Catégorie : RETOURS D’USAGES

  • Utilisation de l’ENT en contexte de mobilité en EPS

    Utilisation de l’ENT en contexte de mobilité en EPS


    « Au moment de la création et de l’arrivée des ENT, nous nous sommes posés la question sur « quelle peut être la structure des ENT dans notre discipline : l’EPS », explique Martial Pinkowski. « Et pourquoi pas envisager comme un livret de l’élève, une mémoire physique des activités qu’ils auraient accomplies« .

    Une des particularités de l’Education Physique est d’être sur le terrain sans avoir la possibilité d’être connecté à internet.

    Après avoir réfléchi aux activités et aux applications qu’ils pourraient associer à l’ENT – au départ l’équipe de Martial est parti de l’existant à savoir les chronométrages, les mesures, les relevés statistiques simples dans les sports collectifs -, l’équipe de Martial a envisagé un principe de fonctionnement.

    « Nous nous alimentons à partir de la base élèves d’un établissement, base hébergée sur un serveur qui va la conditionner sous un format particulier permettant d’être rapatriée sur des applications ; une fois que la base est à l’intérieur des applis, celles-ci n’ont plus besoin de connexion pour fonctionner« .

    Pour utiliser ces applications sur le terrain, Martial est équipé notamment de tablettes, ce qui lui permet de démultiplier les ateliers et les exercices sur une même séance.

    Une fois la séance terminée où tout s’est déroulé en mode non connecté, Martial rassemble les données recueillies dans un espace commun dans lequel il peut lister les élèves d’une classe et analyser le travail de chacun et « pour chaque élève un espace spécifique avec ses données personnelles », précise t-il.

    Le serveur donne accès aujourd’hui uniquement à une page web consultable à partir d’un PC ou une tablette. L’idée d’une application qui peut permette à l’élève d’abonder son espace serveur en dehors du cours d’EPS est un projet actuellement en réflexion.

    « Avec le numérique, il y a un avant, un pendant et un après la séance et c’est une vraie nouveauté pour l’EPS ».

    Côté parents d’élèves, le fait de pouvoir consulter sur une tablette le travail réalisé dans cette discipline est également une nouveauté. « On ramène ses réalisations à la maison sur un support nouveau tel que la tablette, comme on ramènerait un devoir de maths », poursuit Martial.

    Avec le numérique et l’ENT, on peut ramener des « devoirs » d’EPS à la maison mais du travail que Martial suggère à ses élèves pour améliorer leur progression et il  est parfois surpris de constater que, sans rien imposer, les élèves se prêtent au jeu de s’entraîner, en allant courir ensemble le week-end par exemple, et en entrant leurs performances sur l’application dédiée sur la tablette ; une vraie révolution et des comportements nouveaux pour cet enseignement.

    Toutes les interviews réalisées sur les NetJournées sont à voir sur notre page plateau TV ici

     

  • L’ardoise numérique BIC fait son entrée en maternelle, dès la petite section

    L’ardoise numérique BIC fait son entrée en maternelle, dès la petite section

     

    Du numérique en maternelle ? Initiative du projet d’ardoises numériques.

    La rectrice de l’académie de Nancy-Metz est à l’initiative du projet d’implantation des ardoises BIC à l’école maternelle de Dompaire. Il y a, dans ce choix, une volonté d’expérimenter les technologies de type nomades, comme les tablettes ou les ardoises numériques, dans les petites classes.

    « Madame le recteur est persuadée, comme moi, que beaucoup de choses peuvent se mettre en place dès la maternelle ; elle a donc initié ce projet qu’on appelle maternelle connectée », explique Pascale Bolsius, inspectrice de circonscription, en charge de la mission TICE sur le département vosgien.

    L’école de Dompaire a été choisie comme « maternelle connectée » ; d’une part pour les qualités pédagogiques de ses enseignants et d’autre part, de par l’engouement de ces derniers pour les pratiques numériques et la variété d’usages qui y est associée ; usages qui ont d’ailleurs été possibles grâce à l’investissement de la commune dans des matériels variés comme les TNI ou encore les ordinateurs portables, porté par un Maire bien au fait des enjeux du numérique à l’école.

    Comme le précise Pascale Bolsius, « il était indispensable que le projet puisse s’implanter au sein d’une équipe investie, créative et qui mutualise ses pratiques » et elle tient à ajouter que

    « ce n’est pas le numérique qui va faire de bons enseignants mais bien au départ, l’existence de bonnes pratiques pédagogiques dont le numérique va s’avérer un support ».

    Le numérique en maternelle, c’est possible ! Exemple avec les ardoises BIC.

    BIC_maternelles2Ces ardoises sont-elles adaptées pour les classes de maternelle ?

    C’est la question qui s’est naturellement posée lors de la mise en place du projet.
    Aujourd’hui, à Dompaire, les trois sections de maternelle les utilisent.

    En petite section, Valérie Eisen nous explique le type d’activités qu’elle a mises en place. Aujourd’hui, elle propose aux enfants un travail de langage sur l’ardoise après avoir réalisé déjà plusieurs séquences de cours sur un thème choisi : le jardinage.

    Autour de cette thématique du jardinage, elle a réalisé des travaux pratiques au cours desquels elle a pris des photos ; sur la séance d’après, elle a vidéo-projeté les photos aux enfants et leur a demandé d’expliquer ce qu’ils voyaient à l’écran, étape par étape ; en parallèle, la maîtresse a écrit ce que lui dictaient les élèves puis s’est enregistrée à l’aide du micro interne de son ordinateur de manière à créer des séquences sonores.

    Ces ressources, audio et images, lui ont ensuite permis de créer un document de travail sur les ardoises : chaque enfant devait replacer, dans l’ordre, en se servant du stylet, la photo et l’enregistrement sonore qui lui était associé (une consigne sonore qu’ils peuvent écouter à l’aide de leur casque individuel relié à l’ardoise).

    Dans cet exemple, Valérie précise que « l’ardoise numérique n’est qu’un prolongement de ses pratiques pédagogiques ».

