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  • BUBULES, le fil d’Ariane : un programme éducatif évolutif qui s’adapte aux changements technologiques

    BUBULES, le fil d’Ariane : un programme éducatif évolutif qui s’adapte aux changements technologiques

    Episode 1

    Aujourd’hui, je vous ouvre mon esprit et même un petit coin de mon coeur. Je dévoile mon magnum opus, mon testament professionnel. Mais sans auparavant énoncer un sérieux AVERTISSEMENT. Que tous ceux qui s’objectent à l’usage du numérique dans leurs classes, que ceux qui considèrent qu’ hors le cours magistral, l’étude livresque et disciplinaire, fondé sur la mémorisation, point de salut pour les générations montantes, CESSENT immédiatement leur lecture car le texte ci-dessous va les horripiler peut-être au point de provoquer des éruptions cutanées ou des rhinites.

    En 2009, à une époque antédiluvienne pour ce qui est de l‘usage du numérique en éducation, j’avais observé trois réalités :

    1 – Les sciences étaient la plupart du temps enseignées aux écoliers en formation initiale sous forme de cours magistraux occasionnellement accompagnés de quelques démonstrations, de lectures, de recherches, parfois sur Internet, mais avec objectif principal la mémorisation par l’écolier des connaissances qu’on cherchait à lui transmettre.

    2- Déjà à cette époque encore primitive, Internet submergeait le citoyen d’un flot d’informations quelques fois erronées.

    3 – Les écoles de l’époque tardaient à faire usage du numérique.

    C’est alors que j’ai conçu « Pour le petit de l’Homme ». Avec le temps et les progrès technologiques, Pour le petit de l’Homme a évolué en BUBULES, le fil d’Ariane.

    Pour le petit de l ‘Homme s’adresse à tous les écoliers au moment de leur éducation de base telle que définie par l’UNESCO, c’est-à-dire les six années du primaire et le premier cycle du secondaire.

    C’est un programme d’étude formel d’une durée de huit ans qui propose une vison holistique et humaniste de l’éducation.

    Pour le petit de l ‘Homme a pour objectif principal de faire comprendre la science. Non pas mémoriser l’explication de tous les phénomènes, toutes les formules descriptives, mais principalement d’apprendre à appliquer ce principe de raison qui a permis à l’être humain d’atteindre son niveau d’évolution actuel. . .

    Francis Bacon (1561-1626), père de l’empirisme pose les fondements de la science et de ses méthodes.
    Il écrit dans Novum organum, livre 1,95 :  «  Notre plus grande ressource, celle dont nous pouvons tout espérer. c’est l’étroite alliance de ces deux facultés : l’expérimentale et la rationnelle.»

    Je définis la science comme la connaissance du monde matériel acquise principalement mais non-uniquement par la tradition culturelle gréco-romaine. Ce que l’on sait au sujet des diverses cultures humaines qui se sont succédées, révèle que toutes ont tenté avec un succès variable de comprendre les lois qui régissent leur environnement matériel pour apaiser les peurs, soigner leurs maladies, améliorer leur qualité de vie, se protéger ou dominer les nations voisines.

    De récentes études de textes chinois anciens démontrent que beaucoup de découvertes chinoises furent transmises aux Européens alors que les Chinois eux-mêmes ont depuis ce temps oublié qu’ils en étaient les auteurs.

    La science et ses applications, la technologie et l’ingénierie ont permis aux Européens et aux Nord-Américains d’envahir notre planète la Terre, dominer les autres groupes culturels et explorer l’espace.

    Par ce programme d’étude je désire faire prendre conscience à l’élève et à son maître de la neutralité de la nature, de la science et de la technologie. La nature et son étude, c’est-à-dire la science ne sont ni bons ni mauvais.

    C’est l’usage que l’être humain fait des objets naturels, des connaissances scientifiques et des applications technologiques qui ont des conséquences fastes ou néfastes. On trouve dans la nature des plantes qui peuvent autant nous nourrir que nous empoisonner, des animaux qui nous procurent les protéines essentielles au fonctionnement de notre organisme, mais d’autres dont le venin nous tuera ou qui nous considèrent à leur tour comme d’alléchantes proies. Une découverte scientifique pourra être appliquée positivement ou négativement, au choix de la société humaine qui en gère l’application.

    Je tente de démystifier la science, résultat de siècles d’étude de la nature par des êtres humains comme nous qui pas à pas ont suivi leur destin et permis aux autres humains de connaître et comprendre un peu mieux leur environnement. Je propose l’étude de la science selon une tradition humaniste et malgré Copernic et Galilée, je place l’élève au centre de l’univers.

    Je considère la science comme l’un des résultats de l’évolution de l’intelligence de l’Homme. Éduquer le Petit de l’Homme selon l’approche holistique et concrète préconisée par le programme dont je recommande l’usage vise à toucher l’intelligence de l’écolier au lieu de s’adresser à sa mémoire.

    Tout au long de son étude il y aura chez l’élève une constante interaction entre la réalité concrète et l’apprentissage intellectuel. L’élève maintiendra son contact avec la réalité. L’élève explorera le monde matériel par de simples observations, manipulations et expérimentations, l’usage de multimédia interactifs et de jeux vidéos.

