Auteur/autrice : Eric Fourcaud

  • Vincent Peillon répond à l’avis du CESE sur l’avant-projet de loi pour l’école

    Vincent Peillon répond à l’avis du CESE sur l’avant-projet de loi pour l’école

    Sénat vincent peillon

    Après l’ouverture par Jean Paul Delevoye, Président du CESE (Conseil Economique social et environnemental) qui a déclaré que « Si l’école est vue comme un refus par nos enfants, alors l’école de la république a échoué », le rapporteur Xavier Nau, a pris la parole.

    Le CESE estime que les grands objectifs de l’avant-projet de loi correspondent à ce qu’il recommandait dans son avis sur « les inégalités à l’école » notamment la priorité au premier degré, la politique d’éducation prioritaire et la formation initiale des enseignants. Le CESE préconise d’affirmer le rôle des parents et de développer une véritable formation continue des enseignants, ainsi que la diffusion des innovations pédagogiques les plus performantes. Enfin, le CESE insiste sur l’implication des acteurs du système éducatif et l’importance d’une publication rapide de l’ensemble des textes réglementaires.

    Xavier Nau rappelle les très mauvais résultats de la France : 1 élève sur 6 éprouve des difficultés à l’école primaire ; 1 élève sur 5 éprouve des difficultés à l’écrit à la sortie du collège et 130 000 jeunes se retrouvent chaque année en échec scolaire sans diplôme alors même que l’insertion professionnelle exige de plus en plus un niveau minimal de formation.

    L’avis approuve la priorité sur le premier degré avec l’embauche de nouveaux personnels ; les 2/3 des efforts iront à ce niveau d’enseignement.
    c’est bien dans la classe que les choses devront changer pour que l’on puisse réussir. La formule « plus de maîtres que de classes »,  doit susciter un effort de formation et d’accompagnement. Il ne s’agit pas de prendre la même classe et d’y mettre deux maîtres mais bien de réformer la pédagogie. Sans oublier les liaisons entre l’école maternelle et l’école élémentaire ainsi qu’entre l’école primaire et le collège.

    Même si le CESE souscrit au fait que le numérique est en mesure d’améliorer la pédagogie, il émet quelques réserves quant à la place très importante donnée à celui-ci dans l’avant-projet de loi. 

    Si le numérique peut en effet faciliter la mise en œuvre d’une aide personnalisée pour les jeunes en difficultés, il ne doit en aucun cas se substituer à la relation entre l’enfant et l’adulte.
    Le CESE adhère au plan numérique qui doit être mis en oeuvre sur tout le territoire
    En comparaison aux efforts qui vont être fait pour le numérique, le CESE trouve que la place laissée au domaine artistique et culturel n’est pas très importante.

    Le CESE encourage tout à fait l’énergie qui va être déployée pour améliorer la formation initiale et continue des enseignants et approuve totalement la création des Ecoles Supérieures du Professorat et de l’Enseignement-ESPE, sigle à mémoriser à l’avenir.
    La participation des parents à la réussite éducative, la « co-éducation » doit être une expression claire.

    Il conclut sur le fait que c’est un projet très ambitieux, aux contraintes multiples et pas seulement budgétaires. Mais c’est un projet indispensable puisqu’il s’agit de la réussite des jeunes de notre pays.

    Vincent Peillon intervient en suivant pour répondre à l’avis.

    Ce travail de refondation doit rassembler tous les français. Il y a des réformes de l’éducation dans d’autres pays qui donnent des résultats mais en France, nous ne sommes pas bons. Et en plus, nos résultats s’aggravent. Nous sommes entrain de devenir les derniers de la classe.

    C’est une loi d’orientation, pour donner un certain nombre d’impulsions. L’idée, il le rappelle, est de passer un nouveau contrat entre l’Ecole et la Nation.

    Il rappelle la priorité donnée au primaire- « nous mettons la priorité sur la primaire car il faut bien commencer par le commencement »-, car c’est là où se mettent en place les « bases ». La France consacre beaucoup moins au primaire qu’au secondaire par rapport aux autres pays de l’OCDE.