    Par contre, elle voit un avantage certain à utiliser les ardoises numériques dans ce type d’exercices : la plus-value d’un vrai travail en autonomie.

    Avec les ardoises numériques, facilité du travail en autonomie.

    BIC_Maternelles3Valérie laisse chaque enfant effectuer le travail à son rythme et c’est ce qu’elle trouve particulièrement intéressant : la différenciation est possible et surtout plus aisée à mettre en pratique.

    Rebecca Roy, la maîtresse de Grande Section, quant à elle, insiste sur la notion de différenciation pour des élèves en difficulté. Pour elle, l’ardoise numérique leur évite d’être « stigmatisés » au sein de la classe.

    « En classe, lorsque je donne à un élève un exercice différent des autres, cela se voit et il doit supporter le regard de ses camarades ; alors que sur l’ardoise, chaque élève se concentre sur son travail et ne voit pas ce que son voisin a sur la sienne ».

    L’enfant en difficulté va moins ressentir la sensation d’être mis à l’écart du groupe classe et ce mode de fonctionnement convient très bien à Rebecca.

    Valérie rappelle qu’un des objectifs de la petite section est d’arriver à ce que les enfants deviennent des élèves et donc acquièrent de l’autonomie. La composante sonore qui est disponible sur l’ardoise BIC, depuis la mise en place de la version 2, est essentielle pour les petites classes et aide à cette autonomie.

    La fonction « son » des ardoises BIC largement plébiscitée.

    « Comme nous avons des élèves non-lecteurs, le son émis dans leur casque, qu’ils peuvent gérer à leur rythme, permet une vraie autonomie », souligne Valérie.

    La composante sonore aide aussi les élèves à faire le rapprochement entre l’écrit et l’oral. « L’enfant qui entend une phrase écrite sur l’ardoise peut faire la correspondance et ainsi donner du sens au texte écrit en l’entendant dans son casque ; ce sont les préliminaires de l’entrée dans la lecture, même en petite section », poursuit Valérie.

    On parlerait déjà d’apprentissage de la lecture en petite section ?

    Pour répondre à cette interrogation, Valérie a plusieurs cordes à son arc et notamment l’argument que ce travail de correspondance oral-écrit va enrichir le vocabulaire de l’enfant qui aura ensuite plus d’aisance à entrer dans la lecture.

    Pour Rebecca, la fonction « son » des ardoises BIC est un moyen de varier les supports, notamment lorsqu’elle propose à ses élèves des exercices de phonologie qui demandent beaucoup de répétitions.

    « En phonologie, c’est tout un travail d’entraînement à l’oreille donc si je propose toujours les mêmes supports, les enfants se lassent, surtout ceux qui sont tout de suite en réussite et qui peuvent vite décrocher ».

    Un autre apprentissage qui est mis en œuvre dès la petite section est la prise en main du crayon. Pour exemple, Valérie trouve que le stylet fourni avec l’ardoise BIC n’est pas un simple crayon qui sert à écrire sur une tablette numérique ; à lui seul, il peut être un outil au service de l’apprentissage.

    Le stylet BIC, un outil au service des apprentissages

    BIC_maternelles4Cet argument avait pesé dans la balance lors de la décision de l’IEN de circonscription dans son choix d’école pour la mise en place des ardoises BIC.

    Elle avait alors pris appui sur l’utilisation du TNI dans les classes de maternelle de Dompaire, qui se faisait déjà avec un outil « stylet ».

    « Nous avions déjà constaté que les petits étaient assez habiles avec ce stylet et nous avons pensé que cela pourrait tout aussi bien fonctionné sur l’ardoise BIC », explique t-elle.

    D’après les enseignantes, le stylet fourni avec l’ardoise leur permet de travailler sur la position et la tenue du crayon, comme en témoigne notamment Valérie : « le stylet est bien pensé de manière ergonomique à savoir que le petit ergo blanc qui se situe au–dessus de la pointe permet aux enfants de situer leur doigt sur l’objet et d’avoir une bonne prise du crayon » et elle ajoute que les bonnes habitudes se prennent dès la petite section alors que les mauvaises habitudes sont difficiles à perdre par la suite.

    Faire entrer le numérique dans l’école et « éduquer » au numérique, dès les petites classes

    La finalité des ardoises BIC en école maternelle n’est pas un objectif de résultats.

    « Comme n’importe quel autre support, l’objectif est que les élèves manipulent les outils numériques pour les maîtriser et même les dominer de sorte que plus grand, ils sauront l’utiliser dans leur vie professionnelle et seront prêts », explique Pascale Bolsius.

    En ce sens, l’inspectrice souhaite initier les élèves à évoluer autour et avec les objets du quotidien et ne pas laisser l’école « en dehors ».

    Elle prône une démarche d’éducation au numérique, pour préparer ces enfants, dès le plus jeune âge, aux bons usages, « tout en mettant ces technologies au service des apprentissages », ajoute t-elle.

    Elle mentionne également la problématique de la fracture numérique qui existe toujours dans ce type de communes rurales comme celle de Dompaire, à population très hétérogène ; fournir des ardoises numériques à l’école permet à certains de se familiariser avec le numérique, pour des enfants dont les familles n’en sont pas dotées à la maison.

    L’école numérique, c’est aussi l’école de l’égalité des chances.

    Un argument qui est également repris par les enseignantes que nous avons interrogées.

    Enseignants et élèves de maternelle ont adopté les ardoises numériques

    Bien qu’accoutumées aux pratiques numériques grâce au TNI, aux Netbooks ou autres technologies qui ont été installés par la commune pour favoriser les usages, les enseignantes des trois sections de maternelle ont découvert les ardoises BIC.

    Une fois passé le temps de la prise en main et de l’appropriation, ce nouvel outil est désormais entré dans leurs pratiques de classe et ne requiert pas plus de temps de préparation de cours, comme le souligne Valérie :

    « C’est un nouveau matériel pour moi donc il y a la phase d’appropriation mais c’est vrai qu’une fois que je saurai manipuler ce matériel, ce ne sera pas plus long de préparer un travail sur les ardoises qu’un livret papier par exemple, aussi très chronophage ».