    Nous vivons au sein d’une mer d’information et avec Internet le savoir semble à portée de clavier. Cependant on y trouve autant de bobards que de vérités. Nous sommes quotidiennement confrontés à une terminologie scientifique. Que de mots ! L’élève du XXIᵉ siècle doit comprendre le sens de ces mots et savoir utiliser avec intelligence ce langage. Même le simple concept de pollution s’avère souvent mal compris et interprété.

    La pédagogie de projets qui permet à l’élève d’apprendre à apprendre présente le danger d’un éparpillement des connaissances sans lien les unes aux autres.

    Le Rapport du Groupe de travail sur la Collaboration Internationale pour l’Évaluation des Programmes d’Enseignement Scientifique Fondés sur l’investigation (ESFI) conclue, entre autres, que les fragments de savoir doivent être rassemblés, que le travail expérimental ne permet pas toujours d’aboutir au développement des concepts. (Groupe Interacadémies sur des questions internationales (IAP), Rapport du Groupe de Travail sur la Collaboration Internationale pour l’Évaluation des Programmes D’Enseignement Scientifique Fondés sur L’Investigation (ESFI), Fundacion paral Estudios Biomedicos Avanzados de la Facultad de Medecina, Santiago, Chili, page 112)

    Quant à la « méthode scientifique » (OHERIC), beaucoup d’enseignants l’imposent à leurs élèves sans trop s’attarder au réalisme de son application. On ne peut pas demander à l’élève de réinventer la roue. J’ai vu des écoliers chercher rapidement la réponse à la question qu’il s’est posé en escamotant l’étape « observation » dont devrait être issue sa question et formuler son hypothèse après avoir « découvert » la réponse ainsi que la procédure pour réaliser l’activité de type expérimental sur Internet. Triste réalité de certaines de nos classes « branchées ».

    La première version du programme faisait la promotion du numérique, parfois pour trouver réponse à ses questions, enrichir ses recherches mais principalement en proposant le développement de jeux vidéos pour l’étude des sciences. En 2011/2012 se sont pointées les premières tablettes et l’accessibilité à une panoplie toujours grandissante d’applications ludiques et éducatives.

    Les enseignants ont maintenant accès à une quantité phénoménale de sites Internet qui présentent une multitude d’activités scientifiques ou divers jeux sérieux dont plusieurs traitent de sujets scientifiques mais dont l’application laisse souvent à désirer, selon les commentaires des usagers.

    NinonLouiseBubulesart3_021115Est-ce le rôle de l’enseignant de suivre l’évolution explosive de ces jeux ? Est-ce sage qu’il y consacre du temps ?
    Le rôle de l’enseignant n’est-il pas d’être présent à ses élèves et non de devenir un spécialiste de la recherche d’informations sur Internet ? Aura-t-il l’esprit critique, l’expérience suffisante pour évaluer la valeur éducative de ces produits ?

    Une analyse sommaire de ces jeux montre qu’il s’agit fréquemment de jeux de nature encyclopédique qui soit instruisent l’élève directement ou au contraire font appel à ses connaissances au lieu de lui faire vivre une démarche de découverte, d’analyse ou de réflexion.

    C’est dans ce contexte que BUBULES, le fil d’Ariane a été conçu.

    J’accole le terme « fil d’Ariane », qui est une adaptation française du terme anglais « breadcrump trail » à BUBULES car il se veut une aide non seulement à la navigation Web mais aussi à la navigation intellectuelle dans l’univers scientifique.

    Parfois l’éducateur et son élève retrouveront le chemin parcouru pour arriver à un site Web, mais d’autre fois il s’agira de retrouver le chemin parcouru pour arriver à ce concept, à cette explication d’un phénomène. Parfois le fil d’Ariane sera statique et indiquera où le sujet d’étude se situe dans le globe de l’univers scientifique.

    Le coeur de BUBULES le fil d’Ariane est le cahier interactif de l’écolier.

    NinonLouiseBubulesart1_021115Ce type d’application n’est plus unique et est disponible en numérique. Les deux illustrations présentent une image bien imparfaite de cette application.

    Multiplateforme évidemment, le cahier de note interactif se situe au centre du processus. L’écolier y trouvera les images ou les vidéos qui orienteront sa recherche, des indications pour réaliser les activités, les recherches, les manipulations, les expériences, des informations sur le sujet d’étude du moment et y fera le compte-rendu de son travail. L’écolier aura accès non seulement à des informations d’appoint, des vidéos. des images, mais aussi utilisera des capteurs lors de ses expériences, contactera d’autres écoliers de sa ville, sa région ou d’ailleurs au monde avec lesquels il échangera des données quand ce type d’activité s’applique à la leçon.

    L’enseignant pourra à partir de son ordinateur suivre les progressions de l’élève, les commenter à l’occasion, échanger avec les équipes de travail des écoliers, faire parvenir des évaluations du progrès de chaque élève aux parents quand il le juge opportun. Il y trouvera aussi un vidéo descriptif de chaque leçon à la manière de ces nombreuses émissions qui font la démonstration de recettes de cuisine. En bref, toute cette dynamique offerte par le numérique contemporain.

