Auteur/autrice : Aurélie Julien

  • Accompagnement et formation sur le devant de la scène en Afrique avec le modèle CERCO

    AntoineMian_01021341Le dernier né du réseau est l’Institut CERCO Côte d’Ivoire qui a ouvert ses portes le samedi 19 janvier 2013 à Abidjan dans la commune de Cocody. A l’occasion de cette ouverture, le groupe a donné de voir son modèle d’intégration des TIC dans l’enseignement supérieur.

    Les responsables du groupe CERCO ont très tôt compris que c’est en intégrant les TIC en éducation que l’on pourra doter les futurs citoyens africains de compétences leur permettant de travailler dans ce siècle du numérique. Ils ont dès lors fait de l’utilisation des TIC pour la formation leur cheval de bataille et leur marque déposée.

    Cette politique d’intégration des TIC semble se nourrir des résultats de la recherche en la matière. En effet, ces résultats suggèrent que l’intégration des TIC en éducation passe par l’équipement, le contenu éducatif, la formation des usagers et l’accompagnement ou le soutien technique dans la mise en en œuvre.

    En termes d’équipement, toutes les salles de cours de CERCO Côte d’Ivoire sont dotées d’un Tableau Blanc Interactif (TBI) et d’un système de caméra pour enregistrer des enseignements qui peuvent être mis à la disposition des apprenants. L’institut dispose aussi d’un système de visioconférence. En lieux et place d’une salle informatique, CERCO Côte d’Ivoire a décidé de doter chacun de ses étudiants d’un ordinateur portable de dernière génération de marque CERCO. Une couverture Wifi permet un accès à Internet sur tout le campus de CERCO Côte d’Ivoire, toute chose qui favorisera encore plus l’apprentissage mobile.

    Concernant le contenu éducatif, CERCO Côte d’Ivoire dispose d’un fond documentaire composé de supports de cours harmonisés à partir des contenus dispensés dans les autres instituts du réseau.  Ces supports de cours sont accessibles aussi bien en version numérique via une plateforme e-Learning qu’en version papier. En plus des supports de cours, CERCO Côte d’Ivoire est doté d’une bibliothèque numérique qui, en plus des abonnements à des bibliothèques numériques et base de données internationales, dispose de 50000 ouvrages de références consultables sur place.
    La gestion de la scolarité dans le canevas de la réforme LMD est rendu possible grâce au PGI Cocktail dont dispose CERCO Côte d’Ivoire.

    Pour favoriser un usage intelligent de tous ces équipements, CERCO Côte d’Ivoire a entrepris depuis plus d’un mois une série de formation à l’intention des étudiants et des formateurs. Ainsi, les étudiants ont été formés aux logiciels de bureautiques, à la prise en main de la plateforme e-Learning, de la bibliothèque numérique et à l’utilisation du TBI. Quant aux enseignants, ils ont commencé depuis une semaine une série de formation qui porte essentiellement sur le TBI et sur le logiciel de présentation PowerPoint. Les formations sur l’utilisation de la plateforme e-Learning pour la mise des cours en ligne suivront.

    Le volet de l’accompagnement et du soutien pour un usage efficient des équipements par les enseignants et les étudiants en situation d’enseignement/apprentissage  a aussi été pris en compte. Ainsi, dans chaque salle de classe de CERCO Côte d’Ivoire il y’aura un technicien dont la présence libérera les enseignants et les apprenants des éventuels soucis techniques afin qu’ils se concentrent sur les contenus d’enseignement/apprentissage.

    Au moment ou les Universités de la Côte d’Ivoire comme la plus part des Universités de l’Afrique de l’ouest se lancent sur le chantier de l’intégration des TIC, l’institut supérieur CERCO Côte d’Ivoire pourrait leur servir de modèle.

    Plus d’infos sur Bi Séhi Antoinre MIAN:
    Eportfolio:http://eduportfolio.org/639
    blog:http://ticeduforum.akendewa.net
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    Twitter: www.twitter.com/mianseh

  • La tablette tactile, un outil précieux pour des élèves déficients visuels

    Comment faire passer à des élèves déficients visuels l’épreuve d’histoire des arts ?

    Les nouvelles technologies peuvent apporter une réponse. Depuis un an et demi maintenant, Mme Védérine innove dans ses pratiques pédagogiques et s’est lancée dans une expérimentation avec une tablette tactile.

    Bénéficiant du soutien et de la collaboration de l’INSHEA (Michel BRIS, Guillaume GABRIEL du service SDADV et Thomas BRIS informaticien) et du SAIDV (Service de soin et d’Aide à l’Intégration des Déficients Visuels situé à Agnetz) Mme Védérine propose à ses élèves des activités sur iPad qui associent à la fois le toucher, l’ouïe et la vue pour les dessins en couleur adaptés destinés aux élèves mal voyants.

    En amont, des images et leurs commentaires pédagogiques sont réalisés, avec la collaboration des enseignants d’accueil, sur la fonction « monteuse » de la tablette. Y sont insérées toutes les données pédagogiques nécessaires à la réussite de l’exercice grâce à des zones tactiles insérées sur des dessins réalisés au préalable et réparties dans quatre options au menu :

    –    le mode « découverte » qui permet de découvrir le dessin en relief  thermogonflé posé sur le dessin numérique sans déclencher pour autant les zones tactiles. On fait glisser son doigt sur les endroits en relief ou en braille pour pouvoir naviguer.
    –    le mode « nom » permet de donner le nom des différents éléments que l’on veut que l’élève découvre
    –    le mode « description » permet de donner plus d’informations sur les différents éléments du dessin (on peut ajouter toutes les informations que l’on souhaite et même prévoir des descriptions différentes selon le niveau de l’élève ; maternelle, primaire, collège, lycée)
    –    le mode « jeu » (ici mode « histoire des arts« ) permet de poser des questions à l’élèves auxquelles il devra répondre en utilisant les deux modes précédents.