    La mobilité du chariot sur roulettes est aussi mise en avant puisque les ardoises sont utilisées par les trois enseignantes de l’école maternelle et que le chariot doit donc circuler entre les classes : très peu de perte de temps en manipulation.

    « La seule contrainte, si je peux m’exprimer ainsi, est de ne pas oublier de recharger l’ordinateur enseignant qui va avec le chariot ; sinon, c’est très facile : les ardoises, une fois rangées, se rechargent toutes seules et sont prêtes à utilisation », souligne Rebecca.

    Enfin, le chariot de six ardoises correspond bien aux pratiques des trois enseignantes pour un fonctionnement en ateliers ; des groupes souvent constitués de six élèves car, comme le précise Rébecca, « beaucoup de jeux de manipulation que nous utilisons sont destinés pour six personnes ». Le chariot de six ardoises, peu encombrant et mobile semble donc répondre aussi aux habitudes de travail en maternelle.

    Dans cette école, la dynamique était déjà présente et les notions d’échange et de partage entre enseignants existaient. L’arrivée des ardoises numériques dans ce contexte vient renforcer cette dynamique et offrir de nouveaux sujets de conversation à l’équipe ! Un constat dont se réjouit l’inspectrice de circonscription :

    « nous sommes aujourd’hui à un stade où elles souhaiteraient encore plus de possibilités sur les ardoises ; elles sont très demandeuses », conclut-elle.

     

  • Retours « à chaud » du Sommet de l’iPad à Montréal : pédagogie générale

    Retours « à chaud » du Sommet de l’iPad à Montréal : pédagogie générale

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    Deux éléments me viennent immédiatement à l’esprit, avant de consulter mes notes durant la douzaine de conférences auxquelles j’ai assisté :

    Une communauté très active

    Environ 60 000 iPads sont sur le territoire Canadien.

    La communauté des utilisateurs éducatifs, ainsi que les personnes ressources : informaticiens, conseillers TIC (Très nombreux et très efficaces) se connaissent. Chaque découverte, chaque essai est très vite partagé. Cette logique de partage est naturel, par conséquent, ils apprennent très vite et très efficacement. Les résultats sont publiés et donc partagés : ainsi, nos « hôtes », Thierry Karsenti et Aurélien Fievez, ont publié un livre et un rapport très pertinent. Ce dernier est sans parti pris. Les faits sont basés sur une étude récemment réalisée.

    « Nous avons également questionné les enseignants sur les défis que comportait lusage quotidien de la tablette tactile en classe. Tout comme les élèves, ils ont été très nombreux à souligner que la tablette constituait avant tout une source de distraction majeure pour les élèves. Les difficultés pour les élèves à produire des longs textes ont aussi été mentionnées par plusieurs enseignants, tout comme les défis inhérents à la gestion des travaux scolaires.

    Comme les élèves, plusieurs enseignants ont souligné les problèmes de certains manuels scolaires, notamment ceux où les élèves devaient tous, en même temps, être connectés à Internet pour y avoir accès. Enfin, quelques-un ont même indiqué que cela pouvait avoir chez certains élèves un impact négatif sur leur réussite scolaire ».

    Ces mots ne sont pas ceux que j’attendais de l’auteur d’un tel sommet, mais les faits qui suivent ces constats, sont sans appel :

    « Nos résultats montrent que les avantages dépassent les défis rencontrés ». Ainsi, le ton est donné dès l’ouverture de ce sommet par la présentation de cet ouvrage.

    Des réactions rapides

    Sur les deux jours de sommets des centaines de tweets se sont échangés. Ici, les personnes ne s’échangent aucune carte de visite, on se tweete !

    Dans les prochains jours, je vous proposerai une sélection de ces tweets pour ceux qui n’ont pas accès à ces derniers qui mettent en avant quelques partages très pertinents. Ainsi, des dizaines d’iPads ou d’ordinateurs dans la salle sont sur twitter à chaque instant. Chacun réagit de manière constructive pour compléter le discours entendu, vérifier, affiner les chiffres avancer ou illustrer le contenu. La communauté se révèle ainsi.

    De nombreuses personnes absentes suivent le congrès de cette façon également. Certains ici se rencontrent pour la première fois physiquement, entre deux conférences, pour mettre un visage sur un pseudo twitter déjà connu.

    La culture est réellement différente. Ce don naturel du partage explique, selon moi, une grande partie de leur avance pédagogique.

    La pédagogie, cœur du congrès

    On peut penser à la lecture du titre brut du sommet, que c’est une population de geek chevronnée qui va se rencontrer et se conforter dans leurs choix matériels. Il n’en est rien !… 80 % des conférences sont pédagogiques.

    Tous ici sont enseignants ou responsables de déploiement de tablettes et tous ont une idée en tête : quel est l’apport de cette technologie sur ma pédagogie ?

    Par contre, 100% des conférenciers ont apporté la preuve que l’outil sert leur pédagogie et qu’ils ne sont pas au service de l’outil.

    Le plus grand défi noté durant le discours d’ouverture de M. Karsenti est : « le défi de gestion de classe ».

    Il ne faut pas oublier l’adage qui a été le nôtre durant 2 jours : « une activité ennuyante reste ennuyante, même sur l’iPad ».

    En effet, il est normal de passer par la voie de la substitution avant d’aller s’aventurer, éventuellement sur la voie de l’innovation. Le modèle SAMR (de Ruben Puentedura) est très souvent cité ici, comme exemple de mise en place de l’iPad dans une classe :

    Une première phase dite “d’amélioration” se découpe en 2 parties :

    . La substitution :

    on ne fait que réutiliser ce que l’on a déjà, il n’y a pas de modification réelle

    Exemple : lipad ne sert qu’à visionner un support : lire un livre, consulter internet

    . L’augmentation :

    on change un outil par un autre, avec une amélioration qui devient fonctionnelle

    Exemple : lipad est utilisé avec pour sa fonction de géolocalisation sur Plan ou sur google-earth

    La seconde phase dite  de “transformation”  se découpe à son tour en 2 parties :

    . La modification :

    la technologie permet de repenser de façon significative l’action engagée.

