Étiquette : collectivités

  • La communauté d’Agglomération Sud Sainte Baume innove avec le numérique dans les écoles !

    La communauté d’Agglomération Sud Sainte Baume innove avec le numérique dans les écoles !

    [callout]Sud Sainte Baume est la 1ère intercommunalité de la Région à développer un projet d’une telle envergure ! Elle a d’ailleurs été nominée lors de la septième édition du trophée des technologies éducatives 2015.[/callout]

    En effet, Après avoir lancé l’ambitieux projet d’équiper les écoles de Sanary-sur-Mer en classe numérique, le docteur Ferdinand BERNHARD a souhaité impulser cette dynamique sur l’ensemble du territoire de la communauté d’agglomération Sud Sainte Baume qu’il préside.

    Une seule priorité : l’éducation.

    Le Président et l’ensemble des Vice-Présidents, ont souhaité intégrer dans toutes les écoles élémentaires des communes membres : des Tableaux Numériques Interactifs, des tablettes tactiles et des ordinateurs portables.
    Le projet a été mené en étroite collaboration avec les communes du territoire, la société titulaire du marché Ordisys, l’Education Nationale et la Direction Diocésaine.

    Dans un très court délai, l’ensemble des écoles a été câblé afin d’apporter du réseau dans chaque classe, un système de filtrage et une sécurisation des locaux. La communauté d’agglomération a ensuite pris en charge l’installation des TNI et des tablettes, le paramétrage de tous ces outils numériques et l’accompagnement pédagogique des enseignants.

    L’ensemble des professeurs a bénéficié de 85 jours de formation, en supplément d’un accompagnement pédagogique sur le long terme.

    Désormais, 16 écoles élémentaires publiques et 2 écoles élémentaires privées bénéficient de cet équipement haut de gamme, qui fait le bonheur de 3 277 élèves.

    Sudsaintebaume2_090516Les 18 écoles sont équipées d’un matériel numérique dernière génération :

    – 1 tableau Numérique Interactif par classe (137 TNI)

    – 1 tablette par élève et enseignant (3 414 tablettes)

    – 35 applications pédagogiques par niveau de classe

    – 1 ordinateur portable par enseignant (137 ordinateurs)

    – 1 accompagnement personnalisé pour les enseignants tout au long de l’année

    L’objectif est d’accroître le taux de réussite des élèves de classes élémentaires, grâce à un outil motivant et un enseignement adapté.

    Sudsaintebaume3_090516Tous les enfants de l’intercommunalité auront accès rapidement aux connaissances grâce à ces outils de dernière technologie.

    L’avis de Pascal Mathieu , enseignant à l’école de la Vernette : « Au départ, ce n’était pas vraiment ma tasse de thé, mais aujourd’hui je ne pourrais plus revenir aux anciens tableaux, le TNI offre mille possibilités, c’est comme un couteau suisse, on peut tout faire, c’est un support fascinant pour les apprentissages« . Et d’expliquer: « L’utilisation des tablettes permet de rendre le savoir plus facile d’accès et permet de minimiser le statut de l’erreur car on peut revenir en arrière. Les élèves ont plus confiance en eux« .

     

  • Le département du Loiret et Lelivrescolaire.fr récompensés pour leur Campus Numérique

    Le département du Loiret et Lelivrescolaire.fr récompensés pour leur Campus Numérique

    Un prix qui récompense la démarche pionnière et innovante du Livrescolaire.fr et du Loiret

    Educatice_laureatLoiret« Depuis 6 ans, nous développons à la fois des technologies éducatives et des contenus pédagogiques sous la forme de manuels scolaires. Nous travaillons aujourd’hui avec plusieurs partenaires (collectivités, établissements scolaires, partenaires privés), dont le département du Loiret, qui souhaitent profiter de cette double expertise » déclare Raphaël Taieb, fondateur du Livrescolaire.fr.

    « Campus Numérique est un projet ambitieux et très innovant. Nous le développons en partant des pratiques pédagogiques des enseignants pour créer un outil qui leur facilite la vie, avec pour objectif central la réussite des élèves » complète le fondateur du Livrescolaire.fr.

    Campus Numérique déjà déployé dans quatre collèges loirétains

    Lancé en septembre dernier, Campus Numérique est déjà utilisé dans quatre collèges du département : Nelson Mandela à Saint-Ay ; Jacques Prévert à Saint-Jean-le-Blanc ; De Gaulle-Anthonioz, Les Bordes et Jean Rostand à Orléans.

