Catégorie : RETOURS D’USAGES

  • Classe inversée en cours de langue : quelques pistes d’exploitation

    Classe inversée en cours de langue : quelques pistes d’exploitation

    A l’occasion de l’université d’été de Ludovia, 14ème édition, de nombreux enseignants et autres membres de la communauté éducative vont venir présenter leur expérience avec le numérique sur le thème de l’année, « Partages, échanges & contributions avec le numérique ». Ludomag se propose de vous donner un avant-goût de ces ateliers jusqu’au début de l’évènement, mardi 22 août.

     

    Géraldine Larguier présentera « Classe inversée en cours de langue : quelques pistes d’exploitation » sur la session IV : Pratiques pédagogiques

     
    Grâce à l’évolution des nouvelles technologies, il est désormais facile de créer des capsules, ces petites vidéos que l’on donne en amont du cours pour inverser la classe, c’est-à-dire donner sinon un « savoir », du moins une « mise en bouche » du cours à venir, afin que pendant le cours en présentiel, les apprenants soient plus actifs et manipulent directement les outils linguistiques, méthodologiques ou autres, donnés avant le cours.

    Toutefois, comment éviter l’écueil du cours n’offrant qu’une démarche déductive dans les vidéos, si éloigné de l’approche communicative et de la perspective actionnelle, incontournables en cours de langue ? Est-il possible de conserver une démarche inductive qui invite les apprenants à faire des hypothèses et à découvrir par eux-mêmes les règles avec une vidéo qui est, par principe, figée ?

    D’autre part, la pratique de la classe inversée ne se réduit pas à l’utilisation de capsules à distance : il est intéressant de se demander comment le cours en présentiel en est modifié et surtout enrichi, et, comment, grâce à cette approche, le curseur peut réellement se déplacer vers la tâche finale qui donne un sens réel à tous les apprentissages.

    Enfin sur le plan des stratégies d’apprentissage que met en place l’apprenant, la classe inversée joue-t-elle un rôle dans les stratégies socio-affectives, notamment en ce qui concerne la gestion du stress étant donné qu’elle permet d’acquérir à son rythme et en autonomie certaines notions ? On peut aussi s’interroger sur son impact sur les stratégies méta-cognitives dans le sens où l’apprenant a davantage conscience de l’importance de planifier et de gérer son apprentissage.

    Pendant cet atelier qui proposera une approche modérée et sporadique de la classe inversée, nous verrons, à travers des exemples concrets de cours de Français Langue étrangère donnés à des étudiants étrangers de l’UPPA, comment cette pratique peut enrichir le cours de langues et comment elle peut remettre les apprenants au centre de l’apprentissage. Seront évoqués des cours inversés pour les faits de langue, pour l’apprentissage du lexique, mais aussi pour la méthodologie de l’écrit et de l’oral, ou encore pour la présentation de tâches finales.

    Les outils numériques sont importants dans le sens où ils vont permettre aux apprenants, entre autres, de travailler à distance et en autonomie comme dans toutes les pratiques de classe inversée. Toutefois en cours de langue, force est de constater que l’utilisation de capsules enrichit d’autant plus l’apprentissage qu’elle sollicite les différents canaux sensoriels des apprenants et contribue dans une certaine mesure à prolonger le bain linguistique. La capsule, que l’apprenant regarde à son rythme, avec la possibilité de la visionner plusieurs fois, fait travailler la compréhension orale, la compréhension écrite, l’orthographe, la prononciation, etc.

    De nombreux sites ou applications permettent de créer ces vidéos : lors de cet atelier, plusieurs outils seront proposés, toutefois, la scénarisation de la séquence et la scénarisation de la capsule importent tout autant que le choix d’un outil pour créer des capsules. L’essentiel étant sans doute de s’approprier un ou deux outils pour éviter de perdre du temps sur le plan technologique.

    D’autre part, d’autres outils numériques, comme les quiz en ligne, permettent de reléguer les exercices structuraux qui systématisent les acquisitions à distance et de privilégier les activités et les tâches en présentiel. Le fait que la correction soit faite par une machine dédramatise les erreurs et contribue à augmenter la confiance en soi. Ainsi, les outils numériques sont d’autant plus importants qu’ils contribuent à augmenter la qualité de la présence en cours.

    La notion de collaboration, de partage est fondamentale dans la classe inversée dans le sens où les connaissances sont co-construites par les apprenants en présentiel au moment où les connaissances sont reformulées et questionnées par les apprenants : le fameux conflit socio-cognitif y trouve un terrain de prédilection. D’autre part, la notion d’échanges est renouvelée sur le plan de la relation entre les apprenants et l’enseignant dont le rôle est modifié et qui aide à la maïeutique, dans une relation encore plus horizontale que dans un cours de langue traditionnel.

