Étiquette : CNN

  • L’élu(e) face au numérique

    L’élu(e) face au numérique

    Alors que le numérique irrigue tous nos usages et nos pratiques, l’attention reste focalisée sur le risque de fracture numérique de notre société susceptible de toucher les populations dites « éloignées » (seniors, ruraux…).

    [callout]Mais une autre fracture persiste : celle qui touche la grande majorité des élus et des décideurs politiques, décidément peu sensibles à ces sujets, le numérique étant resté trop longtemps pour ces derniers un sujet technique, voire ludique, alors qu’il est à l’origine d’une révolution sociétale.[/callout]

    Pascaleluciani_portait_260115Ainsi, l’émergence des politiques d’open data, les nouvelles attentes des citoyens, le renouvellement des modèles économiques liés au numérique et leurs risques associés n’ont pas été suffisamment appréhendés par l’ensemble des représentants politiques.

    Il s’agit de proposer, grâce à l’expérience de l’auteure et à son recul sur ces questions, une nouvelle vision du numérique au coeur de la cité afin qu’il devienne un enjeu transversal de l’action publique locale en l’intégrant dans toutes les politiques publiques (citoyenneté, culture, éducation, économie, environnement, santé et handicap, sécurité, action sociale et solidarité, tourisme, emploi, urbanisme et transports, voirie, parcs et stationnement).

    De nombreux témoignages et des retours d’expériences réussies jalonnent l’ouvrage.

    La première partie, « un pour tous », représente le début d’Internet, le Web 1.0 : plus vite, plus loin, plus nombreux. En un mot, un individu, une entreprise, une organisation peut toucher plus de monde plus rapidement et plus loin que par le passé grâce à Internet.

    Nous étions donc entrés dans l’âge des NTIC (nouvelles technologies de l’Information et de la Communication) et le mode “top down“.

    La deuxième partie, « tous pour un », représente le Web 2.0, lequel n’est pas une technologie nouvelle mais une utilisation nouvelle de cette technologie qui institutionnalise un mode d’échanges ascendant de tous les individus vers un autre individu, une entreprise, une administration.

    C’est l’âge des TIC (technologies de l’information et de la communication) qui, en perdant leur qualificatif de « nouvelles », deviennent plus accessibles et offrent le “bottom-up“.

    Avec le « tous pour tous », sont associés le “top-down“ et le “bottom-up“ reliant le descendant et l’ascendant, tel un sablier dont le goulot d’étranglement serait le dirigeant, l’entreprise, l’organisation, qui ne devient alors que l’intermédiaire, la plateforme d’échanges entre ces flux ascendants et descendants partant des individus pour rejoindre les individus.

    Nous sommes actuellement entrés dans cet âge, l’âge du numérique, rendu possible par l’accessibilité d’un plus grand nombre aux usages nouveaux

    et qui entraîne de profondes évolutions de nos échanges, et pas seulement en matière d’information, mais aussi en matière économique ainsi que dans les domaines de l’entraide et des services. Cet âge actuel revisite la proximité et notre citoyenneté.

    Plus d’infos:
    Vous procurer l’ouvrage sur boutique.berger-levrault.fr

    Pascaleluciani_ouvrage_260115

  • L’UPSTI se positionne sur le numérique à l’Ecole

    L’UPSTI se positionne sur le numérique à l’Ecole

    UPSTI_cP091214

    L’UPSTI rappelle que l’informatique est déjà enseignée dans les collèges et les lycées et propose de la développer dans toutes les disciplines.

    En effet, « la programmation informatique » est enseignée dans les programmes de technologie collège, et dans certaines options du baccalauréat général et technologique. La culture numérique est enseignée via le B2i (Brevet informatique et internet) préparé au collège et au lycée auquel on pourrait ajouter la programmation informatique.

    Hervé Riou affirme que « créer une nouvelle discipline informatique entre en contradiction avec la vision pluridisciplinaire de la formation des élèves, renforce la sectorisation des enseignements, et ne permet pas aux élèves de s’inscrire durablement dans de l’enseignement intégré de sciences et technologies. »

    A la proposition du CNN de remplacer les heures de technologie en 3ème par des heures d’informatique, Hervé Riou rappelle que « l’enseignement de la technologie en 3ème est utile pour tous les élèves et que la pédagogie utilisée leur permet de s’inscrire dans le mode d’apprentissage par projet. Enfin, en proposant une telle suppression, on dessert les élèves qui s’orientent (en majorité) dans les filières technologiques et professionnelles.»

    Le CNN propose de créer un bac Humanités numériques en filière générale.

    L’UPSTI propose :

    – de généraliser l’enseignement « Informatique et Sciences du Numérique » à toutes les filières générales et les filières technologiques et professionnelles. Par exemple, la technologie et les sciences de l’ingénieur sont déjà pleinement axées sur l’apprentissage de la conception des objets connectés.

    – de valoriser et de développer le baccalauréat technologique STI2D SIN qui s’appuie déjà sur la culture numérique et le codage et qui n’est pas évoqué dans le rapport du CNN.

    Le CNN préconise de créer un CAPES et une agrégation d’informatique pour recruter des professeurs d’informatique.

    L’UPSTI propose :

    – d’encourager les professeurs de sciences et de technologie à passer les certifications nécessaires et à mieux les rémunérer en conséquence. A l’instar des professeurs en Classes Préparatoires aux Grandes Ecoles, les professeurs de toutes les disciplines scientifiques et technologiques des collèges et des lycées peuvent enseigner l’informatique à leurs élèves.