    Professeurs, élèves, et bientôt parents, retrouvent l’ensemble des services et des contenus dont ils ont besoin : manuels scolaires bien sûr, mais aussi exercices de révision pour le brevet, fiches de révisions, le tout intégré au sein d’une véritable classe numérique. Ainsi, les élèves peuvent discuter avec leurs professeurs (messagerie et tchat), faire leurs devoirs sur la plateforme, accéder aux cours des professeurs, etc. Campus Numérique établit donc un lien entre le collège et la maison.

    De leur côté, les enseignants accèdent aux résultats de leurs élèves, peuvent créer leur propre contenu et utiliser tous les services administratifs auxquels ils sont habitués (gestion des notes, réservation de salle, etc.)

    « Notre objectif est simple : faciliter la vie des enseignants et proposer une solution simple et complète pour faire du numérique un outil au service de la réussite de tous les élèves. »

    Plus d’infos : www.loiret.fr/campus-numerique

    A propos des actions du Loiret en matière de numérique à l’Ecole, voir aussi notre article de juin 2015.

  • Le Collège de Sèvres au cœur du Plan Numérique National des Collèges

    Le Collège de Sèvres au cœur du Plan Numérique National des Collèges

    [callout]Le collège de Sèvres fait partie des 72 établissements connectés parmi 200 collèges retenus par l’Etat pour expérimenter le « Plan National Numérique des Collèges » visant à appréhender et intégrer les nouveaux usages numériques.[/callout]

    Les collèges des Hauts-de-Seine ont pris le virage du numérique éducatif avec le programme Environnement Numérique des Collèges Hauts-de-Seine (ENC Hauts-de-Seine) mis en place par le Département en concertation avec les partenaires académiques.

    CollegeHautsdeseine2_220216L’ENC Hauts-de-Seine met à disposition des élèves, des parents, des enseignants et des personnels administratifs des collèges, un portail de services, dit Environnement Numérique de Travail (ENT), et des matériels numériques innovants pour les collèges volontaires.

    L’ensemble des élèves de 5ème du Collège de Sèvres et leurs professeurs ont été équipés de tablettes numériques entre décembre 2015 et janvier 2016. Ce sont 308 iPad Air qui ont été remis.

    L’objectif à terme est de généraliser les usages numériques des élèves en classe comme à la maison, permettant ainsi la réduction des inégalités entre élèves, des fractures d’usages entre les enseignants et les élèves et de faire évoluer les pratiques pédagogiques pour aller vers des usages différenciés.

    Le Département a financé l’opération à hauteur de 442 000 €, dont 71 000 € cofinancés par l’Etat.

    En 2016, le Département consacre 4,5 M€ en fonctionnement et 2 M€ en investissement à l’ENC Hauts-de-Seine, permettant ainsi d’installer durablement les usages quotidiens du numérique auprès des collégiens. 24,7 M€ en investissement et 12,25 M€ en fonctionnement ont été alloués par le Département à ce dispositif entre 2008 et 2015.

    L’ensemble de ces éléments confirment le virage du programme ENC en 2015, avec une évolution d’un « projet ENT » vers une véritable mise en place conjointe entre le Département et l’Etat d’un service public du numérique éducatif.

    source texte et images : Département des Hauts de Seine

  • Numérique éducatif : l’Académie de Montpellier et le Département de l’Aude s’engagent

    Numérique éducatif : l’Académie de Montpellier et le Département de l’Aude s’engagent

    Le plan numérique

    ACMontpellier_tablettesAude_080216Le collège Marcellin-Albert à Saint Nazaire d’Aude et le collège Jules-Verne à Carcassonne ont été sélectionnés par le l’académie de Montpellier et par le Conseil départemental de l’Aude pour participer à l’appel à projets national « Collèges numériques et innovation pédagogiques », avec 9 autres collèges de l’académie.

    Les établissements sélectionnés pour expérimenter ce plan numérique, bénéficient pendant 3 ans de moyens financiers et matériels spécifiques. Avec cette remise de tablettes (financées par l’Etat par le Conseil départemental de l’Aude), c’est toute une dynamique numérique qui se met en place dans les collèges.

    L’académie de Montpellier s’est engagée à :

    • former les enseignants au numérique éducatif ;
    • permettre les temps de concertation nécessaires en allouant des moyens supplémentaires ;
    • financer l’acquisition de ressources pédagogiques numériques associées à hauteur de 11 000€ soit 30 € par élève et 30€ par enseignant ;
    • financer l’acquisition des tablettes pour les deux collèges préfigurateurs de l’Aude à hauteur de 108 000€.