    Mais Pour le petit de l’Homme et BUBULES le fil d’Ariane, sont plus qu’une application numérique parmi d’autres, plus qu’une mécanique éducative. C’est une vision globale d’un monde rond, une toute petite planète qui voyage à une vitesse phénoménale dans l’univers, mais principalement de ses habitants qui possèdent cette étrange caractéristique qu’est la vie et d’une espèce particulière, l’être humain.

     

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    Source : Édulogia, Le tableau périodique des applications pour iPad par Sebastien Wart. Le tableau est une création de  Mark Anderson. 

    Article écrit par Ninon Louise LePage, tous droits réservés

     

     

     

     

     

  • Partenariats et concertations pour réussir l’entrée du numérique dans les écoles de Poitiers

    Partenariats et concertations pour réussir l’entrée du numérique dans les écoles de Poitiers

    La ville de Poitiers compte 45 écoles dont 24 écoles maternelles et 21 élémentaires soit 6200 élèves ; ces chiffres sont en constante progression.

    « Nous n’avions pas vraiment de plan numérique au départ et nous affichions un léger retard ».

    La ville de Poitiers a donc réagi face à ce retard ; depuis 2010, elle s’est lancée dans un projet éducatif global dans lequel le numérique est intégré.
    En premier lieu, elle a investi dans les Tableaux Numériques Interactifs avec un TNI par école, « aussi parce qu’à cette époque, nous n’avions pas beaucoup d’enseignants volontaires, car la formation n’était pas acquise pour eux à ce moment-là ».

    Passée cette première étape de « mise en route », la ville de Poitiers a établi un partenariat avec l’éducation nationale et a réorienté ses choix.

    Il n’était pas question d’investir l’argent public dans du matériel qui ne serait pas utilisé c’est pourquoi nous nous sommes rapprochés tout naturellement de l’éducation nationale.

    Aujourd’hui, tous les enseignants qui souhaitent utiliser le matériel, reçoivent une formation ; et le partenariat va plus loin puisque le réseau Canopé y est aujourd’hui associé pour les contenus, entre autres.

    Malgré la bonne volonté affichée de la ville de Poitiers de « faire entrer le numérique dans leurs écoles », il reste encore un frein au développement, comme l’explique Laurence Vallois-Rouet :

    « Nos écoles ne sont pas encore toutes câblées et nous avons établi un plan pluriannuel pour pallier à cette contrainte d’ordre technique, mais aussi d’ordre financier ». En effet, les installations techniques font partie des investissements les plus importants à réaliser.

    Aujourd’hui, 14 écoles sur 45 sont équipées et le personnel du service éducation assure la maintenance.

    Avec l’objectif de développement que la ville envisage, un nouvel enjeu sera d’embaucher d’autres personnels pour assurer cette maintenance.

    La ville de Poitiers ne s’engage pas de manière passive sur les projets numériques et ses élus ont conscience qu’il faut suivre les évolutions.

    « Aujourd’hui, nous avons fait le choix de mettre à disposition des chariots mobiles dans les écoles élémentaires ; si demain nous sommes sollicités pour mettre des tablettes, nous pourrons l’envisager ».

    Pour suivre ces évolutions, la commune a mis en place un comité de pilotage qui se réunit deux fois par an et qui est composé de la communauté éducative (IEN, parents d’élèves, techniciens informatique et éducation de la ville etc) ; d’autre part, un comité technique se charge d’évaluer dans le temps les dispositifs mis en place par la municipalité.

    Les parents d’élèves ne sont pas oubliés et la mairie reçoit leurs représentants trois fois par an pour évoquer les projets dont le numérique fait partie. Et, au-delà de ces rencontres, la ville de Poitiers a également fait le choix des ENT pour ses écoles « car le lien avec la famille nous paraissait important ».

    La continuité éducative en dehors du temps scolaire est de notre compétence ; et donc permettre à des familles de s’approprier la scolarité de leurs enfants nous semblait essentiel.

    Laurence Vallois-Rouet est bien de ceux qui croient que les jeunes ont des facilités avec le numérique mais pour elle, c’est dans les familles que la fracture numérique est présente.
    « Il faut aussi éduquer les parents à ce qu’est l’outil informatique et ce qu’est le numérique ».

    Dans sa stratégie de développement du numérique dans les écoles, la ville de Poitiers entend bien impliquer l’ensemble de la communauté éducative.

     

  • L’Etat lance « e-FRAN » pour développer des territoires éducatifs d’innovation numérique

    L’Etat lance « e-FRAN » pour développer des territoires éducatifs d’innovation numérique

    « L’appel à projets a pour objectif de mobiliser les forces du terrain ; c’est un processus ascendant ou bottom-up », explique le recteur Jean-Marc Monteil, chargé de mission par le Premier ministre pour une nouvelle politique numérique dans l’Éducation nationale.

     

    Créer un écosystème vertueux pour développer le numérique pour l’Education.