    Exemple : liPad est utilisé pour faire de la géométrie dans lespace avec Google Sketch-up ou plus ludiquement avec MineCraft

    . La redéfinition :

    la technologie permet à présent de créer de nouvelles tâches qui avant étaient inconcevables.

    Réaliser un reportage vidéo ou un livre interactif à partager en quelques minutes. (iMovie, bookCreator)

    En Vidéo : http://linkis.com/ow.ly/r778o

    Nous sommes d’accord ici, pour dessiner la roue pédagogique de Type SAMR en y proposant quelques applications pour l’illustrer http://apple.ididactic.com/wp-content/uploads/2013/09/photo.png

     

    Le point de discorde que nous nous autorisons dans les ateliers est la liste des applications que l’iPad doit posséder pour réaliser les différentes phases de cette dernière.

    Cependant, même si cela n’est que du détail, il ne faut pas oublier que le centre d’intérêt de tout cela reste l’élève.

    Evitons que ces derniers ne se perdent dans une foule d’applications. Il est donc inconcevable qu’un iPad d’élève puisse posséder cette liste d’applications. A nous, enseignants, à faire une veille active et efficace pour proposer à nos élèves peu d’applications, mais pertinentes et qui peuvent se compléter. (Ce que l’on nomme, depuis le sommet de Boston, le « App smash », les applications se complètent les unes les autres, en s’enchainant afin de créer une production originale : dans mon article précédemment paru, ma proposition pédagogique illustre ce principe.

    La loi Pareto, nous met tous d’accord sur ce sujet : 80% du temps sur l’outil est consacré à 20% de ses applications.

    Enfin, les questions techniques sont très rares ici, voir quasi inexistantes.

    Par contre, le constat est le suivant : actuellement, durant la première minute de mise en activité des élèves, une question technique survient toujours. Elle dure en moyenne moins d’une minute. Ce qui est plus étonnant, c’est que les élèves interrogés par nos collègues, dans les différentes enquêtes qui sont présentées ici, ne semblent pas comprendre la question !!!

    Les élèves ne voient pas de problèmes techniques majeurs, cependant, ils notent que certaines applications sont « plates« , comme on dit ici (pas grand intérêt).

    Dans les paroles de Nancy Brousseau qui brosse l’école de ses rêves, elle part des deux constats suivants :

    –   les élèves souhaitent des « Vrais problèmes », par là, il faut entendre des problèmes de la vie courante, de la vie réelle et non « à quelle heure vont se croiser deux trains qui roulent à des vitesses différentes en partant à des heures, elles aussi différentes ! »

    –   les élèves souhaitent apprendre des choses « vraiment importantes », comme ils disent.

    Fort de ces deux jours de conférence, je pense que travailler avec les outils de leur quotidien est un déjà aller vers eux, dans leurs « vraies » réalités. Cela ne suffit évidement pas.

    «La folie, c’est de se comporter de la même manière et s’attendre à un résultat différent.»
    [ Albert Einstein ]

    Dans la suite de mes prises de notes, que je tenterai de partager, je m’attarderai sur les faits sur lesquels il faut se pencher pour faire évoluer nos pratiques afin de s’attendre à un résultat différent.

    La conclusion de cette première journée, que j’ai entièrement consacrée à la pédagogie générale, sera pour moi que cet outil possède un immense potentiel mais que c’est ce que l’enseignant amène à faire à ces élèves qui fait la différence.

    Cependant, cet outil exacerbe les différences de pratique entre les enseignants : ces derniers qui ont quelques difficultés à se questionner sur leurs pratiques ont encore plus de problèmes à s’emparer efficacement de l’iPad. La phase de transformation de la pratique est alors peu souvent atteinte. Soyons attentifs à chacun, afin de réfléchir ensemble et de ne laisser personne de bonne volonté sur le chemin.

     

  • L’iPad, catalyseur d’intelligence collective : un apprentissage individuel pour un enrichissement collectif

    L’iPad, catalyseur d’intelligence collective : un apprentissage individuel pour un enrichissement collectif

    Retour du Sommet de l’iPad à Montréal les 1er et 02 mai

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    La production finale n’est plus le seul objectif pour l’élève ni pour l’enseignant. Une métacognition sur l’apprentissage devient plus évidente à mettre en place pour l’enseignant et donc plus simple à utiliser par les élèves les plus jeunes comme par les plus expérimentés.

    Des stratégies pédagogiques doivent être mises en place au préalable pour réaliser ce type d’activité. Grâce à l’outil, qui nous affranchit d’un certain nombre de contraintes matérielles, une nouvelle réflexion s’engage alors pour l’enseignant, qui peut proposer des activités qui ne sont limitées que par son imagination et sa pertinence pédagogique.

    A travers l’atelier que j’ai proposé lors du Sommet de l’iPad, nous allons vivre concrètement 55 minutes de cours, pour s’immerger dans une pratique réelle d’enseignement. Un court extrait illustré a été réalisé par l’APEL. Il a été mis en ligne sur leur site, lors du N° 500 de Famille éducation.

    Mise en perspective

    Rien ne change fondamentalement dans les objectifs finaux à proposer aux élèves. Les notions et les compétences sont celles du bulletin officiel.
    Le seul « grand » changement, c’est qu’il ne faut pas raisonner comme avant, dans le sens où, l’outil que j’utilise, ne me limite ni le mode d’expression, ni l’imagination.

    Cette « non-limitation » est paradoxalement souvent problématique car nous, moi le premier, n’avons pas été formés avec celui-ci initialement. Les jeunes enseignants, comme les plus aguerris sont logés à la même enseigne. Il est faux de penser que les collègues nouvellement décorés du titre d’enseignant sont mieux armés face à ce problème.
    N’oublions pas ce nouvel adage face à ces technologies « les vieux profs n’ont pas d’âge ».

