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  • Numérique et éducation : mythe de l’autonomie des apprentissages

    Numérique et éducation : mythe de l’autonomie des apprentissages

    Peut-on concevoir des outils numériques qui vont prendre en compte la manière dont les gens apprennent, se comportent, interagissent et leur donner un “feedback“ qui soit adapté ?

    Franck Amadieu pose le débat de l’autonomie et définit cette notion de manière plus précise :
    est-ce que l’autonomie signifie d’être seul face à une tâche d’apprentissage sans avoir besoin de régulation extérieure, par exemple d’un enseignant ?

    L’autonomie dans les apprentissages n’est pas forcément facilitée par numérique.

    Franck Amadieu précise que, dans la réalité, les résultats sur cette notion d’autonomie facilitée avec les outils numériques, sont loin d’être très probants.

    « Lorsqu’on regarde la formation à distance, on s’aperçoit qu’il y a beaucoup d’échecs et beaucoup d’abandons dans des situations d’autonomie avec ces apprentissages numériques », souligne t-il.

    Il cite comme exemples les taux d’abandon dans les MOOCs qui sont le phénomène « à la mode », il est clair que « persévérer dans les tâches avec le numérique à distance, ce n’est pas si simple ».

    Il poursuit sa réflexion en citant d’autres travaux qui montrent que le fait d’être seul face à ce type d’outil amène à des apprentissages autorégulés, par l’apprenant et non par l’outil. C’est donc une certaine forme d’autonomie mais qui demande des compétences chez l’apprenant.

    Acquérir des compétences pour être autonome : une qualité de l’apprenant, pas celle des outils numériques.

    Franck Amadieu parle de compétences métacognitives pour les apprenants, c’est à dire « être capable d’avoir les bonnes stratégies, par exemple de planification de son apprentissage, d’adaptation face à des difficultés, d’aller chercher de nouvelles ressources etc ».

    La compétence d’autoévaluation est aussi très importante : « l’apprenant va t-il être capable de mesurer sa performance, de savoir si il apprend bien avec les outils à sa disposition » ?

    En résumé, pour être efficace côté apprenant avec les nouvelles technologies, il faut avoir les bonnes compétences. Celles-ci s’acquièrent par l’expérience et la pratique de l’apprenant mais également sont liées aux motivations qui le guident dans la voie de l’apprentissage.

    « Plus les gens sont engagés et plus ils sont persévérants ; cela contribue donc à l’autonomie car face à un échec, je n’abandonne pas », décrit Franck Amadieu.

    Enfin, comment le numérique peut-il prendre en compte ces exigences d’autonomie ?

    La réponse de Franck Amadieu en images, à la fin de la vidéo ci-contre…

    A suivre prochainement dans l’épisode 3 : André Tricot et le mythe du : « avec le numérique, ça va coûter moins cher » !

    Plus d’infos sur les auteurs :
    André Tricot est enseignant-chercheur en psychologie ; il exerce à l’ESPE de Toulouse et également au laboratoire CLLE (Cognition, Langues, Langage, Ergonomie) de l’Université de Toulouse Jean Jaurès.
    Franck Amadieu est enseignant-chercheur en psychologie cognitive, Maître de conférences et exerce également au laboratoire CLLE (Cognition, Langues, Langage, Ergonomie) de l’Université de Toulouse Jean Jaurès.

    Revoir le premier épisode de la série « Rendre les savoirs plus accessibles avec le numérique : la fin de l’enseignement ? »

     

  • L’élu(e) face au numérique

    L’élu(e) face au numérique

    Alors que le numérique irrigue tous nos usages et nos pratiques, l’attention reste focalisée sur le risque de fracture numérique de notre société susceptible de toucher les populations dites « éloignées » (seniors, ruraux…).