    De mon expérience, je peux tirer comme conclusion que le classe inversée en langues permet à mes apprenants (étudiants étrangers en cours de FLE) d’arriver en cours en ayant un horizon d’attente bien défini, par conséquent de connaître quels sont les pré-requis pour le cours suivant tout en ayant préparé des questions, annoté les points obscurs sur des (nouveaux) outils qu’ils ont commencé à découvrir chez eux et qu’ils vont essayer, manipuler, tester en présentiel : la priorité est donnée à la co-construction des savoirs par les apprenants et surtout, au réinvestissement des outils linguistiques. Ainsi, l’apprentissage d’un point de langue par exemple n’est plus une fin en soi, mais un outil pour réussir la tâche finale.

    L’autre avantage de la classe inversée est qu’elle redonne un espace et un temps de paroles aux apprenants : c’est au départ le douloureux constat que mon temps de paroles était beaucoup trop important par rapport à celui de mes apprenants qui m’a fait essayer cette pédagogie active. Depuis, il me semble que la classe inversée est une des approches actives qui contribuent à rééquilibrer les prises de parole apprenants/enseignant et qui rendent réellement actifs ces derniers en présentiel, à condition d’alterner les approches et de ne pas faire que de la classe inversée pour éviter toute monotonie.`
     

     
     
    Plus d’info sur Géraldine Larguier
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  • Augmenter un roman pour mieux comprendre la réalité : co-construction des savoirs en Lettres-Géographie-EMI

    Augmenter un roman pour mieux comprendre la réalité : co-construction des savoirs en Lettres-Géographie-EMI

    A l’occasion de l’université d’été de Ludovia, 14ème édition, de nombreux enseignants et autres membres de la communauté éducative vont venir présenter leur expérience avec le numérique sur le thème de l’année, « Partages, échanges & contributions avec le numérique ». Ludomag se propose de vous donner un avant-goût de ces ateliers jusqu’au début de l’évènement, mardi 22 août.

     

    Marie Especel et Marlène Partyka présenteront « Augmenter un roman pour mieux comprendre la réalité : co-construction des savoirs en Lettres-Géographie-EMI » sur la session IV : Pratiques pédagogiques

     

    Contexte :

    Projet mené durant l’année 2016-2017en 4ème au collège Jacques Prévert de Bourg sur Gironde (33) par deux enseignantes, Marie Especel (Lettres) et Marlène Partyka (Histoire-Géographie). La classe et les deux enseignantes sont également engagées dans l’option média de l’établissement.
     

    Histoire du projet :

    Durant l’année 2015-2016, les deux enseignantes avaient expérimenté un EPI autour du roman Eldorado de Laurent Gaudé. L’objectif était de porter un regard croisé sur un sujet controversé : « les migrations internationales ».
     
    Ce projet interdisciplinaire Lettres-Géographie s’est également articulé autour de l’EMI. Il a été remarqué, suivi et présenté lors de diverses manifestations (FEI 2016, EIDOS64).
    Il mettait l’accent sur la collaboration entre élèves grâce au travail par groupes et à l’articulation entre les disciplines permettant de faire progresser le projet.
     
    Le numérique était au cœur de ce travail, favorisant le travail collaboratif de rédaction (via Google docs), permettant d’avoir des supports de travail communs d’une discipline à l’autre (via Padlet). Il favorisait aussi la partie EMI du projet (formation à la recherche et la vérification de l’information, travail de publication en ligne et utilisation d’un réseau social, Twitter).
     
    Plusieurs types de productions ont été demandées aux élèves : analyses de dessins de presse, production d’objets médiatiques, réécriture du roman sous forme de Twittroman (storify.com/mespecel/litterature-et-geographie-des-personnages-de-rom).
    Pour retrouver le projet dans son intégralité 
     

    Le projet 2016-2017 :

    Les enseignantes ont décidé de poursuivre sur la dynamique de l’année écoulée considérant le caractère urgent de travailler sur une thématique sujette à controverse (les migrations internationales, en particulier les migrations africaines) et donc d’armer les élèves face aux informations qu’ils reçoivent en masse, en particulier via Internet. La production attendue est nouvelle cette année.
     
    L’objectif est de produire une version augmentée du roman de Laurent Gaudé en ajoutant au texte des éléments issus des recherches des élèves et favorisant la compréhension du récit (production de résumés, de cartes d’identité des personnages) tout en élargissant les perspectives et en travaillant sur les thématiques abordées : ajout de cartes de géographie, lien vers des articles évoquant les thèmes du roman à travers le parcours d’un jeune soudanais fuyant vers l’Europe.
     
