Catégorie : recherche

  • Appel à communications colloque scientifique Ludovia

    Appel à communications colloque scientifique Ludovia

    270220124f4b61ce2aac8
    Après les problématiques de l’immersion (2006), de la convivialité (2007), du «faire soi-même» (2008), «espace(s) et mémoire(s)» (2009),  «interactivité  / interactions » (2010), de la mobilité (2011), nous proposons pour l’édition 2012 le thème :

    Plaisir et numérique Approches critiques des enjeux dans la création, les usages et les pratiques.

    Si la question du plaisir semble attachée d’abord à la sexualité et aux disciplines liées à la psychanalyse (Freud), elle a aussi été abordée d’un point de vue philosophique par Husserl, pour qui le plaisir est une attitude, le sentiment pour un sujet d’être présent à l’objet, de l’apprécier, d’y attacher de la valeur.

    La diffusion d’objets numériques, qui peuvent paraître «intelligents», questionne le plaisir dans le cadre d’une société de consommation à consonance hédoniste. Dans cette perspective la thématique du plaisir est peu abordée sur le plan scientifique comme nombre d’enjeux émotionnels à priori non quantifiables. En outre, le plaisir peut sembler futile puisque qu’il est traditionnellement associé au loisir, à l’oisiveté, et de fait opposé au travail. Pourtant, il pourrait être au cœur de notre relation aux objets numériques ; il fait partie des enjeux que Ludovia ne saurait ignorer.

    Avec la diffusion des premières applications interactives à destination d’un large public dans les années 1980 a été mise en avant la notion de convivialité (Ludovia 2007), rassemblant dans ce concept la facilité d’appropriation et l’aspect affectif qui peut créer des formes d’attachement et un sentiment d’intimité dans la relation. Il s’agit alors d’imaginer des interfaces favorisant une relation de plaisir entre l’objet et l’usager.

    D’un autre côté, les jeux vidéo, activités libres, à priori sans finalités, valorisent le pur divertissement et élèvent le plaisir au cœur de leur principe de fonctionnement. D’ailleurs, sans cette relation de plaisir ils n’existeraient pas. Les pratiques ludiques furent longtemps méprisées et considérées comme relevant d’une activité adolescente compulsive, voire dangereuse et addictive. Elles sont aujourd’hui observées avec attention en éducation, formation et marketing avec l’émergence des jeux dits «sérieux».

    La progression des équipements mobiles, des environnements pervasifs et de l’Internet des objets questionne la qualité relationnelle aux objets et aux textes, aux «contenus». Elle concerne le cadre étroit de l’usage d’ordinateurs ou de consoles mais gagne aussi tous les domaines du quotidien. La recherche d’immersion dans les nouveaux environnements numériques peut-elle se passer des modalités susceptibles d’apporter du plaisir ? Le plaisir n’est-il pas la source première de motivation ? Une clarification des niveaux de plaisir (plaisir dans l’interaction entre l’objet et l’usager, plaisir dans l’interaction entre l’objet et le contenu, etc) est nécessaire pour comprendre le lien entre eux parfois complémentaire, parfois contradictoire.

    Les nouveaux contextes organisationnels au sein desquels l’outil numérique s’impose tendent à abolir les coupures spatio-temporelles entre travail et temps libre. Les relations électroniques tendent à se substituer aux relations physiques. Dans le cadre de ces bouleversements, où se situent les dispositifs numériques, entre l’engendrement de nouvelles sources de plaisir et la génération de nouvelles nuisances psycho-sociales ?

    Ludovia souhaite mobiliser les chercheurs dans une perspective pluridisciplinaire sur des problématiques de conception et d’usages de dispositifs et applications numériques, dont particulièrement :

    – L’usage et la conception en général des interfaces : comment la relation à la machine peut-elle être source de plaisir ? Comment les modalités sensibles et cognitives sont-elles convoquées pour nourrir la dimension du plaisir lors de l’interaction homme/machine ? Quelle est l’importance de la dimension plaisir dans cette relation ? Ne peut-elle pas faire obstacle à des finalités plus «utiles» ?

    – Le jeu : comment caractériser le plaisir ludique ? Comment le mettre en œuvre dans la conception de jeux ? Quelles en sont les composantes ?

    – L’éducation : comment concilier plaisir et apprentissage ? Comment le plaisir de l’interactivité, de l’hypermédia peut-il être (in)efficace dans l’apprentissage ? Le plaisir peut il être un indicateur de l’efficience d’une activité de production, de conception, de communication de la part de l’élève, de l’enseignant ? Comment l’évaluer ?

    – Les jeux dits «sérieux» :    comment    concilier    finalités    communicationnelles,    didactiques, informationnelles, et plaisir ludique ? Les objectifs des jeux sérieux sont-ils intrinsèquement liés à la notion de plaisir ?
    – Les réseaux sociaux : quels y sont les ressorts et modalités du plaisir ? plaisir de l’affirmation de soi ? plaisir relationnel ?

    – Les nouvelles applications pour terminaux mobiles mobilisant des interfaces gestuelles, la connexion permanente et la géolocalisation : quelles sont les nouvelles modalités dans la relation valorisant le plaisir ? Comment décliner le plaisir relationnel dans les applications «transmédia» (usages sur ordinateurs domestiques, ordiphones et terminaux dédiés) ?

    – Le marketing : comment la mise en avant du plaisir favorise t-elle la diffusion des nouveaux objets numériques ? Peut-on mesurer le plaisir ? Quel est par ailleurs, dans le cadre d’un marketing des produits de la communication et de l’information, le gradient à affecter au plaisir de consommer pour créer ou de créer en consommant (consocréation) ?

    – L’art numérique : comment les artistes anticipent-ils sur les nouvelles relations homme-machine ? Quelle est la part du plaisir dans les propositions artistiques ?

    Ces pistes ne sont pas limitatives et toutes les ouvertures permettant d’éclairer notre problématique dans l’esprit pluridisciplinaire qui est le nôtre seront les bienvenues.

     

    Plus d’infos pour transmettre vos propositions :
    Les propositions doivent être transmises par courrier électronique avant le lundi 5 mars 2012 à : ludovia2012@free.fr
    La réception de chaque proposition donnera lieu à un accusé de réception par mail
    La proposition livrée en fichier attaché (titré au nom de l’auteur et Ludovia2012) au format rtf, doc ou odt, sera composée de 3 parties :
    – un résumé de la communication de 4000 signes maximum, espaces non compris,
    – une courte biographie du(des) auteur(s), incluant titres scientifiques et principales publications récentes, une page maximum,
    – une note de positionnement scientifique indiquant la section scientifique de rattachement, la méthode appliquée, le terrain d’expérimentation et les références.

     

    Coordinateur de l’organisation scientifique : Michel Lavigne (Mcf Universités Toulouse 2 & 3).

     

    Présidents du Colloque Scientifique Ludovia 2012 :
    Jean-Pierre Jessel (Pr Université Toulouse 3) & Patrick Mpondo-Dicka (Mcf Université Toulouse 2).

