Catégorie : RETOURS D’USAGES

  • L’usage des tablettes avec la Bibliothèque Numérique d’Établissement Wizzbe dans des contextes pédagogiques variés

    L’usage des tablettes avec la Bibliothèque Numérique d’Établissement Wizzbe dans des contextes pédagogiques variés

    atelier Linda Mounib

    En partenariat avec L’I.E.F.E – Université Paul Valéry Montpellier

    Comment améliorer les compétences de compréhension et d’expression orales avec  les tablettes et développer les capacités d’autonomie d’apprentissage? Dans un contexte ou de plus en plus d’établissements font le choix de s’équiper en tablettes, il nous semble primordial de poser la question de la pertinence de cet outil dans un contexte pédagogique et les liens avec les outils déjà existants.

    En effet, de par sa nature, la tablette offre de multiples possibilités ainsi que des outils de production et de création enthousiasmants. Nombre d’applications, y compris gratuites, sont disponibles et utilisées dans différents contextes d’enseignement.  Cependant, la  passerelle entre l’utilisation de ces applications et la progression pédagogique souhaitée par l’enseignant est souvent légère, voire inexistante. L’outil tablette s’impose alors comme une activité parallèle au programme. Se pose également la question de l’évaluation et du suivi. En effet, comment  évaluer un exercice, une production, faite à partir d’une application ?

    Le  tableau de bord Wizzbe permet d’assurer cette continuité pédagogique : L’enseignant constitue ses groupes, diffuse sur les tablettes le  contenu souhaité au groupe souhaité (audio, vidéo, texte, image…), visualise la  progression des apprenants en direct et évalue leurs productions, en mode ponctuel ou continu.

    La mise en place d’une pédagogie différenciée, ou chaque apprenant travaille à son rythme, en classe, comme en dehors de la classe (l’enseignant peut définir qu’il donne accès aux documents même après le cours), et choisit les productions qu’il souhaite remettre à l’enseignant, permet d’instaurer les conditions nécessaires au développement des compétences d’autonomie.

    Voir la bio de Linda Mounib sur Ludovia#11
    Voir la bio de Patricia Gardies sur Ludovia#11

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  • Usage de Moodle et des tablettes en classe inversée

    Usage de Moodle et des tablettes en classe inversée

    etudiants-inversés

    Problématique pédagogique  :

    La classe inversée a besoin d’un support technique au service de la pédagogie. L’utilisation de Moodle (ou tout autre plateforme de e-learning, y compris Magistère) permet de mettre à disposition des apprenants tout un ensemble de contenus pédagogiques. Ces contenus sont ensuite utilisés par les apprenants sur tout type de support matériel : ordinateur, tablette, téléphone…

    La difficulté pour l’enseignant réside dans la mise à disposition de ces ressources, de manière légale et universelle : droits d’auteurs, droits de diffusion, exception pédagogique sont à prendre en compte, ainsi que le fait que cohabite nombre de systèmes d’exploitations et de navigateurs différents.

    Technologie utilisée :

    L’atelier se décompose en deux parties :

    – Ce que dit la « loi » quand à l’usage des différentes ressources disponibles (droit à l’image, droits de diffusion, exception pédagogique…)

    – Préparation des ressources pédagogiques (capsules vidéo) à partir de logiciels gratuits en vue de mise à disposition sur un espace sécurisé. Exemple de l’extrait de film ‘over the rainbow…’ tiré du magicien d’oz.

    – Mise en format universel de ressources (récupérées ou créées par l’enseignant) afin d’être lisible sur l’ensemble des appareils du marché.

    Relation avec le thème de l’édition :

    Nous sommes ici dans la partie ou l’enseignant est agrégateur de contenu afin de construire son propre manuel.

    Voir la bio de  Hugues Laffez et Pierre Estrate sur Ludovia#11

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  • Ma classe inversée en mathématiques et français au CM1-CM2

    Ma classe inversée en mathématiques et français au CM1-CM2

    Soledad

    Problématique pédagogique :

