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  • Nomadisme et variété d’usages dans les Pyrénées-Atlantiques

    Nomadisme et variété d’usages dans les Pyrénées-Atlantiques

    Avec les outils numériques nomades, enseignants et élèves gagnent du temps de pratique

    Stéphanie Mirallès, enseignante en anglais, utilisatrice du TNI, des baladeurs Mp3 et de la salle informatique, a déjà la « fibre » numérique.  Elle se plaît à « tester » toute nouveauté dans l’établissement.

    Dans le cadre des Contrats Numériques, le collège Joseph Peyré de Garlin et son équipe enseignante a choisi de s’équiper en tablettes ; au moment de la prise en main, Stéphanie Mirallès a tout de suite compris les atouts de ce nouvel outil pour son enseignement.

    « Sur une heure, quand je sais que je vais avoir recours à des activités sur internet pendant un quart d’heure, je n’ai pas besoin de déplacer tous les élèves en salle informatique, tout simplement », souligne t-elle, en premier lieu.

    C’est bien l’aspect mobile de l’outil qui est pointé du doigt, comme véritable atout ; les tablettes peuvent aller de classe en classe et de discipline en discipline.

    CG64_1erephoto_240614Au collège Irandatz d’Hendaye, Hervé Landagaray, enseignant en mathématiques, dresse le même constat.

    « La classe mobile est désormais indispensable pour notre utilisation quotidienne lorsqu’on a besoin d’aller faire une recherche sur internet ou de faire manipuler certains élèves dans des groupes différenciés » et il précise « à n’importe quel moment, on a les outils à disposition sans déplacer toute la classe en salle informatique ; c’est un outil qui nous permet beaucoup de souplesse ».

    Nadia Sauvy, enseignante d’EPS au collège Irandatz d’Hendaye rejoint l’idée que le numérique fait gagner du temps de pratique aux élèves. Elle confie avoir « eu la chance » d’expérimenter le numérique dans l’établissement où elle exerçait précédemment ; elle avait à sa disposition, tout comme ses élèves, un ordinateur portable, ce qui l’avait motivé à changer quelque peu ses pratiques.

    Pour exemples, en acrosport, en gymnastique, en escalade ou en demi-fond, entre autres, elle a découvert les atouts des outils numériques comme la tablette pour sa discipline.
    En début de séance, elle peut faire l’appel rapidement sur la tablette ; autre atout : la possibilité de visionner mais aussi de prendre des photos ou de filmer. Pour la gymnastique par exemple, elle peut leur montrer des vidéos et « ils visualisent plus facilement ce qu’ils ont à faire ».

    Les élèves peuvent aussi se filmer eux-mêmes ; le côté mobile de la tablette joue pour beaucoup dans la réussite de l’intégration de l’outil dans les pratiques de Nadia et des ses élèves.

    « Cela apporte un vrai « plus » aux élèves car ils ont une connaissance immédiate du résultat et peuvent gagner du temps de pratique ; et qui dit pratique, dit réussite », souligne t-elle.

    Pédagogie adaptée et supports mobiles : facteurs de progrès et de résultats pour les élèves

    CG64_3emephoto_240614Sur les aspects pédagogiques, Stéphanie Mirallès est unanime : la tablette lui permet de travailler autrement ; par exemple, elle peut pratiquer la différenciation. Un travail de différenciation qui est également plébiscité par Hervé Landagaray, une différenciation qu’il avoue avoir eu des difficultés à mettre en place avant l’arrivée de la classe mobile.

    « Je peux diviser la classe en trois ateliers et sur chacun d’eux, appliquer un niveau de différenciation : un atelier tablettes, un atelier au TNI et un atelier expression écrite ; toutes les douze minutes, les élèves tournent », explique Stéphanie Mirallès.

    D’après elle, cette organisation est très motivante pour les élèves et elle note de réels progrès lors des évaluations.

    « L’outil tablette permet d’exposer encore plus les élèves à la langue et ils mémorisent mieux ; enfin, les élèves dyslexiques sont ravis d’avoir des activités sur tablette qui leur sont adaptées », poursuit-elle.

    Pour l’enseignant aussi, le numérique en mobilité est synonyme d’avancées ; faire cours avec des outils mobiles et individuels lui permet d’enregistrer le travail de chaque élève.

    Comme l’indique Nadia Sauvy, c’est aussi un moyen de « voir qui a travaillé », mais aussi de comparer la progression d’une séance à l’autre.

    Introduire les supports nomades de manière cohérente : un vrai travail de réflexion pour l’enseignant

    L’usage du numérique dans la classe de Stéphanie Mirallès n’est pas quotidien ; pour elle, il faut savoir « doser » pour être efficace et ne pas « lasser » les élèves.

    Nadia Sauvy est aussi de cet avis et souligne qu’il faut bien réfléchir aux moments où il est opportun d’utiliser le matériel numérique.
    « Je ne sors pas la tablette dès la première séance pour le cycle d’acrosport, par exemple ».

    Avant de les laisser s’enregistrer au moment des figures, Nadia a abordé en amont avec ses élèves, tous les aspects sécurité et placement, compensation de masses, les différents types de pyramide…

    « Je ne peux pas lancer le cycle directement avec les tablettes ; cela pourrait même être dangereux d’un point de vue sécurité ; car les élèves se concentrent sur la tablette et en oublient le reste », ajoute t-elle.

    Créer de la motivation chez les élèves en les « appâtant » avec des outils qui leur correspondent

    Du côté élèves, on se verrait bien utiliser les outils nomades tous les jours ! L’image et l’attrait que véhiculent ces matériels, notamment les tablettes, créent une vraie « magie », comme le souligne Monique Lacoustille, professeur-documentaliste au collège Joseph Peyré de Garlin.

    Ayant fait ce constat, elle cherche à mettre à profit l’arrivée des tablettes dans l’établissement pour atteindre certains objectifs, en utilisant des moyens détournés. Elle a mis en place ce qu’elle appelle « le kiosque numérique. » Le principe est de prendre des abonnements à des périodiques en ligne et de travailler, en priorité avec les classes de 6ème, lors du cours hebdomadaire « d’initiation à la recherche documentaire », sur « comment les intéresser à l’actualité ».

