovia, 14ème édition, de nombreux enseignants et autres membres de la communauté éducative vont venir présenter leur expérience avec le numérique sur le thème de l’année, « Partages, échanges & contributions avec le numérique ». Ludomag se propose de vous donner un avant-goût de ces ateliers jusqu’au début de l’évènement, mardi 22 août.

     

    Amélie Mariottat présentera « l’APA, les blogueurs de l’apprentissage pour apprendre pas a pas » sur la session Culture numérique & codes

     

    Problématique pédagogique :

    Comment faire découvrir aux élèves de 6e les méthodes ou outils pour mieux apprendre et se connaître dans le but de créer un blog à destination de tous?
     

    Apport du numérique ou présentation de la techno utilisée :

    Dans le cadre de ce projet, nous avons travaillé avec ma collègue Ophelie Lenoir, enseignante d’EPS à la construction d’un programme particulier d’AP avec une heure par semaine.
     
    Dans ce cadre, les élèves ont mené des activités durant lesquelles ils ont créé des capsules vidéos à destination de leurs camarades. Ils donnent des méthodes d’organisation, de mémorisation… Ils ont évoqué le stress, les différents cerveaux ou l’importance d’un bon sommeil.
     
    Bref, ils ont utilisé des tablettes pour constituer ce premier vivier de ressources. La création du blog a été orchestré par les enseignantes mais réalisée entièrement par les élèves qui l’administre et le gère.
     

    Relation avec le thème de l’édition :

    Lorsque le thème est paru, ce projet semblait tout indiqué. En effet, nous avons souhaité que l’AP, accompagnement personnalisé, soit certes personnalisé mais qu’il permette de convoquer les compétences sociales de coopération et de partage.
     
    En effet, expliquer à un pair un point de méthodologie ou de leçon est bien une tâche très compliquée réservée aux élèves experts. Il est donc impératif de valoriser ces tâches de coopération. Le blog permet aussi de s’ouvrir aux autres et de contribuer à une création commune.
     
    En effet, nous avons deux cibles: les élèves du primaire s’il s’agit donc bien de partager avec eux des ressources, des documents autour d’apprendre à apprendre mais sans oublier les élèves du collège qui peuvent aussi faire appel à ces contenus.
     

    Apport du retour d’usage en classe :

    Les élèves sont très impliqués dans les séances d’AP, ils prennent plaisir également à mettre en pratique leurs découverte dans les autres cours, c’est donc un beau défi de relevé. Il s’agit maintenant, grâce à la création de ce blog, d’ouvrir cette dynamique positive aux autres élèves pour partager tout en gardant l’œil expert.
     
    Quelques exemples de créations en attendant le blog en construction : https://www.f2epc.fr/côté-élèves/ap/
     
     
    Retrouvez tous les articles sur Ludovia#14 et toutes les présentations d’ateliers sur notre page www.ludovia.com/tag/ludovia-2017
     
     

  • Classe collaborative connectée en langues : Les espaces numériques pour des scénarios authentiques et une pédagogie active

    Classe collaborative connectée en langues : Les espaces numériques pour des scénarios authentiques et une pédagogie active

    A l’occasion de l’université d’été de Ludovia, 14ème édition, de nombreux enseignants et autres membres de la communauté éducative vont venir présenter leur expérience avec le numérique sur le thème de l’année, « Partages, échanges & contributions avec le numérique ». Ludomag se propose de vous donner un avant-goût de ces ateliers jusqu’au début de l’évènement, mardi 22 août.

     

    Nezha El Massoudi présentera « Classe collaborative connectée en langues : Les espaces numériques pour des scénarios authentiques et une pédagogie active. » sur la session III : Espaces d’apprentissage et de formations

     
    L’usage pédagogique du numérique est devenu incontournable aujourd’hui particulièrement en raison de l’hétérogénéité des classes. Plusieurs questions se posent en terme de plus-value dans l’espace classe et en dehors. L’interrogation s’est imposée d’ailleurs tout naturellement dès l’arrivée de l’équipement mobile et l’expérimentation de deux classes tablettes menées dans mon établissement, avec cette question que les élèves se sont posés : « on va faire quoi avec les tablettes ? »
     
    En tant que professeur d’anglais, la démarche me semblait comme une évidence en terme d’apport en cours de langue, mais nécessitait une réflexion en amont sur la volonté d « ouvrir la classe ». Le terme ouvrir n’est pas choisi par hasard car il s’agit réellement de décloisonner la classe à travers des outils mobiles, tout en gardant à l’esprit les notions d’usage sécurisé relatives à la vie privée, le droit d’auteur, droit de l’image et à l’image ainsi que d’autres règles de diffusion.
    Cette acheminement implique par ailleurs de créer des espaces de partage, des réseaux « soucieux » afin de mutualiser la réflexion commune, dans le cadre d’un travail collaboratif.
     