     

    Les informations ultérieures concernant le Colloque, seront diffusées :

     

    – pour les aspects scientifiques sur le site : http://culture.numerique.free.fr/

     

    – et pour les aspects matériels (inscriptions, hébergement…) sur le site : www.ludovia.org/2012

  • Une ipasserelle pour la formation des professionnels

    Formations des enseignants pour l’enseignement personnalisé

    Il s’agit d’abord de la préparation des enseignants pour l’accompagnement pédagogique des élèves à besoins spécifiques ou en difficulté scolaire. Afin de confronter les nouvelles informations aux savoirs et aux habitudes acquises il faudrait de confronter les enseignants à des situations telles qu’ils répondent aux questions : «qu’est-ce que je fais et quelle information je demande pour qu’ils apprennent et progressent» ?

    Ce mode constructiviste sert de cadre théorique pour lacréation des programmes de formations de iPasserelle qui propose de développer de nouvelles compétences pour les enseignants pour la prise en charge de la difficulté scolaire.

    En effet, dans le cadre de l’enseignement ordinaire, les enseignants ne sont pas toujours sensibilisés ou habitués aux approches liés à la personnalisation de l’éducation. C’est pourquoi il est important qu’ils se confrontent aux différentes approches : la différenciation et l’individualisation, la sélection et l’adaptation, et leur réflexe sur le statut cognitif de chaque élève.

    Durant ces formations les enseignants apprennent comment accepter l’élève à besoins spécifiques en fonction de «leur regard» porté pour chaque enfant.[1] à mieux comprendre les besoins pour les apprentissages.

    Cela exige de bien connaître ses forces et ses faiblesses, ses compétences et ses besoins, ses intérêts et ses attentes, et avant tout ses souhaits et leurs satisfactions.

    iPasserelle propose des formations en direction des enseignants et aussi aux auxiliaires de la vie scolaire, des acteurs de l’éducation selon un calendrier et des modalités accessibles en ligne. Un référentiel de compétences pour la prise en charge de la difficulté scolaire oriente les modules de formations proposées.

    La formation des enseignants à l’usage des TICE

    Si la formation continue est au cœur du pilotage du système éducatif, elle connaît actuellement de nouvelles formes car avec l’évolution des TICE et la banalisation d’Internet,  il se crée un nouvel ordre pédagogique dans lequel l’acte d’apprentissage et de formation qui était inscrit dans un espace-temps et dans une salle se transforme en des activités distribuées, partagées, hypermédiatisées, et co-construites par le biais d’interactions numériques.

    Internet, en tant que riche réservoir de scénarios et démarches pédagogiques, peut servir de point d’appui à des formations hybrides à distance et en présentiel. Désormais, les enseignants en formation peuvent consacrer un temps à l’échange de leurs pratiques pour la prise en charge des élèves en difficulté.

    Les TICE favorisent la mise en place de dispositifs permettant de susciter des interactions entre les différents savoirs individuels de façon à en générer des nouveaux, collectifs. Elles permettent la constitution de groupes d’enseignants et de développer des communautés de pratiques. Celles-ci facilitent la transmission de savoirs tacites, basés sur l’expérience dans l’action et les savoirs explicites acquis en formation. Elles produisent, bien au-delà de l’addition des contributions des enseignants, un savoir partagé, collectif, qui peut servir de base au perfectionnement professionnel.

    La formation est également un temps pour constituer un écosystème coopératif de création de ressources numériques éducatives à intégrer dans les parcours.  Les espaces collaboratifs de travail intégrant les TICE, aident les enseignants à sortir de leur isolement, en libérant et en suscitant les initiatives dans les écoles où ils œuvrent et innovent, en développant des coopérations autour de projets communs ou la résolution de problème, la recherche de solutions pour la prise en charge des élèves en difficulté.

    Dans ce cadre, le département de l’Indre a développé un espace spécifique pour les élèves nouvellement arrivés en France [2].

    Ipasserelle intègre la formation à distance avec des modules qui sont proposés en ligne, ou en présentiel pendant des universirtés d’été ou automne. Elle a aussi choisi  le modèle de «transparent design» de Thomas T. Mackey [3] qui repose sur la théorie du  connectivisme de George Siemens et qui favorise l’interactivité et la participation à la collaboration dans des milieux d’apprentissage du Web 2.0.

    Enseigner ou former avec ce modèle  exige une pédagogie centrée sur l’apprenant, l’écriture et la production de nouvelles connaissances dans des communautés ouvertes. Le design transparent influence le développement des outils sociaux, des ressources éducatives libres, l’organisation de MOOC (Massive Online Open Course).

    Importance de la mise en place de la recherche sur terrain

    La recherche pousse l’évolution des sciences.

    La recherche tient une place importante pour mieux appréhender les facteurs et les paramètres qui peuvent influencer dans le processus de l’intégration scolaire, comprendre comment les TICE nous apportent de nouvelles façons d’apprendre avec le numérique.

    Un projet de recherche  a amené aux premiers résultats sur l’observation de processus de l’intégration scolaire avec des outils spécifiques reposant sur une grille d’évaluation.[4]

    Il a permis de noter que les professionnels-les enseignants qui ont suivi des formations spécialisées ont valisé des compétences plus élevées dans l’élaboration, le suivi et la réalisation des activités du programme d’éducation individualisée,  par rapport aux enseignants ordinaires sans formation.

    Les formations proposées alimentées par les résultats de la recherche  sont intitulées : «Éducation auprès des enfants à besoins spécifiques» et «Enseignant ressource». Elle est réalisée traditionnellement et à distance [5]

    La mise à disposition de ressources et d’outils didactique.
    Quelle place pour le numérique ?

    Connaître les outils numériques selon les besoins

    Le numérique bouleverse en profondeur l’accès aux savoirs. Renouveler l’acte d’enseigner c’est guider les élèves au sein du réseau des ressources numériques qui fondent les savoirs vivants en classe. Comme décrit dans la thèse de doctorat, les TICE transforment la nature et l’utilisation des ressources: que ce soit pour leur accès, leur diffusion, leur structuration, leur intégration dans des parcours d’apprentissage…

    Avec le numérique, c’est tout le bouleversement de l’univers documentaire qu’il s’agit d’intégrer aujourd’hui aux pratiques pédagogiques, l’enseignant devenant désormais un ingénieur pédagogique obligé de scénariser et médiatiser son enseignement avec des ressources et outils adaptés et pouvant aussi devenir “ auteur ” en ligne. Comme indiqué dans le nouveau référentiel de compétences des enseignants, il est désormais crucial que les enseignants puissent utiliser des ressources numériques.

    Désormais, il est crucial de fixer de nouvelles ambitions intellectuelles pour les élèves et le numérique peut nous y aider en facilitant l’individualisation de l’enseignement et la structuration des apprentissages et en renouvelant les modes d’organisation dépassant l’espace-temps de la classe.

    Les outils à potentiel cognitif comme les cartes mentales et heuristiques, le TBI, les logiciels, les e-porfolios, les ressources interactives, les outils tactiles de mobile-learning, les crayons numériques utilisés à Tawaïn, nous apportent de nouvelles dimensions pour les apprentissages.

    Les potentialités des outils tactiles comme les “ Q-books ” sur iPad ou iPhone sont mis en évidence en facilitant l’apprentissage de la lecture au cycle1 et au cycle2 ou pour des adultes en situation d’illettrisme [6]

    De nombreuses applications «tactiles» peuvent aider les enfants en difficulté .Par exemple l’application «Dictée Muette Montessori» est un jeu de difficulté croissante pour apprendre à lire et travailler isolément les associations graphèmes/phonèmes les plus fréquentes de la langue française . Cette application permet à un lecteur débutant et hésitant d’analyser des combinaisons de lettres, de lui apprendre à  déchiffrer jusqu’à ce que finalement, la lecture devienne automatique et fluide.