    « Ils ne sont pas toujours attirés par le papier et le fait de passer par la tablette rend l’activité un peu plus “magique “», décrit t-elle.

    Par ce biais, elle espère susciter l’intérêt des élèves pour la lecture et les conduire, à terme, à lire aussi de la presse écrite traditionnelle.
    En projet et en collaboration avec l’enseignante en histoire-géographie, elle aimerait faire créer des QR codes aux élèves sur les bâtiments de Garlin. Elle ne manque pas d’idées et elle avoue que le côté mobile de la tablette permet aussi beaucoup plus de choses qu’avec des outils fixes.

     

    Des matériels « de base » dans les salles de classe aux outils nomades, souvent plébiscités par les enseignants dans le cadre des Contrats Numériques, l’objectif du Conseil général de mettre le numérique à portée de tous les collégiens est atteint. Et c’est un doublé gagnant puisque les usages ont véritablement suivi les investissements.

    Une belle réussite donc qui ne devrait pas en rester là et qui, comme le rappelait Christiane Mariette, Vice-présidente du Conseil général en charge de l’Education et de la Jeunesse dans les deux premiers épisodes, est devenue possible grâce au partenariat étroit qui existe entre le Département et l’Education nationale.

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  • Les tablettes tactiles, des outils facilitateurs de contenus pour une éducation efficiente à la culture numérique

    Les tablettes tactiles, des outils facilitateurs de contenus pour une éducation efficiente à la culture numérique

    Nicolas bertos

    Problématique pédagogique :

    Les tablettes tactiles ont de nombreux avantages qui incitent les professeurs comme les élèves à redéfinir leur création de contenu dans et en dehors de la classe. Ainsi, la relation au savoir (transmission, acquisition, production) est modifiée.

    Il convient donc de s’interroger sur les  possibilités offertes par cet outil, dont la nature même modifie la position structurelle des acteurs de  la classe.

    En quoi le nomadisme des tablettes permet-il aux élèves et aux professeurs de mieux s’interroger sur les processus de création ainsi que sur la réception de leurs productions ?

    Pour le professeur, en quoi les tablettes permettent-elles de renouveler les supports afin de construire un cours qui rende les élèves acteurs et auteurs ? En quoi les tablettes sont-elles un vecteur de créativité pour le professeur et pour les élèves ?
    Comment la mobilité des tablettes redéfinit-elle l’espace de la classe et la circulation du savoir à l’intérieur de celui-ci ?

    Enfin, en quoi la mobilité des tablettes est-elle un atout pour éduquer les futurs citoyens aux médias en utilisant des formats de création (vidéos par exemple) qui peuvent devenir des objets de consommation?

    Apport du numérique ou présentation de la techno utilisée :

    Dans la classe c’est la tablette qui est mobile (tablette « professeur » vidéoprojetée ou tablettes « élève » pouvant prendre des vidéos et/ou photos, déplacements dans la classe, utilisation d’applications de réalité augmentée).

    Chaque élève dispose de sa tablette, qui est utilisée de diverses manières pour un usage quotidien (affichage de document, support pour les réponses écrites, outil de création graphique, de retouche de document etc). La mobilité permet la mise en commun des créations d’élèves rapide et efficace par QR codes.

    Une fois agrégées par le professeur (ou échangées entre élèves), ces créations deviennent des objets de consommation en étant diffusées à l’ensemble du groupe classe (ou à d’autres classes): les élèves n’écrivent plus uniquement pour eux mais bien pour être lus.

    Le numérique favorise l’innovation pédagogique: dans les méthodes, dans les documents mis à disposition des élèves (nombre, nature etc). Grâce au numérique les élèves deviennent aussi producteurs de ressources et peuvent aussi « augmenter » des documents créés par d’autres, estompant ainsi la frontière entre création et « simple » consommation afin de rendre les élèves acteurs de leurs pratiques.

    Le professeur n’est ainsi plus le seul producteur de ressources du cours.

    Relation avec le thème de l’édition :

    Les tablettes permettent de placer dans les mains des élèves des outils de création de contenu « nouveaux » dans l’enseignement: vidéos et photos. Les possibilités offertes obligent à repenser la pédagogie à mettre en place en classe.

    Ainsi, les mots « création » et « consommation » recouvrent aussi bien les productions des professeurs (posture habituelle d’ingénieur pédagogique décrite par B. Devauchelle) que celles des élèves: créations variées en classe et objets de consommation lorsque publiés par exemple sur internet.

    Avec les tablettes tactiles les élèves deviennent auteurs, naviguant entre création et consommation.

    Synthèse et apport du retour d’usage en classe :

     Les élèves ne sont habituellement pas sensibles au fait qu’ils écrivent « pour quelqu’un » (le professeur). Diffuser leurs productions permet de leur faire réaliser que devenir auteur les oblige à naviguer entre création personnelle et future consommation de la production créée, obéissant ainsi à des normes et des codes: le respect des règles d’orthographe devient plus compréhensible, une carte de géographie doit être lisible et claire etc.

    En classe, le bilan est très positif mais il convient de ne pas tomber dans l’idolâtrie: si les progrès sont clairement visibles lors de la plupart des activités, c’est bien sur le long terme et en profondeur que le travail pédagogique doit être effectué.

    Néanmoins, il est clair qu’avec ce type de dispositif (une tablette par individu) les élèves sont placés dans une posture bien plus active qu’habituellement. Pour l’enseignant, les tablettes sont un formidable vecteur de transformation pédagogique. Les sources de savoir ne sont plus placées uniquement sur le tableau mais émanent potentiellement de chaque élève… Ce qui rend la scénarisation des cours nécessaire et complexe… Mais bien plus intéressante !

