Étiquette : enseignants

  • Quelle place pour les enseignants et les élèves dans les stratégies numériques ? Acte 1 : les enseignants

    Quelle place pour les enseignants et les élèves dans les stratégies numériques ? Acte 1 : les enseignants

    Martial_enseignantpointdevue2_131015Avec une position reconnue d’enseignant, de membre d’une équipe de développement, chargé de mission au sein du réseau CANOPÉ ; mais aussi proche de la DANE de part mes fonctions au sein d’un GEP (groupe d’expérimentation pédagogique), et enfin avec la fonction particulière de IAN EPS (interlocuteur académique numérique EPS), j’ai été amené, à plusieurs reprises, à rencontrer les différents acteurs du numérique et converser avec eux en adoptant une posture toujours différente.

    Un jeu de rôle des plus intéressants où, à chaque argument, devait s’accoler une vraie compétence pour ne pas être « démasqué ».

    C’est une histoire qui commence il y a longtemps, seul dans ma classe, avec mes élèves, à la recherche de stratégies pédagogiques pouvant s’appuyer sur des outils d’un nouveau genre. De l’ordinateur portable à la tablette numérique, de nombreuses années se sont écoulées.
    C’est un peu cette histoire, qui me concerne moi et bien d’autres, qu’il est essentiel de développer aujourd’hui.

    Une sorte de journal du numérique, vécu de l’intérieur, allant d’enthousiasme en fin de non recevoir, mais appelant toujours une forme de persistance pour écrire aujourd’hui ces lignes dans … Ludomag !

    Pourquoi cet article ? En quoi peut-il faire avancer les choses ?

    J’ai le sentiment profond que nous arrivons à un virage du développement du numérique pédagogique ; un virage dicté par les influences diverses, enchantées ou dénonciatrices, qui interrogent sur la valeur de ce que nous entreprenons chaque jour dans le champ des usages pédagogiques qu’accompagnent les outils numériques.

    Il existe toujours trois acteurs majeurs et omniprésents au gré de ces avancées rectilignes et de ces virages. Des acteurs qui laissent penser qu’ils se parlent et s’écoutent … enseignants, industriels, institutionnels.

    Mais ne manque-t-il pas le principal ? L’élève !

    En parfait adéquation avec mes convictions présentes, je placerai le point de vue de l’enseignant face à ces interlocuteurs. Car au final, face aux problèmes de fonds et de formes, c’est bien à lui qu’incombe l’ensemble des responsabilités pédagogiques, d’assumer les choix politiques, de répondre aux impératifs dictés par l’institution…

    L’enseignant vu par l’enseignant…

    C’est le point de passage obligatoire de tout acte pédagogique ; la confrontation à ses pairs. Elle commence à son bureau et finit dans le domaine des équipes pédagogiques. Un baptême du feu où s’imposent les influences les plus diverses. Le coeur de la réflexion est et restera, l’élève. Comment l’aider dans ses apprentissages et l’amener à l’optimal de sa formation et éducation.

    L’introduction du numérique, pour celui qui voudra convaincre ses collègues demeure un état de science-fiction. L’approche est lente, parfois difficile laissant souvent la place à des réticences plus techniques et de coûts, que réellement pédagogiques.

    Un des facteurs d’accélération est l’acquisition d’un matériel. A ce moment, les choses se décantent, se discutent et évoluent vers ensuite des échanges, voir des demandes.

    Le second niveau de ce rapport est celui des initiés. Le numérique se partage, s’épie entre enseignants depuis bien longtemps. De fait, des dispositifs d’échanges, allant du local au national existent, rassemblement privilégiés de conseillers et autres interlocuteurs. Au sein de ces structures, ce sont des courants d’influence qui émergent.

    Et à ce jeu, il existe une petite concurrence sur la production où, sans parler de dénigrement, rares sont les incitations à orienter les formations vers des produits externes à son domaine de compétence. Car à ce niveau, se pose déjà cette question bien en place à Ludovia cette année : appropriation … et de fait, détournement !

    Car l’âme de l’enseignant artisan (J.P. Moiraud) n’est pas celle de l’enseignant pragmatique qui ne peut s’accommoder d’à priori et bricolages, apanage des innovants ou tombés dedans par curiosité.

    De cette difficulté à « matérialiser » des process efficients, couplés à des carences matérielles et logicielles et auxquelles se sont ajoutées des réflexions très larges sur « l’entrée du numérique à l’école », sont entrés dans ce jeu les industriels, autrement appelés éditeurs au gré des changements de langages.

    Martial_enseignantpointdevue3_131015Toujours présents auprès de l’Education, avec on ne l’oublie pas, l’édition papier, le numérique a développé une branche non négligeable à ce propos : le support. Et comme le support doit induire des changements de méthodes, un trust formidable s’est constitué, de la technologie aux contenus.

    L’angle d’attaque demeure partout le même. La garantie d’avoir 10, 100, 1000 enseignants comme garants de la valeur du catalogue.

    Avec cette cohorte de prestataires et fournisseurs, se trouve les collectivités, donneurs d’ordres et surtout finançant les projets avec plus ou moins d’efficacité quant aux réalités avérées du terrain. De fait, il m’est souvent apparu que les enseignants qui ne s’engageaient pas dans la démarche de changement numériques par souci matériel, se retrouvaient devant le fait accompli, une fois ce dernier présent dans les établissements.

    Et de reprendre en coeur : « oui, bien sûr, mais on équipe l’établissement (les élèves), et moi ? ». Et que dire des rapports projets / validations ?

    Il n’en demeure pas moins qu’équipés ou non, les enseignants demeurent un public privilégié de ce groupe. Car au travers de leurs expérimentations de terrain, un terme qui permet d’oublier temporairement le fait qu’il faudra en sortir un jour de l’expérimentation, ils valorisent par bricolage personnel ou usage des dotations, les projets en cours.
    Mieux que cela, ils valident ponctuellement les investissements faits par la démonstration d’usages.

