Catégorie : A LA UNE

  • Assembler pour concevoir : élèves créateurs de capsules !

    Assembler pour concevoir : élèves créateurs de capsules !

    nicolas-olivier_assembler

    Problématique pédagogique

    Internet met aujourd’hui à disposition de tous les connaissances, cependant, de nombreuses questions émergent de cet état de fait : Quelles connaissances doivent être acquises ? Pourquoi celles-ci ? Comment faire le tri ? Et puis, ces connaissances mises à disposition ne permettent pas forcément de développer les capacités à les manipuler. Alors que ces questions se posent à l’enseignant concepteur de ressources, n’est-il pas le rôle de l’enseignant de les développer également chez l’élève ? Une réponse à ces questions peut-être une inversion de la posture du concepteur de ressources. Mis en position de créateur, il doit se poser les questions suivantes : Comment communiquer un savoir ou un savoir-faire de façon claire, explicite et concise ? Comment le mettre en forme pour garantir une réception et un compréhension optimale ?

    Afin de répondre à ces questionnements, le concepteur doit développer un certain nombre de capacités mais également rechercher, trier, mobiliser des connaissances.

     Apport du numérique, présentation de la technologie utilisée

    Les smartphones sont dotés de fonctionnalités permettant la consultation de ressources mais également la création de contenu. Utilisés comme lecteur au moyen d’un serveur ouvert (créé avec Documents, pour terminaux Apple), les élèves constitués en groupe de 2 à 4 prennent connaissance de ressources (audio, vidéo, image, texte pdf…). La création d’une carte mentale (avec Simple Mind, multi plateforme) permet d’avoir un aperçu plus ou moins exhaustif de la notion ou la capacité à découvrir. Cette même carte mentale pourra servir de plan à l’élaboration du scénario de présentation de la notion/capactité.

    C’est enfin au moyen des smartphones des tablettes iPad en classe qu’une capsule est crée.

    Le choix de l’application est réfléchi en fonction du type de notion/capacité à présenter. Une position instrumentale pourra être présentée avec des photos commentées (Voice pour iPad), une danse plutôt présentée en vidéo (caméra native des smartphones ou iMovie pour terminaux Apple).

    Relation avec le thème de l’édition

    Mettre ainsi les élèves en position de créateurs les place en face de la réalité de la richesse des ressources disponibles. Les habituer dès à présent à synthétiser puis à restituer une production résonne avec les capacités à « assembler » ces ressources, à les « bricoler » au moyen d’outils différents dans le but d’un assemblage cohérent.

    Synthèse et apport du retour d’usage en classe

    Etant encore aux balbutiements du projet, les retours sont basés sur l’énergie créative et motivante que sont la création de ressources multimédia. L’usage des smartphones et tablettes est une approche que les élèves ne rencontrent pas au quotidien de fait, lorsqu’ils peuvent les utiliser et découvrir une autre façon d’en tirer parti, c’est toujours avec de la bonne volonté.

    Cela étant dit, certains écueils quotidiens de l’enseignant restent immuables : le défi de susciter la motivation, l’envie de travailler et d’apprendre chez les élèves est toujours présent, il est toujours aussi complexe de composer avec les élèves en rupture scolaire. Leur participation restera sporadique mais il faut avouer que cette ponctualité de l’investissement est un levier à utiliser pour construire.

    Voir la bio de Nicolas Olivier sur Ludovia 2014

    Voir le programme complet des ateliers ExplorCamps

  • Usage de Moodle et des tablettes en classe inversée

    Usage de Moodle et des tablettes en classe inversée

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    Problématique pédagogique  :

    La classe inversée a besoin d’un support technique au service de la pédagogie. L’utilisation de Moodle (ou tout autre plateforme de e-learning, y compris Magistère) permet de mettre à disposition des apprenants tout un ensemble de contenus pédagogiques. Ces contenus sont ensuite utilisés par les apprenants sur tout type de support matériel : ordinateur, tablette, téléphone…

    La difficulté pour l’enseignant réside dans la mise à disposition de ces ressources, de manière légale et universelle : droits d’auteurs, droits de diffusion, exception pédagogique sont à prendre en compte, ainsi que le fait que cohabite nombre de systèmes d’exploitations et de navigateurs différents.

    Technologie utilisée :

    L’atelier se décompose en deux parties :

    – Ce que dit la « loi » quand à l’usage des différentes ressources disponibles (droit à l’image, droits de diffusion, exception pédagogique…)

    – Préparation des ressources pédagogiques (capsules vidéo) à partir de logiciels gratuits en vue de mise à disposition sur un espace sécurisé. Exemple de l’extrait de film ‘over the rainbow…’ tiré du magicien d’oz.

    – Mise en format universel de ressources (récupérées ou créées par l’enseignant) afin d’être lisible sur l’ensemble des appareils du marché.

    Relation avec le thème de l’édition :

    Nous sommes ici dans la partie ou l’enseignant est agrégateur de contenu afin de construire son propre manuel.

    Voir la bio de  Hugues Laffez et Pierre Estrate sur Ludovia#11

    Voir le programme complet des ateliers ExplorCamps

  • ENT & ressources à l’Orme 2.14 : le nouveau duo de choc des usages pédagogiques !

    ENT & ressources à l’Orme 2.14 : le nouveau duo de choc des usages pédagogiques !

    par Marie-France Bodiguian, Cabinet AMO-TICE

    Alors comment, dans ce contexte aux pourtours encore flous, réussir la transformation d’un ENT, outil de gestion des notes, des absences, en un ENT véritable support de contenus pédagogiques ? Comment définir les usages et les articuler ? Comment éviter l’effet des briques superposées façon « millefeuille » ?