    « En ce qui concerne le numérique, nous voyons que c’est encore là, dans cette école primaire, que nous fournissons le moins d’efforts« .

    Il revient sur la suppression de la formation initiale en précisant que la réussite scolaire est souvent due à la rencontre d’un professeur et d’un élève à un moment donné.
    Les ESPE sont l’instrument majeur de la réforme.

    Au sujet du numérique, il rappelle les ambitions affichées dans le projet de loi qui ont toutes leur importance :  le raccordement des zones rurales en très haut débit (150 millions d’euros), la création d’une filière française du logiciel pédagogique (Louis gallois a promis 10 millions d’euros dans un contrat d’avenir), l’organisation de la maintenance avec les collectivités locales (qui ne seront plus considérées comme des « carnets de chèque ») , les aides accordées aux petites communes pour faire leurs achats, la mission des ESPE également en matière de numérique, un grand service public du numérique pour servir toute la communauté éducative (enseignants, chefs d’établissement, parents, élèves,…).

    « La tâche que nous avons entreprise ne sera pas d’un instant, elle ne sera pas d’un homme ni d’un gouvernement, elle est d’une nation toute entière ».
    Il met la concertation en premier plan pour la réussite de ce projet.
    Il affirme qu’il n’y a pas de « désamour » entre les français et leurs professeurs.
    C’est une action publique de long terme.

  • Colloque PédagoTICE 2013, appel à contributions ouvert !

    Mais pourquoi la pédagogie et la technologie, qui s’allient, se mêlent et se renouvellent chaque jour jusqu’à devenir plurielles, seraient-elles présentées séparément, cloisonnées dans le débat ? PédagoTICE 2013 sera donc le premier colloque régional à privilégier un mode de communication pluri-parties.

    Nous attendons de fructueux échanges entre enseignants et ingénieurs, entre pédagogues et technologues. PédagoTICE sera un panel de retours d’expérience dans des domaines d’apprentissage aussi variés que ceux de nos établissements d’Enseignement Supérieur.L’appel à communications est ouvert du 15 novembre 2012 au 15 février 2013 !

    Pour approfondir le concept «PédagoTICE»…

    PédagoTICE est le lieu idéal pour communiquer sur vos expériences autour du cocktail pédagogie / usages du numérique, dans le cadre de l’enseignement supérieur et à l’échelle régionale.

    Des exemples : dresser le bilan d’une rencontre innovante et productive, ou encore souligner les problématiques émergeant de cette collaboration inter-disciplinaire, et pourquoi pas évoquer vos questionnements, vos projets, vos échecs…

    Il ne s’agira pas de faire la démonstration d’outils technologiques, pas plus que de proposer une étude focalisée sur la pédagogie dans l’ère du numérique : notre objectif sera de montrer comment l’alliance de la Pédagogie et des TICE (Technologie et de l’Information et de la Communication pour l’Enseignement) permet d’obtenir des résultats innovants, et un cocktail tout à fait intéressant !

    Dans cet esprit, PédagoTICE 2013 sera le premier colloque régional à tenter d’associer «pédagogue» et «technologue» dans toutes ses présentations, en s’appuyant sur des éléments de type propos pédagogique, mise en pratique, et retour sur les usages.

    Nous espérons recevoir de nombreux retours d’expérience, dans des domaines d’apprentissage aussi variés que ceux de nos établissements régionaux d’Enseignement Supérieur : quelle que soit votre thématique de travail, ce sont les aspects collaboratifs et créatifs qui nous motivent !

    Plus d’infos : blogs.univ-tlse2.fr/pedagotice

  • Le numérique à l’école, un virage vu par trois niveaux de collectivités

    Que va t-il se passer demain dans nos écoles, sommes-nous à un virage ?