    J’exerce cette année dans une classe de CM1-CM2 de 23 élèves très hétérogène : trois élèves rencontrent de grandes difficultés en mathématiques, deux élèves sont au contraire extrêmement brillants et rapides. Je passais beaucoup de temps avec les élèves en difficulté, peu avec les élèves très rapides qui ne pouvaient pas progresser autant que je l’aurais souhaité.
    Lors d’une séance de découverte d’une nouvelle notion (plus ou moins magistrale) :
    – au bout de 5 minutes, trois élèves s’ennuient car ils ont déjà compris et sont prêts à réaliser des tâches mettant en jeu leurs nouveaux acquis,
    – au bout de 20 minutes (fin de la découverte), six élèves n’ont toujours pas compris ou ne sont toujours pas prêts pour les raisons suivantes :
    • ils n’ont pas osé poser leurs questions ou m’arrêter lorsqu’ils ne comprenaient pas devant le groupe classe,
    • ils n’ont pas réussi à rester concentrés pendant ces 20 minutes,
    • j’ai vu qu’ils ne comprenaient pas et en voulant les aider, j’ai ré-expliqué de plusieurs manières différentes, ce qui au bout du compte les a noyés dans un flot d’informations impossibles à traiter pour eux à ce moment-là.
    J’ai donc cherché au départ un moyen de passer plus de temps avec les élèves rapides pour leur permettre à eux aussi d’avancer et de se confronter à des tâches plus complexes, de rendre mon enseignement plus attractif, et de leur permettre de gérer eux-mêmes leur apprentissage.
    J’ai décidé de tenter l’expérience de la classe inversée, en proposant les capsules à la maison et en classe, car ce système me semblait pouvoir régler bon nombre de mes problématiques et me permettre de gérer plus efficacement l’hétérogénéité de ma classe aussi bien pour les élèves les plus à l’aise que pour les plus fragiles.

    Ma classe inversée

    1- Je prépare mon cours en vidéo avec une capture screencast de mon logiciel de TNI .

    2- Je l’insère dans un formulaire Google en ligne dans l’espace privé du site de l’école (espace auquel seuls mes élèves ont accès grâce à un identifiant et à un mot de passe).

    3- Les élèves regardent la capsule chez eux en prenant des notes : consommation active de ma capsule !

    Puis ils répondent aux questions (4 ou 5 maximum) de difficulté croissante qui me permettent de les répartir dans les différents ateliers prévus le lendemain, en fonction de ce qu’ils ont compris ou non. (Leurs parents se sont engagés à ne pas intervenir dans cette phase pour ne pas « fausser » les résultats et mettre leur enfant en difficulté si jamais il était affecté à un atelier qui ne lui convenait pas).

    4- Je reçois les réponses des élèves dans mon compte GoogleDrive, ce qui me permet de les répartir dans différents groupes pour le lendemain :

    Groupe 1 : ceux qui n’ont pas vu la capsule (je ne demande aucune explication sur les motifs). Ceux-là la regardent en classe, sur les 12 netbooks dont nous disposons avec un casque.

    Groupe 2 : ceux qui ont tout compris, ont trouvé la bonne réponse à chaque question (même à la dernière qui était plus difficile). Ceux-là n’ont pas besoin de moi pour l’instant et peuvent directement passer à l’entraînement ou à des exercices plus subtils en binômes. Ils termineront la séquence par une production (capsule vidéo, affiche, tweet, etc…)

    Groupe 3 : ceux qui ont des questions à me poser, qui ont besoin d’explications supplémentaires. Ceux-là viennent au TNI mettre en commun leurs notes, ce qu’ils ont appris, compris et posent leurs questions : c’est la phase d’interactions. Ils terminent cet atelier par une carte mentale qui servira de mémo à l’ensemble de la classe : c’est la structuration.

    5- Lors des deux ou trois séances prévues pour chaque notion, les groupes tournent et font tous les activités suivantes :

    A1
    entraînement sur netbooks (l’élève sait immédiatement s’il a réussi ou non)
    A2
    entraînement sur manuel (seul ou en binôme, les exercices ne sont pas les mêmes pour les différents groupes)
    A3
    structuration et interactions avec moi au TBI (là, je différencie aussi et je peux amener les élèves les plus rapides vers des concepts plus abstraits ou plus compliqués)
    A4
    révision en tutorat (à partir de l’évaluation formative de la dernière séance : ceux qui n’ont vraiment pas réussi viennent avec moi en aide individualisée pendant que ceux qui n’ont pas encore tout compris travaillent en tutorat à deux avec un élève qui a tout réussi)
    A5 production :
    – tweet (par exemple des formules d’aire ou de périmètre, des propriétés de figures)
    – capsule vidéo (méthode de tracé, défilement d’affiches façon kamishibaï…)
    – carte mentale

    Numérique & éducation, entre consommation et création 

    Par le biais de Twitter et des usages du numérique mis en place dans ma classe, j’éduque les élèves aux médias, aux réseaux sociaux, bref, au numérique dans lequel ils baignent mais que personne ne leur a appris à décoder. J’essaie d’en faire des consommateurs et des utilisateurs plus avertis, responsables, et de leur faire dépasser la simple consommation par la création de leurs propres contenus numériques.