    – d’introduire dans les épreuves d’admission des concours de recrutement des professeurs, la possibilité pour les candidats de défendre des projets pédagogiques qui prennent appui sur le numérique. Dans certaines agrégations, comme celle de sciences industrielles de l’ingénieur, cela se fait déjà. La formation de tels professeurs les rend d’ailleurs aptes à enseigner la programmation informatique.

    Concernant la fourniture d’une tablette numérique à tous les élèves de 5ème, Hervé Riou souligne que « c’est un progrès à condition d’un accompagnement pédagogique associant tous les professeurs et plus généralement tous les acteurs de l’éducation tels que les éditeurs ou les constructeurs de matériel, afin de créer un grand mouvement de l’école vers un projet commun ».

    Plus d’infos :
    Hervé Riou, diplômé de l’Ecole Normale Supérieure de Cachan, est professeur en classe préparatoire aux grandes écoles, chercheur à l’ENS Cachan, et Président de l’UPSTI depuis 2008. L’UPSTI est l’Union des Professeurs de Sciences et Techniques Industrielles. Créée en 1982, elle fédère et crée un réseau de plus de 700 Professeurs de Sciences de l’Ingénieur, répartis dans plus de 200 établissements, en France et à l’étranger.

    L’UPSTI entretient un dialogue privilégié avec les Grandes Ecoles et l’ensemble des acteurs institutionnels de la formation d’ingénieur. Elle participe à tous les débats concernant la formation scientifique et technologique, et est un laboratoire d’idée permettant de regarder l’avenir de la formation scolaire pour l’adapter aux défis industriels de demain.

    Au sujet du rapport du CNN, voir aussi www.ludovia.com/2014/10/jules-ferry-3-0

  • “Jules Ferry 3.0″ : récit d’une convergence

    “Jules Ferry 3.0″ : récit d’une convergence

    Par Daniel Kaplan, le 13 octobre 2014

    [callout]Je faisais partie de ce groupe piloté par Sophie Pène. Il s’y est passé quelque chose que je vois assez rarement arriver dans les débats sur l’éducation : entrés dans ce travail collectif avec des positions parfois très divergentes, nous en sommes sortis avec des convictions communes.[/callout]

    Kaplan2_RapportCNN_171014Les ateliers que nous avons organisés avec toutes sortes d’acteurs de la communauté éducative, ainsi que la multitude des entretiens, visites, lectures, échanges en ligne qui ont nourri nos séances, ont construit cette convergence. Cela mérite en soi d’être mentionné, tant on finit par s’habituer, sur le sujet de l’éducation, à voir des gens cultivés et intelligents mobiliser tout leur talent à traiter leurs contradicteurs en mauvais élèves qui n’auraient pas fait leurs devoirs.

    Sur un point en particulier, ma position a évolué. Je souhaiterais expliquer comment, pour aider ceux que cela intéresse à comprendre ce travail collectif.

    Tout le monde veut tout changer

    Comme beaucoup d’acteurs du “numérique éducatif”, y compris ceux qui ne se retrouvent pas dans nos propositions, je considère que “le numérique doit être l’affaire de toutes les disciplines” et participer au “décloisonnement disciplinaire“. Je crois d’ailleurs que chacun des auteurs du rapport pourrait signer cette phrase. Nous n’ignorons pas non plus que des milliers d’enseignants, des dizaines d’établissements, de nombreux cadres des rectorats ou de l’administration centrale, etc., y travaillent. Au contraire, nous en avons rencontré beaucoup et ils nous inspirent encore. Nous demandons explicitement qu’on reconnaisse, valorise et utilise leur travail à sa juste valeur.

    Mais force est de constater que tous ces efforts, ainsi qu’une multitude de “plans numériques” nationaux et territoriaux, n’ont pas produit d’effets significatifs à l’échelle de notre système éducatif. Certes, les choses bougent, mais trop lentement.

    Les innovateurs innovent, mais chacun connaît l’isolement dans lequel ils le font, qui les épuise les uns après les autres.

    Personne n’est coupable, mais il faut changer d’approche.

    Je crois désormais à la nécessité de proposer des “points d’application” précis pour faire levier, pour engager une vraie dynamique de changement à l’échelle, non plus d’expériences individuelles (aussi excellentes soient-elles), mais de l’ensemble du système.

    Il faut commencer quelque part

    L’enseignement de l’informatique est l’un de ces points d’application.

    Au démarrage de notre travail, j’étais plutôt opposé à l’idée d’en recommander l’introduction systématique et volontariste. Certes, je crois profondément que l‘“honnête homme” (ou femme) de demain devra comprendre comment fonctionnent les machines qui produiront la majorité de nos informations, de nos connaissances et de nos décisions. Je crois aussi que cette compréhension doit être pratique, ce qui signifie qu’elle passe par une forme ou une autre de programmation. Je crois enfin, comme Serge Pouts-Lajus, que “la programmation d’un automate est, à tout âge, une expérience d’apprentissage d’une très grande richesse” – au point qu’elle constitue pour beaucoup d’élèves (ou ex-élèves) un moyen de “raccrocher”, de retrouver le plaisir et la fierté d’apprendre.

    Fallait-il pour autant souhaiter que tous les enfants apprennent des éléments d’informatique ?

    J’en doutais pour deux raisons. D’une part, je considère qu’au cœur de la transformation numérique, il y a tout autant la “science informatique” qu’un ensemble de pratiques sociales, de travail et d’expression, toutes aussi importantes à maîtriser : je ne voulais donc pas que l’Education Nationale privilégie la première dimension, plus facile à cerner, pour éviter de faire face à l’autre, plus diffuse. D’autre part, j’estimais que les disciplines étouffent suffisamment notre système pour ne pas vouloir en ajouter une.

