Catégorie : POINT DE VUE

  • Une Ecole plus coopérative et créative, par Sophie Pène du CNN

    Une Ecole plus coopérative et créative, par Sophie Pène du CNN

    Elle part du constat de la difficulté du métier d’enseignant aujourd’hui :

    c’est une activité d’une grande complexité : surveiller les enfants, leur donner envie d’apprendre, utiliser les ressources etc

    Pour elle, la ressource numérique doit être une aide pour l’enseignant, sous des formes qui restent encore à découvrir pour « stimuler l’interdisciplinarité, stimuler l’autonomie, stimuler les compétences« .

    Nous sommes encore beaucoup trop dans une vision des ressources de style exerciser et gamification.

    Elle suggère de prendre un peu plus en considération le temps pour l’enseignant de comprendre le design et la manière dont s’agencent les objets, la temporalité et les interactions. Pour se faire, pourquoi ne pas faire travailler les enseignants sous forme de « living-labs« , « d’educa-labs » dans lesquels les éditeurs seraient des compagnons dans cette création ?

    Enfin, elle conclut sur un petit mot sur le Conseil National du Numérique dans lequel elle intervient.
    « La société numérique subit de très forts changements venus des techniques en réseaux » ; et Sophie Pène ne parle pas, volontairement, d’informatique.

    Cette société appelle donc une Ecole plus coopérative, plus partageuse, où la créativité de l’élève est plus sollicitée car ce sont de jeunes gens ainsi formés et éduqués dont la société a et aura besoin dans les années à venir.

    Plus d’infos sur Sophie Pène :
    Sophie Pène a créé et dirigé la recherche en design à l’ENSCI-Les Ateliers depuis 2009. Son équipe Paris Design Lab multiplie les partenariats scientifiques et industriels et tente de montrer comment le design peut développer une innovation plus créative.

    Sophie Pène est une pionnière des usages numériques à l’université. Spécialiste des écrits de travail elle a, dès les années 95, suivi le glissement des écrits vers les supports digitaux et observé de nouvelles pratiques coopératives. En 2001 elle a monté le campus numérique COMOR (Communication coopérative dans les organisations). En 2003, elle a créé une licence en ligne sans équivalent, Animation de réseaux, qui a diplômé des développeurs et médiateurs devenus alors parmi les premiers community managers. Elle a présidé de 2008 à 2011 le CA de l’Institut d’enseignement à distance de l’université Paris 8.

    Elle fait partie du conseil d’orientation du Think Tank La Fabrique de l’Industrie. Elle représente l’ENSCI au CA de Silicon Sentier. En 2005 elle est devenue vice-présidente chargée du développement numérique. Sous son impulsion, Paris Descartes a été l’une des premières universités à expérimenter un numérique pédagogique innovant, fondé sur l’image et le son, et donnant un statut aux écrits et aux actions des étudiants. Elle est une ancienne auditrice de l’IHEST.

  • Le numérique éducatif : technologie ou culture ?

    Le numérique éducatif : technologie ou culture ?

    [callout]Certaines personnes avouent ne pas savoir ce que l’on entend par « culture numérique ». Qu’entend-on par cette association de mots ?[/callout]

    Pour Odile Chenevez du CLEMI de l’académie d’Aix-Marseille, elle définirait le mot culture par un environnement de savoirs qui fondent une société. Associé à cette définition, le mot numérique pointerait à la fois les canaux numériques utilisés dans cet environnement mais aussi des savoirs qui concernent le numérique lui-même.

    Muriel avoue ne pas savoir ce qu’est vraiment la culture numérique.

    Martial quant à lui se sert d’une autre association de mots, « la culture sportive » et pose la question : savez-vous ce qu’on entend par culture sportive ?
    En cela, il tient à souligner que toute la définition de la culture numérique est une question de « curseur » :

    chaque individu va placer ses limites et définir ses objectifs dans ce vaste environnement.

