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  • Les innovations technologiques au service des innovations pédagogiques : l’exemple des lunettes connectées

    Les innovations technologiques au service des innovations pédagogiques : l’exemple des lunettes connectées

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    Je tenais à introduire cet article par un avant-propos en lien direct avec les évènements de novembre. A cette époque, une description en 3 actes qui attendaient leur épilogue, m’amenait à débattre de manière partisane sur les objectifs que l’on assignait au numérique et les moyens mis en oeuvre pour y arriver.

    Les attentats horribles m’ont profondément bouleversé et je ne pouvais pas finir sereinement mon développement. Plusieurs semaines après ces évènements dramatiques, et toujours choqué par ce qui s’est passé, je mets un point d’honneur à abonder le discours nécessaire à faire savoir que nos convictions ne sont pas altérées et que la culture, la volonté et l’innovation demeurent la force de notre intelligence et de notre humanité.

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    Ainsi donc, au cours de ce temps, j’en ai profité pour éprouver mon discours et en arrive aujourd’hui à conclure sur ces trois actes qui portent mon évolution personnelle et professionnelle au sein du développement des outils numériques.

    Le fil directeur de tout cela n’est autre que cette affirmation faite dans mon précédent article où j’écrivais convaincu de mes propos : «  On ne cesse d’entendre partout, que la technologie avance de manière exponentielle ; qu’à chaque nouveauté produite s’en suit l’obsolescence de celle qui précède. Hum ! Qu’en est-il alors de chacun de nous ? Sommes-nous à même de suivre cette évolution et la coller à nos impératifs de terrain pédagogique à chaque trimestre technologique ? »

    Cela tient toujours ! Et peut-être encore plus aujourd’hui avec le fort développement des objets connectés, programmés, pilotés.

    Quelle place accorder de fait au gadget numérique, en évitant de se positionner dans le « buzz » éphémère que l’on peut constater de trop nombreuses fois, et aboutir à des propositions si ce n’est trop sérieuses, au moins concrètes et fonctionnelles ?

    Que doit-on réinventer dans la pédagogie, qui puisse justifier le temps passé, l’argent investi et valoriser l’ensemble des innovations comme autant de supports prompts à modifier la posture de l’enseignant au sein des leçons, et aujourd’hui celle des élèves également ?

    Des tableaux plus interactifs que jamais, des robots de plus en plus performants, des montres aux poignets, des smartphones qui se transforment en lunettes dans des boîtes en carton, des drones, des lunettes connectées, … la technologie nous submerge de ses performances et de ses originalités.

    Je me concentrerai aujourd’hui sur les lunettes connectées.

    Au sein de l’Atelier CANOPÉ d’Evry, nous avons eu le privilège d’avoir en prêt un modèle : les Moverio BT-200 d’Epson. La stratégie du prêt de matériel demeure toujours un mystère pour moi. L’accompagnement se réduit souvent à envisager les pratiques, mais rarement à les identifier.

    C’est là que le rôle du réseau CANOPÉ devient prépondérant, et c’est là également que demeure essentielle une bonne connaissance du terrain et une vision assez précise de ce qu’est en train de devenir la technologie. Car à ne s’attacher qu’à l’objet, on en oublie qu’il est un outil, et on peut passer à côté de quelque chose d’intéressant.

    Je n’ai pas la prétention de dire que c’est essentiel ; mais je teste bien sûr le côté utile. Car le « buzz » a cette formidable fonction éphémère qui m’exaspère parfois. Sur le principe des lunettes, nous sommes loin de pouvoir affirmer qu’elles pourront trouver un terrain de développement conséquent. Toutefois, une application comme « 1871 » y a déjà trouvé son support technique dans la partie consultation.

    La manipulation de l’objet est, dans les logiques de production d’écrit et d’image, quelque chose de profondément complexe, y compris en y connectant des périphériques comme un clavier BT. C’est en tous cas un très bon support à une expérimentation plus poussée du fait de cette nouvelle interactivité qui permet, grâce maintenant à une lecture directe de QRCodes (auparavant nécessitant une manipulation sur l’écran), d’afficher un contenu (avec le son, BT ou oreillettes fournies) juste en regardant une oeuvre. Une vision très futuriste, mais que nous avons pu valider en modifiant légèrement « 1871 » pour l’adapter au support.

    La visite virtuelle existe bien dans notre atelier ! C’est d’ailleurs un projet que nous pouvons adapter à d’autres parcours pédagogiques, le coeur de l’application étant de fournir un contenu adapté aux élèves ; la technologie n’étant là que pour leur transmettre.

    En parallèle, une expérience sera lancée sous peu pour une pratique sportive accompagnée.

    Nous avons adapté le projet eRUN de PDAgogie.com (application gratuite destinée à être distribuée aux élèves) aux lunettes ; des adaptations ergonomiques et aussi techniques ; l’ergonomie pour l’accès à l’information, l’ergonomie pour l’interprétation. C’est un excellent moyen d’individualiser les parcours des élèves et les lunettes ont un côté très personnel.

    Elles enferment l’utilisateur dans un environnement visuel vaste. Nous avons donc envisagé de lui adjoindre un partenaire virtuel qui n’est rien d’autre que les objectifs de course que l’élève s’est fixé. De fait, il sera accompagné dans sa pratique d’un coach déterminé en partenariat ou collaboration avec ses camarades ou son professeur et aura, dans l’action, les retours immédiats sur sa pratique, buts assignés à cette technologie qui, si elle ne peut produire, doit toutefois accompagner les élèves.

    Cette démarche demande encore un peu de temps pour s’accomplir, et aussi les moyens d’un élargissement à des groupes de coureurs. Auparavant, je tiens à préciser, pour les avoir testées sur moi-même, que le poids et l’autonomie sont raisonnables, ainsi que l’adaptabilité à différentes morphologies de visage. Pour ceux qui auront testé eRUN, la mise en oeuvre demeure pratique et rapide. De plus, le champ de vision « normal » n’est pas énormément altéré par les lentilles des lunettes, ce qui, sur des exercices courts demeure confortable et peu perturbateur.