    Je souhaite à travers cet atelier exposer et partager cette réflexion, à l’aide de démonstration d’outils et de mise en œuvre autour des questions suivantes :
    Dans qu’elle mesure les espaces numériques favorisent-ils les échanges et la collaboration entre pairs, en rendant l’élève actif et « maître de son apprentissage » ? Quelles sont les modalités de mise en place et les indicateurs qui permettent l’évaluation d’un tel dispositif axé sur le numérique ?
     
    Avant d’aller plus loin, je souhaite replacer la démarche dans son contexte initial. Il s’agit d’un travail en pédagogie inversée, afin d’optimiser l’apport du numérique et mettre en place des projets pédagogiques transversaux, d’ouverture à l’international ou d’éducation aux médias et à l’information.
     
    L’expérimentation de la classe inversée sur une année scolaire a en effet été un élément déclencheur pour ma part. Le temps en classe a ainsi été consacré dans un premier temps à une coopération entre les élèves suivi d’une évaluation par les pairs pour envisager ensuite, à un second niveau, la collaboration avec d’autres établissements au niveau international, avec l’Inde, les Etats-Unis ou encore le Pays de Galles.
     
    La finalité du processus est d’amener les élèves à acquérir des compétences multiples, bien entendu, mais également apprendre à apprendre, à mener une réflexion sur leur apprentissage au-delà du fait langagier, transcender le besoin communicatif pour atteindre un niveau de médiation interculturelle.
     
    Au travers des scénarios pédagogiques authentiques, en collaboration avec des correspondants on arrive à un réel échange riche et complémentaire sur des plateformes sécurisées telles qu’Edmodo (le Facebook de l’éducation selon mes collègues anglo-saxons). Un espace sécurisé pour faire réagir les élèves sur l’actualité, déclencher la prise de parole, une réaction ou encore un échange ou un débat. Cela a été particulièrement frappant durant la période électorale américaine ou le Brexit, des sujets qui permettent d’aborder des thématiques transversales, pour ne pas dire universelle et qui m’on fait prendre conscience de la possibilité d’appliquer ce processus à diverses disciplines.
     
    D’autres espaces numériques tel que Quizlet Live ou encore Quizziz permettent de déclencher une prise de contact au travers des activités interactives, favorisant l’échange à diverses niveaux de travail, îlot, classe ou interclasse.
     
    Ainsi, le numérique permet, dans cette démarche en particulier, de construire des passerelles et d’ouvrir des espaces de travail et d’échange. Il apporte une réelle plus-value en tant qu’élément facilitateur sur diverses activités langagières.
     
    Par l’attribution des rôles aux élèves et la mise en place d’un plan de travail, on organise au mieux les activités en classe avec un suivi régulier, ce qui ouvre la possibilité d’apporter à chaque élève une aide personnalisée, par le biais de la différenciation et la remédiation. Des outils, activités ou applications sont proposés aux élèves de manière personnalisée par un « envoi ciblé » sur Edmodo ou Seesaw, apportant le renfort sans stigmatiser ou mettre en exergue la difficulté. L’erreur n’étant pas une fatalité mais un indicateur.
     
    Pour illustrer mon propos, l’exemple le plus significatif fut cette année sur un projet webmedia eTwinning, avec le Pays de Galles. Travailler sur la production commune d’un support audio-visuel, en partenariat avec Le réseau CANOPE, a donné la possibilité d’obtenir l’adhésion de plusieurs élèves, pour certains en décrochage scolaire. Collaborer sur un projet de WebTV avec des élèves britanniques apprenant le français, équilibre le partage, décomplexe l’apprentissage de la langue et permet un usage inter-linguistique et interculturel sur des espaces numériques tels que le Twinspace .
     
    Croiser et multiplier les compétences et les modes d’apprentissages sur les espaces d’échanges est aussi l’occasion de valoriser chaque élève et permettre à des intelligences multiples de s’épanouir. Les espaces numériques deviennent le prolongement ou la genèse de l’interactivité en classe.
    Garder uniquement la langue cible sur l’espace d’échange, était une stratégie pour favoriser l’authenticité des scénarios pédagogiques et inciter les élèves à une recherche lexicale, toujours dans une volonté actionnelle de les rendre plus actifs.
     