    Synthèse et apport du retour d’usage en classe

    – Les élèves les plus rapides sont satisfaits : ils passent peu de temps devant la capsule (ils ne la visionnent qu’une fois, soit 6 minutes maximum). En classe, ils sont tout de suite confrontés à des problèmes de recherche ou des tâches complexes seuls ou en binômes qui leur demandent un raisonnement construit.
    Ils doivent transformer l’information reçue de la capsule (consommation) en compétence (création).
    Ils doivent également réfléchir à leurs procédures et apprendre à les expliquer lors des ateliers de tutorat. Ils se sentent donc utiles aux autres et sont « dans » la classe au lieu d’être « au-dessus » comme c’était parfois le cas pour certains.

    – Les élèves les moins rapides sont rassurés : ils savent ce qu’ils vont faire en classe et comment il faut s’y prendre. Ils gèrent eux-mêmes le nombre de visionnages nécessaires à leur compréhension, prennent des notent par écrit. Ils sont responsables de leur apprentissage. Ils se trouvent dans un groupe de travail où tous les élèves avancent au même rythme.

    – Les groupes ne sont pas figés : un élève qui ne se sent « pas très fort en mathématiques » peut très bien se retrouver tuteur dans une séquence qu’il aura bien comprise.

    – Les élèves ne sont pas « séparés » en groupes de besoin ou de niveau puisqu’ils échangent lors des ateliers de tutorat et que les groupes sont flexibles.

    – En ce qui me concerne, le fait de condenser mon cours en 4 à 6 minutes m’oblige à être plus précise, plus claire, plus concise dans mes explications et à supprimer toute prose inutile. Je gagne en efficacité. En classe, les élèves sont de plus en plus autonomes et si le temps de préparation d’une séquence est décuplé par rapport à un cours « classique« , il me permet de dégager beaucoup de temps en classe pour aider ceux qui en ont le plus besoin mais aussi pour les élèves les plus rapides.

    Ma classe inversée en images www.youtube.com

    Le blog : eclassecm.wordpress.com

    Voir la bio de  Soledad Messaien sur Ludovia#11

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  • L’ENT, un outil au service de nouvelles pratiques inspirées de la classe inversée

    L’ENT, un outil au service de nouvelles pratiques inspirées de la classe inversée

    visuel stephaneRaymond

    Problématique pédagogique :

    Enseignant depuis huit ans en établissement ECLAIR, j’ai des élèves aux profils hétérogènes : de bons élèves qui, quelle que soit l’activité proposée, accèdent très vite au sens et comprennent immédiatement les faits de langue étudiés, et d’autres élèves, plus justes, voire faibles ayant de réelles difficultés de compréhension et pour lesquels il me faut expliquer davantage ou autrement les contenus linguistiques.

    Lors de l’analyse de nouveaux faits de langue, de travaux de description iconographique ou de compréhension orale / écrite, j’avais parfois le sentiment frustrant de ne faire cours qu’avec quelques élèves. Lors d’explications répétées, j’avais aussi l’impression de faire perdre du temps aux élèves les plus à l’aise sans pour autant aider aux mieux les plus faibles.

    Cela a nourri mon insatisfaction et m’a poussé à me questionner : comment parvenir à aider les élèves les plus en difficulté sans négliger la progression des élèves les plus avancés ? Comment permettre à chacun de trouver son rythme pour atteindre des objectifs d’apprentissage communs et minimaux ? Comment me permettre de suivre et d’aider au mieux chacun de mes élèves ?

    Apport du numérique / Présentation de la technologie utilisée :

    J’avais installé sur mon site il y a quelques années une plateforme Claroline pour mettre à disposition des élèves un certains nombre de contenus. Avec le déploiement de l’ENT, je me suis interrogé sur les usages possibles que l’on pouvait y associer.

    Formidable outil de publication, il permet de diffuser à destination des élèves des contenus pédagogiques ou des supports d’étude : articles, images, fichiers audio, vidéo, animations flash, jeux et permet un travail hors la classe différent de celui que réalisaient jusqu’à présent les élèves.