    Ces données sont retranscrites par une voix synthétique grâce au logiciel « Tact2voice« .

    La tablette est maintenant prête à passer en fonction « liseuse » et à être utilisée par les élèves afin d’accéder au document. Un figuré cercle en bas du dessin permet de passer d’un mode à l’autre.

    Parce qu’il fait appel à plusieurs sens, donc à plusieurs facultés cognitives, on comprend que cet outil en plein développement peut également servir à tout élève ayant des difficultés d’apprentissage. La banque de données peut être enrichie par tout enseignant même non spécialisé et les commentaires de description dans la monteuse peuvent être modifiés, complétés et d’autres modes peuvent être ajoutés.

    Pourquoi ne pas le proposer à des apprenants au profil plutôt auditif ou kinesthésique ?

    La banque d’images adaptées s’agrandit et s’élargit à la géographie, la chimie, les SVT, les plans pour la locomotion, les mathématiques… Cette belle expérimentation, réellement motivante, montre l’intérêt indiscutable des TICE dans l’enseignement.


  • Lancement du site Internet «femme ingénieure»

    Lancement du site Internet «femme ingénieure»

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    Pour y arriver, deux journalistes extérieures, plumes modernes et pleines d’humour, ont reçu carte blanche pour retranscrire le quotidien d’étudiantes en écoles d’ingénieur(e)s ou de jeunes femmes qui occupent déjà la fonction d’ingénieur.
    L’ensemble est accompagné de news sectorielles diffusées quotidiennement.

    Quelques chiffres

    15% de filles en seconde choisissent l’option sciences de l’ingénieur en 2010
    3% de filles en terminale conserve l’option sciences de l’ingénieur en 2010
    45,2% de filles sont en terminale S en 2010
    (Source : Éducation nationale)

    27,5 % d’étudiantes sont dans les écoles d’ingénieur(e)s françaises en 2010-2011
    (Source : Direction de l’Evaluation, de la Prospective et de la Performance)

    17% de femmes travaillent à un poste d’ingénieur, enquête 2012
    (Source : Observatoire des Ingénieurs)

    En 2012, ces chiffres font réfléchir sur les carrières scientifiques et leur attractivité auprès des jeunes femmes pourtant, celles qui évoluent à des postes d’ingénieurs peuvent faire une longue et brillante carrière. Marissa Meyer, 1re femme ingénieur chez Google illustre bien ce propos. Elle est aujourd’hui PDG de Yahoo et figure à la 21e place du classement Forbes des « Femmes les plus puissantes du monde » paru en 2012.

    Les écoles d’ingénieur(e)s l’EPITA, l’ESME Sudria et l’IPSA (membre du Groupe IONIS) réunies au sein du Concours Advance vous présentent le site « femme ingénieure », lancé en janvier 2013 avec mademoiZelle.com, partenaire pour la diffusion du contenu.

    Les news quotidiennes

    En s’appuyant sur l’actualité des femmes dans les filières scientifiques et techniques, les news racontent ou interrogent la place des femmes dans les métiers de l’ingénierie.

    La série hebdomadaire

    Elles sont 10, elles sont jeunes, elles viennent de la France entière et sont pleines d’ambition.

    Chaque semaine, en fil rouge, la série  « à suivre » raconte le quotidien de 10 étudiantes de l’EPITA, de l’ESME Sudria et de l’IPSA.
    Chaque épisode traite d’une thématique précise, de la rentrée à la recherche du premier emploi : Que font-elles ? Comment vivent-elles leur scolarité dans une école d’ingénieurs ? Quels sont leur doutes, leurs moments de joies ?

    La journaliste : Sophie Riche est rédactrice web chez mademoiZelle.com. Sa connaissance du terrain et son ton décalé lui permettent de suivre et de retranscrire les moments forts, vécus par les 10 protagonistes.

    Les portraits mensuels

    Sous forme de reportages rédactionnels ou vidéo, une fois par mois, une ancienne issue de l’une des 3 écoles, revient sur son parcours d’ingénieure, parle de son métier, en raconte les facettes passionnantes ou les aspects les plus forts.

    La journaliste : Elise Costa journaliste et écrivain n’a pas la langue dans sa poche.
    Sa plume affutée, sa connaissance du milieu des NTIC et son regard complice sur la condition féminine en font un auteur de choix.

    À propos de « femme ingénieure »
    « Ingénieur, c’est un métier d’homme ! Les ingénieures ne sont pas très féminines. Si t’es forte en sciences en terminale, tu vas en bio ou en chimie… »
    C’est parce qu’elles en avaient marre d’entendre de telles idées reçues et parce que les étudiantes qui suivaient leurs cursus obtenaient des résultats et des carrières tout aussi enviables que leurs collègues masculins que 3 écoles d’ingénieurs du Groupe IONIS se sont réunies autour du projet « femme ingénieure ».
    L’idée ? Montrer la réalité des études et des métiers de l’ingénierie à travers le parcours d’élèves en cours de cursus et d’anciennes élèves diplômées en poste dans diverses entreprises.
    Montrer ce que signifie être ingénieur.
    Montrer que c’est une voie ouverte et prometteuse pour toutes les jeunes femmes qui aiment les sciences et souhaitent une carrière évolutive et passionnante.
    Montrer ce que c’est d’être une femme ingénieure.