    [callout]Mais une autre fracture persiste : celle qui touche la grande majorité des élus et des décideurs politiques, décidément peu sensibles à ces sujets, le numérique étant resté trop longtemps pour ces derniers un sujet technique, voire ludique, alors qu’il est à l’origine d’une révolution sociétale.[/callout]

    Pascaleluciani_portait_260115Ainsi, l’émergence des politiques d’open data, les nouvelles attentes des citoyens, le renouvellement des modèles économiques liés au numérique et leurs risques associés n’ont pas été suffisamment appréhendés par l’ensemble des représentants politiques.

    Il s’agit de proposer, grâce à l’expérience de l’auteure et à son recul sur ces questions, une nouvelle vision du numérique au coeur de la cité afin qu’il devienne un enjeu transversal de l’action publique locale en l’intégrant dans toutes les politiques publiques (citoyenneté, culture, éducation, économie, environnement, santé et handicap, sécurité, action sociale et solidarité, tourisme, emploi, urbanisme et transports, voirie, parcs et stationnement).

    De nombreux témoignages et des retours d’expériences réussies jalonnent l’ouvrage.

    La première partie, « un pour tous », représente le début d’Internet, le Web 1.0 : plus vite, plus loin, plus nombreux. En un mot, un individu, une entreprise, une organisation peut toucher plus de monde plus rapidement et plus loin que par le passé grâce à Internet.

    Nous étions donc entrés dans l’âge des NTIC (nouvelles technologies de l’Information et de la Communication) et le mode “top down“.

    La deuxième partie, « tous pour un », représente le Web 2.0, lequel n’est pas une technologie nouvelle mais une utilisation nouvelle de cette technologie qui institutionnalise un mode d’échanges ascendant de tous les individus vers un autre individu, une entreprise, une administration.

    C’est l’âge des TIC (technologies de l’information et de la communication) qui, en perdant leur qualificatif de « nouvelles », deviennent plus accessibles et offrent le “bottom-up“.

    Avec le « tous pour tous », sont associés le “top-down“ et le “bottom-up“ reliant le descendant et l’ascendant, tel un sablier dont le goulot d’étranglement serait le dirigeant, l’entreprise, l’organisation, qui ne devient alors que l’intermédiaire, la plateforme d’échanges entre ces flux ascendants et descendants partant des individus pour rejoindre les individus.

    Nous sommes actuellement entrés dans cet âge, l’âge du numérique, rendu possible par l’accessibilité d’un plus grand nombre aux usages nouveaux

    et qui entraîne de profondes évolutions de nos échanges, et pas seulement en matière d’information, mais aussi en matière économique ainsi que dans les domaines de l’entraide et des services. Cet âge actuel revisite la proximité et notre citoyenneté.

    Plus d’infos:
    Vous procurer l’ouvrage sur boutique.berger-levrault.fr

    Pascaleluciani_ouvrage_260115

  • Comment budgéter votre école numérique ?

    Comment budgéter votre école numérique ?

     Par Marie-France Bodiguian Cabinet AMO-TICE

    [callout]Le secret d’un bon budget : être en adéquation avec la réalité des besoins des acteurs impliqués, anticiper les variations budgétaires et, enfin, éviter les mauvaises surprises ![/callout]

    Pour construire votre budget en tenant compte de ces différents paramètres, mieux vaut effectuer en amont une étude détaillée afin d’anticiper les besoins des enseignants, projeter les équipements et les matériels correspondants aux besoins et inclure les contraintes inhérentes à l’évolution des infrastructures.

    Envisagez plusieurs scénarii et effectuez une estimation budgétaire par école

    MFBodiguian1_230115En fonction des attentes des enseignants – en termes de matériels comme d’usages – réalisez quelques scénarii organisationnels. Ils permettront une utilisation optimisée des matériels achetés.