    C’est ainsi qu’on les retrouve en différents lieux, sur des stands, suscitant l’intérêt du moment au travers d’actes valorisants mettant en scène des élèves ou tout simplement expliquant leurs démarches à qui voudra bien leur accorder quelques … secondes d’attention. Un acte valorisant l’espace d’une ou deux journées, et qui se poursuivent, on l’oublie trop souvent sur l’ensemble de toutes les autres de l’année au sein des classes. Alors, amusants ou intéressants les enseignants ?

    Martial_enseignantpointdevue4_131015

    Garants de l’efficacité des projets d’investissements, les enseignants doivent aussi passer l’épreuve suprême des institutions. Et il y en a beaucoup. Inspection pédagogique, DANE, CANOPÉ. Pour certains, ce sera l’épreuve de la pédagogie, pour d’autres celle de la mise en oeuvre, et d’autres encore les deux.
    Un savoureux mélange qui met l’enseignant tantôt sur un piédestal, tantôt clairement en danger, parfois on ne sait pas trop, ça dépend des personnes que l’on a en face de soi.

    J’ai toujours accordé une place importante à la perception des faits par l’institution. En tant qu’enseignant, c’est la structure vers laquelle on se tourne pour chaque étape d’une petite avancée. Elle commence au sein de l’établissement avec un dialogue avec son administration, qui elle-même dialogue avec l’inspection.

    C’est ensuite un jeu de réseaux qui vont répondre au travers de groupes de travail aux demandes, en exprimant leurs avis d’experts avant de vous absorber dans leurs dispositifs en tant que novateur et compétent. (Mais à la vitesse des évolutions, compétent, c’est combien de temps ?)

    Il s’avère que les choses sont bien plus complexes. Car au sein de cette structure des lignes sont tracées. Des lignes prudentes, orientées, et donc influencées. Elles se tracent en parallèle des décisions prises « plus haut« ; Alors se pose la question de : je sais où se situe le très haut, mais c’est qui plus haut ? … tout simplement parce que moi, enseignant, j’aimerais discuter avec « plus haut » pour mieux comprendre, mieux savoir, mieux agir, et surtout que l’on me dise de manière assurée si je dois continuer ainsi ou si ce que je fais n’apporte au final … rien.

    Martial_enseignantpointdevue1_131015

    Il n’en demeure pas moins que tout enseignant avisé demeure prudent vis à vis de son institution. Car très souvent, une innovation pédagogique demeure une désobéissance qui a réussi. Et de fait, il faut avancer avec prudence pour ne pas heurter les sensibilités. C’est ainsi que l’on constate que lors d’inspections, pendant de nombreuses années, malgré les réussites en classe, le numérique n’apparaissait que comme outil-support de présentation avant d’être support de réalisation.

    Il y a tant de choses à dire, et je me rends compte que cet article s’étire. Alors, avant de me (vous) perdre,

    petite conclusion sur l’enseignant dans l’ère du numérique.

    Il est de loin, celui qui développe le plus de compétences dans cette intégration lente et progressive. Il est le seul au contact des élèves. Le seul et l’unique quoique s’en défendront les autres. Trop souvent accessoire dans la validation des projets.
    Je pointerai dans un prochain article un cas d’école des difficultés auxquelles doivent faire face aujourd’hui encore les enseignants dans le rapport volonté-efficacité qui oppose encore leurs compétences avérées aux moyens qui lui sont donnés d’opérer cette transition.

    Sachez que la prise en compte des valeurs du numérique n’a pas tenu au gadget du moment, phénomène de mode et outil de communication politique, mais bien à la prise en compte des plus-values pédagogiques accompagnant l’intégration des outils numériques.

    Dans les choix à venir, et les orientations qui seront prises, interrogez les enseignants sur ce qui leur semble essentiel et

    vous verrez que le numérique n’a en réalité que réinventé la roue, mais en lui apportant des spécificités techniques considérables.

    Alors cessons d’imaginer et soyons à l’écoute des acteurs de terrain, des vrais, et mettons tout en oeuvre pour leur faciliter la tâche.

  • Viaéduc : un réseau professionnel conçu avec et pour les enseignants

    Viaéduc : un réseau professionnel conçu avec et pour les enseignants

    Au-delà de son ergonomie singulière, quels sont les types d’échanges que la plateforme pourra soutenir ? Quelle sera la valeur ajoutée spécifique du recours à ce réseau ? Nouveau venu dans l’écosystème des enseignants, Viaéduc devra faire la preuve qu’il offre bien un environnement original, propre à faciliter des interactions utiles, que les réseaux actuels ne permettent pas.

    Viaéduc est un réseau social professionnel qui a vocation à faciliter l’identification d’enseignants avec lesquels je pourrais avoir des points communs, des problématiques communes ou encore des projets et des ressources à partager.

    Il doit me permettre non seulement de rentrer en contact avec des collègues, mais également de faciliter l’identification à de ressources, publiques et privées, et l’accès à des services permettant de co-construire des ressources pédagogiques. La dimension « ressources » de ce projet est en effet importante car le réseau permet non seulement de partager mais aussi de co-construire des ressources, comme le décrit Karl Surault : « je mets en partage ma ressource et elle va être commentée et enrichie ; c’est une logique “gagnant-gagnant“ ».

    Côté indexation des ressources : le réseau bénéficie de l’expertise forte de Canopé en matière d’ingénierie documentaire, et s’appuie sur un moteur de recherche permettant d’accéder à un vaste ensemble de ressources, gratuites et payantes, produites par des enseignants ou par des éditeurs.

    Viaéduc n’est pas un réseau institutionnel, ni le réseau social du ministère de l’éducation nationale. Le projet est porté par un Groupement d’Intérêt Public qui regroupe, entre autres, Canopé, l’Université de Poitiers, le CNED mais également des sociétés privés comme l’éditeur Belin ou les sociétés de communication et de développement digital comme Les Argonautes ou BeeChannels.