    Tous ou presque disposent d’un accès internet et peuvent utiliser cet outil pour prendre connaissance de documents, découvrir de nouveaux faits de langue, visionner des explications, s’entraîner à leur rythme à la compréhension de l’oral ou de l’écrit, réaliser des activités auto-correctives, s’auto-évaluer, et tous peuvent finalement se retrouver avec quelque chose à dire ou à expérimenter en classe avec une organisation du travail adaptée.

    Des solutions alternatives peuvent être mises en place pour les élèves qui ne disposeraient pas d’un accès à Internet (clé USB, baladeurs, …).

    Relation avec le thème « Numérique & éducation : entre consommation et création »

    Numérique et éducation sont de nos jours indissociables. Consommateurs de vidéos, de jeux en ligne, de réseaux sociaux, … nos élèves ont l’habitude de surfer sur la toile.

    Pourquoi ne pas les pousser plutôt à « consommer » des contenus pédagogiques créés par le professeur et proposés en ligne hors la classe, afin de pouvoir créer dans la classe des parcours différenciés d’apprentissage.

    De la consommation doivent naître des besoins personnels qui permettent au professeur de développer de nouvelles pratiques pour que chacun puisse atteindre des niveaux seuils communs.

    Synthèse et apport du retour d’usage en classe

    J’ai testé, avec différents niveaux, la mise à disposition de ressources hors la classe via l’ENT. Dans le cadre d’un travail de description iconographique, certains ont ainsi pu commencer à décrire et analyser (avec ou sans aides) des documents qui allaient être étudiés en classe.

    D’autres élèves ont pu, via l’ENT, prendre, à leur rythme, connaissance de documents audio / vidéo et pu formuler un certain nombre d’hypothèses sur le contenu de ces documents.

    Au retour en classe, les élèves ont, chaque fois par groupe, réalisé des synthèses de leur travail. Cela les a rendus plus actifs et le travail de classe n’en a été que plus riche. Pour d’autres élèves, j’ai « délocalisé » sous forme de vidéos placées sur l’ENT, certaines explications que j’aurais faites en classe, et qui, associées à l’utilisation de formulaires, m’ont permis de différencier certains parcours d’apprentissage.

    Cela m’a amené à abandonner la disposition de classe en U pour privilégier des îlots qui me permettent aujourd’hui d’être au plus proche de mes élèves et de leurs besoins. Pour finir, l’ENT m’a également permis de proposer hors la classe des activités de prolongement du travail réalisé en classe (jeux en ligne, évaluations formatives, …).

    Voir la bio de Stéphane Raymond sur Ludovia 2014

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  • Nomadisme et variété d’usages dans les Pyrénées-Atlantiques

    Nomadisme et variété d’usages dans les Pyrénées-Atlantiques

    Avec les outils numériques nomades, enseignants et élèves gagnent du temps de pratique

    Stéphanie Mirallès, enseignante en anglais, utilisatrice du TNI, des baladeurs Mp3 et de la salle informatique, a déjà la « fibre » numérique.  Elle se plaît à « tester » toute nouveauté dans l’établissement.

    Dans le cadre des Contrats Numériques, le collège Joseph Peyré de Garlin et son équipe enseignante a choisi de s’équiper en tablettes ; au moment de la prise en main, Stéphanie Mirallès a tout de suite compris les atouts de ce nouvel outil pour son enseignement.

    « Sur une heure, quand je sais que je vais avoir recours à des activités sur internet pendant un quart d’heure, je n’ai pas besoin de déplacer tous les élèves en salle informatique, tout simplement », souligne t-elle, en premier lieu.

    C’est bien l’aspect mobile de l’outil qui est pointé du doigt, comme véritable atout ; les tablettes peuvent aller de classe en classe et de discipline en discipline.

    CG64_1erephoto_240614Au collège Irandatz d’Hendaye, Hervé Landagaray, enseignant en mathématiques, dresse le même constat.

    « La classe mobile est désormais indispensable pour notre utilisation quotidienne lorsqu’on a besoin d’aller faire une recherche sur internet ou de faire manipuler certains élèves dans des groupes différenciés » et il précise « à n’importe quel moment, on a les outils à disposition sans déplacer toute la classe en salle informatique ; c’est un outil qui nous permet beaucoup de souplesse ».