    Le Département de l’Aude s’engage à :

    • Adapter les infrastructures des 2 collèges concernés afin de leur permettre
    • de bénéficier d’un débit internet de 10 Méga adapté à l’usage du numérique en classe
    • d’une couverture réseau sans fil (Wifi).

    Au total, le montant des travaux nécessaires s’élève à 126 500 €.

    • financer les équipements mobiles (tablettes) pour les deux collèges préfigurateurs de l’Aude à hauteur de 160 000€

    Cette action expérimentale est en totale cohérence avec la politique du Département en faveur du développement de l’informatique et de l’essor des nouvelles technologies dans les collèges. Outre son soutien aux établissements impliqués dans le plan numérique national, le Département intervient autour de plusieurs axes qui concernent le câblage des établissements (190 000€ investis en 2015), plus d’1M€ d’investissement en matériel (micro-ordinateurs fixes, portables, serveurs, classes mobiles,…) au cours des 4 dernières années, leur maintenance, les Espaces Numériques de Travail et le débit internet.

    L@bels numériques

    Les L@bels numériques collège renforcent le partenariat entre l’Académie et le Départemental en matière de développement du numérique éducatif, grâce à une feuille de route partagée pour une politique territoriale cohérente. Ils récompensent les établissements les plus impliqués dans le numérique, qui bénéficient à ce titre d’un accompagnement de leurs projets pédagogiques numériques, en particulier pour la formation des enseignants.

    Dans l’Aude, onze collèges ont obtenu en 2016 le label niveau 1, quatre obtiennent le label niveau 2, et un reçoit le label niveau 3, ce 3e niveau étant le plus élevé.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

  • La Gironde s’engage dans le numérique pour éduquer le citoyen de demain

    La Gironde s’engage dans le numérique pour éduquer le citoyen de demain

    [callout]Le département de la Gironde affiche 1,6 millions d’habitants et 542 communes ; au sein de celles-ci, le département a la charge de 104 collèges et 60 000 élèves.[/callout]

    Depuis une dizaine d’années, la Gironde investit pour l’équipement numérique de ses collégiens ; ils ont notamment mis en place « Gironde numérique », une SEM qui s’assure, entre autres, de raccorder tous les établissements au réseau haut débit, « et qui permet de lutter contres les zones blanches », précise Christine Bost.

    Tous nos collèges sont aujourd’hui raccordables, sans oublier les équipements que nous avons intégrés dans les classes.

    Tous les collèges de Gironde disposent de plusieurs classes équipées en TNI. La Gironde fait également partie de l’opération Collèges Connectés et aujourd’hui, « les Collèges Préfigurateurs ».

    En partenariat avec le rectorat de l’académie de Bordeaux, le Collège Préfigurateur a été désigné dans une zone « ZEP » de Bordeaux alors que le Collège Connecté est en banlieue proche à Pessac.
    Dans le Collège Préfigurateur, tous les élèves sont équipés en tablettes numériques.

    Mais Christine Bost tient à préciser que le Département n’est pas qu’un simple financeur et que ses services, que ce soit la DSI ou la Direction Jeunesse, ont bien pris conscience qu’il fallait aller au-delà.
    Sans interférer avec les autorités compétentes, ils travaillent de concert avec l’Education Nationale comme avec les centres sociaux ou les structures d’éducation populaire, par exemples, « pour accompagner à la citoyenneté ».

    Une éducation au numérique et une approche de la citoyenneté que le territoire de Gironde souhaite équitable.

    « Le travail sur Gironde Numérique permet de ne pas avoir une “Gironde à deux vitesses“ pour que le Département puisse offrir à chaque collégien, quelque soit son territoire, le même niveau de services ».
    En effet, la notion d’égalité et d’équité est aussi une des orientations politiques du département de la Gironde.

  • Le lycée numérique, à l’orée de la mobiquité…Quel impact pour les régions ?

    Le lycée numérique, à l’orée de la mobiquité…Quel impact pour les régions ?

     

    Parmi ces intervenants, Gilles Balageas – directeur éducation région Midi-Pyrénées, Bernard Boluix – directeur éducation région Languedoc-Roussillon, Jean-François Cerisier – directeur du laboratoire TECHNE et vice-président de l’Université de Poitiers, Thierry Cagnon – directeur éducation région Aquitaine.