    L’effet inattendu fut aussi l’esprit de partage et de bienveillance entre les élèves, survenu assez rapidement après la prise en main de ce type d’outil. Les élèves réagissent mutuellement à leurs publications et répondent aux interrogations de leurs camarades.
    L’espace numérique dans ce cas là en particulier a créé des ponts et des possibilités de travail qui peuvent matériellement être visible sur le travail en îlot.
     
    L’impact d’une démarche de construction commune par le biais des outils numériques collaboratifs ou le travail en îlot est quantifiable par les retours positifs des élèves, des parents et de la cohésion de classe. Le parallèle entre l’espace virtuel et l’espace classe, sans hiatus, n’est plus binaire mais prend forme d’une fusion au service d’une pédagogie active.
     
    Plus d’infos sur le travail de Nezha El Massoudi :

    Exemple d’espace numérique de travail :

    Galerie :

      
     
     
    Plus d’info sur Nezha El Massoudi
    Retrouvez tous les articles sur Ludovia#14 et toutes les présentations d’ateliers sur notre page www.ludovia.com/tag/ludovia-2017

     
     

  • premières interventions confirmées !!

    premières interventions confirmées !!

    Cette année encore, le programme du CLICx à Ludovia aborde une variété de thèmes pédagogiques, à l’image de la diversité des enseignants en classe inversée. Vous trouverez ci-dessous de premières interventions confirmées ! N’hésitez pas à consulter régulièrement le site, qui est mis à jour avec les interventions.

    Les premières interventions du CLICx sont confirmées : diversité des pratiques, des niveaux d’apprentissage, et des matières !

    Après plus de 200 personnes au Clic 2015, 800 en 2016, les places seront chères ! Avertissez vos amis et courrez-vous inscrire. Que vous soyez en classe inversée ou non, vous trouverez de quoi échanger, partager et co-construire vos pratiques professionnelles de demain.

    Pour les curieux et les débutants, Olivier Quinet et Guillaume Veyret aborderont la question de débuter, expérimenter, et approfondir la Classe inversée en histoire-géographie. De même, Sébastien Franc et Soledad Garnier évoqueront la question du travail coopératif en classe !

    Les expérimentés pourront quant à eux notamment enrichir leur réflexion autour d’une mini-conférence d’Olivier Sauret sur un modèle d’évaluation de l’autonomie, de la méta-cognition, de l’estime de soi !

    Tandis que les “vétérans” se poseront des questions sur la formation en classe inversée avec Héloïse Dufour et Marie Soulié ou tenteront encore de définir les piliers de l’inversion avec Martial Gavaland.

    Les places seront limitées !

     

  • Débuter une nouvelle pédagogie

    Débuter une nouvelle pédagogie

    A l’occasion de l’université d’été de Ludovia, 14ème édition, de nombreux enseignants et autres membres de la communauté éducative vont venir présenter leur expérience avec le numérique sur le thème de l’année, « Partages, échanges & contributions avec le numérique ». Ludomag se propose de vous donner un avant-goût de ces ateliers jusqu’au début de l’évènement, mardi 22 août.

     

    Julie Vigé présentera « Débuter une nouvelle pédagogie » sur la session IV : Pratiques Pédagogiques

    Problématique pédagogique :
    Comment réussir à différencier ? À offrir du temps à chacun de mes élèves ? À permettre à tous mes élèves, les plus à l’aise comme les moins à l’aise, de progresser quel que soit leur niveau ? Comment rendre mes cours plus attractifs, à la fois pour les élèves et pour moi ? Comment respecter les rythmes de chacun ? Comment développer le tutorat ? Voici quelques questions auxquelles je ne pensais plus pouvoir trouver de réponse l’année dernière.

    Puis, j’ai découvert Twitter et de là, de nombreuses pédagogies alternatives. J’ai alors entrevu des pistes de solution. En septembre 2016, j’ai décidé de bouleverser complètement mes pratiques pédagogiques pour mettre en place des ceintures de compétences, inverser ma classe et y laisser entrer le numérique. J’ai mis de côté l’enseignement frontal que j’exerçais, pour accompagner mes élèves dans leurs apprentissages.