    Le site : www.femme-ingenieure.fr

  • Découvrez le nouveau laboratoire de langue «Labo-Practice»

    Triotech_Labopractice_280113_41Cette solution d’apprentissage est issue d’une collaboration étroite entre la société TrioTech, spécialisée dans le développement informatique, et  des professeurs de l’académie de l’Hérault impliqués dans les TICE.

    Le constat était simple, beaucoup d’établissements scolaires sont équipés de salles informatiques mais ne trouvent pas le logiciel qui remplace simplement l’ancien laboratoire de langue analogique traditionnel. Les solutions existantes sont généralement très complexes à utiliser, à des prix très élevés et ne laissant pas l’entière liberté aux professeurs d’utiliser les contenus de leur choix.

    Cela a donné naissance à un outil étonnant.

    Si le logiciel Labo-Practice n’a rien de révolutionnaire dans sa conception, il l’est beaucoup plus sur sa simplicité d’utilisation et son look sympa qui suscite pleinement l’intérêt des élèves de tout âge ainsi que des professeurs. Aujourd’hui installé dans plusieurs établissements professionnels et scolaires, les résultats sont immédiats.

    Le professeur a une liberté totale dans le contenu de ses exercices et tout est fait pour faciliter la conception de ses séquences. « Labo-Practice a l’avantage d’être d’une simplicité d’utilisation extrême ».
    Tous les éléments sont réunis pour que les élèves s’y intéressent, et que l’apprentissage des langues devienne ludique et efficace.

    « Une démonstration de simplicité »

    Voici le leitmotiv de la société TrioTech qui est fière de vous présenter ce nouveau laboratoire de langue sur le site qui lui est dédié : www.labo-practice.fr
    Vous y retrouverez l’énumération de toutes les fonctions de ce logiciel, ainsi que des tutoriels vidéo très explicites sur l’utilisation de cet outil.
    N’ayant de cesse d’apporter des améliorations sur ses produits, une v.2 du logiciel Labo-Practice est déjà disponible et vous pourrez même vous faire votre propre idée en demandant gratuitement votre version d ‘essai.

    Amis professeurs, ne cherchez plus, voici la solution que vos élèves réclament et qui répondra à vos exigences. Ce nouveau laboratoire de langue sera facilement installé dans les salles informatiques de vos établissements.

    Plus d’infos :
    Retrouvez toutes les informations sur le site www.labo-practice.fr

  • Les plus beaux équipements du monde favorisent-ils les meilleurs usages ?

    Les plus beaux équipements du monde favorisent-ils les meilleurs usages ?

    Au programme de ce dernier épisode, regardons l’opération landaise d’un point de vue usages. Pour cela, nous avons rencontré les chefs d’établissement, les enseignants et les élèves qui sont au cœur du dispositif.

    Toutes les salles de classe équipées en matériels de visualisation collective (vidéoprojecteur, TNI et visualiseur numérique), 1 ordinateur portable pour chaque élève de 4e et de 3e, 1250 enseignants dotés eux-aussi et 120 logiciels ou ressources en ligne à la disposition de toute cette communauté. Quoi de mieux pour apprendre avec le numérique ?

    Des ressources pour faciliter les usages

    Comme l’a souligné Henri Emmanuelli dans l’épisode 1, le Conseil général a du sortir de son champ de compétences en investissant dans les ressources, supposées favoriser les usages. En effet, sans contenus, le numérique ne représente pas grand chose dans une classe.

    Pierre-Louis Ghavam, chef du service informaTIC au Conseil général des Landes, ajoute qu’ils ont tenté de faire les meilleurs choix possibles pour les enseignants. Pour cela ils se sont entourés d’un comité stratégique comprenant un enseignant de chaque discipline et des IA-IPR qui se réunissent chaque année pour suggérer les ressources dont le Conseil général fera l’acquisition, en fonction de ses moyens financiers.

    Question pratique, les 120 logiciels sont habilement classés par icônes, soit par fonction (icône clé) si « je veux dessiner, je veux graver des CD, je veux regarder un film… », précise Pierre-Louis Ghavam, soit par discipline (icône à flèche).
    Et il ajoute, « les enseignants ont ces ressources à disposition mais ne sont en aucun cas obligés à s’en servir ».

    Malgré la bonne volonté de chacun, la pauvreté de contenus numériques disponibles pour certaines matières restreindrait les possibilités d’usages des matériels.

    Pour exemple en français, aucun manuel n’apparaît dans le menu des ordinateurs landais. Aux enseignants de lettres s’offre l’application « la grammaire du collège »,  mais cela reste limité.

    Karine Artola, enseignante en français au collège Jean Mermoz de Biscarosse ajoute qu’elle peut difficilement laisser ses élèves prendre en note le cours uniquement sur ordinateur car elle doit aussi respecter les consignes de l’inspection, qui demande à ce qu’il y ait une trace écrite.
    « Cela signifie qu’il y ait l’ordinateur d’un côté et le cahier de l’autre ; en clair, une organisation, notamment matérielle, un peu particulière ».

    Elle reconnaît que le numérique peut avoir des aspects intéressants : « en classe de 4e, lorsque nous étudions le portrait des Misérables, je dépose sur le réseau une adaptation filmée de l’ouvrage que mes élèves peuvent regarder chez eux car je n’ai pas le temps de la montrer en classe ».

    Sur un cas concret qui se pose et la question des ibooks, Karine Artola accepte que ses élèves lisent sur numérique. Par contre, elle reconnaît que pour retrouver des citations, entre les élèves qui ont la version papier et les autres en version numérique, cela est un peu compliqué car les références de pages sont différentes.