    Un débat très sujet à controverse et surtout sans véritable réponse « toute faite », mais que Michel Guillou, que la rédaction de LudoMag remercie pour ce débat, a tenté quand même de résumer en :

    La culture numérique, une culture générale empreinte de numérique ?

    Voir les deux premiers épisodes : Le numérique éducatif : fabrique d’experts ou fabrique d’incultes ? et Numérique : enseignement spécifique ou littératie transversale?

    Voir la vidéo du « 7×7 » en totalité : https://www.youtube.com/watch?v=VXakcQX2az0
    Veuillez nous excuser pour les petits soucis techniques de son dans les premières minutes de la vidéo.

  • Comment les jeunes gèrent-ils la frontière entre usages personnels et éducatifs du numérique ?

    Comment les jeunes gèrent-ils la frontière entre usages personnels et éducatifs du numérique ?

    La porte d’entrée, d’après Dominique Cardon, se fait pas les usages personnels chez les jeunes. Les usages du numérique sont associés à la sociabilité et à la construction de soi.

    Ensuite, autant ils peuvent être habiles sur les réseaux sociaux, autant ils ne le sont pas forcement dans le « grand Web ».

    François Jourde, enseignant en philosophie, présent aussi à Ludovia, disait de ces élèves qu’ils sont des « ploucs du numérique » ; une expression qui en dit long sur leurs pratiques qui ne se limiteraient qu’à leur village relationnel sans aller voir plus loin.

    Or, dans des retours comme à Ludovia par exemple, on voit bien qu’on peut aussi créer un espace de sociabilité lié au travail scolaire.

    Est-ce que les deux doivent s’interpréter ?, s’interroge Dominique Cardon.

    Il serait tenté de penser qu’avec les outils existants, il est possible de faire en sorte que ces deux « villages » se mêlent sans se mêler vraiment… et il donne l’exemple des groupes dans Facebook (il développe cet exemple dans la vidéo ci-contre).

    Mettre en circulation des choses qui ont été produites dans un espace vers un autre espace (exemple, une production scolaire sur sa page privée Facebook) ne peut être que positif pour Dominique Cardon, car « cela accompagne l’individu à la construction de son identité sur des scènes différentes ».

    Cependant, il a bien conscience de ne décrire ici que le côté positif du processus ; évidemment il est nécessaire que cette individualisation créative passe par de la reconnaissance.

    « Il faut avoir des “like“, des “vues“ etc ».

    Il pointe aussi un phénomène au résultat plus nuancé qui est celui d’une sorte « d’exclusion » et d’inégalité sociale de ceux qui restent dans l’ombre…  (notamment par l’affichage public d’un échec par exemple,…).

  • Numérique : enseignement spécifique ou littératie transversale?

    Numérique : enseignement spécifique ou littératie transversale?

    [callout]Devons-nous faire du numérique une discipline dans l’enseignement ou doit-il être intégré comme un objet transversal d’apprentissage ? Comme le rappelle Michel Guillou, cette idée a longtemps fait l’objet de débats à propos de l’éducation aux médias et elle renaît aujourd’hui.[/callout]

    De son côté Martial pencherait plutôt sur la solution d’une littératie transversale expliquant que pour lui, le média étant un support mais aussi une évolution, il n’y a pas de raison pour qu’il fasse l’objet d’un enseignement spécifique. Il doit se fondre dans le paysage, s’y développer pour apporter un vrai complément et un moyen de partager.

    Pour Muriel, l’éducation aux médias devrait faire l’objet des savoirs de base du premier degré.

    « De la même manière que les élèves n’apprennent pas la caligraphie au collège ou au lycée, il apparaîtrait normal qu’ils arrivent dans le secondaire en sachant manipuler un ordinateur un minimum ».

    Muriel serait donc tenté de prôner pour une discipline « culture numérique » dans le premier degré mais pas dans le second degré.

    Le nouveau socle commun intègre le numérique de manière totalement transversale, indique Odile Chenevez. Elle trouverait même naturel de supprimer le mot « numérique » de notre langage.