    Voir le programme complet des ateliers ExplorCamps

  • Les voyages virtuels forment la jeunesse

    Les voyages virtuels forment la jeunesse

    Visuelbonnafous

    Problématique pédagogique :

    La géographie est une science de l’espace, un espace aménagé par les hommes. On continue cependant à l’étudier entre les quatre murs d’une classe faute de pouvoir, à cause de difficultés multiples, aller la découvrir sur le terrain.

    Ce que les élèves peuvent voir par eux-mêmes dans leur vie personnelle n’entre pas toujours en résonance avec les apports des cours. Ce que les cours présentent est souvent une présentation en deux dimensions de l’espace (sans vraie perspective d’espace, ni prise en compte des évolutions temporelles de l’espace).

    Il faudrait donc pouvoir sortir sans sortir, être sur place sans quitter sa place, sans quitter sa classe. Mettre plus concrètement l’élève avec la réalité du terrain peut lui permettre de saisir les enjeux d’aménagements souvent proches et pourtant lointains.

    Apport du numérique :

    L’atelier se propose de voir comment l’ordinateur connecté aux réseaux informatiques peut affranchir les élèves des murs de la classe, les plonger dans la réalité d’un espace sans pour autant avoir recours à des technologies de reconstitution en 3D demandant des matériels et des débits informatiques dont tous les établissements ne disposent pas.

    Non seulement, il est possible de se déplacer dans l’espace comme dans une vraie sortie mais le « programme » offre le moyen d’une meilleure compréhension de l’espace visité grâce à des explications et des coups de projecteurs sur les éléments majeurs, des aides méthodologiques, des documents d’accompagnement et, in fine, des moyens pour évaluer la bonne compréhension des apports de la visite menée virtuellement.

    Relation avec le thème « Numérique et éducation, entre consommation et création » :

    Une des difficultés ressenties par les collègues face au numérique, c’est ce sentiment qu’on ne peut pas faire ce que font les formateurs.

    Aussi consomment-ils des produits « finis » sans imaginer pouvoir, avec un investissement minimal en temps, en faire autant.

    L’atelier montrera comment il devient facile de créer selon ses besoins plutôt que de consommer ce qui leur correspond mal.

    Synthèse et apport du retour d’usage en classe :

    Les activités numériques présentées dans cet atelier permettent de réaliser des sorties virtuelles sur un terrain préalablement « défriché » par l’enseignant (prise de photos par exemple).

    Le travail réalisé en salle informatique est guidé à la fois par l’ordinateur et le professeur, celui-ci ayant pour mission de débloquer les blocages pas ou mal prévus lors de la conception de la séance. Généralement, les meilleurs élèves parviennent à réaliser les tâches attendues sans aide véritable de l’enseignant alors qu’au contraire les élèves habituellement en difficulté avancent à leur rythme et osent questionner (ce qu’ils ne font jamais en classe « normale »).

    L’expérience montre que ce type de travail marque mieux les élèves qui réutilisent spontanément les exemples vus dans leurs devoirs… mais aussi que la présence de l’enseignant est indispensable pour que l’ensemble fonctionne (en travail à la maison, l’activité est souvent survolée et sa richesse mal exploitée).

    Liens déjà accessibles en rapport avec cet atelier :

    Voir le programme complet des ateliers ExplorCamps

    Voir la bio de Thierry Bonnafous sur Ludovia 2014

  • Transformer le manuel « papier » en manuel numérique personnalisé, par l’intégration en réalité augmentée des ressources produites par les élèves

    Transformer le manuel « papier » en manuel numérique personnalisé, par l’intégration en réalité augmentée des ressources produites par les élèves

    jourde

    Problématique pédagogique :

    La création et la publication des travaux scolaires
    1) permet l’appropriation des contenus (par une logique de la transformation des contenus),
    2) motive en renouvelant le sens et l’enjeu des travaux (qui reçoivent une existence publique et ouverte aux interactions),
    3) permet de construire une mémoire et une culture de classe, voir d’établissement.

    Comment alors inciter la création de ressources numériques par les élèves (vidéos, enregistrements audio, cartes mentales, quiz…) ?

    Comment faciliter leur consultation, en utilisant les outils communs que sont les terminaux mobiles (smartphones et tablettes) ?

    Comment articuler la culture du livre avec la culture des écrans ? Comment développer les compétences de translittératie ?

    La technologie de la réalité augmentée a été explorée pour accompagner ces défis pédagogiques.

    Apport du numérique ou présentation de la techno utilisée :

    Les ressources numériques (créatives, ludiques et produites par les élèves) sont intégrées dans le manuel par réalité augmentée, grâce à l’application gratuite Aurasma (iOs et Android) et sa plateforme de création (studio.aurasma.com). Les élèves “filmant” une page du manuel via Aurasma sur leur smartphone ou leur tablette voient s’afficher des pictogrammes en surimposition sur les pages, permettant d’activer les ressources numériques liées au contenu des pages et adaptées à une consultation nomade.

    Aurasma permet des “conditions temporelles” (accès différencié aux ressources selon des dates définies), la géolocalisation (activation des ressources limité à un lieu précis de l’espace physique) et la création de chaînes spécifiques (activation de ressources différentes selon des abonnements à des chaînes ou des collections spécifiques).

    Se composera ainsi collectivement, au fil des classes, un manuel virtuellement enrichi par l’enseignant et les élèves, favorisant l’appropriation du savoir et une culture commune.

    Relation avec le thème de l’édition :

    Cette démarche ou ce “bricolage” techno-pédagogique repose sur la création de ressources variées, imaginatives et collaboratives  par les élèves. Elle invite les élèves à devenir producteurs —non pas seulement consommateurs. Elle assure une certaine pérennité aux publications, favorisant ainsi une culture commune.

    Synthèse et apport du retour d’expérience en classe :

    Ce projet « pilote » s’inscrit dans la durée. D’ores et déjà, il a suscité l’intérêt de nombreux élèves (et collègues !). Il permet de renforcer l’attention et de motiver certains élèves, il facilite la mise en activité créative et réflexive, il recadre les activités scolaires selon un sens et une temporalité renouvelés.