    Nadia Sauvy, enseignante d’EPS au collège Irandatz d’Hendaye rejoint l’idée que le numérique fait gagner du temps de pratique aux élèves. Elle confie avoir « eu la chance » d’expérimenter le numérique dans l’établissement où elle exerçait précédemment ; elle avait à sa disposition, tout comme ses élèves, un ordinateur portable, ce qui l’avait motivé à changer quelque peu ses pratiques.

    Pour exemples, en acrosport, en gymnastique, en escalade ou en demi-fond, entre autres, elle a découvert les atouts des outils numériques comme la tablette pour sa discipline.
    En début de séance, elle peut faire l’appel rapidement sur la tablette ; autre atout : la possibilité de visionner mais aussi de prendre des photos ou de filmer. Pour la gymnastique par exemple, elle peut leur montrer des vidéos et « ils visualisent plus facilement ce qu’ils ont à faire ».

    Les élèves peuvent aussi se filmer eux-mêmes ; le côté mobile de la tablette joue pour beaucoup dans la réussite de l’intégration de l’outil dans les pratiques de Nadia et des ses élèves.

    « Cela apporte un vrai « plus » aux élèves car ils ont une connaissance immédiate du résultat et peuvent gagner du temps de pratique ; et qui dit pratique, dit réussite », souligne t-elle.

    Pédagogie adaptée et supports mobiles : facteurs de progrès et de résultats pour les élèves

    CG64_3emephoto_240614Sur les aspects pédagogiques, Stéphanie Mirallès est unanime : la tablette lui permet de travailler autrement ; par exemple, elle peut pratiquer la différenciation. Un travail de différenciation qui est également plébiscité par Hervé Landagaray, une différenciation qu’il avoue avoir eu des difficultés à mettre en place avant l’arrivée de la classe mobile.

    « Je peux diviser la classe en trois ateliers et sur chacun d’eux, appliquer un niveau de différenciation : un atelier tablettes, un atelier au TNI et un atelier expression écrite ; toutes les douze minutes, les élèves tournent », explique Stéphanie Mirallès.

    D’après elle, cette organisation est très motivante pour les élèves et elle note de réels progrès lors des évaluations.

    « L’outil tablette permet d’exposer encore plus les élèves à la langue et ils mémorisent mieux ; enfin, les élèves dyslexiques sont ravis d’avoir des activités sur tablette qui leur sont adaptées », poursuit-elle.

    Pour l’enseignant aussi, le numérique en mobilité est synonyme d’avancées ; faire cours avec des outils mobiles et individuels lui permet d’enregistrer le travail de chaque élève.

    Comme l’indique Nadia Sauvy, c’est aussi un moyen de « voir qui a travaillé », mais aussi de comparer la progression d’une séance à l’autre.

    Introduire les supports nomades de manière cohérente : un vrai travail de réflexion pour l’enseignant

    L’usage du numérique dans la classe de Stéphanie Mirallès n’est pas quotidien ; pour elle, il faut savoir « doser » pour être efficace et ne pas « lasser » les élèves.

    Nadia Sauvy est aussi de cet avis et souligne qu’il faut bien réfléchir aux moments où il est opportun d’utiliser le matériel numérique.
    « Je ne sors pas la tablette dès la première séance pour le cycle d’acrosport, par exemple ».

    Avant de les laisser s’enregistrer au moment des figures, Nadia a abordé en amont avec ses élèves, tous les aspects sécurité et placement, compensation de masses, les différents types de pyramide…

    « Je ne peux pas lancer le cycle directement avec les tablettes ; cela pourrait même être dangereux d’un point de vue sécurité ; car les élèves se concentrent sur la tablette et en oublient le reste », ajoute t-elle.

    Créer de la motivation chez les élèves en les « appâtant » avec des outils qui leur correspondent

    Du côté élèves, on se verrait bien utiliser les outils nomades tous les jours ! L’image et l’attrait que véhiculent ces matériels, notamment les tablettes, créent une vraie « magie », comme le souligne Monique Lacoustille, professeur-documentaliste au collège Joseph Peyré de Garlin.

    Ayant fait ce constat, elle cherche à mettre à profit l’arrivée des tablettes dans l’établissement pour atteindre certains objectifs, en utilisant des moyens détournés. Elle a mis en place ce qu’elle appelle « le kiosque numérique. » Le principe est de prendre des abonnements à des périodiques en ligne et de travailler, en priorité avec les classes de 6ème, lors du cours hebdomadaire « d’initiation à la recherche documentaire », sur « comment les intéresser à l’actualité ».

    « Ils ne sont pas toujours attirés par le papier et le fait de passer par la tablette rend l’activité un peu plus “magique “», décrit t-elle.

