Auteur/autrice : Aurélie Julien

  • Dialoguons  autour des besoins pour l’apprentissage dans les environnements numérisés

    Dialoguons autour des besoins pour l’apprentissage dans les environnements numérisés

    Actuellement au cœur de la formation et de l’emploi, les discours se construisent autour du mythe de l’homme capable, celui qui à partir d’un outil informatique, pourrait tout faire et tout apprendre. Dans le même temps, chaque personne est condamnée à se former tout au long de sa vie (acquérir des diplômes, des certifications, des compétences pour travailler, anticiper les mutations et s’adapter aux changements…) pour subvenir à ses besoins et  parvenir à s’insérer dans le monde économique.

    L’engagement dans l’apprendre à apprendre, véritable responsabilité individuelle, entraîne des changements majeurs : il implique que les systèmes de formation, notamment en ligne, deviennent inclusifs et il suppose que les usages, devenus collaboratifs et participatifs, puissent intégrer la participation de tous et de chacun.

    Participez à l’événement …

    Afin d’accompagner ces changements, l’équipe de l’Arbre à Palabres vous propose de participer à une collecte de témoignages exprimant des besoins pour l’apprentissage dans les espaces numérisés. Le mercredi 19 juin, tout le monde peut s’exprimer via une page dédiée PaLab et répondre à la question suivante:

    Les outils (ordinateurs, tablettes, Internet…) et supports numériques m’aident à apprendre si….

    Des réseaux sociaux aux outils papiers, tous les moyens sont mobilisés pour nous rapprocher du plus grand nombre. Chaque réponse est une pépite : elle est l’expression d’un besoin pour l’apprentissage dans un environnement numérisé.

    Les contributions recueillies lors de l’évènement permettront de créer une cartographie des besoins pour les apprentissages dans les espaces numérisés. Celle-ci sera la base d’un dialogue citoyen sous l’arbre à palabres.

    … Et soyez notre partenaire !

    Penser interpeller les populations sans vous solliciter n’a pas de sens.  Véritable médiateur de notre projet, vous encouragez ceux que vous connaissez à participer.

    Ensemble, nous pouvons construire cette base de données qui fera progresser nos connaissances pour évoluer vers une formation numérisée inclusive.

    En vous inscrivant dans ce projet et en le faisant connaître, vous participez à l’élaboration d’un outil d’aide à la décision pour les concepteurs de formations en ligne.

    Plus d’infos sur l’équipe de l’Arbre à palabres :

    Elle est constituée de professionnels de la formation et de l’insertion. Mais surtout d’individus soucieux de développer de nouvelles approches en conception de formation et de placer la personne dans sa singularité, au centre des préoccupations et des dispositifs. La philosophie de son projet est de créer le dialogue et la rencontre autour des besoins pour l’apprentissage appuyé par le numérique.
    twitter : @palabcontact

     

  • Guerre Tribale fête ses 10 ans avec une nouvelle vidéo et des quêtes spéciales

    Guerre Tribale fête ses 10 ans avec une nouvelle vidéo et des quêtes spéciales

    Ils s’essayeront  à des quêtes spéciales de trois époques distinctes du jeu qui leur fourniront des ressources additionnelles, tout cela se déroulant dans l’esprit du jeu de l’époque. A travers ces quêtes, les joueurs devront ainsi prouver qu’ils sont de vrais experts dans l’art de l’attaque et de l’espionnage. L’événement spécial des 10 ans de Guerre Tribale commencera le Mercredi 18 Juin 2013 et durera jusqu’à la fin du mois de Juin.

    InnoGames fête les 10 printemps de Guerre Tribale en grande pompe

    En plus de l’événement spécial pour les 10 ans du jeu, InnoGames a voulu remercier à leur juste valeur les près de 50 millions de joueurs inscrits sur Guerre Tribale dans une vidéo inédite publiée aujourd’hui.

    Dans cette vidéo, le fondateur d’InnoGames Hendrik Klindworth, ainsi que les actuels et anciens Chefs de Produit de Guerre Tribale se penchent sur le passé, le présent et le futur du jeu en racontant des anecdotes amusantes, retraçant ainsi les moments les plus mémorables de la conception du jeu. A ses débuts, Guerre Tribale était un jeu textuel sur le web qui s’est développé pour devenir un jeu multi plateformes avec une application iPad, iPhone et Android.

    « Nous devrions atteindre les 50 millions d’inscriptions dans les semaines à venir. Nous affichons plus de 10 000 nouveaux joueurs par jour, la plupart ont d’ailleurs découvert le jeu grâce au bouche à oreille. Cela en dit beaucoup sur notre volonté de faire évoluer le jeu petit à petit de façon constante et avec soin : en effet, le titre est toujours aussi attirant après toutes ces années et donne encore envie à des nouveaux joueurs de rejoindre la communauté de Guerre Tribale. » avoue Hendrik Klindworth.