    Doit-on ainsi considéer le lycée numérique comme une « suite naturelle du collège » avec, comme le précise Thierry Canon, « son lot d’outils en téléservice pédagogique » ou un maillon vers l’université et le monde du travail ?

    Pour répondre à cette problématique, nous devons définir plus précisément les enjeux qui entourent le lycée.

    Les enjeux du lycée numérique

    Selon Gilles Balageas, le lycée numérique est donc inéluctablement à l’intersection, entre l’univers numérique désordonné du cadre familial et l’encadrement pédagogique du lycée, ainsi qu’un carrefour avant le supérieur, ou le monde du travail, dont les exigences techniques et les enjeux dépassent les fondamentaux acquis pendant ces années lycées.

    Il s’agit donc nécessairement de préparer les élèves à s’adapter à de nouvelles pratiques pédagogiques, ou des usages différents de leurs outils qu’ils rencontreront dans leur nouvel univers.

    Aujourd’hui, c’est l’usage du BYOD qui prédomine autant dans l’univers étudiant que dans le monde du travail : Pascale Luciani souligne la tendance vers une généralisation de la mobiquité, où l’on pourra se connecter de n’importe où, à partir de n’importe quel appareil.

    Outre les outils, le jeune fraîchement sorti du lycée, devra être plus autonome et surtout davantage livré à lui même, avec de nouvelles pratiques d’apprentissage. Selon Gilles Balageas, la pédagogie inversée, expérimentée dans certains lycées, constitue ainsi selon lui, une réponse concrète pour préparer nos jeunes à ces nouveaux contextes.

    Mais demain, outils, pratiques et usages sont encore voués à évoluer. .. Que faire donc pour l’Education Nationale et les régions ? Certes l’Education Nationale garde pour mission de préparer les jeunes aux usages innovants et former les enseignants.

    Les collectivités quant à elles, face à ces enjeux, doivent fournir les équipements que les jeunes rencontreront dans leurs futurs univers. Ce qui implique de déployer des infrastructures réfléchies et une continuité de service adaptée aux nouveaux usages, aux technologies innovantes, et aux expérimentations pédagogiques.

    Les régions doivent ainsi anticiper une adaptation de leurs cadres techniques aux évolutions à venir, tout en offrant un niveau de sécurité et de confiance optimal.

    Trouver des solutions pérennes

    Or, ce cadre technique constitue de lourds investissements, surtout depuis que la loi sur la refondation de l’école, a donné aux collectivités, la responsabilité et la prise en charge financière de la maintenance, comme des infrastructures et des équipements.

    Il s’agit donc de trouver des solutions les plus économiques qui anticipent les technologies et les usages à venir, au delà de la maintenance préventive et curative.

    Ce sont des investissements et des arbitrages à effectuer où les collectivités cherchent dans ce contexte à comprendre la pertinence des solutions choisies et à suivre les usages à travers des indicateurs. Car comme le souligne Pascale Luciani, au-delà du « est ce utilisé ? », les véritables questions sont à présent « est ce bien utilisé » et « cela sert-il la réussite scolaire et les objectifs poursuivis ».

    Car depuis plusieurs années, face à l’augmentation considérable des investissements, les collectivités ne veulent plus selon l’expression de Thierry Cagnon « rester les équipementiers de l’Education Nationale« .

    L’évolution connue à cet effet par la région du Languedoc Roussillon, en un est une parfaite illustration. Nous aurons l’occasion de revenir dans ces pages sur le témoignage de Bernard Boluix à cet effet.

    Vers un lycée numérique labellisé

    Se posent de ce fait les conditions, du nécessaire partenariat entre les régions et l’Education Nationale pour travailler autour d’une gouvernance structurée : une synergie d’action avec des objectifs et des responsabilités partagés, que Thierry Cagnon nomme « cercle vertueux » et que l’ensemble des intervenants reconnaissent fonctionner aujourd’hui dans leurs régions avec efficacité.

    Mais selon Jean François Cerisier, ces partenariats ne sauraient être des cercles vertueux, si autour des deux principaux protagonistes, n’étaient adjoints d’autres acteurs susceptibles de donner au lycée numérique les moyens de répondre à ses enjeux.

    A l’instar de ce qui a été mis en place en Poitou-Charentes, le lycée numérique éducatif aux portes de l’université et des entreprises, suppose une implication active de leviers au sein d’un territoire tel que des universités, d’autres opérateurs de l’Etat liés à l’éducation (le Cned, le Cnam, Canopé) mais aussi les entreprises du secteur éducatif.