    Les outils numériques sont au service de l’enseignant et leurs usages devront prendre en compte les besoins particuliers de l’élève : il est important d’identifier ses difficultés, d »analyser ce qui pose problème et ce qui risque de le faire échouer et de proposer des aides et solutions. Comme le préconise Jack Sagot : «Il lui faudra accepter que certaines tâches soient suppléées, notamment celles de bas niveau, afin d’orienter l’énergie cognitive de l’élève vers des tâches de haut niveau».

    Les enseignants doivent pouvoir faire une approche instrumentale des ressources mises à disposition et choisir d’une façon adéquate l’outil en fonction des besoins révélés comme précisé dans la thèse de doctorat. [7]

    Les expériences sont nombreuses dans ce domaine comme le témoignent les exemples qui suivent.

    Des environnements pour le suivi des élèves et des co-interventions.  Accompagner, co-intervenir sur des espaces numériques.

    Les enseignants doivent construire des scénarios et des tâches adaptées aux élèves en difficulté. Les enseignants RASED spécialisés dans le domaine de la difficulté sont à même de pouvoir intervenir à distance pour aider les enseignants face à la difficulté. Le travail de co-intervention peut être facilité par les espaces numériques.

    La co-intervention maître E / maître permet de co-construire un travail adapté aux difficultés rencontrés. A ce propos,  J.-M. Gillig présente quelques exemples intéressants illustrant cette configuration dans son ouvrage [8].
    Ceci nécessite de (re)penser en amont les situations dans lesquelles seront placés les élèves et le scénario d’animation qui doit articuler des moments où tous les élèves s’inscrivent dans une tâche et d’autres moments où un travail spécifique pourra être mené avec les élèves en aide personnalisée, éventuellement avec le RASED, avec l’aide des TICE.

    La co-intervention ainsi conçue opérationnalise de fait une différenciation pédagogique à partir des besoins des élèves, notamment ceux qui rencontrent des difficultés avec des regards croisés des situations scolaires. Elle doit permettre à l’élève de lui redonner du sens et de faire redémarrer le processus d’apprentissage.

    iPasserelle a la volonté de développer des outils interactifs, des contenus pour des tablettes interactives et des manuels numériques, de proposer des logiciels et des ressources
    Site en cours de développement : http://ipasserelle.edublogs.org/

    Auteurs :
    Michèle Drechsler, Docteure en sciences de l’information et de la communication, IEN
    Anéliya Garbacheva, Docteure en psychologie du développement et de l’éducation, MCU de pédagogie spécialisée

    Références :

    1. Garbacheva, Anéliya, Petar Velchovski, Un accompagnement pédagogique virtuel au sein de l’école intégratrice, Congres HANDICAP 2010, Paris, http://e-psychoeducation.eu
    2. Espace de formation Indre (responsable mission FOAD : Drechsler Michèle) – http://ia36.tice.ac-orleans-tours.fr/moodle/
    3. Thomas P. Mackey , transparency as a  catalyst for interaction and participation in open learning environment, 2011  http://firstmonday.org/htbin/cgiwrap/bin/ojs/index.php/fm/article/view/3333/3070Thomas
    4. Projet de cooperation bilaterale Wallonie-Bruxelles/Bulgarie : “Centre d’expertise et d’études comparatives de l’intégration scolaire des éleves à besoins spécifiques (en Bulgarie et en Communauté Wallonie Bruxelles)
    5. Garbacheva, Anéliya, Petar Velchovski, Un accompagnement pédagogique virtuel au sein de l’école intégratrice, Congres HANDICAP 2010, Paris, http://e-psychoeducation.eu
    6. Drechsler, M. (2011). Manuels scolaires et albums augmentés, enjeux et perspectives pour une pédagogie de 21e siècle, coll. Comprendre le livre numérique, Editions Numeriklivres
    7. Thèse de doctorat, Michèle Drechsler. Les pratiques du socialbookmarking. Affordances sémantiques, soci-cognitive et formatives, Université de Metz, Novembre 2009
    8. J.-M. Gillig, Remédiation, soutien et approfondissement à l’école, Hachette, 2001First Monday, Volume 16, Number 10 – 3 October 2011

  • Téléphonie mobile : Kantar Media décrypte les habitudes de consommation des 11-24 ans.

    Les habitudes de consommation en téléphonie mobile des jeunes de 11 à 24 ans, selon l’étude SIMM-TGI Youth de Kantar Media.

    11-14 ans : une période clé dans l’équipement des jeunes
    De 11 à 14 ans, les jeunes s’équipent rapidement en mobiles : on passe ainsi de 30% à 80% de taux d’équipement en seulement 3 ans. A 15 ans, le taux de possession dépasse même celui de l’ensemble de la population française avec 92% des jeunes équipés, contre 82% chez les 25 ans et plus.

    Opérateurs : MVNO et forfaits low-cost sont plébiscités
    Les trois grands opérateurs historiques (Orange, SFR et Bouygues) détiennent plus des 3/4 du marché des 11-24 ans.Cependant, il existe des particularités propres à chaque tranche d’âge :

    • Les MVNO (Mobile Virtual Network Operator) et forfaits bloqués sont de mise pour les 11-14 ans. Les parents privilégient pour leurs enfants les opérateurs Médias orientés «jeunes» (19%) comme M6 Mobile, NRJ Mobile, Universal Mobile ou Virgin Mobile, mais aussi les opérateurs low-cost, notamment ceux de la grande distribution (6%) grâce aux forfaits proposés par Auchan, Carrefour, Leclerc ou les magasins U.
      Les forfaits les plus limités sont majoritairement choisis : 74% des 11-14 ans ont un forfait bloqué ou une carte, mais avec l’option SMS illimités.
    • L’autonomie acquise à partir de 20 ans n’engendre pas forcément une remise en question du fournisseur d’accès, ainsi près de 50% des 20-24 ans n’ont jamais changé d’opérateur. Les jeunes restent longtemps fidèles à leur premier opérateur, l’achat du premier téléphone et la souscription à un opérateur se faisant simultanément.

    Cependant, ils ont changé leur formule pour répondre à un besoin de forfait plus long. Les options souscrites témoignent de cette évolution : 38% des 20-24 ans ont une option «multimédia illimité», 20% une option «appels illimités» et 6% une offre couplée «box et téléphone mobile».

    A chaque âge son téléphone et ses usages !
    Les 11-14 ans sont majoritairement équipés de téléphones d’entrée de gamme à moyenne gamme (70%), tandis que les 20-24 ans se tournent plus volontiers vers les smartphones (32%).
    Les usages sont donc liés au type de téléphone possédé : les plus jeunes se tournent vers des usages ludiques comme les téléchargements par SMS de fonds d’écran, de logos, de musiques et de jeux, tandis que les plus âgés sont adeptes de toutes lesfonctionnalités offertes et sont axés sur l’Internet mobile.
    A noter : l’envoi de SMS est croissant avec l’âge.