    Et comme le simple avis d’un enseignant ne suffira jamais à convaincre le développeur, c’est en travaillant avec des élèves que je me suis rendu compte que mes convictions personnelles pouvaient être bouleversées par des utilisateurs profanes.

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    Tout d’abord excités par le produit, émerveillés même, l’utilisation s’est révélée immédiatement très inconfortable. En cause : l’ergonomie de l’application, la manipulation dans la course, l’adaptation au champ de vision pour la lecture de l’information dans l’action ; l’objectif final ayant toutefois pu être atteint à savoir : la connaissance du résultat de l’action.

    Poussant la réflexion encore plus loin, je me suis attaché alors à imaginer ce que le « pad » des lunettes pouvait apporter de différent dans d’autres activités. Et c’est dans le domaine des statistiques de jeu que sont apparues les plus extravagantes idées.
    A ce niveau, le concept de départ est : regarder l’action et noter son résultat sans avoir à changer l’orientation du regard. En d’autres termes, relever les informations sans avoir besoin de passer de l’action à l’écran et les consulter dans les mêmes conditions. C’est donc chose faite ! Mais avec de petits bémols sur lesquels je souhaite travailler à l’avenir.

    Loin d’être une révolution de la pédagogie, ce concept s’avère malgré tout novateur dans l’utilisation et l’intégration du numérique. Car au-delà de «  l’hyper-technologie »  des lunettes, se sont ouvertes des pistes de réflexion très intéressantes dans le développement des compétences des élèves, sur la dextérité nécessaire aux relevés des actions, et sur la souplesse nécessaire des outils numériques pour les objectifs déterminés par les enseignants.

    Le projet se nomme XObs, et il verra le jour très prochainement sur toutes les tablettes.

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    Oui ! J’ai bien écrit « tablettes » ! Car, si effectivement ce sont les lunettes connectées qui sont à l’origine du projet, il s’avère que c’est une application qui s’adapte parfaitement aux tablettes ; et ce sera aux enseignants d’inventer les usages qui vont avec.
    Objectif assigné : décentrer le regard de l’élève de l’écran de la tablette si ce n’est pour lui permettre d’afficher les résultats de son activité, que ce soit en tant qu’acteur moteur ou observateur.

    Voilà donc, la fin de cet épilogue. Cette deuxième et dernière partie ouvre à présent la porte à des retours quasi certains sur l’intégration permanente de la technologie et la nécessaire communication entre les industriels du numérique et les utilisateurs.

    J’insiste sur ce lien qui demeure le seul garant de l’innovation et de l’efficacité sur le terrain. J’insiste sur le fait que notre action est plus dans la prospection que dans la communication, et je ne trouve la légitimité de mon propos qu’au sein des mises en oeuvres réelles auxquelles je m’attache.

    Il y a derrière des investissements, du temps considérable à accorder à construire des parcours et des scénarios pédagogiques et il y a surtout des élèves. Le fait d’apprendre ne réside pas dans l’outil, mais bien dans ce qu’il peut traduire. Hors, il m’apparaît de plus en plus évident qu’on a beaucoup accordé d’importance à des phénomènes de mode sans assez s’attacher à savoir ce que l’on pouvait en tirer, quitte à accepter de ne prendre qu’une infime partie pour laisser au temps le soin d’améliorer le reste.

    C’est à ce principe que je m’accorde, et tiens fermement cette position qui consiste à interroger chacun de nous sur ses compétences qui vont permettre de « faire avancer l’école dans l’ère du numérique » .

  • Pédagogie interactive et créative avec l’ENT ”Savoirs Numériques 59-62”

    Pédagogie interactive et créative avec l’ENT ”Savoirs Numériques 59-62”

    « J’apprécie beaucoup le cahier de textes de l’ENT « Savoirs numériques 59-62 » car il me permet de traiter la séance de cours différemment » ; « et c’est pour moi maintenant, difficile de m’en passer ».

    L’objectif du cours du jour était de travailler sur le verbe habiter, centré sur l’habitant. « Ce sont aussi les programmes d’histoire-géographie en 6ème qui nécessitent de parler sur l’espace vécu et de ne pas voir la ville comme extérieure à elle-même mais d’aller dans les différents quartiers et de découvrir la notion d’habitants et d’habiter ».

    Aller au-delà de « l’heure de cours » grâce à l’ENT : un vrai enjeu pour Edith Maes

    Edith Maes compte véritablement trois moments forts autour d’un cours.
    En amont, elle demande à ses élèves un travail de préparation « afin qu’ils acquièrent déjà quelques connaissances sur le thème choisi » ; une forme de classe inversée en quelque sorte.
    Pour cela, elle met en place plusieurs exercices qu’elle dépose sur le cahier de textes numérique, que les élèves devront réaliser à la maison.

    Par exemple, sur le thème du cours du jour « habiter les villes », elle a proposé à ses élèves d’étudier la ville de Sao Paulo.

    Avant le cours, les élèves ont eu à compléter, grâce à l’outil formulaire de l’ENT, trois mots qui leur venaient à l’esprit lorsqu’on cite cette ville.

    Kosmosimge1_video1A partir des résultats (Brésil, Football, Plage, etc), l’enseignante a créé un nuage de mots qu’elle va ensuite commenter pendant le cours avec les élèves.

    Elle a également mis à leur disposition un questionnaire que les élèves devaient lui renvoyer avant le cours via la messagerie de l’ENT.
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    Pour le compléter, elle a intégré sur le cahier de textes un « Voki », une ressource audio sous forme d’avatar qui va donner des indications toutes simples sur la ville de Sao Paulo.