    « On apprend, tout simplement, avec les outils de la société actuelle ».

    Le frein, Odile le voit plus dans la situation de l’Ecole et son positionnement par discipline qui fait que l’Ecole ne semble pas préparée à la société numérique.

    De ce fait, elle verrait de manière cohérente que pour un temps, on instaure une forme de « discipline » relative à l’éducation aux médias, au codage et toutes ces notions dont on parle actuellement afin de permettre à l’Ecole de « prendre le virage ».

    Voir la vidéo du « 7×7 » en totalité : https://www.youtube.com/watch?v=VXakcQX2az0
    Veuillez nous excuser pour les petits soucis techniques de son dans les premières minutes de la vidéo.

     

     

  • Wikipédia, espace de co-création de savoirs ?

    Wikipédia, espace de co-création de savoirs ?

    Il rappelle la genèse du projet Wikipédia qui s’est basé sur le style Wiki, « the Wiki way » qui rappelle que tout un chacun a des savoirs à apporter et peut les partager afin qu’ils circulent librement.

    « L’utopie de Wikipédia s’est beaucoup inspiré du monde du logiciel libre. Pouvoir créer une encyclopédie dont le mode d’élaboration est décentralisée ».

    Wikipédia en chiffres…

    Aujourd’hui, Wikipédia est le cinquième site le plus visité au monde alors que Wikipédia en langue française comptabilise environ 1,5 millions d’articles.

    « Sur la communauté francophone, on dénombre environ 15 000 contributeurs réguliers ; mais il faut souligner qu’il n’y a vraiment qu’un petit noyau de personnes qui assurent l’essentiel des contributions ».

    Dans l’histoire, Wikipédia s’est vu obligée d’imposer des règles pour assurer une certaine qualité, d’une part et d’autre part, pour gérer les conflits entre contributeurs.
    Le référencement et la citation des sources ont été les moyens d’arbitrer ces conflits.

    « Les références bibliographiques ont aussi pour fonction de « compenser » l’incertitude de l’expertise des contributeurs ».

    Finalement, Gilles Sahut explique que d’un système qui paraissait au départ très accessible où tout le monde pouvait librement écrire, « le système s’est complexifié notamment avec la contrainte de la citation des sources qui assure la fiabilité mais demande aussi un certain apprentissage ».

    L’encyclopédie en ligne est aussi victime de critiques récurrentes.

    Wikipédia introduit une dose d’incertitude là où les encyclopédies étaient l’assurance d’une certitude informationnelle.

    Pour lutter contre cette image, Wikipédia a mis en place un processus d’évaluation des articles qui se voit par exemple à travers la promotion des articles de qualité sur lesquels une étoile jaune apparaît. Cette qualité est définie par un vote de plusieurs contributeurs.
    A l’inverse, il existe des bandeaux d’avertissement avec des mentions comme « cet article manque de sources ou cet article n’adopte pas un style neutre ».

    « C’est une sorte d’autoévaluation de Wikipédia par les Wikipédiens eux-mêmes, ce qui n’est pas le cas des encyclopédies classiques ».

    Cependant, cette forme de « contrôle » n’enlève t-il pas un peu de liberté ?

    La nuance qu’apporte Gilles Sahut vient effectivement des articles qui pouvaient être issus d’une expérience personnelle que quelqu’un souhaitait faire partager. Avec les normes, si le sujet choisi ne peut être vérifiable, il peut ne pas être admis.
    Un problème se pose alors sur l’exclusion de certains thèmes ; Gilles Sahut donne l’exemple de l’Afrique où les sources sont souvent orales : « pourquoi donner la priorité à un article sur un village français et exclure un article similaire sur un village africain ? ».

    « C’est un peu la limite Wikipédienne actuellement où nous sommes sur du contenu qui rend compte de ce qui a déjà été publié ».

    crédit photo : Manolo Guizar

  • L’externalisation numérique des connaissances rend-elle nos sociétés plus intelligentes ?