    Méthodologie SIMM-TGI Youth
    SIMM-TGI Youth est l’étude de référence pour décoder l’univers des Digital Natives. Une seule et unique étude sur la consommation, les expositions média et le style de vie des jeunes de 11 à 24 ans : plus de 800 marques, 200 supports médias, 40 marchés et 200 attitudes et opinions. La méthodologie est fondée sur trois piliers. DIGITAL : Un mode de recueil 100% on-line. PROFONDEUR : Un échantillon de 4200 jeunes de 11 à 24 ans résidant en France. TEMPO : Un terrain et une livraison des résultats tous les 6 mois sur les audiences et l’ensemble des comportements et habitudes de consommation. Destinée aux marques et aux médias, SIMM-TGI Youth permet d’infiltrer cette génération et de bâtir une relation marketing durable et efficace avec cette cible. SIMM-TGI Youth, extension de l’étude SIMM-TGI, propose des analyses sur les usages médias et les pratiques de consommation des 11 ans et plus sans aucune rupture.

    A propos de Kantar Media
    Kantar Media propose aux marques, annonceurs, institutions, agences de publicité et de RP, d’optimiser le pilotage de leur stratégie marketing et de communication dans un univers des médias en constante évolution. Veille publicitaire et éditoriale, réputation et positionnement de la marque, décryptage du comportement et de l’engagement du consommateur, mesure des stratégies d’influence sur Internet : Kantar Media met à leur disposition des services de veille média et de competitive intelligence qui intègrent l’analyse du Paid, du Owned et du Earned Media. Partenaire de 22 000 clients, Kantar Media traque plus de 3 millions de marques.

    www.kantarmedia.fr
    www.facebook.com/kantarmediafrance
    http://twitter.com/kantar_media

  • Une i-Passerelle pour favoriser la personnalisation de l’éducation

    Une i-Passerelle pour favoriser la personnalisation de l’éducation

    150220124f3bc413d8515
    L’intégration scolaire, autrement dit la scolarisation des élèves en situation de handicap est la plus importante réforme prioritaire pour tout le système éducatif européen. L’intégration scolaire et l’éducation intégrée sont les termes et les actions qui interpellent le cadre, les situations et les contextes de toute transformation éducative actuelle.

    Leur interprétation théorique renvoie souvent à la concertation de la pédagogie conventionnelle et la pédagogie spécialisée. Leur fonctionnement implique une réorganisation des environnements scolaires ; la constitution d’équipes multi professionnelles et  la programmation d’une personnalisation de l’éducation.

    Régulée par les lois récentes, cette transformation pourrait se qualifier en termes d’une révolution dans les sciences de l’éducation.
    Notre article vise le processus de l’intégration scolaire comme la prise en compte d’une réorganisation et une reconstruction de tout le système éducatif.

    L’école inclusive reconnaissant les différences afin que la personne se développe et que le groupe s’enrichisse, crée les conditions de la personnalisation, de la différentiation et de l’individualisation. Tenant compte au statut éducatif de la personne, elle respecte et elle met en action l’inclusion et la participation de chaque élève.

    De son côté, l’éducation intégrée pourrait être considérée comme le processus qui relie l’enseignement personnalisé et l’apprentissage individualisé. Au moment de leur croisement s’effectue la satisfaction des besoins éducatifs particuliers et les connaissances acquises prennent un sens personnel. Voici la clé de la réussite. Le mouvement de l’intégration a modifié les paradigmes de la pédagogie et de tout l’enseignement et «il semble se transformer en paradigme axé sur l’apprentissage ou la différentiation pédagogique».

    L’intégration engendre de nouvelles méthodologies des pratiques éducatives : la personnalisation de l’enseignement, la différentiation des parcours éducatifs, la réorganisation de l’environnement et la création des outils qui vont favoriser tous ces processus, y envisageant les outils numériques. L’accompagnement des élèves en difficulté d’une façon générale est également concerné.

    Vers la réussite de chacun

    «La personnalisation tient compte des différences»

    Personnaliser les parcours scolaires, renforcer les dispositifs d’aide et d’accompagnement sont devenus les chantiers majeurs de l’éducation. C’est pour garantir la réussite scolaire de chaque élève que doivent progressivement être mis en place des dispositifs d’aide et d’accompagnement personnalisés tout au long de la scolarité. Cela concerne les élèves aux besoins éducatifs spécifiques.

    Comme le précisait déjà la circulaire de rentrée du ministère,  «La scolarisation des enfants et des jeunes handicapés, l’enseignement aux enfants de familles non sédentaires, l’enseignement linguistique particulier offert aux enfants qui arrivent en France sans maîtriser notre langue, les aménagements apportés à la scolarité des enfants intellectuellement précoces sont autant de réponses adaptées à des besoins éducatifs particuliers». [1]
    Inspirées des modèles récentes des chercheurs en didactique des apprentissages nous proposons une carte conceptuelle de la personnalisation de l’enseignement, adaptée à l’éducation des élèves à besoins spécifiques.

    Comme le souligne Boudreault (2011) l’enseignement personnalisé est celui «qui tient compte des différences», c’est un enseignement qui respecte et qui s’appuie aux besoins, aux intérêts, aux motivations et aux attentes particuliers de l’apprenant et dont le plus important défi consiste de respecter en même temps les exigences du programme.

    Les deux acteurs : l’enseignant et l’apprenant s’accompagnent mutuellement à travers toute l’activité éducative. 

    Centrées vers la signification de leur réussite, nous pourrions envisager que le processus de l’apprentissage individualisé est aussi une dimension de changement binaire. La réussite de la personnalisation de l’enseignement et de l’apprentissage s’exprime en changements significatifs «des capacités, de la compréhension, des attitudes ou des valeurs» des élèves, des classes et de toute l’organisation de l’école. (Coffield, 2005 : cité par Boudreault )

    L’intérêt de iPasserelle est d’entrer dans ces deux processus en intégrant les TICE qui facilitent l’individualisation dans tous les domaines de l’apprentissage.
    Les buts d’iPasserelle sont de créer et de proposer le développement d’une plate-forme de formation axée sur la personnalisation de l’enseignement et les apprentissages  pour la réussite de tous les élèves dans les classes ordinaires. Le numérique y tient une place importante pour apprendre.

    La prise en compte la typologie des élèves en difficulté de l’OCDE

    Les gouvernements des pays Membres de l’OCDE oeuvrent de concert pour parvenir à une meilleure compréhension de l’enseignement personnalisé et de la façon dont ceux-ci peuvent évoluer pour répondre aux besoins des élèves.

    L’OCDE préconise une typologie des élèves a besoins éducatifs particuliers reposant sur les déficiences, les difficultés et les désavantages sociaux et déterminent quatre type possibles de public.

    D’après l’OCDE, La catégorie A correspond aux déficiences ; B – aux difficultés et C – aux désavantages sociaux
    •    La catégorie A regroupe des enfants qui représente une déficience d’origine organique : il s’agit du retard mental ou de la déficience intellectuelle ; des déficiences sensorielles : de la vision, de l’audition, des activités moteurs ; les troubles du développement, les troubles de la parole et du langage …  ;

    •    La catégorie B représente le groupe des difficultés, exprimées en retards du développement et marqués par des difficultés de l’apprentissage. Ces états sont souvent d’origine neuropsychologique, démontrant des retards de l’acquisition de la lecture, de l’écriture, des compétences mathématiques, des coordinations de la motricité fine. En tout cas, ces spécifiés du développement sont temporaires et ils exigent une réduction des activités mentales à l’école primaire, possible et après aussi ;

    •    La catégorie C est le groupe des désavantages sociaux qui réunit aussi les difficultés d’apprentissage, troubles émotionnels et comportementaux. En termes de l’éducation ils sont reconnus aussi comme les difficultés de lecture, d’écriture, les mal adaptations scolaires … ;

    •    La catégorie D n’est pas différenciée, ni reconnue pour chaque pays membre de l’OCDE. Il s’agit du groupe des enfants surdoués et talentueux.