    L’expérience montre que la pratique de ces formes d’enseignement ne relève pas de l’âge de l’enseignant, mais de sa volonté à s’interroger et à remettre en questions ses certitudes et habitudes.

    Conception d’un cours via tablette

    Une fois les prérequis en tête, la conception du cours via tablette peut commencer (après avoir vérifié que cette technologie apporte une réelle plus-value à la tâche).
    Souvent, on observe des transferts de cours réalisés précédemment, où la tablette ne fait qu’un artifice supplémentaire.

    Soyons honnête, même si l’effet nouveau apporte un surcroît de motivation à la mise à l’action de la part de l’élève, ce temps est éphémère et disparait à la longue.

    Si l’iPad est allumé sur la table, c’est qu’il va donc apporter une compétence complémentaire.

    Dans la(les) situation(s) suivante(s), je vais aborder à mon sens deux compétences :
    –    Choisir le mode d’expression qui semble le plus pertinent face à une tâche proposée
    –    Mutualiser les productions pour que chacun puisse y trouver une façon différente de la sienne pour démontrer

    Les documents utilisés en classe

    un exemple de 6ème :
    . La notion visée est la pollinisation de fleurs (BO 6eme – SVT). Nous allons donc chercher l’un des plus grands scientifiques sur le sujet : M. Bernard de Jussieu, dans son ouvrage disponible directement sur Google Books.

    Ainsi, les élèves peuvent s’immerger dans l’époque avec le vocabulaire et les tournures de phrases ; il est possible de mettre l’accent sur le contexte dans lequel les évènements, qui nous intéressent, se déroulent.

    . Le document de l’époque est donc un original, il sera accompagné des vidéos tournées par les élèves en début d’année, où l’on voit les fleurs épanouies (avec le vent qui les poussent et les abeilles qui les butinent). Si cette observation n’a pas été faite réellement, la bande annonce « Des abeilles et des Hommes » peut très bien faire l’affaire, mais il est dommage de ne pas utiliser nos propres observations…

    . Les preuves scientifiques viennent aussi d’observations complémentaires, avec l’incapacité de pollinisation de la vanille en absence d’un insecte, non-présent dans cette région. Cependant, un jeune homme astucieux arrive à reproduire une pollinisation lui-même ces fleurs.

    . Les applications utilisées sont les suivantes :

    Notability :

    qui permettra la prise de note (écrite ou audio à la guise de l’élève : 75% des élèves utiliseront les notes audio, le reste préférant taper un texte) pour permettre d’expliciter le texte de M. De Jussieux (complexe à la première lecture).

    iMovie :

    sera le support de présentation où les élèves peuvent exprimer à l’oral ou par le biais du sous-titrage, une trace écrite. L’application très simple permet non-seulement de faire le montage, mais aussi la mutualisation. En Effet, l’ensemble des documents, pris dans le domaine public, peut être diffusé via Youtube (sur le canal prévu pour l’enseignant au préalable)

    – Ces applications mises bout à bout, permettent de créer une production original, qu’une seule application ne peut créer (Smash App)

    Un exemple de 3ème
    . La notion visée est la mémoire immunitaire (BO 3ème – SVT).
    Le principe ici reste le même : Faire découvrir et expliquer ce principe grâce à un quorum de documents convergents (Ecrits de Mr Louis Pasteur, notice d’un vaccin actuel…)

    . Des aides peuvent être disponibles, comme le récit authentique du petit garçon de l’époque touché par la rage, des extraits libre du Film « Pasteur »…Ces aides sont disponibles sur l’iTunes U de mon cours.

    . Les applications utilisées sont les suivantes :
    – Pour éviter d’influencer la nature de la production des élèves, ExplainEverythink, peut être utilisé (dessin, écriture frappée ou manuscrite, audio…) toutes les formes pour rendre compte sont présentes.

    – Par cette application, la mise en commun peut se faire via Youtube, un ENT, un simple espace WebDav, l’iPad de l’enseignant (via Goodreader),… les solutions sont nombreuses !

    – Pour ma part, j’utilise l’ensemble de ses systèmes, tout dépend du lieu d’enseignement (état et vitesse de connexion) ou de la nature des documents (pas de publication large quand je ne possède pas les droits ou quand on reconnaît physiquement les élèves)

    Youtube : avec un canal privé (ou public)
    ENT : www.ent-lamalassise.com/moodle
    Mon iPad via goodreader qui peut être secondé, à un accès disque (une carte SD, une clef USB ou un disque dur connecté à un iUSBport, disponible assez facilement, ou à un Disque dur directement WIFI comme le Fuel de LaCie, allant jusque 2To disponible chez des revendeurs comme France Système)

    Quel regard sur l’action ?

    Les élèves se questionnent pour présenter au mieux leurs productions. Un réel choix est alors réalisé. La phase de mutualisation se faisant très rapidement, nos jeunes étudiants peuvent aller visionner d’autres façons de faire. C’est par ces actions de va-et-vient entre leurs productions et celles des autres qu’une démarche plus pertinente se construit.

    De plus, il faut, selon moi, anonymer les productions mises en commun de façon à ce que les élèves se rencontrent virtuellement autour d’idées et non de personnes. Une mise en commun en deux temps, est aussi pertinente afin que l’enseignant puisse identifier les productions, puis se dernier peut publier les documents produits.

    Ces deux exemples évoqués, au delà de leur contenu et des applications utilisées, sont dans la même philosophie et pointent les mêmes objectifs. Un constat cependant, mes jeunes élèves visionnent énormément les vidéos des autres élèves, les plus grands visionnent beaucoup moins (manque d’intérêt, manque de temps… ?).

    Cependant, la collaboration et l’apprentissage par les autres sont plus pertinents chez ces derniers, car certaines procédures individuelles au départ, se retrouvent dans de nombreuses copies secondairement, preuve que le système fonctionne.