    Enfin, l’enseignante a intégré une carte dynamique de la ville de Sao Paulo sur le blog de la classe, afin d’aider les élèves à situer la ville.
    Ces ressources, faciles d’accès, vont permettre aux élèves de répondre plus facilement au questionnaire, sans aller chercher des ressources sur internet, ce qui n’est pas simple pour des élèves de 6ème.

    « Avec le Voki, on gagne du temps car je ne vais pas revenir sur ces notions simples pendant le cours et cette forme de personnage plaît davantage qu’un texte à lire », souligne Edith Maes.
    « Je pense qu’ils n’ont pas besoin d’aide pour acquérir des connaissances sur le nombre d’habitants de la ville par exemple et je pourrais ainsi les aider en classe sur des notions plus complexes », ajoute t-elle.

    Des élèves actifs avant le cours mais aussi en classe !

    Edith Maes leur propose aujourd’hui de poursuivre leur réflexion sur la ville de Sao Paulo en se plongeant dans la peau d’un reporter par la réalisation d’une vidéo avec l’outil Photo Story disponible sur les ordinateurs en salle pupitre (informatique).

    Elle a déposé des documents et des images sous un format compressé sur l’espace de la classe de 6ème 2 sur l’ENT dans lequel les élèves peuvent aller piocher pour réaliser le travail. A la fin du cours, ils enverront leur production (audio et écrite) réalisée par groupe de deux ou trois, à leur enseignante via la messagerie de l’ENT.

    Un travail numérique créatif qui sollicite plusieurs compétences.

    Edith Maes évalue les élèves et leur progrès par rapport aux productions qu’ils lui envoient.
    « Même si il n’y a pas de note, car la note n’est plus aussi fondamentale dans l’évaluation, ils ont travaillé beaucoup de compétences : sélectionner des informations, s’exprimer, raconter et inventer une histoire », précise t-elle en rappelant que ces compétences répondent aux exigences des programmes de la discipline.

    Cette enseignante, convaincue par le numérique, ne se repose pas sur ses acquis ; elle tente toujours de trouver des nouveaux supports, visuels, auditifs ou même tactiles (zoomer sur une carte, par exemple) «  de telle manière que toutes les formes de mémorisation soient mobilisées ».

    C’est important de varier les supports pour les élèves qui, aujourd’hui, se lassent très vite d’un même outil, conclut-elle.

     

  • L’ENT premier degré « ALIENOR » au musée

    L’ENT premier degré « ALIENOR » au musée

    « Lors de l’atelier que j’ai présenté aux côtés d’Elodie Labarrère, Animatrice numérique à la DSDEN Pau Ouest, nous avons présenté un projet pédagogique autour d’une visite du musée national du château de Pau pour montrer qu’il est possible de préparer une visite au château en utilisant l’ENT ».

    Pendant la visite, les enseignants et les élèves prennent des photos et des notes ; de retour en classe, ils déposent les photos sur l’ENT ; « ils peuvent aussi compléter une fiche sur l’histoire des arts avec, par exemple, des informations sur l’auteur ».

    L’objectif est d’écrire un article sur le blog de l’ENT afin que les parents puissent découvrir la sortie culturelle réalisée par leurs enfants.

    Ce stage de formation autour de l’exemple du musée a eu pour but de faire découvrir aux enseignants tous les modules de l’ENT : la messagerie, la médiathèque pour déposer des documents, le blog pour écrire des articles ou encore le mini-site qui permet de créer des pages pour rendre publique certains contenus (pour les parents, les grands-parents qui n’ont pas de code d’accès à l’ENT).

    L’ENT ALIENOR a débuté en 2013 avec une soixantaine d’écoles ; aujourd’hui, 240 écoles l’utilisent sur un total de 500 écoles environ.

    Plus d’infos sur l’ENT ALIENOR :
    sur le site web.ac-bordeaux.fr/dsden64

    Revoir le reportage de Ludomag sur ce sujet

     

     

  • Travail collaboratif : mise en pratique avec l’ENT LéA

    Travail collaboratif : mise en pratique avec l’ENT LéA

    Philippe l’avoue : à l’arrivée du numérique en classe, il s’interrogea sur l’usage ; sa réflexion est partie de l’outil et de ce qu’il pourrait faire avec.

    ENTLEA_Mainedebiran1« Très rapidement, je me suis rendu compte que c’était l’inverse qu’il fallait faire à savoir : j’ai des objectifs pédagogiques très précis donc, soit j’utilise une feuille de papier de manière classique, soit j’utilise le numérique qui me permettra de faire différemment ».

    Aujourd’hui, Philippe Mallard n’utilise pas encore tous les outils disponibles dans l’ENT LéA, mais il développe de plus en plus de nouvelles pratiques comme, par exemple, l’utilisation du WIKI ou travail collaboratif ou encore la construction de QCM avec Moodle.

    « Ce que je teste cette année, c’est la réalisation du QCM par les élèves ».

    Avec l’ENT LéA, on change aussi les habitudes des élèves.

    L’objectif est que les élèves reprennent les cours en préparant des questions pour leurs camarades. A chaque cours, deux élèves ont la charge de ce travail ; à la fin de l’année, une vraie banque de questions est donc à la disposition des élèves.
    Pour ces élèves de terminale L comme Paul, « cela permet d’avoir des outils pour réviser tout au long de l’année et avant les épreuves du BAC ».

    ENTLEA_Mainedebiran2Pour le travail collaboratif, l’enseignant a choisi le thème du “téléphone portable, objet de la mondialisation“ sous forme d’étude de cas. A partir d’un ensemble documentaire, les élèves doivent trouver les informations qui leur sont utiles et produire une synthèse. C’est précisément deux élèves qui réalisent ce travail alors que le reste de la classe travaille de manière classique.