    L’écriture polyphonique des couches « augmentées » du manuel dessine une œuvre multimédia, mouvante et joyeuse. Cette démarche permet de solliciter de nouvelles façons d’exercer son intelligence, conformément au vœu du journaliste J. Merrow : « Ask students “How are you intelligent”, not “How intelligent are you” ».

    Le dispositif est transférable à de nombreuses disciplines et à des niveaux variés.

    Voir le programme complet des ateliers ExplorCamps

    Voir la bio de François Jourde sur Ludovia 2014

  • Une tablette par et pour le monde scolaire

    Une tablette par et pour le monde scolaire

    TablettesTED_BDevauchelle_170614Une matinée de bilan prospective

    La matinée a débuté par un point de situation des principaux responsable du consortium mis en place pour ce projet (société Unowhy, Conseil Général de Saône et Loire, SEJER – Nathan, Bordas, le Robert-, la société Logosapience, le rectorat de Dijon et l’atelier Canope de Macon, le laboratoire de recherche Techne de l’université de Poitiers).
    En rappelant qu’une expérimentation était toujours une prise de risque, Marco Lopinto de la société Unowhy a présenté la globalité du projet et ses évolutions à venir.

    Expérimenter un « nouvel objet » dans un contexte scolaire est un pari que chacun des participants avait choisi de mener en acceptant aussi bien les bons moments que ceux plus difficiles inévitables à cette phase du projet. C’est la raison pour laquelle ont été présentés, outre le bilan de ce qui a été fait, les développements en cours pour la version 3 de la tablette qui sera proposée à la rentrée scolaire prochaine.

    Le président du Conseil Général de Saône et Loire, Rémi Chaintron, a rappelé le fort engagement du département dans ce projet qui articule innovation technique, travail pédagogique, développement local (départemental et régional en particulier). A sa suite, le Recteur d’académie, Denis Rolland a rappelé l’engagement volontariste du gouvernement au travers de la stratégie impulsée par Vincent Peillon.

    Très impliqué, le recteur s’est fortement appuyé, dans son discours, sur l’approche par compétences, l’Ecole du socle ainsi que les propositions pour faire changer l’Ecole à l’ère du numérique, approuvé en cela par les chefs d’établissements, pour inviter les participants.

    Le consortium engagés dans les projets e-éducation rassemblent des acteurs qu’il est souvent difficile de faire dialoguer au quotidien, entreprises, collectivités territoriales, services de l’Etat, laboratoires de recherche. L’ensemble des acteurs concernés a confirmé l’engagement et le bon déroulement de la démarche. Ce qui est à remarquer ici, c’est que chacun a tenté de faire un bilan qui ne cache pas les difficultés rencontrées tout comme les réussites constatées.

    Présentation des résultats par la laboratoire Techne

    Le laboratoire Techne a présenté les premiers résultats tirés des observations, enregistrements de données, observations et questionnaires qu’ils réalisent depuis le début 2013, date de lancement de l’opération. Si en moyenne 70 enseignants (sur plus de 400 concernés dans 16 établissements) réalisent chaque mois des cours avec l’outil de conception de leçon inclus dans le logiciel de pilotage des tablettes (manager), la moyenne par enseignant actif est de 4 à 5 séances crées par mois. Ceci ne signifie pas pour autant que les élèves n’utilisent pas la tablette pour des usages autres, comme la consultation d’Internet ou l’utilisation des manuels scolaires inclus dans la tablette grâce aux éditeurs, membres du consortium (SEJER).

    Parmi les analyses effectuées, on peut noter que, les élèves qui disposent de la tablette à domicile (8 établissements sur 16), ne les utilisent que très peu pour les leçons, mais bien plus pour des consultations de ressources (Internet, manuels scolaires). Il semble que prolonger l’Ecole à domicile soit encore à définir, à préciser, voir à penser.

    Par ailleurs, pour ce qui se passe dans les classes, on remarque, à l’instar de nombreuses autres expérimentations, que ce sont l’enrichissement des pratiques habituelles qui sont mises en oeuvre. Peu d’innovation en soi, mais beaucoup d’expériences, qui ont prouvé qu’il y avait un potentiel réel. Et ce potentiel s’exprime en priorité par la capacité qu’offre la tablette à faciliter la différenciation pédagogique.

    Les observations de terrain confortent cette analyse : difficile d’utiliser une tablette dans une séance de type collective, plutôt de type magistrale ; intéressant de pouvoir amener les élèves à utiliser la tablette en autonomie pour améliorer la qualité de suivi que l’enseignant peut apporter aux élèves comme cela a pu être observé dans plusieurs classes, même dans une ULIS.

    La fin de la matinée a permis à la société Unowhy de présenter la nouvelle version de la tablette, la troisième. Directement issue des travaux menés depuis le début du projet cette nouvelle tablette (qui passe de Linux à Android) va s’inscrire de manière plus classique dans le paysage des tablettes haut de gamme, mais toujours dédiée à l’enseignement. Une nouvelle tablette prometteuse que les personnes présentes n’ont pas manqué d’indiquer qu’elle était pour eux essentielle et souhaitée. Après une année d’expérimentation, il serait mal perçu que ceux qui depuis le début se sont engagés dans ce processus ne puissent le poursuivre en prenant en compte les nouveautés permises par cette version qui arrivera probablement au mois de septembre dans les établissements.

    L’arrivée de 600 tablettes version 3 est prévue d’ici la fin de l’année civile.

    Un après-midi de partage des pratiques

    Après une pause déjeuner qui a permis les échanges informels, les participants ont regagné l’amphithéâtre pour un retour d’expérience, mais de terrain cette fois-ci. Six enseignant(e)s ont présenté leurs travaux : Lettres, Histoire-Géographie, Documentation, Langues et Mathématiques.