    J’ai choisi de mélanger mes propres ceintures à celles du dispositif Pidapi, ainsi qu’à deux de la professeure bloggeuse Charivari. Effectivement tout construire seul(e) n’est pas possible au début.

    Construire mes propres ceintures de compétences m’a amenée à m’interroger profondément sur les programmes afin de créer des parcours évolutifs pour les élèves. C’est une aventure très riche.
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    Grâce à plusieurs soutiens, inverser ma classe fut également une vraie révélation. Cela signifie pour moi : accorder du temps en classe pour s’exercer. Pour chaque inversion, j’ai recherché ou créé une vidéo, créé une évaluation diagnostique numérique, construit un parcours qui permet à chaque élève de progresser sur la notion travaillée (du pré-requis au niveau expert), invité mes élèves à créer, échanger et partager pour construire un savoir, puis je les ai laissés s’entraîner, manipuler, comprendre et progresser tout en les accompagnant.
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    Créer une twittclasse permet de participer à des projets enrichissants comme la Twictée, de découvrir, échanger et partager avec de nombreuses classes partout dans le monde. L’apprentissage prend alors une nouvelle dimension, plus attractive et actuelle pour les élèves. Elle permet également de les former à l’utilisation d’internet et des réseaux sociaux.

    Apport du numérique ou présentation de la technologie utilisée :
    Comme de nombreux collègues inverseurs, j’utilise un espace numérique de travail pour partager du contenu numérique avec mes élèves. Il s’agit de l’ENT Beneyluschool. J’ai eu la chance de bénéficier d’un prêt de tablettes durant deux périodes ce qui nous a permis d’utiliser des learning apps, de commencer à créer des capsules vidéos, de découvrir et publier plus aisément sur Twitter.

    Effectivement, le reste du temps, nous nous débrouillons en utilisant la salle de vidéoprojection de l’école, la salle informatique (10 postes), ainsi que l’ordinateur fixe de notre classe et mon téléphone portable (réellement indispensable). Dès septembre 2017, nous attendons un TBI dans la classe et une dizaine de tablettes pour notre école.

    Relation avec le thème de l’édition :
    Ces nouvelles pratiques pédagogies mettent en avant le numérique, de manière évidente. Effectivement, celui-ci permet d’offrir du contenu à voir aux élèves lorsqu’ils sont chez eux, il permet d’enrichir les exercices que l’on peut proposer pour les faire progresser. Les élèves sont également amenés à partager, échanger et collaborer pour créer du contenu numérique destiné à leurs camarades.

    Synthèse et apport du retour d’usage en classe :
    Après un an de pratique, je suis très heureuse des avantages de ces nouvelles pédagogies. Les résultats sont à la hauteur de mes espérances même si j’ai eu l’occasion de noter de nombreuses pistes d’amélioration possibles. Je prends bien plus de plaisir à préparer mes cours et j’ai, pour la première fois cette année, eu véritablement le sentiment d’enseigner et d’être utile pour tous.

    Je souhaite maintenant continuer sur cette voie et améliorer ma pédagogie. Même dans les moments de doute, je n’ai jamais pensé à revenir en arrière mais bien à aller encore plus loin.
    Les moments de partage et d’échanges que j’ai pu avoir tout au long de l’année m’ont aidée à peaufiner mon projet. Ce sont des moments essentiels et indispensables tellement ils sont riches.

    En tant que débutante, si mon expérience peut aider de nouveaux collègues à mettre en pratique ces pédagogies, j’en serai très heureuse.

    Plus d’info sur Julie Vigé
    Retrouvez tous les articles sur Ludovia#14 et toutes les présentations d’ateliers sur notre page www.ludovia.com/tag/ludovia-2017

  • Atelier d’écriture, moments de vie de classe sur une année

    Atelier d’écriture, moments de vie de classe sur une année

    J’enseigne en CE2 et je souhaitais garder une trace, un souvenir des moments passés en classe avec les élèves, pour eux, pour les parents et aussi pour le plaisir et pour aider ceux qui ont le plus de mal à se repérer dans le temps.

    Article par Charlotte Billot, enseignante en primaire.

    Nous avons déjà un cahier de vie en classe qui permet à chaque élève de marquer un peu ses impressions sur les apprentissages , c’est un cahier commun à toute la classe, accessible à chaque élève à tout moment. Ce cahier se retrouve souvent au coin bibliothèque et les élèves aiment bien le feuilleter, retrouver des photos du carnaval, de la fête de Noël ou des sorties et ateliers de classe .

    Donc naturellement l’idée est venue de faire de même en format numérique.