    « Habituellement, j’aurais donné ce travail à faire par chaque élève ou par groupe en îlots puis on aurait corrigé en classe (…). L’objectif est de développer leur autonomie mais aussi de favoriser les échanges en classe ».

    Se construire un argumentaire et l’exprimer en classe autour d’un débat : un des intérêt du travail collaboratif.

    En effet, une fois le travail terminé à la maison, les deux camardes le présentent au tableau numérique devant toute la classe qui connaît le sujet puisque chacun a réfléchi de manière individuelle. Après la classe, les deux élèves reprennent leurs notes en complétant avec ce qui a été dit pendant les échanges et produisent un document final.

    Ce qui est intéressant, c’est tout l’historique du travail collaboratif jusqu’à la version finale.

    Apolline, élève en terminale L, reconnaît que cette manière de travailler est toute nouvelle pour elle et que c’est plutôt positif.

    Des points positifs que l’enseignant relève également comme : apprendre à travailler en autonomie, dynamiser la classe par les échanges ou encore valoriser des élèves qui sont un peu plus en difficultés.

    « Ce travail se fait sur la base du volontariat et ce ne sont pas forcément les élèves les plus à l’aise qui se lancent ».

    Pour lui, il est important que les élèves travaillent réellement de façon collaborative « parce que le travail de groupe autour d’une table n’est pas toujours du travail collaboratif », souligne t-il.

    Naturellement, les élèves vont collaborer via les réseaux sociaux « puisqu’ils n’utilisent presque plus la messagerie » ou via les SMS. L’ENT n’est donc pas un outil qu’ils vont privilégier et c’est donc à chaque enseignant de les aider à s’en emparer, en déposant des documents, par exemple, ou en proposant un travail collaboratif comme le fait Philippe Mallard.

    Cet enseignant est bien conscient qu’il existe bien d’autres plateformes peut-être plus attrayantes mais le gros intérêt d’un outil ENT comme LéA, « c’est que les données sont sécurisées ».

    Et puis, surtout, ce sont des élèves de terminale qui vont aller à l’université et seront rapidement confrontés à Moodle ; c’est donc un bon moyen de les préparer à la fac, conclut-il.

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  • En Aquitaine, avec Moodle, l’ENT LéA fait sa pédagogie

    En Aquitaine, avec Moodle, l’ENT LéA fait sa pédagogie

    Un lycée aux multiples facettes tourné vers l’avenir et donc vers le numérique.

    Aquitainefilm1_ige3_080915Le lycée Haroun Tazieff de St Paul-Lès-Dax est un lycée polyvalent à savoir qu’il propose des filières générales, des filières technologiques, des filières professionnelles, un CFA, de la formation via le GRETA et enfin des BTS.

    Ce lycée qui a fait sa réputation notamment au travers de l’enseignement des filières du bois mais accueille aujourd’hui des filières plus « classiques » comme par exemple, un pôle logistique.

    C’est autour de ce complexe riche et varié d’enseignements que le numérique est né tout naturellement; Pierre Bollé, chef d’établissement en place depuis neuf ans, a toujours souhaité s’inscrire dans la politique numérique aussi bien d’un point de vue matériel que d’un point de vue humain pour accompagner les personnels vers une appropriation du numérique.

    C’est dans ce contexte favorable que l’Espace Numérique de Travail de la région Aquitaine, LéA, a fait son entrée.

    « L’établissement a toujours été dans la mouvance d’expérimenter ; pour preuve, nous en sommes aujourd’hui au 3ème test d’ENT pour arriver à notre ENT actuel : LEA », souligne Isabelle Minguet, chef d’établissement adjointe.

    Le numérique est un passage obligé pour ce lycée et pour ses lycéens, « afin d’accompagner la dynamique d’évolution des entreprises ».

    Il est donc indispensable pour ce lycée, tourné vers le monde de l’entreprise, de pouvoir proposer des technologies en phase avec les évolutions de la société.

    Des enseignants déjà au fait des technologies et curieux de nouveautés.

    Passé le stade de l’équipement de bon niveau, le proviseur du lycée a également à cœur d’encourager les enseignants à adhérer à ces nouvelles technologies, comme le précise Mme Minguet :

    « A partir du moment où nous possédons des équipements, il faut avoir une politique de formation pour que les enseignants qui ont déjà des habitudes de travail, puissent arriver à identifier ce qui peut leur être utile et se l’approprier ».

    Aquitainefilm1_ige2_080915Les enseignants des filières technologiques et professionnelles n’ont pas vraiment de souci d’appropriation des outils numériques car « pour eux, ça va de soi ». Pour les autres, il est important de prendre le temps de montrer quel intérêt ces outils peuvent avoir dans leur enseignement, comme utiliser Moodle, par exemple, sur l’ENT LéA.

    Pascal Zoeller, chef de travaux, responsable des enseignants technologiques et professionnels du lycée est chargé de coordonner à la fois les aspects matériels et les aspects pédagogiques, c’est à dire identifier les besoins matériels nécessaires et les mettre en œuvre dans l’enseignement.
    Il a également fait partie du comité de travail qui a réfléchi, dès le début, à la mise en place de l’ENT LéA.

    En effet, dès le début, le lycée Haroun Tazieff a eu la chance de faire partie des établissements choisis pour expérimenter l’ENT de la région Aquitaine.

    « Cela nous a permis d’accompagner la Région et d’améliorer l’outil. Nous avons un enseignant en particulier, Christophe Miotti, qui est en relation direct avec le Conseil Régional pour, à la fois, apporter des éléments nouveaux mais aussi former des enseignants d’autres établissements ».

    C’est notamment en développant les usages de l’ENT LéA que Christophe Miotti a mis en place l’outil Moodle dans ses cours et en classe. Cet outil est vraiment effectif depuis la rentrée de septembre 2014, les enseignants ayant reçu une formation à la fin de l’année scolaire précédente.

    Avec Moodle, l’ENT LéA a vraiment intégré le volet pédagogique.