    « Et pourtant, nous n’avions jamais imaginé que le jeu allait devenir aussi important et durerait aussi longtemps ! »

    Il y a un peu plus de dix ans, Hendrik, son frère Eike et leur ami Michael Zillmer parcouraient le web pour trouver le jeu de leur rêve, mais en vain. C’est ainsi qu’ils décidèrent de développer leur projet dans leur coin. Après quelques mois, Guerre Tribale voyait le jour et trois ans après, toujours sur leur temps libre, ils créèrent l’entreprise InnoGames pour pouvoir assumer l’étonnante croissance du jeu.

    Guerre Tribale : un  jeu de stratégie web déjà culte

    Guerre Tribale permet au joueur d’incarner le chef d’un petit village, luttant pour la Gloire et le Pouvoir. Afin de bâtir un empire colossal et de conquérir d’autres villages, il est nécessaire de s’allier avec d’autres joueurs et de fonder de puissantes tribus. Son vaste monde ainsi que ses multiples opportunités tactiques font de Guerre Tribale l’un des jeux sur navigateur les plus populaires au monde, notamment grâce à plus de 44 millions de joueurs inscrits et ses adaptations dans 30 langues différentes.

    Avec à son compteur plus de 100 millions de joueurs inscrits, InnoGames est un des champions incontestés du jeu vidéo en ligne. Implantée à Hambourg en Allemagne, la société est déjà à l’initiative de best sellers comme The West, Grepolis, Forge of Empires.

  • Un Poème Un Jour, la poésie au jour le jour

    Un Poème Un Jour, la poésie au jour le jour

    untexteunjour_110613Une application pour redécouvrir la poésie française

    –    Découvrez chaque jour un poème de la littérature française, accompagné de notes et explications.

    –    Testez vos connaissances littéraires grâce aux défis qui vous sont chaque jour proposés.

    –    Archivez, partagez vos poèmes préférés et faites de votre iPhone, iPod Touch ou iPad le nouveau salon littéraire du XXIème siècle.

    –    Préparez votre baccalauréat de français ou vos épreuves de culture générale aux concours des grandes écoles.

     

     

    Quelques dates clé
    –    25 octobre 2012 : lancement d’Un texte Un jour sur iPhone, iPod Touch et iPad
    –    29 mai 2013 : lancement d’Un Poème Un Jour sur iPhone, iPod Touch et iPad

    Plus d’infos :
    Vous souhaitez tester l’application Un Poème Un Jour avant de la télécharger ? N’hésitez pas à télécharger Un texte Un jour !
    Sarah Sauquet : sarah@untexteunjour.fr  ; http://untexteunjour.fr

  • 25 jeux éducatifs pour 1 milliard d’enfants

    25 jeux éducatifs pour 1 milliard d’enfants

    LudoSchool_110613LudoSchool – 25 jeux innovants et gratuits pour lire, écrire, compter,  calculer

    L’objectif de LudoSchool est d’offrir à un milliard d’enfants et à leur famille l’accès libre et gratuit à 25 jeux éducatifs innovants pour maîtriser les 4 compétences clefs : lire, écrire, compter et calculer.

    LudoSchool comprend déjà 10 jeux innovants utilisés dans 50 pays et développés en 4 langues : anglais / français / espagnol / allemand.

    Cette action de crowdfunding permettra dès cette année la création de 15 nouveaux jeux dédiés à la lecture et au calcul. Au total c’est donc 25 jeux éducatifs qui seront en accès libre et disponibles partout dans le monde en 4 langues sur tout support (smartphone, tablette, PC, TV, iOS, Android, Windows).

    SUP’Internet accompagne le projet

    Un groupe d’étudiants de SUP’Internet (l’école supérieure des métiers de l’Internet, membre de IONIS Education Group) enthousiasmé par ce projet d’envergure et l’ouverture de l’éducation à tous met ses compétences au service de LudoSchool.

    Depuis le lancement officiel de LudoSchool sur Indiegogo.com le 30 mai 2013, les étudiants mettent en œuvre les relations médias (presse, web, réseaux sociaux). Dans un second temps, lors de la mise en ligne des nouvelles applications, ils seront en charge de l’App Store Optimization afin d’offrir la meilleure visibilité aux applications sur les différents stores.