    Il fallait choisir une application simple qui permette d’associer une image, un texte avec évidemment des présentations ludiques, sérieuses, et pratiques, qui suscitent la créativité et l’envie d’écrire chez les élèves.

    J’ai choisi l’application « Comic Life » mais n’importe quelle application permettant de créer des posters numériques peut faire l’affaire, il suffit qu’elle vous soit familière.

    Fin septembre j’ai donc présenté le projet aux élèves juste après avoir envoyé le premier poster numérique de la rentrée scolaire aux parents. En effet, comme beaucoup d’entre nous, en septembre je prends des photos de la rentrée et quoi de plus pratique que de les présenter sous forme d’un petit poster pour partager avec les parents la rentrée de leurs enfants.

    J’ai donc représenté le poster en classe et les fonctionnalités de l’application. Nous avons fait un atelier par demi groupe car nous n’avons que huit tablettes pour 27 élèves.

    Chaque enfant a pu tester pour le plaisir l’application, a vu comment composer et créer avec des photos, bref ils se sont bien amusés. Mais pour moi ce fut un réel apprentissage, celui de la lecture d’image, de la façon de présenter une information.

    J’ai pu aussi observer leur façon de travailler en groupe : accepter l’idée de l’autre, faire des compromis, bref l’apprentissage du vivre ensemble. Nous avons repris tout cela en classe entière avec l’application vidéoprojetée et avons renouvelé l’expérience de manipulation une ou deux fois.

    Et puis l’année s’est écoulée avec des photos prises lors d’ateliers, d’événements de l’école, de visites, photos prises par l’adulte ou par un élève.

    Les élèves donc par groupe à différents moments de l’année, des moments informels, des moments d’ateliers libres ou des moments d’ateliers dirigés ont par groupe de 2 ou 3 créé leur propre poster.

    Je n’étais pas loin pour pouvoir répondre aux problèmes de fonctionnalités de l’application mais ils s’en sont vite débrouillés seuls.

    J’étais surtout là pour leur faire prendre conscience qu’un texte apportait plus à une image que sa description. Que le titre se devait d’ être pertinent. Que les images pouvaient s’améliorer, se modifier, se rogner. Et puis qu’il fallait composer avec le camarade et ses idées. À ma grande surprise ils ont été patients car le dernier groupe a pu créer son poster en mai.

    Chaque poster fini était imprimé en couleur et affiché dans la classe pendant trois semaines, les élèves en avaient une copie en noir et blanc mis dans son cahier de science technologie. Ils auraient pu tout aussi bien mis en français rubrique écriture.

    Et la semaine dernière j’ai envoyé un mail aux parents avec l’ensemble des productions pour que les élèves puissent imprimer eux-mêmes leurs petits posters en couleurs.

    Ce qui est intéressant c’était de visionner les posters vidéo projetés au mois de février ou mars et de redemander aux élèves : « Vous souvenez-vous cette sortie ? Cet atelier ? Ce spectacle ? Quand cela s’est-il passé ? » … grand moment de souvenirs et de langage oral : certains situaient des sorties l’année précédente, Ce1.

    En résumé, pour ce projet, il suffit d’une application et d’une tablette. ( la partie découverte ludique de l’application peut se faire tour à tour par les élèves lors de moments informels plutôt que par demi groupe si vous ne possédez qu’un seul outil .)

    L’idéal est de garder sur cette tablette toutes les photos de l’année mais elles peuvent être aussi stockées ailleurs et proposées par l’adulte lors de l’atelier.

    Lancez vous car cela ne prend pas beaucoup de temps et cela crée un lien entre les élèves en plus de les aider à se repérer dans l’espace temps.

    Cela change aussi leur regard sur la prise de photos : au troisième trimestre, un élève qui voulait créer son poster un thème donné s’appliquait à cadrer la photo pour qu’elle soit «  parlante » et parfaite pour ne pas perdre du temps à l’améliorer après !

     

    Lettre adressée aux parents.

    Chers parents,

    Voici un lien qui vous mènera au fruit du travail des élèves durant toute cette année scolaire.
    Par groupe ou seuls, ils ont réalisé un petit poster format A4 que vous trouverez ici au format PDF.
     https://drive.google.com/open?id=0B4IdWjoyG4tQfjZjcUZaVUZ5MkpHTTB6R2ZsR1hxOWhnQ2h1ZzRQeVVrNFBWZVJfRGtyR2c

    L’objectif était de créer un résumé de moments de vie de classe. Il fallait choisir les images, les mettre en forme et les associer à du texte pertinent. La difficulté était de ne pas par le texte décrire l’image mais d’aller un peu plus loin dans la formulation et aussi de trouver un titre approprié.