    L’externalisation numérique des connaissances rend-elle nos sociétés plus intelligentes ?

    Externalisation numériques des connaissances

    « Le constat, issu d’une dynamique historique, est que la fabrication de l’humanité, montre que nous avons constamment développé nos capacités cognitives en déportant nos savoirs vers l’environnement ».

    Dominique Cardon donne l’exemple de l’outil, du livre et aujourd’hui du numérique.
    « On allège notre mémoire interne au profit d’une mémoire externe ».
    ET donc, la question se pose : si l’on déporte ces informations vers l’environnement, à quoi consacrons-nous la formation de notre propre anamnèse, de notre mémoire ?
    L’argument optimiste, d’après Dominique Cardon et que nous confions à notre activité cérébrale des fonctions cognitives de plus en plus avancées.

    La société devient-elle donc plus intelligente ?

    Elle devient plus compliquée parce qu’on a multiplié, interfacé différentes couches, répond Dominique Cardon.
    La connaissance ne se limite pas à du « presse-bouton ». Elle demande aussi des procédures, des règles d’acquisition du savoir (voir article et vidéo du premier épisode sur l’exemple de Wikipédia).

    Ramenée à l’échelle de la classe, comment puis-je rendre mes élèves plus intelligents avec le numérique ?

    Dominique Cardon, qui se dit non-spécialiste des questions d’éducation, tente de répondre à cette dernière question. « On fait reposer sur l’enseignant des activités pédagogiques qui lui donnent de plus en plus d’autonomie pédagogique pour que les outils numériques, qui en eux-mêmes ne servent à rien dans la classe, soient utilisés pour des exercices, des activités collaboratives etc. »
    « Bref, cela renvoie un peu la responsabilité vers ce que nous en faisons ».

    L’externalisation numérique nous permet donc de rendre nos sociétés plus intelligentes mais cela dépend de comment nous utilisons ces potentialités. Ne sommes-nous pas en deçà de ce qu’elles nous offrent ?

    « N’oubliez pas de regarder en périphérie », voici le conseil que nous pourrions retenir de cette interview.

  • Le numérique éducatif : fabrique d’experts ou fabrique d’incultes ?

    Le numérique éducatif : fabrique d’experts ou fabrique d’incultes ?

    [callout] Les intervenants passés au crible sur cette onzième édition étaient Martial Pinkowski, Muriel Epstein et Odile Chenevez (CLEMI Aix-Marseille). LudoMag a retenu 3 sujets et vous propose de les découvrir en 3 épisodes successifs.[/callout].

    Les jeunes, les élèves, les étudiants, devant le foisonnement d’informations qui s’offrent à eux et qu’ils découvrent via les outils numériques, vont petit à petit, aidés par les enseignants qui sont là pour les aiguiller, acquérir une certaine expertise de l’information.

    D’un autre côté, l’infobésité de l’information peut aussi créer l’effet inverse : une perte de repères qui pourrait conduire à fabriquer des « incultes » plutôt que des « experts ».

    C’est ainsi que le débat est posé par Michel Guillou.

    D’après Muriel Epstein, le jeune peut tout à fait devenir expert sur les sujets qui le passionnent et très inculte sur ceux qui ne l’intéressent pas du tout.
    Cela sous-entendrait, si on considère ces propos, que le jeune ne serait donc pas « noyé » dans l’info mais parviendrait déjà à en faire une sélection.

    Muriel croit que les nouvelles générations auront dans un futur proche une forme d’expertise dans la mesure où elles seront capables de faire des recherches sur un sujet donné puis de rebondir sur un autre, tout en conservant un fil cohérent.

    Pour elle, c’est en cela que le numérique peut en faire des « experts ».

    Odile Chenevez rebondit justement sur ce que vient de dire Muriel sur la notion d’expert qui est, pour elle, entrain d’évoluer.