    « Lors de son développement, LudoSchool s’est appuyé sur SUP’Internet et sur son vivier d’experts. Je prévois ainsi d’y recruter quelques talents », déclare Xavier Laplaze, fondateur de LudoSchool

    LudoSchool2_110613« Au-delà des nombreux projets intégrés à la pédagogie de l’école nous encourageons les étudiants à s’investir dans des initiatives en phase avec nos valeurs comme Ludoschool qui vise à améliorer encore le lien entre technologie et éducation »,
    Benoît Lachamp, directeur de SUP’Internet

    « Travailler sur ces jeux ludo-éducatifs est enrichissant, c’est un véritable plaisir. Le projet porte des valeurs fortes et nous pouvons mettre en œuvre le savoir-faire acquis à SUP’Internet », Guillaume Sicard, SUP’Internet promo 2014

    Plus d’infos sur les jeux LudoSchool : www.ludoschool.com
    Plus d’infos sur le projet crowdfunding et sa vidéo : http://igg.me/at/ludoschool

    Suivez l’actualité de LudoSchool : www.facebook.com

  • La révolution numérique selon les Africains

    La révolution numérique selon les Africains

    elarningafrica_110613Voici l’une des conclusions surprenantes du Rapport eLearning Africa 2013. Lancé aujourd’hui (jeudi) au Safari Conference Centre de Windhoek par le ministre namibien des TIC, l’Honorable Joel Kaapanda, le rapport pose un nouveau regard sur les utilisations complexes de la technologie dans l’éducation en Afrique, du point de vue des Africains eux-mêmes.

    « J’ai été particulièrement encouragé par les échecs en eLearning exprimés ouvertement », a déclaré le ministre, « ainsi que par l’attention portée cette année au contenu numérique local et à l’intégration des langues africaines ».

    En fournissant une vision générale unique du développement des TIC sur le continent, le Rapport eLearning Africa va au-delà des statistiques et donne la parole à des centaines d’Africains impliqués dans la pratique de l’eLearning sur le terrain. L’objectif est de refléter les « les anecdotes, les opinions et les expériences des professionnels du continent et leur contribution au grand récit africain de l’eLearning ».

    Ces expériences offrent un aperçu étonnant. Si, par exemple, 40 % des personnes interrogées indiquent que ces technologies créent des contenus locaux, seul 16 % est rédigé dans les langues africaines. Tandis que les médias sociaux et la mobilité gagnent en popularité, l’accès aux ressources en ligne et l’apprentissage en salle de classe demeurent les utilisations les plus courantes de la technologie.

    « Le rapport confirme que l’Afrique connaît une mobilité accrue en termes d’apprentissage et d’enseignement au niveau de l’éducation et du développement des compétences, mais que cette augmentation n’a pas encore supplanté les approches traditionnelles de l’enseignement », a affirmé Shafika Isaacs, rédactrice du rapport, qui précise « alors que nous débattons du programme de développement post-2015, la grande priorité reste de relever les défis dans le domaine de l’éducation ».

    Le rapport, distribué gratuitement sur Internet en français et en anglais, est destiné à un large public non seulement d’Afrique mais du monde entier.

    Voir le Rapport eLearning Africa 2013 : www.elearning-africa.com

    Notes à l’attention des rédacteurs
    eLearning Africa, 8e Conférence internationale sur les TIC appliquées au développement, à l’enseignement et à la formation
    du 29 au 31 mai 2013
    Safari Conference Centre, Windhoek, Namibie
    Organisateurs : ICWE GmbH (www.icwe.net), gouvernement de la République de Namibie
    eLearning Africa 2013 est soutenue par le Sponsor Platine DELL Wyse, les Sponsors d’Or Microsoft et NComputing ainsi que les Sponsors d’Argent Samsung, PC Training & Business College, ITIDA et Egypt On. Les autres sponsors de la Conférence sont les suivants : JP SA Couto, Gilat Satellite Networks, Teachers Media International (TMI), SES Broadband Service, les Éditions Éburnie, IEEE, E-Course, Telecom Namibia, MTC, UNICEF, PWC et MTN.

  • De la craie à l’ardoise numérique, le pas est franchi avec enthousiasme à Boulogne-sur-Mer !

    De la craie à l’ardoise numérique, le pas est franchi avec enthousiasme à Boulogne-sur-Mer !

    « C’est ma première fois avec une ardoise numérique » ; en fait, c’est la première fois pour tout objet numérique digne de ce nom pour cette enseignante de l’école Duchenne-Quinet retenue pour l’expérimentation BIC. Aucun TNI ou autres équipements numériques ne sont jamais entrés dans cette école ; seule une salle informatique un peu désuète offre un soupçon de modernité.

    En cause : des priorités autres ont été données au niveau académique et des contraintes budgétaires fortes au niveau de la commune ; c’est en tout cas ce que nous avons compris en discutant avec Géry Quennesson, IEN dans la circonscription de Boulogne-sur-Mer et Mireille Hingrez-Céréda, Maire de Boulogne-sur-Mer.

    Pas de matériel investi qui prend la poussière (car, il faut l’avouer, c’est souvent le cas) et pas d’usages innovants avec le numérique de la part des enseignants.