    Mais alors, que faire ? La réponse “utilisons le numérique pour changer de l’intérieur toutes les disciplines et brouiller leurs frontières” est évidemment excellente, mais elle présente plusieurs faiblesses [1].

    Lorsqu’elle se traduit par l’usage de logiciels disciplinaires tout faits ou de ressources numériques, même de qualité, elle ne change au fond pas grand-chose à l’expérience d’apprentissage et n’apporte aucune compréhension de cette “mécanique cognitive” qu’est l’informatique.

    Surtout, elle peut servir de paravent à l’immobilisme de l’institution : car c’est en effet ce que l’on fait (ou prétend faire ?) depuis 20 ans. On a bel et bien fait entrer un peu de numérique dans toutes les disciplines, les inspecteurs pédagogiques régionaux et les Délégués académiques au numérique (DAN) sont mobilisés depuis longtemps là-dessus. On a laissé se développer une multitude d‘“expériences” formidables (mais sans reconnaissance, sans lendemain ou en tout cas, sans modalité en permettant l’extension, la reproduction, etc.)

    Des appels à projets ont financé toutes sortes de produits numériques éducatifs. A-t-on pour autant le sentiment d’en être arrivés beaucoup plus loin aujourd’hui qu’il y a 20 ans ? Dans l’immense majorité des établissements et des classes, la réponse est non.

    À nouveau, les personnes ne sont pas en cause : l’effort est tout simplement trop diffus pour une organisation de cette taille et de cette complexité.

    Le cheval de Troie

    D’où l’idée autour de laquelle nous avons convergé, entre ceux qui, dès le départ, militaient en faveur de l’enseignement de l’informatique et ceux qui n’y croyaient pas : faire de cet enseignement le “cheval de Troie” par lequel élèves et enseignants explorent de nouvelles formes de travail et d’apprentissage. Nous considérons en effet qu’il serait absurde et même néfaste d’enseigner l’informatique au tableau noir (voire au tableau blanc interactif), que son enseignement passe nécessairement par une organisation en projets et par un travail collectif. Et où trouver des “projets” qui ont du sens ? Dans les autres disciplines ! Voici notre angle, et je le crois nouveau :

    faire de l’enseignement de l’informatique le levier d’un changement qui le dépasse et qui introduit avec lui, par la pratique autant que la théorie, une “littératie numérique” que nous plaçons au même niveau d’importance.

    Ça sera difficile ? Oui. Tous les partisans de l’enseignement de l’informatique à l’Ecole ne pensent pas que le “mode projets” et le travail collectif sont la condition de son introduction ? Sans doute pas, mais ceux d’entre eux qui participaient à notre groupe ont fait ce chemin. On risque à chaque pas de conserver le contenu disciplinaire et d’oublier les nouvelles formes de travail ? Certainement, d’où la nécessité d’un pilotage énergique et vigilant – et tout simplement d’oser, parce que le résultat parlera de lui-même.

    Bac et Capes, les gros mots ?

    Le bac “Humanités numériques” dont nous proposons la création constitue un autre levier d’application. Il ne faudrait pas pousser beaucoup pour me faire dire que le bac lui-même est un problème ; et pourtant, si l’on veut que quelque chose change vite, ce nouveau bac est une proposition futée et féconde – l’idée originelle ne vient pas de moi : montrons qu’on peut imaginer un bac de notre époque, mariant science, technologie et humanités, un bac tellement désirable que les autres filières du lycée finiront naturellement par converger vers son modèle (au point de le rendre obsolète ? Chiche !)

    Et puis, évidemment, il y a la proposition du Capes d’informatique (1/2 page du rapport). Là encore, j’y ai résisté longtemps et l’on notera que le rapport propose bien d’autres manières de trouver les enseignants d’informatique qui deviendront nécessaires, si l’on décide d’enseigner cette connaissance et cette compétence. Mais soyons logiques :

    soit le Capes est une mauvaise manière de recruter tous les profs (ça se discute, sûrement !) et il faut le supprimer, soit c’est la manière standard et reconnue et l’on se demande bien pourquoi seuls les profs d’informatique y échapperaient ?

    Impairs et manques

    Il manque beaucoup de choses à notre rapport. Plusieurs absences nous ont été signalées à juste titre : une réflexion plus approfondie sur les filières professionnelles, des développements sur les espaces et les architectures… La liste n’est pas close. Les commentaires en ligne l’enrichiront sans aucun doute.

    Il y a aussi, dans ce rapport, beaucoup d’autres choses dont la Toile s’est moins emparé : sur la transformation du contenu même des disciplines (en lien avec la recherche), sur l’école ouverte, sur la puissance du secteur de l’”EdTech”…

    Nous avons parfois fait le choix délibéré de ne pas descendre trop profondément dans le détail, par exemple à propos du contenu du Bac HN : définir le programme d’une filière de lycée mobilise des compétences dont nous ne disposons pas.

    Nous serons suivis ou ne le serons pas ; on pourra certainement nous démontrer que nous avons tort sur plusieurs points. Ma conviction est néanmoins que ce rapport apportera au moins deux contributions durables à l’évolution de notre Ecole : d’une part, une réflexion sur les points d’application et la recherche d’actions précises à effet de levier maximal ; et d’autre part, la démonstration que, même à propos d’éducation, il est possible de se changer les uns les autres et de tomber d’accord. Si, si, je vous assure !