    Ce travail a été réalisé à des moments informels pour que l’adulte puisse aider le groupe dans sa démarche de création.

    Ils ont donc appris à présenter une image, la modifier, la tourner, la rogner, mais aussi à composer un poster : choisir les couleurs en accord avec la police d’écriture et se mettre d’accord avec son binôme sur le sujet choisi.

    Les résultats sont très variés et permettent ainsi de garder un souvenir des moments de vie de classe de cette année de CE2.

    Chaque poster a été affiché en couleur en classe et les élèves concernés en ont eu une copie en noir et blanc ( collée dans le cahier de science .)

    Libre à vous donc d’imprimer votre propre version couleur.

    Bonne réception,

    En vous remerciant de votre confiance,

    Ch.Billot ( juin 2017)

  • Faire tomber les murs du laboratoire en collaborant

    Faire tomber les murs du laboratoire en collaborant

    A l’occasion de l’université d’été de Ludovia, 14ème édition, de nombreux enseignants et autres membres de la communauté éducative vont venir présenter leur expérience avec le numérique sur le thème de l’année, « Partages, échanges & contributions avec le numérique ». Ludomag se propose de vous donner un avant-goût de ces ateliers jusqu’au début de l’évènement, mardi 22 août.

     

    Elisabeth Berbey et Coralie Ulysse présenteront « Faire tomber les murs du laboratoire en collaborant  » sur la session IV : Pratiques pédagogiques.

    Comment travailler ensemble quand une distance de 400 km nous sépare ?

    C’est en se posant cette question que l’idée nous est venue d’un travail collaboratif entre nos deux établissements….

    Nos particularités et nos points communs :

    Nous sommes deux enseignantes de Sciences de la Vie et de la Terre.
    Coralie Ulysse enseigne au lycée La Salle de Lyon, petit lycée qui n’a qu’une classe de TS.
    Elisabeth Berbey enseigne au lycée Saint Jean de Limoges, lycée qui a 3 classes de TS.
    Nos 2 établissements ont la particularité commune d’avoir un équipement de tablettes individuel pour nos élèves (iPad).
    Nous nous sommes rencontrées lorsque nous étions toutes deux formatrices au CEPEC de Lyon et nous partagions la même passion pour la pédagogie et l’innovation. C’est ainsi que l’envie de travailler ensemble nous a conduit à mettre en place ce projet l’année dernière (2015/2016)
    Nos Chefs d’établissements respectifs (Hervé Rossignon de Lassalle-Lyon et Thomas Beck de St Jean-Limoges) ont accepté de synchroniser nos emplois du temps pour nous permettre la réalisation de ce projet et nous les en remercions.

    Problématique pédagogique :

    Rompre la distance, faire tomber les murs de nos deux laboratoires pour ne faire plus qu’un en amenant nos élèves à collaborer aux cours de séances de travaux pratiques d’enseignement de spécialité SVT en Terminale S.

    Plusieurs séances dans l’année ont été organisées de façon collaborative avec divers objectifs et divers moyens :

    – Utiliser un matériel différent d’un laboratoire à un autre pour répondre ensemble à un même problème.
    – Prendre en compte les explications des autres pour établir un diagnostic médical partagé.
    – Collaborer pour augmenter quantitativement les données d’observation possibles sur une séance de TP.
    – Faire de petites compétitions sous forme de QCM pour augmenter la motivation.
    – Vérifier ses connaissances et les confronter aux autres.

    Présentation de la technique utilisée :

    Nous avons utilisé diverses applications collaboratives sur tablettes (iPad) avec une adaptation dans le temps en fonction des points positifs et des difficultés rencontrées :

    Pearltrees: outil de curation utilisé comme une application collaborative permettant aux élèves de mettre en commun leurs résultats de TP et leurs conclusions sous forme de textes et de photos légendés, en faisant deux comptes classes puis en s’invitant sur un dossier appelé « collection ». Ainsi tous les élèves peuvent voir les résultats de tous. Mais cette application ne permettait que difficilement un échange ponctuel et rapide entre les élèves. Cela leur posait un problème car ils devaient attendre une réactualisation et entrainait donc, auprès d’eux, un sentiment de perte de temps.