    Pour essayer d’éclairer ce sujet éminemment riche, Gérard Puimatto directeur adjoint de Canopé de l’académie d’Aix Marseille s’est entouré pour cet atelier des Rencontres de l’Orme 2.14. des industriels Eric Julien, Directeur Technique du Kiosque Numérique de l’Education, d’Eric Borgnet, de la société SETEC, ainsi que de collectivités avec Thierry Cagnon, Directeur de l’Education au Conseil Régional d’Aquitaine et pilote du projet de déploiement d’un Environnement Numérique de Travail , Pierre Marin, région Ile-de-France, Eric Mazo, Chef de service Technologies de l’Information Educatives, Conseil régional PACA, Michel Pérez, Inspecteur Général de l’Education Nationale, et, Frédéric Meilac pour le département des bouches-du Rhône.

    Comme ont pu le souligner l’ensemble des intervenants de cet atelier, les collectivités devraient être amenées à porter un regard intéressé sur les possibilités conjuguées qu’offrent les ENT & les ressources. Et comme le précise Gérard Puimatto, ce vif intérêt est déjà visible sur le terrain : augmentation du nombre de déploiements, montée des initiatives, et l’inclusion des ressources dans de plus en plus d’appels d’offres.

    De l’ENT aux Ressources

    Les Environnements numériques de travail, utilisés dans un premier temps comme de simples outils permettant de faciliter la gestion des établissements : gestion des notes, gestion des absences….ont évolué ces dernières années de façon conséquente. Aujourd’hui, forts d’une décennie de recul sur leurs usages, et au vu du développement rapide du numérique, il est devenu quasiment impossible de parler ENT sans parler ressources. Alors comment construire un ENT ?

    Car la complexité de la mise en œuvre d’un ENT est réelle : si elle fait appel à de nombreux acteurs aux domaines d’intervention très différents : éditeurs, Education Nationale, collectivités locales, elle nécessite également une mobilisation de moyens à la fois humains, juridiques et techniques. Dans ce domaine par exemple, alors même que les offres des éditeurs se multiplient, la question de l’interopérabilité reste prégnante. Face à ces enjeux, et pour garantir une homogénéité de projet, de plus en plus de synergies se créent, permettant de mieux collaborer aux enjeux et limiter les écueils entre ENT & Ressources.

    Quel modèle d’ENT choisir ?

    Avant tout, évaluer quels seront les besoins de l’ensemble des usagers reste l’étape incontournable pour définir l’architecture du futur ENT. Car le risque principal est de se retrouver avec un ENT millefeuille, où la superposition des couches rend finalement les ressources invisibles.

    Alors que bien au contraire, destiné à être le porte voix des projets pédagogiques des enseignants, l’édifice à mettre en place doit permettre une articulation souple de toutes ses briques, de leurs contenus, pour l’ensemble des utilisateurs.

    Passer par des phases d’expérimentation peut s’avérer un bon modus operandi. Ce choix offre des temps d’essais et de réflexion qui participeront à faire mûrir l’ENT. Pour exemple, le catalogue de ressources en ligne Courdécole13 sera ainsi intégré à l’ENT et déployé dans tous les collèges des Bouches-du-Rhône dès la rentrée prochaine, comme le précise Frédéric Meilac.

    Autre modèle de construction en expérimentation, EGO-PAC de la Société CP-TIC : cet Environnement Global et Ouvert dédié aux enseignants, a été testé entre autre par l’Académie d’Aix Marseille. Son but est de pouvoir réutiliser des granules existants dans des ressources, afin de permettre aux enseignants de produire des activités pour leurs élèves. De nouvelles perspectives s’ouvrent pour l’ENT : il devient peu à peu un outil de soutien pédagogique.

    Le poids de la technique

    Quel que soit le parcours de construction choisi, la mise en œuvre d’un ENT impose des prérequis : un raccordement et une connectivité irréprochables des infrastructures. La région PACA l’a bien compris et s’est attachée en 2013 à acheminer du haut débit dans tous ses établissements. Parallèlement à ses prérequis, une autre évolution attendue et nécessaire commence à émerger: une instauration de standards entre les différentes ressources proposées pour plus de fluidité et d’homogénéité dans leur utilisation, comme le fait remarquer Eric Julien du Kiosque Numérique de l’Education.

    Pour cela, on ne peut déroger à la mise en place d’un SSO (Single Sign On) qui dans la simple langue de Molière repose sur une authentification unique des usagers à l’ENT, et à toutes les ressources intégrées.

    L’importance de l’accompagnement

    Qu’il soit financier, pédagogique, humain, l’accompagnement est la pierre angulaire à la réussite du projet. Plusieurs exemples l’illustrent :

    « L’espace Numérique des Savoirs » créé en 2003, où l’état, après avoir impulsé le projet s’en est désengagé quelques années après. Les collectivités très impliquées dans ce projet se sont alors tournées vers les collectivités, qui ont refusé de payer », rappelle Pierre Marin.

    Le plan ENR, qui a fait souffler un vent numérique nouveau dans les zones rurales.

    Mais ce qu’illustrent également ces exemples, c’est un besoin de pérenniser l’accompagnement. Sans cela, beaucoup de projets sont mis en place par des équipes dédiées, sans passage de relais, et de ce fait se voient abandonnés au départ desdites équipes.

    « Résultat : des projets laissés en l’état, à l’abandon » poursuit Pierre Marin.

    Pourtant, Michel Pérez rappelle que, si la loi du 8 juillet, par ses art.38 et 53, sans oublier le très célèbre art.21 précise les rôles des départements et régions en matière d’équipements, de ressources, de formation,…, l’élément central de tout dispositif demeure l’élève ! Elève avec lequel la pédagogie d’enseignement a été bouleversée par le numérique ! Preuve de ce succès, l’intégration de la baladodiffusion aux épreuves du bac cette année !

    Les initiatives en soutien des ENT ne manquent pas !

    Retour d’expérience, études, expérimentations ont mis en avant des dispositifs qui viennent soutenir les volontés de mise en œuvre d’ENT. Le catalogue chèques ressources issu du Plan DUNE, a permis  aux établissements d’être aidés dans l’acquisition de ressources. Cette initiative a débouché sur la préconisation d’un portail national de référencement de la ressource pédagogique actuellement à l’étude souligne Michel Pérez, de l’Inspection Générale de l’Education Nationale.