    Voici pour cela quelques questions à vous poser :

    Côté matériel,

    . Que faire des ordinateurs des salles informatiques ? Les augmenter, et de combien ? Les distribuer dans les classes et acquérir des terminaux nomades et en quelle quantité ?
    Si vous optez pour les classes mobiles, vos calculs dépendront de la configuration des lieux (nombre d’étages, bâtiments, etc.).
    . Prévoyez-vous un ENT ? comme levier des usages ? là les prix vous sont donnés par classe et par an.
    . Tableaux Numériques Interactifs (TNI) ou Vidéoprojecteurs Interactifs (VPI) ? Quelque soit votre choix et les critères qui vous sont présentés dans notre dernier article, prévoyez un budget par classe car une solution interactive mutualisée dans une salle informatique reste inefficace.
    . Equipements légers mutualisables complémentaires : visualiseur, balado-diffusion, tablette/bras flexible, etc.), faites le point sur le nombre d’écoles à équiper.

    MFBodiguian2_230115Sans oublier :
    . les coûts des logiciels bureautiques (type pack Office) et pédagogiques (pour le TNI, application tablettes, visualisation).
    . les coûts de livraison, l’intégration, le paramétrage, la garantie, la maintenance du matériel (constructeur, revendeur)

    Ensuite viennent la projection des infrastructures inhérentes à ces nouveaux équipements, et les travaux à effectuer pour les mettre en place ; et pour chaque école et scénario envisagés.

    Là encore, une série de questions à vous poser :
    . Câblage, Wi-Fi ou Courant Porteur en Ligne (CPL) ?
    . Pensez aussi que au coût induit par l’évolution des infrastructures électriques ou autres types de travaux (par exemple, enlever des tableaux à craies pour les remplacer par des tableaux blancs type Véléda si vous projetez d’installer des outils type VPI).
    . Combien de bornes Wi-Fi à installer ?
    . Quelles solutions de stockage (comme un serveur Nas par exemple) adopter ?
    . Concernant la sécurité des matériels : quels types de travaux réaliser ? En régie ou externalisés ? La sécurisation de petits locaux dans les écoles permet de conserver les équipements en lieu sûr. La solution d’armoires fortes peut également être envisagée selon la configuration des bâtiments.
    . Quant à la sécurité des réseaux, antivirus et filtrage internet seront nécessaires au bon fonctionnement et à la pérennité du matériel et de son usage.

    Définissez votre plan d’investissement selon plusieurs critères

    [callout]Critère 1 : par cycle d’apprentissage dans toutes les écoles de votre commune[/callout]

    Étalonnez vos investissements en commençant par exemple par les cycles 3 de vos écoles. Pour la première année, ciblez toutes les classes de CM2, puis les classes de CM1 en année 2, et descendez chaque année, ainsi de cycle et de niveau jusqu’à atteindre les classes de CP.

    [callout]Critère 2 sur la base du volontariat, par école ou groupe scolaire pilote en vous basant sur celles présentant un projet pédagogique spécifique et qui témoignent d’une motivation particulière.[/callout]

    MFBodiguian3_230115Elles seront ensuite invitées à partager leurs pratiques avec les enseignants des autres écoles.

    Le choix peut être fait en fonction d’un principe de volontariat au sein d’un même établissement ou selon les projets périscolaires de la ville, exigeant une mutualisation des outils.

    Votre choix final sera basé sur un mix entre vos contraintes budgétaires, le calendrier de mise à niveau de vos infrastructures et les recommandations pédagogiques de votre animateur TICE,

    Projetez la maintenance et le renouvellement : des sujets qui ne fâchent plus… ou pas forcément !

    Cela a longtemps été un obstacle et, surtout, le souci des communes. Rassurez-vous : les matériels et les services ont évolué. Pensez alors votre projet dans une logique de long terme, dans un esprit d’engagement durable en faveur des TICE.