    Ces dernières participent à une dynamique de recherche scientifique qui vise à définir un label autour du lycée numérique dont par exemple une recherche autour du développement des usages des manuels numériques, basé sur le volontariat des enseignants.

    La logique qu’inspire le lycée labellisé est de permettre à tous les acteurs, mais en particulier aux régions d’avoir une visibilité sur les choix d’arbitrage économiques, et aussi au sein des nouvelles dynamiques territoriales qui se dessinent, à l’aube du regroupement des régions.

    Par Marie -France Bodiguian Cabinet Amo-Tice

  • Le collège numérique est-il fin prêt ?

    Le collège numérique est-il fin prêt ?

    Collèges connectés, Collèges préfigurateurs, quelle leçon peut on en tirer pour demain ?

    Amotice_ludoviaseminaire2_091115

    Max Aubernon chargé de mission « collèges connectés » à la DNE, , Jamel El Ayachi Principaldu collège du Mas d’Azil et collège préfigurateur, Monique Groc cheffe du Service Support et relations Utilisateurs et Informatique des établissements Scolaires Conseil Départemental Haute-Garonne et Frédéric Jourdan enseignant au collège Jean Jaurès d’Albi ont répondu aux questions de Jean-Pierre Quignaux(1).

    La mise en place du dispositif dédié aux collèges préfigurateurs s’est essentiellement inspirée de l’expérience des collèges connectés, encore appelés CoCons.
    Aujourd’hui, la DNE vise à se mettre au service du terrain en encourageant les actions transversales pour monter en compétence de projet en projet.

    Il s’agit de donner la parole aux utilisateurs finaux.

    Lors de cette session, l’ensemble des intervenants a passé au crible les bonnes pratiques et les problèmes rencontrés par les collèges connectés et préfigurateurs, tant au niveau des responsabilités qui incombent aux collectivités que des dispositifs mis en place.

    Un dispositif dont se réjouit Jamel El Ayachi, principal d’un collège préfigurateur et qui, depuis le début de cette opération, connaît des conditions on ne peut plus clémente grâce à l’accompagnement tant de l’état que des constructeurs.

    A contrario, Frédéric Jourdan, du Collège Connecté Jean Jaurès d’Albi, a connu les nombreux désagréments des premières expérimentations des collèges connectés ; des situations difficiles qui ont été relevées grâce aux échanges avec les autres collèges connectés.

    Parmi les retours d’expérience passées au cribles : la question liée au débit internet qui, au vu des pratiques observées dans les collèges connectées, conditionne les usages, mais comme le précise Max Aubernon, l’ingéniosité des enseignants à s’adapter aux faibles débits est sans limite pour inventer et développer les usages.

    Concernant la maintenance, selon son expression,  » c’est comme le ménage, la meilleure est celle qui ne se voit pas. » Elle doit être transparente pour donner confiance aux enseignants et leur donner l’envie de développer toujours plus les usages.

    La maintenance relève aujourd’hui, rappelons le, depuis la loi sur la refondation de l’Ecole, des budgets et de la responsabilités des collectivités territoriales, sans compensation financière. Concrètement, elle s’organise autour des équipes du département, avec le soutien et les transferts de compétences des équipes qui dépendent du rectorat.

    Pourtant vu et vécu de l’intérieur, Mme Groc souligne que si la maintenance doit apparaître transparente, elle n’en reste pas moins une organisation complexe a mettre en oeuvre, dont le budget pour la Haute-Garonne, avec les infrastructures inhérentes, a été multiplié par 3,5.

    Parmi les autres sujets débattus, le câblage électrique, la casse et vol, le rechargement des tablettes au domicile par les élèves, qui fait partie à présent comme le précise Frédéric Jourdan, d’une mesure de discipline.

    En question également, la durée de vie des tablettes et le renouvellement de matériel, dont on ne dispose d’aucun recul à ce jour ainsi que les ressources, la formation des enseignants et la gouvernance des projets.

    Concernant la formation, si auparavant un pôle d’appui répondait juste aux demandes des enseignants, une pratique commence à s’instaurer : un formateur est aujourd’hui présent une fois par semaine en jour décalé dans les établissements, afin de permettre à tous les enseignants d’en bénéficier selon leurs agendas.

    Quant à la gouvernance, une convention est systématiquement signée entre l’Education Nationale et le conseil départemental et, en local, un travail régulier est effectué dans chaque établissement, avec un gestionnaire réseau et un correspondant maintenance.