    « Un expert n’est pas quelqu’un qui a tout de prêt dans sa tête, un certain nombre de savoirs et de connaissances ; l’expert est celui qui va savoir rassembler l’information qu’il a besoin au moment où il en a besoin ».

    Martial est très frileux sur la notion d’expert, dans le sens qu’on entend parfois à savoir : le numérique peut améliorer les résultats des élèves. Par contre, il croit beaucoup, comme ses deux voisines d’interview, à une notion d’expertise dans le sens de « tri intelligent » de l’information.

    « Nous devons travailler sur l’esprit critique des élèves ».

    Il ne croit pas que le numérique puisse conduire à fabriquer des générations d’incultes. En synthèse, on pourrait dire que les experts seraient ceux « qui ont une compétence d’apprendre à apprendre, non pas dans le contenu ni dans la culture mais dans la capacité d’adaptabilité à un nouvel environnement ».

    Voir la vidéo du « 7×7 » en totalité : https://www.youtube.com/watch?v=VXakcQX2az0- Veuillez nous excuser pour les petits soucis techniques de son dans les premières minutes de la vidéo.

  • Comment Wikipédia peut-il être un modèle éducatif ?

    Comment Wikipédia peut-il être un modèle éducatif ?

    « Ce qui me fascine dans Wikipédia, c’est l’idée de séparer le contenu du savoir, de la procédure par laquelle on va chercher, maîtriser, publier, partager et synthétiser le savoir ».

    Cette séparation entre la « substance » et la « procédure » est absolument centrale dans la communauté Wikipédia.
    Il développe l’idée que n’importe qui peut être contributeur dans Wikipédia, sans affichage de diplôme ou de statut mais sans pour autant faire n’importe quoi ; la communauté doit suivre un certain nombre de règles et un « Wikipédiste » sera rappelé à l’ordre s’il ne le fait pas.
    Au travers de cette collaboration, « chacun va révéler son intelligence, ses capacités à mettre en œuvre quelque chose ».

    En cela, l’exemple de Wikipédia est un modèle qui s’apparente très bien à l’orientation actuelle du monde éducatif.

    « Désormais, ce qui devient central, c’est de mettre en forme les savoirs ».

    Il cite Jacques Rancières et son ouvrage de 1987, « le Maître ignorant », une biographie philosophique dans laquelle il pose le postulat de l’égalité des intelligences (source Wikipédia).

    L’enseignant n’est plus le détenteur du savoir qui déverse un ensemble de connaissances à ces élèves mais sa mission, et elle est de taille, est bien aujourd’hui, « de vérifier que chacun des apprenants, des élèves fasse sur lui-même l’effort nécessaire pour mettre en œuvre les qualités et les compétences dont tout le monde dispose dans une égalité des intelligences ».

    La suite en vidéo…

     

     

     

     

     

     

     

  • Université d’été de Ludovia : 10 ans « d’ateliers chiants » et de foire du moyen âge ?

    Université d’été de Ludovia : 10 ans « d’ateliers chiants » et de foire du moyen âge ?

    gateau-ludovia

    Il est vrai que Ludovia a démarré en 2004 dans la cité médiévale de Saint-Lizier en plein coeur du payse du Couserans ; depuis, elle a quitté ce village pour s’installer durablement à Ax-les-Thermes, un autre village d’Ariège et des Pyrénées, où sports de glisse, montagne et thermalisme font bon ménage.