    La valeur ajoutée du réseau Viaéduc, c’est à la fois sa dimension professionnelle, pour et par les enseignants, « toute discipline confondue, tout niveau confondu et tout statut confondu ; on est dans l’horizontalité des échanges », son ergonomie, l’accès à des ressources et à des services, permettant non seulement d’être en contact entre pairs, mais aussi de travailler ensemble. C’est du moins ce qui est recherché dans le cadre de l’expérimentation du réseau Viaéduc, entamée il y a quelques mois, et avant l’ouverture au public, prévue durant le 1er semestre 2015.

    S’inscrire et rejoindre Viaéduc : http://experimentation.viaeduc.fr

    Plus d’infos :
    Voir la vidéo de présentation

     

  • CANOPE, un réseau proche des enseignants

    CANOPE, un réseau proche des enseignants

    [callout]Pour en parler le mieux possible, considérons l’exemple de l’Atelier CANOPE d’Evry. Anciennement CDDP, il est animé par des préoccupations toutes plus différentes les unes que les autres depuis le mois de juillet où, à l’issue d’un travail de fond, il a été labellisé et a obtenu les fonds nécessaires à sa restructuration.[/callout]

    Martial1_041114C’est un espace conséquent pouvant accueillir des formations et des publics en tout genre offrant, de surcroît, une densité numérique de très bonne qualité au contact de ressources plus classiques mais sans cesse réactualisées au profit des évolutions pédagogiques du moment.

    C’est aussi un espace de découverte et de proposition en adéquation avec les préoccupations des nombreux enseignants qui s’y rendent chaque jour et y découvrent un univers pédagogique de qualité.

    Parmi les missions qui incombent au personnel présent sur place, aux provenances et compétences variées :

    l’accompagnement des équipes enseignantes sur les différents projets qui leur sont proposés ou plus localement ceux que, eux-même, ont créés.

    C’est ainsi que pour un enseignant des collèges de l’Essonne, un support et une aide peuvent être apportés dans la recherche de ressources, la création de projets, la création et la gestion d’un blog, l’utilisation des tablettes de dotation.

    Prenons l’exemple précis du collège « Les Sablons de l’Essonne » qui s’est lancé dans la création d’un blog visant à accompagner un projet ayant pour centre d’intérêt l’Islande, terre de mystère au dépaysement assuré. Un appel, un conseil et, en moins de 10 minutes, suite à un échange, une enseignante inscrite sur le service de création de blog de l’académie de Versailles a pu aussitôt démarré un travail de fond avec ses élèves.

    Moins de 15 jours après cet appel, le résultat est un blog qui s’enrichit régulièrement des apports des enseignants et des élèves.

    Mais la tâche ne s’arrête pas là. L’Atelier CANOPE, c’est aussi un service relationnel et la proposition d’outils et de ressources. Dans ce cas précis, le blog n’a été que le prétexte à une rencontre plus poussée avec des membres de l’équipe éducative et le chef d’établissement pour accompagner d’autres usages.

    Martial2_041114Un blog qui se veut dynamique s’accompagnera de services aussi divers que possible. Là encore, en présentiel, on peut citer:
    – la présentation des outils académiques comme la ScolaWeb TV qui permettra la diffusion de contenus ;
    – une présentation accompagnée des recommandations de rigueur pour l’usage des images ; un outil qui permet également un travail collaboratif sur les images et qui accompagnera de manière performante les sorties pédagogiques ainsi que les travaux en classe : Photo Live, où tous les enseignants peuvent contribuer à la création d’albums de photographies sécurisés visant à mettre en valeur la participation et les réalisations des élèves.

    Mais le collège renferme un potentiel encore plus conséquent. Établissement réactif et innovant, l’équipe avait déposé un projet qu’elle a défendu auprès d’une commission spécifique composée de membres du Conseil Général et des réseaux pédagogiques, pour obtenir une dotation de 30 tablettes tactiles fonctionnant sous Android et leur équipement de connexion associé.

    Martial3_041114Sans attendre, une formation rapide et efficace à la gestion et à l’utilisation des tablettes a été organisée.

    Objectif : préparer au mieux l’intervention de la mission TICE conviée à venir former l’ensemble des enseignants de l’établissement aux solutions numériques qui accompagnent ce projet tablette.

    Bien évidemment, les compétences se partagent et l’Atelier CANOPE, riche de ses compétences propres permet de soutenir efficacement et rapidement les enseignants les plus novateurs prompts à démarrer rapidement une action pédagogique avec leurs élèves.

    En moins de 4 heures, partagée entre démonstrations techniques de bases et scénarios pédagogiques, l’équipe présente lors de ce rendez-vous a pu envisager un usage immédiat, disons plutôt, une intégration immédiate des outils numériques sur des contenus très divers.

    Petit aparté auprès du chef d’établissement pour appuyer une demande de l’équipe EPS, seule discipline faisant encore l’appel « papier« , pour la prise en charge d’un point d’accès leur permettant de faire l’appel sur l’ENT de l’établissement ; mais également expliquer la nature du rendez-vous, et c’est tout un établissement qui se trouve transformé pour une année scolaire dont nous pouvons imaginer qu’elle sera, pour les élèves, de nature tout à fait différente.

    J’avais un peu de mal à construire cette mission, et il s’avère que tout naturellement, elle s’inscrit dans cette logique vécue personnellement sur le terrain, de partage de connaissances et de compétences.

    D’autres rendez-vous sont pris pour venir étudier l’évolution des usages et apporter, pourquoi pas, de nouvelles compétences dont les élèves tireront très rapidement profit, véritables éléments d’une culture numérique orientée vers la connaissance et l’appropriation des environnements numériques et de travail.

    Martial Pinkowski, enseignant en EPS et chargé de mission numérique au Canopé de l’Essonne

  • Tamagocours, un jeu numérique pour apprendre les règles de l’exception pédagogique au droit d’auteur

    Tamagocours, un jeu numérique pour apprendre les règles de l’exception pédagogique au droit d’auteur

    L’analyse du contexte nous a conduit à proposer une formation s’appuyant sur la conception de Tamagocours, un jeu sérieux permettant aux étudiants de se former aux aspects juridiques de l’usage des ressources numériques dans un cadre éducatif. En raison de la rareté des ressources disponibles pour la formation dans ce domaine, de l’étendue des besoins et de l’originalité de la proposition, la solution que nous proposons répond à des attentes qui dépassent largement le contexte de la commande.