    Il va associer les écoles, collèges, lycées, écoles supérieures du professorat et de l’éducation (ESPE), universités, organismes de recherche, collectivités territoriales, entreprises du numérique, associations etc et les parents. Et Jean-Marc Monteil insiste sur ces derniers car, comme il le précise, « l’Animation numérique doit sortir de l’école », ce qui devrait amener à modifier la relation avec les parents qui bénéficieront indirectement de cette formation numérique.

    L’objectif est de créer « un petit écosystème » avec le monde de la recherche, des acteurs de l’éducation mais aussi le monde économique avec de jeunes starts-up qui fabriquent des logiciels, en les mettant dans la boucle des réflexions en cours.

    Ce qui tient à cœur à Jean-Marc Monteil dans ce projet, c’est le fait que toutes les sphères impliqués dans le Plan numérique puissent avoir accès à l’échange et aux réflexions ; « c’est assez nouveau d’avoir cette réflexion de penser des outils dans une relation étroite avec ceux qui les utilisent et avec leur expertise », souligne t-il.

    Plusieurs projets portés par une académie et non un projet d’académie.

    Jean-Marc Monteil insiste sur le fait que l’appel à projets n’a pas pour vocation de développer un projet pour une académie, « mais des projets dans une académie avec un pilotage académique avec l’engagement de chaque recteur ».

    La mission Monteil va sur le terrain pour aller à la rencontre des cadres de chaque académie « afin que tous les relais se mettent en place et qu’un vrai dispositif organique s’installe ».

    Il met également en lumière la relation entre la recherche et le terrain et donc la formation

    car la formation adossée à la recherche, c’est une nécessité.

    D’ailleurs, dans le cadre du projet e-FRAN, des bourses doctorales pourront être financées. De son point de vue, la France et l’Europe sont en retard sur la partie recherche de « l’univers numérique ».

    Engager et mettre les moyens dans la recherche pour instaurer un dialogue de proximité avec les chercheurs.

    Avoir 60 à 90 chercheurs d’ici trois ans qui ont traité un certain nombre de sujets émergents, qui ont posé un certain nombre de problématiques et qui constitueront les références scientifiques dans la France numérique autour de l’Education au sens large ; « voilà ce qui serait intéressant », exprime Jean-Marc Monteil.

    On parle ici d’Education au sens large car il faut ouvrir le champ des perspectives et avoir aussi bien des informaticiens que des généralistes ; « c’est la raison pour laquelle l’appel à projets est également adressé à la direction générale du CNRS et à la direction générale de l’INRIA ».

    « La recherche et l’Education ont en fait peu de liens ; beaucoup de gens ont un avis sur l’Education mais au fond, il faut se battre pour faire de la vulgarisation » ; autrement dit, que les résultats de la recherche soient utilisés pour la formation des enseignants, par exemple.

    Nous devons faire émerger la puissance scientifique ; la pédagogie n’est pas une science mais nous ne pouvons faire sans nous nourrir de la science.

    La science ne doit pas dicter la pratique mais informer la pratique.

    « Je suis pour une formation par la recherche ».

    Jean-Marc Monteil explique que ce n’est qu’en soumettant une idée dans l’épreuve des faits et dans les conditions les plus défavorables que l’on peut récolter des résultats.
    « Cela aura une vertu éthique, une vertu méthodologique et une vertu de remise en question permanente ».

    En étant confronté au quotidien à la variété des enfants, des jeunes et des personnes que les enseignants doivent former, cette remise en question est bien réelle « et si elle est un peu plus méthodologique qu’impressionniste, cela se déroulera un peu mieux », conclut Jean-Marc Monteil à la fin de l’interview.

    Plus d’infos :
    Comme cela est décrit sur le site de Najat Vallaud-Belkacem lors de la visite du collège connecté Daniel Féry dans l’académie de Créteil le 06 octobre dernier, l’appel à projets e-FRAN a été lancé pour la réalisation de « territoires éducatifs d’innovation numérique » destinés à accélérer et à amplifier la transition numérique de l’école en s’appuyant sur l’initiative de ses acteurs, une opération dotée d’un budget de 30 M d’€.

    Voir aussi l’interview de Jean-Marc Monteil sur dailymotion par EducationFrance.

    Le détail de l’opération sur le site du ministère.

     

     

     

     

  • Educrak 2015 : rendez-vous le jeudi 24 septembre à Gobelins

    Educrak 2015 : rendez-vous le jeudi 24 septembre à Gobelins

    Présentation

    L’association des éditeurs d’applications pour les Kids,  le Crak, qui compte aujourd’hui 40 adhérents, organise à Paris le jeudi 24 septembre 2015 la troisième  édition d’un événement  consacré au numérique à l’école : « Tablettes à l’école, la quête du contenu – #educrak ».

    Educrak est né de la volonté de faire connaître la richesse d’une offre éducative innovante issue de nouveaux acteurs. Lecture, mathématiques, découverte du monde, apprentissage des langues : on trouve aujourd’hui des contenus diversifiés et qualitatifs, utilisés dans les foyers comme en classe, issus à 80% de nouveaux entrants.

