Étiquette : pédagogie

  • Pédagogie interactive et créative avec l’ENT ”Savoirs Numériques 59-62”

    Pédagogie interactive et créative avec l’ENT ”Savoirs Numériques 59-62”

    « J’apprécie beaucoup le cahier de textes de l’ENT « Savoirs numériques 59-62 » car il me permet de traiter la séance de cours différemment » ; « et c’est pour moi maintenant, difficile de m’en passer ».

    L’objectif du cours du jour était de travailler sur le verbe habiter, centré sur l’habitant. « Ce sont aussi les programmes d’histoire-géographie en 6ème qui nécessitent de parler sur l’espace vécu et de ne pas voir la ville comme extérieure à elle-même mais d’aller dans les différents quartiers et de découvrir la notion d’habitants et d’habiter ».

    Aller au-delà de « l’heure de cours » grâce à l’ENT : un vrai enjeu pour Edith Maes

    Edith Maes compte véritablement trois moments forts autour d’un cours.
    En amont, elle demande à ses élèves un travail de préparation « afin qu’ils acquièrent déjà quelques connaissances sur le thème choisi » ; une forme de classe inversée en quelque sorte.
    Pour cela, elle met en place plusieurs exercices qu’elle dépose sur le cahier de textes numérique, que les élèves devront réaliser à la maison.

    Par exemple, sur le thème du cours du jour « habiter les villes », elle a proposé à ses élèves d’étudier la ville de Sao Paulo.

    Avant le cours, les élèves ont eu à compléter, grâce à l’outil formulaire de l’ENT, trois mots qui leur venaient à l’esprit lorsqu’on cite cette ville.

    Kosmosimge1_video1A partir des résultats (Brésil, Football, Plage, etc), l’enseignante a créé un nuage de mots qu’elle va ensuite commenter pendant le cours avec les élèves.

    Elle a également mis à leur disposition un questionnaire que les élèves devaient lui renvoyer avant le cours via la messagerie de l’ENT.
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    Pour le compléter, elle a intégré sur le cahier de textes un « Voki », une ressource audio sous forme d’avatar qui va donner des indications toutes simples sur la ville de Sao Paulo.

    Enfin, l’enseignante a intégré une carte dynamique de la ville de Sao Paulo sur le blog de la classe, afin d’aider les élèves à situer la ville.
    Ces ressources, faciles d’accès, vont permettre aux élèves de répondre plus facilement au questionnaire, sans aller chercher des ressources sur internet, ce qui n’est pas simple pour des élèves de 6ème.

    « Avec le Voki, on gagne du temps car je ne vais pas revenir sur ces notions simples pendant le cours et cette forme de personnage plaît davantage qu’un texte à lire », souligne Edith Maes.
    « Je pense qu’ils n’ont pas besoin d’aide pour acquérir des connaissances sur le nombre d’habitants de la ville par exemple et je pourrais ainsi les aider en classe sur des notions plus complexes », ajoute t-elle.

    Des élèves actifs avant le cours mais aussi en classe !

    Edith Maes leur propose aujourd’hui de poursuivre leur réflexion sur la ville de Sao Paulo en se plongeant dans la peau d’un reporter par la réalisation d’une vidéo avec l’outil Photo Story disponible sur les ordinateurs en salle pupitre (informatique).

    Elle a déposé des documents et des images sous un format compressé sur l’espace de la classe de 6ème 2 sur l’ENT dans lequel les élèves peuvent aller piocher pour réaliser le travail. A la fin du cours, ils enverront leur production (audio et écrite) réalisée par groupe de deux ou trois, à leur enseignante via la messagerie de l’ENT.

    Un travail numérique créatif qui sollicite plusieurs compétences.

    Edith Maes évalue les élèves et leur progrès par rapport aux productions qu’ils lui envoient.
    « Même si il n’y a pas de note, car la note n’est plus aussi fondamentale dans l’évaluation, ils ont travaillé beaucoup de compétences : sélectionner des informations, s’exprimer, raconter et inventer une histoire », précise t-elle en rappelant que ces compétences répondent aux exigences des programmes de la discipline.

    Cette enseignante, convaincue par le numérique, ne se repose pas sur ses acquis ; elle tente toujours de trouver des nouveaux supports, visuels, auditifs ou même tactiles (zoomer sur une carte, par exemple) «  de telle manière que toutes les formes de mémorisation soient mobilisées ».

    C’est important de varier les supports pour les élèves qui, aujourd’hui, se lassent très vite d’un même outil, conclut-elle.