    [1] La question de savoir si la “transformation numérique” passe par un effort diffus ou, au contraire, concentré et spécialisé, se pose ou s’est posée dans de très nombreuses organisations. A chaque nouveau gouvernement, par exemple, on débat de l’intérêt d’avoir un “ministre du numérique” (au risque de trop spécialiser le sujet) ou au contraire de mettre du numérique partout (au risque qu’il ne se passe rien). Depuis 2007, cependant, la France a fait le choix de se doter d’un(e) ministre ou d’un(e) secrétaire d’Etat au numérique, et ne s’en porte pas mal.
    Auteur Daniel Kaplan sur le site InternetACTU.net

    Accéder au site du CNN et au rapport ici

  • Numérique : 5 tendances  qui vont changer le monde

    Numérique : 5 tendances qui vont changer le monde

    Epitech_gillesbabinet_111013

    Cet événement a réuni  près de 150 personnes, professionnels comme étudiants, venues découvrir les cinq nouvelles tendances numériques, introduites comme révolutionnaires : la finance, l’éducation, la santé, la production et l’Etat.

    Retour sur les points essentiels …

    Le numérique associé à ces cinq secteurs clés est et se doit d’être un enjeu économique incontournable pour notre société actuelle. Malgré son 5e rang de puissance économique mondiale, la France est reléguée à la 20e place en terme de numérique.

    C’est ce retard notoire que Gilles Babinet souhaite mettre en exergue auprès des jeunes, acteurs en puissance de cette « ère du numérique ».

    C’est avec des exemples précis et avérés qu’il nous explique comment le numérique représente un accélérateur de croissance national. Basé sur un modèle de démocratie participative, le numérique est source de partage pour combler des manques reconnus.

    Ainsi, les cours interactifs et le partage des informations en ligne (ex : la Khan Académie ou le site Wikipédia), les « Fabs Labs » (lieux de production ouverts à tous) ou encore le partage des informations entre les différentes administrations du gouvernement sont des avancées considérables pour notre société.

    De fait, le message général de Gilles Babinet se veut définitivement optimiste.

    Les nouvelles technologies représentent un secteur d’avenir, créateur d’emplois, de bénéfices et de modernisation pour les générations futures. Cependant, la France paraît réfractaire à une solution pourtant à portée de main.

    Il est donc indispensable de considérer le numérique comme une évolution naturelle et cela passe par une modernisation de l’Etat, la nécessité de former au numérique et de soutenir l’innovation.

    Revoir l’article annonçant la conférence de Gilles Babinet ici

     

     

     

     

  • Numérique : 5 tendances  qui vont changer le monde

    Numérique : 5 tendances qui vont changer le monde

    Ionisschool_evenementGillesBabinet« On l’entend souvent, mais ça n’est généralement pas pris au sérieux : tout indique que le monde va vivre dans les années qui viennent une révolution sociale, scientifique et économique d’une ampleur sans égale dans l’histoire de l’humanité. Il ne s’agit pas de sensationnalisme de boulevard, mais de faits étayés et descriptibles. Le numérique est au cœur de cette révolution». Gilles Babinet, représentant de la France auprès de la Commission européenne pour les enjeux du numérique.

    Être à la pointe des lignes de force de l’entreprise et de l’innovation pour ses étudiants, ses anciens est l’un des musts de Ionis School of Technology and Management (Ionis-STM), l’école de la double compétence, membre de IONIS Education Group.

    Pour son premier rendez-vous de la double compétence de l’année, Ionis-STM a le plaisir d’accueillir Gilles Babinet.

    La conférence « 5 tendances qui vont changer notre monde : la révolution numérique est lancée! » se déroulera le mercredi 2 octobre 2013, 28 rue des Franc-Bourgeois Paris 3e à partir de 19h.

    Ancien président du premier Conseil National du Numérique (CNN), Gilles Babinet a été nommé « Digital Champion » par Fleur Pellerin. Il est ainsi le représentant de la France auprès de la Commission européenne pour les enjeux du numérique depuis juin 2012. Sa carrière dans le numérique est riche, entrepreneur, il a notamment co-fondé de nombreuses entreprises telles que mxp4, Eyeka, Digicompanion…

    Son parcours et ses compétences illustrent les différents volets de la double compétence sur laquelle Ionis-STM se positionne : une approche reliant numérique et business.

    Gilles Babinet livrera un point de vue à la fois très concret et visionnaire de la société et de son économie. L’échange avec le public sera alimenté par des anecdotes très pragmatiques sur l’apport du numérique dans de nombreux domaines : la santé, l’éducation, l’État…

    Son intervention s’appuiera sur l’ouvrage édité par l’Institut Montaigne : « Pour un new deal numérique », paru en février 2013.

    Plus d’infos :
    Entrée gratuite sur simple inscription ici

  • Coup de cœur et coup de gueule par Pascale Luciani-Boyer

    Coup de cœur et coup de gueule par Pascale Luciani-Boyer

    article_PascaleLuciani_120913Pourquoi venir à Ludovia ?
    « J’aime cet événement qui me permet de retrouver tous les acteurs du domaine de l’éducation et du numérique ».

     

    Coup de cœur Ludovia 2013 :
    « les lignes ont enfin bougé »

     

    « Je me suis enrichie, enfin, d’une vision de l’externalisation de l’école ».

     

     

    Pascale tient à souligner qu’elle a noté un changement dans les discours qui se sont tenus à Ludovia 2013 mettant en avant qu’aujourd’hui, on n’apprend pas uniquement à l’intérieur de l’école mais aussi à l’extérieur et qu’on apprend différemment. Enfin !
    Elle a ressenti davantage de perspectives sur « comment on pouvait faire l’école autrement ».