    Exemples d’adoptions réussies du numérique par les enseignants

    Que ce soient Stéphane Landeau que vous avez pu découvrir dans le 3ème épisode de la série avec son cours de « culture numérique » ou encore Lionel Grupeli, enseignant en Histoire-Géographie, Anita Morales, enseignante en espagnol et Eric Villeroy, professeur de technologie, tous trois du collège Jean Mermoz, leur avis est unanime : le numérique a changé leur manière d’enseigner.

    Au quotidien, Lionel Grupeli enregistre les compétences nouvelles que ses élèves acquièrent grâce au numérique ; un apprentissage qui se trouve facilité d’après lui :

    « Avec le numérique, on peut présenter le cours et ses objectifs, le sommaire apparaît ». Il insiste sur le fait que cela permet à l’élève de structurer sa pensée ; il comprend vers quel objectif l’enseignant veut l’amener et par quels chemins il va passer pour y aller.

    Il poursuit,  « le numérique est un véritable « ami » de l’élève qui ne rendait rien à l’écrit ou qui était en difficultés. Le correcteur et le traitement de texte leur permettent d’avoir une production disciplinée ».

    Malgré tout, il est conscient que les usages ne peuvent être exclusivement numériques, que le juste milieu est à trouver et qu’il dépend aussi de chaque élève.

    Anita Morales, en espagnol, prend beaucoup de temps à préparer ses cours sur support numérique pour que ses élèves puissent travailler sur leurs ordinateurs pendant l’heure de classe. Au menu du jour, un travail sur l’œuvre de Picasso au travers d’une vieille publicité.

    « J’avais ce document sur cassette vidéo et je l’ai repiqué avec mon combi-scope chez moi pour pouvoir le passer aux élèves en classe et le déposer sur le réseau pour qu’ils puissent ensuite travailler dessus à la maison », nous explique t-elle simplement.

    Une enseignante motivée par le numérique qui fait même de la « récup » pour ranger les casques audio qu’elle a commandé à l’établissement pour ses élèves (car non fournis avec l’ordinateur) : elle se sert d’une cagette à « naranja », traduisez « oranges » !

    Eric Villeroy, en tant que professeur de technologie, utilise beaucoup les ordinateurs, notamment pour faire travailler ses élèves en autonomie. Il utilise donc régulièrement les outils mis à sa disposition ; d’après lui, les usages ne peuvent pas se faire au même niveau pour chaque enseignant car cela dépend beaucoup de la discipline.
    Même pour communiquer, il avoue que les échanges se font surtout entre enseignants d’une même discipline, « il y a de la mutualisation sur le site du rectorat de Bordeaux où les professeurs peuvent mettre en ligne ce qu’ils ont fait ».

    Les ressources et la motivation des enseignants ne sont pas les seules données à prendre en compte pour favoriser les meilleurs usages. D’après quelques témoignages que nous avons recueillis, il semblerait que d’autres adaptations soient à envisager pour y parvenir.

    Accompagner l’école dans une réadaptation matérielle et temporelle

    Françoise Laurençon, principal du collège départemental de Biscarosse, pense que le numérique devrait aider l’école à s’adapter au monde moderne dans lequel nous vivons. La classe, dans son espace matériel et temporel cloisonnés ne répond plus aux exigences des rythmes d’aujourd’hui.

    C’est en ce sens que le numérique peut aider « à faire éclater la classe » et sortir du schéma classique « d’une succession de boîtes : 1 heure de cours, 1 enseignant, 1 salle, 1 classe », argumente t-elle.
    Et elle ajoute : « et je ne suis pas certaines que l’ordinateur portable soit investi à hauteur de qu’il pourrait l’être (…). Cet outil était l’outil de l’enfant, associé au jeu, à quelque chose de ludique et l’école s’en est emparé mais l’école n’a pas réussi à l’investir en outil scolaire pour que l’élève lui-même l’investisse en tant que tel (…) ». Elle reste donc sceptique quant à l’utilisation de l’ordinateur à la maison à des fins scolaires.

    D’après elle, cela est dû au manque de « commandes scolaires » qui devraient être plus régulières et plus appuyées, ce qui permettrait à l’élève d’intégrer que l’ordinateur est comme son cahier : le soir à la maison, il le sort pour travailler.

    En termes d’adaptation temporelle, Catherine Acquier qui s’occupe des élèves en classe ULIS, apporte son témoignage et rejoint en un sens, les propos de notre chef d’établissement.
    Elle n’a pas cette contrainte temporelle et elle avoue qu’elle trouve bénéfique de pouvoir rester plus d’une heure sur la même matière.

    « Les élèves allument l’ordinateur le matin en arrivant et on peut rester deux heures sur la même matière si ils sont lancés et si tout fonctionne bien ; nous ne sommes pas tributaires de la sonnerie et c’est vrai que c’est un confort pour eux ».

    Le fait de commencer un travail dans une discipline qui peut durer toute la journée est d’usage fréquent chez cette enseignante ; un concept qui pourrait être appliqué aux établissements, comme Jean Mermoz ou le collège départemental de Biscarosse, qui sont tout numérique, mais cela nécessiterait une métamorphose totale de l’organisation scolaire.

    Pourtant, ces contraintes temporelles et matérielles, comme changer de salle ou allumer et éteindre l’ordinateur plusieurs fois dans la journée, ne semblent pas stresser les élèves. Lorsque nous les interrogeons, ils avouent y être « habitués ».

    Nous avons recueilli leur point de vue et la vision qu’ils ont sur l’utilisation de leur ordinateur.

    Un outil « normal » pour une école « normale »

    Nous venons de pointer du doigt les aspects matériels du processus, qui, à priori, ralentiraient les usages.
    Mais au fait, les enfants seraient-ils prêts à travailler toute la journée sur ordinateur ?