    Des variations de fonctionnement scolaire :

    Actuellement, la recherche nous fournit des clés pour mieux comprendre comment se déroule le fonctionnement scolaire de chaque apprenant. En s’appuyant sur la typologie de l’OCDE et sur nos dernières recherches, nous essayerons de dégager les variations de fonctionnement quotidien des enfants à besoins spécifiques dans le monde scolaire et ainsi que dans le contexte de la classe ordinaire.

    Notre point de départ est  le cadre de fonctionnement cognitif, communicatif, social, physique, émotionnel et comportemental. Cette typologie simplifiée s’appuiera sur ces pôles :  l’individu et son environnement social, y compris l’environnement scolaire.

    En identifiant plusieurs statuts et niveaux du développement individuel, voici une palette des variations des fonctionnements scolaires :
    •    Cognitives – de la déficience intellectuelle à l’illettrisme et les difficultés de l’apprentissage, y attachée la dimension culturelle associée aux difficultés linguistiques.  Elles demandent une organisation de l’environnement éducatif adapté, des ressources éducatives complémentaires, souvent spécialisées ;

    •    Communicatives – de l’autisme au bilinguisme et les difficultés linguistiques, demandant aussi des environnements éducatifs adaptés et des ressources multi professionnelles ;

    •    Sociaux – cognitives, parmi lesquelles peuvent être rencontrées des difficultés de l’apprentissage, bilinguisme, mal adaptation, et en tout cas demandant de l’accompagnement et de suivi pédagogique … ;

    •     Les troubles émotionnels – représentées par l’hyperactivité, les inhibitions, les émotions psychotiques, qui relevent le besoin d’accompagnement pédagogique et psychologique ;

    •    Les troubles comportementaux – exprimés en tant de l’agressivité, les addictions, les déviations sexuelles, le suicide, les comportements asociaux, l’ignorance, la violence, invitant les intervenants de rééducation ;

    •    Les déficiences physiques – sensoriels, moteurs, maladies chroniques … .

    Nous avons choisi ces deux catégorisations pour plusieurs raisons : la nomination d’un groupe qui doit être respecté aussi, la prise en compte des  enfants surdoués et talentueux qui expriment aussi des «difficultés» en termes de besoins spécifiques.

    Ces données descriptives interpellent notre questionnement auprès des chercheurs et des professionnels du terrain (enseignants ordinaires et enseignants référents, éducateurs et assistants). Quelles sont les préoccupations et les besoins des professionnels pour effectuer un enseignement adapté à la fois  à la classe et à chaque élève ?

    iPasserelle se propose d’apporter des aides, d’apporter des réponses aux problèmes soulevés, d’expérimenter sur le terrain les modes et les actions de personnalisation pour les élèves à besoins éducatifs particuliers, ou ayant des difficultés pour apprendre. Les TICE y jouent une place importante et sont intégrés dans les parcours.

    Cette palette des statuts et des tendances de fonctionnement cognitif ou social exigent la réorganisation de l’environnement scolaire et la connaissance des capacités et des besoins cognitifs et socio-émotionnels de chacun. La méthodologie de base se présente dans le cadre de programme des parcours individualisés et l’organisation de l’aide personnalisée.

    L’aide personnalisée a toute sa place à l’école. L’association iPasserelle propose des outils pour l’aide personnalisée se situant dans une logique de construction et de réussite pour l’enfant, de médiation et d’étayage pour le maître.

    D’une façon générale, il convient  d’amener les élèves à maîtriser les compétences du socle et conformément à la circulaire de 2006 [ 3 ]  le PPRE est proposé à tous les élèves qui risquent de ne pas maîtriser le socle commun. Il peut intervenir à n’importe quel moment de la scolarité obligatoire en fonction des besoins de chaque élève. Il est temporaire : sa durée varie en fonction des difficultés scolaires rencontrées par l’élève et de ses progrès.  Il prévient l’aggravation des difficultés ou permet à l’élève de surmonter les obstacles à la poursuite de ses apprentissages.

    L’intention de iPasserelle est de développer une plate-forme de formations en direction des enseignants au sein de l’école et la classe ordinaire, mais aussi pour les acteurs qui suivent les élèves hors temps scolaire pendant l’accompagnement scolaire.

    iPasserelle prévoit aussi la mise en place de concept de nouvelles écoles virtuelles facilitant des aides en direction des élèves, des accompagnements.  Elle proposera des projets en ligne.

    Références :
    1. Garbacheva, A., Le paradigme de l’éducation intégrée des enfants à besoins spécifiques, in Destination : Intégration scolaire, UMH, 2008. : p. 36
    2 Rapport OCDE   http://www.oecd.org/document/1/0,3746,fr_2649_39263294_34003509_1_1_1_1,00.html
    3. Circulaire n°2006-138 du 25-8-2006 [et rectificatif ] (JO du 24-5-2006 ; BO n°31 du 31-8-2006 et BO n°32 du 7-9-2006)

    Site en cours de développement : http://ipasserelle.edublogs.org/

    Auteurs :
    Michèle Drechsler, Docteure en sciences de l’information et de la communication, IEN
    Anéliya Garbacheva, Docteure en psychologie du développement et de l’éducation, MCU de pédagogie spécialisée

  • iPasserelle, une passerelle numérique pour les clés de la réussite

    P : Pédagogie
    A : Apprentissage
    S : Savoirs
    S : Services
    E : Education
    R : Ressources
    E : Educatives
    L :  en ligne
    L : Laboratoire
    E : Edition

    iPasserelle est une association qui regroupe les acteurs de l’éducation sur l’intégration des TICE, du numérique autour de différents axes, réunis dans les contextes de la scolarisation de tous les élèves au primaire.
    –        la recherche
    –        la formation
    –        les apprentissages
    –        les services d’accompagnement
    –        l’édition et les ressources numériques

    L’accès de chaque enfant à l’éducation constitue un droit personnel incontestable et une valeur fondamentale des sociétés.  Cela se manifeste à partir de différentes interprétations et diverses  expressions : «l’École pour tous», «l’inclusion scolaire», «des élèves à besoins spécifiques».  Aujourd’hui son encadrement suit le processus de l’intégration scolaire et la personnalisation de l’éducation.

    La naissance de l’iPasserelle s’inscrit dans ce contexte, avec la volonté de créer un environnement de scolarisation ordinaire capable de gérer l’hétérogénité, de différencier, de prendre en charge et d’accompagner les élèves en difficulté.  Les TICE peuvent nous y aider.