    La plupart des travaux de l’Université d’été sont pratiquement depuis sa création, compilés sur les sites web des différentes éditions (www.ludovia.org, /2014 / 2013 / 2012 ,..). Ainsi, bilans et synthèses « officielles » réalisées par les blogueurs et organisateurs de Ludovia sont disponibles en ligne …

    Dans ce billet, nous avons voulu faire une « synthèse » en reprenant les mots de certains participants qui ont vécu l’expérience « Ludovia« , certains venus pour la première fois, d’autres un peu plus aguerris qui revenaient avec un esprit plus critique …

    Pour cette 11ème édition « Anniversaire« , les qualificatifs de Foires, de Souks ont été évoqués, certains blogueurs ont même parlé de Ludovia comme le «Woodstock du numérique et de l’éducation». Au delà des efforts de structuration de l’événement qui se prépare pendant plus de 6 mois, le « OFF » de Ludovia devient en effet de plus en plus présent et productif : les participants investissent la ville, et qui n’aperçoit pas un groupe d’enseignants installés sur une terrasse de café, sur un banc, allongés dans le parc en train de discuter éducation, numérique, encore et encore…

    …Une ambiance participative qui a inspiré Michel Guillou enseignant-blogueur  dans un billet «Je reviens d’Ax-les-Thermes, où se déroulait la 11e édition  de Ludovia, avec des étoiles plein les mirettes… Je croyais avoir tout vu, compte tenu de mon grand âge, après tous les colloques, universités d’été — j’ai fait Hourtin, moi, vous savez ! — et autres raouts consacrés à l’informatique, au multimédia, aux Tice puis au numérique éducatif auxquels j’avais assisté depuis vingt ans au bas mot…»

    Un évènement à multiples facettes qui nourrit la réflexion de chacun

    Bruno Devauchelle qui était de la partie cette année et qui animait la conférence inaugurale le décrit assez bien dans un article  sur le CaféPédagogique et compare même Ludovia aux grandes foires du Moyen Âge, parce que «la forme de Ludovia est assez proche par certains aspects de ce que furent jadis ces moments importants de la vie sociale, culturelle, économique, technique et intellectuelle. C’est bien ce qui caractérise les quatre (et non trois) évènements qui sont rassemblés sous le même toit (oui presque) trois jours durant : le colloque scientifique, qui apporte la thématique générale; l’université d’été qui ouvre cette thématique aux personnes intéressées et qui s’appuie sur les acteurs impliqués; les évènement associés ou périphériques (selon les années) comme le séminaire des collectivités territoriales ; un espace d’échange exposition dans lequel des « vendeurs » viennent à la rencontre des participants. Chaque évènement à ses propres logiques, fonctionnements et sous-évènements – comme les barcamps, explorcamps et autres ateliers ».

    Une passerelle entre l’éducation nationale et les collectivités

    Cette année c’était la 7ème édition du séminaire collectivités territoriales « Etablissement du XXIème siècle et Numérique« , un évènement qui se plaçait en pleine conjoncture et contexte de réforme assez difficile pour les collectivités, qui sont cependant venues pour partager leur expériences. Faire échanger les collectivités entre elles, tisser des passerelles de compréhension entre enseignants et directions en charge de l’éducation…une affaire qui ne semble parfois pas si simple..comme le décrit  Jean-Paul Moiraud enseignant et blogueur

    « Cette année à l’Université de Ludovia, j’avais choisi de suivre les débats des ateliers collectivités locales. Peut-être une façon de renouer avec ma formation de juriste de droit public, plus probablement l’envie de me frotter aux réalités de l’éducation versus institution, certainement pour mettre en acte le principe de la nécessaire collaboration. Vue de la sphère enseignante, le jugement a été radical et démoralisant : « Tu as choisi l’atelier le plus chiant ».…Et pourtant j’aime à penser les superstructures de mon métier car elles font émerger les conflits et les tensions car on y instille la dimension politique et tous les tabous dont on ose parler ouvertement. Sous les tentes totémiques de Ludovia ont été abordés les tabous de la formation ».

    Nous aurions pu ajouter d’autres commentaires, d’autres remarques aussi pertinentes et révélatrices de ce que nous pensons de cette Université d’été, de la manière dont elle est construire et de la façon qu’elle puisse rester encore et encore un évènement qui puisse inspirer et faire évoluer l’éducation «Les foires du Moyen âge avaient une régularité proche de celle de Ludovia, souhaitons-lui la même longévité et le même écho dans la société» (Bruno Devauchelle)