     

  • Collaboration et adaptabilité : le numérique s’invite tout naturellement dans l’enseignement agricole

    Collaboration et adaptabilité : le numérique s’invite tout naturellement dans l’enseignement agricole

    Contexte de l’enseignement agricole : une mixité de publics au sein d’établissements « complexes ».

    « C’est le deuxième dispositif d’enseignement dans notre pays, plus petit que l’Education Nationale avec 450 000 apprenants dont 170 000 élèves et étudiants ».

    La spécificité de ce dispositif est d’avoir des établissements complexes, « qui réunissent à la fois, sur un même campus, un lycée, un Centre de Formation d’Apprentis, un Centre de Formation Professionnel Pour Adultes et une exploitation agricole “grandeur nature“ ».

    Cette mixité de publics induit une pédagogie particulière qui est plus ouverte, plus collaborative, une pédagogie de projets et aussi une pédagogie très pratique.

    Liberté pédagogique, adaptabilité et collaboration : des valeurs fortes de l’enseignement agricole.

    Cette pédagogie intègre déjà la pluridisciplinarité, des espaces pédagogiques libres pour les équipes enseignantes qui leur permettent de mettre en place des projets spécifiques à leur établissement.

    « Ces valeurs, que l’on voit arriver dans la réforme du collège et qui suscitent beaucoup de réaction, font partie des pratiques dans l’enseignement agricole et qui sont, d’ailleurs, des facteurs de réussite ».

    Il existe également un enseignement socio-culturel depuis 50 ans et qui, tout naturellement, a invité l’éducation aux médias dans ses contenus.

    « Cet enseignement nous a été fort utile au moment des attentats lorsqu’il a fallu expliquer aux élèves le traitement des évènements par la presse », précise Mireille Riou-Canals.

    Pour elle, le numérique est vu de deux manières dans leurs établissements : le numérique pour la pédagogie et l’éducation au numérique.

    Elle rappelle que la proportion d’élèves internes est très importante car les établissements sont en milieu rural alors que les bassins de recrutement sont beaucoup plus larges. Pour ces élèves, « nous devons nous assurer qu’ils aient un bon usage du numérique hors la classe ».

    Un modèle à rechercher pour la formation des enseignants au numérique.`

    Mireille Riou-Canals sait qu’il faut s’appuyer sur les enseignants pour réussir le passage de ses établissements au numérique. Pour elle, la formation initiale ne suffira pas à leur faire acquérir les compétences nécessaires, « car elle ne touche que les nouveaux enseignants recrutés ».

    Le problème que nous devons tous traiter est la formation des enseignants qui sont en place.

    De son point de vue, il s’avérerait plus efficace d’accompagner des équipes éducatives qui veulent bâtir une démarche particulière pour leurs apprenants.

    « On ne réglera pas le problème des compétences numériques des enseignants en mettant des jours de formation ici ou là, même si naturellement, il faut que ces formations soient proposées ».

    Soutenir les initiatives pédagogiques sans trop « cadrer ».

    Elle encourage donc les initiatives de terrain car pour elle, « l’institution doit soutenir les initiatives pédagogiques dans les établissements sans essayer de trop cadrer ».

    Ce gain en compétences chez les enseignants est absolument déterminant pour donner aux apprenants les compétences attendues dans leur métier.

    « Quel est le métier dans lequel il n’y a pas du tout de numérique ? il y en a certainement très peu. En agriculture, il y a du numérique partout », conclut Mireille Riou-Canals.

     

  • Retours sur les expérimentations de la classe inversée à Université Paris-Est pour enseigner et apprendre différemment

    Retours sur les expérimentations de la classe inversée à Université Paris-Est pour enseigner et apprendre différemment

    [callout]L’événement, organisé au sein de l’UPEM, sera ponctué de témoignages présentant l’intégration de la classe inversée au sein de champs disciplinaires variés, ainsi que d’ateliers pratiques autour des usages numériques permettant d’expérimenter cette pédagogie innovante.[/callout]

    Origine du projet

    C’est à partir des expériences de classe inversée menées par Marcel Lebrun[1], spécialiste en technologies de l’éducation, et présentées lors d’un séminaire d’IDEA, qu’une équipe pédagogique de l’Esipe – École Supérieure d’Ingénieurs de l’UPEM – s’est lancée dans cette aventure pour enseigner et apprendre différemment face à un enseignement de moins en moins adapté aux étudiants du supérieur.

    L’équipe, menée par son directeur Luc Chevalier, a ainsi créé le projet Pédag’Innov en collaboration avec IDEA pour ouvrir cette initiative à d’autres membres de la Communauté Université Paris-Est ; notamment l’École des Ponts ParisTech.