    Pas uniquement avec un outil qui nous permettait de faire comme avant mais avec des exemples de vraies méthodes novatrices : inverser la classe, la multiplication des plateformes qui permettent d’apprendre de pair à pair…

    La prise de conscience que l’enseignant n’est plus seulement le « passeur » de connaissances et qu’il est aussi là pour créer des compétences qui viennent de connaissances acquises à l’extérieur, « c’est une vraie révolution ».

     

    Coup de gueule : encore trop d’argent public dépensé à tout-va

    C’est le constat que dresse Pascale : il y a encore beaucoup de projets engagés avec l’argent public, tout aussi intéressants les uns que les autres et légitimes ; mais sur ces projets, qui sont souvent subventionnés pour les 2/3 par nos impôts, on ne voit pas d’aboutissement ou de résultats concrets qui expliquent dans quelles circonstances cet outil est meilleur que l’autre, ce qu’il apporte réellement, et donc une absence de « retour sur investissement ».

    Peut-être faudrait-il fédérer davantage mais aussi s’inspirer parfois de modèles déjà expérimentés ailleurs sans vouloir toujours « réinventer la poudre », « ce qui est typiquement franco-français« , ajoute t-elle.

    « On ne s’appuie pas suffisamment sur la co-production, c’est à dire se servir du travail des uns et des autres pour aller plus loin ».

    Merci à Pascale d’avoir bien voulu donner ses impressions sur Ludovia 2013

  • L’éducation nationale face à la dialectique entre promesse politique et imaginaire technologique

    L’éducation nationale face à la dialectique entre promesse politique et imaginaire technologique

    Fidèle au thème que s’est donné Ludovia cette année, cette grande conférence de fin de journée a réuni plusieurs grands acteurs pour discuter de la question de l’éducation nationale face à la dialectique entre promesse politique et imaginaire technologique. La table ronde, sous l’animation de Philippe Moles, fut divisée en deux temps : d’abord à savoir si les promesses des TICE ont été tenues, et deuxièmement ce qu’on peut imaginer en matière de numérique pour les dix ans qui viennent.

    Toute la conférence en vidéo

    1er sujet : regards sur le passé

    Le premier tour de table fit appel aux intervenants de manière à résumer les réalisations TICE, particulièrement dans les dix dernières années, dans leurs divers champs de compétence. Dans cette première partie, nous relatons les éléments du discours qui sont liés à la question.

    Ludovia_confpol_YernaRaymonde Yerna, Chef de cabinet adjointe du Ministre Marcourt, représentant la Wallonie, présente l’action actuelle de la région en matière de TIC et TICE.

    Après le plan Cyberécole, lancé dès 1999 et qui avait permis de diffuser près de 20.000 ordinateurs dans les classes des écoles de la Région wallonne, le plan Cyberclasse a été initié en 2005. Il visait cette fois l’installation de 40.000 ordinateurs dans les 3.350 implantations scolaires.

    Ce deuxième plan d’équipement se terminant bientôt, et en vue de préparer l’avenir en termes d’équipement et d’encadrement,  les Ministres respectivement en charge de l’enseignement obligatoire et de promotion sociale et de l’enseignement supérieur et des technologies nouvelles, ont souhaité initier une nouvelle dynamique. Dynamique qui s’inscrit dans un plan de redéploiement économique et créatif – ”Creative Wallonia”.

    C’est dans ce cadre et cette optique que le projet pilote “Ecole numérique” est initié. Celui-ci suit des objectifs stratégiques pour la région visant l’augmentation des usages des TIC dans l’approche pédagogique, l’amélioration et la modernisation le fonctionnement de la communauté éducative en vue de créer les conditions pour que l’éducation des jeunes tire profit de la société numérique.

    Les axes d’actions du projet permettront de tester de nouveaux équipements et connexions dans un système mouvant et en perpétuelle révolution. En parallèle augmenter la formation initiale et continuée des enseignants en favorisant de nouvelles formations aux usages. Enfin soutenir une communauté éducative active basée sur l’expérience et le partage.

    A termes, ce projet pilote doit et après retour d’expérience, être étendu et devenir le moteur de l’action TIC et TICE de la région.

    Selon Catherine Becchetti-Bizot, Inspectrice Générale chargée par le Ministre de la préfiguration de la direction du numérique éducatif, le tâtonnement a marqué la réflexion et les actions ces dernières années, tant au ministère qu’ailleurs, tantôt pour imposer, tantôt pour proposer des solutions. Aujourd’hui, on cherche davantage des stratégies intégrées, incluant les méthodes d’apprentissage.
    Ludovia_confpol_CBizot

    Parmi les autres nouveautés qu’elle décèle aujourd’hui, elle cite l’acceptation générale que l’école est désormais dans le numérique, le changement paradigmatique des TICE vers les usages, le phénomène global d’une culture numérique, l’urgence de réduire les inégalités sociales, la reconnaissance des TICE dans la lutte au décrochage, la possibilité de répondre aux besoins particuliers (notamment les usagers défavorisés), la démocratisation de l’accès et de la production des ressources culturelles, la préparation aux métiers de demain, et le développement d’une filière de développement de ressources numériques.

    À savoir si les promesses ont été tenues, elle demande « quelles promesses? »

    Des promesses ont-elles réellement été faites à l’avènement du numérique? Si oui, elles ne pouvaient guère anticiper l’énormité du changement à venir. Elle souligne également que dans ses débuts, les TICE manquaient cruellement de fondements.