    Le tableau est donc dressé.

    Jusqu’au jour où BIC a débarqué avec ses ardoises numériques…

    Boulogne, c’est aussi un des endroits de France où l’entreprise BIC est implantée puisqu’elle compte 250 employés dans ses usines de fabrication d’instruments d’écriture. Un facteur de proximité qui a joué favorablement, comme nous l’explique Mme le Maire :

    « Une expérience locale permet le grand dialogue entre l’utilisateur et le concepteur, ce qui nous a confortés dans notre décision d’accepter cette expérimentation ».

    Certes, le côté local a été un des atouts, mais Mme le Maire nous confie aussi ne pas avoir hésité longtemps (enfin son prédécesseur, Frédéric Cuvillier, désormais Ministre délégué chargé des Transports, de la Mer et de la Pêche), lorsque cette opportunité leur a été offerte.

    Depuis avril 2012, la station 30 ardoises a donc pris place au 1er étage de l’école Duchenne-Quinet, et chaque acteur du projet, constructeur, Inspecteur d’académie, conseillers pédagogiques et enseignants et commune, suit cela de près.

    En effet, ce qui fait la particularité du projet « Ardoises » de BIC Education, c’est la concertation !

    Un projet évolutif en concertation avec tous les acteurs impliqués

    Contrairement à d’autres expérimentations dont il a pu être témoin sur d’autres territoires, Géry Quennesson avoue avoir été séduit par le côté « évolutif » du produit,

    « ce que j’ai particulièrement apprécié, c’est que les ingénieurs de BIC ont vraiment tenu compte de nos demandes au plus près de ce que les enseignants ont besoin ».

    De même, Mme le Maire insiste sur cet aspect collaboratif, qui est rassurant pour une commune « car nous avons toujours un suivi ».

    Conquise par le produit et en confiance, la ville a d’ailleurs prévu d’équiper une autre école dès la rentrée prochaine, sans avoir l’impression de « partir à l’aveuglette », ce dont se réjouit Géry Quennesson, bien décidé à mobiliser les enseignants sur cet outil.

    Pour ce faire, il a mis en place des formations dispensées par des conseillers pédagogiques, pour l’instant « au coup par coup, de manière à exploiter au maximum les ressources de l’outil ». L’idée est de faire comprendre aux enseignants que l’ardoise numérique ne va pas perturber leurs cours mais est un outil complémentaire.

    « Nous formons les enseignants à analyser, selon l’activité choisie, s’il est intéressant ou non d’utiliser les ardoises numériques ».

    Motiver l’équipe enseignante et favoriser les échanges autour d’un projet commun

    Au démarrage de l’expérimentation, Géry Quennesson a choisi des enseignants plutôt au fait des technologies car utilisant déjà, à titre personnel, l’outil numérique (smartphones, blog de l’école…). Mais aujourd’hui, il veut persuader les moins impliqués qu’il faut prendre le virage pour leur enseignement.

    Il a l’ambition, avec l’arrivée d’une nouvelle solution d’ardoises dans une deuxième école, de monter une équipe d’enseignants qui formeront les non-initiés.

    Il est clair qu’une dynamique est née de cette expérimentation, et pas seulement côté Education nationale.

    La ville de Boulogne qui adhère, dès la rentrée prochaine, à la réforme des rythmes scolaires, compte bien elle aussi exploiter le potentiel de l’outil à 100% et pourquoi pas, utiliser les ardoises sur le temps périscolaire, comme le suggère Mme le Maire :

    « La réforme des rythmes scolaires doit être aussi un moment qui doit nous profiter pour utiliser au maximum ces nouvelles technologies et c’est le temps idéal, puisque nous allons travailler par séquence d’une heure ; et avec ce matériel mobile, pouvoir initier les jeunes Boulonnais, et les préparer à l’avenir est une opportunité que nous offrent les ardoises BIC ».

     

    Plus d’infos sur l’expérimentation BIC Education :

    L’expérimentation BIC Education comprenant les ardoises numériques et le logiciel BIC Connect a été déployée sur le territoire national dans sept communes volontaires. A voir aussi ici

     

     

  • Les compétences au cœur du dispositif pédagogique

    Les compétences au cœur du dispositif pédagogique

    Dans mes études des rapports entre technologies (au sens le plus large) et pédagogies, j’utilise souvent des « fondamentaux » comme éléments structurants de ma compréhension, de mon analyse, de mes conclusions (toutes provisoires) et perspectives. Un de ceux-là est certainement le principe de cohérence.