    Et pour bien faire, identifiez les variations budgétaires pour mieux les anticiper :

    Les jours d’engagement de SAV. Plus le délai d’intervention et de résolution de problème est court, plus votre budget en sera augmenté, car le prestataire prévoira l’achat dans ses entrepôts de matériels de secours pour vous satisfaire et ne pas subir de pénalité de retard.
    Des formules de maintenance, après délai de garantie.
    Le coût des consommables : encre, borne complémentaire, batterie portable, etc. Mais aussi stylet supplémentaire, lampe de vidéo projecteur – à garder en réserve en mairie, pour éviter aux enseignants d’être à court !

    Budgétez également le renouvellement des matériels :

    MFBodiguian4_230115En effet, de tels investissements se projettent sur une durée de 7 à 10 ans tant au niveau des infrastructures que celui du renouvellement de matériel. Il sera donc indispensable de planifier, chaque année, un budget pour l’acquisition de poste, ou autre supports de remplacement.

    Une alternative s’offre à vous : optez pour la virtualisation* des terminaux. Dans ce cas, plus de matériel à renouveler ! Vous vous simplifiez également la maintenance, concentrée alors sur le serveur virtuel.

    Autre solution : La location (leasing). Le prestataire vous loue le matériel, et vous le remplace si nécessaire, pour le même loyer mensuel. Mais attention cette prestation a un coût (frais de fonctionnement).

    Et maintenant… À vous de prendre la main sur une démarche réaliste et concertée ! N’hésitez pas à solliciter l’ingénierie de prestataires experts.

    Faites nous partager ci-dessous dans les commentaires, votre expérience, vos problématiques ou les solutions que vous avez envisagées pour votre budget d’Ecole Numérique.

  • Concertation nationale sur le numérique pour l’Education : c’est à vous de jouer !

    Concertation nationale sur le numérique pour l’Education : c’est à vous de jouer !

    Les technologies numériques transforment en profondeur le monde et la société. L’École est au cœur de ce changement qui bouscule les fondements traditionnels de notre système scolaire, son organisation, ses contenus et ses méthodes pédagogiques. Les conditions nécessaires à la réussite de cette mutation se construisent dans un partenariat étroit entre l’État, les collectivités territoriales et tous les autres partenaires de l’École.

    Le numérique est une véritable opportunité pour l’école parce qu’il ouvre de nouvelles perspectives pour apprendre autrement, pour développer de nouvelles compétences.

    Il est un moyen précieux pour aider à répondre aux défis majeurs que l’Ecole rencontre aujourd’hui : la réduction des inégalités scolaires, culturelles ou sociales, la lutte contre le décrochage, l’ouverture de l’Ecole sur le monde.

    C’est l’objet de cette concertation, qui s’adresse à tous, élèves, enseignants, personnels et cadres de l’éducation, mais aussi parents, acteurs associatifs, collectivités et partenaires de l’École.

    source : eduscol.education.fr

    Pour connaître les modalités et l’organisation de cette concertation, rendez-vous ici.

    Si vous souhaitez faire part à la rédaction de Ludomag de vos suggestions et de vos idées pour que le numérique en éducation fasse partie intégrante du paysage de l’Ecole, nous pouvons diffuser votre message sur le site de ludomag.com ! Adressez-nous vos messages, courts ou longs, signés ou anonymes à redaction@ludomag.com. Merci par avance pour votre co-partage avec Ludomag !

  • A l’Université aussi, on connaît des obstacles au développement des usages du numérique

    A l’Université aussi, on connaît des obstacles au développement des usages du numérique

    En toute franchise, j’ai du mal à dire que le numérique a modifié les pratiques pédagogiques des enseignants.

    « Nous ne sommes pas encore dans une systématisation de scénarisation de cours ; nous ne sommes pas encore dans un enrichissement audio-visuel des cours car nous manquons de ressources construites par l’institution à laquelle nous appartenons« , explique Yann Echinard.