    Faire « tâche d’huile et susciter l’envie« 

    L’objectif de l’ensemble des projets lancé par la DNE est de créer avec ces dispositifs, selon les mots de Max Aubernon, « un fer de lance afin de susciter l’envie et créer un dynamisme auprès des autres collèges et collectivités »

    Les collèges connectés et préfigurateurs jouent donc le rôle d’incubateurs d’une nouvelle façon de faire.

    Pour faire « tâche d’huile » en échangeant les pratiques, plusieurs dispositifs d’évaluation ont été mis en  place :

    Une première a été organisée par la Caisse des Dépôts et Consignation sur les 23ers collèges connectés pour les matériels et se poursuivra sur ces établissements.

    Concernant l’observation des pratiques, une évaluation globale est mise en oeuvre grâce à des analyses et études universitaires, avec des enseignants qui mènent des missions de recherches-actions sur un long terme en fonction des conditions de chaque projet.

    Pour exemple, Frédéric Jourdan souligne les 2 expérimentations choisies par le département du Tarn et les services de l’Education Nationale : en effet, dans son collège, une classe a été équipée de tablettes, qui restent au collège et dans un autre collège, tous les élèves ont été équipés et remportent les tablettes chez eux.

    Ensuite au niveau local, chaque collectivité et chaque établissement doit définir ses critères d’évaluation et envisager ses champs d’évolution à venir.

    Certes comme le souligne, Jean Pierre Quignaux, un écart risque de se creuser entre les collèges pionniers (connectés, ou préfigurateurs) et les autres.

    Mais avec les années, la multiplication des projets combleront cette différence nous assure Max Aubernon pour tendre vers une généralisation des usages à travers la mise en place de procédures. Il s’agit de se rapprocher d’une notion de label, qualifier en fonction de compétences fédératrices, que véhiculent également le Club des Partenaires (ADF, AMF, DNE, AMRF, etc. )

    L’évolution sera également facilitée par un ajustement des référentiels ( CARMO) et des critères demandés dans les appels à projets successifs. Pour exemple, suite à un département qui a pu constater que son taux de casse de tablettes était passé de 20 à 2% grâce à l’équipement de certains types de coque, le dernier appel à projet a intégré cette donnée dans ses requêtes.

    A ceci Monique Groc confirme que les services de la Haute-Garonne sont bien décidés à proposer aux élus un nouveau plan en 2016 qui tiendra compte des enseignements des collèges préfigurateurs, en abandonnant la multiplication des unités centrales et en s’orientant vers des équipements individuels.

    Les retours d’experiences des collèges connectés et collèges préfigurateurs feront donc l’objet d’évolutions pour un deuxième vague d’appels à projets prévus en 2016.

    A suivre…..

    (1) Jean Pierre Quignaux est responsable de la Mission « Usages et Services numériques, Innovation et  Aménagement Numérique du Territoire » de l’Assemblée des Départements de France.

     

     

     

  • Partenariats et concertations pour réussir l’entrée du numérique dans les écoles de Poitiers

    Partenariats et concertations pour réussir l’entrée du numérique dans les écoles de Poitiers

    La ville de Poitiers compte 45 écoles dont 24 écoles maternelles et 21 élémentaires soit 6200 élèves ; ces chiffres sont en constante progression.

    « Nous n’avions pas vraiment de plan numérique au départ et nous affichions un léger retard ».

    La ville de Poitiers a donc réagi face à ce retard ; depuis 2010, elle s’est lancée dans un projet éducatif global dans lequel le numérique est intégré.
    En premier lieu, elle a investi dans les Tableaux Numériques Interactifs avec un TNI par école, « aussi parce qu’à cette époque, nous n’avions pas beaucoup d’enseignants volontaires, car la formation n’était pas acquise pour eux à ce moment-là ».

    Passée cette première étape de « mise en route », la ville de Poitiers a établi un partenariat avec l’éducation nationale et a réorienté ses choix.

    Il n’était pas question d’investir l’argent public dans du matériel qui ne serait pas utilisé c’est pourquoi nous nous sommes rapprochés tout naturellement de l’éducation nationale.

    Aujourd’hui, tous les enseignants qui souhaitent utiliser le matériel, reçoivent une formation ; et le partenariat va plus loin puisque le réseau Canopé y est aujourd’hui associé pour les contenus, entre autres.