    En effet, l’importance grandissante de la place des ressources numériques à usage éducatif justifie la mise en place d’une certification des compétences numériques des enseignants.

    En France, cette certification s’effectue dans le cadre de l’obtention du C2i2 qui est l’acronyme de Certificat Informatique et Internet de Niveau 2 Enseignant (MESR, 2012). C’est une certification obligatoire que doivent obtenir les étudiants qui se destinent à l’enseignement. Le référentiel de compétences du C2i2e liste les compétences qu’un enseignant doit posséder pour utiliser correctement les technologies de l’information et de la communication dans sa pratique professionnelle.

    L’un des volets du C2i2e concerne les aspects juridiques liés aux usages du numérique dans l’enseignement. Les textes réglementaires qui encadrent ces usages sont très largement méconnus et leur complexité rend leur diffusion difficile.

    Cette méconnaissance est probablement l’une des causes de la faible diffusion du numérique dans les pratiques pédagogiques.

    La question de la formation juridique des enseignants et des cadres administratifs à la réglementation qui encadre l’usage des ressources numériques dans l’enseignement est donc un enjeu majeur.

    Synopsis du jeu

    Il s’agit d’un jeu collaboratif, multijoueurs, en ligne qui repose sur une métaphore : celle du Tamagotchi qu’il faut alimenter pour le maintenir en vie.

    Il s’agit ici d’un TamagoCours que le joueur doit pouvoir alimenter en ressources pédagogiques licites (images, sons, vidéos, articles, publications hors CFP [Conçues à des Fins pédagogique], articles-publications CFP) afin de le « nourrir ».

    Chaque équipe d’étudiants a pour mission d’élever un TamagoCours en lui fournissant des ressources numériques utilisées dans le cadre scolaire. L’équipe est formée automatiquement en ligne.  Le TamagoCours se présente sous la forme d’un personnage qui apparait en bonne santé ou non en fonction des ressources qui lui sont fournies. Ces ressources sont payantes ou gratuites, libres ou sous droit d’auteur. Il s’agit de le nourrir avec des ressources licites qui respectent la réglementation.

    Le joueur/apprenant peut accéder à une bibliothèque juridique qui présente des liens vers les règles juridiques qui s’appliquent pour l’utilisation des différentes ressources dans le cadre scolaire. Il est possible de rejouer un même niveau de jeu perdu sans limitation de manière à atteindre un score minimal. Le tableau des résultats de chaque niveau gagné peut être utilisé pour la certification des étudiants sur ce volet du C2I2E.

    Les traces numériques anonymes sont enregistrées pour chaque équipe lors de chaque partie et peuvent être utilisées par l’enseignant/formateur pour la phase de debriefing.

    Voir l’interview d’Eric Sanchez ici.

    Pourquoi un jeu sérieux ?

    Les choix de conception effectués ont été dictés par la prise en compte du modèle de conception 3E (Sanchez et al., 2012). Il s’agit de concilier d’une part la nécessité, pour l’apprenant/joueur, de disposer de règles simples dont l’appropriation est aisée, et, d’autre part de conserver, malgré la dimension métaphorique de la situation d’apprentissage, un degré élevé d’authenticité du point de vue du domaine abordé et des compétences développées.

    L’approche « jeu sérieux » a ainsi été choisie parce qu’elle est susceptible :

    –    de faciliter l’engagement du joueur/apprenant dans la réalisation de tâches complexes sur un domaine dont on sait que cet engagement est difficile à obtenir (aspects motivationnels du jeu liés à la forme de l’activité pédagogique)

    –    de permettre de développer des compétences dans l’action en étant confronté à des questions proches de celles réellement rencontrées en situation professionnelle (authenticité des apprentissages) ;

    –    d’être adaptée aux contraintes de l’ENS de Lyon, et, au-delà, de tous les établissements concernés par la mise en place du C2i2e (temps disponible limité tant  du côté de l’équipe pédagogique que du côté des étudiants, nécessité de mettre en place des formations en ligne et asynchrones).

    Plus d’infos :
    Equipe, bibliographie et calendrier du projet à lire ici

  • Bricolage et bricoleurs dans l’éducation : c’est du sérieux !

    Bricolage et bricoleurs dans l’éducation : c’est du sérieux !

    Moiraud_bricolage310314Si l’on a résolu cette question, sait-on s’il est issu du monde de l’industrie où l’on fabrique des objets tangibles, s’agit-il d’un enseignant qui cherche à construire les apprentissages de ses élèves ou bien encore un artiste-artisan?

    Cherche t-il à bricoler parce que la réussite de son entreprise est son objectif ou bien parce qu’il cherche de façon plus ou moins consciente à subvertir son milieu? La réponse pourrait être cartésienne, tranchée, nette …

    Malheureusement (heureusement ?) la réponse est complexe, il n’y a pas de bricolage, il y a des bricoleurs.

     

    Suis je un bricoleur ? C’est fort possible ! Cerner le métier d’enseignant c’est chercher à comprendre ce qu’est le bricolage, notion élaborée à la fois dans les forêts du Brésil et dans les usines industrielles de la révolution du même nom.

    « C’est quoi un prof qui bricole ? » dira le quidam, « C’est quoi ce prof qui bricole » dira le parent d’élève inquiet. Bricoler est un verbe obscur qui inquiète. Peut-on bricoler l’immatériel ?

    C’est inquiétant un prof qui revendique son attachement au  bricolage, il dit haut et fort qu’il tâtonne, qu’il cherche, quand la société donne de lui l’image de celui qui sait, qui organise, qui programme (d’ailleurs il doit respecter le programme !). Serait-il la machine à ne pas douter, l’instrument d’un système huilé ?

    J’ai donc essayé, au gré de mes recherches, de cerner cette nébuleuse. J’ai bricolé (je continue de bricoler) un article fait de bribes de références, une forme de collage à la Breton pour m’aider à comprendre ce que je fais (ou de m’y perdre définitivement), ce que je ne fais pas aussi. Un travail commencé sans le savoir en côtoyant mes premiers élèves, poursuivi en (re)découvrant (assez tardivement) Claude Levi Strauss, formalisé (paradoxe ?) en intégrant l’INRP et poursuivi depuis.