    Les collectivités aimeraient avoir une vision plus claire sur ce qu’ils investissent et d’un autre côté, les acteurs de l’éducation nationale aimeraient être formés. Ces représentants des collectivités nous donnent leur état des lieux en matière d’e-éducation et surtout leur ressenti de ce qui devrait être fait pour que le numérique dans les écoles, collèges et lycées fonctionne mieux.

    Anne-Marie Cocula annonce que la région Aquitaine s’est lancée dans l’ENT avec le souci de faire participer tous les établissements et les amener progressivement à prendre ce virage.  D’après elle, la réussite dépend fortement du consentement des enseignants pour faire accepter et faire fonctionner l’ENT.
    L’idée des expérimentations est à retenir, « il ne faut pas non plus vouloir tout faire d’un coup ». Sur 154 EPLE que compte la région Aquitaine, pour l’instant 13 d’entre eux (dont 2 lycées agricoles), sont en phase d’expérimentation de « Léa », nom de l’ENT aquitain.

    Du côté de la Gironde, les services chargés du numérique ont constaté que dans les collèges, les connexions sont encore aléatoires, les débits insuffisants et les identifications imprécises. « Nous menons donc, avec le rectorat, un audit sur les 103 collèges pour les problématiques des réseaux internes », souligne Sylvie Loiseau.
    Elle ajoute que la clarté de la gouvernance doit être de mise. « Nous ne pouvons plus être sur des politiques de silos, qui ne sont pas articulées. Du fait des contraintes budgétaires, chaque euro dépensé doit l’être de manière la plus judicieuse ».

    Elle prend l’exemple du plan DUNE pour lequel un accord devait être signé avec l’ADF et l’ARF ; cela n’a jamais été fait ; « nous n’étions pas dans l’articulation ».

    Anne-Marie Cocula ajoute que les collectivités n’ont jamais cessé de vouloir collaborer avec l’Etat. Quand l’Etat décide de fermer une formation alors que la Région a investi pour équiper des salles destinées à cette formation, la collectivité ne peut rien contester et l’argent a été dépensé pour rien. C’est de cette concertation en amont dont il est question.

    Bernard Cuartero, Maire de Cambes, nous raconte comment il a découvert le numérique à l’école. Dans son village, il a équipé son école en classes mobiles puis en TNI, en accord avec l’éducation nationale et surtout avec les enseignants. Il avoue avoir eu la chance d’être confronté à un directeur d’école et une équipe motivés par cette idée. « Ma démarche était en faveur de l’Ecole de la République ». « Je n’arrive pas en « César » pour imposer mes choix, je discute avec les enseignants car c’est eux qui vivent dans l’école ».

    Les problématiques sont très différentes pour un département, une région, ou une petite commune de 1400 habitants comme celle de Cambes. Néanmoins, tous sont unanimes : ils ne souhaitent plus investir sans avoir la certitude que les outils soient utilisés.

    Une gouvernance est aussi à trouver au niveau d’un territoire : pourquoi ne pas prévoir des choix partagés de l’école maternelle au lycée ? La cohérence ne serait-elle pas dans la continuité ?

  • Qui se cache derrière le bon fonctionnement du numérique dans les établissements ?

    On ne parle pas souvent d’eux, qui sont-ils ? Ce sont ces personnes qui font que, sans leur présence, le numérique ne fonctionnerait pas. Souvent, ces « petites mains » du numérique ont connu des parcours professionnels très variés avant d’en arriver à s’occuper de la maintenance. Au collège Joliot-Curie, nous avons rencontré Joël et Frédéric, qui nous parlent de leur métier.

    Jöel Mogade est au départ ouvrier d’entretien et d’accueil ; il passera ensuite ouvrier professionnel et suivra une formation de 4 mois en tant que technicien de réseaux de maintenance pour devenir « correspondant technique de proximité ».
    Aujourd’hui,  titulaire au Conseil Général du Val d’Oise sous l’autorité du rectorat de Versailles, il a en charge 9 établissements, soit un parc de 150 machines. Son quotidien est rythmé par les appels à l’aide des établissements qui arrivent sur un portail d’assistance ; ceux-ci sont ensuite gérés par un superviseur qui à la charge de distribuer les missions en fonction des bassins concernés.