    « Ce portail pourrait référencer tout ce qui existe sur un même sujet. Dans le même temps, en résonnance, notons les expérimentations en cours avec l’aide de l’INA, le Site TV, et Universalis, quant à la création de mini moteur de recherche, intégrés aux ENT, pour assurer une fluidité et faciliter des recherches ».

    Et le primaire dans tout ça ?

    Car si l’ENT est bien en route pour les établissements, qu’en est-il des écoles ? Quelles sont les initiatives prévues car les écoles restent dans une situation particulière à plusieurs égards. Tous les intervenants soulignent en effet  :

    – un manque de connectivité : trop peu d’écoles ayant accès à internet en haut débit

    – la disparité des communes rendant difficile de contenter tout le monde. De fait, Michel Pérez a pu constater sur le terrain une grande diversité dans les solutions mises en place : ENT communaux, intercommunaux, voire de circonscription, ou encore départemental, comme dans les Landes

    –  des enseignants pluridisciplinaires aux besoins spécifiques, auquel le Canopé de l’Académie d’Aix Marseille propose une solution à travers son portail de ressources Coréprim, intégré depuis l’an dernier à un ENT dédié au primaire (Iconito).

    « Alors certes, la tache sera plus ardue, concède Michel Pérez, mais les écoles aussi auront leurs ENT ! » Et Corinne Martignoni, de la Direction du Numérique Educatif de rajouter que malgré les difficultés, impossible d’arrêter un enseignant qui a commencé. Le métier se transforme et c’est très stimulant d’y participer !

    Et vous ? De quel ENT rêvez-vous ?

    N’hésitez pas à réagir sur notre blog http://www.amotice.com/blog ou sur nos réseaux sociaux   

     

     

     

     

     

  • Transformer le manuel « papier » en manuel numérique personnalisé, par l’intégration en réalité augmentée des ressources produites par les élèves

    Transformer le manuel « papier » en manuel numérique personnalisé, par l’intégration en réalité augmentée des ressources produites par les élèves

    jourde

    Problématique pédagogique :

    La création et la publication des travaux scolaires
    1) permet l’appropriation des contenus (par une logique de la transformation des contenus),
    2) motive en renouvelant le sens et l’enjeu des travaux (qui reçoivent une existence publique et ouverte aux interactions),
    3) permet de construire une mémoire et une culture de classe, voir d’établissement.

    Comment alors inciter la création de ressources numériques par les élèves (vidéos, enregistrements audio, cartes mentales, quiz…) ?

    Comment faciliter leur consultation, en utilisant les outils communs que sont les terminaux mobiles (smartphones et tablettes) ?

    Comment articuler la culture du livre avec la culture des écrans ? Comment développer les compétences de translittératie ?

    La technologie de la réalité augmentée a été explorée pour accompagner ces défis pédagogiques.

    Apport du numérique ou présentation de la techno utilisée :

    Les ressources numériques (créatives, ludiques et produites par les élèves) sont intégrées dans le manuel par réalité augmentée, grâce à l’application gratuite Aurasma (iOs et Android) et sa plateforme de création (studio.aurasma.com). Les élèves “filmant” une page du manuel via Aurasma sur leur smartphone ou leur tablette voient s’afficher des pictogrammes en surimposition sur les pages, permettant d’activer les ressources numériques liées au contenu des pages et adaptées à une consultation nomade.

    Aurasma permet des “conditions temporelles” (accès différencié aux ressources selon des dates définies), la géolocalisation (activation des ressources limité à un lieu précis de l’espace physique) et la création de chaînes spécifiques (activation de ressources différentes selon des abonnements à des chaînes ou des collections spécifiques).

    Se composera ainsi collectivement, au fil des classes, un manuel virtuellement enrichi par l’enseignant et les élèves, favorisant l’appropriation du savoir et une culture commune.

    Relation avec le thème de l’édition :

    Cette démarche ou ce “bricolage” techno-pédagogique repose sur la création de ressources variées, imaginatives et collaboratives  par les élèves. Elle invite les élèves à devenir producteurs —non pas seulement consommateurs. Elle assure une certaine pérennité aux publications, favorisant ainsi une culture commune.

    Synthèse et apport du retour d’expérience en classe :

    Ce projet « pilote » s’inscrit dans la durée. D’ores et déjà, il a suscité l’intérêt de nombreux élèves (et collègues !). Il permet de renforcer l’attention et de motiver certains élèves, il facilite la mise en activité créative et réflexive, il recadre les activités scolaires selon un sens et une temporalité renouvelés.

    L’écriture polyphonique des couches « augmentées » du manuel dessine une œuvre multimédia, mouvante et joyeuse. Cette démarche permet de solliciter de nouvelles façons d’exercer son intelligence, conformément au vœu du journaliste J. Merrow : « Ask students “How are you intelligent”, not “How intelligent are you” ».

    Le dispositif est transférable à de nombreuses disciplines et à des niveaux variés.

    Voir le programme complet des ateliers ExplorCamps

    Voir la bio de François Jourde sur Ludovia 2014

  • Le « Tsunami » numérique par Emmanuel Davidenkoff

    Le « Tsunami » numérique par Emmanuel Davidenkoff

    Emmanuel Davidenkoff, Directeur de l’Etudiant et journaliste à France Inter était présent aux JEL à Lyon. Il a bien voulu nous accorder une interview sur la problématique du numérique dans l’enseignement, suite à la sortie de son livre, le « Tsunami numérique« .

    Faut-il faire entrer le numérique massivement dans les établissements, de la maternelle au supérieur, à mon avis OUI.

    Dans la sociologie de la culture ou la sociologie du travail, quelque soit le nouveau dispositif ou le nouvel outil qui apparaît, il y aura toujours des divergences d’utilisation, divergences très marquées par le milieu auquel on appartient.

    Si l’école, par laquelle tout le monde passe, ne fait pas ce travail d’explications des enjeux du numérique, de son utilisation etc, nous allons passer à côté de quelque chose de fondamental qui va accroître les inégalités qui existent déjà.