    Il s’agit d’une déclinaison de l’alignement constructiviste de John Biggs (1) qui met en évidence la nécessaire et fertile correspondance entre les objectifs que l’on veut atteindre (plus précisément que les étudiants devront atteindre), les méthodes et activités qui seront proposées et … l’évaluation de l’atteinte des premiers. J’ai ajouté (2) à ce triplet objectifs-méthodes-évaluations les outils technologiques par leurs rapports avec, à la fois, les objectifs, les méthodes et l’évaluation.

    Banal ? Non pas tellement comme nous allons le voir !

    Depuis quelque temps déjà, un mot fait frémir les différents niveaux d’enseignement et tout autant, provoque enthousiasme ou incompréhension voire résistances chez les uns et les autres : compétences ! Malgré une cacophonie sémantique, il s’agit là aussi d’une forme de cohérence à établir ou à rechercher entre des contenus (les savoirs), des capacités (les savoir-faire) et des contextes d’application.

    Certaines se libèrent même des contenus et des contextes spécifiques pour atteindre un statut de transversalité : esprit critique, travail d’équipe, communication, synthèse, créativité … Elles sont transversales dans les sens d’être utiles et utilisées dans toutes les disciplines, de se construire toute la vie durant (de l’école à la vie socio-professionnelle et ne sont jamais achevées) et finalement d’être démultiplicatrices : leur maîtrise même partielle permet de faire d’autres choses (acquérir des savoirs, développer des aptitudes …).

    Exerçons le principe de cohérence :

    pas mal d’enseignants conscients des évolutions des « nouveaux » modes de recherche, de travail … souhaitent contribuer à « développer le travail d’équipe » : voici notre objectif. Ils mettront assez facilement en place des travaux collaboratifs soutenus ou non par les TIC : voici pour la méthode. Une belle cohérence est ainsi mise en place comme soutien d’un dispositif pédagogique.

    Oui mais, l’évaluation ?

    Bien souvent, les étudiants se retrouvent ramenés à une évaluation des contenus bien plus facile à objectiver que le développement incrémental d’une compétence intimement liée au feu de l’action entreprise par un individu tout aussi difficile à cerner.

    En outre, comment évaluer un champ de développement auquel l’étudiant n’a pas été vraiment formé (il existe pourtant des savoirs sur les savoir-faire : comment travailler efficacement en équipe ? comment conduire un projet ?) et à propos duquel les enseignants sont si peu instrumentés.

    Un autre exemple inspiré des Tweet-Classes.

    Visant la synthèse, l’écriture collaborative sur Twitter permet l’exercice de cet esprit de synthèse … 140 caractères, c’est fort peu. Mais comment évaluer cette synthèse ? Comment former les étudiants, les élèves à ce mode d’expression contraint ?  Mon avis est que la croyance initiale qu’il faut « faire pour apprendre » (l’activité, la méthode), le Learning by doing est bien évidemment nécessaire mais insuffisant pour construire la compétence … celle-ci demande formation, activité et réflexivité : en matière de compétences, réfléchir (se donner ou donner le temps de réfléchir) sur l’activité qui s’est déroulée (learning over doing) est impératif.

    On le sait depuis longtemps. Déjà en 1983, dans son livre  Reconsidering Research on Learning  from Media Clark disait : « Instructional media…are mere vehicles that deliver instruction but do not influence student achievement any more than the truck that delivers our groceries causes changes in our nutrition » (p 445).

    Un camion qui amène les victuailles au Supermarché, ça n’améliore pas à lui-seul la santé d’une population. Après les vidéos, les logiciels éducatifs (EAO), les multimédias, les cédéroms, les sites web, l’eLearning, le Web2.0 … on devrait avoir compris, non ?

    Les valeurs ajoutées proviennent de la conjonction entre ces ressources (condition nécessaire mais non suffisante) et des méthodes proches de la façon dont un individu apprend intégrées dans des dispositifs cohérents …

    Les technologies sont à la fois support, objet, moyen (media ?) des compétences transversales dont nous avons parlé. La recherche documentaire et l’esprit critique concomitant, le travail en groupe et en réseau, la communication … toutes sont marquées par les TIC. C’est cependant intégrées dans des dispositifs (ressources, activités, acteurs, finalités …) structurés par le principe de cohérence qu’elles révèleront leurs pleines valeurs ajoutées.

    (1) Biggs, J and Tang C. (2011): Teaching for Quality Learning at University, (McGraw-Hill and Open University Press, Maidenhead). Biggs, J (2003): Aligning Teaching and Assessment to Curriculum Objectives, (Imaginative Curriculum Project, LTSN Generic Centre)

    (2) Lebrun, M. (2005a). eLearning pour enseigner et apprendre : Allier  pédagogie et technologie. Louvain-la-Neuve : Academia-Bruylant. Lebrun, M. (2005b). Théories et méthodes pédagogiques pour enseigner et apprendre : Quelle place pour les TIC dans l’éducation ? 2ème édition revue. Bruxelles : De Boeck. Lebrun, M. (2007). Quality towards an expected harmony: Pedagogy and technology speaking together about innovation. AACE Journal, 15(2), p. 115-130. Chesapeake, VA: AACE. Disponible sur Internet : http://www.editlib.org/p/21024 (Consulté le 28 mai 2013).