    Il aime son métier et ce qu’il lui plaît surtout, c’est de pouvoir travailler en équipe.
    « En tant qu’ouvrier professionnel, j’étais plutôt en solitaire et en tant que correspondant technique de proximité, je me retrouve dans une équipe où il y a un partage, un échange de compétences ». Il avoue que ce n’est pas si simple de basculer d’un métier où il ne connaissait rien en informatique à ce qu’il est devenu maintenant. Et il se perfectionne chaque jour avec l’aide de ses collègues « et je trouve cela formidable », conclut-il.

    Frédéric Quinot travaille à la Direction des Services d’Information du rectorat de Versailles. De son côté, il a en charge la supervision des équipes techniques de proximité du Conseil Général, dont fait partie Joël, pour leur intervention sur le terrain.

    La gestion des missions se fait de manière rigoureuse, car il faut savoir donner des priorités ! Frédéric nous donne l’exemple d’une panne internet dans un établissement : « cela nécessite une intervention codée  « accord de niveaux de services de 4 heures »», qui sous-entend que la mission doit être effectuée dans ce laps de temps.

    Un travail de terrain en cas de panne, mais pas seulement ; les équipes techniques de proximité interviennent également en amont lors de visites préventives qui servent, par exemple, à effectuer la mise à niveau des logiciels, des vérifications sur l’efficacité des solutions de sauvegarde ou à donner des conseils aux utilisateurs dans les politiques de sécurité…
    « C’est une politique voulue par le Conseil Général et qui constitue une des raisons de l’embauche des conseillers techniques de proximité », souligne Frédéric.

    Enfin, il ajoute que l’arrivée de ces nouveaux personnels a favorisé la mise en place des réseaux unifiés dans les collèges. Pour schématiser, le réseau pédagogique et le réseau administratif travaillaient chacun de leur côté de manière indépendante. Les MIP (équipes Mobiles d’informatique de Proximité) interviennent aujourd’hui à la fois sur le pédagogique que sur l’administratif, ce qui fluidifie les échanges entre les différentes institutions.

    Un ordinateur, un TNI ou un VPI dans une salle ne fonctionnent pas tout seuls. Ces témoignages viennent souligner l’absolue nécessité des ces équipes qui effectuent au quotidien un travail de plus en plus dense, au fur et à mesure que les matériels se multiplient dans les classes.

    Le Conseil Général du Val d’Oise a su réagir à ces nouveaux besoins, grâce à l’embauche et à la formation de personnels spécifiques et en bonne entente avec les instances académiques. Cette bonne entente profite au collège Joliot-Curie d’Argenteuil.

    Certes, le sujet est beaucoup moins « sexy » que la nouvelle tablette ; cependant, il soulève un problème de fond dans les établissements : le numérique à l’Ecole et les investissements qui en découlent sont à penser de manière «globale »,  sans oublier des « wagons » en route, si nous voulons que le train puisse avancer à grande vitesse…

  • Vincent Peillon : une stratégie globale pour le numérique à l’école

    Vincent Peillon s’est tout d’abord réjoui de pouvoir réunir l’ensemble de la communauté éducative autour de ce projet. La priorité est l’Education, et « il est difficile dans ce pays de parler d’école », a t-il souligné lors de l’émission le «sept-neuf» de France Inter ce matin. Il a rappelé l’évaluation très dure de l’Ecole française il y a quelques jours encore par l’annonce des résultats sur les difficultés des enfants en lecture et la régression de la France pour les apprentissages fondamentaux.

    « J’ai la chance de conduire une action qui me semble fondamentale et dont on a voulu qu’elle soit la première pour notre pays et qui concerne l’ensemble de nos enfants » a t-il ajouté sur France Inter.
    « Plutôt que de commenter ce qui ne va pas, il faudrait mieux se mobiliser pour réussir».