    Padlet : mur collaboratif sur lequel les élèves postent leur travail. Les enseignantes mettent en place deux comptes classes à partir de leur compte personnel, ainsi chacun sait à qui appartient le post. Les documents peuvent être partagés rapidement, même les vidéos. Les deux enseignantes peuvent modifier les posts si besoin. Cependant, les élèves n’avaient pas cette possibilité de modification d’un post déposé par un autre membre de l’équipe ce qui posait un problème dans le travail collaboratif car la réactivité était limitée. Ils devaient rajouter un post supplémentaire s’ils avaient des remarques à faire ou des questions à poser aux autres membres de l’équipe qui se trouvaient dans l’autre établissement. Ceci alourdissait la collaboration.

    Keynote en mode collaboratif: présentation de diapositives mise en place par Apple récemment, qui nous a permis de mieux travailler en mode collaboratif et même coopératif. Une des enseignantes invite les chefs d’équipe de chaque classe ainsi que l’autre enseignante. Ainsi chaque équipe sait qui modifie les données. Les élèves complètent, en temps réel, une ou plusieurs diapositives par équipe. Beaucoup plus réactive, cette application permet une communication immédiate. Les élèves peuvent même échanger entre eux, en temps réel, des messages au fur et à mesure de l’avancement de leur travail.

        

    Nous avons aussi utilisé Keynote en mode simple pour la réalisation de vidéo introductive et explicative, à destination des deux classes, dans une dimension de classe inversée.
    https://www.youtube.com/watch?v=Pmd5R9wlzXE

    Google form et Kahoot, deux applications permettant de faire, de façon synchrone, des évaluations en ligne sous la forme de QCM en début et/ou fin de séance. Une dimension plus ou moins compétitive a été également mise en place entre les 2 établissements selon les moments.

     

    Relation avec le thème de l’édition :

    En s’appuyant sur les possibilités que nous offre le numérique, partager et critiquer des résultats expérimentaux et des modes de rédaction scientifiques entre deux classes différentes, échanger sur les conclusions possibles en argumentant.

    Synthèse et apport du retour d’usage en classe :

    Ce travail collaboratif nous a amené à développer chez nos élèves et nous mêmes, des compétences :

    • Motiver nos élèves en les mettant en situation collaborative, en les amenant à partager leur travail, leurs résultats, à travailler en équipe. La distance impose aux élèves une plus grande explicitation de leur démarche, leurs résultats, leurs explications et leur raisonnement.
    Par ailleurs, nous leur avons laissé une part d’autonomie et de créativité dans leurs moyens de communication. Ainsi certains ont choisi de partager leurs résultats et l’analyse des données par l’écrit alors que d’autres ont produit de petites vidéos. Ces bilans corrigés sont ensuite transmis aux élèves sur leurs cours iTunesU afin d’être leur support de révisions pour les épreuves d’ECE (Evaluation des Capacités Expérimentales) du baccalauréat.

    • Travailler en équipe pour augmenter ses résultats individuels. Pour certains TP un seul des deux établissements avait le matériel ce qui amenait les élèves à partager les résultats de leurs observations. Ceux qui avaient le matériel devaient s’appliquer pour transférer leurs résultats, ceux qui ne l’avaient pas devaient attendre les résultats, puis avoir un regard critique sur ce qui leur était transféré.
    Cela nous a permis de faire des activités qui n’auraient pu être réalisées sans cette collaboration.
    « Seul, on va plus vite, ensemble, on va plus loin ! » : Pour d’autres activités, la collaboration consistait à étudier 2 cas différents, par exemples deux types de diabètes, ainsi nous pouvions soit augmenter le nombre de résultats pour s’approcher d’une moyenne rendant ainsi les résultats plus significatifs soit augmenter la diversité des cas étudiés sans prendre un temps supplémentaire.

    • L’entraide entre les élèves les a amenés à travailler pour eux mais aussi pour les autres. Communiquer sans se voir nécessite un écrit plus précis et plus argumenté. Le travail devait être fait dans le temps imparti faute de pénaliser ses pairs, les élèves de l’autre établissement. Ainsi, une responsabilisation des élèves vis-à-vis de leur travail s’est mise progressivement en place et un soin plus important dans la production réalisée.

    • Un échange pour de vrai ! Nous organisons en Terminale S, une classe de terrain dans les Alpes en début d’année. Nous avons décidé de la faire aux mêmes dates dans nos deux établissements et même de loger dans le même hébergement. Ainsi, nos élèves quittent le virtuel pour partager « en réel » une soirée et l’ascension du massif du Chenaillet le lendemain.