    Chacun des intervenants a eu à coeur de présenter et partager ce qu’ils font réellement dans la classe avec les élèves, illustrant les propos par des photos, des schémas permettant de mieux comprendre comment cela se passe. Le jeu des questions réponses a permis aussi à chacun d’aller au-delà de la simple présentation.

    L’usage de la tablette en anglais est particulièrement adapté dés lors que l’enseignant sollicite les capacités d’enregistrement et de restitution. Que ce soit pour l’apprentissage, comme pour l’évaluation, la tablette permet à chaque élève de réaliser sa propre production et de la soumettre à l’enseignante. Elise Jack, enseignante au collège Jean Vilar de Chalon sur Saône, a été une des premières à se lancer dans l’aventure TED.

    Dans sa présentation, elle a mis en évidence la progression des élèves dans la maitrise de l’expression orale, preuve à l’appui, en faisant écouter aux participants le même élève à trois mois d’intervalle.

    En français, autour de la lecture analytique, Séverine Tailhandier du collège Jean Vilar à Chalon sur Saône a présenté les usages de la tablette en classe. Montrant des photos de la classe, disposée en ilots, elle a rappelé la possibilité de passer de l’individuel (travail sur tablette) au collectif (travail projeté sur tableau et analysé en groupe).

    La tablette permet alors à chaque élève de mener son chemin d’apprentissage de manière suffisamment autonome pour respecter son rythme, ses manières de faire.

    Les enseignants documentalistes, Alexis Pelte de St Germain du Plain et Delphine Bornard de Chalon sur Saône se sont aussi emparé de la tablette car elle leur semblait constituer un outil essentiel pour travailler les compétences en Education aux Médias et à l’Information. En présentant plusieurs séances de travail, ils ont su faire la démonstration de l’adéquation entre l’outil tablette et le travail au CDI, piloté ou simplement accompagnée. Ils ont aussi mis l’accent sur le potentiel de travail en lien avec les disciplines en montrant la continuité possible avec les autres enseignants. Enfin ils ont évoqué la question de l’utilisation à domicile, conscients de l’enjeu que constitue cette utilisation de la tablette quand les élèves n’ont pas les codes pour accéder de manière pertinente à l’information.

    En histoire géographie par Gaëlle Charcosset de La Clayette, l’accent a été mis sur plusieurs aspects de ce que permet la tablette : traitement individuel de l’image, recherche de données, autour du thème « habiter« . L’approche par la tâche complexe en histoire a mis en avant l’importance et les possibilités de travail collectif et collaboratif, même avec une tablette individuelle.

    Outre la production d’écrits que l’on peut partager, la tablette a aussi permis d’accéder à des ressources plus variées.

    Les mathématiques ont clos la journée. Michael Ciosmak du collège Jean Vilar à Chalon sur Saône, a présenté une « chasse au trésor » mathématique. L’approche, sous forme de jeu sérieux, s’appuie sur le travail individuel des élèves qui sont amenés ensuite à présenter leurs découvertes et surtout leurs apprentissages au groupe classe. L’intérêt de ce type de cours est de mettre l’accent sur la démarche de réflexion et réponse aux énigmes sous forme de raisonnement mathématique. L’enjeu, la qualité du thème davantage encore que la tablette, sont des motivations réelles pour apprendre

    Faire le bilan d’une expérimentation est un moment indispensable pour ceux qui la vivent, comme pour ceux qui la regardent. Si un certain nombre de problèmes ont pu être évoqués, difficultés techniques, implications des uns et des autres, on a pu aussi mesurer le degré d’adaptabilité d’une bonne partie des enseignants et leur inventivité, choisie parfois mais subie aussi, lorsqu’il faut adapter l’outil aux contextes de travail de la classe.

    Si un constat peut être fait, qui dépasse la seule tablette TED et son environnement logiciel, c’est que les pratiques de différenciations pédagogiques gagnent énormément à utiliser ce type d’instrument. Permettant des rythmes différents, des relations enseignants/élèves ou élèves/élèves différentes, de l’alternance entre l’individuel et le collectif, l’arrivée de ces moyens individuels ouvre des perspectives que les enseignants impliqués souhaitent voire amplifiées par de nouvelles fonctionnalités et par une fiabilité accrue.

    C’est ce que chacun pourra mesurer dès la rentrée prochaine avec la nouvelle version de la tablette et de son environnement pédagogique qu’il ne faut pas négliger.

     

    Auteur : Bruno Devauchelle

  • EPS RUNNING, le numérique en action !

    EPS RUNNING, le numérique en action !

    Je m’applique, dans cette chronique, à mettre en avant la valeur des développements sur le terrain de la pratique dans une optique théorique nécessaire, mais qui perdra rapidement son sens sans porter de projets concrets. En parlant de projets, il ne s’agit pas ici d’imaginer ce que serait une pratique numérique au service des apprentissages, mais bien d’en faire état et valoriser les apports du point de vue des apprentissages, des conditions d’apprentissage et de la motivation des élèves.

    MArtial2_170614Avec des idées simples, la technologie va nous permettre de transformer radicalement la pratique en lui donnant valeur et cohérence d’un nouveau genre. L’exemple que je prends est celui de la course… Non pas celle qui consiste d’aller d’un point à un autre le plus rapidement possible, mais celle plus « agaçante » qui s’inscrit dans la durée et l’effort long. Un sujet bien délicat qui pourrait en faire sourire plus d’un à l’évocation de tours de stade à n’en plus finir dont les objectifs ont pu nous échapper jadis…

    C’est à ce niveau que la technologie opère sa révolution. Nous serons tous d’accord pour affirmer que la pédagogie avec le numérique doit se transformer et proposer un cadrage le plus parfait et cohérent au regard des pratiques antérieures au risque de remplacer les plus-values escomptées par un renforcement de l’échec. Et pour pouvoir le faire, il faut que l’approche technologique soit le plus simple possible et permette aux enseignants d’agir en réaction à son environnement et les contraintes qu’il impose plus qu’en accord avec l’outil qu’il souhaite utiliser.