    Voici mes collages, ils ne respectent pas un véritable ordre, si ce n’est celui du hasard programmé de mes lectures.

    Pris entre la posture de l’ingénieur et celle du bricoleur, ou est la place de l’enseignant ?

    Le bricolage ou des bricoleurs ?

    L’in[génie1]osité littéraire au service du bricolage …

    La référence sur le concept de bricolage est bien évidemment Claude Levi Strauss et le passage fameux de la pensée sauvage :

    «Une forme d’activité subsiste parmi nous qui, sur le plan technique, permet assez bien de concevoir ce que, sur le plan de la spéculation, put être une science que nous préférons appeler première plutôt que primitive : c’est celle communément désignée par le terme de bricolage.

    Dans son sens ancien, le verbe « bricoler » s’applique au jeu de balle et de billard, à la chasse et à l’équitation, mais toujours pour évoquer un mouvement incident: celui de la balle qui rebondit, du chien qui divague, du cheval qui s’écarte de la ligne droite pour éviter un obstacle. Et, de nos jours, le bricoleur reste celui qui œuvre de ses mains, en utilisant des moyens détournés par comparaison avec ceux de l’homme de l’art ». /…/

    Le bricoleur est apte à exécuter un grand nombre de tâches diversifiées ; mais, à la différence de l’ingénieur, il ne subordonne pas chacune d’elles à l’obtention de matières premières et d’outils conçus et procurés à la mesure de son projet : son univers instrumental est clos, et la règle de son jeu est de toujours s’arranger avec les « moyens du bord », c’est-à-dire un ensemble à chaque instant fini d’outils et de matériaux, hétéroclites au surplus, parce que la composition de l’ensemble n’est pas en rapport avec le projet du moment, ni d’ailleurs avec aucun projet particulier, mais est le résultat contingent de toutes les occasions qui se sont présentées de renouveler ou d’enrichir le stock, ou de l’entretenir avec les résidus de constructions et de destructions antérieures.

    L’ensemble des moyens du bricoleur n’est donc pas définissable par un projet (ce qui supposerait d’ailleurs, comme chez l’ingénieur, l’existence d’autant d’ensembles instrumentaux que de genres de projets, au moins en théorie) ; il se définit seulement par son instrumentalité, autrement dit, et pour employer le langage même du bricoleur, parce que les éléments sont recueillis ou conservés en vertu du principe que « ça peut toujours servir ».

    De tels éléments sont donc à demi particularisés : suffisamment pour que le bricoleur n’ait pas besoin de l’équipement et du savoir de tous les corps d’état, mais pas assez pour que chaque élément soit astreint à un emploi précis et déterminé. Chaque élément représente un ensemble de relations, à la fois concrètes et virtuelles ; ce sont des opérateurs, mais utilisables en vue d’opérations quelconques au sein d’un type. /…/Claude Levi Strauss (1962) – La pensée sauvage – Agora

    La littérature regorge d’exemples qui peuvent servir d’appui pour illustrer les réflexions sur le bricolage en pédagogie. Ces passages ne sont pas forcément issus des réflexions de sciences de l’éducation mais elles aident à cadrer le concept :

    Le cas de l’ouvrier Demarty à l’usine Citroën

    Après les évènements de 68, Robert Lihnart intègre l’usine Citroën et les chaines de montage de 2 CV. Il y décrit un ouvrier, Demarty, chargé de «décabosser» les ailes. Pour accomplir sa tâche, il a, au fil du temps, construit un établi …

    «Le plus étonnant, c’est son établi. Un engin indéfinissable, fait de morceaux de ferraille et de tiges, de supports hétéroclites, d’étaux improvisés pour caler les pièces, avec des trous partout et une allure d’instabilité inquiétante. Ce n’est qu’une  apparence. Jamais l’établi ne l’a trahi ni ne s’est effondré. Et, quand on le regarde travailler pendant un temps assez long, on comprend que toutes les apparentes  imperfections de l’établi ont leur utilité : par cette fente, il peut glisser un instrument qui servira à caler une partie cachée ; par ce trou, il passera la tige d’une soudure difficile» – L’établi de Robert Lihnart (1978)

    Le cas de Monsieur Quignon à la poste

    Fabienne Hanique analyse les stratégies de modernisation au sein de  l’entreprise « La Poste » qui s’attache à conduire «la modernisation des agents», pour transformer les postiers en «acteurs associés au changement».

    Dans ses observations, elle évoque le cas de Monsieur Quignon, un vieil homme qui vient quotidiennement au bureau de poste pour vérifier l’état de son compte postal. Tous les agents savent qu’il ne perçoit que deux fois par mois sa maigre pension, le reste du temps le compte est vide. Les impératifs de rentabilité imposeraient de lui consacrer le minimum de temps.

    Pourtant… à l’encontre des règles managériales qui recommandent une distance avec le client, une rentabilité et une rapidité de l’opération, les guichetiers s’occupent de Monsieur Quignon, lui consacrent du temps. Ils prennent le temps de vérifier chaque jour son compte postal, ils lui adressent un mot gentil même si le résultat est connu d’avance. Les guichetiers ont bricolé la règle, ils l’ont adapté en fonction des besoins locaux.

    «La conduite qu’avait initialement adopté Annie n’était en rien critiquable au regard des procédures et des règles de l’efficacité managériale qui commandent notamment de diminuer le temps d’attente des clients et d’améliorer le temps de traitement et d’améliorer le temps de traitement des opérations. L’échange de regards avec les deux «anciens» l’a pourtant amenée à renoncer à cette posture pour se ranger aux «règles» locales de cette micro-société.