    Avec l’ENT et Moodle, Christophe Miotti a complètement changé sa manière de travailler avec les élèves.

    « Le PDF est ma nouvelle photocopieuse », déclare t-il.

    Aquitainefilm1_ige1_080915Cet enseignant peut désormais multiplier les documents couleurs à transmettre aux élèves ; il les dépose tout simplement sur l’ENT de manière à ce qu’ils soient accessibles de n’importe quelle machine.
    Un gain de temps à la photocopieuse mais aussi d’argent pour le lycée, tient-il à préciser.

    Il gagne également en qualité dans son enseignement puisqu’il peut proposer à ses élèves tout type de format en guise de ressources : photos, vidéos, fichiers sons etc et tout type d’exercices, « tests Moodle » ou autres ; Il propose également comme activité nouvelle à réaliser, un travail collaboratif sur une carte mentale Moodle à construire entre tous les élèves.

    Enfin, l’ENT permet aux enseignants de garder le lien avec des élèves souvent absents pour maladie et de suivre leurs travaux.

    Avec l’ENT et Moodle, les élèves sont acteurs de leur scolarité.

    Christophe Miotti voit une réelle plus-value dans le travail des élèves « qui peuvent avancer à leur rythme sur les activités données et ne pas se retrouver en situation d’échec ».

    « Ils (les élèves) démarrent par les activités qu’ils savent faire et qui leur plaisent. Pour celui qui a envie de faire les activités très rapidement, il peut continuer sur des activités plus longues ; cela permet à chaque élève d’être acteur de sa scolarité ».

    La remise de documents est très pratique car les élèves ne sont pas obligés de terminer un travail à la fin d’une séance de classe ; ils peuvent l’envoyer depuis chez eux à leur professeur, sous différents formats d’ailleurs ; cela peut être, par exemple, un fichier son…

    Pour Christophe Miotti, l’outil Moodle apporte une vraie plus-value à l’ENT. Il l’a découvert il y a un an et il y voit plusieurs intérêts comme par exemple celui de donner un exercice différent à chacun lorsqu’il mène une séance de travaux dirigés, via les tests de Moodle.

    « La triche est quasiment éliminée ; chacun a sa plage de valeurs et tout le monde est obligé de faire le travail. Ils ne peuvent pas prendre la copie du voisin car le résultat attendu ne sera pas le bon ».

    D’un point de vue pédagogique, cet outil permet à Christophe Miotti de voir si la compétence attendue est validée : « si j’ai trop d’élèves qui ne répondent pas favorablement à la question, je comprends qu’il faut reprendre cette partie de cours ».

    Des outils en classe qui les préparent au monde de l’entreprise

    Pour ces élèves en filière STi2D qui se destinent pour la majorité à des études d’ingénierie, en DUT, facultés ou écoles d’ingénieurs où Moodle y est employé, c’est une manière de les préparer à leur vie étudiante voire professionnelle future. Il rejoint en ce sens la réflexion d’Isabelle Minguet qui parlait d’une forme « d’obligation morale » pour les lycées d’être en phase avec le développement technologique des entreprises.

    Pour Pascal Zoeller, l’ENT devrait permettre d’aller encore plus loin. Pourquoi ne pas utiliser l’ENT LéA et l’outil Moodle, notamment pour des usages transversaux ? Il donne comme exemple la création d’une plateforme académique de ressources qui pourraient être partagées entre établissements.

    Il serait intéressant que les élèves d’un lycée de Bordeaux puissent avoir les mêmes supports de formation que ceux du lycée Haroun Tazieff, par exemple.

    Pour les élèves enfin, il n’y a pas de doutes : l’ENT et l’outil Moodle sont bien en phase avec leur temps ; pour certains comme Alexis « c’est pratique d’avoir accès à tout en quelques clics » et pour Edelweiss, l’idée de pouvoir consulter l’ENT à partir de son Smartphone est un vrai « plus ».

     

     

     

  • L’Educ de Normandie en classe : vers de nouveaux usages pédagogiques numériques

    L’Educ de Normandie en classe : vers de nouveaux usages pédagogiques numériques

    « L’Educ en classe » – suivez les vidéos !


    Canopé Caen a réalisé une websérie sur les pratiques de l’Educ de Normandie en classe. Construite en collaboration avec le rectorat de Caen et les 4 collectivités du projet l’Educ de Normandie (départements du Calvados, de la Manche et de l’Orne et région Basse-Normandie), cette série de reportages illustre des usages pédagogiques concrets intégrant l’utilisation de l’ENT en anglais, lettres, lettres classiques, au CDI ou encore en sciences.

    Un sujet est également consacré à l’évaluation.

    Les vidéos s’appuient sur des témoignages :

    • d’enseignants qui expliquent les démarches mises en œuvre pour exploiter au mieux l’outil numérique au service de la pédagogie.

    Hervé Belloc, enseignant de lettres au lycée Monnet à Mortagne-au-Perche :

    J’ai 17 secondes, une dizaine de premières et une dizaine de terminales. L’ENT me permet de gérer cette différence de niveaux de classes et de niveau des élèves en leur proposant des activités différenciés.

    « Cela change un peu mon travail car je ne suis pas fixe devant un tableau à transmettre le savoir mais j’essaie de m’assurer que le travail que je leur mets à disposition aux connaissances accessibles pour eux via l’ENT, ils arrivent par eux-mêmes, avec leurs différents rythmes à les acquérir ».

    • Et d’élèves qui racontent la manière dont ils perçoivent ces outils numériques et se les approprient.

    « C’est plus ludique car ça change des cours habituels, on peut voir plus de choses : des vidéos, des enregistrements audio…»

    C’est plus personnalisé, on peut s’aider entre nous et communiquer…

    Afin de couvrir l’ensemble du territoire bas-normand, le déploiement de l’ENT a débuté lors de l’année scolaire 2013-2014 et sera poursuivi sur une période de 5 ans, selon un calendrier défini par les partenaires du projet.