    Notre article vise à faire comprendre les buts de iPasserelle et montre :

    •    Comment faciliter le processus de l’inclusion scolaire de chaque élève quelque soit son fonctionnement social et cognitif ;
    •    Comment la personnalisation de l’enseignement peut favoriser des apprentissages vers la réussite ;
    •    Comment l’intégration des ressources éducatives numériques ou objets d’apprentissage permet la création d’environnements favorisant la réussite des professionnels et aussi celle de chaque élève avec le développement de parcours adaptés ; Les ressources libres OER peuvent nous aider.
    •    Comment la co-intervention ou le suivi des élèves peuvent être facilités par la mise en place  d’espaces numériques  ou mondes virtuels remodelant les dimensions «espace-temps» des apprentissages, apportant de nouvelles dimensions aux apprentissages. L’accompagnement des enseignants est recherché.

    En démontrant l’’importance de la formation des enseignants  et la place des TICE pour apprendre, iPasserelle propose la création d’espaces virtuels intégrant le Web Social et le tutorat à distance pour accompagner les acteurs.  Ipasserelle définit le nouveau concept pour une Ecole 2.0 de demain visant la réussite et les progrès.

    Des objectifs prioritaires

    Pour créer des conditions d’amélioration et de réussite à la scolarisation des élèves à besoins spécifiques et aider les élèves en difficulté, le système éducatif  nous révèle d’importants besoins. iPasserelle s’engage autour de ces différents objectifs :
    •    Développer la formation continue et permanente des enseignants mais aussi des accompagnateurs en intégrant les TICE pour la prise en charge de la difficulté scolaire, en  classe, après la classe.
    •    Mettre en place  la recherche sur le terrain, mener des expérimentations visant l’apport des TICE,  l’évaluation de  différents dispositifs dans le cadre de son laboratoire.
    •    Proposer des ressources numériques adaptées à potentiel cognitif, des outils interactifs, des ebooks, favorisant la mise en place de parcours adaptés.
    •    Développer  une éducation et culture numérique pour apprendre et se former
    •    Proposer des événements, des synthèses autour de l’e-éducation., travailler en partenariat avec  les collectivités

    Les projets de iPasserelle

    a) Formation :

    Prise en charge des élèves présentant des difficultés
    ➢    développer les compétences des enseignants dans le domaine des processus d’apprentissage et la prise en compte des difficultés scolaires selon les axes de la typologie de l’OCDE et de la typologie des fonctionnements scolaires ;
    ➢    établir un référentiel de compétences pour les enseignants (portfolio) autour de la prise en charge de la difficulté scolaire  ;
    ➢    développer les compétences des auxiliaires de vie et des familles pour accopmpagner.

    Formation TICE
    ➢    former les enseignants et les acteurs sur OER ( Open educational ressources), la place des outils numériques pour les apprentissages et la formation , les potentialités des outils  interactifs comme les tablettes
    ➢    développer et animer une communauté d’utilisateurs d’outils TICE au service des apprentissages en visant les différentes modalités d’apprentissage avec le numérique, en prenant  en compte des intelligences multiples et les TICE.

    b) Ressources – Edition

    La création des ressources pour des différents publics :
    ➢    enseignants et professionnels encadrés dans la vie scolaire et hors scolaire ;
    ➢    parents et proches ;
    ➢    enfants de 3 au 10 ans.

    Enseignants, professionnels, parents : 
    ➢    Créer des manuels, guides, outils didactiques pour des enseignants ;
    ➢    Créer avec des enseignants des ouvrages pour des professionnels et des familles ;
    ➢    Adapter les outils d’évaluation pour une version d’application numérique.
    ➢    Etablir une veille pour les sujets traités par iPasserelle: pédagogie du numérique, e-learning, établir une analyse comparative entre les pays …
    ➢    Imaginer l’école numérique de demain et proposer des services en ligne.

    Enfants : 
    ➢    Créer une base de ressources pour le primaire avec des outils, des contenus numériques ;
    ➢    Créer des contenus , pour l’usage de TBI, Tablettes, crayons numériques ;
    ➢    Développer des eBooks pour le primaire ( Français, mathématiques …) ;
    ➢    Proposer des projets

    c) Recherche sur terrain

    iPasserelle, soit initier des recherches permanentes sur terrain en observant et en évaluant la réussite des enseignants, en envisagent des expérimentations pour le développement de leurs compétences d’évaluer, d’intervenir et de suivre les enfants en difficulté.
    Mettre en place une expérimentation pour la place des tablettes et des outils interactifs pour les apprentissages.

    d)  Evenements avec les partenaires (collectivités)

    •    Proposer des projets partenariaux ( accompagnement scolaire, lutte contre l’illettrisme, …)
    •    Sensibiliser , organiser des  événements autour de la E-formation

    Conclusion

    Avec iPasssrelle, nous avons la volonté de réunir des  expériences et développer les compétences des enseignants pour qu’ils soient des scénaristes des apprentissages de tous les élèves avec les outils de demain.

    iPasselle est une passerelle du numérique pour les  clés de la réussite de chacun.

    Dans l’article suivant, nous montrons la place importante de la personnalisation, et ses enjeux pour l’éducation. Les enseignants y sont confrontés régulièrement dans la vie quotidienne en cherchant des solutions qui garantissent la vie cognitive, émotionnelle et sociale de chaque élève et de toute la classe. Les parents doivent être associés. Le numérique peut être une des clés.

    Site en cours de développement : http://ipasserelle.edublogs.org/

    Auteurs :
    Michèle Drechsler, Docteure en sciences de l’information et de la communication, IEN
    Anéliya Garbacheva, Docteure en psychologie du développement et de l’éducation, MCU de pédagogie spécialisée

  • Le numérique, un outil de construction et de collaboration

    «Apprendre et redécouvrir, c’est renoncer à ce qu’on savait avant» ; c’est aussi par cette définition que se traduit le numérique. Notre auteur a bien conscience que ce n’est pas chose facile pour un enseignant d’entrer dans le «moule» du numérique. Mais s’il fait l’effort de le faire, il sera vite récompensé par ce que peuvent lui offrir ces outils.

    Le numérique, un environnement rassurant

    L’environnement numérique que Serge Tisseron veut nous faire partager est sécurisant, rassurant. Pourquoi ?

    Il tient à souligner que la plupart du temps, les outils numériques sont vus comme négatifs alors qu’ils peuvent apporter toutes formes d’aide.  «Avec le numérique, chacun peut se construire sa feuille de route».

    L’aide se concrétise pour l’enseignant dans le fait qu’il va pouvoir, grâce au numérique, mesurer les compétences d’un élève à un moment donné grâce à un logiciel par exemple, l’ordinateur va pouvoir faire un graphique pour visualiser cette évolution, mais aussi valoriser l’utilisation de stratégies différentes par élève et enfin se référer à des banques de données.

    Penser plus «collectif» avec le numérique

    Aujourd’hui, l’enseignement valorise l’écrit, ce que notre interlocuteur approuve ; cependant, il préconise de passer d’une culture de l’écrit individuel à une culture de l’écrit collectif, «il est important pour un élève qui apprend de pouvoir voir combien de banque de données il a utilisé, comment il a diversifié ses sources d’approvisionnement».

    Un apprentissage plus libre

    Une fois la feuille de route définie, le numérique permet à l’élève d’organiser son parcours comme il l’entend et favorise donc la prise d’initiative : «c’est beaucoup plus motivant de pouvoir décider du moment où on va faire une chose ou une autre que de se le voir imposé». Dans cette voie, nous comprenons comment se traduit le plaisir de l’élève à utiliser les outils numériques.