    Malgré la bonne volonté affichée de la ville de Poitiers de « faire entrer le numérique dans leurs écoles », il reste encore un frein au développement, comme l’explique Laurence Vallois-Rouet :

    « Nos écoles ne sont pas encore toutes câblées et nous avons établi un plan pluriannuel pour pallier à cette contrainte d’ordre technique, mais aussi d’ordre financier ». En effet, les installations techniques font partie des investissements les plus importants à réaliser.

    Aujourd’hui, 14 écoles sur 45 sont équipées et le personnel du service éducation assure la maintenance.

    Avec l’objectif de développement que la ville envisage, un nouvel enjeu sera d’embaucher d’autres personnels pour assurer cette maintenance.

    La ville de Poitiers ne s’engage pas de manière passive sur les projets numériques et ses élus ont conscience qu’il faut suivre les évolutions.

    « Aujourd’hui, nous avons fait le choix de mettre à disposition des chariots mobiles dans les écoles élémentaires ; si demain nous sommes sollicités pour mettre des tablettes, nous pourrons l’envisager ».

    Pour suivre ces évolutions, la commune a mis en place un comité de pilotage qui se réunit deux fois par an et qui est composé de la communauté éducative (IEN, parents d’élèves, techniciens informatique et éducation de la ville etc) ; d’autre part, un comité technique se charge d’évaluer dans le temps les dispositifs mis en place par la municipalité.

    Les parents d’élèves ne sont pas oubliés et la mairie reçoit leurs représentants trois fois par an pour évoquer les projets dont le numérique fait partie. Et, au-delà de ces rencontres, la ville de Poitiers a également fait le choix des ENT pour ses écoles « car le lien avec la famille nous paraissait important ».

    La continuité éducative en dehors du temps scolaire est de notre compétence ; et donc permettre à des familles de s’approprier la scolarité de leurs enfants nous semblait essentiel.

    Laurence Vallois-Rouet est bien de ceux qui croient que les jeunes ont des facilités avec le numérique mais pour elle, c’est dans les familles que la fracture numérique est présente.
    « Il faut aussi éduquer les parents à ce qu’est l’outil informatique et ce qu’est le numérique ».

    Dans sa stratégie de développement du numérique dans les écoles, la ville de Poitiers entend bien impliquer l’ensemble de la communauté éducative.

     

  • L’Élu face au numérique

    L’Élu face au numérique

    Par Marie-France Bodiguian, Directrice du Cabinet AMOTICE

     

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    Telles étaient les questions posées par l’Université d’été de Ludovia 2015 aux intervenants de la table ronde animée par Pascale Luciani Boyer, du Conseil National du Numérique, auteur de l’ouvrage, l’Élu face au numérique (1), et qui a donné son titre à cette première session de ce séminaire.

    A partir de la problématique présentée par Nicole Quillien, maire de Mirepoix, Jean Pierre Quignaux, responsable de la mission « Usages et services du Numériques, Innovation et Aménagement Numérique du Territoire » de l’Assemblée des Départements de France (ADF) et Chantal Blandel, secrétaire nationale de l’ Association Nationale des Directeurs d’Education des Villes (ANDEV) nous livrent, à travers leurs analyses, les conditions de réussite d’un projet d’Ecole Numérique et plus particulièrement les contours de l’écosystème territoriale dans lequel s’inscrivent le numérique et continuité éducative.

    Créer un écosystème autour de la continuité éducative

    Nicole Quillien maire de Mirepoix et conseillère départementale, pointe du doigt les difficultés tout à fait inattendues, rencontrées par l’équipe municipale. Il leur aura en effet fallu pas moins de deux ans pour faire bouger les lignes budgétaires, mettre en œuvre le projet et mobiliser les acteurs concernés,  malgré le soutien des services de l’Éducation Nationale.

    Selon Jean Pierre Quignaux et Chantal Blandel,  les difficultés rencontrées par la ville de Mirepoix ne sont pas isolées et sont l’illustration et la regrettable conséquence du manque d’appropriation de la culture numérique des élus pour faciliter une vision prospective de la société et donc des orientations éducatives.

    Le réflexe des élus est toujours de privilégier la mise en oeuvre des équipements et réseaux informatiques, ou internet – tel qu’il l’ont toujours fait avec les routes, l’électricité, etc – que de soutenir les usages des jeunes dans le cadre d’une politique numérique éducative, qui ne revient pas que à l’Education Nationale.