    Ainsi, la littérature amène les élèves à s’interroger sur l’actualité, l’actualité éclaire la littérature. Objectifs :
    – Etudier la manière dont la littérature évoque un sujet d’actualité.
    – Donner du sens à des concepts de Géographie abstraits grâce à la fiction.
    – Lire des documents littéraires et non littéraires (en particulier des articles) sur des supports médiatiques variés se rapportant à un même événement : les migrations internationales.
    – Acquérir des compétences en recherche et vérification d’information, en particulier en ligne.
    – Produire des informations sous des formes variées, textes et images : partage d’articles, résumés, synthèse de documents, cartes, infographies, interviews.
     

    Modalités pédagogiques et utilisation du numérique :

    Deux séquences, une en Lettre, une en Géographie, sont menées en parallèle avec la classe.
    Les élèves sont répartis en 6 groupes qui correspondent aux 6 chapitres pairs du roman Eldorado. Chaque élève travaille donc pour son groupe, chaque groupe pour la classe, chaque discipline pour l’autre discipline.
     
    Les travaux de recherche des élèves sont menés à partir d’un Padlet regroupant des supports interdisciplinaires provenant de différents médias. Au fil de leurs recherches élargies à l’ensemble du web, les élèves ajoutent des ressources au Padlet.
     
    Chaque groupe a un document de travail (Google doc) utilisé dans les deux disciplines.Les documents de travail sont ensuite utilisés pour ajouter des éléments dans le texte du roman grâce à l’outil en ligne Génial.ly : localisation sur une carte des lieux du roman et carte d’identité du pays, résumé de chaque chapitre, analyse de dessins de presse en lien avec les thématiques abordées dans le roman, partage d’articles permettant d’éclairer la fiction à la lumière de l’actualité, synthèses.
     
    Pour avoir un aperçu du travail (en cours de production à l’heure où nous déposons le projet pour Ludovia) 
     

    Relation du projet avec le thème de l’édition :

    Ce projet est au cœur du thème de l’édition 2017 de Ludovia. Le numérique, dans ce projet, permet à la fois la recherche et la collecte, mais aussi la production et le partage d’informations. Il s’agit également de collaborer au sein du groupe classe, en classe et hors la classe (via un groupe Messenger de classe par exemple).
     
    On demande par ailleurs aux élèves d’inscrire leur démarche dans un objectif de partage au sein du groupe classe (chaque groupe se charge d’une partie de la production finale), mais également de diffusion à destination d’un public plus large. Inscrire le projet dans une dimension collaborative favorise la motivation des élèves et permet à chacun de faire montre de ses capacités, quel que soit son niveau.
     

    Synthèse et apport du retour d’usage en classe :

    Travailler sous forme de projet a pour objectif premier de placer les élèves au centre des apprentissages. Les supports sont donnés en amont aux élèves en parallèle de la lecture du livre. Ils arrivent donc en classe sensibilisés au sujet et au thématiques abordées.
     
    La dimension transversale des activités donne du sens aux apprentissages et permet une meilleure construction du savoir. Les élèves ont pu comprendre que la littérature n’était pas forcément un objet déconnecté de la réalité. Plus encore, le personnage du roman a permis d’incarner des concepts assez complexes pour des élèves de 4ème.
     
    Au final, il s’agit d’un projet qui, de par les thématiques choisies et les modalités de travail, propose d’interroger le rapport au savoir : apprendre, c’est chercher ensemble, se poser des questions et relever collectivement des défis.
     
     
    Plus d’info sur Marie Especel et Marlène Partyka
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  • Le numérique pour aider les publics en difficulté à créer un projet en langues vivantes au lycée professionnel

    Le numérique pour aider les publics en difficulté à créer un projet en langues vivantes au lycée professionnel

    A l’occasion de l’université d’été de Ludovia, 14ème édition, de nombreux enseignants et autres membres de la communauté éducative vont venir présenter leur expérience avec le numérique sur le thème de l’année, « Partages, échanges & contributions avec le numérique ». Ludomag se propose de vous donner un avant-goût de ces ateliers jusqu’au début de l’évènement, mardi 22 août.

     

    Nathalie Coudore présentera « Le numérique pour aider les publics en difficulté à créer un projet en langues vivantes au lycée professionnel » sur la session IV : Pratiques pédagogiques.

     

    Problématique pédagogique :

    Je cherchais un moyen de favoriser l’expression orale en anglais de mes élèves de CAP ATMFC (Assistant Technique en milieu Familial et Rural). Je voulais aussi les mettre en valeur et les motiver en leur proposant un projet original débouchant sur une réalisation concrète que nous proposerons lors de la journée « Raconte-moi ton lycée » au sein de notre établissement, sur la chaine Dailymotion du lycée, sur la page Facebook du cours d’anglais, ainsi qu’aux journées portes ouvertes. Je voulais mettre en valeurs leurs qualités personnelles, leurs savoir-faire car ce sont des élèves souvent en manque de confiance et de valorisation.