    Les priorités du projet

    Quatre priorités structurent le déploiement de l’ENT L’Educ de Normandie dans le Calvados :

    •  l’orientation afin de faciliter le passage de la troisième à la seconde mais aussi de la terminale
    à l’enseignement supérieur ;
    •  la réussite scolaire en facilitant les liaisons école/collège, collège/lycée et en permettant de
    réduire significativement le décrochage ;
    •  les liens au sein de la communauté éducative dans son ensemble : élèves, enseignants,
    parents d’élèves, personnels de direction, d’orientation et de vie scolaire, agents des
    établissements, corps d’inspection ;
    • L’ouverture sur le monde en permettant une meilleure intégration des établissements dans
    leur environnement économique et social mais également les échanges entre établissements et/ou partenaires départementaux, régionaux, nationaux et internationaux.

    Cette websérie ne constitue pas une collection de scénarios d’usages “clé en main” à réutiliser  mais révèle davantage autant de pistes à explorer pour les utilisateurs de l’Educ de Normandie.

    Chaque jeudi, découvrez une nouvelle vidéo !

    Plus d’infos :
    Lien vers toutes les vidéos publiées et à venir
    L’Educ de Normandie.

  • Partenariats et concertations pour réussir l’entrée du numérique dans les écoles de Poitiers

    Partenariats et concertations pour réussir l’entrée du numérique dans les écoles de Poitiers

    La ville de Poitiers compte 45 écoles dont 24 écoles maternelles et 21 élémentaires soit 6200 élèves ; ces chiffres sont en constante progression.

    « Nous n’avions pas vraiment de plan numérique au départ et nous affichions un léger retard ».

    La ville de Poitiers a donc réagi face à ce retard ; depuis 2010, elle s’est lancée dans un projet éducatif global dans lequel le numérique est intégré.
    En premier lieu, elle a investi dans les Tableaux Numériques Interactifs avec un TNI par école, « aussi parce qu’à cette époque, nous n’avions pas beaucoup d’enseignants volontaires, car la formation n’était pas acquise pour eux à ce moment-là ».

    Passée cette première étape de « mise en route », la ville de Poitiers a établi un partenariat avec l’éducation nationale et a réorienté ses choix.

    Il n’était pas question d’investir l’argent public dans du matériel qui ne serait pas utilisé c’est pourquoi nous nous sommes rapprochés tout naturellement de l’éducation nationale.

    Aujourd’hui, tous les enseignants qui souhaitent utiliser le matériel, reçoivent une formation ; et le partenariat va plus loin puisque le réseau Canopé y est aujourd’hui associé pour les contenus, entre autres.

    Malgré la bonne volonté affichée de la ville de Poitiers de « faire entrer le numérique dans leurs écoles », il reste encore un frein au développement, comme l’explique Laurence Vallois-Rouet :

    « Nos écoles ne sont pas encore toutes câblées et nous avons établi un plan pluriannuel pour pallier à cette contrainte d’ordre technique, mais aussi d’ordre financier ». En effet, les installations techniques font partie des investissements les plus importants à réaliser.

    Aujourd’hui, 14 écoles sur 45 sont équipées et le personnel du service éducation assure la maintenance.

    Avec l’objectif de développement que la ville envisage, un nouvel enjeu sera d’embaucher d’autres personnels pour assurer cette maintenance.

    La ville de Poitiers ne s’engage pas de manière passive sur les projets numériques et ses élus ont conscience qu’il faut suivre les évolutions.

    « Aujourd’hui, nous avons fait le choix de mettre à disposition des chariots mobiles dans les écoles élémentaires ; si demain nous sommes sollicités pour mettre des tablettes, nous pourrons l’envisager ».

    Pour suivre ces évolutions, la commune a mis en place un comité de pilotage qui se réunit deux fois par an et qui est composé de la communauté éducative (IEN, parents d’élèves, techniciens informatique et éducation de la ville etc) ; d’autre part, un comité technique se charge d’évaluer dans le temps les dispositifs mis en place par la municipalité.

    Les parents d’élèves ne sont pas oubliés et la mairie reçoit leurs représentants trois fois par an pour évoquer les projets dont le numérique fait partie. Et, au-delà de ces rencontres, la ville de Poitiers a également fait le choix des ENT pour ses écoles « car le lien avec la famille nous paraissait important ».

    La continuité éducative en dehors du temps scolaire est de notre compétence ; et donc permettre à des familles de s’approprier la scolarité de leurs enfants nous semblait essentiel.

    Laurence Vallois-Rouet est bien de ceux qui croient que les jeunes ont des facilités avec le numérique mais pour elle, c’est dans les familles que la fracture numérique est présente.
    « Il faut aussi éduquer les parents à ce qu’est l’outil informatique et ce qu’est le numérique ».

    Dans sa stratégie de développement du numérique dans les écoles, la ville de Poitiers entend bien impliquer l’ensemble de la communauté éducative.

     

  • Quelle place pour les enseignants et les élèves dans les stratégies numériques ? Acte 2 : les élèves

    Quelle place pour les enseignants et les élèves dans les stratégies numériques ? Acte 2 : les élèves

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    Qu’on se le dise clairement, eux ne sont absolument pas réticents à l’intégration du numérique dans la pédagogie. Ils n’y sont pas plus à l’aise non plus. Mais cet apport d’outils, ils le voient comme à certaines époques sont arrivées les stylos à billes, mon premier polycopié ou ma première photocopie.

    MartialActe2_imge2_271015Il faut avouer que pour ces exemples, les enseignants savaient à l’avance ce qu’ils allaient en faire. Et que même si de nombreuses techniques se sont développées après les mises en service, cela s’est avéré plus qu’efficace et tout de suite…

    Alors se pose la question aujourd’hui de l’impact de cette arrivée massive d’occurrences numériques dans le métier d’élève ?