    Les techniques sont présentes dans nos murs et « parfois, nous avons même le matériel acquis au cours de différents programmes nationaux ou régionaux », mais Yann Echinard avoue que les ressources humaines manquent pour pouvoir passer à l’étape supérieure des usages du numérique.

    C’est une sorte de paradoxe car nous focalisons sur la technique en oubliant qu’il faut des ressources humaines qui accompagnent et qui acceptent le changement.

    Yann Echinard croit beaucoup à l’ouverture de la réflexion sur notre propre système éducatif, « qui se différencie beaucoup des autres systèmes européens« . Il constate d’ailleurs que les collègues ayant eu l’opportunité d’avoir un échange ERASMUS, « sont beaucoup plus perméables au changement pédagogique que ceux qui n’ont connu que le système pédagogique français ».

    Le poids de la tradition pèse dans le système pédagogique français et la technologie ne vient pas bousculée cet ordre hérité de dizaines d’années.

    Par rapport aux étudiants, il n’est pas non plus si emballé par les sois-disant usages effrénés du numérique en tant que « digital natives« . Très stressés par leurs résultats et leurs diplômes, ils ne seraient pas si « force de changement » dans les pratiques pédagogiques.

    « Il est vrai aussi que notre système universitaire s’appuie sur la massification avec des cours en grands amphis les premières années qui n’invitent pas au changement pédagogique des enseignants« , ni aux pratiques des étudiants d’ailleurs, pourrait-on ajouter, car ils restent tout à fait passifs.

    A partir du niveau Master, où le nombre d’étudiants est plus restreint, Yann Echinard croit davantage à une évolution positive des usages du numérique à l’université.

    A découvrir aussi les autres sujets de Vill@rdigital par Ludomag :
    Chantal Carlioz : « Diversifier son économie : le pari du Vercors avec Vill@rdigital«
    Christophe Batier, Directeur de l’ICAP Université Lyon 1 : « les nouveaux opérateurs de savoirs »
    Sylvie Mercier, « un espace de co-working à l’université : « le partage de compétences dans une mixité des genres« 

     

  • Diversifier son économie avec le numérique : le pari du Vercors avec Vill@rdigital

    Diversifier son économie avec le numérique : le pari du Vercors avec Vill@rdigital

    Nous sommes frappés de plein fouet par les aléas climatiques et au moment où je vous parle, nous attendons la neige.
    C’est ainsi que Chantal Carlioz introduit son propos pour nous parler du dynamisme de son territoire et de la place, désormais incontestable, qu’occupe le numérique au sein de cette économie qui ne peut plus se contenter de l’or blanc.
    « Nous avons bien compris, depuis au moins 30 ans, que nous devions diversifier notre économie et notamment notre économie neige, même si celle-ci reste notre moteur« , souligne t-elle.
    Dans les années 90, le Vercors avait déjà misé sur « les autoroutes de l’information et de la communication » pour faire de Grenoble « non pas une menace, mais plutôt une chance« , précise t-elle.
    Grenoble, à seulement 35 kms de Villard-de-Lans, est en effet une manne d’étudiants, au nombre de 60 000 pour cinq universités, qui sont acteurs de cette révolution « silencieuse » d’internet, sujet au coeur de la réflexion de Chantal Carlioz et de ses collaborateurs.
    Elle espère pouvoir fonder un certain nombre de partenariats avec les universités grenobloises pour pouvoir développer, sur son territoire, des évènements comme Vill@rdigital et faire réfléchir les jeunes générations sur la société de demain autour des thématiques de l’enseignement, de la formation ou encore du monde de l’entreprise ; et dans le même temps, associer les entreprises et le secteur privé à cette réflexion, « pour permettre l’implantation de ces entreprises du futur sur notre territoire« , ajoute t-elle.
    Des entreprises qui n’auraient pas besoin d’accès routiers et qui évoluent dans un monde dématérialisé : voici le type de sociétés que Chantal Carlioz souhaiterait attirer à Villard-de-Lans.
    Pour que les gens puissent vivre et travailler au pays et pas seulement vivre au pays et travailler à Grenoble.
    En plus d’une réflexion « en altitude » et au grand sir, le pays de Villard-de-Lans ne manque pas d’atouts : avec une capacité de 20 000 lits, c’est une vraie station touristique été et hiver qui ne manquera pas de divertir les participants !
    Plus d’infos : www.villardigital.com