    Qu’est ce que la classe inversée

    La classe inversée amène les étudiants à prendre connaissance du contenu théorique à distance et en amont du cours via des ressources multimédia en ligne. Elle permet ainsi d’optimiser le temps de cours en présentiel et de mettre en œuvre des méthodes pédagogiques plus actives renforçant l’implication des étudiants et les interactions.

    La classe inversée implique que « le professeur se fasse reconnaître aujourd’hui pour d’autres qualités que son seul savoir : il doit devenir un promoteur de problèmes pratiques, un animateur de débat, un accompagnateur dans les processus d’apprentissage »[2]. Au-delà d’un fort investissement de la part de l’enseignant, ce changement nécessite l’adhésion et la responsabilisation des étudiants pour la mise en place d’une pédagogie plus stimulante et interactive.

    Objectifs de Pédag’Innov

    L’objectif commun avec le projet Pédag’Innov est de créer un cadre d’échanges et de réflexions sur des expériences de classe inversée menées auprès de filières, matières, publics et effectifs différents. Il s’agit également de diffuser les résultats auprès de la communauté pédagogique par des publications et des journées de formation ouvertes à tous les membres d’Université Paris-Est et au niveau national, notamment grâce au réseau des Idefi.

    A propos d’IDEA

    Lauréat de l’appel à projets Initiatives d’Excellence en Formations Innovantes (IDEFI) du programme Investissements d’avenir, IDEA encourage le développement de projets d’innovation pédagogique, destinés à améliorer la réussite et l’intégration de tous les publics.

    IDEA implique huit établissements membres d’Université Paris-Est : l’Université Paris-Est Créteil, l’Université Paris-Est Marne-la-Vallée, l’École des Ponts ParisTech, l’École des Ingénieurs de la Ville de Paris, l’École Spéciale des Travaux Publics, du Bâtiment et de l’Industrie, ESIEE Paris, l’École Nationale Supérieure d’Architecture de la Ville et des Territoires à Marne-la-Vallée et l’École Nationale Vétérinaire d’Alfort.
    Porté par la Communauté d’universités et établissements (Comue) Université Paris-Est, IDEA bénéficie d’une aide de l’État gérée par l’Agence Nationale de la Recherche (ANR) au titre du programme Investissements d’avenir portant la référence ANR-11-IDFI-0022.

     

    Plus d’infos : http://idea.univ-paris-est.fr/

     

    [1] Marcel Lebrun est professeur en technologies de l’éducation à l’Université catholique de Louvain. Conseiller pédagogique à l’Institut de pédagogie universitaire et des multimédias (IPM) et spécialiste de l’utilisation des technologies de l’information et de la communication dans l’enseignement supérieur, il a publié de nombreux ouvrages sur le sujet et tient un blog consacré aux pédagogies actives et à l’e-learning. Il participe au Comité d’Orientation et d’Expertise d’IDEA.

    [2] Extrait d’un article intitulé «Une expérience de classe inversée à l’Université Paris-Est », rédigé collectivement par les enseignants du groupe-projet PédagInnov et proposé à la revue Technologies pour un numéro à paraître prochainement consacré à l’innovation pédagogique. L’expérience a aussi été présentée lors des Assises de la pédagogie à l’Université de Poitiers ainsi qu’aux 14èmes rencontres franco-néerlandaises pour l’enseignement supérieur et la recherche à l’Université Lille 3, en juin 2014.

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  • CANOPÉ fait son « Do it yourself » avec le Labo Techné de l’Université de Poitiers

    CANOPÉ fait son « Do it yourself » avec le Labo Techné de l’Université de Poitiers

    #R&D pour le réseau CANOPÉ

    « Pour nous, il est important de travailler dans le domaine du développement expérimental et de la recherche appliquée », explique Jean-Michel Perron.

    Les pratiques de la communauté éducative évoluent et le réseau CANOPÉ ne veut pas passer à côté de ces évolutions. En tant qu’éditeur public et accompagnateur des politiques publiques, « il nous a semblé absolument nécessaire de constituer une base de connaissances autour de prototypes, de maquettes, de projets innovants et en même temps de faire une veille sur les connaissances existantes sur le sujet ».

    Pour ce faire, CANOPÉ s’appuie sur les laboratoires universitaires partout en France.

    « Le travail ici sur Poitiers, avec le Laboratoire Techné et le master ingénierie des médias pour l’éducation, nous a permis de mettre en place des projets de Recherche & Développement sur des sujets qui concernant l’apprentissage instrumentée, la collaboration, par exemples ».

    #Faire ensemble et autrement

    Le thème du C2E 2015 « Numérique, le pouvoir de faire ensemble et autrement » rejoint tout à fait les objectifs de CANOPÉ.