    Le numérique modifie profondément notre relation au savoir et notre relation à la connaissance. C’est pourquoi le numérique interroge la place et le rôle de l’institution scolaire. « Je veux ouvrir une discussion sur le métier d’enseignant », a t-il déclaré.

    Il annonçait ce matin au budget de 2013, 10 millions d’euros prévus pour le numérique à l’Ecole, dans le cadre d’une stratégie globale.

    Globale, car elle va appréhender le numérique dans toutes ces actions : de l’équipement, du raccordement à la maintenance, aux contenus, et à la formation des acteurs. Globale aussi, car elle est à destination de tous les membres de la communauté éducative.

    Rural et premier degré en ligne de mire
    Elle prévoit notamment le raccordement en très haut débit des écoles rurales. Il rappelle les objectifs du plan ENR ; une réussite à ses yeux, car « il faut commencer par le commencement ». Beaucoup d’enseignants innovants travaillent dans le rural et offre, avec le numérique, une ouverture au monde à des zones reculées.

    Collaboration plus étroite et coordination avec les collectivités locales
    Une clarification des compétences en ce qui concerne la maintenance des équipements va être engagée avec les collectivités locales ; rappelant que le bon fonctionnement des matériels reste souvent une des causes de la réticence des enseignants à utiliser le numérique.

    Priorité aux usages, créer des ressources
    Mais la grande priorité de ce plan repose sur les usages du numérique. Il explique le retard de la France par le fait d’avoir oublié la production de contenus pédagogiques numériques ; alors même que les collectivités ont souvent beaucoup investi dans les matériels, rappelle Vincent Peillon, ces équipements sont souvent peu ou pas utilisés dans les établissements par manque de contenus. « C’est à cette situation que nous voulons remédier dans l’élaboration d’une stratégie globale ».

    Elle prévoit notamment la mise à disposition de ressources numériques accessibles pour tous ; il donne l’exemple de la mise en place d’un service public d’aide aux devoirs pour les élèves de 6ème des zones en difficulté à partir de septembre 2013 et la création d’une plateforme de ressources pour favoriser la production des enseignants.
    Pour pallier au manque, il a fait appel à Louis Gallois sur les investissements d’avenir pour travailler sur la construction d’une filière pour l’Ecole du XXIème siècle.

    Former les enseignants et redonner une dynamique interne
    Enfin, un autre gros point noir relevé est celui de la formation des enseignants « qui utilisent le numérique pour préparer leur cours ou souvent pour être en relation avec les parents mais ne peuvent pas l’utiliser en classe parce qu’ils ne sont pas formés à cela (…) le grand retard français vient de là »( propos recueillis sur France Inter).
    L’objectif est de former en deux ans près de 150 000 enseignants aux usages du numérique dans leur discipline. Il souhaite aussi, pour y parvenir, mettre en avant les enseignants innovants et redonner une dynamique interne.

    En conclusion, la stratégie globale fixe ses priorités sur le premier degré, car « il faut prendre les problèmes à la base» ; un changement de pédagogie inévitable, notamment par l’introduction du numérique ; et une formation adaptée pour les enseignants. C’est un projet de société.

    « Nous avons perdu trop de temps ; en Turquie, 16 millions de tablettes ont été commandées et en Corée du Sud, une généralisation des manuels numériques pour 8 millions d’élèves vient d’être mise en place ; ces pays progressent sur la maîtrise des apprentissages fondamentaux alors que nous régressons ».