    La conception de EPS RUNNING respecte ces principes. Ce fut d’autant plus nécessaire que, plus qu’à l’enseignant, c’est à l’élève que s’adresse cette application.

    Les trois principes essentiels reposent sur :
    . un relevé simplifié des temps de passage en un point unique de la piste
    . un regard sur l’exécution de la tâche
    . un retour d’information en deux temps : immédiat (régularité) / post-épreuve (respect du contrat)
    …et ce, pour chaque coureur d’une même course.

    Les objectifs assignés :
    . Permette à chaque élève, sur la base d’un objectif commun, de gérer et réguler sa pratique au regard de ses capacités
    . Mettre en évidence les conditions de la réussite
    . Valoriser le progrès et permettre d’en étudier les conditions
    . Donner et transmettre des résultats pour permettre d’avoir un avant, pendant et après la leçon.

    L’organisation pédagogique appartient à l’enseignant.

    L’application numérique, utilisable sur tablette (Android) format 7″ à 10″, comporte un paramétrage aisé et modifiable en fonction des objectifs et réalisation en différents temps de son utilisation, ce qui permet de lancer des séquences très rapidement et d’en tirer des bilans tout aussi rapidement.

    Son ergonomie s’adapte tout à fait à l’utilisation par les élèves, un point fort et gage de performance et réussite. Il ne s’agit pas ici de se focaliser sur l’élève inapte uniquement, à qui l’on confie une tâche de saisie, mais bien sur l’élève porteur d’une responsabilité dans le groupe et agissant en tant qu’observateur et juge, s’appuyant sur les mêmes outils que l’enseignant. La valeur de cette pratique donne aux élèves les éléments de maîtrise des leçons ainsi qu’une approche différente du numérique qui le guide par la maîtrise d’informations qui vont conditionner la réussite.

    Dans cet exemple, la technologie ne fait appel à rien d’autre que des logiques de calcul basées sur l’engagement des élèves et leurs désirs de réussite.

    Martial1_170614En amont, il s’agira de contractualiser avec finesse les objectifs individuels. Cette personnalisation implique la prise en compte des aspirations de chaque élève et lui permet de gérer sa pratique, non pas sur une consigne rigoureuse qui peut lui poser un problème à l’instant précis, mais bien sur son ressenti et sa motivation. A cet instant la présence du professeur est essentielle pour valider les choix, sur la base de données qu’il possède déjà (rapport aux séquences précédentes qui ont pu se dérouler) ou d’autres (tests de nature différentes ayant pu être effectués : EPS RUNNING fonctionne avec les données de l’application Test VMA disponible iOS/Android).

    Pendant la séquence, il s’agit de réguler en informant à chaque instant (initialement à chaque passage devant la zone témoin). Le rôle de l’observateur devient quasiment un rôle de « coach » ou de motivateur en vu de la réussite de son camarade. Le fait d’observer et de réguler la pratique d’un autre dans l’action permet aussi de se projeter dans sa propre pratique tout comme peut le faire l’analyse de statistiques ou le visionnage de vidéos.

    Après la séquence, par la relation entre le ressenti personnel (fatigue, aisance, difficultés rencontrées) et les résultats obtenus (sous forme de note, mais surtout avec des informations très précises sous forme de graphes, courbes, pourcentages de réussite,…)

    En dehors et la leçon, par la transmission des valeurs prélevées dans l’espace personnel de l’élève PRO-EPS afin qu’il puisse avoir à sa disposition l’ensemble de son travail et d’autres informations (temps, distance, vitesse, nombre de répétitions, cumul,…)

    Ma plus belle réussite…
    Une séquence difficile où une élève me soutenait avant même d’avoir accompli son travail qu’elle n’y arriverait jamais. Une élève que j’avais eu l’année précédente où nous avions réalisé le même exercice qu’elle avait… réussi. J’ai pu lui en faire la preuve immédiatement (conservation des données) et obtenir sa participation. Autre image d’élèves en difficultés, à qui la personnalisation des contrats et l’adaptation de l’application à des objectifs valorisant la pratique sans autres ambitions, ayant pu s’exprimer et obtenir des résultats jusqu’alors inespérés.

    Une chose possible précédemment, mais qui prend une valeur toute différente dans cette logique objective qu’apporte le numérique et où le sentiment de la rationalisation sans distinction les met à l’aise là où ils craignaient d’être encore mis devant le fait accompli !

    Pour conclure et renforcer la logique que je m’applique à promouvoir, EPS RUNNING est une application développée par des enseignants à partir de leur pratique et des attentes de leurs élèves. PDAgogie.com, qui assure ces développements, tient à cet impératif qui bénéficie à la pédagogie par le numérique et aux élèves.

    Le concept d’enseignant/développeur (et non développeur/enseignant) n’est pas un vain combat, mais bien l’investissement de compétences en rapport avec l’évolution rapide des pratiques se servant des technologies pour avancer et non le contraire !

    Plus d’infos :
    Liens Internet : http://www.pdagogie.com et http://www.pro-eps.fr
    Liens Youtube : http://youtu.be/vpqHftG6bBc et http://scolawebtv.crdp-versailles.fr/player.php?id=2282 et https://www.youtube.com/watch?v=mbfe6HCrMOo
    Liens PLAY STORE : https://play.google.com/store/apps/details?id=com.pdagogie.epsrun&hl=fr et https://play.google.com/store/apps/details?id=com.pdagogie.vma&hl=fr
    Lien iTunes : http://www.pdagogie.com/app_testvma.php

  • Les effets du numérique en EPS

    Les effets du numérique en EPS

    MartialP_230414Ce qui exprime le mieux ces questionnements divers est la capacité à proposer des réponses sans cesse nouvelles et originales qui ne se limitent plus aux textes qui régissent les programmes et leur accompagnement, et qui prennent en compte les logiques des environnements et des personnes.

    C’est tout naturellement que le numérique s’est imposé parmi les outils du professeur d’EPS, alliant aux contenus et stockages dynamiques un atout de premier ordre : la mobilité !