    « Les pratiques d’apprentissage ont-elles évolué avec le numérique » ? Le thème du C2E laisse entrevoir que le numérique laisse le pouvoir sur un certain nombre d’actes d’apprentissage et d’enseignement et ouvre sur deux axes :
    . la collaboration, la mutualisation des pratiques, l’échange « et on est bien dans le faire ensemble »
    . le numérique facilite la production, qui n’est plus seulement réservée aux experts, « ce qui nécessite de se questionner sur le “autrement“ ».

    Organiser toutes ces nouvelles inventions du quotidien, ce détournement, est un vrai challenge et le constat qui est fait par Jean-Michel Perron est que « nous devons être en capacité d’organiser et de valoriser cette remontée d’informations ».

    Dans cette conduite du changement, quoi de plus évident que d’être partenaire à l’organisation d’un Hackathon pédagogique.

    #HackathonPédagogique du mercredi 16 septembre

    En parallèle de l’observation, « il faut agir ».

    C’est par la mise en place de nouvelles formes de collaboration comme le Hackathon pédagogique que nous allons apprendre, nous acculturer et créer des liens entre des personnes.

    « C’est en quelque sorte de la formation-action qui se passe lors de cette journée ».

    En guise de conclusion, Jean-Michel Perron tient à rappeler les fondements du réseau CANOPÉ qui « apprend, construit, s’organise, réfléchit et en même temps livre cela directement aux autres acteurs de la communauté éducative

    parce que nous sommes persuadés que tout le monde changera ensemble.

     

  • Différencier en classe avec l’aide du numérique : présentation du prototype Phonix

    Différencier en classe avec l’aide du numérique : présentation du prototype Phonix

    Ludovia_EducleverEduclever travaille depuis plusieurs années à la création d’outils et de dispositifs pour la classe, conçus pour aider l’enseignant à mieux prendre en compte la diversité des élèves et contribuer à ce que tous, sans exception, progressent.

    Ces projets se traduisent en particulier par une collaboration soutenue avec différents laboratoires de recherche travaillant dans des domaines tels que la didactique, la modélisation des connaissances et de l’apprentissage, les ontologies praxéologiques, etc. Concrètement, ces recherches ont mené Educlever à s’intéresser au secteur de “l’adaptive learning” dont l’objectif est de concevoir des environnements et des dispositifs capables de proposer des parcours d’apprentissage s’adaptant en temps réel.

    L’université d’été Ludovia sera l’occasion de présenter Phonix, un prototype expérimental issu du projet “Cartographie des savoirs”, projet retenu par l’Education Nationale dans le cadre de l’appel à projet e-éducation n°2.

    C’est un dispositif pour la classe qui permet à l’enseignant de créer pour ses élèves, ses groupes ou sa classe, des “missions” d’apprentissage et d’entraînement utilisant les technologies d’adaptive learning d’Educlever . Basé, comme la “cartographie des savoirs”, sur l’ontologie praxéologique mise au point par le consortium, il s’attaque pour commencer aux difficultés les plus fréquentes en orthographe au cycle 3 (comment écrire les mots ou les désinences qui se prononcent de la même façon mais procèdent de logiques grammaticales différentes).

    Il peut par exemple permettre à l’enseignant de créer des parcours différenciés (basés sur des groupes de besoin) ou personnalisés en fonction de ses intentions pédagogiques et des besoins des élèves, et de suivre les apprentissages sélectionnés tout au long de l’année, grâce à un tableau de bord visuel.

    Phonix est un prototype expérimental. L’objectif est de poursuivre le développement en prenant en compte les retours des enseignants “à l’usage”. Parce que les situations de classe diffèrent, il faut que le dispositif proposé soit capable de s’adapter aux besoins réels. Un pied dans le réel de la classe, un pied dans les labos : l’ambition est également de continuer à nourrir Phonix et nos autres projets de prototypes expérimentaux avec les apports de la recherche en didactique, avant d’élargir la proposition à d’autres disciplines et d’autres niveaux.

    Ergonomie, design des interfaces : l’appropriation d’un dispositif pour la classe dépend de la qualité de l’expérience que celui-ci permet, et pas seulement derrière l’écran. C’est aussi pour cela que la démarche engagée est une démarche de co-conception : l’amélioration continue guidée par les utilisateurs (enseignants, élèves) paraît dans ce contexte tout à fait incontournable.

    Enfin, la plateforme Phonix s’adresse plutôt aux enseignants, mais rien n’empêche de la détourner en permettant aux élèves de concevoir eux-mêmes leurs missions, pour eux-mêmes ou leurs pairs !