    Alexis, Chloé, Jennad, Lison et Mc Kenzie (une petite Australienne fraîchement débarquée à Biscarosse) nous avouent qu’ils n’aimeraient pas taper des heures durant sur leur clavier. D’une part, ils trouvent que ça fatigue les yeux ! Puis, « si l’ordi tombe en panne, on a toujours le cahier », ajoutent-ils spontanément.

    Avec l’ordinateur, on apprend « mieux » ?

    Apparemment non, mais c’est une façon plus amusante d’apprendre, « on préfère apprendre sur un ordi plutôt que sur un cahier ». Ils trouvent aussi plus enrichissant d’avoir l’ordinateur car ils peuvent chercher des données sur internet et retrouver des documents déposés sur le réseau par leur professeur.

    Après la 3e, ces élèves vont se retrouver au lycée sans leur compagnon numérique qu’ils ont apprivoisé pendant 2 années au collège. Nous leur avons posé la question de savoir si il allait leur manquer et pour la plupart, la réponse est OUI, même si ils semblent résignés et acceptent ce changement sans aucune marque de regret, comme si c’était « normal ».

    Certains avouent avoir un ordinateur personnel à la maison ; cependant, ils ne sont pas sûrs de pouvoir le prendre dans leur cartable à leur rentrée en seconde.

    Le problème de la continuité numérique dans le cursus scolaire se pose et pas seulement entre le collège et le lycée. Des élèves qui prennent des habitudes « numériques » et qui vont être obligés de se déshabituer ensuite, c’est un peu dommage… Encore une adaptation à penser, pourquoi pas dans les évolutions à donner à la « Refondation » de l’Ecole de la République.

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  • une BD animée interactive en 3 épisodes sur tablettes

    une BD animée interactive en 3 épisodes sur tablettes

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    Inspirée de faits réels, étayée dans le détail par la réalité documentée du moment, « Je vous ai compris“ est un film de fiction qui revisite un évènement douloureux de notre Histoire.

    Pour devenir une œuvre nouvelle sur la tablette, le réalisateur Frank Chiche s’est éloigné du procédé filmique classique pour offrir à l’utilisateur une histoire qui serait dans la forme un mélange de cinéma et de BD avec un clin d’œil au jeu vidéo pour le rendu graphique.

    Je vous ai compris“, l’e-Bd propose une autre façon de voir une histoire :

    – C’est une œuvre conçue pour les tablettes qui s’affranchit des codes de narrations usuels.
    – C’est un film qui se raconte dans les cases d’une BD.
    – C’est une fiction interactive agrémentée de nombreux repères historiques.
    – C’est un récit original qui permet de toucher un public différent et favorise la circulation de l’audience d’un média à l’autre.

    Alger, Avril 1961. Alors que le putsch des Généraux fait trembler le gouvernement de Gaulle, cinq jeunes s’apprêtent à affronter leur destin. Tous aiment leur pays, mais chacun à sa manière…

    7ème Art + 9ème Art + Tablette = JE VOUS AI COMPRIS, la première APP’FICTION !

    Un travail scénaristique propre à l’e-BD a été réalisé afin de proposer un principe narratif multiple où l’action ne se déroule plus dans un seul cadre ou sur un plan unique comme le film, mais à travers différentes cases, où les scènes s’additionnent les unes aux autres selon un fonctionnement séquentiel avec des cases qui prennent vie.

    Enrichie de nombreuses notes historiques, l’e-BD permet à l’utilisateur de mieux comprendre les actions et sentiments des protagonistes en les situant dans une période historique précise et en révélant des évènements de leur passé.

    L’originalité plastique et technique

    La thématique de l’œuvre, son ancrage historique et géographique, la gravité des évènements réels et fictionnels qu’elle met en scène ont conduit à rechercher pour l’image une forme de «réalisme stylisé» apte à soutenir le souffle de la narration. C’est en s’emparant de ces contraintes, que le réalisateur Frank Chiche offre à “Je vous ai compris“ une extraordinaire signature visuelle avec une radicalité graphique et stylistique engagée.

    Hybride et d’un nouveau genre, “Je vous ai compris“ mêle l’animation 2D et 3D aux prises de vues réelles. Le cœur du réacteur est celui d’une image composite associant des prises de vues réelles tournées sur fond vert puis traitées graphiquement, avant d’être intégrées dans des décors de synthèse (3D) peints ou à plat (2D), auxquelles s’ajoutent des effets spéciaux. Le film tire son originalité d’une partie du travail graphique qui fut réalisé sur le tournage en traitant spécialement les comédiens et les décors.

    Une œuvre interactive

    Au fur et à mesure du déroulement de l’histoire, des marqueurs apparaissent à l’écran lorsque des informations complémentaires sont disponibles et offrent un éclairage sur l’un des protagonistes ou sur la période.
    L’accès se fait par action de l’utilisateur. Ces repères historiques prennent la forme de documents d’archives et offrent un regard complémentaire sur l’histoire racontée. Les différents éléments qui composent ces repères peuvent être explorés et compris indépendamment les uns des autres. Ils se présentent sous forme de développements connexes au contenu principal.

    Une animation « engagée » pour valoriser la mémoire et l’histoire

    Depuis «Valse avec Bachir» et «Persepolis», l’animation a montré sa maturité. Elle a apporté la preuve qu’il existe un public pour ce genre de récit animé. “Je vous ai compris“ s’inscrit logiquement dans cette veine d’animation «engagée».

    Plus d’infos : ici 

  • L’UNIversité des SCIEnces en Ligne, est là où les étudiants se trouvent !

    Unisciel_28011341Créée en 2007, sous lʼimpulsion du Ministère de lʼEnseignement Supérieur et de la Recherche, Unisciel est lʼune des 7 Universités Numériques Thématiques (UNT) proposant de nombreuses ressources et outils pédagogiques labellisés et gratuits à vocation scientifique.