    Il n’est pas nécessaire de faire un historique de la technologie, mais se rappeler que tout a démarré sur un ordinateur domestique, loin du terrain, pour élaborer des fiches, et que ces fiches se sont invitées sur des supports mobiles, périphériques portables (ordinateurs, PDA, tablettes aujourd’hui) qui sont sortis des salles de classe pour investir les salles de sport et les stades.

    Un nouvel élan est né alors : le traitement immédiat des données.

    C’est là que réside un des aspects fondamentaux de la création d’outils numériques éducatifs dans le domaine de l’éducation physique et sportive. Car la force de l’enseignement réside dans la mise en avant des progrès individuels.

    Les effets du numérique sont de plusieurs ordres ; principalement deux  : agir et s’interroger.

    Avec le traitement immédiat de l’information et la possibilité de la restituer rapidement, on en arrive à créer des outils de plus en plus performants. Ces outils se concentrent sur la gestion de masse et cette gestion de masse implique la multiplication des occurrences.

    Pour les utilisateurs assidus du numérique en EPS, des problèmes d’un nouvel ordre sont nés. Un exemple trivial : la fatigue ! La possibilité offerte d’enchainer la prise de performance (athlétisme, natation) ou toute forme de réalisation motrice (danse, gymnastique, matchs) en optimisant la prise d’information et en s’assurant de sa conservation et de sa synthèse, génère des enchainements plus nombreux, une somme de répétitions, actives, dont l’engagement moteur connait ses limites dans les capacités individuelles.

    Nous nous sommes livrés malgré nous à une petite expérience dans mon établissement scolaire. Lors de l’utilisation de la tablette pour des chronométrages en athlétisme, au moment de la création de l’application CHRONOPerf, un de mes collègues a émis l’idée d’avoir un retour immédiat de deux ordres pour l’élève : comparer le temps venant d’être effectué à sa meilleure performance, et comparer ce temps avec celui effectué précédemment.

    A l’origine, il s’agissait de donner une information rapide visant à avoir un retour sur les effets immédiats des consignes liées au niveau de réalisation et de la régulation (en complexification ou simplification) apportée par l’élève. Et de manière tout à fait empirique est venue se greffer une information importante qui nous a obligé à redéfinir nos séances de manière tout à fait précise. En constatant une forte répétition de valeurs moins performantes dans le temps et ce, non pas sur un élève, mais sur un groupe complet d’élèves, il s’avère qu’il n’est absolument pas nécessaire de poursuivre, et peut-être revoir à l’avenir les objectifs, car les élèves fatiguent…

    De ce fait, un pictogramme initialement prévu sous la forme d’un plus ou d’un moins s’est transformé en véritable message d’alerte dont la fréquence de répétition dans une même série a pour vocation d’avertir le juge/observateur (qui peut être un élève le cas échéant).

    Qu’est-ce qui est interrogé dans cette démonstration ? Il s’agit de l’accroissement du temps ou du volume de pratique ! Car sous l’effet de l’accélération des traitements, il devient alors possible d’en produire plus.

    La consommation de numérique, dans des cas très précis, n’est-elle pas à prendre avec précaution ?

    Notre logique de vouloir toujours mieux faire, surmonter les difficultés et produire des outils performants pour rendre les élèves performants, ne nous éloigne-t-elle pas parfois des réalités liées à l’intensité optimale qui nous est permise et que nous dépassons en toute honnêteté sans véritablement nous en rendre compte ?

    De ce fait, par des créations très performantes, ne sommes-nous donc pas en mesure aujourd’hui de nous attacher à des aspects plus fondamentaux ? C’est un fait. Et la précaution à prendre réside dans la manière dont on finalise un outil. Un des effets inattendu de cette profusion de possibilités nouvelles est dans la conservation de la place du professeur.

    Car une machine ne pourrait-elle, en allant trop loin, le tenir à l’écart ?

    Je ne ferai pas de philosophie facile sur ce sujet car le débat est très large et la réalité loin d’être alarmante, mais il m’est arrivé de me confronter, lors de la création d’outils, à des attentes hypertrophiées. Nous avions par exemple, entrepris de travailler sur un outil simple d’observation en sport collectif. Un relevé de statistiques basé sur le nombre de fois où une équipe entre en possession du ballon, un des joueurs tire et marque, ou non. Deux statistiques importantes : le taux de tirs, par rapport au nombre de possessions (pour une vision collective du jeu) et le taux de buts marqués, par rapport au nombre de tirs (pour des aspects de situations favorables).

    Deux formes de demandes sont apparues :
    – Détailler les fonctions (zone de tir, tir en situation favorable,…). Cet outil ayant été créé pour des élèves de collège, il a été fortement investi par les professeurs eux-mêmes, plus exigeants et entrant avec force dans le numérique, et peut effectivement se montrer insuffisant.

    – Interpréter les résultats ! C’est sur ce point que les attentes sont intéressantes.
    D’abord indissociable de la première attente, l’interprétation demande un niveau d’analyse conséquent, et pas forcément à investir sous la forme d’automatismes. Les chiffres ne sont pas une fin en soi. C’est au professeur, à l’enseignant, de s’appuyer sur eux pour illustrer ce qu’il a pu voir.

    Et c’est important, car les tâches d’observation sont à déléguer aux élèves pour les aider à s’approprier ce qui détermine les éléments constituant les informations relevées (qu’est-ce qu’une perte de balle ? quand doit-on considérer que la balle est perdue ? de la même manière justifier que l’action est bien un tir (fonction de la position des défenseurs, des options offertes par les partenaires, etc…).

    Dans un précédent article, je m’attachais à souligner le côté simple des outils numériques.  Nous renforçons ici leur côté efficace. La simplicité est vite consommée au regard de la puissance de ce que permettent les outils actuels. La création qui en découle rend leur utilisation plus complexe.

    Complexe car plus performante d’un côté, impliquant une forte créativité des concepteurs et des demandes et attentes en amont. Complexe car compliqué dans la mesure où ils ne sont pas adaptés aux publics concernés malgré un affichage vantant la qualité du concept.