    Le cadre indispensable de l’enseignant

    Dans ce «nouveau monde», l’enseignant a un rôle important à jouer, c’est de ramener les élèves à la «real life», c’est à dire les aider à organiser leurs recherches, les motiver, les encourager… Et comme les mondes numériques sont très vite gratifiants, Serge Tisseron y voit aussi un intérêt pour les élèves plus timides ou plus en difficulté. Ils peuvent, en utilisant le numérique, se sentir beaucoup plus valorisés.

    Le numérique est un monde qui offre de multiples possibilités aux élèves pour se construire un environnement rassurant d’apprentissage à choix multiples et dans lequel il vogue en toute liberté… et aux enseignants, un moyen de laisser libre cours aux initiatives tout en offrant des pistes, sans pour autant se retrouver «dépassé par les évènements».

    Se décomplexer du numérique
    Pour Serge Tisseron, les adultes et donc les enseignants doivent se «décomplexer» lorsqu’il s’agit de numérique. Les raisons souvent évoquées telles que «nous ne sommes pas des digital natives» sont sans fondement.

    Il est vrai que le numérique est très chronophage. Ceux qui ont du temps pour l’appréhender doivent pouvoir le partager avec les autres. Dans ce sens, Serge Tisseron ajoute que l’enseignant qui rencontre un problème à utiliser un outil numérique ne devrait pas avoir de complexe à demander de l’aide à ses élèves. «Avec les technologies numériques on est tous dans le même bain, on apprend tous par essai-erreur».

    Coloniser les usages : un bon moyen de rentrer dans l’ère numérique
    Un outil commun et utilisé par tous : le téléphone portable. Il voit dans les smartphones un moyen facile d’apprentissage et qui remet toute la communauté éducative au même niveau «technologique». Par cet exemple, il avance l’idée qu’il faut «coloniser les usages», «s’approprier dans l’enseignement les outils que les jeunes ont sur eux».

    En guise de conclusion, l’avenir des nouvelles technologies, vu par Serge Tisseron, n’est pas dans les équipements lourds  mais bien dans l’apprentissage des usages de ce type d’outils, qui font partie aujourd’hui du quotidien… et que les enseignants pourraient facilement apprivoiser pour parler le même langage que les jeunes.

  • L’ordinateur, outil d’apprentissage et de réussite pour les étudiants

    L’ordinateur, outil d’apprentissage et de réussite pour les étudiants

    010220124f2907940da5e
    Publiés dans la revue Review of Educational Research, les résultats obtenus par les chercheurs de l’Université Concordia donnent à penser que la technologie est à la fois source de contenu et facteur de réussite pour les étudiants.

    Dans le prolongement de la thèse de doctorat de Rana Tamim, auteure principale, cette recherche a colligé les données concernant 60 000 élèves ou étudiants du primaire, du secondaire et de l’enseignement supérieur. Elle a comparé leur réussite dans les cours qui faisaient appel à la technologie informatique et dans ceux qui y avaient peu ou pas recours.

    Lorsque les ordinateurs servaient de support à l’enseignement, la technologie a eu un impact positif de léger à modéré tant sur l’apprentissage que sur l’attitude.

    «Nous en déduisons que cette incidence serait plus marquée si l’on pouvait l’observer du début à la fin de la scolarité des sujets», explique le professeur Richard Schmid, l’un des coauteurs de l’étude, directeur du Département des sciences de l’éducation et membre du Centre d’études sur l’apprentissage et la performance de Concordia.

    Les chercheurs ont découvert que la technologie donne de meilleurs résultats lorsque les étudiants sont encouragés à exercer leur jugement critique et leurs aptitudes à communiquer. «Une présentation PowerPoint classique n’améliore pas sensiblement l’expérience d’apprentissage, si ce n’est par son apport au contenu ou par sa capacité de dynamisation des cours magistraux et des discussions en classe», poursuit-il.

    L’équipe prévoit désormais repérer les technologies qui donnent les meilleurs résultats par discipline. «La technologie éducative n’apporte pas une intervention homogène; elle fournit plutôt un ensemble d’outils et de stratégies d’apprentissage», précise le professeur Schmid, ajoutant que les professeurs disposent de peu de ressources pour se tenir au courant des technologies récentes et de leurs potentialités.

    «Les enseignants du Québec connaissent mal le rôle de la technologie dans l’apprentissage, indique-t-il, et le problème s’aggrave du fait que les enfants deviennent de plus en plus ferrés en informatique. L’un des mandats du Centre d’études sur l’apprentissage et la performance de Concordia est justement d’aider les éducateurs et de leur fournir les outils pour faciliter l’intégration des technologies dans leurs enseignements».

    Partenaires de recherche :
    Cette étude a bénéficié de l’appui du Conseil de recherches en sciences humaines du Canada et du Fonds québécois de la recherche – Société et culture. Les autres coauteurs sont Robert M. Bernard, Eugene Borokhovski et Philip C. Abrami de l’Université Concordia.

    Plus d’infos sur l’Université Concordia : www.concordia.ca

  • L’enseignant, un guide pour introduire le numérique à l’école

    Il part du constat que l’être humain a toujours inventé de nouvelles choses qui lui ont permis de se développer physiquement ou intellectuellement.  «Avec les technologies numériques, ce n’est plus seulement une capacité de notre personne qui est augmentée, mais toutes nos capacités de penser».

    Autrement dit, elles permettraient de faire les choses plus rapidement et mieux. Mais attention, autant l’esprit est capable du meilleur, comme du pire. L’école devrait donc intervenir comme le guide d’apprentissage de ces nouvelles technologies.

    «Les institutions éducatives ont aujourd’hui une responsabilité importante, c’est de montrer aux jeunes comment utiliser le numérique de la meilleure manière afin d’éviter le basculement dans des usages problématiques».

    Aider les jeunes à utiliser les technologies numériques, cela signifie également leur apprendre à formuler leur parcours. Bien souvent, la remarque est faite que les jeunes manient très bien ces outils mais sont incapables d’expliquer ce qu’ils font.
    Serge Tisseron prend l’exemple d’un enfant qui installe un logiciel pour ses parents ; lorsque ces derniers lui demandent d’expliquer la procédure, il répond que ça ne sert à rien puisqu’ils ne comprendront pas. En fait, «le jeune est incapable d’expliquer car il s’est contenté de tâtonner».

    Outre le risque social qui plane sur l’installation du numérique à l’école (entre les enfants équipés à la maison et d’autres qui ne le sont pas), le réel danger que redoute Serge Tisseron est de voir s’établir un clivage entre les jeunes qui ont du recul par rapport à leur utilisation et d’autres qui n’en ont pas.

    Le système scolaire doit jouer un rôle important pour éviter cette fracture ; dès l’introduction des technologies numériques à l’école, devrait être mis en place une forme de tutorat. L’enseignant pourrait naturellement demander à un élève un éclaircissement sur telle ou telle technologie aussi bien qu’un élève pourrait l’expliquer à un autre élève.

    «L’introduction des technologies numériques à l’école, ce n’est pas seulement faire les mêmes choses autrement, c’est une manière de repenser tout l’enseignement».

    Aujourd’hui, Serge Tisseron fait le constat d’une mauvaise approche du numérique à l’école.