    Ce projet permet de revoir des notions de bases en anglais pour savoir se présenter et parler de soi et permet également de découvrir de nouvelles structures langagières pour pouvoir exprimer ce que l’on sait faire.

    Apport du numérique :

    L’utilisation de la classe d’IPADS disponible au lycée est source de motivation pour les élèves. J’ai choisi l’application Adobe Spark pour permettre aux élèves de choisir des photos qui représentent leur personnalité, leurs goûts et libérer leur parole en langue vivante.

    Elles ont également souhaité parler de leur formation en réalisant un « Mannequin Challenge » avec les Ipads (en collaboration avec l’enseignante du domaine professionnel) puis en expliquant ce qu’elles savent faire en illustrant leur phrase avec une photo.

    Relation avec le thème de l’édition :

    Le partage est au cœur de notre projet : les élèves de CAP font connaitre leur formation et partagent grâce au numérique leurs savoir-faire professionnels. Le numérique étant source de motivation et de partage puisque leur film est diffusé sur la chaine Dailymotion du lycée, sur la page Facebook du cours d’anglais, ainsi que lors de notre journée « raconte-moi ton lycée ».

    Il servira également à promouvoir le CAP ATMFC lors des journées portes ouvertes du lycée.

    Synthèse et retour d’usage en classe :

    Nous avons rencontré quelques problèmes techniques comme le fait que l’application Spark soit en ligne depuis un ordinateur mais qu’il faille télécharger l’application sur les tablettes (ce que j’ai découvert au moment de débuter l’activité avec les élèves).

    Ensuite il a fallu trouvé les codes pour pouvoir télécharger l’application. Nous avons aussi eu des problèmes de connexion internet. J’ai choisi de faire créer les vidéos depuis mon propre compte Spark car les élèves n’ont pas d’adresse mail et perdent souvent leurs identifiants. Du coup il faut que je connecte tout le monde en début de cours, ce qui prend un peu de temps…Sinon la simplicité d’utilisation par les élèves de cette application est très motivante car elles ont vu leur projet avancer rapidement sans difficulté pour chercher les photos ou écrire du texte.

    Le rendu vidéo est aussi très satisfaisant, certaines élèves ont même créé d’autres vidéos Spark pour le plaisir « parce que c’est beau ». Nous avons choisi de présenter notre film au concours Mediatik car la classe était très fière de sa réalisation.

    C’est agréable de voir des élèves en grande difficulté scolaire être fières d’elles même et de ce qu’elles font en classe. Je les ai vu reprendre confiance en elles, demander du vocabulaire pour s’exprimer en langue étrangère et partager leur réalisation avec fierté.

    Retrouvez tous les articles sur Ludovia#14 et toutes les présentations d’ateliers sur notre page www.ludovia.com/tag/ludovia-2017

      Qui est Nathalie Coudore ?

  • Convaincre et aider une collègue : atelier tutorat codage en CE2

    Convaincre et aider une collègue : atelier tutorat codage en CE2

    L ‘idée était de montrer de façon pratique à une collègue comment introduire l’activité codage dans sa classe : lien avec le programme, gestion du groupe classe en demi groupe et maitrise de l’outil en sachant qu’elle même n’était pas du tout experte.

    Article par Ch. Billot, professeur des écoles dans l’académie de Toulouse.

    Deux séances de une heure et quelques discussions informelles de 10 -15 minutes ont suffi , maintenant, elle souhaite continuer l’aventure et a découvert qu’il est possible d’apprendre en s’amusant et en jouant.

    La première étape consistait à rappeler les liens avec le programme et lui montrer dans notre livret d’évaluation à quoi cela correspondait :

    Domaine 1 : des langages pour penser et communiquer

    « L’élève sait que de langages informatiques sont utilisés pour programmer des outils numériques (..).Il connaît les principes de base de l’algorithmique et la conception des programmes informatiques. Il les met en œuvre pour créer des applications simples. »

    Deuxième étape lui expliquer avant le déroulement de la séance que j’allais animer dans sa classe sans rien lui demander en retour, juste d’observer si elle en avait envie.

    Je me suis donc lancée, avec des prénoms d’élèves que je ne connaissais pas et des élèves qui n’avaient jamais touché une tablette dans le cadre scolaire d’où une grande excitation.