    A propos de l’auteur : Nathalie Colombier
    Découvrir le programme ExplorCamps Ludovia#12.

  • Entre panique et geekisme : une difficile formation des professeurs d’histoire-géographie au numérique ?

    Entre panique et geekisme : une difficile formation des professeurs d’histoire-géographie au numérique ?

    Ludovia_Bonnafous_020615

    Former au numérique est un formidable défi… qui dure et semble ne pas avoir de fin.

    En effet, si les jeunes générations de professeurs maîtrisent l’outil d’un point de vue technique et si une partie des générations en cours de carrière s’y est adapté de gré ou de force, rares sont les utilisations réellement performantes de l’outil (le joli, le spectaculaire semblent plus importants que le fondamental tandis qu’une dérive vers la primauté au matériel s’affirme).

    A partir d’un stage du Paf réalisé en janvier 2015, cet atelier se propose de montrer à la fois ce qu’on peut réaliser en Histoire-Géographie d’original et d’accessible à tous les enseignants et à tous les matériels (analyse d’œuvres artistiques ; dialogues imaginaires ; sorties virtuelles)… Mais aussi les difficultés d’appropriation de ses pratiques pour les enseignants en formation.

    L’atelier se propose de voir comment on peut aider véritablement des enseignants à accepter d’utiliser le numérique (pour les plus sceptiques et inquiets) ou à en déceler les véritables apports derrière le côté souvent tape-à-l’œil ou fortement « technologisés » des « produits » proposés par les utilisateurs d’avant-garde.

    Le numérique doit avoir pour intérêt de faire mieux ce qu’on faisait auparavant sans lui, c’est-à-dire qu’il doit aider réellement l’élève dans la compréhension des contenus et des méthodes grâce aux multiples formes d’interactivités possibles.

    Mais cet apport n’est possible que s’il est adapté aux conditions de matériel d’un établissement, que s’il est adapté au type de public. Le numérique ne peut avoir une véritable efficacité que si l’enseignant qui l’utilise le met à sa norme.

    Relation avec le thème « Appropriations et détournements dans le numérique éducatif »

     

    Une des difficultés ressenties par les collègues face au numérique, c’est ce sentiment qu’on ne peut pas faire ce que font les formateurs. Aussi consomment-ils des produits « finis » sans imaginer pouvoir, avec un investissement minimal en temps, en faire autant.

    L’atelier montrera comment il devient facile de créer selon ses besoins plutôt que de consommer ce qui vous correspond mal.

    Synthèse et apport du retour d’usage en classe

     

    Les activités numériques présentées dans cet atelier (et dans le stage du Paf qui l’a inspiré) permettent de réaliser des sorties virtuelles sur un terrain préalablement « défriché » par l’enseignant, des dialogues imaginaires avec de grands personnages de l’Histoire afin de découvrir une période ou d’analyser le sens d’un texte, des PAO qui ne soient pas strictement linéaires mais introduisent de l’interactivité.

    Le travail réalisé en salle informatique est guidé à la fois par l’ordinateur et le professeur, celui-ci ayant pour mission de débloquer les blocages pas ou mal prévus lors de la conception de la séance. Généralement, les meilleurs élèves parviennent à réaliser les tâches attendues sans aide véritable de l’enseignant alors qu’au contraire les élèves habituellement en difficulté avancent à leur rythme et osent questionner (ce qu’ils ne font jamais en classe « normale »).

    Cependant, en situation de formation à la réalisation de ces séances, avec un public d’enseignants, on découvre les difficultés de ceux-ci à vaincre des réticences (peur du problème imprévu en classe), à croire en leurs possibilités, à suivre un didacticiel précis… voire à réaliser des tâches simples comme le copier-coller.

     

    A propos de l’auteur : Thierry Bonnafous
    Découvrir le programme ExplorCamps Ludovia#12.

     

     

    Liens déjà accessibles en rapport avec cet atelier :

     

    http://hgmatisse.free.fr/tolosamedia2/Telecharg/PrepaGrille.doc (grille pour préparer une séance numérique)

     

    http://hgmatisse.free.fr/tolosamedia2/Telecharg/Carnoux.doc (travailler un contenu sur une page word)

    http://hgmatisse.free.fr/pwp/AnalysePaysage.ppt (travailler une méthode avec une PAO)

     

    http://hgmatisse.free.fr/TramT1/index.htm (ligne T1 du tramway de Toulouse)

    http://hgmatisse.free.fr/ZigZag2010/1N.htm (quartier de Borderouge à Toulouse)

     

    http://hgmatisse.free.fr/Pericles/index.htm (dialogue imaginaire avec Périclès)

    http://hgmatisse.free.fr/tolosamedia2/CreateurDialoguesVirtuels/index.htm (programme de création de dialogues)

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

  • Facebook : l’irruption en pédagogie

    Facebook : l’irruption en pédagogie

    L’utilisation des technologies de l’information en pédagogie est fortement valorisée. La littérature scientifique, la presse spécialisée et les médias citent régulièrement le caractère novateur de la démarche qui pourrait même « prolonger le temps de l’école par le numérique, favoriser l’égalité des chances et la réussite scolaire » (Fourgous, 2010 : 216).