    «La plupart du temps, l’enseignant utilise les technologies numériques pour contrôler les élèves, leurs performances,(…) donc le numérique est introduit par le contrôle (…) Or, un adolescent n’a qu’une envie, c’est d’y échapper».

    L’enseignant devrait être un guide dans cette découverte ; et pour que cela fonctionne, il faut laisser de l’autonomie à l’élève. L’enseignant peut tout à fait donner un objectif à la classe et laisser chacun prendre son propre chemin pour y parvenir, tout en créant ses propres contacts. C’est une des clés de Serge Tisseron pour réussir à faire accepter le numérique scolaire aux jeunes.

    Ensuite, c’est à l’enseignant de vérifier les étapes que l’élève a franchi pour atteindre le résultat, d’où l’idée développée précédemment de savoir formuler son parcours.

    «La nouveauté des technologies numériques est que l’enseignant n’est plus celui qui fixe les objectifs et qui vérifie que le même parcours a bien été suivi par tout le monde ; mais c’est celui qui fixe les objectifs et qui s’intéresse à la manière dont chaque élève va pouvoir obtenir le résultat en suivant un parcours personnel».

    L’intérêt des technologies numériques est qu’elles permettent de garder une trace du parcours personnel de chaque élève, laissant la possibilité à celui-ci de le consulter à tout moment et de le confronter à ceux de ses camarades. L’enseignant pourra ressortir de ces travaux les avantages et les inconvénients de chaque stratégie.

    Le numérique permet donc un échange entre tous les membres de la classe. 

    Nous sommes loin du modèle frontal élève-enseignant qui prédomine aujourd’hui. Serge Tisseron voit dans le numérique un bon moyen de changer ce modèle.

  • Plaisir d’apprendre et technologies numériques dans l’éducation

    Premier épisode de notre Série « L’e-éducation sur le divan avec Serge Tisseron »

    Commençons par le modèle de toute relation ludique. Inutile d’insister sur le fait que le lien unissant un bébé à son adulte de référence soit, de part et d’autre, tissé de plaisirs. Si ce n’était pas le cas, l’adulte se détournerait vite de l’enfant et celui-ci aurait tôt fait de se désintéresser du monde. Le Moi en construction ne se nourrit que de plaisirs ! Plaisirs d’échanger, de se regarder, de se sourire, d’interagir de la voix et du geste, et de voir ses propositions relayées, amplifiées et transformées par l’autre.

    C’est dans cette première relation mutuelle et réciproque – cette «dyade» – que se mettent en place les fonctions mentales nécessaires au développement ultérieur de l’attention, de la concentration, de la prise de risque et du bonheur de la découverte. Et tout cela est possible parce que ce premier environnement réunit plusieurs caractéristiques.

    D’abord, il est rassurant
    La mère ne soumet jamais l’enfant à des situations émotionnelles qu’il ne peut pas gérer, et ces situations, qui sont en nombre limitée – la tétée, le change, les premiers jeux – sont prévisibles. En même temps, l’enfant vit ce premier environnement comme indestructible et transformable à l’infini. En outre, il réagit selon ses caractéristiques propres aux sollicitations de l’enfant et il le sollicite autant que celui-ci le sollicite. Enfin, il est disponible à tous moment, ce qui permet à l’enfant de le percevoir comme fidèle inconditionnellement. Ces cinq caractéristiques font du premier environnement ce qu’on appelle un «medium malléable» .

    Evidemment, l’être humain a toujours rêvé de fabriquer des objets qui lui permettent de renouer avec les illusions et les bonheurs qui président à ce stade du développement. Or c’est maintenant possible avec les technologies numériques… pour le meilleur et pour le pire.

    Pour le meilleur, ces technologies permettent de renouer avec le jeu comme support d’expérimentation et de découvertes. C’est possible parce que les espaces numériques sont d’abord rassurants. En effet, les réponses qu’ils apportent sont récurrentes et les difficultés auxquelles ils confrontent sont à tout moment adaptées aux possibilités de chaque utilisateur. Chaque élève y trouve un niveau de difficultés adapté à ses compétences. C’est ce qu’on appelle la motivation de sécurisation.

    En plus, ces mondes permettent la visualisation à tout moment des parcours accomplis et à accomplir.
    Cette caractéristique permet de sortir de la logique de l’immédiateté et de se projeter dans une temporalité plus longue. Le pilote d’un avion a besoin de connaître son point de départ et son point d’arrivée pour construire sa «feuille de route», et toute personne en situation d’apprentissage est dans la même situation. Il doit avoir conscience du parcours à accomplir et du temps dont il dispose pour le réaliser, qu’il s’agisse de l’année scolaire ou d’un trimestre. Or la virtualisation permet de visualiser au fur et à mesure quatre domaines essentiels aux apprentissages : l’état des connaissances au départ, les progrès dans les compétences,  la diversité des stratégies utilisées et enfin la nature des contacts et des liens mobilisés, notamment dans le recours aux pairs et aux bases de données.

    Ce pouvoir de réassurance est essentiel. En effet, tout apprentissage confronte à une remise en cause de ce qu’on croyait établi. Jean Piaget avait déjà repéré ce processus dans les années 1930 . Accepter la nouveauté est souvent difficile, c’est pourquoi sa découverte doit s’accompagner d’un climat de sécurité pour que la déstabilisation cognitive ne soit pas trop forte et n’inhibe pas l’apprentissage. Les technologies numériques réalisent d’autant mieux cet objectif qu’un écran ne juge pas et ne condamne pas. Elles participent ainsi à la fois au renforcement des connaissances et de la confiance en soi des utilisateurs.

    Les mondes numériques sont également indestructibles et transformables à l’infini. 
    Chacun y organise son temps comme il le souhaite et y construit son propre parcours. Ils permettent donc de s’autodéterminer. C’est la motivation d’innovation. L’utilisateur d’un espace numérique éducatif peut y consulter des documents selon son rythme et son goût (c’est l’interaction de consultation) et aussi voir apparaître des informations au fur et à mesure de ses explorations (c’est l’interaction de navigation). Ces deux formes d’interactions contribuent ensemble à entretenir le désir de s’engager dans les espaces virtuels et d’y progresser. Elles constituent ainsi un puissant levier de motivation intrinsèque.

    Enfin, les mondes numériques sont toujours accessibles et disponibles.
    Chacun peut y travailler aux moments où il le souhaite. Du coup, leurs utilisateurs ont la possibilité de s’y confronter quand ils se trouvent dans un état d’esprit favorable et pour la durée qui leur convient.

    Mais les technologies numériques peuvent aussi favoriser une activité compulsive et dissociée. C’est le cas  lorsque les premiers échanges avec le monde ont été marqués par l’insécurité et des frustrations excessives. Le risque est alors que l’usager utilise son ordinateur pour oublier sa souffrance. A la limite, il établit  avec son ordinateur une situation que j’ai appelée de dyade numérique  parce qu’elle tente de reproduire les conditions idéales d’une première relation mère bébé…. évidemment sans jamais y parvenir.

    Il dépend alors d’une présence éducative à ses côtés que l’utilisateur s’engage d’un côté ou de l’autre. Le bon usage des espaces numériques nécessite parfois un accompagnement. C’est le rôle de l’enseignant, à condition, bien entendu, qu’il ait lui même utilisé ces technologies pour apprendre, et qu’il en connaisse les plaisirs, et les impasses.

    Serge Tisseron, janvier 2012