    Les enjeux sous-jacents sont importants pour l’ensemble des protagonistes / Pour Micheline et Jackie, il convient de vérifier qu’en la présence d’Annie, on peut travailler, c’est-à-dire non seulement mobiliser la réglementation et les procédures, mais aussi cette jurisprudence spécifique, véritables présupposés sociaux de l’activité personnelle, qui constitue le «genre de la maison». Libre à Annie de s’y plier ou pas … mais ne pas s’y résoudre peut être coûteux. Cela reviendrait à l’isoler et, du même coup, à la priver de la possibilité de mobiliser le collectif pour faire face à des situations que la réglementation prescrite seule ne peut plus suffire à affronter. Elle serait alors conduite, pour faire face à des situations codifiées, à produire des «inventions» ou des «bricolages» que l’absence de validation du collectif renverrait au rang de transgressions.» – Le sens du travail – Fabienne Hanique (2002) – éres

    Michel De Certeau et la perruque

    Dans son ouvrage l’invention du quotidien M. De Certeau évoque la notion de perruque dans le monde ouvrier. C’est le temps qui est détourné par les ouvriers pour fabriquer des objets personnels. Subversion du temps normé à des fins personnelles.

    « C’est la cas de la perruque. Ce phénomène se généralise partout, même si les cadres le pénalisent ou « ferment les yeux » pour n’en rien savoir. Accusé de voler, de récupérer du matériel à son profit et d’utiliser les machines pour son compte, le travailleur qui « fait la perruque » soustrait à l’usine du temps (plutôt que des biens, car il n’utilise que des restes) en vue d’un travail libre, créatif et précisément sans profit. Sur les lieux mêmes où règne la machine qu’il dit servir, il ruse pour le plaisir d’inventer des produits gratuits destinés seulement à signifier par son oeuvre un savoir faire propre et à répondre par une dépense à des solidarités ouvrières ou familiales » Michel de Certeau – L’invention du quotidien &. arts de faire – Folio essais page 45.

    Philippe Perrenoud

    Il évoque le bricolage chez les enseignants :

    « Les enseignants bricolent, ce qui ne signifie pas qu’ils font n’importe quoi et qu’ils ne font que cela. Le bricolage n’est pas antinomique avec la planification, la préparation, la référence à des théories éducatives. C’est ce que rappelle Philippe Perrenoud dans son article intitulé « La pratique pédagogique entre l’improvisation réglée et le bricolage » (4).

    ——————-

    Génie au sens de la science des ingénieurs

    (4) « La pratique pédagogique entre l’improvisation réglée et le bricolage », Philippe Perrenoud, 1983 http://www.unige.ch/fapse/SSE/teachers/perrenoud/php_main/php_1983/1983_01.html

     

     Plus d’infos : retrouvez tous les billets de JP Moiraud dans notre rubrique « Entre ingénieur et bricoleur, un espace à investir chez les enseignants » et sur son blog

  • Et si l’enseignant innovant était un concept utile pour … ne pas innover ?

    Et si l’enseignant innovant était un concept utile pour … ne pas innover ?

    JPMoiraud_Art1_260214

    N’est-il pas désormais un concept dépassé ? Il a été utile, nécessaire et indispensable pour passer du 1.0 au 2.0, le pionnier a eu une fonction sociale mais la modernité s’est installée, instillée, développée.

    L’innovant s’est épuisé, il lui arrive même de se démobiliser, de douter.

    Peut-on aujourd’hui se contenter de  n’avoir que des enseignants innovants, isolés, atomisés, sympathiques curiosités du monde enseignant ? Ce serait vrai si le système éducatif se réduisait au seul monde enseignant ; or nous savons tous que le système est complexe. Il est difficile de parler d’éducation, d’enseignement et d’apprentissage sans évoquer les apprenants, les chefs d’établissement, les corps d’inspections, les administrations, la recherche, les syndicats, les parents d’élèves,  j’en oublie certainement.

    L’enseignant innovant est un concept dépassé. Il nous faut maintenant penser l’innovation comme un instrument global. C’est ici que se justifie mon titre car mettre la focale sur l’enseignement innovant permet, à bien des égards de conserver le système en l’état. En détournant le regard sur un « objet » que j’ose qualifier d’anecdotique (que mes collègues innovants m’excusent par avance de la violence voulue du terme anecdotique). Seul, l’enseignant innovant s’épuise, il se coupe petit à petit de son milieu, se marginalise car il avance au sein d’un système qui stagne.

    Comme dans toute greffe il faut que le corps accepte la greffon faute de quoi c’est le rejet qui s’impose.

    En glorifiant l’enseignant innovant on lui rend un mauvais service et on rend un mauvais service à l’institution. Nous nous trompons depuis des années, nous focalisons notre attention sur quelques individus quand c’est le système qu’il faut analyser. L’enseignant innovant est mort, que vive la structure innovante.

    Si l’on veut innover, alors regardons où sont les équipes innovantes, celles qui savent collaborer, travailler de concert, savent intégrer l’interdisciplinarité comme vecteur de la réussite. Ne plus regarder son voisin de classe, son pair d’amphithéâtre comme un étrange étranger mais comme un allié précieux.

    Si  l’on veut innover, alors regardons où sont les chefs d’établissements  innovants, ceux qui acceptent de prendre le risque de modifier les habitudes, les usages confortablement acceptés pour être tranquilles ; le chef d’établissement global, expérimentateur qui ose le dialogue horizontal en complément du nécessaire hiérarchique.

    Si l’on veut innover alors regardons où sont les IEN / IPR innovants, ceux qui osent valoriser le savoir académique comme la compétence acquise et développée ; savoir encourager l’innovation sans qu’elle se fasse au prix d’un renoncement salarial.

    Si l’on veut innover, regardons quelles sont les positions syndicales qui permettraient d’avancer dans le sens de l’innovation sociale.

    Si l’on veut être innovant regardons du côté des collectivités locales qui engagent des politiques innovantes en osant imaginer des établissements adaptés aux modes collaboratifs et coopératifs.

    Savoir intégrer la technologie pédagogique au-delà de l’acte d’investissement simple dans le registre du dialogue ordonnateur / comptable.

    Si l’on veut être innovant regardons du côté des modifications structurelles qui pourraient être envisagées.