    L’événement permet la rencontre entre les éditeurs d’applications ludique et éducatives, les collectivités et les décisionnaires de l’éducation et de l’économie numérique autour du sujet clé des ressources.

    Les deux premières éditions d’Educrak ont réuni à chaque fois 180 participants marquant l’intérêt des mondes de l’éducation, des collectivités et de l’entrepreneuriat pour la thématique : http://www.crak.biz/tablettes-lecole-quete-du-contenu-fait-plein/

    Cette nouvelle édition fera la part belle à la pédagogie, aux retours d’expérience, aux échanges avec les auditeurs et au  networking.

    Educrak 2015 a pour partenaires Gobelins, Canopé, Cap Digital ainsi qu’en partenaires presse Educavox, Ludomag et la Souris Grise.

    En bref

    Educrak est un événement gratuit, accessible sur inscription qualifiée. Il s’adresse aux éditeurs de contenus numériques Jeunesse, aux fabricants de tablettes et supports éducatifs, aux enseignants et structures publiques, aux collectivités et aux investisseurs.

    L’événement  est conçu dans un format dynamique associant moments de transmission de connaissances et temps actifs de réseautage.

    Au programme

    • 13h30 : Accueil des participants
    • 14h : Ouverture
      Par le philosophe Michel Serres (en attente de confirmation).
    • 14h20 – 14h30 :
      L’engagement numérique de Gobelins, école de l’image. Par Marie-France Zumofen, directrice adjointe.
    • 14h30 – 15h15 : Table ronde Pédagogie et numérique : Comment le numérique influe sur la pédagogie
      – Table ronde rassemblant pédagogues et parents
      – Les apports pédagogiques des ressources numériques mobiles,
      – Les atouts (ou non) du numérique pour transformer l’école et le rapport à l’apprentissage,
      – Les nouveaux échanges de savoirs entre l’école et la maison.
    • 15h15 – 15h45
      Allocution de Madame Catherine Bizot, Ministère de l’Éducation Nationale (en attente de confirmation).
    • 15h45 – 16h45
      – Pause café  aux accents Proustiens,
      – Pitchs des éditeurs d’applications pédagogiques innovantes : présentation de ressources, en 5 minutes, par les adhérents du Crak.
    • 17h
      Allocution de Madame Axelle Lemaire secrétariat d’état au numérique au Ministère de l’Économie
      (en attente de confirmation).
    • 17h15 – 18h : Table ronde Collèges connectés : Retours d’expérience
      – Table ronde rassemblant des responsables d’établissement et des conseillers pédagogiques.
      – Intervenants confirmés : Adeline Buisson, chef de projet Usages numériques, Direction de l’éducation et de la jeunesse, du département du Loiret ; Dominique Tesoriere, Principal du collège marseillais Belle de mai.
      – Le choix des ressources numériques éducatives et leurs utilisations.

    Plus d’infos :
    Contact équipe : adhesion@crak.biz

    Jennifer Elbaz, Laure Deschamps, Nicolas Lehovetzki, Antoine Vu, Odile Flament, Vanessa Kaplan.
    En pratique :
    Tablettes à l’école, la quête du contenu est un événement gratuit, accessible sur inscription qualifiée.

    Il se tiendra le jeudi 24 septembre de 13h30 à 18h00.
    L’évènement est accueilli au sein de l’école de l’image des Gobelins au 73 boulevard Saint-Marcel 75013 Paris.

  • La réalité augmentée au service de la production d’écrit en CM1

    La réalité augmentée au service de la production d’écrit en CM1

    Ludovia_MartinezMarieNoelle_260615

    [callout]Comment motiver les élèves en production d’écrit, grâce à un projet mettant en valeur les contes rédigés par les élèves à l’aide de la réalité augmentée (application gratuite Aurasma) ?[/callout]

    Apport du numérique ou présentation de la techno utilisée

    Grâce à la tablette numérique, les élèves ont pu filmer leurs personnages dans le théâtre d’ombres et mettre en scène leur conte. Avec l’application Aurasma, ils ont associé chaque illustration à une vidéo et ont présenté leur travail aux élèves de CP.

    Relation avec le thème de l’édition de Ludovia « Numérique & éducation, entre appropriations et détournements »

    Les enseignants d’aujourd’hui sont sans cesse en train de s’approprier les outils numériques et de les détourner de leur fonction première dans le but de trouver le moyen d’intéresser et de motiver leurs élèves. L’utilisation d’Aurasma en production d’écrit est un exemple parmi d’autres.

    Synthèse et apport du retour d’usage en classe

    Ce projet a tout de suite été bien accueilli par les élèves et après avoir présenté leur travail à leurs camarades, ils étaient très fiers d’eux-mêmes et je pense qu’ils ne s’attendaient pas à produire un tel résultat. Ils n’ont pas eu l’impression de travailler et étaient tous très motivés à chaque fois que l’on reprenait le projet.

    Même si les progrès ne sont pas mesurables sur ce genre d’activité, il est certain que les élèves ont acquis des compétences présentes sur le B2I école, et que la motivation que produit l’utilisation du numérique favorise les acquisitions.