    Ces dispositifs sont en concurrence et de plus en plus nombreux. Dans un tel contexte, les supports socio-numériques comme Facebook apparaissent comme porteurs d’atouts car la plupart des apprenants les emploient déjà. Ce sont d’ailleurs eux qui les ont introduits dans les établissements.

    Les pédagogues ont naturellement cherché à s’en emparer pour bénéficier de la motivation qu’ils drainent.

    Mais il semblerait que leur « scolarisation soit vécue comme une atteinte (…) à l’espace-temps privatif des apprenants » (Cerisier, Popuri, 2011).

    L’éducation ferait donc irruption dans le milieu des sites de réseautage social auquel elle emprunte notamment les modalités de gestion de groupe et les ancrages collaboratifs.

    C’est sous cet angle que l’interview aborde les motivations de choix d’objets communicants, le plus souvent effectués en faveur des outils privés et non des ENT. Elle évoque la gestion d’un DU à Carcassonne où les apprenants sont placés par leur référent pédagogique en situation d’utiliser le site social comme un dispositif sociopédagogique. Ces apprenants, après avoir recherché une autre plateforme sont revenus… à Facebook, même si cela ne les satisfait pas.

    Alors que l’ENT est soit ignoré, soit jugé peu pratique et insuffisant, Facebook apparaît comme une opportunité difficile à contourner, faute de mieux.

    Son « organisation » de type blog où les contenus plus anciens sont recouverts par les nouveaux ne correspond pas à une approche de gestion de projet et finit par faire perdre du temps. Malgré cela, Facebook peut favoriser la collaboration à condition d’apprendre à l’utiliser. Ainsi, l’appropriation par la pédagogie de cet outil participe-t-elle au renouvellement des dispositifs pédagogiques auquel appelle Romainville (2000).

    Référence : Gobert T. (2014), Le métissage des outils communicants, un complément pour les ENT ? Dispositifs, jeux, enjeux, hors jeu, Toulon : TICEMED 9, 15 au 16 avril 2014.

    A propos de l’auteur :

    Thierry Gobert est maître de conférences de l’Université de Perpignan Via Domitia (UPVD) au Centre de Recehrche sur les Sociétés et les Environnements Méditerranéens (CRESEM) et associé à l’Institut des Recherches en Sciences de l’Information et de la Communication (IRSIC) d’Aix-Marseille Université. Il dirige le Diplôme d’Unviersité (DU) Photojournalisme, Communication et Images Aériennes en partenariat avec Visa pour l’Image et préside le comité directeur Languedoc Roussillon de la fédération française d’ULM.

    Après une première carrière dans le privé à concevoir des produits culturels et à participer au déploiement d’Internet en France, Thierry Gobert intègre l’enseignement et la recherche. D’abord intéressé par les relations homme machine et l’analyse des interfaces, il s’est tourné vers les pratiques et usages qui leur sont liés sur des terrains variés en aéronautique, éducation et praxis sociales.

    E-mail : tgobert@univ-perp.fr
    Page personnelle : www.medialogiques.com
    DU Photojournalisme : www.photocom.eu

     

  • L’e-lab,  une expérimentation de pédagogie collaborative et créative associée au numérique

    L’e-lab, une expérimentation de pédagogie collaborative et créative associée au numérique

    L’objectif est de faire des élèves des chercheurs au sein d’une équipe, des « constructeurs de savoirs » et de médiateurs didactiques. Ils expérimentent, découvrent et font découvrir aux autres élèves des connaissances, à travers le prisme de leur sensibilité.

    L’e-lab, c’est une salle de classe (e-lab1) avec des ordinateurs sous Windows ou Mac OS, des iPods, des caméras, deux grands écrans, un vidéoprojecteur numérique ainsi qu’un studio d’enregistrement (e-lab2) en construction.