    De la création à la consommation s’impose un passage obligé par le regard des enseignants. Le numérique s’est imposé comme un outil forçant à s’adapter. L’étape suivante est acquise aujourd’hui, c’est aux créateurs d’applications de comprendre les enjeux du terrain et de proposer des outils polyvalents et aux réelles plus-values pour les publics concernés.

  • 10 raisons d’utiliser les téléphones mobiles en classe

    10 raisons d’utiliser les téléphones mobiles en classe

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    Autoriser ou non l’utilisation du téléphone cellulaire en classe : voilà un sujet délicat ! Un rapide sondage dans tout établissement secondaire permet de constater qu’une bonne partie des jeunes possède un téléphone cellulaire, et qu’il est souvent sur eux. On peut, par ailleurs, s’attendre à ce que la baisse des prix et les forfaits familiaux poussent de plus en plus de parents à fournir un téléphone intelligent avec Internet à leurs enfants.

    Il y a peu de temps, à l’occasion d’une conférence, Martin Lessard, chroniqueur à l’émission La Sphère de Radio-Canada, expliquait que les cellulaires actuels sont aussi puissants que le module lunaire des missions Apollo, à la seule différence que cette puissance est maintenant dans nos poches.

    Cette puissance informatique augmente à un rythme extrêmement rapide : un potentiel énorme que l’on met de côté en empêchant son utilisation en classe.

    Le 27 janvier dernier, le site Teachthought publiait sur le sujet un article de Terry Heick intitulé 50 Reasons It’s Time For Smartphones In Every Classroom.
    Fait important, les propos de cet article ne sont pas ceux d’un adepte « aveuglé » par son désir de technologie en classe ! Ils soulèvent au contraire l’importance de tous les problèmes que cette intégration peut causer : gestion de classe, vie privée, vols, harcèlement, etc. Une intégration trop superficielle et sans éducation peut causer beaucoup de problèmes et de distractions chez les élèves.

    Même son de cloche du côté de Jennie Magiera, technopédagogue de Chicago que j’ai eu le privilège de rencontrer deux fois. Selon elle, bien que la technologie amplifie tout ce qui fonctionne dans une classe, elle fait de même avec ce qui ne fonctionne pas. Le positif comme le négatif !

    C’est pourquoi il est si important de bien réfléchir la stratégie d’intégration technologique en classe. Voici, pour cela, 10 raisons d’utiliser le téléphone cellulaire à l’école, parmi les 50 identifiées dans l’article cité plus haut.

    1) Donner aux élèves la possibilité de chercher sur Google si nécessaire, comme l’enseignant le fait lui-même ;

    2) permettre aux élèves d’être mobiles tout en utilisant la technologie ;

    3) utiliser des applications qui envoient des notifications directement aux élèves ;

    4) utiliser des codes QR en classe que les élèves peuvent lire ;

    5) faire de la vidéo en l’envoyer directement dans un compte YouTube de classe ;

    6) permettre aux élèves de construire un portfolio numérique en temps réel ;

    7) permettre aux élèves d’utiliser des applications de lecture comme iBook, Kindle, etc ;

    8) permettre aux élèves d’écouter de la musique en travaillant, comme le font plusieurs enseignants ;

    9) s’organiser grâce à un agenda numérique avec système de rappel ;

    10) tirer profit d’un appareil qui est, de toute façon, déjà dans la poche de plus en plus d’élèves.

    En conclusion, ces 10 raisons ne sont pas présentées comme étant des vérités ni des recettes miracles, mais tout simplement des constats que les avantages existent.

    Avez-vous tenté l’expérience ? Si oui, quels ont été vos succès, et vos points à améliorer ?

    Vous pouvez réagir en contactant notre rédaction (onglet « contacter la rédaction ») ou directement Sébastien Wart, @sebastienwart

    À propos de l’auteur Sébastien est conseiller pédagogique TIC au Collège de Montréal et ancien enseignant de sciences. Il livre de nombreuses autres idées sur son site www.Edulogia.com

    Article publié le 31 janvier 2014 sur Infobourg.com et rédigé par Sébastien Wart, auteur du site edulogia.com

  • La tablette ExAO einstein a remporté le Bett Awards 2014 !

    La tablette ExAO einstein a remporté le Bett Awards 2014 !

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    Nous vous avions parlé de la tablette tactile einstein, la première tablette à être équipée de capteurs scientifiques pour l’ExAO, lors du salon Educatice en novembre 2013 – voir notre article à ce sujet – .

    Le prix Bett technologies, qui récompense les innovations mondiales dans le domaine de l’éducation, a été décerné lors du Bett Show, le plus grand événement au monde dans le domaine des technologies appliquées à l’éducation, et qui se tient chaque année à Londres, à a tablette einstein.

    Les membres du jury du Bett ont commenté la victoire de la tablette en précisant :

    « La tablette einstein  est un très bon produit, idéal pour soutenir le nouveau programme national. Nous aimons la conception, l’image de marque, les fonctionnalités et pensons que le produit est durable et robuste. Nous aimons particulièrement la façon dont il encourage les élèves à interagir et collaborer ».

    La tablette einstein comprend huit capteurs intégrés qui sont couramment utilisés dans les programmes de sciences. Ils comprennent l’humidité, la fréquence cardiaque, la température, la luminosité, les UV, un accéléromètre, un microphone et un GPS. Enseignants et élèves peuvent également ajouter en plus huit capteurs externes supplémentaires pour effectuer des expériences plus complexes et créatives.

    En outre, la tablette einstein est également livrée avec le logiciel d’analyse de données Milab, qui permet aux élèves de recueillir facilement, interpréter et comprendre les données de leurs expériences. La tablette dispose également de deux caméras (avant et arrière), un port HDMI pour se connecter à un projecteur ou un moniteur, une connexion en Bluetooth, en USB et WiFi et l’accès à Google Drive et Google Play , en plus de toutes les fonctionnalités d’un appareil Android standard.