    « Kézako ? », la série de vulgarisation scientifique ou encore Sciences Express, serious game imaginé pour les étudiants, placent Unisciel comme lʼune des Universités Numériques Thématiques les plus créatives. Unisciel propose de nombreux autres services destinés aussi bien aux étudiants quʼaux enseignants, telle la banque de tests de positionnement qui vise notamment à lutter contre lʼéchec en premier cycle. Explications…

    Unisciel, lʼUNIversité des SCIEnces en Ligne, est un portail offrant des contenus pédagogiques scientifiques de 33 établissements adhérents (universités et grandes écoles). Cours, exercices, travaux pratiques, vidéo en mathématiques, physique, chimie, informatique, sciences de la vie, sciences de la terre et de lʼunivers… plus de 5 000 ressources sont disponibles ! Un vivier dʼinformations labellisées et gratuites, ouvert à tous, sʼadressant aussi bien aux enseignants du supérieur quʼaux étudiants. En 2012, Unisciel affiche tout particulièrement sa volonté dʼaccompagner les étudiants, dans leur apprentissage et leur vie au quotidien.

    « Kézako ? » : la série scientifique qui sʼintéresse à tous les sujets !

    Comment fonctionne un GPS ? Pourquoi le sel fait-il fondre la neige ? Comment un avion vole-t-il ? On sʼest tous déjà posé la question au moins une fois. Ne cherchez plus ! Pour répondre à ces questions de science, Unisciel lance son application mobile « Kézako ? » sur iPad.

    Il sʼagit dʼune série documentaire de vulgarisation scientifique de plus 60 épisodes qui durent chacun entre 4 et 6 minutes et traitant de différents thèmes scientifiques en physique, chimie, biologie, mathématiques ou informatique. Toutes les vidéos sont mises à disposition au fur et à mesure sur le portail Unisciel et via YouTube, sur la chaîne Unisciel. Près de 3 000 abonnés suivent la série sur YouTube !

    Lʼapplication « Kézako ? » est aussi disponible sur lʼiPhone via lʼApple Store (une mise à jour est imminente) ou en flashant le code situé sur le portail Unisciel et bientôt sur iPad ! Et pour les personnes  sourdes,  certains épisodes de la série documentaire « Kézako ? » seront entièrement interprétés en Langue des Signes Française. La diffusion du premier épisode est prévue début 2013 !

    En plein cœur des réseaux avec Beebac !

    Suivant lʼévolution des médias et notamment du Web 2.0, Unisiciel innove en 2012 en devenant le partenaire privilégié de Beebac, le 1er réseau social pédagogique gratuit de partage illimité des savoirs scolaires et professionnels. Documents, vidéos, images… les 15 000 membres, quʼils soient collégiens, lycéens ou étudiants de toute la France et de la Francophonie, ont accès à plus de 20 000 ressources pédagogiques en ligne ! Un réseau social dʼentraide, alimentant un travail de réflexion et favorisant lʼinteraction entre élèves et enseignants, à travers un dispositif de questions/réponses particulièrement apprécié. Avec Unisciel, place à lʼéducation 2.0 !

    « Sciences express » : le serious game pour vivre des aventures tout en apprenant !

    Apprendre et se tester en sʼamusant, voilà tout lʼobjectif de « Sciences express », le premier serious game créé par Unisciel et Beebac. Rappelant le célèbre jeu télévisé, « Sciences express » est une chasse aux trésors à travers différents pays. Lʼétudiant-aventurier, en possession de la carte du Professeur Atomix, doit répondre correctement aux énigmes posées par les habitants de ces pays, tout en sʼaidant des indices disséminés dans les villes et des ressources pédagogiques validées par Unisciel et accessibles depuis Beebac. À chaque énigme résolue, une partie du sésame est donnée. Ne reste plus quʼà lʼaventurier de recomposer le message… le trésor nʼest plus bien loin… Un jeu déjà utilisé pour lutter contre lʼéchec à lʼuniversité de Bordeaux 1.

  • Apprendre le numérique, développer une «culture» pour élèves et enseignants


    « On considère que le numérique est quelque chose d’intuitif chez l’enfant (…). Au contraire, je crois que c’est un maniement qui doit être accompagné et initié », Françoise Laurençon, principal du collège départemental de Biscarosse.

    L’achat de matériel informatique et l’équipement des établissements en numérique doivent s’accompagner des usages pédagogiques. Avant d’aborder cette question  qui le sera dans le dernier épisode de cette série qui occupe, à juste titre, toutes les réflexions de la communauté éducative, Françoise Laurençon pointe du doigt une donnée importante à prendre en compte : celle d’apprendre, pour ne pas dire « d’apprivoiser » le numérique. Elle introduit la notion de « culture numérique », aussi bien pour les élèves que pour les enseignants.

    Un nouveau cours : la « culture numérique »

    Pour exemple, dans son collège, elle a créé un enseignement disponible à partir de la classe de 4e, dès que les élèves reçoivent leur ordinateur portable, qui s’intitule « culture numérique ».
    Cet enseignement doit permettre aux élèves de s’approprier l’outil de manière intelligente ; même si nombre de gens tendent à penser que le numérique est quelque chose d’inné pour les enfants, notre chef d’établissement reste persuadée que cette étape de découverte « accompagnée » est indispensable.

    Cette nouvelle discipline est dispensée pendant deux heures tous les 15 jours et par groupe de demi-classe, pour faciliter le travail collaboratif entre élèves et entre professeur-élèves. Les 75 élèves de 4e ont un créneau horaire dédié à la culture numérique dans leur emploi du temps ; la mise en place de ce cours est réellement un choix de l’établissement, « qui a pour objectif de mettre du sens avec le projet de dotation en ordinateurs portables du Conseil général », souligne Françoise Laurençon.