    Le premier étant bien sûr celui de la plus-value apportée dans la formation et l’éducation, ainsi que les apprentissages. Mais aussi plus largement de l’attitude adoptée, de stratégies engagées et de la motivation créée.

    Lors d’un rendez-vous récent, je tweetais :
    MartialActe2_imge3_271015
    et, quasi instantanément je recevais en réponse, ceci…
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    car effectivement, dans ce dossier lourd et conséquent,
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    … et j’ajouterai, ni à leurs parents d’ailleurs !

    Comme je le dis souvent, j’ai l’impression que l’on se ment tout le temps sur le numérique.
    « L’appropriation et le détournement« , dernière thématique de Ludovia#12 met pour moi en avant un phénomène qui dure depuis trop longtemps quant aux effets magiques du numérique. Le phénomène de l’artisanat pédagogique développé au travers des outils.

    On en a, on s’en sert… coûte que coûte. Hors, quand je suis en formation, souvent j’interroge les personnes sur le fait que l’intégration du numérique peut ne pas être nécessaire dans certains cas, du fait qu’on le mette en avant alors qu’un constat de professionnel suffirait amplement. J’ai souvent eu à traiter des cas de présentations où, la situation pédagogique pouvait se montrer inefficace parce qu’on avait pas suffisamment de matériel à disposition (!).

    Alors oui, on se ment parce qu’on s’invente des valeurs à l’objet qui n’existent pas et qui, en tous cas, ne sont pas perçues comme telles par les premiers concernés, utilisateurs qui deviendront de plus en plus avisés car de mieux en mieux formés à la valeur des informations en retour : les élèves.

    On crée également des situations où on épure un grand nombre des difficultés que l’on a quotidiennement au profit de scénarios non plus pédagogiques, mais de présentations pédagogiques. Et en plus, on attribue à l’activité numérique des effets empiriques. J’ai souvent, et récemment encore entendu, de personnes prises très au sérieux dans ce domaine, que l’on voyait en EPS des choses extraordinaires où les élèves se filmaient avec une tablette. Oui ! et alors ? …

    MartialActe2_imge6_271015La réalité pour l’élève est souvent toute autre. Laissons de côté les nécessaires compétences à acquérir pour filmer. Passer de se voir à voir ce qu’il y a à voir. Intégrer dans sa tablette la ressource la plus efficace (et souvent payante et jamais payée, parce que…) pour avoir un retour optimal sur l’action et partir avec de vrais contenus à développer.
    Passons sur cela pour en arriver à la transmission de cela.

    Qu’apporte le numérique de mieux, de plus ? Pourquoi est-il tant utile et incontournable dans le discours ?

    On voudrait que pour les élèves se soit ainsi : uniformiser l’accès, délivrer des connaissances accessibles à tous, transmettre les ressources les plus conséquentes, fiables et utiles. Permettre aux élèves de communiquer, produire et restituer dans les meilleurs conditions.

    L’apparition des ENT (environnement numérique de travail) aurait du permettre cela. Cela dure depuis des années. Et donc très logiquement, passées les périodes de mise au point, cela devrait fonctionner. Qu’en est-il réellement plus de 4 ans après ? Voilà en quelques phrases l’état des lieux sur le terrain.

    Professeur principal d’une classe de sixième (oui, chroniqueur dans Ludomag, mais surtout inspiré d’une réalité non virtuelle), j’en suis à ma vingtième rentrée des classes.

    Mon établissement, bien que les choses se soient améliorées avec le temps, est un lieu où la perception des choses, et en particulier l’urgence éducative se décale fortement de la vision idyllique des laboratoires pédagogiques télévisuels.

    4ème année d’utilisation de l’ENT avec, sans que l’on puisse s’en douter, toujours les mêmes rejets, les mêmes angoisses et incompréhensions.

    Et pourtant, ce n’est pas la faute d’une équipe éducative trimant à chaque seconde, répondant sagement à la commande institutionnelle et politique toujours plus pressante, bien aidée par la réflexion scientifique et technique vantant les mérites pédagogiques incessants des produits mis à disposition.

    Toutefois, quatre ans après, les questions sont de plus en plus pressantes. Car si on pouvait éviter, contourner les problèmes avant, l’évolution s’est faite sans les résultats. Maintenant on y est et quand ça coince, ça coince pour de bon. Et c’est ainsi que chaque heure de cours ou de vie de classe, devient le lieu des doléances diverses. Nous sommes fin octobre 2015, et 4 ans et deux mois après, voilà à quoi se confrontent les enseignants et les équipes administratives des établissements scolaires.
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    Aujourd’hui réveil difficile. 6 ans d’ ‪#‎ENT‬, de développements personnels, de choix pédagogiques et on en est toujours au même point ! Cette semaine, mais cela dure depuis plus de 3 ans maintenant, je retrouve mes élèves de 6ème, dont je suis professeur principal, paniqués. La raison ?
    Samba Edu, MonCollège (ENT de l’Essonne), PRO-NOTE, PRO-EPS, Sacoche…

    « Monsieur, j’ai essayé les codes de mon collège sur PRONOTE, ça ne marche pas« . « Monsieur, j’ai essayé les codes PRONOTE sur PRO-EPS, ça ne marche pas… « , « Monsieur, j’ai cherché PRO-EPS sur l’ENT, mais je ne le trouve pas…« 

    Logique, me direz-vous ?!? et bien oui, vous avez raison, mais pas cette logique qui nous anime nous, ou « ceux qui savent » (j’entends par là, ceux que vous contactez (ou essayez de contacter) pour les avertir de la somme des difficultés qui ne fait que s’accroitre (ça s’appelle un « ticket« ) et qui vous répondent : « Mais Martial, si tu savais !« , sous entendu « il faut que les responsables, si ils savaient faire le boulot, le fassent« , et sous-entendus sur sous-entendus …)

    En attendant, les enseignants galèrent, les élèves galèrent, parce que, pour des raisons difficiles à accepter, personne ne prend l’initiative de lister les connecteurs et les rendre disponibles (il y a des marchés là-dessous, le reste c’est accessoire ! et quand ce ne sont pas des marchés, ce sont des problèmes de formations et aussi de compétences).