    (Dans ma classe, je me lance dans la création de contenu avec les élèves lorsque ils ont d’abord eu quelques séances pour maitriser l’outil avec les règles d’utilisation : comment ouvrir, fermer, proprement une application, comment partager un outil à deux ..)

    Très vite, ma collègue est intervenue comme partenaire d’animation.

    Elle s’est aussi rendue compte par elle-même qu’il n’y avait pas besoin de maîtriser les fonctionnalités de l’application, il suffisait juste de maîtriser son intention pédagogique : réaliser les défis, travailler à deux, respecter l’opinion de l’autre…

    En raison d’un manque de temps (classe qui m’attendait revenant de sport, pleine d’entrain…), nous n’avons pas eu beaucoup de temps pour faire le bilan de la séance. Mais le principal est que ma collègue m’a demandé si, à mon avis, elle pourrait recommencer seule la semaine prochaine avec les mêmes défis de codage :-).

    Extra, la démarche était lancée !

    Je suis donc intervenue, une dernière fois avec des défis de codage un plus élaborés : faire disparaître et réapparaître derrière un décor ou un personnage ..

    Lors de cette troisième étape, je lui ai montré l’utilisation de la fonction « recopie vidéo » pour faciliter la présentation des groupes. Volontairement, la première fois, les groupes se déplaçaient pour se brancher au vidéo projecteur en filaire.

    Je pense que la première fois, il ne faut pas vouloir en faire trop pour ne pas « noyer »  la personne à qui on vient donner un coup de main.

    Donc OUI, même les personnes les plus «  allergiques à la technologie » peuvent être initiées au codage car ce sont des éducateurs passionnés qui n attendent qu’un petit coup de pouce dans un domaine qu’ils ne maîtrisent pas.

    Comment serions nous, à leur place si du jour au lendemain, on nous demandait d’être des experts dans … la mécanique ou la couture ou un autre sujet qui ne nous est pas du tout familier ?

    Auteur : Ch.Billot @nerolicaCDB avril 2017

  • Mise en place d’une « pédagogie de l’action » au collège de Lapalisse dans l’Allier

    Mise en place d’une « pédagogie de l’action » au collège de Lapalisse dans l’Allier

    Avec l’arrivée du Plan Numérique et des tablettes au collège Lucien Colon de Lapalisse dans l’Allier, une dynamique s’est construite au fil des semaines et des mois entre les enseignants, pour tendre vers une pédagogie de « l’action » comme aime à le rappeler Thierry Roche, professeur de technologie, référent numérique et initiateur de ce nouvel élan.

    « Dans ma classe, les élèves bougent et ne sont pas assis tout le temps en rang d’oignons ».

    Posture de l’enseignant dans l’espace classe

    La classe de technologie de Thierry Roche est organisée sous forme d’ateliers. Chaque élève avance à son rythme et retrouve toutes les consignes, via les tablettes, grâce aux ressources déposées par l’enseignant sur l’ENT.

    Cet enseignant reste persuadé que ce mode de pédagogie rend les élèves plus autonomes et leur permet d’acquérir une grande confiance en eux. C’est le cas pour tous les élèves mais surtout, pour les élèves en difficultés, comme par exemple les élèves portant des troubles dyslexiques.

    Pour eux, l’arrivée des tablettes est un énorme atout !

    Individualisation du travail et autonomie des élèves

    Julien Rondepierre, élève de 5ème, en témoigne :

    « La tablette m’aide surtout pour être plus en avance et moins pénaliser le cours. Le côté tactile me permet de recopier plus facilement ».

    Le travail avec les élèves atteints de troubles dyslexiques et l’introduction de la tablette sont deux sujets liés qui font partie d’une étude globale à l’échelle de l’académie de Clermont-Ferrand, à laquelle participe Thierry Roche.

    Néanmoins, Thierry Roche insiste sur le fait que la tablette n’est pas une fin en soi et qu’il peut très bien s’en passer. C’est plus son changement de posture en tant qu’enseignant et l’apprentissage de nouvelles méthodes de travail par les élèves qu’il souhaite plébisciter (avec un outil bien utile à cela, représenté par la tablette numérique).

    Le collège de Lapalisse a bénéficié d’un chariot de 48 tablettes qui tourne de classe en classe. Les élèves ne ramènent pas les tablettes à la maison, ce n’est pas leur cartable numérique ; « mais plutôt un cahier, une ardoise, c’est le document qui va leur permettre d’avancer dans le programme et d’acquérir des connaissances », ajoute Thierry Roche.

     

    Ce reportage a été réalisé dans le cadre des NetJournées 2017 qui ont eu lieu à Vichy du 29 au 31 mars, organisées par le groupe ITOP.

    A ce sujet, retrouvez toutes les interviews réalisées sur les NetJournées sur notre page dédiée.