    Aujourd’hui la réponse traditionnelle de l’élu, délimitée sur la durée de son mandat et sur son territoire n’est plus valable. La transformation des modèles éducatifs, émergent à présent directement du terrain et du net, affirme Jean Pierre Quignaux. D’où la nécessité pour l’élu d’inscrire ses actions dans le temps, mais aussi au delà de son territoire, pour co-construire avec d’autres acteurs une vision commune autour de projets éducatifs et sociétaux.

    C’est d’ailleurs ce qui se dessine aujourd’hui dans les nouveaux rapports de partenariat entre le Ministère de l’Éducation Nationale, l’ADF, l’ARF, l’AMF, l’AMRF, etc. : « Autour du comité de partenaires éducatifs, on crée une logique de continuité éducative à l’heure du numérique : de l’école primaire au collège et du collège au lycée mais aussi une continuité éducative avec les familles« .

    L’objectif est de construire des partenariats, entre institutions mais aussi avec les familles, en fonction des besoins éducatifs pour assoir une cohérence des investissements et de la maintenance, de l’animation, de la communauté éducative, etc.

    Le mode projet au cœur de l’efficience

    A ce propos, Chantal Blandel nous démontre que l’écosystème territoriale ne saurait être efficace sans un projet éducatif territoriale (PEDT) où le numérique joue le rôle de continuité éducative entre les différents projets éducatifs sur le territoire, et que ceux-ci doivent répondre aux objectifs généraux de la politique territoriale.

    Il est donc de ce fait primordial pour Chantal Blandel, de donner un sens au projet numérique éducatif, sur un long terme avec une gestion en mode projet : « C’est uniquement par ce biais, en étant au coeur du projet et de son suivi à longueur d’année, que l’on évitera le gâchis d’argent public que l’on a trop souvent rencontré avec l’École Numérique. Seuls les projets numériques éducatifs qui auront un sens par rapport aux besoins des enfants et l’orientation de politique générale de la collectivité passeront aujourd’hui cap des arbitrages budgétaires« .

    Repenser le modèle économique, l’efficience

    Amotice_ludoviaseminaire2_201015Concrètement cela pourra se traduire par une mutualisation des infrastructures dans le cadre d’un syndicat mixte par exemple ou par des plateformes de services transversales, multi-secteurs, qui ne seraient donc plus consacrées uniquement à l’e-éducation mais mutualises au sein d’un territoire, avec la e-santé, la e-administration…

    D’autre part, l’interpénétration des rôles et des visions entre les différents partenaires territoriaux tel que le précisait Jean-Pierre Quignaux et le rapprochement avec les familles, permettrait de rapprocher le numérique éducatif de la collectivité et celui des familles, mais aussi de repenser les modèles économiques en créant des engagements tripartites – famille, collectivités, éducation nationale – en utilisant le BYOD (Bring your Own Device) par exemple, au cœur de nombreuses expérimentations.

    A ces questions budgétaires, Pascale Luciani Boyer fait intervenir Sophie Herat, directrice Marché Éducation chez Econocom, partenaire VIP du séminaire collectivités de l’université d’été de Ludovia 2015.

    Econom, intégrateur spécialisé dans le numérique éducatif, a développé des compétences particulières en ingénierie financière pour faciliter la mise en oeuvre des plans pluriannuels.

    Mais comme le souligne Sophie Herat, au delà des investissements en équipements et infrastructures, la viabilité et la pérennité d’un projet, comme nous l’ont démontré également Jean Pierre Quignaux et Chantal Blandel, passe avant tout par un accompagnement en service lié non seulement à la maintenance mais également à des compétences pointues de gestion financière : « Le temps de l’expérimentation et du « one shot » est révolu. On doit projeter les investissements sur la durée« .
    Cet accompagnement qu’il soit en régie ou externalisé représente généralement 20% des investissements.

    Cette table ronde a été suivi de deux témoignages, des communes de La Ciotat avec Janine Bouvat, directrice éducation, et la Communauté de Communes de la Vallée d’Ax, avec Alain Naudy , président de cette communauté de communes et maire du village d’Orlu.

    Ces deux témoignages, présentés par Marie France Bodiguian, directrice du Cabinet AMOTICE, spécialisé dans l’accompagnement des collectivités sur leurs stratégies numériques éducatives, destinés à décrocher des subventions, feront l’objet de Coup de chapeau sur les pages de LudoMag.

    (1) titre de l’ouvrage de Pascale Luciani Boyer, paru aux Éditions Berger.