    La difficulté pour l’enseignant est de maintenir cette motivation en variant les supports, les outils et les scénarios des situations d’apprentissage pour ne pas que l’élève se lasse…

    A propos de l’auteur : Marie-Noëlle Martinez
    Découvrir le programme ExplorCamps Ludovia#12.

  • Le dispositif Twictée : un vrai succès et de plus en plus d’adeptes !

    Le dispositif Twictée : un vrai succès et de plus en plus d’adeptes !

    Plus de 3000 élèves francophones, près de 122 enseignants du CP au Collège s’adonnent avec plaisir et angoisses à revisiter la dictée à travers le réseau social Twitter et par l’utilisation de diverses plateformes de partage et de travail collaboratif telles que Google Drive, Evernote, …. Moult applications numériques enrichissent le dispositif dans la création des twoutils, pierre d’achoppement et clé de voûte de la constuction des stratégies métacognitives des élèves afin d’aider leurs pairs à la prédiction de l’écriture de la twictée ou à la correction de leurs erreurs.

    Chaque enseignant est libre d’organiser en classe et avec ses collègues des classes scribe et miroir le protocole de l’épisode, et ce, selon un calendrier qui conviendra au mieux à la team à laquelle il appartient.

    Le travail de préparation en off est une donnée importante qui ne peut être reléguée au second plan.

    Il s’agit de co-construire le texte de la twictée en réel partenariat.

    Un véritable arc en ciel illumine l’écran quand plusieurs doigts tapotent de concert sur un document Google Forms. Les rires, les incompréhensions, les réflexions s’entremêlent dans une joyeuse cacophonie de cliquetis distanciels. La réflexion va bon train au rythme des vies de chacun : « attends je couche les enfants et je reviens »…. « oulaaa ça brûle en cuisine, une minute.! »… « j’ai des valises à finir, à plus tard… ».

    Invisible aux yeux des élèves, cette élaboration didactique met en scène une intelligence collective foisonnante, riche de rebondissements. « On pourrait ajouter une adverbe ? » … « Ah je verrais bien un petit participe passé là ! » …. et pafff le texte est à reconstruire pour toujours plus de cohérence, toujours plus de sens, toujours plus de ZPD.

    Les élèves ne sont pas en reste ! Une certaine frénésie envahit la classe … C’est le grand jour !

    La passation de la twictée individuelle suivie de l’élaboration des twictées de groupe à envoyer aux copains de la classe miroir.

    Les cerveaux chauffent, les paroles se délient, le ton monte… Ils doivent s’accorder entre pairs. Les phases de réception des twictées de la classe scribe et d’élaboration des twoutils est une autre paire de manches. Un protocole est à suivre selon une forme canonique précise.

    Les experts en orthographe doivent aussi exister dans la dynamique de groupe, ils créent donc en amont de la twictée, et en parallèle, des twoutils prédictifs sans donner la solution, mais en interrogeant leurs pairs sur l’écriture des mots twictés. Exercice de haut vol !

    Quelle place occupe l’enseignant ? Guidage, étayage, caviardage…. là sans être là… synchrone et asynchrone… une position méta particulière…. ne pas s’immiscer quand une co-constuction se met en place entre élèves, les laisser se dépatouiller et intervenir au bon moment pour recentrer et ouvrir le débat. S’effacer sans effacer les discours tenus. Il tient les ficelles du dispositif et le timing à respecter mais fait tomber les murs de l’emploi du temps car l’engagement des élèves est tel qu’il ne peut couper la pensée collective en cours.

    La ruche est en activité, les abeilles sont au travail, la twictee est reine durant 15 jours.

    Et Evernote, support de travail des élèves, s’avère un outil numérique intéressant pour paramétrer les différentes phases, pour guider les élèves parfois perdus, pour laisser une trace de leurs productions tant collectives qu’individuelles.

    Voici celui que j’ai créé. Il est bien sûr adaptable, perfectible et partageable. Il est à la disposition des collègues souhaitant se l’approprier.

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    Je ne vous cacherai pas que j’étais morte de trouille à l’idée de rentrer dans ce dispositif. Comment mes élèves allaient-ils se l’approprier ? Quel regard vis à vis de leurs difficultés ? Je touchais là un épineux problème puisque je les confrontais à ce pourquoi, entre autres, ils sont en enseignement spécialisé. Mais mes propres angoisses à l’idée de, peut être, les mettre en échec furent vite balayées car ce dispositif est pensé, relayé, étayé et vous n’êtes jamais seuls.

    Une communauté extraordinaire partage vos craintes et cherche de manière concomittente à dépasser des écueils que, seul, vous ne parveniez à surmonter. La force de l’intelligence collective éducative au service de vos élèves. Je la vis au quotidien.

    Une journée de formation continue est organisée à la HEP Lausanne le mercredi 29 avril 2015 avec Michel Fayol en conférencier. Aucun atelier pour parler de la twictée ne semble être au programme. Comme j’ai l’opportunité d’y participer, il est évident qu’un certain « gazouilli » se fera entendre. ;)

    Plus d’infos : Pour entrer dans le dispositif ou obtenir toutes les informations sur la #twictee, contactez @karabasse77 (Fabien Hobart), @profdesecoles (Régis Forgione) ou suivez le compte @TwicteeOfficiel.