    Une ambition commune…

    Dans le cadre du programme d’histoire-géographie (et de français) de seconde baccalauréat professionnel, trois classes travaillent parallèlement. Une première séquence a d’abord permis de définir les méthodes de recherche scientifiques autour de quelques axes forts : les sources, les médias, la production d’informations et d’hypothèses. Ce travail interdisciplinaire a permis de poser les jalons du travail de recherche à venir.

    Dans un second temps, les enseignants ont présenté le thème annuel ainsi que les quatre sujets d’étude d’histoire du programme avec, au cœur de chacune de ces présentations, le souci de mettre en place une problématique scientifique ou non, adaptée aux élèves.

    Par exemple, pour introduire Voyages et découvertes (XVIe – XVIIIe siècle), Karine Della Bianca a pris comme point d’entrée la découverte controversée de la Santa Maria. Les 4 sujets d’étude présentés, chaque classe s’est positionnée sur l’un de ces sujets avec pour mission de proposer une ou des hypothèses de réponse à la problématique présentée en début d’année.

    … et des modalités diverses

    Dans la classe, l’enseignant répartit le travail de recherche entre les élèves selon des modalités qui lui sont propres. Ainsi, Emmanuel Dubus a d’abord fait construire une leçon aux élèves de manière collaborative sur « Humanisme et Renaissance » à l’aide d’Etherpad et de Padlet, deux applications qu’il a intégrées dans l’ENT du lycée.

    Cette leçon construite, les élèves, par groupes de 2 ou 3, ont ensuite produit des documents multimédias sous forme de sketches audios qu’ils ont publiés sur la page Dailymotion du lycée.

    Dubus2_090215Ces sketches permettent de balayer le sujet d’étude sous un autre angle que celui de la leçon pure. Par exemple, les élèves ont mis en scène un micro-trottoir sur Léonard de Vinci. Ces sketches, ainsi que la leçon sont ensuite partagés avec les deux autres classes qui se l’approprient. À la charge de l’enseignant de construire sa séquence autour de ces médiateurs didactiques.

    Karine Della Bianca, quant à elle, a traité le sujet d’étude Voyages et découvertes avec le souci de raccrocher le thème à l’actualité, prenant pour exemple la récente découverte de la Santa Maria et les recherches en cours pour percer le mystère La Pérouse.

    Les élèves ont été placés  dans une démarche d’investigation. Des pistes de recherches ont été définies par le groupe classe et ont permis d’élaborer une carte mentale indiquant différents champs de connaissances à défricher. Cette approche a permis une mise en perspective historique, le questionnement sur l’actualité du sujet ayant engendré des interrogations sur le contexte historique dans lequel se sont déroulés les faits étudiés.

    Dubus3_090215Par petits groupes de deux, les élèves ont  choisi une piste de recherche et ont utilisé les ressources disponibles sur internet en adoptant la démarche la plus scientifique possible, mettant en questionnement le choix des sources et la qualité des documents choisis.

    Le travail effectué par chaque groupe a permis de réaliser un document numérique de synthèse destinée à la classe mais aussi aux autres classes de seconde par la publication sur le site ENT.

    Ici, l’utilisation de l’application Prezi s’est avéré pertinente car elle a permis de mettre en commun le résultat des recherches en reprenant la forme de la carte heuristique élaborée au préalable par les élèves.

    Les élèves de la classe de Salem Tlemsani ont consacré leur temps au chapitre portant sur le premier empire colonial français. L’enseignant a commencé par annoncer l’objectif final de la séquence : produire une vidéo à destination des autres classes (diaporama converti en vidéo, accompagné d’une voix off).

    Dans un premier temps, le cours rédigé par le professeur a été lu collectivement. Les élèves et l’enseignant ont pris soin de commenter son contenu. À chaque fois que cela a été nécessaire, un document médiateur fut vidéoprojeté pour faciliter la compréhension (carte, document d’archives…).

    Dans un deuxième temps, un storyboard du diaporama a été construit collectivement. Des binômes d’élèves ont été constitués. Chacun a eu à sa charge le montage d’une diapositive (sélection du document iconographique, du texte à intégrer dans la diapositive, écriture du texte pour la voix off sur Etherpad). Chaque binôme a exposé ses choix à la classe. Les propositions de chacun ont fait l’objet d’un débat. Un élève s’est porté volontaire pour prêter sa voix à l’enregistrement de la voix off.

    L’utilisation du numérique a donc facilité la démarche collaborative impliquant la participation de tous les élèves dans la construction du savoir et a également amené les élèves à s’inscrire dans une démarche de partage de ce savoir.