    Pour Emmanuel Davidenkoff, le numérique va faire émerger de nouveaux modèles pédagogique et économiques.

    Pour reprendre le titre de son livre, le « Tsunami numérique », l’auteur explique qu’il ne faut seulement voir le terme tsunami comme quelque chose de dévastateur.
    Une autre vision comme celle  de tsunamis qui arrivent sur des plages désertes et qui permettent aussi à la nature de se regénérer, est beaucoup moins négative.

    Par contre c’est vrai que si on vous prévient qu’un tsunami arrive et que vous restez sans bouger sur la plage, cela peut faire extrêmement mal et c’est à mon avis un péril qui concerne un bon nombre d’établissements.

     

    Toutes les vidéos des Journées du ELearning à retrouver ici

  • Bernard Stiegler aux JEL, vers l’université numérique…

    Bernard Stiegler aux JEL, vers l’université numérique…

    L’introduction du numérique dans le système académique, comme l’appelle Bernard Stiegler, doit se faire par le haut.

    il est évident que les technologies numériques doivent aujourd’hui être mises en oeuvre massivement dans le champ académique mais que le champ académique doit s’en saisir, ce qui ne signifie pas acheter la dernière version de technologie de tel ou tel constructeur.

    Dans cette déclaration, Bernard Stiegler ne tient pas du tout à dévaloriser ces solutions mais il tient juste à donner son point de vue par rapport aux  géants tels que Microsoft, Google ou autres qu’ils nomment « les cavaliers de l’apocalypse » pour dire que ce ne sont pas eux qui doivent prescrire.

    Il conseille même aux grands éditeurs scolaires de travailler avec les jeunes start-up et surtout en collaboration avec les universitaires…

    car il ne faut pas laisser le marché piloter mais bien la science ; ce qui suppose de créer une nouvelle « Taskforce ».

    Discours à suivre dans la vidéo ci-contre.

    Toutes les vidéos des Journées du E-Learning à retrouver ici

  • 13 000 tablettes tactiles Windows 8.1 forment les lycéens de la région Nord-Pas de Calais aux métiers de demain

    13 000 tablettes tactiles Windows 8.1 forment les lycéens de la région Nord-Pas de Calais aux métiers de demain

    PUBLI – REDACTIONNEL


    Engagé dans un « schéma global de cohérence numérique », le Conseil régional veut accélérer le déploiement du très haut débit dans le Nord-Pas de Calais et développer l’utilisation des nouvelles technologies par l’ensemble de la population. Et cela commence dès le lycée, où des tablettes tactiles HP ElitePad 900 sous Windows 8.1 ont été distribuées aux 184 EPLE que compte la région.

    « La révolution des nouvelles technologies doit être la nôtre en Nord-Pas de Calais, et ce schéma le permettra ».

    Daniel Percheron, le Président de la région Nord-Pas de Calais, affiche sa détermination. Composé de plusieurs volets touchant aux infrastructures, au matériel, à l’emploi ou encore à la formation, le « schéma de cohérence numérique » adopté par le Conseil régional représente un investissement global de près de 500 millions d’euros et ambitionne d’amener le très haut débit partout sur l’ensemble des territoires, à tous les secteurs d’activités économiques et sociales, à tous les habitants.

    « C’est un devoir d’égalité territoriale mais aussi d’égalité d’accès des citoyens à la connaissance, à la formation, aux services publics et privés », ajoute le Président du Conseil régional.

    Aider la pédagogie, démultiplier les savoirs

    L’un des volets de ce schéma concerne les lycées. « Le Président Percheron a voulu que le numérique soit un outil qui aide la pédagogie à s’exprimer différemment, et que ce soit aussi un outil de démultiplication des savoirs », souligne Martine Pavot, Directrice générale adjointe chargée de l’éducation et de la jeunesse.

    Pour atteindre cet objectif, la Région dote progressivement ses 140 000 lycéens de tablettes tactiles avec clavier détachable fonctionnant sous Windows 8.1. Au terme de la première phase du projet, 13 000 tablettes sont déjà livrées.

    « Nous n’avons pas distribué 13 000 tablettes comme ça, prévient Ludovic Longueval, Directeur du projet « Région numérique » au sein du Conseil régional. Nous avons lancé un appel à projets afin de déterminer non pas la faisabilité – à terme, l’ensemble des 184 lycées de la Région seront équipés – mais l’ordre dans lequel nous allions procéder aux dotations ».

    Premier bon point : les réponses ont été nombreuses et de qualité. Preuve, s’il en fallait une, de l’intérêt des EPLE (établissements publics locaux d’enseignement) pour les nouvelles technologies et du bien-fondé de la démarche du Conseil régional.

    « Le matériel est nomade, fiable, et simple à utiliser ».

    Martine Pavot, Directrice générale adjointe, chargée de l’éducation et de la jeunesse

    Des tablettes tactiles Windows 8.1 avec clavier

    Microsoft1_240614Toutes les disciplines scolaires sont concernées, aussi bien les lycées professionnels que dans les lycées d’enseignement général. Ainsi, à Lens, les élèves du Lycée des Métiers Maximilien de Robespierre utilisent-ils la tablette dans le cadre d’un projet culturel et artistique en lien avec l’opéra : reportages et interviews en photo et en vidéo lors des déplacements (le dernier était à Florence, en Italie), diaporama et montage…

    L’ensemble des possibilités multimédias est mis à l’oeuvre. Au Lycée professionnel Pierre et Marie Curie d’Aulnoye-Aymeries, la tablette sert aux étudiants en MEI (maintenance en équipement industriel) à accéder à la base de données documentaire des machines et robots qu’ils utilisent. A Cambrai, au Lycée Louis Blériot, ce sont les travaux pratiques qui en profitent, notamment en cours de construction mécanique. Enfin, au Lycée Watteau de Valenciennes, les élèves se filment en cours d’EPS (éducation physique et sportive) et s’évaluent mutuellement.