    Source : Anne Andrist, sur son blog : http://ca-va-ou-bien.ch/le_blog

  • WiFi à l’école : Comment arbitrer ?

    WiFi à l’école : Comment arbitrer ?

    MFBodiguian_WIFIHomep_020315Par Marie-France Bodiguian du Cabinet AMO-TICE

    Au lieu de rester dans l’incertitude, la première étape est de fournir une information aussi complète que possible puis d’effectuer des mesures afin, selon les résultats, d’adopter sinon le principe de précaution, au moins le principe d’attention…
Pour vous y aider voici donc quelques éléments de réflexions et quelques bonnes adresses.

    Wi-Fi et santé… que penser des études ?

     

    MFBodiguian_WIFI2_020315Le WiFi est une des nombreuses radiofréquences auxquelles les humains sont exposés. La technologie est cependant assez récente et il n’existe pas d’étude scientifique reconnue portant spécifiquement sur les effets sanitaires du WiFi. En revanche, plusieurs centaines d’études scientifiques ont été réalisées sur d’autres radiofréquences et en particulier sur la téléphonie mobile. Une analyse de ces études est régulièrement réalisée par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES).

    Les conclusions de l’étude de l’Anses

     

    MFBodiguian_WIFI3_020315La dernière synthèse de l’Anses date de 2013.

     

    Selon l’Agence « les conclusions de l’évaluation des risques ne mettent pas en évidence d’effets sanitaires avérés*. Certaines publications évoquent néanmoins une possible augmentation du risque de tumeur cérébrale, sur le long terme, pour les utilisateurs intensifs de téléphones portables ».

    En conséquence, au-delà d’une nécessaire poursuite des études en particulier sur les technologies émergentes (4G, WiFi…), l’agence recommande essentiellement de limiter l’exposition du corps humain aux téléphones mobiles et aux terminaux sans fil utilisés. Ces terminaux constituent en effet la principale source d’exposition aux ondes, loin devant les antennes et routeurs WiFi.

    *A ne pas confondre avec les effets biologiques comme l’échauffement des tissus

    Du principe de précaution au principe d’attention

     

    Dans sa jurisprudence, le conseil d’État a annulé systématiquement les arrêtés municipaux visant à limiter l’implantation d’émetteurs hertziens (essentiellement les antennes de téléphonie mobile) pour des motifs sanitaires. Le conseil d’État estime qu’incertitude ne vaut pas principe de précaution. Celui-ci s’applique à des risques où existe un faisceau convergeant de preuves ; or, pour le moment, la communauté scientifique n’est pas unanime.

    Les experts (associations, opérateurs, collectivités, experts indépendants) réunis par l’État dans le cadre du Grenelle des ondes ont en revanche estimé que la crainte des populations devait être entendues, au nom d’un « principe d’attention ». En clair, il s’agit de mesurer les expositions et de diffuser largement l’information disponible pour répondre aux interrogations (légitimes) des habitants.

    Le conseil de l’Europe, pour sa part, estime dans une recommandation de 2011, que les connexions filaires doivent être privilégiées dans les classes.

    Mesurer pour rassurer…ou réagir !

     

    MFBodiguian_WIFI4_020315La meilleure méthode pour rassurer la communauté éducative est donc la réalisation de mesures de champs électromagnétiques dans l’école dans les conditions d’usage réelles des équipements sans fil. Ces mesures sont gratuites, elles ne passent plus par les opérateurs mais par l’agence nationale des fréquences (ANFR) et des laboratoires accrédités.

    Le formulaire de demande est à cette adresse et avec des explications sur le protocole ici. Il est également possible de réaliser des mesures via des « dosimètres individuels » qui fournissent une mesure en continu (24h ou +). Attention les dosimètres ne sont pas normalisés et les résultats doivent être pris avec précaution !

    Une des solutions les plus raisonnables serait également de faire appel à un organisme indépendant tel que le CRIREM, qui accompagne les collectivités en effectuant des mesures dans des classes en situation avec des bornes et des tablettes ou ordinateurs allumés. Il vous suffit pour cela d’effectuer une demande par courrier à cette adresse.

    Une exposition à maîtriser

     

    Le site cartoradio.fr, édité par l’agence nationale des fréquences (ANFR), recense toutes les mesures réalisées.

    Les mesures montrent que globalement l’exposition aux ondes dépasse très rarement 1V/m, à comparer aux niveaux maximaux d’exposition fixées par la réglementation (41 à 61 V/m pour la téléphonie mobile).

    Par ailleurs, selon les simulations du « Grenelle des ondes » en 2012-2013, 90% des niveaux d’exposition modélisés sur le territoire d’une dizaine de communes pilotes sont inférieurs à 0,7 V/m.

    Concernant le WiFi, l’exposition générée par cette technologie est la plupart du temps à peine mesurable, l’essentiel de l’exposition provenant de la téléphonie mobile et de la radio FM.