    On doit se connecter avec 3 ou 4 mots de passes différents pour accéder à un ordinateur et des services numériques pédagogiques. Quand on s’y connecte (enfin !) l’accès aux ressources n’est pas toujours possible.

    Quand on y accède, ça ne marche pas vraiment comme on le voudrait. Incomplets, aléatoires… Plus de 3 ans après, c’est toujours le même constat.

    Et nos élèves, et bien si un jour on y arrive ils « entreront dans l’ère du numérique« , mais pour l’instant, ils passent la tête, regardent et s’en vont. Comme beaucoup d’enseignants, toujours, non pas réfractaires, mais tout simplement avisés ! Pourquoi ne pas rendre les connecteurs et les services accessibles simplement. Faites en sorte qu’une identification suffise à faire fonctionner une bonne fois pour toute ces ENT.

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    Il est fort probable que de fait, toutes les stratégies développées pour engager une « réforme pédagogique numérique » puissent aboutir alors au développement des usages. Mais là encore, prudence ! Car les usages ne sont l’objectif de tout cela. L’objectif est d’obtenir une alchimie plus complète entre l’élève et le savoir.

    Et à ce niveau, je place le numérique sur un axe très fort. « Savoir si je sais et ce que je sais ».
    Car, si des études très sérieuses ont pu montrer le peu de décalage qui existe dans l’apprentissage au travers de l’expérimentation de méthodes très différentes, il m’apparait toutefois évident qu’en considérant les plus-values initiales (traitement des données et feedback immédiats), aucun élève ne devrait pouvoir quitter une heure de cours sans pouvoir percevoir une différence entre ce qu’il savait en entrant et ce qu’il sait en sortant, et se positionner au regard des objectifs finaux attribués au cycle !
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    En conclusion de cet Acte 2, je m’interroge donc, aujourd’hui encore, sur la pris en compte réelle des conditions d’enseignement dans la volonté de développer des stratégies d’équipements numériques dans l’éducation. N’a-t-on pas un peu trop pris le biais de la rentabilité chère au domaine industriel et politique, au détriment d’une action plus douce de formation et d’éducation ?

    Je voudrais lever toute ambiguité sur mon discours. Il ne s’agit que d’un engagement sur fond d’expérience et je ne m’inspire fortement aujourd’hui que de mon vécu professionnel au sein de plusieurs entités.

    Certains éprouvent le besoin d’exister et sont omniprésents partout. Dans les colloques, les tables rondes, les salons. On s’y retrouve depuis … toujours (mon expérience est cependant très « neuve »). Et je me rends compte qu’ils y étaient avant moi. Rien de bien surprenant, si ce n’est la forte relation à prendre en compte entre un monde qui accélère et nos compétences qui sont interrogées à chaque instant. L’occasion d’un Acte 3 ?

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  • ITOP éducation, leader des ENT sur l’Académie de Versailles

    ITOP éducation, leader des ENT sur l’Académie de Versailles

    [callout]Après les départements du Val d’Oise et des Hauts-de-Seine, c’est au tour du département des Yvelines d’avoir choisi ITOP éducation pour le déploiement de ses environnements numériques de travail, dans le cadre de son Plan Numérique pour les Collèges.[/callout]

    « En avril dernier,  le Département des Yvelines a lancé un plan numérique innovant pour ses 116 collèges. Parmi les axes de ce plan figure en bonne place le déploiement d’une solution ENT et des services de vie scolaire associés pour tous les établissements. A l’issue d’un appel d’offres, le Département a retenu l’offre présentée par la société ITOP éducation qui  a notamment fait des propositions innovantes, montrant ainsi son attachement à créer un véritable partenariat pour le développement de l’ENT et des usages du numérique », explique Gildas Rouault, Directeur de projets Plan Numérique Collèges.

    ITOP_Yvelines_061015Pour Hervé Borredon, Président du Groupe ITOP : « Avec ses 69 000 élèves concernés, le département des Yvelines est le troisième de l’Académie de Versailles à nous accorder sa confiance. C’est une satisfaction de savoir que nous pouvons permettre à la quasi-totalité des collèges de cette académie d’accéder à la performance de nos solutions qui intègrent à la fois des fonctions de communication, de collaboration et de vie scolaire. »

    À propos d’ITOP éducation

    ITOP éducation occupe une position clé dans le panorama de l’éducation. Présente depuis plus de dix ans sur ce secteur, elle produit une offre complète de logiciels innovants qui couvre tous les besoins des établissements scolaires, de la maternelle au lycée.
    Plus de quatre millions d’utilisateurs échangent au travers des Environnements Numériques de Travail ou accèdent aux ressources pédagogiques multidisciplinaires ITOP éducation et gèrent notes et absences grâce au module de vie scolaire Educ-Horus. Sur plus de quinze projets ENT en généralisation, ITOP éducation offre également ses services d’accompagnement, formation, hébergement et support.
    Pour développer les nouveaux usages et conduire une stratégie d’innovation volontariste, plus de 20% du chiffre d’affaires sont consacrés chaque année à la recherche et au développement. Depuis 2012, Hervé Borredon, PDG d’ITOP est élu président de l’Afinef, Association Française des Industriels du Numérique pour l’Education et la Formation. Cette nouvelle entité fédère et structure l’ensemble de la filière numérique éducative et assure l’interface entre industriels et institutionnels.

    Plus d’infos :

    www.itopeducation.fr           
    www.afinef.net