    Des bénéfices immédiats et sur le long terme

    Le secret d’un tel engouement ? Tout d’abord, le format tablette et la possibilité d’utiliser l’appareil avec ou sans son clavier détachable – un atout qui rend la tablette Windows 8 polyvalente et lui permet de s’adapter à tous les projets. « Le matériel est nomade, fiable, et simple à utiliser », observe à ce sujet Martine Pavot.

    Vient ensuite Windows 8.1 lui-même, dont l’ergonomie, la facilité et la fluidité cadrent parfaitement avec les attentes des établissements. De plus, Windows 8.1 fait fonctionner tous les logiciels pour Windows 7 et la présence de ports USB et l’existence des pilotes dédiés permettent d’utiliser tous les périphériques présents dans les lycées.

    « Choisir Windows 8.1, c’est se garantir une interopérabilité au quotidien », résume Ludovic Longueval.

    L’écosystème global proposé par Microsoft offre également de nombreux autres avantages, moins visibles des utilisateurs mais cruciaux dans un projet d’une telle ampleur. D’un point de vue technologique, notamment, les tablettes Windows 8 s’intègrent à un réseau local aussi facilement que n’importe quel ordinateur.

    Elles profitent aussi de Windows Intune, la solution de management de parc informatique à distance de Microsoft. Grâce à Intune, les tablettes sont sécurisées en cas de perte ou de vol et surtout, la Région a pu mettre en place une « bulle applicative », sorte de Windows Store dédié grâce auquel « chaque administrateur local peut faire descendre à volonté sur l’ensemble des tablettes de l’établissement les applicatifs dont il a besoin », précise Ludovic Longueval.

    Enjeu prioritaire de la Région Nord-Pas de Calais pour l’ensemble de son territoire, le numérique revêt une dimension encore plus critique dans le domaine de l’enseignement. « C’est une démarche fondamentale, souligne Martine Pavot. La modernisation et le développement numérique sont tout à fait essentiels, surtout dans une région où entreprises numériques occupent les pôle-positions et sont réellement très performantes. C’est un outil qui est désormais présent et qu’il faut maîtriser parce que dans la vie professionnelle, ça a transformé complètement les métiers ».

    En résumé….

    Problématique
    Développer le numérique et l’accès au très haut débit sur l’ensemble des territoires dont la Région a la responsabilité, dont les lycées
    Permettre aux lycéens d’aborder les outils auxquels ils seront confrontés demain dans le monde du travail
    Conjuguer le déploiement du numérique dans les EPLE avec les autres schémas mis en place par la Région
    Assurer la continuité pédagogique et fonctionnelle via les matériels et les logiciels (système d’exploitation, applicatifs…) choisis.

    Bénéfices
    Adoption immédiate par toutes les parties (élèves, enseignants, familles)
    Compatibilité et interopérabilité avec l’existant dans les EPLE
    Management du parc à distance avec Windows Intune

     

    Plus d’infos :
    Retrouvez tous les retours d’usages tablettes et Windows8 en vidéo sur la playlist Educ ici.

    PUBLI-REDACTIONNEL

  • Comment coproduisons-nous notre environnement numérique marchand ?

    Comment coproduisons-nous notre environnement numérique marchand ?

    tagcolloque-scientifique

    Avec le développement du web sémantique, de l’internet des objets et de l’intelligence ambiante, les utilisateurs des Technologies Numériques de l’Information et de la Communication (TNIC) sont conduits à produire une grande quantité de traces numériques (Mille, 2013) durant leurs activités de consommation. Ces traces constituent autant de données permettant de renseigner les pratiques, les désirs et les centres d’attention des consommateurs (Kessous, 2012). Aussi, les marchands qualifient généralement ces traces de big data.

    Les big data jouent un rôle important dans le système de communication médiatisée que compose le marché (Barthes, 1964 ; Callon et Muniesa, 2005 ; Cochoy, 2004). Du côté de l’offre, elles permettent d’alimenter des systèmes d’information plus ou moins sophistiqués de façon à soumettre automatiquement aux consommateurs des informations dites pertinentes. Par effet ricochet, du côté de la demande, elles doivent alors faciliter les activités de recherche et/ou de découverte d’information marchande.

    Les big data ont donc pour finalité d’instaurer et/ou d’améliorer la coproduction d’une partie des services proposés par les e-commerçants. C’est pourquoi, dans cette communication, nous souhaitons mettre au jour la façon dont se font ces processus de co-création : à travers les big data, comment les consommateurs d’aujourd’hui participent-ils à produire leurs environnements numériques marchands ?

    ***

    Pour répondre à ce questionnement, nous commençons par définir la notion de « big data ». Pour ce faire, nous nous appuyons sur l’analyse des archives du New-York Times. Nous montrons alors que, du point de vue des acteurs engagés dans le développement des big data, la notion « big data » désigne ce mouvement qui consiste à intégrer les technologies de télécommunications, celles de l’intelligence artificielle et celles de stockage et de traitement des données (Vayre, 2014). Le/les big data renvoie(nt) ainsi à un système d’information (cf. schéma 1) et à un processus de documentation (cf. schéma 2).

    shema1

    Schéma 1 : Le système d’information big data

     shema2

    Schéma 2 : Le processus de documentation big data

    Ensuite, nous exposons comment le système d’information big data permet de redéfinir les modalités d’interaction entre les offreurs et les demandeurs. Ce système instaure en effet de nouvelles passerelles informationnelles qui modifient le travail d’enquête que les offreurs déploient pour communiquer et/ou innover (Mallard, 2011 ; Vayre, 2013). À partir de données de première et de seconde main, nous pointons alors comment ces derniers distribuent les activités cognitives (Hutchins, 1995 ; Suchman, 1993) nécessaires à l’organisation de la personnalisation des environnements numériques marchands. Ce faisant, nous soulignons le rôle des technologies d’apprentissage artificiel dans le processus de documentation big data.