    Plus d’infos : www.education.gouv.fr

    Crédit photo : Education Nationale

  • Loi d’orientation et de programmation pour la refondation de l’école de la République

    La Fédération Générale des PEP, dont le projet 2012-2017 est d’ « Agir pour une émancipation permettant l’accès de toutes et de tous l’accès aux droits communs », se félicite :

    – du contenu de la mission donnée à l’école : « outre la transmission des connaissances », « faire partager aux élèves les valeurs de la République, parmi lesquelles l’égale dignité de tous les êtres humains, l’égalité entre les hommes et des femmes, la solidarité et la Laïcité qui repose sur le respect des valeurs communes et la liberté de conscience » donc la formation « d’esprits libres et responsables » de façon à « amener les élèves à se forger un sens critique et à adopter un comportement réfléchi » ;

    – de l’évolution législative inscrivant ces objectifs dans le cadre d’un « projet éducatif territorial » associant également les administrations de l’Etat, les collectivités territoriales, les parents d’élèves et les associations ;

    – de la création des Écoles Supérieures du Professorat et de l’Éducation destinées à offrir une solide formation initiale et continue des enseignants, un appui à l’innovation pédagogique et un croisement entre métiers de l’éducation.

    Cependant, comme pierre centrale de la refondation de l’école de la République, la Fédération Générale des PEP estime que le projet de Loi devrait également inscrire de façon plus explicite le concept d’ «école inclusive», tel qu’il a été affirmé par le Président de la République dans son intervention du 9 octobre 2012. Le concept «d’école inclusive» affirme en effet que les finalités et les objectifs de l’école s’adressent à tous les élèves, y compris ceux qu’une situation de handicap ou de fragilité, de vulnérabilité culturelle, sociale, ou politique met en difficulté à l’école.

    C’est dans ce cadre que pourront véritablement se définir les besoins du système scolaire en termes d’accompagnement personnalisé, y compris humain, quand cela s’avère nécessaire. Il en va autant de la réalité effective « d’une école à la fois juste pour tous et exigeante pour chacun » que de « la promesse républicaine de la réussite éducative pour tous ».

    Avec les associations complémentaires de l’enseignement public, la Fédération Générale des PEP  s’engage à contribuer activement dès maintenant:

    – à la réalisation des projets éducatifs territoriaux insérant le nouveau temps éducatif complémentaire au temps scolaire dans le cadre d’une démarche éducative globale pour la jeunesse, avec des contenus éducatifs et culturels articulés de façon pertinente et harmonieuse aux contenus d’enseignement.

    – à la professionnalisation, dans le cadre des ESPE, des futurs enseignants.

    Elle adressera également, dans les prochains jours, un courrier à Monsieur le Ministre de l’Éducation Nationale et à Madame la Ministre déléguée à la Réussite Éducative pour leur confirmer son engagement, et leur préciser aussi le sens de son insistance pour que la notion d’école inclusive soit inscrite dans la Loi.

  • Enfants et écrans : grandir dans le monde numérique

    Le rapport dresse un état des lieux des travaux, des systèmes de régulation et de protection et en mesure l’efficacité. Il pointe l’apport bénéfique de ces nouvelles technologies mais également les dangers auxquels les mineurs sont exposés.

    Ce monde numérique qui peut sembler virtuel aux adultes est un monde bien réel pour les jeunes. Le nomadisme des supports et l’accès large à une connexion Internet rendent de plus en plus difficile la surveillance des adultes.
    Le repérage des effets de la consommation précoce et parfois intense des écrans par les enfants, l’information et la sensibilisation relatives aux enjeux de la protection de la vie privée des jeunes enfants et des adolescents sont un complément indispensable au dispositif de protection juridique existant.

    Il reste à mener une campagne de sensibilisation centralisée (et non plus par différents acteurs) directement auprès des enfants et des adolescents, qui méconnaissent encore trop leurs droits sur Internet.

    Le rapport « Enfants et écrans » formule 10 propositions reprises intégralement dans la synthèse jointe.

    Plus d’infos : consulter la synthèse ici

  • Le numérique à l’Ecole, et si ce n’était qu’un support ?

    Sur 33 enseignants, trois quarts d’entre eux utilisent le numérique de manière assidue, via l’ENT et la messagerie élèves-enseignants, en postant des ressources sur l’ENT ou encore via les usages du TNI dans toutes les matières (chaque classe du collège est équipée d’un TNI fixe). Et contrairement aux apparences, qui pourraient laisser penser que ces bons résultats peuvent être attribués à l’âge peu élevé des enseignants «parachutés » en banlieue, ce n’est pas la seule explication.