     

     

     

     

  • Faire entrer l’école dans l’ère du numérique

    Faire entrer l’école dans l’ère du numérique

    refondation_CP030613
    Cet appel à projets «Services et contenus numériques innovants pour les apprentissages fondamentaux à l‘Ecole» s’inscrit dans le cadre du soutien des investissements en faveur de l’innovation de procédé et d’organisation dans les services et contenus d’une part, et de la recherche et au développement (R&D) qui inspire les nouveaux usages du numérique d’autre part.

     

    Dans une société où le numérique bouleverse les modes d’accès aux savoirs, les modes de travail et les rapports sociaux, l’Ecole doit être actrice des évolutions pour accompagner tous les élèves dans leurs apprentissages « avec le numérique », « par le numérique » et « au numérique ».

    Il ne s’agit pas seulement de mettre l’École à l’heure du numérique, mais plus encore de poursuivre les efforts déjà initiés et de se saisir du numérique pour refonder l’École.

    Le développement généralisé du numérique est à même de faire évoluer et progresser l’efficacité de notre système éducatif dans la prise en charge des élèves, mais aussi dans son fonctionnement et son ouverture. Le numérique offre la possibilité d’adapter la formation aux parcours individuels, au niveau de connaissance et au rythme d’apprentissage de chacun, et cela en particulier dès l’école primaire et les premières années du collège.

    Cette formation enrichie permet ainsi la familiarisation des élèves avec le numérique, leur donnant une compétence clé pour s’insérer dans une société exploitant les technologies de l’information et de la communication de manière extensive.

    Conformément aux priorités définies lors du lancement de la stratégie numérique par le ministre de l’éducation nationale en décembre 2012, cet appel à projets concerne tout particulièrement les apprentissages fondamentaux dans l’enseignement primaire et dans leur articulation avec le début du collège (lire écrire, compter, apprendre une langue étrangère à caractère universel, utiliser les technologies de l’information et de la communication).

    Au‐delà de la mobilisation des enseignants, des chercheurs et des collectivités territoriales, l’entrée de l’École dans l’ère du numérique doit aussi être propice à l’essor d’une filière numérique française compétitive dans la création de contenus numériques et d’e‐services pédagogiques de haute qualité technologique.

    Cet appel à projets s’inscrit donc dans une démarche collective d’innovation technologique, économique, sociale et pédagogique. Il constitue enfin une étape de la mise en œuvre de la feuille de route du numérique du Gouvernement, dont un des trois axes vise à faire du numérique une chance pour la jeunesse.

    La gestion de cette action, pour laquelle une quinzaine de projets pourront être soutenus pour un montant total indicatif d’aide de dix millions d’euros est confiée au Fonds pour la société numérique (FSN) qui est géré par la Caisse des Dépôts, en son nom et pour le compte de l’État.

    L’appel à projets sera clos le 30 septembre 2013 à 12h.

    Pour télécharger l’appel à projets:

    http://cdcinvestissementsdavenir.achatpublic.com

    En savoir plus : bientôt sur ludovia.com, après le 10 juin, un nouvel article sur ce programme

  • Les étudiants ne sont pas des mutants !

    Les étudiants ne sont pas des mutants !

    cyborg
    Cela vaut aussi pour les étudiants qui ne sont pas les mutants numériques que l’on se laisse aller à imaginer parfois, lorsqu’on les assimile à des « agents » d’une révolution sociétale à l’œuvre.

    Cela semble évident… Et pourtant, nous sommes imprégnés depuis une dizaine d’années maintenant des discours sur la faillite du système scolaire qui échouerait à intégrer les technologies numériques et sur l’écart grandissant entre la société et l’école, qui contribuerait à expliquer le décrochage dans le secondaire et l’échec en premier cycle… !

    Au fondement de ces discours, on retrouve toutes les analyses sur cette génération d’abord dite Y (parce qu’elle succédait à la génération X, qui elle même suivait la génération W), maintenant couramment nommée C parce qu’elle Crée, Communique et Collabore.

    Les premiers travaux sont américains et remontent à la fin des années 1990. Certains ont connu – et connaissent encore – une fortune réelle, bien au-delà des frontières imposées par l’Atlantique ; ceux de Mark Prensky en particulier avec son incontournable formule opposant digital natives (les natifs du numérique) et digital immigrants (les migrants du numérique).