    En revanche toutes les mesures montrent que le développement de tous les usages sans fil (WiFi, Bluetooth, 4G…) provoquent une hausse tendancielle cumulée de l’exposition aux ondes. Il convient donc de rester vigilant.

    Et vous, qu’en est-il de vos écoles ? Avez-vous effectué des mesures en situation ? Comment avez-vous arbitré, à quelle problématique vous êtes-vous confrontés ?

     

  • Annie Coté : une enseignante qui replace ses élèves au centre de la classe

    Annie Coté : une enseignante qui replace ses élèves au centre de la classe

    Un cours de français dans une classe sans pupitres en rangée et sans manuels ? Un endroit où les élèves peuvent circuler librement et choisir le travail à effectuer ? Un cours où les élèves ont l’impression de jouer plus que de travailler ?

    Le modèle physique de la classe d’Annie Coté est déjà atypique : une classe avec des tables hexagonales, des chaises sur roulettes et des ordinateurs tout autour.

    « Mes élèves peuvent venir en classe avec leurs outils numériques, c’est à dire téléphones, tablettes et ordinateurs personnels ».

    Pas non plus de bureau de professeur placé devant les élèves ; Annie Coté préfère être parmi ses élèves, « ce qui rend la pratique de cours magistraux, particulièrement difficile », souligne t-elle.

    Je suis vraiment dans une posture de maître, non pas qui détient le savoir, mais qui va guider les jeunes à travers ce qu’ils font, à travers leurs découvertes, pour leur permettre d’aller plus loin.

    Quand on pose la question à Annie Coté sur la manière dont elle capte l’attention des élèves, elle explique qu’elle leur propose des activités qui les mettent en action, « où ma place est limitée ; je complète l’information pour ceux qui en ont besoin ».

    Une enseignante au centre de la classe ?

    En fait, pas vraiment ; comme elle le fait remarquer, ce sont plutôt ses élèves qui sont au centre et pour ceux qui en ont le plus besoin, elle concentre son attention sur eux sans retarder le travail des autres.

    C’est donc via des parcours différenciés que les élèves choisissent eux-mêmes, qu’Annie Coté parvient aux objectifs, sans cours magistraux, sans « ennui » serait-on tenté de dire ?

  • Quel espace-temps pour le numérique en éducation ?

    Quel espace-temps pour le numérique en éducation ?

    La problématique était la suivante : le numérique dérange le monde scolaire et universitaire depuis bientôt trente années. Au fur et à mesure de cette confrontation, on commence à entrevoir des pistes d’évolution qui peuvent être explorées. C’est d’abord sur les nouveaux modes d’apprendre (approche cognitive) et ensuite sur les formes, les temps et les espaces de l’apprendre que l’on peut agir. De l’élève qui apprend à l’organisation apprenante : quel avenir de l’apprendre dans un monde numérique ?

    Bruno Devauchelle redéfinit cette problématique dans la vidéo ci-contre et nous résume les principaux points de son exposé.

    L’espace, un lieu d’apprentissage à redécouvrir

    « Est ce que ce que l’on voit aujourd’hui par les bâtiments et l’organisation fonctionnelle de l’Ecole, est encore adapté au monde d’aujourd’hui où l’usage du numérique est désormais immodéré, que ce soit par les jeunes ou les adultes, dans la vie privée ou dans la vie professionnelle ».

    L’enseignement peut-il être enfermé entre quatre murs, des murs qui ont été inventés au XIXème siècle ?

    Aujourd’hui, la problématique ne réside plus dans les matériels ou dans les équipements mais bien dans la forme des lieux et dans la forme pédagogique.

    Il y a un certain nombre de lieux qu’il faudrait détruire, souligne Bruno Devauchelle.

    Car ils ont été construits au départ autour d’un seul objet : la salle de classe.

    Il nuance son propos car il n’est pas question de détruire les établissements mais dans un premier temps, peut-être d’engager une réflexion sur le mobilier qui est investi pour les salles de classe, car « dans certains établissements, rien que le mobilier contraint la pédagogie ».

    « Les enseignants qui veulent utiliser des tablettes en classe, par exemples, modifient inévitablement les espaces d’enseignement », ajoute t-il.

    Le temps scolaire : initial mais pas final

    « Pendant très longtemps, on a conçu l’enseignement comme étant un temps dans lequel on acquiert une sorte de capital et que ce capital, on va le rentabiliser tout au long de la vie ».

    L’expérience antérieure au numérique a montré que cette théorie était un peu vaine…
    Depuis le milieu du XXème siècle, un phénomène nouveau est apparu : c’est l’accélération des travaux scientifiques, des travaux techniques et leur diffusion.

    « Malheureusement, la conception du temps d’enseignement comme étant un temps limité, en particulier par le passage dans le monde scolaire, n’est plus viable. Il faut donc envisager un temps beaucoup plus long », explique Bruno Devauchelle.

    Penser le temps scolaire comme étant un temps initial et final, c’est se tromper.

    Bruno Devauchelle préconiserait donc deux choses : garder des ouvertures pour la suite et préparer les élèves à cette « suite ».

    Or, pour l’instant, le mode d’évaluation n’est pas fait pour cela.