    L’innovation pourrait tangenter vers la reconnaissance d’un temps numérique effectif dans les services, vers la reconnaissance d’un espace recomposé qui reconnaîtrait, à côté des espaces réels, les espaces numériques ; vers la reconnaissance des efforts engagés et des compétences acquises par les acteurs éducatifs.

    Si l’on veut innover faisons en sorte que le continuum lycée université soit aussi une réalité pour les enseignants.

    Osons donc penser l’innovation comme la préoccupation de chacun, à tout instant ; l’innovation oui mais pas seulement pour les enseignants.

    Et si on en discutait plus avant ?

    Plus d’infos : retrouvez tous les billets de JP Moiraud dans notre rubrique « Entre ingénieur et bricoleur, un espace à investir chez les enseignants » et sur son blog

  • Google veut se rapprocher du monde de l’enseignement

    Google veut se rapprocher du monde de l’enseignement

    Google_Renaissance_240214En investissant dans Renaissance Learning, Google via le fond « Google Capital », prend une nouvelle orientation ; c’est un grand pas vers l’éducation ; jusqu’à présent, Google Capital, ayant pour vocation d’accompagner les sociétés dans leur croissance, s’était concentré sur Lending Club (finance participative) et Survey Monkey (sondage en ligne).

    Renaissance Learning n’est pas le « premier venu » en matière d’outils pour enseigner. L’entreprise propose des services cloud pour enseigner mais aussi pour évaluer les élèves et compte actuellement pas moins de 20 millions d’étudiants et d’enseignants qui utilisent ses solutions à travers le monde.

    « All over the world, technology has opened new doors for students to learn both in the classroom and at home. For many educators, the question is not whether to embrace new technology, but how to embrace technology in a way that makes teachers’ lives easier and meaningfully boosts student achievement, » said Gene Frantz of Google
    Capital. « Renaissance Learning is at the forefront of this educational movement, and their ability to use data to support effective teaching and drive student growth is unparalleled ».

    Google Education compte déjà plusieurs services et applications utilisés par la communauté éducative comme Google Calendar, Gmail, Google Docs etc. Par cette acquisition, on imagine que sa stratégie serait de rendre compatible ses propres outils à ceux développés par Renaissance Learning, pour construire une offre dédiée aux enseignants et à leurs élèves… Affaire à suivre.

    Avec cette levée de fonds, la valorisation de Renaissance Learning, qui fait partie du groupe britannique Permira, approcherait le milliard de dollars.
  • Les enseignants : une force de proposition pour avancer dans l’ère du numérique ?

    Les enseignants : une force de proposition pour avancer dans l’ère du numérique ?

    MartialP_110214L’orientation prise autour de la confiance sans faille aux éditeurs classiques, transformant à grand peine le marché classique du papier, en le justifiant par un cartable numérique tout en un, ne délivrait au final, qu’une vision simpliste au regard d’un potentiel accru.

    J’en tiens pour preuves toutes les expérimentations pluridisciplinaires que nous trouvons autour de l’utilisation de l’image que permettent les tablettes.

    A ce titre, voulant répondre à un projet d’équipement, j’ai trouvé chez mes collègues 2 types de réponse:
    « on pourra y mettre nos cours, documents, et autres supports » ou « c’est intéressant pour pouvoir prendre des images et des vidéos »

    Oui ! mais pas seulement…

    Tout d’abord, ne pas négliger le fort potentiel et la maîtrise technique de certains enseignants/développeurs, ayant intégré les usages innovants et en particulier le numérique, depuis de nombreuses années dans leur pédagogie. Ils possèdent en eux, l’ensemble des qualités que ne peuvent offrir, ou alors de manière incomplète, les ténors de l’industrie.

    La différence tient en l’observation quotidienne de l’évolution de leur métier : un moyen de réagir en temps réel et une adaptabilité toute particulière. Mais surtout en une capacité à identifier les besoins, à les interroger et y répondre avec une infinie précision, même si parfois la tâche s’avère juste ponctuelle, locale et surtout difficile.

    Cet aspect très professionnel, s’appelle les “règles métiers”. Un ensemble de détails qui sont un atout pour le professeur, un écueil[1] pour les développeurs.

    C’est pourquoi j’insiste sur ce potentiel conséquent que possède l’éducation nationale en son sein et que le projet “faire entrer l’école dans l’ère du numérique” semble oublier alors même que je l’aurais renommé “faire avancer l’école dans l’ère du numérique” !

    Je pense qu’il est important de prendre les devants et que, même avec des moyens qui peuvent sembler dérisoires, il est possible d’être force de proposition dans un domaine où il devient urgent d’être efficace.

    Je pose la question à partir d’un concept simple : cessons de nous poser le problème comme étant celui de la ressource, mais plutôt celui du besoin !

    La ressource est omniprésente, partout. A un point tel qu’aujourd’hui, on ne la diffuse que très difficilement, car elle se livre une concurrence impitoyable en fonction des supports (papier, CD-ROM, tablette, internet). Et il apparaît évident qu’on y ajoute chaque instant des contraintes d’utilisation supplémentaires. A sujet similaire, éditeur différent.

    Mes vielles éditions de Molière ne sont plus adaptées à celles d’aujourd’hui, et pourtant cela reste du Molière !

    Je me permettrai une réflexion plus longue sur cet aspect qui inquiète, alors que Google devient le précepteur incontournable de nos élèves et que nous luttons contre…

    Et de revenir sur mon sujet principal : l’énergie des enseignants, et le potentiel des enseignants/développeurs !

    En Essonne, une initiative d’abord locale, s’étend à l’ensemble du territoire, sur la base d’une idée simple. Une idée qui dénonce l’accès aux ressources sur un aspect fondamental qu’est la “facilité”.

    Un collège[2] impulse un moyen différent d’accéder aux contenus : partir de la liste de ce qui est essentiel à retenir d’un cycle de 4 ans au collège. Idée simple, mais qui comporte quelques restrictions que les professionnels doivent intégrer, professeurs ou éditeurs. L’application, « MonCollege« [3],a pour ambition d’intégrer l’ensemble de ces contenus de base dans toutes les disciplines[4], de manière progressive et collaborative, et de les rendre accessibles gratuitement, hors-ligne (et c’est important, car la connexion a un coût pour les élèves).