    « Le fait que nous soyons jeunes et dynamiques dans l’équipe implique que nous utilisions plus facilement ces outils, mais lorsqu’on regarde les plus anciens enseignants, qui ont pratiquement fait toutes leur carrière à Argenteuil, ils utilisent tout autant ces outils (…) La demande de passer au « collège numérique » a été clairement faite par tout le monde, indépendamment de l’âge de chacun », précise Sandrine Chedouteaud, référent numérique du collège.

    Témoignage : création de ressources numériques en histoire-géographie

    Pour exemple, François Wartelle, 61 ans, professeur d’histoire-géographie depuis plus de 20 ans dans l’établissement a adopté le numérique dès son arrivée.
    Il avoue ne pas pouvoir utiliser le numérique pour la totalité de son cours. « Le TNI est utilisé comme support de cours mais un contenu entièrement axé sur le numérique, cela reste exceptionnel », souligne notre enseignant.

    Néanmoins, il voit de nombreux avantages à l’utilisation du numérique ; entre autres, la possibilité à l’enseignant d’individualiser les corrections et à l’élève de revenir sur son travail.

    François Wartelle essaie, au maximum, de donner aux élèves des devoirs à réaliser sur outil numérique mais là encore, cela implique des changements dans son quotidien.  Il donne comme exemple un travail sur les espaces portuaires qui nécessite de la recherche documentaire, l’utilisation d’un logiciel «Paint» et le chargement d’images. Plusieurs problématiques viennent modifier son organisation.

    D’une part, un travail comme celui-ci exige de laisser du temps aux élèves pour le réaliser (environ 1 mois), ce qui signifie aussi qu’à chaque séquence de classe, les élèves peuvent poser des questions sur le travail en cours de réalisation.

    D’autre part, l’enseignant doit «former» ses élèves à faire de la recherche sur support numérique ou tout simplement à utiliser le logiciel dont ils ont besoin…
    Cet effort d’introduction du numérique dans sa pédagogie quotidienne, François Wartelle ne le regrette pas car il sait que le fait de demander aux élèves de produire des ressources peut être un facteur de valorisation de leur travail.

    Une ressource numérique originale : création d’un «Pinterest» pour le club de lecture du collège 

    Une autre production de contenus, peu banale, attire notre attention : celle d’Anouck Marchais, professeur documentaliste qui nous présente l’utilisation de «Pinterest» avec ses élèves du club de lecture. Elle a récréé les étagères du CDI sur son «Pinterest» pour que les adhérents du club lecture puissent partager entre eux et avec les autres élèves du collège, voire sur internet, leurs «coup de cœur».

    Ils peuvent poster des images et surtout, ils doivent rédiger leurs commentaires sur les ouvrages choisis ; une manière de rendre ces élèves acteurs responsables de leur rédactionnel.

    Au delà des usages personnels de chacun dans sa classe, le numérique au collège Joliot-Curie se pense avant tout «collectif».

    Une toile solide, tissée par des collaborateurs actifs et engagés dans leur mission

    L’esprit d’équipe et la communication entre enseignants, y compris interdisciplinaires, sont, dans cet établissement, les facteurs de réussite de l’intégration du numérique.  Pour preuve, lors de l’interview d’Anouck Marchais, elle souligne l’entente entre collègues.

    « C’est un travail de collaboration avec les enseignants de discipline mais aussi avec l’infirmière- souvent, on ne parle pas assez des collaborateurs extérieurs qui ne sont pas des enseignants- pour proposer à nos élèves et aux familles, des ressources sélectionnées en amont par le collège ».

