Avec les outils numériques nomades, enseignants et élèves gagnent du temps de pratique
Stéphanie Mirallès, enseignante en anglais, utilisatrice du TNI, des baladeurs Mp3 et de la salle informatique, a déjà la « fibre » numérique. Elle se plaît à « tester » toute nouveauté dans l’établissement.
Dans le cadre des Contrats Numériques, le collège Joseph Peyré de Garlin et son équipe enseignante a choisi de s’équiper en tablettes ; au moment de la prise en main, Stéphanie Mirallès a tout de suite compris les atouts de ce nouvel outil pour son enseignement.
« Sur une heure, quand je sais que je vais avoir recours à des activités sur internet pendant un quart d’heure, je n’ai pas besoin de déplacer tous les élèves en salle informatique, tout simplement », souligne t-elle, en premier lieu.
C’est bien l’aspect mobile de l’outil qui est pointé du doigt, comme véritable atout ; les tablettes peuvent aller de classe en classe et de discipline en discipline.
Au collège Irandatz d’Hendaye, Hervé Landagaray, enseignant en mathématiques, dresse le même constat.
« La classe mobile est désormais indispensable pour notre utilisation quotidienne lorsqu’on a besoin d’aller faire une recherche sur internet ou de faire manipuler certains élèves dans des groupes différenciés » et il précise « à n’importe quel moment, on a les outils à disposition sans déplacer toute la classe en salle informatique ; c’est un outil qui nous permet beaucoup de souplesse ».
Nadia Sauvy, enseignante d’EPS au collège Irandatz d’Hendaye rejoint l’idée que le numérique fait gagner du temps de pratique aux élèves. Elle confie avoir « eu la chance » d’expérimenter le numérique dans l’établissement où elle exerçait précédemment ; elle avait à sa disposition, tout comme ses élèves, un ordinateur portable, ce qui l’avait motivé à changer quelque peu ses pratiques.
Pour exemples, en acrosport, en gymnastique, en escalade ou en demi-fond, entre autres, elle a découvert les atouts des outils numériques comme la tablette pour sa discipline.
En début de séance, elle peut faire l’appel rapidement sur la tablette ; autre atout : la possibilité de visionner mais aussi de prendre des photos ou de filmer. Pour la gymnastique par exemple, elle peut leur montrer des vidéos et « ils visualisent plus facilement ce qu’ils ont à faire ».
Les élèves peuvent aussi se filmer eux-mêmes ; le côté mobile de la tablette joue pour beaucoup dans la réussite de l’intégration de l’outil dans les pratiques de Nadia et des ses élèves.
« Cela apporte un vrai « plus » aux élèves car ils ont une connaissance immédiate du résultat et peuvent gagner du temps de pratique ; et qui dit pratique, dit réussite », souligne t-elle.
Pédagogie adaptée et supports mobiles : facteurs de progrès et de résultats pour les élèves
Sur les aspects pédagogiques, Stéphanie Mirallès est unanime : la tablette lui permet de travailler autrement ; par exemple, elle peut pratiquer la différenciation. Un travail de différenciation qui est également plébiscité par Hervé Landagaray, une différenciation qu’il avoue avoir eu des difficultés à mettre en place avant l’arrivée de la classe mobile.
« Je peux diviser la classe en trois ateliers et sur chacun d’eux, appliquer un niveau de différenciation : un atelier tablettes, un atelier au TNI et un atelier expression écrite ; toutes les douze minutes, les élèves tournent », explique Stéphanie Mirallès.
D’après elle, cette organisation est très motivante pour les élèves et elle note de réels progrès lors des évaluations.
« L’outil tablette permet d’exposer encore plus les élèves à la langue et ils mémorisent mieux ; enfin, les élèves dyslexiques sont ravis d’avoir des activités sur tablette qui leur sont adaptées », poursuit-elle.
Pour l’enseignant aussi, le numérique en mobilité est synonyme d’avancées ; faire cours avec des outils mobiles et individuels lui permet d’enregistrer le travail de chaque élève.
Comme l’indique Nadia Sauvy, c’est aussi un moyen de « voir qui a travaillé », mais aussi de comparer la progression d’une séance à l’autre.
Introduire les supports nomades de manière cohérente : un vrai travail de réflexion pour l’enseignant
L’usage du numérique dans la classe de Stéphanie Mirallès n’est pas quotidien ; pour elle, il faut savoir « doser » pour être efficace et ne pas « lasser » les élèves.
Nadia Sauvy est aussi de cet avis et souligne qu’il faut bien réfléchir aux moments où il est opportun d’utiliser le matériel numérique.
« Je ne sors pas la tablette dès la première séance pour le cycle d’acrosport, par exemple ».
Avant de les laisser s’enregistrer au moment des figures, Nadia a abordé en amont avec ses élèves, tous les aspects sécurité et placement, compensation de masses, les différents types de pyramide…
« Je ne peux pas lancer le cycle directement avec les tablettes ; cela pourrait même être dangereux d’un point de vue sécurité ; car les élèves se concentrent sur la tablette et en oublient le reste », ajoute t-elle.
Créer de la motivation chez les élèves en les « appâtant » avec des outils qui leur correspondent
Du côté élèves, on se verrait bien utiliser les outils nomades tous les jours ! L’image et l’attrait que véhiculent ces matériels, notamment les tablettes, créent une vraie « magie », comme le souligne Monique Lacoustille, professeur-documentaliste au collège Joseph Peyré de Garlin.
Ayant fait ce constat, elle cherche à mettre à profit l’arrivée des tablettes dans l’établissement pour atteindre certains objectifs, en utilisant des moyens détournés. Elle a mis en place ce qu’elle appelle « le kiosque numérique. » Le principe est de prendre des abonnements à des périodiques en ligne et de travailler, en priorité avec les classes de 6ème, lors du cours hebdomadaire « d’initiation à la recherche documentaire », sur « comment les intéresser à l’actualité ».
« Ils ne sont pas toujours attirés par le papier et le fait de passer par la tablette rend l’activité un peu plus “magique “», décrit t-elle.
Par ce biais, elle espère susciter l’intérêt des élèves pour la lecture et les conduire, à terme, à lire aussi de la presse écrite traditionnelle.
En projet et en collaboration avec l’enseignante en histoire-géographie, elle aimerait faire créer des QR codes aux élèves sur les bâtiments de Garlin. Elle ne manque pas d’idées et elle avoue que le côté mobile de la tablette permet aussi beaucoup plus de choses qu’avec des outils fixes.
Des matériels « de base » dans les salles de classe aux outils nomades, souvent plébiscités par les enseignants dans le cadre des Contrats Numériques, l’objectif du Conseil général de mettre le numérique à portée de tous les collégiens est atteint. Et c’est un doublé gagnant puisque les usages ont véritablement suivi les investissements.
Une belle réussite donc qui ne devrait pas en rester là et qui, comme le rappelait Christiane Mariette, Vice-présidente du Conseil général en charge de l’Education et de la Jeunesse dans les deux premiers épisodes, est devenue possible grâce au partenariat étroit qui existe entre le Département et l’Education nationale.