    Le coeur de cette construction tient à une présentation épurée où l’information est essentielle, facilement assimilable et correspondrait à la connaissance de l’approche des contenus, non pas par le professeur, mais par l’élève, premier concerné.

    Après plusieurs semaines, il semble bien que l’aspect technique du développement ne soit pas l’obstacle le plus conséquent, mais bien cette réflexion nécessaire de l’adulte pour offrir des formations intégrant la notion de BYOD[5] que nous détournons en UYOD (use your own device) pour donner à l’objet technique une fonction éducative de chaque instant.

    Le pari est de présenter le contenu pédagogique comme étant un contenu ludique. De proposer une consultation en amont des éléments ou évènements importants et de rejoindre le concept de “classe inversée” cher à Marcel Lebrun[6]. De montrer que le numérique tient une place dans le quotidien, tant au niveau du multimédia commercial que dans l’utile éducatif.

    « MonCollege » redonne aux enseignants la place importante qu’ils occupent dans les transformations actuelles, là où beaucoup d’entre eux ne se sentent pas concernés ou dépassés par ce qui est en train de changer. Il n’est pas rare de voir s’opposer des arguments comme “de toutes façons, ils [les élèves] sont meilleurs que moi, je n’y connais rien”, alors que le débat d’aujourd’hui n’est plus sur la forme, mais sur le fond, et qu’il apparait comme évident que ces mêmes enseignants n’ont rien à craindre du numérique pédagogique, car c’est par eux que passera la validité des savoirs retenus.

    La question est posée. Ne serait-il pas nécessaire d’utiliser enfin les compétences de nos enseignants, à commencer par ceux qui sont en capacité de développer ce genre d’idées, et bien d’autres, pour donner corps à “des apprentissages par et au numérique” ? Question de fond il me semble !

    Notes :


    [1] doit-on répondre à toutes les attentes, sachant que si ce n’est pas fait, le support risque d’être abandonné ?

    [2] Collège Les Pyramides à Evry

    [3] disponible aujourd’hui sur Google PLAYSTORE uniquement, mais prochainement sur APPSTORE

    [4] aujourd’hui: mathématiques, sciences physiques, histoire, anglais de manière incomplète

    [5] de l’anglais “Bring your own device”, où l’élève utilise en classe son propre périphérique (smartphone, tablette,…)

    [6] Marcel Lebrun, docteur en Sciences, est  actuellement  professeur en technologies de l’éducation et conseiller pédagogique à l’Institut de Pédagogie universitaire et des Multimédias (IPM) de l’UCL (Université catholique de Louvain à  Louvain-la-Neuve, Belgique)

     

  • Enseignants de maths : trois attentes phares exprimées à Educatice

    Enseignants de maths : trois attentes phares exprimées à Educatice

    Des activités paramétrables

    « Puis-je  modifier les questions selon le niveau de mes élèves ? »

    « Peut-on changer la formulation de l’énoncé ? »

    « Est-il possible d’insérer les images de mon choix ? »

    Cabri Factory offre des activités prêtes à être utilisées mais elles sont très facilement adaptables aux besoins de la classe ou à certains élèves. L’enseignant dispose des outils pour éditer les textes, ajouter des figures ou des images. Il peut paramétrer en quelques minutes les activités afin de changer leur difficulté suivant l’objectif poursuivi.

    L’enseignant peut aussi changer très rapidement le barème de calcul de la note de l’élève en fonction des élèves. Cabrilog_educatice_261113

     

    Des devoirs à la maison, version TICE

     

    « Au collège, les élèves n’aiment pas bien les devoirs à la maison, j’aimerais les donner sous forme numérique, plus ludique pour les élèves, mais comment organiser la correction ? »

     

     

    Cabri Factory permet de créer des devoirs à la maison en paramétrant les activités proposées.

    Les élèves cherchent l’exercice, reçoivent une aide s’ils se trompent et ont accès à une solution s’ils ont deux essais erronés. Ils ont ainsi la correction juste après avoir cherché. Et ce n’est pas fini ! Car lire la solution, c’est bien mais pouvoir la mettre en œuvre c’est mieux. Pour obtenir une note, les élèves doivent donc résoudre l’exercice à nouveau.

    De plus l’enseignant peut voir la note et le suivi de l’élève, question par question.


    Création de vidéos d’aide et de correction par l’enseignant

    « Y a-t-il la possibilité de jouer pas à pas une construction que j’ai faite pour l’expliquer aux élèves ? »

    Oui, et en plus Cabri Factory permet à l’enseignant d’enregistrer n’importe quelle séquence d’actions et d’obtenir une vidéo intégrée dans l’exercice, jouable à volonté par les élèves. Vidéos particulièrement utiles pour créer une aide ou une correction comme pour poser un exercice sans recours à  de longues explications textuelles.

    Cabrilog_educatice2_261113

    Plus d’infos :
    Fiche de présentation, table des matières et vidéos de démonstration sur le site www.cabrifactory.com.
    A noter des tarifs de lancement particulièrement attractifs pour une solution aussi riche et complète (dès 99 € TTC / an), avec un maintien inédit du tarif de lancement pour tout réabonnement ultérieur pour les collèges acquéreurs avant le 20 décembre 2013. Les collèges ont donc tout intérêt à ne pas hésiter et à l’essayer immédiatement au moins pour une année, d’autant qu’ils profiteront également des mises à jours et enrichissements des contenus par Cabrilog !

     

    A propos de Cabrilog :
    Cabrilog est une PME grenobloise essaimée en l’an 2000 d’un laboratoire de recherche du CNRS. Elle conçoit, développe et commercialise des logiciels interactifs et ressources numériques de haute qualité didactique et pleinement interactif en 2D et 3D pour l’apprentissage des mathématiques du CP à la Terminale. Ses logiciels font référence depuis 1987 dans les communautés éducatives, ils sont traduits en plus de 20 langues et diffusés chaque année dans plus de 50 pays.