    Pour finir, afin de bien comprendre comment les consommateurs contribuent à créer leurs propres environnements numériques marchands, nous dégageons les principes fondamentaux de l’apprentissage artificiel (Cornuéjols et Miclet, 2013). Nous présentons alors les principales techniques qui permettent aux machines d’inférer, de façon plus ou moins supervisée, une règle d’action optimale (e.g. : pousser ou non tel produit ou tel message) dans une situation donnée (e.g. : tel consommateur, qui a fait telles actions, est en train de regarder tel produit). Nous verrons ainsi que ces systèmes apprenants sont des sortes d’extensions formatées et intégrées des cognitions individuelles des consommateurs (Brangier et al., 2009) et que ce sont à travers elles que ces derniers coproduisent leurs environnements numériques marchands.

    ***

    En conclusion, nous montrons que les big data doivent permettre aux marchands d’articuler les principes de massification et de personnalisation. Du point de vue de l’organisation du marché, le système d’information big data a en effet pour principal fonction d’associer deux logiques souvent distinctes : celle d’exploitation et celle d’exploration (Duncan, 1996 ; March, 1991 ; Mothe et Brion, 2008). Tout l’enjeu de la coproduction des interfaces numériques marchandes est alors de considérer les capacités de créativité des consommateurs (i.e. : stratégie d’exploration ; Akrich, 1998 ; Certeau, 1990 ; Mallard, 2011 ; Voirol, 2011) afin de mieux les capter (i.e. : stratégie d’exploitation ; Cochoy, 2004).

    En d’autres termes, à travers les technologies d’apprentissage artificiel, le processus de documentation big data est avant tout un moyen d’automatiser, soit d’exploiter efficacement, de nouvelles stratégies d’exploration des marchés.

    Références

    •  Akrich M. (1998). Les utilisateurs, acteurs de l’innovation. Éducation permanente, (134), 79-89.
    • Barthes R. (1964). Rhétorique de l’image. Communications, 4 (4), 40-51.
    • Brangier E., Dufresne A. et Hammes-Adelé S. (2009). Approche symbiotique de la relation humain-technologie : perspectives pour l’ergonomie informatique. Le travail humain, 72 (4), 333-353.
    • Callon M. and Muniesa F. (2005). Economic markets as calculative collective devices. Organization Studies, 26 (8), 1229-1250.
    • Certeau (de) M. (1990). L’invention du quotidien. Arts de faire. Paris : Gallimard.
    • Cochoy F. (2004). La captation des publics : « c’est pour mieux te séduire mon client… ». Toulouse : Presses Universitaires du Mirail.
    • Cornuéjols A. et Miclet L., (2013). Apprentissage artificiel. Concepts et algorithmes. Paris : Eyrolles.
    • Hutchins E. (1995). Cognition in the Wild. Cambridge: MIT Press.
    • Kessous E. (2012). L’attention au monde. Sociologie des données personnelles à l’ère numérique. Paris : Armand Colin.
    • Mallard A. (2011). Explorer les usages : un enjeu renouvelé pour l’innovation des TIC, in Denouël J. et Granjou F. (éds). Communiquer à l’ère numérique. Regards croisés sur la sociologie des usages. Paris : Presses des Mines, 253-282.
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    • Mille A. (2013). De la trace à la connaissance à l’ère du Web. Introduction au dossier. Intellectica, 1 (59), 7-28.
    • Mothe C. et Brion S., (2008). Innovation : exploiter ou explorer ? Revue Française de Gestion, (187), 101-108.
    • Suchman L. (1993). Plan and situated actions : the problem of human-machine communication. Cambridge: Cambridge University Press.
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    • Vayre J.-S. (2013). Le big data et la relation client. Quand les traces numériques organisent l’échange marchand. 12e Journées Normandes de Recherche sur la Consommation : Société et consommation.
    • Vayre J.-S. (2014). Manipuler les données. Documenter le marché. Les implications organisationnelles du mouvement big data. Les Cahiers du Numérique, 9 (1), xx-xx.

    Positionnement scientifique

    [callout]Section scientifique de rattachement

    • Section 19 – sociologie, démographie.

    Méthodes appliquées

    • analyse documentaire (qualitative et quantitative) ;
    • entretien semi-directif et analyse thématique ;
    • observation in-situ et observation participante.

    Terrains d’enquêtes

    • Données de seconde main :

    1 ouvrage de référence en apprentissage artificiel (Cornuéjols et Miclet, 2013) ;
    147 documents d’archives du New York Times ;
    28 articles de journaux écrits par des professionnels du big data ;
    18 courts entretiens diffusés sur Internet et réalisés auprès de professionnels du big data.

    • Données de première main :

    10 entretiens semi-directifs réalisés auprès de directeurs scientifiques ou de fondateurs de start-up proposant des solutions marchandes big data ;
    2 observations in-situ réalisées lors de 2 journées évènementielles organisées par 2 entreprises proposant des solutions marchandes big data.
    3 observations participantes conduites dans le cadre de 3 partenariats réalisés avec 3 start-up toulousaines proposant des solutions marchandes big data.[/callout]

    Voir le programme complet du colloque scientifique Ludovia#11

    Voir le profil de  Jean-Sébastien Vayre sur Ludovia 2014

  • Instagram : pédagogie et réputations

    Instagram : pédagogie et réputations

    Cet usage pédagogique a eu pour cadre des groupes de TD de Dut Informatique en cours de communication. Dans ce contexte, le programme prévoit l’analyse d’images fixes. L’utilisation d’Instagram a permis une approche différente et une compréhension plus fine de cet outil.

    Instagram : un outil simple

    Instagram créé en 2010 et disponible au début uniquement sur Ios (Iphone) s’est ensuite diffusé au monde Android. Racheté par Facebook en décembre 2012 (ce qui a provoqué des débat houleux sur les droits d’auteur des photographies publiées sur ce réseau), il compterait actuellement 200 millions d’abonnés dans le monde selon Instagram (Twitter : 240 millions mais beaucoup moins encore que Facebook avec ses 1, 2 milliards d’abonnés).