    Elle reconnait que le numérique constitue un formidable accélérateur de changement. Elle a cette conviction personnelle que si on outille les enseignants, ceux-ci participeront au changement. Cependant, il faut changer les pratiques pédagogiques en fonction du potentiel des nouveaux outils numériques. C’est alors seulement qu’il y aura une réelle prise de conscience des enseignants de la valeur du numérique.

    Hélène Bernard, Rectrice de l’Académie de Toulouse, est d’avis que le numérique pour lui-même, dans les collectivités territoriales principalement, ne peut suffire. Beaucoup d’argent a déjà été dépensé, mais une sous-utilisation des moyens techniques n’a pu effectuer les changements nécessaires.

    Les difficultés observées plus tôt en Wallonie sont transposables à d’autres entités administratives. Par conséquent, il importe de former la communauté éducative dans son ensemble, non seulement les enseignants, mais aussi les chefs d’établissement, tous moteurs de changement. La formation demeure une question primordiale, et des initiatives ont cours afin de stimuler l’expérimentation des outils et des pratiques pédagogiques, sensibiliser les praticiens aux multiples dimensions des usages, offrir un soutien en ligne, proposer des ressources pédagogiques avec une granularité spécifique pour les enseignants et les usages souhaités (l’Académie est par ailleurs un producteur associé aux enseignants dans ce cadre), et organiser des réseaux de référents, d’innovateurs, de producteur de contenu et de nouveaux usages afin de communique au mieux les expériences.

    Pour Viviane Artigalas, Vice-Présidente en charge de l’enseignement secondaire et des TIC, région Midi-Pyrénées, la fracture numérique demeure un souci important, que la région souhaite réduire. Sur le plan des équipements, de 3 à 4 millions € sont mis en oeuvre annuellement pour ces politiques. Ces investissements reposent sur l’adéquation avec les besoins des établissements, dans la conviction que le développement de nouveaux usages passe par un équipement complet et un accès fluide.

    Aujourd’hui, tous les établissements sont dotés d’ENT, avec un  souci de répondre aux usages spécifiques des établissements. Cette évolution est rendue possible grâce à un plan de raccordement Internet en fibre optique de tous les établissements scolaires et établissements publics.

    Prenant la relève, Marie-Christine Cavecchi, Présidente de la Commission éducation numérique à l’Assemblée des Départements de France, évoque qu’à ses débuts, les TIC s’avéraient un objet de prédilection pour se faire du bénéfice politique. Les politiciens ont alors imaginé l’outil comme une réponse simple à un problème complexe, faisant miroiter des avantages pratiques. Il s’en est suivi une certaine concurrence entre les collectivités.Ludovia_confpol_Cavecchi

    Elle constate aujourd’hui que les outils numériques remettent en question les relations entre humains.

    De plus, ils ont transformé le rapport à l’intelligence et au savoir, maintenant collectif.

    Pascale Luciani-Boyer, Présidente de la commission numérique à l’Association des maires de l’Île-de-France et représentante de l’Association des maires de France au Conseil National du Numérique, fait valoir qu’on a été obnubilé par les outils, en négligeant de regarder comment ils allaient transformer toutes les sphères de la société. Au constat des erreurs commises, elle souligne l’importance de colliger des données de « benchmarking » pour le développement à venir.

    Heureusement, il y a aujourd’hui une réelle préoccupation des enjeux sociétaux. Dans la sphère scolaire, elle constate qu’un dialogue général s’est établi autour de numérique, mais qu’il y a encore loin de la coupe aux lèvres.

    En abordant la question sous l’angle de l’entreprise privée, Angelica Reyes, de Microsoft Éducation, affirme que les moyens numériques doivent être intégrés, ce qui n’est pas le cas actuellement. Par ailleurs, elle croit que la création de l’Association Française des Industriels du Numérique dans l’Éducation et la Formation (AFINEF), est un regroupement intéressant pour faire évoluer les TICE.

    Justement, Hervé Borredon, président de l’AFINEF, présente cette association composée de 36 acteurs de l’industrie techno-éducative, qu’il considère une véritable filière de ressources éducatives. Il rappelle que celles-ci ont énormément évolué depuis dix ans. En 2003, par exemple, on assistait aux débuts du iPod et des tableaux blancs interactifs, tandis que les ENT supportaient à peine les PowerPoint.

     

    2ème sujet : regards sur l’avenir


    Ludovia_confpol_general

    Le second tour de table, plus rapide en raison du temps qui filait, a porté cette fois sur les prospectives au regard des TICE durant la prochaine décennie. Quoique les prédictions sont toujours difficiles, particulièrement au vu de l’accélération de l’évolution, elles demeurent néanmoins intéressantes, quand on met en commun l’ensemble des analyses, pour tenter d’y voir plus clair.

    Angelica Reyes, de Microsoft, ouvre la discussion en évoquant des technologies déjà émergentes et remplies de promesses. Les appareils tactiles viennent d’abord à l’esprit. Elle donne ensuite en exemple des technologies sans doute moins connues, notamment les technologies immersives, l’inter-connectivité des objets et la visioconférence avec traduction simultanée. Au-delà des technologies, elle croit que la baisse des prix rendra les technologies actuelles plus abordables, accélérant ainsi le passage au BYOD (bring your own device / apportez votre propre appareil) et augmentant du coup la demande sur les infrastructures de bande passante.

    Pour Hervé Borredon de l’AFINEF, il importe d’écourter les délais entre l’adoption sociale des technologies et leur intégration scolaire. Pour y arriver, il y lieu de reconsidérer les rapports dans le triptyque gouvernement-éducation-industrie.