     

  • Le Twittconte aux cycle 1 et 2 : comment tout a commencé…avec Antonia, Laetitia, Séverine et Liliane

    Le Twittconte aux cycle 1 et 2 : comment tout a commencé…avec Antonia, Laetitia, Séverine et Liliane

    Il y a quelques mois, en Août 2016, nous étions toutes les quatre à Ludovia, regroupées autour du stand de Régis et Bruno : Twittcontes. Nous n’entendions que les mots “Cycle 3” et pourtant, nos regards se sont croisés à un moment :

    “Possible au cycle 2 ! Et même au cycle 1 ! En dictée à l’adulte ! Allez chiche , on se lance !”…

    Lors des vacances de février, Séverine nous contacte et nous propose de passer enfin à l’acte ! Elle nous suggère même l’album qui pourrait être le point de départ de notre travail : “Boucle d’Ours” de Stéphane Servant ( très belle découverte d’ailleurs ! ).

    Et nous voilà donc embarquées…et même si deux d’entre nous étions stressées ( bon j’avoue je ne l’ai pas dit au début… ), nous étions très motivées par ce nouveau projet.

    De retour en classe, après les vacances, j’ai donc commencé l’étude de cet album ( tout comme mes collègues ) avec mes élèves, en leur dévoilant, indice après indice, notre nouveau projet : le Twittconte. Cette contraction entre Twitter et conte les a emballés !

    Pendant ce temps, nous, enseignantes, avons communiqué, distribué les rôles/personnages de chaque classe, déterminé un jour et des horaires précis de 13h50 à 15h30, échangé des ressources communes, stressé parfois…mais étions vite rassurées par la sérénité et confiance des collègues…

    Nous avions préparé une trame commune à toutes, avec un certain nombre de tweets préparés en amont dans nos classes respectives. Mais nous savions qu’il y aurait aussi des imprévus, des surprises que nous devrons gérer le jour J, laissant ainsi libre court à la spontanéité des enfants.

    Et ce jour J est arrivé ! Mes élèves connaissaient l’album par coeur.

    Idem pour la trame narrative, et pour leurs différents rôles ( le narrateur et le loup ). Plusieurs photos représentant différentes scènes du twittconte étaient prêtes également. Nous étions donc très confiants ! et pressés aussi de passer à l’oeuvre !

    J’avais également préparé des coloriages pour occuper mes élèves pendant ces deux heures consacrées au twittconte.

    Mais, à l’issue des deux heures, quelle surprise de constater que nous n’avions pas vu le temps passer ! Pas le temps de colorier quoi que ce soit !

    Pendant deux heures, les élèves ont gardé le nez sur leur tablette, à l’affût de tout nouveau tweet, LISANT et RELISANT à voix haute ce qu’ils découvraient.

    Et parfois, souvent même, des rires ont fusé, expliqués par les vidéos qui accompagnaient ces tweets et qu’ils écoutaient et reécoutaient avec plaisir.

    Et des exclamations ont aussi fusé quand ils lisaient les tweets de leur propre personnage ( ces mêmes tweets qui avaient fait l’objet de travail en amont, soit à l’oral, soit à l’écrit ).

    Mais quel plaisir de découvrir enfin ceux des autres personnages ! Et quelle surprise ! Et oui ! nous étions prévenus ! avec twittconte, il faut s’attendre à quelques changements, imprévus, surprises ! Et quel bonheur de pouvoir, savoir les LIRE tout seuls !

    Pendant ce temps, que fait la maîtresse ? Elle gère les différents comptes créés à cette occasion par les “plombiers”, elle saisit les différents tweets au moment convenu ( ou pas ), interroge les élèves, demande confirmation…et cela jusqu’au tweet final qui conclut le twittconte.

    Beaucoup d’émotions à ce moment là ! Nous nous regardons tous dans la classe ! ça y est ! nous l’avons fait ce twittconte ! “Et c’était super !” rajoutent-ils tous en choeur.

    • Pourquoi c’était super ?
    • On ne s’est pas ennuyés ! On a beaucoup ri ! Bon d’accord, on a été un peu bruyants, mais c’était à cause des vidéos trop rigolotes !
    • Vous me dites que vous ne vous êtes pas ennuyés ? Qu’avez-vous fait aussi ?
    • On a ri… On a attendu les tweets…On a tout LU les tweets ! On n’a pas eu le temps de faire les coloriages !
    • Êtes-vous prêts à recommencer ?
    • OUUIIIIIII !!!!

    Que dire de plus ? Effectivement, pendant deux heures, j’ai vu des enfants actifs, concentrés, motivés mais surtout HEUREUX ! et surtout HEUREUX d’avoir relevé ce très beau défi ! Et je suis très fière d’eux ! je n’ai cessé de leur répéter !