    Anouck Marchais effectue un travail pour ses élèves, comme nous l’avons évoqué précédemment avec « Pinterest », mais pas seulement ; elle aide aussi les enseignants à trouver des ressources, des idées de sortie…Pour elle, le numérique n’est qu’un support, « la communication est parfois le fruit du hasard ou le résultat d’un travail de veille, mais c’est aussi parce qu’il y a une communication directe entre nous que nous pouvons nous servir du numérique comme support ».

    La communication semble être le point fort de ce collège en zone sensible. En fait, le numérique est venu se greffer sur un travail d’équipe déjà bien ancré ; il vient compléter la dynamique, peut-être rendre les échanges plus fluides et plus rapides et, incontestablement, apporte une richesse de données et de contenus à disposition de toute une communauté éducative.

    Plus d’infos :
    Retrouvez Anouck Marchais et ses explications détaillées sur le Pinterest, dans la vidéo ci-contre
    Retrouvez le travail de François Wartelle sur les espaces portuaires « TNI & ENT supports des échanges autour de Travaux interactifs » ici

  • Grenoble Ecole de Management et Orange créent la Chaire «Digital Natives»

    Cette chaire d’enseignement et de recherche sera placée sous la responsabilité de Benoît Meyronin, professeur titulaire à Grenoble Ecole de Management. Pour Orange, la responsabilité de la création et du suivi de la chaire Digital Natives sera assurée par Stéphanie Hospital, Directrice exécutive d’Orange Digital, la division Audience et Publicité d’Orange, et ancienne élève de Grenoble école de Management.

    Elle a pour vocation d’étudier la culture « Digital Native » et d’analyser ses usages, ainsi que ses conséquences en termes d’expérience client, de relation client, de pratiques culturelles numériques et de modèles économiques et managériaux.

    La Chaire, instituée pour une durée de trois ans à compter du 1er décembre 2012, prévoit la mise en place des dispositifs suivants :

    – «L’Observatoire de la Culture Digitale Native», qui vise à mieux connaître et interpréter les pratiques numériques des jeunes générations, notamment en matière de réseaux sociaux.

    – Le «SchooLab», un terrain d’expérimentation au sein de Grenoble Ecole de Management qui permettra d’analyser les pratiques culturelles en lien avec les technologies numériques de générations ayant entre 20 et 23 ans (pratiques actuelles, émergentes et en croissance) ;

    – Le Mastère Spécialisé «Internet Strategy & Web Management», destiné à former de nouveaux cadres bilingues capables d’utiliser Internet comme vecteur de rentabilité et de notoriété ;

    -Actions dans le cadre de La Doctoral School. Des doctorants aux profils internationaux permettront d’apporter une contribution interculturelle forte par leurs travaux de recherche en lien avec les thématiques de la chaire.

    Grenoble Ecole de Management associera Orange à l’ensemble de ces travaux : des experts de l’entreprise interviendront dans les cours dispensés et, parallèlement, des études et projets seront réalisés conjointement dans ce cadre.

    Thierry Grange explique : «Grenoble Ecole de Management est positionnée depuis son origine sur le Management de la Technologie & de l’Innovation. Grace à ce partenariat avec Orange, elle ambitionne de mettre en place l’«Ecole de l’économie numérique»  qui formera ainsi des étudiants aux business-modèles et aux métiers de demain dans une économie qui va être de plus en plus impactée par le digital.

    L’autre grand enjeu de ce partenariat est de pouvoir accompagner les organisations et les entreprises dans leur mutation vers l’économie digitale en produisant des contenus pertinents (documents de travail, analyses, formations…)

    Jean-Philippe Vanot ajoute : «La génération Y et celles qui la suivent sont nées avec les technologies de l’information et de la communication. Ces utilisateurs très à l’aise avec le monde numérique constituent un public de plus en plus large, qui a des usages spécifiques : il est primordial pour Orange de mieux connaître leur comportement et leurs attentes.

    Ce partenariat avec Grenoble Ecole de Management portant sur la thématique des Digital Natives nous permettra d’approfondir nos connaissances de ce public grâce à de nombreuses expérimentations et synergies entre la formation théorique et l’expérience terrain».