    Pour Raymonde Yerna de la Wallonie, il est indubitable que les outils numériques vont évoluer. Du coup, le rôle de chaque acteur va et doit aussi évoluer. Dès lors que le savoir est accessible en tout temps et en tout lieu, l’enseignant devient le centre de l’action pédagogique, celle-ci étant de plus en plus assistée des nouvelles technologies, d’où l’intérêt de développer des partenariats publics-privés.

    D’entrée de jeu, Catherine Becchetti-Bizot du ministère dément l’opinion trop répandue voulant que les TIC ne soient que des outils. En guise d’exemple, les instruments de lecture et d’écriture modifient fondamentalement les pratiques établies. Les outils ne sont donc pas neutres, ni sur le plan pédagogique qu’éducatif, voire économique et social. Par conséquent, les outils ont également un envers contraignant. L’outil ne fait pas tout, mais il fait beaucoup. Il importe désormais de comprendre le texte qui se dissimule sous le texte, soit le code ou les métadonnées, tout comme le langage des médias.

    Elle souligne que la verticale de la gouvernance n’est plus ce qu’elle était et qu’elle permet aujourd’hui la collaboration. L’occasion est belle de s’unir pour travailler à la reconstruction de l’espace et du temps scolaire, de changer les modes d’évaluation, et de ramener le plaisir et le jeu dans l’apprentissage.

    Hélène Bernard de l’Académie de Toulouse poursuit en évoquant la numérisation des manuels et en demandant si on en viendra à la disparition du papier. Ces exemples soulignent quant à elle l’urgence d’une réflexion nationale sur la prospective. Beaucoup d’argent et d’énergie sont consacrés au virage numérique. Il faut donc coordonner les actions entre les collectivités et l’État afin d’éviter les gaspillages et favoriser l’innovation.

    Viviane Artigalas, de la région Midi-Pyrénées, continuera de prioriser, du moins dans le proche avenir, l’enrichissement des ENT en contenus pédagogiques et l’implantation des équipements numériques. Pour sa part, Marie-Christine Cavecchi de l’ADF s’inquiète du décalage croissant entre l’État et les collectivités et réclame plus de moyens pour répondre à la motivation des collectivités. Par ailleurs, la mutualisation semble indispensable, tant les solutions proposées par l’industrie coûtent cher.

    Enfin, Pascale Luciani-Boyer de l’AMIF croit important de continuer à rattacher les TIC aux enjeux électoraux. Du côté des écoles, les nouvelles approches éducatives doivent être en cohérence avec ce que sera le citoyen de demain. Il faut donc se pencher, non pas sur les outils, mais sur une vision plus globale de l’enseignement et des TICE.

    Somme toute, il appert que d’importantes divergences existent entre les instances nationales, territoriales et locales, tant dans les bilans que dans les prospectives. Le clivage entre les considérations matérielles et pédagogiques, plutôt que de s’atténuer, semble au contraire se creuser. Si les promesses de la dernière décennie en matière de TICE ne se sont pas réalisées, il faut espérer qu’elles serviront de leçon pour celle qui s’amorce.

     

     

  • Éviter une fracture 2.0

    Ce rapport pose les enjeux du numérique de façon large : «Le numérique a […] transformé en profondeur nos pratiques, nos organisations et finalement notre manière d’apprendre et de penser». Il reconnaît à l’École la responsabilité d’éviter une fracture 2.0 en développant «la capacité à utiliser le numérique pour acquérir connaissances et compétences, et gagner en autonomie […]».

    Ce rapport affirme que l’introduction du numérique à l’École suppose de créer de nouvelles possibilités, de concevoir de nouvelles organisations et de tenir compte du fait que les élèves peuvent apprendre via Internet.

    Le travail collaboratif et le partage sont pointés comme étant favorisés par le numérique, dont acte… Il se conclut par trois recommandations :

    • une mutualisation régionale des responsabilités et compétences relatives au numérique ;

    • la création d’un organe chargé d’une mission permanente d’animation, de réflexion et de conseil sur l’école numérique ;

    • la création d’une plate-forme de référencement des ressources numériques pédagogiques.

    Nous ne pouvons qu’espérer que ce rapport soit utile pour qu’enfin soient pris en compte les problèmes d’équipements, de maintenance et de filtrage qui empêchent de nombreux enseignants, désireux d’intégrer le numérique dans leurs cours, de le faire dans des conditions acceptables.

    Nous souhaitons qu’enseignants et chercheurs puissent travailler ensemble pour permettre aux élèves de tirer tout le profit possible du numérique. Rappelons enfin que sans une politique volontariste intégrant les moyens nécessaires, notamment concernant la formation initiale et continue des enseignants, nous risquons d’attendre vainement…

    (*) www.cnnumerique.fr/le-choix-du-numerique-un-devoir-et-une-opportunite-pour-lecole

    Source : SE-UNSA, article publié le mercredi 18 avril 2012.

  • Le rapport e-éducation du Conseil National du Numérique enfin sorti

    Le rapport e-éducation du Conseil National du Numérique enfin sorti

    Rapport CNN

    Ce groupe a auditionné une cinquantaine de personnalités qualifiées et des représentants de diverses organisations et entreprises, fortement impliqués dans l’éducation et le numérique (Education nationale, collectivités territoriales, syndicats, associations, éditeurs, startups et industriels de l’e-éducation etc.) afin de recueillir leurs points de vue sur l’école d’aujourd’hui et de demain, la place que le numérique doit y occuper, et les entraves à sa diffusion. Ces auditions ont été complétées par un travail de lecture des rapports récents et de blogs d’enseignants ou d’associations.