    La pédagogie collaborative modifie la place de l’élève dans la classe… 

    Comme le rappelle les trois enseignants : « La collaboration entre élèves ou adultes n’est pas une idée neuve, elle émerge au début du XXe siècle avec l’influence croissante des syndicats. Dans l’éducation, Célestin Freinet, pour ne citer que le plus célèbre, a creusé l’idée durant l’entre-deux-guerres (cf. Antoine Prost, Philippe Meirieu). La production de ressources n’est pas, elle non plus, une idée nouvelle, l’enseignement professionnel en produit très régulièrement dans le cadre des PFMP. »

    L’innovation se trouve donc ailleurs, dans la place que l’enseignant laisse à l’élève.

    Elle se situe également dans l’instrument qui induit de nouvelles pratiques : le numérique permet des productions plus nombreuses et plus diverses, il donne accès à un flot d’informations considérable et met en relation les populations qui y ont accès de manière instantanée.

    Il permet finalement de rendre possible une collaboration plus large et plus rapide. Dans ce cadre-là, l’élève ne se trouve que rarement, dans l’espace classe, dans une position frontale avec l’enseignant.

    [callout]L’E-lab est ainsi conçu en quatre espaces : un espace de travail personnel en périphérie de la salle, un espace de travail en petits groupes (4 élèves maximum), un espace de travail en commun autour du vidéoprojecteur interactif et un espace de production (studio e-lab2).[/callout]

    … et celle de l’enseignant

    Cette pratique pédagogique donne aux activités de l’élève une place centrale. La place de l’enseignant n’en est donc pas radicalement bouleversée, cependant, le temps passé face au groupe classe en est très nettement réduit.

    L’enseignant présente les sujets, évalue en qualité d’expert les démarches et les connaissances acquises, aide à l’organisation du travail, échange avec les élèves sur les processus de construction de savoirs et planifie les conditions du travail en autonomie des élèves.

    Il donne l’impulsion et s’adapte au rythme des élèves en réduisant ou en accroissant le niveau d’exigence demandé à chacun de ceux-ci.

    Il peut, lorsqu’il sent que cela est nécessaire, faire une pause, reprendre la main, faire une mise au point et rappeler voire reformuler les objectifs. Son souci est d’utiliser au mieux l’intelligence collective au service des apprentissages individuels.

     

    Les premiers résultats de cette expérimentation sont encourageants même si, comme le reconnaissent les trois professeurs, il a fallu ajuster les objectifs et la méthode en fonction des classes qu’ils ont en responsabilité. Indéniablement cependant, la grande majorité des élèves adhère à cette nouvelle façon de travailler et ni les professeurs, ni les élèves ne conçoivent de revenir en arrière.

     

    Suivez l’expérimentation sur les fils twitter : @dubus3 et @SalemTlemsani

     

     

     

     

     

     

     

  • Préparer sa classe en quelques clics

    Préparer sa classe en quelques clics

    EditionsRetz_preparersaclasse

    Cet ouvrage fournit ainsi une méthodologie d’usage associée à une application innovante, PREP’CLASSE, disponible en ligne.

    La première partie de ce  « guide » dresse un panorama des différentes pratiques des enseignants et leurs difficultés dans la préparation de la classe.

    La deuxième partie énonce  les principes méthodologiques pour la conception des séquences.

    La dernière partie présente l’application PREP’CLASSE.

    Cette application permet de concevoir efficacement des séquences et des séances pour tous les cycles de l’école primaire.

    Les contenus d’enseignement, les compétences et les connaissances attendues ainsi que les repères de progression étant préenregistrés, elle permet de se concentrer sur la définition des objectifs d’apprentissage, les modalités de travail, la différenciation…, gestes professionnels fondamentaux du métier d’enseignant. Son actualisation sera systématiquement assurée en fonction de l’évolution des programmes.

    En plus d’un gain de temps significatif, l’usage de cet outil numérique permet au professeur des écoles :
    •    d’établir un cahier journal hebdomadaire et de programmer ses séquences sur l’année scolaire ;
    •    de sauvegarder et d’organiser ces dernières en ligne dans une bibliothèque personnelle ;
    •    d’exporter ses fiches de préparation au format pdf ;
    •    de partager ses séquences (et les ressources qui leur sont liées) avec d’autres utilisateurs ;
    •    de bénéficier d’un forum permettant d’échanger sur ses pratiques.

    A propos des auteurs :
    Éric Segouin, professeur des écoles, puis conseiller pédagogique et IEN depuis 2002, est à l’origine de nombreux outils visant à favoriser l’expertise professionnelle des enseignants.
    Denis Bascans professeur des écoles et chargé de mission TICE est l’auteur de plusieurs applications informatiques visant à aider les enseignants à mieux percevoir les progrès et acquis des élèves.