    Alors, un twittconte au cycle 2, dès le cycle 1 ? OUI, c’est POSSIBLE ! J’en suis convaincue !

    Et quand je repense au tweet d’un collègue “Mais comment trouvez-vous le temps de faire tout ça ?”,

    je me dis que je n’ai rien fait de plus que d’habitude : mes élèves lisent, écrivent, étudient la langue, mais ils le font autrement, via d’autres supports, d’autres projets…

    Et je suis sûre qu’ils ont fait, étudié et retenu beaucoup plus que ce que je leur proposais avant cette belle expérience…que je renouvellerai, c’est certain !

    Un grand BRAVO à tous nos élèves réunis !

    Un grand Merci à mes collègues Antonia, Laetitia et Séverine ! Sans oublier évidemment Régis et Bruno !

    Plus d’infos :

    le lien vers la page https://twittconte.org

    Auteur :  Liliane Piacenza

  • FCL en France : ben non, ce n’est pas un club de foot !

    FCL en France : ben non, ce n’est pas un club de foot !

    FCL, c’est le sigle de Future Classroom Lab, un projet porté par European Schoolnet (EUN), une association d’une trentaine de ministères de l’éducation européens. Le premier Future Classroom Lab, basé à Bruxelles existe depuis janvier 2012. 

    Il s’agit d’un laboratoire pédagogique où des équipes se retrouvent pour  concevoir « la classe de demain »,  où les technologies numériques sont intégrés  à une diversité de situations d’apprentissages.  Cet espace comporte six zones de travail.

    Elles sont bien définies par leurs tapis de couleur différente et permettent aux visiteurs de vivre diverses expériences :
    . zone de création en vert, une sorte de médialab ;
    . on trouve dans la zone de recherche en violet divers capteurs, robots et autres appareils ;
    . la zone de collaboration en bleu avec son panneau de remue-méninges ;
    . la zone de développement au tapis rouge et au mobilier informel permet aux participants des réaliser des activités d’apprentissages autonomes ;
    . la zone de présentation en orange est l’endroit idéal pour présenter les résultats des travaux
    . la zone d’interaction en rose offre tout le matériel nécessaire aux apprentissages interactifs pour favoriser la création conjointe, nommée aussi co-création, de leçons par les participants.

    Pour intégrer le projet dans des contextes nationaux, les ministères de l’éducation de 12 pays européens, dont la France, se sont entendus pour créer des ambassadeurs dont le rôle consiste à construire et coordonner des réseaux nationaux.

    En France, la Direction du Numérique Éducatif, une des trois directions du ministère de l’Education Nationale français mène le projet et Xavier Garnier, Ambassadeur de la FCL se charge de la tâche de développement et de coordination.

    Deux cents mètres carrés et trois espaces rassemblent au Lycée Pilote Innovant International de Poitiers  (LP2I ) les six zones d’apprentissages aux couleurs du FCL de Bruxelles dans une organisation spatiale différente.

    Espace Visio-conférence, Salle collaborative, Espace projet, vous pouvez en lire le détail ici  http://blogpeda.ac-poitiers.fr/fclf/les-future-classroom-labs-en-france/lespace-fclp2i-le-laboratoire-pedagogique-du-lp2i/
    Des enseignants de plusieurs régions oeuvrent déjà à réaliser des activités pédagogiques innovantes dans ces laboratoires pédagogiques.
    FCL Normandie au Collège Denis Diderot, le rectorat de Rouen en Normandie,  FLC@ctif le Petit Quevilly, les experts au Collège Jean Giono du Beausset, les experts en CM1 – Riez en Provence

    Deux initiatives indépendantes, la salle ECLA à Lyon et le projet Fabulis (Sarreguemines), lauréats d’un prix de l’innovation  (2016 et 2917) ont rejoint le projet FCL comme partenaire.

    La Boîte à Outils

    Un produit particulièrement utile élaboré par FCL est la Boîte à Outils où on guide l’utilisateur pas à pas dans la production de scénarios pédagogiques qui utilisent le numérique et la démarche pour mettre ceux-ci en oeuvre.

    La Boîte à Outils propose des conseils qui s’adaptent au contexte local. On peut les utiliser pour apporter des changements soit pour une seule classe ou pour tout un établissement :

    Boîte à Outils 1 

    – Aide à repérer des acteurs et des tendances.  Comment trouver de bons partenaires? Qu’elles sont les tendances identifiables qui influenceront l’éducation? Comment rédiger un scénario pédagogique adapté aux besoins du futur ?