    A découvrir aussi les autres sujets de Vill@rdigital par Ludomag :
    Yann Echinard, enseignant à Sciences Po Grenoble :  « A l’Université aussi, les usages du numérique se heurtent à des obstacles »
    Christophe Batier, Directeur de l’ICAP Université Lyon 1 : « les nouveaux opérateurs de savoirs »
    Sylvie Mercier, « un espace de co-working à l’université : « le partage de compétences dans une mixité des genres« 

  • Rendre les savoirs plus accessibles avec le numérique : la fin de l’enseignement ?

    Rendre les savoirs plus accessibles avec le numérique : la fin de l’enseignement ?

     

    Beaucoup de mythes se sont développés autour de l’idée que les machines allaient enseigner et allaient piloter l’apprentissage, introduit André Tricot.

    La machine, le « faux » remplaçant de l’être humain

    Aujourd’hui il explique que le problème se pose autrement : « on conçoit des environnements informatiques et humains d’apprentissage ».
    Dans cet environnement se trouvent un ou plusieurs enseignants, des élèves qui interagissent entre eux et une ressource.

    « Ce qu’il faut réussir, c’est l’interaction élèves, enseignants et ressources pour créer cette relation en triangle dans laquelle on assigne bien à la machine, le statut d’outil », poursuit-il.

    De cette manière, les potentialités de l’outil pourront être beaucoup mieux exploitées, beaucoup plus que « lorsqu’on veut faire jouer à l’outil le rôle de remplaçant de l’être humain », ajoute André Tricot.

    Comme exemple de relation élève-machine et élève-enseignant, André Tricot prend le cas du diagnostic qui fait ressortir les difficultés d’un élève.

    Pour l’enseignant, pas de soucis pour repérer les difficultés d’un élève à la manière dont il réalise un exercice, « et surtout de diagnostiquer d’où vient l’erreur, parce qu’il connaît son élève », précise André Tricot ; par contre, pour la machine, impossible d’établir un diagnostic similaire « car nous ne savons pas le programmer ou alors à des coûts exorbitants pour n’obtenir que de légers diagnostics ».

    Economiser les besoins en enseignement grâce à une meilleure accessibilité aux savoirs par le numérique : un mythe particulièrement faux !

    Selon André Tricot, une autre illusion consiste à penser que la technologie puisse réduire le temps d’enseignement car : « rendre accessibles les savoirs à tous, tout le temps et gratuitement, permettrait aux personnes d’apprendre par elles-mêmes et finalement diminuer le besoin en enseignement ».

    Ce mythe est très ancien et, d’après André Tricot, est entrain de ressurgir. Il ne conteste pas le fait que de donner accès à des ressources puisse permettre aux personnes d’apprendre plus, mais il réfute l’idée que cela puisse diminuer le temps d’enseignement.

    Il prend comme exemple des élèves de cycle 3 à qui on enseigne que la terre est ronde : « si vous n’avez pas un enseignant pour intéresser les élèves à cette question et construire avec eux la réponse à cette question, ce sujet est évidemment non intéressant pour les élèves ».

    « C’est le mythe de l’autodidactie qui ferait croire qu’à partir du moment où on fournit des ressources de qualité, tous les êtres humains seraient autodidactes », et il poursuit sa réflexion :

    or, les autodidactes sont des gens exceptionnels qui ne représentent qu’1% de la population ; pour les autres 99%, ils ont besoin d’un guide qui les oriente vers la connaissance, même si ils jugent que cette connaissance ne leur est peut-être pas utile aujourd’hui.