    A l’inverse, la forte consultation des élèves de 6ème, n’entraine pas forcément un transfert de compétences entre élèves. C’est d’abord la curiosité qui anime ces fortes affluences. A nous enseignants, à éduquer nos élèves à la collaboration pour améliorer leurs compétences sur ce domaine et améliorer secondairement leurs performances.

  • Comment le CDI, maintenant CCC, intègre et développe les usages pédagogiques du numérique ?

    Comment le CDI, maintenant CCC, intègre et développe les usages pédagogiques du numérique ?

    Les CDI sont à la fois des carrefours et des espaces dans lesquels l’enseignement et l’éducation se réalisent autrement qu’en classe ordinaire : décloisonnement, ouverture culturelle, mutualisation, co-formation, travail coopératif voire collaboratif, responsabilisation, créativité, valorisation des productions d’élèves, motivation, etc.

    Ces leviers ont permis ou devraient permettre aux professeurs documentalistes d’intégrer et développer plus aisément les usages pédagogiques du numérique. Le professeur documentaliste peut même parfois être le moteur du changement au sein d’un établissement.

    Le cas du CDI du collège du Val de Cère à Laroquebrou (Cantal- Académie de Clermont-Ferrand) permet d’affirmer que le paradigme posé par les Centres de Connaissances et de Culture peut servir de référence au développement des usages numériques au sein de l’ensemble de l’établissement. Ou du moins qu’un Centre de connaissances et de Culture ne peut ni se créer, ni vivre sans une prise en compte, voire une implication, de l’ensemble de la communauté éducative.

    Le contexte local et les politiques de développement des usages pédagogiques du numérique du Conseil Général du Cantal ont déterminé les priorités du CDI du collège du  Val de Cère. Intrinsèquement lié à son environnement, ce CDI entre dans un processus long de métamorphose en Centre de Connaissances et de Culture, et ce, afin d’intégrer les évolutions de la société.

    Le CDI et le 3C ne sont pas opposables mais constituent un continuum : la métamorphose n’est pas une mutation mais une évolution évidente.

    Les artefacts numériques sont un atout, une sorte de révélateur de la place centrale du CDI au sein d’un établissement. Ils contribuent au développement de l’organisation, la communication, la collaboration, la formation à l’usage pédagogique du numérique (pour le personnel, les parents, les élèves), ainsi qu’au développement des réseaux intra et inter-établissements, et du réseau des partenaires extérieurs.

    La concrétisation d’autres priorités comme l’ouverture culturelle et la formation aux compétences du socle commun est également facilitée.

    Ainsi le CDI du collège du Val de Cère se transforme en Fab Lab (laboratoire de fabrication numérique), expérimente des projets et des pédagogies différentes, ou encore se fait l’écho de manifestations régionales, voire internationales.

    Exemples de projets :

    Le projet fédérateur « VidéoMémoires : On n’aime guerre que la paix » 

    des vidéos et une installation vidéo réalisés par des élèves de 6e (revue de presse : http://prezi.com/4ae5vhpkoulg/videomemoires-2014-la-revue-de-presse/) dans le cadre du Festival International d’Art vidéo et Cultures Numériques de l’association VIDEOFORMES.

    « Coup de Cœur 3e-2de » 

    un prix littéraire attribué par des collégiens et des lycéens de dix établissements du Cantal ; les élèves échangent leur avis via un espace collaboratif inter-établissements de l’Environnement Numérique de Travail  (revue et dossier de presse).

    Pour parfaire la transformation du CDI en Centre de connaissances et de Culture, des projets sont en cours : la restructuration du CDI (agrandissement, création d’espaces différenciés et adaptés aux usages des apprenants et aux différentes formes d’apprentissage) ; la mise en place d’un espace collaboratif du CDI sur le nouvel ENT (Itop à la rentrée 2014) ; l’expérimentation d’un Juke-Box Ados en collaboration avec la Médiathèque Départementale du Cantal ; la conception d’un projet « Citoyenneté numérique » ; la participation à une expérimentation académique des Centres de Connaissances et de Culture et aux travaux du Pôle de compétences académique «Documentation » ; ou encore la conception d’un projet fédérateur (« VidéoMémoires ») combiné à une résidence d’artiste vidéaste, impliquant notamment des classes de 6e et de CM.

    Pour en savoir plus :

    Documents de l’atelier « Le collège du Val de Cère, un exemple de mise en place de Centre de Connaissances et de Culture » dans le cadre de la table ronde « Elargir l’espace scolaire et le temps nouveau de la classe » :

    http://prezi.com/g7t-yjfp-l_v/intervention-a-ecritech-5-communication-11-avril-2014/ et http://prezi.com/pkrjo_svmgnw/intervention-a-ecritech-5-diaporama-11-avril-2014/

  • Les effets du numérique en EPS

    Les effets du numérique en EPS

    MartialP_230414Ce qui exprime le mieux ces questionnements divers est la capacité à proposer des réponses sans cesse nouvelles et originales qui ne se limitent plus aux textes qui régissent les programmes et leur accompagnement, et qui prennent en compte les logiques des environnements et des personnes.

    C’est tout naturellement que le numérique s’est imposé parmi les outils du professeur d’EPS, alliant aux contenus et stockages dynamiques un atout de premier ordre : la mobilité !

    Il n’est pas nécessaire de faire un historique de la technologie, mais se rappeler que tout a démarré sur un ordinateur domestique, loin du terrain, pour élaborer des fiches, et que ces fiches se sont invitées sur des supports mobiles, périphériques portables (ordinateurs, PDA, tablettes aujourd’hui) qui sont sortis des salles de classe pour investir les salles de sport et les stades.

    Un nouvel élan est né alors : le traitement immédiat des données.

    C’est là que réside un des aspects fondamentaux de la création d’outils numériques éducatifs dans le domaine de l’éducation physique et sportive. Car la force de l’enseignement réside dans la mise en avant des progrès individuels.

    Les effets du numérique sont de plusieurs ordres ; principalement deux  : agir et s’interroger.