    Une culture adoptée aussi par les enseignants

    Côté enseignants, la principale du collège tient à instaurer une sorte « d’incentive » en informatique en proposant des stages d’équipe. En 2011, deux stages ont eu lieu, avec comme thèmes « comment écrire sur un site de l’établissement » et « comment créer et utiliser un blog sur le plan pédagogique ».

    Les résultats de ces formations se sont tout de suite fait sentir. Motivés, les enseignants de langue ont créé un blog, en partenariat avec les écoles primaires, ce qui permet d’échanger entre classes, de mutualiser des supports de cours, etc.

    Françoise Laurençon se réjouit de constater que cette initiative va dans le sens de ce qu’elle entend par  « culture numérique » ; il ne s’agit plus seulement de numérique dans un contexte cloisonné de classe mais bel et bien d’ouverture sur le monde. « Cela fait éclater la frontière de la classe », ajoute t-elle.

    Deux prochains stages sont prévus en 2013 sur « l’utilisation des réseaux sur le plan pédagogique » et « comment construire un cours avec l’outil numérique ».

    Donner du sens au numérique à l’école

    Côté élèves, l’enthousiasme pour le cours de « culture numérique » de Stéphane Landeau est à son comble. Alors même que la cloche vient de sonner, les élèves ne décrochent pas de leur ordinateur où ils sont entrain de fabriquer leur propre blog.
    Au programme de la leçon du jour : les « widgets » et le travail sur la « sidebar », la barre latérale d’un blog WordPress.

    « Les élèves sont passionnés, ils viennent me voir après les cours pour me poser des questions sur le sujet (…) ou me donner le nombre de visites de leur blog : ils en sont extrêmement fiers (… ) », confie Stéphane Landeau, enseignant en physique-chimie, qui occupe également la place de référent numérique du collège.

    Même si dans cet exercice, les élèves ont toute liberté sur le choix du thème de leur blog, ils produisent quelque chose et ils acquièrent des compétences, sans même s’en rendre compte.
    L’enseignant a tenu à ce que chaque élève de son cours crée une boîte Gmail ; cette adresse leur sert à échanger avec leur professeur, même pendant le week-end !
    « Ils sont accrocs ! », ajoute t-il.

    Certains élèves ont déjà créé des blogs de leur côté avant même le cours de Stéphane Landeau, mais le fait de pouvoir avoir cette activité en classe leur montre qu’avec l’ordinateur qui leur a été fourni dans le cadre scolaire, on peut aussi travailler autrement tout en prenant du plaisir.

    « La finalité  de cet enseignement, il faut bien l’avouer,  est également de valider les items du B2i pour que tous les élèves à la fin de leur 4e est le B2i en poche, ce qui leur évite de le passer en 3e », rappelle Stéphane Landeau.

    Impliquer tout le monde dans l’ère du numérique à l’école

    De son côté, Françoise Laurençon tient à impliquer l’ensemble de la communauté éducative dans sa démarche d’intégration de la culture numérique. Pour ce faire, elle a tenté, en partenariat avec le Conseil général, d’impliquer les parents d’élèves dans l’opération « un collégien, un ordinateur portable », afin de leur expliquer la démarche, qui va bien au-delà du nouveau matériel que leur enfant va ramener à la maison.

    Hélas, peu de parents ont répondu à l’invitation qui avait pourtant lieu en fin de journée.

    Un constat encore très fréquent : non pas que les parents soient la 5ème roue du carrosse mais force est de constater que, malgré des fédérations de parents d’élèves motivées pour s’impliquer dans les projets de numérique à l’école, nous n’avons pas encore atteint l’heure du changement dans les habitudes des foyers.

    Sans doute ne mesurent-ils pas encore les bouleversements que ces nouvelles pratiques à l’école vont engendrer, y compris à la maison. Pourtant ils font partie de ceux qui doivent accompagner la « révolution » numérique.

    A suivre dans le prochain épisode : les plus beaux équipements du monde favorisent-ils les meilleurs usages ?

  • TBI versus Vidéoprojecteur

    CyrilGibelin_TNIvsvideo_18011341Aujourd’hui il m’arrive d’entendre des critiques sur le TBI et son intérêt par rapport à un simple vidéoprojecteur. Alors le TBI est-il vraiment plus intéressant que le vidéoprojecteur ? Est-il vraiment plus cher ? Est-il plus facile d’utiliser un vidéoprojecteur ou un TBI ?

    Avec près de 50 TBI installés dans les classes de ma circonscription et environ autant de vidéoprojecteurs à disposition dans des classes ou écoles, à partir des observations que j’ai pu faire en classe, je vais essayer d’analyser les caractéristiques de chacun de ces matériels pour savoir si l’achat d’un TBI est superflu ou à privilégier.

    Les points communs :

    1. Une image de grande taille avec du contraste et des couleurs.
    2. C’est l’écran d’ordinateur qui est projeté, donc tout ce que l’on peut faire à l’ordinateur peut être vu par la classe. De ce fait, ces outils utilisés avec un ordinateur connecté à internet ouvrent la classe au multimédia et aux contenus disponibles sur internet.

    Les différences :

    La posture de l’enseignant

    – Avec le vidéoprojecteur : Bien souvent l’enseignant se retouve assis derrière son ordinateur, afin de pouvoir le manipuler, et explique de sa place, ce qui donne l’impression d’être devant un écran de TV avec une voix « off » qui commente ce qui apparait à l’écran. L’élève doit faire un choix entre regarder l’écran ou regarder celui qui lui parle. Si l’enseignant fait l’effort de se placer à l’écran, il doit sans arrêt faire des aller-retours avec le lieu où se trouve l’ordinateur pour continuer le déroulement de sa leçon, ce qui a pour conséquence de rompre le rythme de la séance et provoque ainsi les décrochages de certains élèves.