    Tous ces travaux s’appuient sur une argumentation binaire distinguant les pratiques (naturelles) de ceux nés dans les années 1980 et après, des pratiques adoptées (ou non) par ceux plus âgés qui n’ont pas été exposés aux technologies numériques dès leur naissance.

    Peu questionnée de prime abord, cette argumentation générationnelle est aujourd’hui soumise à l’examen de nombreuses études empiriques, dont nous allons tenter de rendre compte ici brièvement.

    Les étudiants sont-ils techno-compétents parce qu’ils utilisent beaucoup les TIC ?

    La réponse est facile, c’est non.
    Plusieurs éléments d’explication sont avancés. D’abord, les usages développés par les jeunes sont essentiellement de nature récréative : ils utilisent les TIC pour communiquer avec leurs proches (familles et pairs) et plus occasionnellement pour approfondir leurs centres d’intérêt ; les garçons jouent en ligne, les filles investissent davantage les réseaux sociaux.

    D’autres facteurs que le genre battent en brèche ces représentations d’une génération homogène : l’âge bien évidemment, car les lycéens, les néo-étudiants et les étudiants de 3e cycle ont des pratiques de loisirs différenciées, et aussi l’environnement culturel, car les jeunes Québécois sont de faibles consommateurs de SMS comparés aux Américains, tandis que les Français sont plus amateurs de blog que leurs homologues européens.

    Ces usages récréatifs sont quantitativement plus importants que les usages académiques et augmentent plus vite, grâce notamment à l’essor des équipements mobiles et à la convergence entre téléphonie et réseaux sociaux.

    Mais ces usages sont ceux du temps libre et nombre de lycéens et d’étudiants ne souscrivent pas à l’idée que l’institution doit les solliciter dans ces espaces « extimes » qui sont les leurs.

    Quoi qu’il en soit, la quantité ne fait pas non plus la qualité. L’observation met au jour des pratiques souvent peu spectaculaires. Une minorité d’étudiants développe des usages avancés et se montre pro-active dans l’adoption de nouvelles technologies ; elle joue finalement un rôle de prescripteur en œuvrant à la régénération des normes sociales. Mais la majorité reste silencieuse : il y a plus de followers que de leaders

    La plupart des typologies montre qu’un étudiant sur deux a des usages vraiment basiques, qui relèvent essentiellement de la réception : dans sa boîte à outils, on trouve Google, Facebook, YouTube et Wikipedia, point final ! Les usages impliquant une production, même mineure, sont rares ; les routines sont parfois profondément ancrées et s’apparentent plus à un appauvrissement du social qu’à une augmentation des possibilités humaines ; Jean-Michel Besnier parle d’« homme simplifié ».

    Autrement dit, les potentiels d’usage accentuent les inégalités : ce n’est pas tant l’existence de telle ou telle technologie qui impacte les valeurs et les attitudes que ces dernières qui influencent son usage.

    La différence se fait moins sur le fait d’être équipé ou pas : les étudiants sont de plus en plus nombreux à posséder un ordinateur portable par exemple. La fracture numérique s’est donc déplacée, elle n’a pas disparu.
    Les inégalités résident désormais davantage dans la nature et la qualité des équipements et dans l’amplitude et l’intensité des usages. On ne naît donc pas agile avec les technologies, on peut le devenir… ou pas.

    Les étudiants sont-ils critiques vis-à-vis des enseignants qui utilisent peu les TIC dans leurs cours ?

    La question paraît d’emblée moins évidente, mais là encore, il convient de répondre par la négative. Toutes les recherches empiriques montrent une préférence constante des étudiants pour un usage modéré des technologies numériques. Ils sont généralement satisfaits des fonctionnalités de communication et d’accès aux ressources fournies par les plateformes pédagogiques, et plébiscitent sans ambiguïté le côté « pratique ».

    Mais une technologie n’est pas identifiée comme un besoin pour les études et il n’y a pas de demande naturelle des étudiants pour plus de web 2.0, plus de blog, plus de wiki, plus de mondes virtuels, etc. En fait, ils imaginent difficilement des configurations différentes de celles qu’ils ont toujours connues, surtout au début de leurs études supérieures.

    Ainsi, ils ne souhaitent pas que les cours à distance, perçus comme adaptés aux apprentissages solitaires, remplacent les cours en présence, ni que les cours magistraux soient supprimés. Ils sont en revanche demandeurs de ressources à utiliser en autonomie et de méthodes pour être plus efficaces dans leur travail. Ils sont critiques, non pas quand les enseignants n’utilisent pas les TIC, mais quand ils les utilisent mal… et trouvent que ces derniers ont souvent une vision trop partielle des dispositifs numériques.

    En définitive, la technologie ne garantit pas la qualité d’un cours à leurs yeux, son adoption doit être évidente ou ne pas être… La qualité est donc ailleurs : dans la cohérence du cours (et des cours) et dans l’expérience vécue en cours, en particulier dans la communication avec les enseignants et entre pairs.