    • Collaboration entre les enseignantes : Si les élèves ont été amenés à collaborer, il en a été de même pour nous, les enseignantes ! Notre collaboration a dans un premier temps porté sur l’élaboration de fichiers Numbers collaboratifs présentant les activités et les modalités techniques de leur réalisation. Les élèves vont chercher ces fichiers sur le cours iTunesU, utilisé comme un serveur. Nous avons eu le souci d’intégrer en permanence la recherche à la fois de la plus-value pédagogique et de la diversité des situations.

    Dans un deuxième temps, il nous a semblé intéressant de tenter une co-évaluation des activités des élèves et elle nous a conduit à avoir un retour sur nos exigences. Nous avons décidé d’attribuer la même note à tous les membres de l’équipe (Lyon et Limoges) ce qui a conduit les élèves à collaborer davantage, à bien prendre connaissance du travail effectué à distance par les autres membres de l’équipe et à discuter d’éventuelles erreurs voir même à les corriger, ce qui est toujours très formateur pour nos élèves.
    Le débriefing de nos séquences après chacune d’elles et la recherche de nouvelles applications numériques pour rendre notre collaboration plus performante nous a amenées et nous amènent encore à innover tant du point de vue pédagogique que technique.
    Cela a par ailleurs modifié notre posture au sein de la classe l’orientant davantage vers un rôle de coach et d’accompagnateur menant les élèves vers la compréhension de l’intérêt de l’activité et du partage des tâches à effectuer.

    Nous souhaitons ainsi partager cette expérience avec des collègues au cours de l’Université d’été de Ludovia au mois d’août 2017 et, à cette occasion, imaginer une transposition du concept vers d’autres matières comme dans le cadre d’échanges linguistiques par exemple ou de divers jumelages entre établissements distants.

    Plus d’infos sur Elisabeth Berbey et Coralie Ulysse .
    Retrouvez tous les articles sur Ludovia#14 et toutes les présentations d’ateliers sur notre page www.ludovia.com/tag/ludovia-2017

  • Conférence mondiale Scratch 2017 à Bordeaux du 18 au 21 juillet

    Conférence mondiale Scratch 2017 à Bordeaux du 18 au 21 juillet

    Le colloque robotique et éducation « Recherches et Usages autour des robots Poppy et Thymio » aura lieu à l’occasion de la conférence mondiale Scratch 2017 qui se déroulera à Bordeaux du 18 au 21 juillet.

    À l’heure où les sciences du numérique, informatique et robotique, sont dans les programmes scolaires, nombreuses sont les questions qui se posent sur les objectifs et la mise en place d’activités pour les atteindre. La robotique étant un vecteur privilégié de l’enseignement des sciences du numérique, le Colloque Robotique et Éducation, organisé par Inria Bordeaux Sud-Ouest, est l’occasion d’échanger autour d’activités robotiques pour l’éducation, de retours d’usages (principalement orientés vers Poppy et Thymio), et des innovations à venir.

    Cette 3e édition du colloque se tiendra le mardi 18 juillet 2017 après-midi, en ouverture de la Conférence mondiale Scratch 2017 à Bordeaux du 18 au 21 juillet. Le colloque est exceptionnellement raccourci cette année, certains exposés étant intégrés dans la Conférence Scratch elle-même.

    Il se compose de deux temps : une série d’exposés rapides suivie d’un temps de démos sur stands.

    Les exposés du colloque seront traduits du français vers l’anglais en simultané si suffisamment de participants en font la demande (interprète présent et oreillette). Si vous souhaitez en bénéficier, merci de le signaler lors de votre inscription.

    Nous vous rappelons que si le colloque est gratuit, l’inscription est néanmoins obligatoire.

    Toutes les personnes inscrites au colloque sont également invitées à participer le même jour à la soirée d’ouverture de la Conférence mondiale Scratch 2017 qui aura lieu à Cap Sciences, sans avoir besoin de s’inscrire à celle-ci.

    Le Colloque a lieu à l’ENSEIRB-MATMECA, 1 avenue du Dr Albert Schweitzer, 33402 Talence. Au même endroit que la Conférence Scratch elle-même.

    Plus d’infos : Inscriptions & programme : dm1r.fr/roboeduc17

    Un évènement couvert par @ludomag !

     

    crédit photo à la une : @inriabordeaux