    – Avec le TBI : L’enseignant est au tableau, il annote, pilote son ordinateur sans être obligé de quitter le tableau.

    L’interactivité

    – Avec le vidéoprojecteur : L’interactivité du document dépend des logiciels que l’utilisateur va installer ou des sites internet que l’enseignant va trouver. À chaque fois que l’enseignant ou l’élève devra utiliser l’interactivité, il devra le faire depuis l’ordinateur. Dans les classes, j’ai très peu vu de collègues utiliser l’interactivité avec le vidéoprojecteur, l’utilisation prédominante est la visualisation de documents multimédias.

    – Avec le TBI : le logiciel livré avec le TBI est prévu pour l’interactivité, ainsi il est aisé de créer des cours dynamiques, de créer des exercices interactifs, autocorrectifs, autonomes et pouvant même aller jusqu’à l’évaluation.

    L’annotation

    – Avec le vidéoprojecteur : il n’y a pas de logiciel prévu, alors si on veut annoter un document il faut le faire dans un traitement de texte avec les contraintes de celui-ci, page limitée, insertion d’images et de cadres texte fastidieuse, capture d’images utilisant d’autres logiciels. Il est très difficile d’annoter un document trouvé sur internet, une image ou une image tirée d’une vidéo.

    – Avec le TBI : le logiciel livré avec permet l’annotation directe sur tout type de document par capture d’écran ou simplement en sélectionnant l’outil stylo. La page s’agrandit automatiquement, on peut zoomer / dé-zoomer facilement pour annoter avec aisance.

    L’écriture manuscrite

    – Avec le vidéoprojecteur : elle est impossible avec ordinateur muni d’un clavier et d’une souris.

    – Avec le TBI : c’est le point principal de la différence entre les deux outils, le TBI est fait pour être utilisé avec l’écriture du maître et des élèves. D’autre part, il est possible de transformer notre écriture manuscrite en écriture dactylographiée, et pour certaines marques de TBI comme HITACHI il est possible de reconnaitre automatiquement l’écriture dans tous les logiciels installés sur l’ordinateur ce qui rend l’enseignant totalement libre de son clavier et lui permet de tout faire au tableau.

    Les ressources

    – Avec le vidéoprojecteur : rien n’est livré avec, l’utilisateur doit chercher tout ce dont il a besoin.

    – Avec le TBI : le logiciel intégré donne accès à une banque de ressources directement utilisable depuis le logiciel ; d’autre part des fonctions disponibles dans le logiciel (Starboard d’Hitachi par exemple) permettent une recherche d’images en direct sur internet, il est aussi possible par simple clic sur un mot écrit d’en faire la recherche sur les moteurs inclus ou de choisir ses propres moteurs de recherches comme un dictionnaire en ligne ou un site qui répertorie des vidéos. L’accès à la ressource est facilité.

    Le confort visuel

    – Avec le vidéoprojecteur : tout dépend du matériel utilisé, bien souvent on est attiré par les vidéoprojecteurs premiers prix, mais ils imposent un éloignement important pour obtenir une image de grande taille. Cependant plus on s’éloigne de la surface de projection plus la luminosité diminue, de plus leur résolution est souvent bien faible, seulement de 800 x 600. Si le vidéoprojecteur n’est pas fixé au plafond, il se retrouve au milieu de la classe et des élèves, installation à proscrire absolument.

    Il y a d’une part un risque élevé d’accidents à cause des câbles, et d’autre part on aura surtout la présence d’un « point chaud » particulièrement génant et fatiguant pour les yeux, « point chaud » d’autant plus fort si la surface de projection est un tableau blanc brillant. Seule solution pour éviter tous ces désagréments utiliser un vidéoprojecteur Ultracourte focale (comme pour les TBI) et fixé au mur.

    – Avec le TBI : la surface de projection est adaptée pour le confort visuel, pas de « point chaud« , pas de fatigue visuelle, et si vous êtes bien conseillé, normalement, vous devez être équipé d’un vidéoprojecteur ultracourte focale, les seuls qui garantissent une ombre portée minimale.

    À la lumière de ces constations, je dirai que le vidéoprojecteur et le TBI n’ont pas du tout les mêmes objectifs, la vidéoprojecteur sera d’une utilisation très ponctuelle et limitée, alors que le TBI a le potentiel de remplacer avantageusement le tableau à craie ou blanc.

    Si l’on tient compte du confort visuel, les modèles à retenir pour le vidéoprojecteur seul ou pour le TBI sont des vidéoprojecteurs ultra-courte focale, donc le tarif de l’appareil de projection est le même environ 1000 € HT bras compris. Il faut rajouter le TBI proprement dit, le tableau interactif que l’on trouve à 700 € HT environ pour les moins chers. On peut même s’orienter vers des TBI portables qui s’adaptent à toutes les surfaces il en existe à 499 €HT tactiles et jusqu’à trois utilisateurs simultanés.

    Compte tenu des possibilités qu’offre le TBI par rapport au vidéoprojecteur seul, il paraît évident que la différence de prix en vaut réellement la peine pour la classe.

    Mon conseil : ne perdez pas de temps, choisissez la solution TBI, assurez-vous que votre animateur TICE pourra vous former (condition indispensable pour une utilisation pédagogiquement « efficace« ) et vous ne le regretterez pas.

    Plus d’infos :
    retrouvez l’article et l’auteur sur tice11.ac-montpellier.fr