    Le principe est de poster sur le réseau des photographies (ou depuis peu de courtes vidéos de 15 secondes) en les « taggant« . Le succès de la photo dépend du nombre de « likes« . Vous pouvez vous abonner et réciproquement accepter des abonnés.
    Les photos les plus populaires ont jusqu’à 10 000 « likes » tandis que d’autres plafonnent à moins de 10.

    Exemple :
    Des  usages multiples
    Instagram peut servir à différents usages :
    –    Partage d’instants de vie pour la plupart des photos,
    –    Organisation de concours photographiques,
    –    Offices de tourismes et dérivés,
    –    Vitrine pour des photographes professionnels,
    –    Galerie artistique virtuelle,
    –    Espace publicitaire pour certaines marques…

    L’usage personnel est le plus répandu et les types de photographie les plus répandues sont :

    –    Les selfies : sont apparus des selfies lors de funérailles, des selfies dits « aftersex »… Le selfie porte aussi une culture et il n’est pas réalisé de la même façon à Rodez, New York ou Tokyo.

    Un site étonnant classe les selfies selon des critères tels que : le pays, le sexe, l’inclinaison de la tête… pour mettre en évidence notamment des logiques culturelles locales : http://selfiecity.net/selfiexploratory/

    –    Les pieds sur la plage : de façon générale, les photographies de pieds sont fréquentes et certains se sont spécialisés dans ce type de clin d’œil.
    –    Les chats (ou tout autre animal considéré comme « mignon »).
    –    Les paysages avec une prime au coucher de soleil.
    –    Les photographies de nourriture (très à la mode à tel point que certains restaurateurs ont décidé de l’interdire pour favoriser la concentration des clients et limiter la fuite des innovations culinaires…)
    –    Les photographies de « mode » : habits, chaussures…
    –    Les photographies de textes bibliques ou philosophiques ou humoristiques (rarement les trois à la fois…).
    –    Les photographies d’objets symboles : voitures, outils technologiques, tickets…
    –    Les pages écrans : Facebook, smartphone…
    –    Les publicités sur Instagram pour avoir plus de followers.
    –    Les photographies de ‘people’

    Les catégories peuvent se mixer : une photographie d’une personne célèbre sur fond de coucher de soleil avec un petit chat dans les bras aura beaucoup de succès… Certains instagramers ont aussi des thèmes de prédilection : abstraction, personnes endormies dans le métro, paysages, portraits, couleurs…
    Un site permet de visualiser la publication en temps réel des photographies publiés sur Instagram et géolocalisées : http://instantpeeping.dareville.com/paris
    La répétition des types est marquante ce qui conduit à exposer les limites de cet outil.

    La face cachée d’Instagram

    Un certain nombre de critiques ont été faites à l’encontre d’Instagram :

    –    Les droits : le rachat par Facebook a fait craindre aux utilisateurs une commercialisation des photographies partagées sur Instagram. Comme la modification des règles sur Youtube, ce type d’épisode montre un équilibre instable entre des internautes qui partagent et des propriétaires qui utilisent ou en sont soupçonnés. Le débat et les conflits semblent inhérents à cette organisation asymétrique.

    –    L’esthétique : Instagram permet d’utiliser (mais ce n’est plus obligatoire) des filtres dont les plus populaires sont dits « vintage » comme Lomo ou encore 1977… Ils permettent d’obtenir des couleurs symbolisant d’anciennes photos. Et comme les photographes célèbres sont souvent anciens, Instagram fait revivre l’équation : filtre=ancien=qualité=esthétique. Mais bien sûr, la réalité est plus complexe et certains critiques mettent plutôt en avant une standardisation de l’esthétique.

    –    La normalisation : il est frappant de constater à quel point chaque instagramer souhaite partager une identité qui se noie dans la similarité des photographies. Le mécanisme psychologique, plutôt que l’affirmation d’une singularité, serait-il une forme de réassurance ?

    –    La popularité : une photographie est populaire si elle reçoit des likes principalement. Les commentaires sont rarement négatifs en général moins nombreux que les likes. Cet univers dominé par les perceptions positives rappelle Facebook mais pose la question de l’évaluation par les internautes d’une qualité photographique. Les photographies populaires sont-elles les plus esthétiques ou les plus proches de la norme partagée de la beauté à un instant donné ? Par ailleurs, les « likes » peuvent être achetés.

    Certains sites proposent ce service et comme des instagramers sont professionnels, cette popularité ‘marchandisée’ cache des objectifs commerciaux. Enfin, la popularité dépend aussi, comme pour un moteur de recherche, des mots clefs attachés à la photographie. Des sites fournissent des listes des mots clefs les plus populaires voire un classement par sous-thèmes (nature, paysage…). La popularité mesurée par les « likes » est ainsi plus complexe qu’il n’y parait  a priori et il est prudent de prendre un recul certain par rapport au classement Instagram

    –    La morale : tout peut être publié sur Instagram y compris les dernières photographies d’une jeune chinoise avant son suicide…  La vie privée est-elle entièrement publiable ?

    Pour aller plus loin sur la compréhension d’Instagram :
    •    Etude sur plus de 2 millions de photographies publiées sur Instagram et analyse sur 200 000 clichés pris à Tel Aviv qui mettent en évidence les aspects sociaux et politiques portés par ces photographies  à lire ici (en anglais)

    •    Analyse de photographies publiés dont Instagram, voir ici

    L’expérience pédagogique

    Les étudiants devaient par groupe de 3 réaliser une photographie sur l’Iut et la mettre sur Instagram. Ils avaient comme ressources un cours sur l’image fixe et les éléments fournis précédemment dans cet article. Spécialisés en informatique, ils n’ont eu aucun mal à intégrer l’outil… du moins au niveau de l’utilisation technique.
    Un jury de plusieurs professeurs et professionnels a pu être mis en place. Il a récompensé les meilleures photographies en distinguant volontairement l’évaluation Instagram (nombre de likes) et l’évaluation du jury qui a remis des prix selon des catégories : communication, humour, concept, esthétique.

    Le règlement du concours

    Voici le règlement du concours donné aux étudiants.