    « C’est la connaissance qui fait naître le doute et le questionnement ; ce n’est pas l’état naturel des individus », conclut André Tricot.

    A suivre prochainement dans l’épisode 2 : Franck Amadieu et le mythe de l’autonomie des apprentissages grâce au numérique.

     

    Plus d’infos sur les auteurs :
    André Tricot est enseignant-chercheur en psychologie ; il exerce à l’ESPE de Toulouse et également au laboratoire CLLE (Cognition, Langues, Langage, Ergonomie) de l’Université de Toulouse Jean Jaurès.
    Franck Amadieu est enseignant-chercheur en psychologie cognitive, Maître de conférences et exerce également au laboratoire CLLE (Cognition, Langues, Langage, Ergonomie) de l’Université de Toulouse Jean Jaurès.

     

  • Des pistes de différenciation pédagogique en classe : parcours facile / parcours difficile

    Des pistes de différenciation pédagogique en classe : parcours facile / parcours difficile

    La grande souplesse d’utilisation des outils numériques permet de plus en plus de différencier le travail des élèves dans et hors la classe. Dans ma classe, je choisis souvent de mettre les élèves en situation de choisir le processus d’apprentissage ou les documents qu’ils étudient.

    En effet, il me semble que ce choix va avoir deux effets bénéfiques :
    ⁃    la création d’une certaine empathie envers le document étudié puisque choisi par l’élève selon l’intérêt qu’il y a trouvé.
    ⁃    l’implication plus grande dans la réalisation de la tâche demandée. Par le choix effectué, les élèves amorcent une démarche qui fait d’eux des acteurs de leurs apprentissages et quittent la position passive.

    Pour cela, je mets en place deux types d’activités.

    Une série de questions, des documents : le cours dont vous êtes le héros.

    Une activité qui me semble assez classique mais qui n’est pas réalisable sans outils numériques (ordinateurs ou tablettes), à moins de multiplier les photocopies. Je propose plusieurs documents aux élèves mais une seule série de questions.

    Nicolasbertos_artparcours140115Par exemple, pour étudier l’importance des ports en France au XVIIIe siècle, les élèves peuvent choisir d’étudier les peintures de Vernet parmi le port de Bordeaux, de Marseille, la Rochelle, Toulon etc.

    Ici, en plus de l’oeuvre étudiée par un élève, la mise en commun lors de la correction de l’exercice donne du sens. De plus, lors de la phase de trace écrite, ils retrouvent des éléments de leur choix : « Au XVIIIe siècle, certains ports en France deviennent très importants: ainsi à ………….. (Bordeaux, Marseille etc) c’est l’activité ………… (commerciale, militaire etc) qui est prépondérante« .

    Image : L’entrée du port de Marseille (1754) Claude Joseph Vernet source Wikipédia

    En multipliant cette activité on aboutit à un cours unique dans lequel chaque élève a choisi les documents étudiés, mais la leçon reste la même pour tout le monde en dehors des exemples. Il est intéressant leur faire prendre conscience que les caractéristiques qu’ils ont trouvé dans cet exemple se répètent et peuvent se généraliser (en géographie cela facilite le passage de l’étude de cas à la généralisation).

    Parcours facile / difficile :

    Je propose aussi aux élèves, pour un même document, de choisir la difficulté des questions auxquelles ils vont devoir répondre. Durant la réalisation de cette activité, le timing joue un rôle crucial.

    Nicolasbertos3_artparcours140115En effet, la première fois que je l’ai mise en place, 100% des élèves ont commencé par les questions faciles. J’ai alors volontairement restreint le temps imparti aux exercices afin de leur faire comprendre qu’il ne s’agissait pas de commencer par l’un puis de faire l’autre mais bien de choisir l’un des deux.