    Avec le traitement immédiat de l’information et la possibilité de la restituer rapidement, on en arrive à créer des outils de plus en plus performants. Ces outils se concentrent sur la gestion de masse et cette gestion de masse implique la multiplication des occurrences.

    Pour les utilisateurs assidus du numérique en EPS, des problèmes d’un nouvel ordre sont nés. Un exemple trivial : la fatigue ! La possibilité offerte d’enchainer la prise de performance (athlétisme, natation) ou toute forme de réalisation motrice (danse, gymnastique, matchs) en optimisant la prise d’information et en s’assurant de sa conservation et de sa synthèse, génère des enchainements plus nombreux, une somme de répétitions, actives, dont l’engagement moteur connait ses limites dans les capacités individuelles.

    Nous nous sommes livrés malgré nous à une petite expérience dans mon établissement scolaire. Lors de l’utilisation de la tablette pour des chronométrages en athlétisme, au moment de la création de l’application CHRONOPerf, un de mes collègues a émis l’idée d’avoir un retour immédiat de deux ordres pour l’élève : comparer le temps venant d’être effectué à sa meilleure performance, et comparer ce temps avec celui effectué précédemment.

    A l’origine, il s’agissait de donner une information rapide visant à avoir un retour sur les effets immédiats des consignes liées au niveau de réalisation et de la régulation (en complexification ou simplification) apportée par l’élève. Et de manière tout à fait empirique est venue se greffer une information importante qui nous a obligé à redéfinir nos séances de manière tout à fait précise. En constatant une forte répétition de valeurs moins performantes dans le temps et ce, non pas sur un élève, mais sur un groupe complet d’élèves, il s’avère qu’il n’est absolument pas nécessaire de poursuivre, et peut-être revoir à l’avenir les objectifs, car les élèves fatiguent…

    De ce fait, un pictogramme initialement prévu sous la forme d’un plus ou d’un moins s’est transformé en véritable message d’alerte dont la fréquence de répétition dans une même série a pour vocation d’avertir le juge/observateur (qui peut être un élève le cas échéant).

    Qu’est-ce qui est interrogé dans cette démonstration ? Il s’agit de l’accroissement du temps ou du volume de pratique ! Car sous l’effet de l’accélération des traitements, il devient alors possible d’en produire plus.

    La consommation de numérique, dans des cas très précis, n’est-elle pas à prendre avec précaution ?

    Notre logique de vouloir toujours mieux faire, surmonter les difficultés et produire des outils performants pour rendre les élèves performants, ne nous éloigne-t-elle pas parfois des réalités liées à l’intensité optimale qui nous est permise et que nous dépassons en toute honnêteté sans véritablement nous en rendre compte ?

    De ce fait, par des créations très performantes, ne sommes-nous donc pas en mesure aujourd’hui de nous attacher à des aspects plus fondamentaux ? C’est un fait. Et la précaution à prendre réside dans la manière dont on finalise un outil. Un des effets inattendu de cette profusion de possibilités nouvelles est dans la conservation de la place du professeur.

    Car une machine ne pourrait-elle, en allant trop loin, le tenir à l’écart ?

    Je ne ferai pas de philosophie facile sur ce sujet car le débat est très large et la réalité loin d’être alarmante, mais il m’est arrivé de me confronter, lors de la création d’outils, à des attentes hypertrophiées. Nous avions par exemple, entrepris de travailler sur un outil simple d’observation en sport collectif. Un relevé de statistiques basé sur le nombre de fois où une équipe entre en possession du ballon, un des joueurs tire et marque, ou non. Deux statistiques importantes : le taux de tirs, par rapport au nombre de possessions (pour une vision collective du jeu) et le taux de buts marqués, par rapport au nombre de tirs (pour des aspects de situations favorables).

    Deux formes de demandes sont apparues :
    – Détailler les fonctions (zone de tir, tir en situation favorable,…). Cet outil ayant été créé pour des élèves de collège, il a été fortement investi par les professeurs eux-mêmes, plus exigeants et entrant avec force dans le numérique, et peut effectivement se montrer insuffisant.

    – Interpréter les résultats ! C’est sur ce point que les attentes sont intéressantes.
    D’abord indissociable de la première attente, l’interprétation demande un niveau d’analyse conséquent, et pas forcément à investir sous la forme d’automatismes. Les chiffres ne sont pas une fin en soi. C’est au professeur, à l’enseignant, de s’appuyer sur eux pour illustrer ce qu’il a pu voir.

    Et c’est important, car les tâches d’observation sont à déléguer aux élèves pour les aider à s’approprier ce qui détermine les éléments constituant les informations relevées (qu’est-ce qu’une perte de balle ? quand doit-on considérer que la balle est perdue ? de la même manière justifier que l’action est bien un tir (fonction de la position des défenseurs, des options offertes par les partenaires, etc…).

    Dans un précédent article, je m’attachais à souligner le côté simple des outils numériques.  Nous renforçons ici leur côté efficace. La simplicité est vite consommée au regard de la puissance de ce que permettent les outils actuels. La création qui en découle rend leur utilisation plus complexe.

    Complexe car plus performante d’un côté, impliquant une forte créativité des concepteurs et des demandes et attentes en amont. Complexe car compliqué dans la mesure où ils ne sont pas adaptés aux publics concernés malgré un affichage vantant la qualité du concept.

    De la création à la consommation s’impose un passage obligé par le regard des enseignants. Le numérique s’est imposé comme un outil forçant à s’adapter. L’étape suivante est acquise aujourd’hui, c’est aux créateurs d’applications de comprendre les enjeux du terrain et de proposer des outils polyvalents et aux réelles plus-values pour les publics concernés.

  • La classe inversée en sciences-physiques

    La classe inversée en sciences-physiques

     

    Yves est parti du constat qu’il devait faire en sorte d’optimiser son temps de présence avec les élèves pour mieux répondre aux exigences du baccalauréat à savoir : la mise en œuvre dans des exercices complexes.