    Thème
    C’est beau un Iut ! Parce que cet Iut est un lieu de travail mais aussi d’échanges, de relations humaines… il mérite des souvenirs pour que la mémoire de ce lieu particulier puisse vivre. En proposant votre vision de cet établissement d’enseignement supérieur à travers une œuvre photographique, vous contribuerez à cette culture commune. La participation est gratuite et ouverte à tous les étudiants de Dut Informatique, première année.
    Modalités du concours
    Vous devez réaliser une image au format .jpg de l’Iut de Rodez.
    Cette image sera transférée sur Instagram avec un compte qui peut être anonyme mais obligatoirement avec au moins le mot clef suivant :
    #iutrodez2014concoursphoto
    Si vous faites une erreur de saisie dans ce mot clef, vous ne pourrez pas être classés.
    Cette image sera placée sur le serveur commun avec le nom de fichier suivant : nomsetudiants_concoursphoto2014.jpg ou .jpeg.
    Vous accompagnerez ce fichier d’un texte d’analyse de l’image qui présentera, comme les exemples fournis en cours (voir suite application 1 sur l’analyse structurée p. 9 et 10). Le texte sera au format .docx, de 100 à 200 mots, aura un titre plein et intégrera l’image proposée par le groupe.
    Vous devrez respecter les contraintes suivantes pour vos images :
    –    pas de personnes identifiables,
    –    prise de vue dans l’IUT et de l’IUT.
    Le classement au concours se fera selon :
    –    le nombre de vues sur Instagram (relevé début semaine 22),
    –    l’évaluation de la photographie et de votre analyse par un jury.
    Avertissements
    Les auteurs sont seuls responsables de tous droits relatifs aux images qu’ils présentent. L’IUT se réserve le droit de reproduire gratuitement à des fins non commerciales de communication et de documentation les travaux des étudiants. Toute participation au concours implique l’acceptation totale du règlement du concours.
    Eléments pédagogiques
    Groupes de 3 étudiants. Une note sera attribuée au dossier d’analyse pour le semestre 2 en communication.
    Organisation
    Distribution des règles du concours et du cours : semaine 17
    Début du concours : semaine 20
    Prises de vue et texte : semaines 20 et 21
    Jury : à partir de la semaine 22
    Publication du classement : le classement sera transmis par mail sur la liste de diffusion interne.

    Analyse pédagogique

    Cette séquence a présenté un certain nombre de points positifs :
    –    les étudiants étaient motivés et impliqués. La pédagogie de projet mis en œuvre est un des facteurs explicatifs. L’usage d’un outil actuel peut aussi expliquer la situation mais cet argument est à nuancer ;

    –    le résultat du concours a mis en évidence les différences entre un réseau social et une évaluation de professionnels. En effet, l’image qui a eu le plus de « likes » répond à la culture du réseau et à celle de la promotion de ces étudiants.  Le jury avait d’autres référents culturels… La réputation sur un réseau social répond à des règles sociales qu’il est utile d’expliciter pour permettre aux étudiants ou élèves de prendre du recul. L’écart entre l’évaluation Instagram et jury a concrétisé cet écart et pu permettre une prise de conscience ;
    –    les étudiants n’étaient pas tous enchantés d’utiliser Instagram, outil pourtant… à la mode. En effet, cette caractéristique avait plutôt tendance à en repousser certains. L’expérience a favorisé une analyse plus rationnelle, moins émotionnelle de l’outil ;

    –    la publication des photographies a contribué à la présence de l’Iut sur cet outil avec une approche positive. En laissant les réseaux sociaux au seul soin des étudiants, il peut arriver parfois de mauvaises surprises pour l’e-réputation d’un établissement…

    –    cette expérience aurait pu être réalisée sans Instagram. Mais cette ouverture de la classe valorise la publication au-delà des frontières institutionnelles. Par ailleurs, les étudiants ont pu aborder différemment un réseau social en remettant en cause certaines représentations ;

    –    la remise de prix met en exergue des critères d’appréciations de l’image fixe selon des objectifs. Ceci est conforme au cours donné et démontre la contingence de l’évaluation de ce type de documents.

    Par contre, cet usage pose un certain nombre de questions et de critiques :
    –    l’usage des mots clefs a été en général décevant ce qui est étonnant pour des étudiants en informatique. Ceci peut être du à un manque de connaissance dans la logique de référencement ou un désintérêt ;

    –    les étudiants ont utilisé leur propre matériel (Byod). Il était prévu d’utiliser leur smartphone mais certains ont utilisé des appareils numériques sophistiqués ce qui a créé des inégalités entre les groupes ;

    –    il est parfois difficile d’échanger sur l’évaluation de ce réseau social sans tomber dans un débat passionnel ;

    –    les étudiants ont du parfois choisir entre les critères Instagram et les éléments donnés en cours qui n’étaient pas toujours compatibles. Les différents types de prix du jury ont limité les effets des choix réalisés ;

    –    les évaluations du réseau social vs jury n’étaient pas suffisamment analysées dans le cours et dans le travail demandé aux étudiants.

    L’intérêt de cette expérience était surtout de mettre en évidence la logique d’évaluation d’une réputation sur un réseau social. La confrontation entre évaluation du jury et réseau a concrétisé cette logique. Au-delà, il était aussi porteur de mettre les étudiants en situation d’analyse rationnelle d’un outil. Mais, les représentations liées aux outils numériques sont profondes en particulier pour la génération dites Y car elles se fondent sur des pratiques et des échanges.

    Fermer l’éducation à ces outils sous prétexte de sécurité ou de risque de dérive ne peut pas permettre une « confrontation accompagnée » des élèves ou étudiants à une évolution permanente de la culture numérique de notre société.

    Auteur : Daniel Pelissier

    Trois photographies récompensées
    Prix de la communication, Auteurs : Alexis Férat, Gaël Girodon

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    Prix esthétique, Auteurs : Marine Vallée, AntoinePellieux, Rémi Plantade
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    Prix Instagram, Auteurs : Valentin Bataille, Thomas Benetti, Tanguy Carne
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