    Bien qu’ils tendent (et que nous tendions aussi) à surestimer leurs compétences, cette « présomption de compétences » évoquée par Michel Serres doit être relativisée. Les difficultés se cristallisent souvent autour de deux points : on observe des lacunes importantes pour tout ce qui concerne l’évaluation de l’information (effet « vu dans Google ») et une appréhension superficielle des questions de plagiat, de droit d’auteur et d’identité numérique.

    Mais les pratiques d’études n’ont pas évolué radicalement ces dernières années : le temps consacré aux études en dehors des cours reste faible, même si les technologies induisent un investissement plus chronophage.

    Les étudiants prennent par ailleurs assez peu d’initiatives : ils étudient comme on leur dit qu’il convient d’étudier : la dépendance à la consigne est démontrée dans plusieurs travaux et il est désormais tout-à-fait prouvé qu’ils ne savent pas spontanément tirer profit des opportunités en termes de flexibilité (temps) et de mobilité (espace).

    Autrement dit, les pratiques d’études sont largement conditionnées par les exigences académiques. La question du poids de la discipline mériterait sans doute d’être creusée.

    Parallèlement, aucune recherche ne met de façon probante en évidence l’apparition de nouveaux styles d’apprentissage. Les processus cognitifs ne semblent pas encore profondément impactés, même si les stimulations extérieures modifient effectivement l’activité des zones du cerveau.

    Les travaux sur la mémoire montrent que les étudiants se souviennent désormais plus aisément du « où et quand » ils ont accédé à telle information, plutôt que de l’information elle-même. Mais leur mémoire de travail reste limitée : le multitâche est opérant quand les tâches ne sont pas réellement en concurrence, c’est-à-dire dans une configuration où des tâches mineures sont juxtaposées à une tâche majeure.

    On observe également un affaiblissement de l’intelligence verbale au profit de formes d’intelligence plus visuo-spatiale. Mais les cerveaux de nos étudiants n’ont pas muté dans les dix dernières années… Il suffit, pour s’en convaincre, d’analyser les pratiques numériques de lecture et d’écriture. La prise de notes reste une difficulté majeure en première année et peu d’étudiants utilisent leur ordinateur portable.

    De même, la lecture sur écran, plus exigeante car elle oblige à être sélectif, à choisir son chemin via les hypertextes, à exercer son esprit critique, n’est pas innée. La littératie numérique n’est pas un prérequis : c’est un objectif à atteindre.

    Quels enseignements tirer de ces travaux ?

    Remettre en cause l’existence de cette génération internet, c’est réintroduire de la complexité là où on se contentait jusqu’alors de réifier les pratiques numériques et d’opposer celles des étudiants à celles des enseignants. Mais ces décalages de représentations ne sont pas irréversibles, ils sont d’ailleurs beaucoup moins marqués dans les pays d’Europe du Nord et en Allemagne, que dans les pays du Sud de l’Europe.

    Et les étudiants ne sont pas fermés au changement, comme l’a montré une enquête récente de la CRÉPUQ : ils réagissent positivement quand le cours offre des défis intellectuels intéressants, quand les exposés magistraux sont utilisés à bon escient, quand les ressources proposées sont pertinentes, quand l’évaluation fait sens par rapport aux savoirs et aux compétences sollicités pendant le cours, etc.

    Pour faire évoluer sa pratique pédagogique, il ne s’agit pas de s’interroger sur comment utiliser telle ou telle technologie, il s’agit bien de faire bouger ses représentations : cesser de raisonner en termes de déficit et s’affranchir des discours communs sur la génération internet qui, s’ils peuvent permettre de penser l’avenir (en fait on n’en sait rien), sont inopérants pour nous aider à comprendre et à agir dans le présent.

    Non, les étudiants ne sont pas naturellement agiles avec les technologies numériques !

    Oui, les enseignants peuvent (re)prendre le contrôle en misant sur la pédagogie.

    Il n’y a pas d’urgence à changer radicalement de pédagogie ; mais l’institution se doit de fournir aux enseignants un cadre structurant propice pour qu’ils renforcent leurs capacités (empowerment) individuellement et collectivement. Et les enseignants se doivent, non pas de transmettre un savoir, car d’un certaine façon, avec l’internet, il est déjà transmis, comme le dit si bien Michel Serres ; il leur revient en revanche de créer les conditions favorables à l’apprentissage et d’orchestrer ces opportunités.

    Source : Par Laure Endrizzi, Chargée d’étude et de recherche au service Veille et Analyses, Institut français de l’Éducation (ENS de Lyon)

    Lien article : www.unisciel.fr/les-etudiants-ne-sont-pas-des-mutants/