    En cherchant comment il pourrait atteindre cet objectif, il est tombé sur des exemples de classe inversée et s’est décidé à se lancer dans la création de capsules vidéos, « afin de mettre à disposition des élèves le contenu théorique avant la classe pour leur permettre de mutualiser en classe et gagner du temps en application », décrit-il.

    Au delà des capsules vidéos, un besoin de scénarisation

    ecritech_celasseinverseeAcNice

     

    Pour ne pas se contenter de capsules vidéo qui, parfois, laissent l’élève encore assez passif, Yves a décidé de scénariser son cours.

    Pour se faire, il utilise la plateforme Moodle mise à disposition par l’académie ; avant d’accéder au module vidéo, les élèves ont un accès obligé à un certain nombre de ressources qu’ils doivent étudier.

     

     

    « J’essaie d’obtenir de mes élèves, une phase active avant qu’ils visionnent la vidéo ».

    Pour la réalisation de ces supports, Yves Castel utilise des outils sur tablettes, très accessibles et très simples, même si il avoue que cette pratique est très chronophage lorsqu’on démarre.

  • Et si on partageait nos pratiques du numérique ?

    Et si on partageait nos pratiques du numérique ?

    La plupart des d’activités sont présentées de façon « fiche de prép », ce qui n’aide pas ni à la compréhension, ni à donner envie de se lancer.

    C’est pourquoi nous avons opté pour une présentation vidéo courte.

    « 2 min pour une idée d’activité en TNI/VNI » avec à chaque fois un focus fait sur les « compétences TNI/VNI » que nous travaillons en tant qu’enseignant.

    Une manière de décomplexer ceux qui n’osent pas et de relancer ceux qui y sont déjà.

    Nous vous présentons donc régulièrement une vidéo sur un activité que nous aurons trouvée pertinente.

    Pour l’heure, voici les premières propositions :
    « phrase négative »
    « chasse aux fautes »
    « art visuel : Mondrian »
    « Sport collectif »
    « Jeu d’échec »
    « logiciel flash : calcul@tice; Géogébra »

    un exemple de vidéo :

    Plus d’infos :
    Le blog : http://chateaunord.blogspot.fr
    Toutes sont à retrouver sur le site  : http://lewebpedagogique.com/sebastientni/
    et d’autres à suivre.

    De nouvelles pratiques sont à inventer et nous attendons vos contributions.

    Article présenté par Sébastien Menvielle

  • Utiliser Twitter en cours d’anglais pour favoriser la production écrite.

    Utiliser Twitter en cours d’anglais pour favoriser la production écrite.

    ACNantes_twitteranglais_310314Pour sa séquence de cours, Caroline a choisi les thématiques suivantes : la ville, le tourisme, les infrastructures urbaines ; la tâche finale de la séquence étant d’organiser un enterrement de vie de célibataire à Dublin et de présenter cet événement à la classe à l’oral avec un diaporama illustrant les propos.

    Les points clés de l’événement à traiter et à exposer lors de leur présentation orale :
    – lister les activités proposées au participants pendant le week-end
    – présenter les possibilités d’hébergement et de restauration sur place.
    – proposer les moyens de transport possibles
    – donner des conseils aux participants type « checklist ».

    Quels étaient les objectifs de cette utilisation de Twitter ?

    L’utilisation de Twitter avait pour objectifs :- de produire des écrits de 140 caractères au maximum en anglais pour faire l’état des lieux avec l’enseignante des recherches effectuées sur les 4 points clés du projet.
    – d’entraîner à la production d’écrits contenant des abréviations et langage type SMS/@ engendrés par la contrainte du format.
    – d’entraîner à la synthèse écrite.
    – de favoriser un suivi individualisé des élèves grâce à une correction personnalisée des productions de tweets. (ex : proposer des corrections de la langue, des conseils de recherches….)
    – d’offrir une base de stockage individuelle de tous les tweets sur lesquels les élèves se sont ensuite appuyés pour préparer leur présentation orale.

    Pourquoi le choix de Twitter ?

    Twitter a été choisi non seulement pour permettre un échange simplifié, rapide et individuel des recherches, des productions et de leurs corrections entre les élèves et le professeur mais aussi pour favoriser l’acte d’écriture en passant par un réseau social connu et parfois utilisé par les élèves autrement qu’à l’école.
    Twitter permet de faciliter le stockage individuel des productions. Les élèves avaient ainsi à leur disposition le déroulé de leurs recherches et le développement de leur exposé sur une seule interface.

    Les points positifs de cette expérience ?

    L’usage de Twitter a fait entrer les élèves dans l’acte d’écriture de manière plus rapide et motivée. Ils ont pu ainsi développer les compétences sous-jacentes à cet acte au fil des productions de tweets et de leurs corrections individualisées et personnalisées.Les élèves les moins motivés face à l’acte d’écriture se sont mis à faire des productions de plus en plus complètes comparées à celles qu’ils avaient pu faire sur un format papier. Le côté ludique du support a donc vraisemblablement remotivé certains élèves. Certains ont même été surpris de vouloir écrire plus que ce que permettait le format du tweet.La correction personnelle des tweets a encouragé les élèves à poursuivre le projet, l’approfondir, enrichir leurs recherches et renforcer leurs compétences de l’écrit.Le format restreint des tweets les a entraînés à aller à l’essentiel dans leurs écrits; compétences sur laquelle ils ont pu également s’appuyer lors de leur présentation orale.

    La dimension espace de stockage des tweets leur a aussi permis de réfléchir sur l’organisation du stockage de données en vue de la réalisation d’un exposé.

    Enfin, les relations entre les élèves et le professeur en ont bénéficié puisqu’ils ont été suivis individuellement. Les conseils et corrections étaient ciblés et donnés selon les problématiques et besoins de chaque élève, permettant ainsi à l’enseignante un suivi plus rapproché et efficace et une évaluation plus fine de leur travail et production.

    Le point faible

    La lecture et la correction des tweets ont été très chronophages pour l’enseignante.
    Plus d’infos :
    source article : retrouvez ce retour d’expérience ici