    Le rapport dont il est question ne porte ni sur les usages pédagogiques du numérique, ni sur la formation initiale des enseignants, mais sur le cadre à fournir pour permettre, d’une part, aux enseignants de faire le choix du numérique, et, d’autre part, aux entreprises de mettre à profit leur savoir-faire et leur potentiel d’innovation. Le terme générique « Ecole » désigne comme c’est l’usage l’enseignement primaire et secondaire. Le rapport vise en particulier l’école primaire et le collège.

    Le rapport se présente sous différents aspects ; voici un bref résumé des points abordés dans ce dossier.

    Le numérique au service des missions de l’école

    Une compétence fondamentale dans une société numérique. 

    Du fait des nouvelles technologies, l’environnement social et professionnel a changé. Mais avec son organisation historiquement verticale, le système scolaire est peu préparé à ces changements. Il y a risque d’un profond décalage entre la société et l’école.

    Un enjeu majeur pour l’égalité des chances

    Même si tout le monde s’accorde à dire que les jeunes sont désormais coutumiers de l’usage de l’internet et des nouvelles technologies, savent-ils bien les utiliser ? Le numérique pourrait être un véritable outil d’intégration s’il est mis à profit par les institutions.

    De nouvelles logiques à appréhender

    Il ne suffit pas de numériser les ressources existantes mais d’en créer de nouvelles pour améliorer la pédagogie.

    Favoriser une logique de demande dans les politiques de numérique à l’école

    Trop souvent, les investissements numériques proviennent des institutions. En guise de recommandations, ce rapport préconise une concertation plus marquée avec les personnels enseignants qui veulent intégrer les TICE.  Une meilleure prise en compte de la formation est aussi à pointer. Enfin, une reconnaissance des efforts et du temps qu’un enseignant consacre au numérique est à envisager.

    Répondre aux problèmes de fiabilité des équipements, d’accompagnement et de ressources

    Les trois points essentiels vus comme des freins au développement du numérique à l’école sont l’insuffisance de la maintenance et du support qui va représenter pour l’enseignant des pertes de temps et des perturbations dans sa classe.

    Il est aussi question du manque de formation et d’accompagnement des enseignants et personnels pour qu’ils se sentent assistés dans leur engagement dans le numérique.

    Enfin, le manque de ressources prêtes à l’emploi s’avère un réel handicap pour un enseignant s’il veut construire une séance de cours pédagogiquement cohérente.

    Adapter la gouvernance, au service des écoles et des enseignants

    Le partage des responsabilités entre Etat et collectivités locales s’avère un peu flou. Des conventions entre académies et collectivités sont encore trop rares. L’accompagnement des matériels est aussi important à gérer.

    Mettre davantage à contribution le savoir-faire des enseignants et des entreprises

    Le rapport préconise d’impliquer les utilisateurs finaux que sont les enseignants dans la conception des outils et ressources, afin de remporter leur adhésion et intégrer leur retour.  L’installation de solutions lourdes, pilotées par le haut et risquant de figer les usages, est à éviter au profit de méthodes itératives et incrémentales.
    De même, les entreprises qui bénéficient d’un savoir-faire pourraient être concertées.

    Après les constats, les propositions : trois recommandations pour permettre le choix du numérique à l’école sont mises en avant.

    La première recommandation serait de mutualiser à un niveau régional, sur la base du volontariat, les responsabilités et compétences techniques et pédagogiques relatives au numérique, des académies, des collectivités territoriales, et des Centres de Documentation Pédagogiques. Elle se fait en réponse au constat  d’un éclatement des responsabilités incompatible avec des projets numériques cohérents.

    Une deuxième recommandation porte sur l’existence d’un organe indépendant ayant une mission permanente d’animation, de réflexion et de conseil sur l’école numérique ; nue instance mixte à la fois composée de personnes qualifiées issues du milieu enseignant mais aussi du monde des entreprises du numérique. Il serait là pour pallier au manque de vision commune du numérique pour l’école de demain.

    Enfin, une troisième recommandation est développée où il est question des ressources, en réponse au manque de visibilité du foisonnement de ressources existantes : créer une plate-forme de référencement des ressources numériques pédagogiques, doté d’un moteur de recherche et d’un système d’indexation collaboratif.

    En conclusion du rapport, les auteurs mettent en avant qu’apprendre à l’heure du numérique, c’est acquérir à la fois la culture numérique et la maîtrise des outils numériques. Ce sont les deux facettes indissociables d’une évolution qui affecte l’ensemble de la société, mais peine paradoxalement à toucher l’Ecole. Le défi pour l’Institution est de mettre à profit les logiques nouvelles dont le numérique est porteur.

    Dans cet esprit, les trois recommandations faites dans ce rapport sont essentiellement structurelles et touchent notamment à la gouvernance, nationale et locale, et au problème de la visibilité de ressources pédagogiques numériques. Elles visent à poser un cadre à même de véritablement donner le choix du numérique aux établissements et aux enseignants. Une meilleure visibilité de la stratégie nationale et, au niveau local, du marché des ressources, doit par ailleurs permettre aux entreprises et associations de l’e-éducation de croître, d’investir et de libérer un potentiel créatif en matière de pédagogie par le numérique encore à peine exploité.
    Le diagnostic et les recommandations de ce rapport font échos à d’autres rapports, issus de l’Institution elle-même  – de l’inspection générale de l’Education nationale notamment – et d’observateurs extérieurs.

    Il semble donc que si le diagnostic et les solutions sont connus depuis des années, c’est la capacité à passer l’action qui fait défaut.

    Retrouvez le rapport complet sur www.cnnumerique.fr