    Au final, si quelques élèves continuent à choisir le parcours facile pour se rassurer alors qu’ils seraient largement capables de répondre aux questions du parcours difficile, l’activité fonctionne très bien et ajoute une dimension auto évaluative intéressante.

    De plus, dans la classe, personne n’est laissé pour compte : si un élève n’arrive pas à répondre aux questions d’un parcours il peut en changer à volonté.
    Pour ce parcours, la correction se fait de manière individuelle avec le modèle que j’ai rédigé à l’avance.

     

    J’ai remarqué, à ce stade, une très forte implication de la part des élèves dans la rédaction du corrigé. Ici aussi, dans sa leçon, l’élève retrouve une trace de ses choix.

    Bilan des activités

    Le bilan de ces activités est très positif. Les élèves s’impliquent fortement dès lors qu’ils ont eu un choix à effectuer. Les outils numériques permettent de multiplier les ressources, de transmettre très rapidement des documents aux élèves etc.

    Ces méthodes demandent au professeur un effort non négligeable en termes de préparation du cours (scénarisation, timing, rédaction de deux séries de questions ainsi que de deux séries de réponses etc) mais elles sont très efficaces.

    Nicolasbertos2_artparcours140115
    Il est ensuite tout à fait possible d’intégrer ce type de dispositif dans un parcours automatisé (activité moddle dans l’ENT par exemple) pour encore plus d’efficacité (retours type « feedback » sur la production des élèves) ou de croiser les approches (faire réaliser les questions par les élèves eux-mêmes) pour qu’ils soient à l’origine de l’intégralité du cours : document étudié, questions posées, rédaction de la trace écrite.

  • Internet à l’école, lancez-vous !

    Internet à l’école, lancez-vous !

    A travers des astuces et des exemples concrets d’activités, cet ouvrage, sur un ton complice et déculpabilisant, fait le lien entre la réalité du terrain et les bénéfices à enseigner connecté. Il démontre aux enseignants qu’ils possèdent bien souvent assez de connaissances sur le web et de matériel pour relever maintenant le défi du numérique ! Et ce, dans une pratique quotidienne, naturelle et indissociable de leur enseignement.

    Le premier chapitre permet aux enseignants d’y voir clair sur leurs envies et affinités avec le web (notamment grâce à un test psycho) mais aussi sur leurs possibilités de formation et le matériel.

    Les autres parties détaillent des usages possibles (réseaux sociaux, blogs, espaces numériques de travail (ENT), vidéos) tout en explicitant les activités proposées et en guidant les enseignants pour s’y mettre. Les compétences mises en œuvre et les intérêts de ces pratiques numériques y sont analysés : faire des élèves des internautes responsables, améliorer leurs compétences à l’écrit, motiver leurs apprentissages…

    Des encadrés pratiques, des fiches de préparation ainsi que des documents types apportent des réponses précises aux questions des enseignants concernant les aspects administratifs, légaux et techniques du web en classe (droit à l’image, charte d’utilisation des réseaux sociaux, demande d’équipement …). Et aussi : un glossaire et une sitographie qui permettent aux plus débutants de se lancer !

    Des interviews d’enseignants ponctuent le guide d’expériences inspirantes.

    Véritable mode d’emploi d’Internet à l’école et plaidoyer pour un usage rationnel des nouvelles technologies en classe, cet ouvrage concret et ludique s’adresse autant aux professeurs des écoles peu familiers du web qu’aux utilisateurs déjà convaincus.

    Au sujet des Auteurs :

    Katrin Acou-Bouaziz, journaliste spécialisée sur la famille a publié plusieurs guides pratiques (notamment aux éditions First et Fleurus).

    Alexandre Acou, professeur des écoles, est initiateur de twittclasses à Paris. Défenseur du numérique à l’école, formateur au CLEMI, il a participé à des conférences sur l’utilisation du numérique à l’école.

    En vente sur : editions-retz.com – parution 22 Janvier 2015

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