    Boîte à Outils 2
    – Propose une auto-évaluation qui permet aux établissement de vérifier l’efficacité dans leur usage du numérique soit pour apprendre, soit pour enseigner. Ce modèle permet d’analyser comment l’établissement et son personnel correspond à «la classe de demain» selon cinq dimensions :
    – rôle de l’apprenant ;
    – rôle de l’enseignant ;
    – objectifs d’apprentissage et leur évaluation ;
    – capacité de l’établissement à permettre et favoriser l’innovation en classe :
    – liste de moyens.

    Boîte à Outils 3
    – Permet de créer un scénario pédagogique ou adapter des scénarios existants en travaillant en ateliers collaboratifs de 3 ou 4 enseignants.

    La première étape de la rédaction d’un scénario consiste à réfléchir sur les compétences transversales qu’on vise faire acquérir par l’apprenant.
    La deuxième étape de réflexion est se demander comment ce scénario pédagogique permettra au contexte éducatif de l’établissement d’évoluer vers un usage plus complexe du numérique.
    En troisième étape les participants sont invités à réfléchir sur les particularités de leur établissement identifiées en 1 et comment ces caractéristiques influenceront leur choix de scénario pédagogique.

    Boîte à Outils 4
    – Création d’activités pédagogique innovantes.

    Les éducateurs sont guidés pas à pas à partir de la planification de l’activité, en passant par tous les aspects à considérer lors de l’atelier de création de cette activité et se termine par l’énoncé pédagogique qui indique comment plusieurs activités pourraient être utilisées ensembles selon une certaine séquence ou un certain contexte. Ce n’est qu’à cette étape que sera décidé quelles technologies seront utilisées pour réaliser les activités avec les élèves.

    Boîte à Outils 5
    –  Une série de conseils pour évaluer l’innovation en classe.

    Conclusion de la pédagogue

    Le numérique perturbe nos société. Le numérique entre dans nos classes.  On assiste à nombreux débats autour de l’idée de ces classes intelligentes, ces salles de classe interactives où les élèves disposent d’ordinateurs ou de tablettes et où ils sont initiés au travail collaboratif.

    Ces classes intelligentes exigent de nouvelles dynamiques, une diversité de stratégies éducatives et des espaces variés, adaptables, inspirants et au service, au même titre que les technologies, de la scénarisation pédagogique. Future Classroom Lab en France et ses ambassadeurs dévoués et créatifs jouent un rôle dynamique dans le développement d’une pédagogie adaptée à ce nouveau paradigme, l’ère du numérique.

    Plus d’infos :
    Vous pouvez contacter Xavier Garnier,  ambassadeur de la FCL en France et participer à votre façon à l’avancement de l’éducation.
    email : FCL.c@gmx.fr
    Twitter : @XG_lp2i

    En vidéo : Les experts, un scénario de travail collaboratif
    Future Classroom Lab en France blogpeda.ac-poitiers.fr/fclf
    L’éducation et la formation tout au long de la vie – Compétences clés

  • Se réconcilier avec l’orthographe grâce à la Twictée

    Se réconcilier avec l’orthographe grâce à la Twictée

    Karine Stutzmann, professeur des écoles dans l’académie de Strasbourg, a commencé à utiliser le dispositif Twictée en classe de CE1 puis,  en collaboration avec d’autres enseignants, s’est lancée avec ses élèves de CP. Elle témoigne au micro de ludomag lors de l’évènement des Netjournées qui ont eu lieu à Vichy les 29 et 30 mars 2017.

    « Nous avons fait tout un travail collaboratif avec mes collègues enseignants pour adapter le dispositif à des élèves de CP, non lecteurs, et qui ont donc des besoins différents ».

    Comment fonctionne ce dispositif de manière concrète en classe ? Explications avec Karine dans la vidéo ci-contre.

    Un exemple de Twoutils en vidéo :

    Retrouvez tous les articles et interviews en vidéo sur notre lien dédié NetJournées 2017.

  • Youtube en classe ?

    Youtube en classe ?

    Stéphanie De Vanssay est venue présenter sur le colloque écriTech’8, le concept de « Youtube en classe ».

    Stéphanie de Vanssay part du principe que, comme les jeunes sont massivement connectés à Youtube, il est pertinent de s’y intéresser.

    « Ils peuvent s’abonner à des chaînes, soigneusement choisies par leur professeur pour leur intérêt pédagogique et être touchés par ce biais là« .

    « On a aujourd’hui toute une génération de Youtubeurs qui ont envie de partager leur passion et leurs savoirs, appelés les vulgarisateurs ».

    En classe, Youtube peut être utilisé de manière différente… Propositions et explications dans la vidéo ci-contre.

    Retrouvez toutes les interviews et articles d’écriTech’8 ici.