    Par ce biais, elle espère susciter l’intérêt des élèves pour la lecture et les conduire, à terme, à lire aussi de la presse écrite traditionnelle.
    En projet et en collaboration avec l’enseignante en histoire-géographie, elle aimerait faire créer des QR codes aux élèves sur les bâtiments de Garlin. Elle ne manque pas d’idées et elle avoue que le côté mobile de la tablette permet aussi beaucoup plus de choses qu’avec des outils fixes.

     

    Des matériels « de base » dans les salles de classe aux outils nomades, souvent plébiscités par les enseignants dans le cadre des Contrats Numériques, l’objectif du Conseil général de mettre le numérique à portée de tous les collégiens est atteint. Et c’est un doublé gagnant puisque les usages ont véritablement suivi les investissements.

    Une belle réussite donc qui ne devrait pas en rester là et qui, comme le rappelait Christiane Mariette, Vice-présidente du Conseil général en charge de l’Education et de la Jeunesse dans les deux premiers épisodes, est devenue possible grâce au partenariat étroit qui existe entre le Département et l’Education nationale.

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  • L’ENT, outil d’une pédagogie collaborative

    L’ENT, outil d’une pédagogie collaborative

    Problématique pédagogique :

    les outils numériques offrent aujourd’hui des perspectives intéressantes qui modifient parfois nos conceptions pédagogiques. Ainsi, l’ENT peut-il permettre d’envisager une pédagogie collaborative, au sens où l’entend François Taddéi.

    Il ne s’agit plus de proposer aux élèves des problématiques quelque peu artificielles dont l’enseignant connaît les réponses mais bien de soumettre à ces derniers de véritables problématiques scientifiques pour lesquelles l’élève répondrait par des hypothèses construites et alimentées par les autres élèves, d’autres classes, d’autres établissements.

    En ce sens, les ENT sont un vecteur pour permettre la mise en place de cette pédagogie originale faisant des élèves des créateurs de savoir.

    Présentation de la technologie utilisée :

    L’ENT (environnement numérique de travail), dans l’académie de Toulouse, est désormais totalement déployé. Financé par les collectivités territoriales, il a eu du mal à épouser les pratiques des enseignants qui, dans un premier temps, l’ont ignoré, ne comprenant pas toujours quel intérêt ils avaient à l’utiliser.

    Pourtant, cet outil n’est pas seulement un outil administratif, il est également un outil pédagogique si tant est qu’on soit informé de son potentiel.

    Relations avec le thème de l’année :

    L’association de cette pédagogie et de l’ENT permet d’envisager l’élève non seulement comme un consommateur de connais- sances mais comme un « créateur de savoirs » pour reprendre l’expression de François Taddéi. Dans l’ENT, l’enseignant pourra proposer des ressources numériques consultables, mais l’élève pourra également partager ses recherches et ses découvertes avec la communauté.

    Retour d’usage :

    Le retour d’expérience montre d’abord la difficulté de renverser les pratiques : l’élève est habitué à être relativement passif en classe dans laquelle s’opère une « transmission ». Il en est de même pour les pratiques numériques des élèves.

    Ceux-ci se sont formés eux-mêmes aux outils numériques, et il faut bien du travail pour mettre les élèves à distance de leurs propres pratiques pour que celles-ci leur permettent de construire des savoirs. C’est à ces difficultés qu’il faut répondre. Mais une fois des pratiques différentes enclenchées, les élèves se montrent d’une grande vivacité et leur appétence pour la connaissance est souvent bien supérieure.

    Voir le programme complet des ateliers ExplorCamps

    Voir la bio de Emmanuel Dubus sur Ludovia 2014

  • Les tablettes tactiles, des outils facilitateurs de contenus pour une éducation efficiente à la culture numérique

    Les tablettes tactiles, des outils facilitateurs de contenus pour une éducation efficiente à la culture numérique

    Nicolas bertos

    Problématique pédagogique :

    Les tablettes tactiles ont de nombreux avantages qui incitent les professeurs comme les élèves à redéfinir leur création de contenu dans et en dehors de la classe. Ainsi, la relation au savoir (transmission, acquisition, production) est modifiée.

    Il convient donc de s’interroger sur les  possibilités offertes par cet outil, dont la nature même modifie la position structurelle des acteurs de  la classe.

    En quoi le nomadisme des tablettes permet-il aux élèves et aux professeurs de mieux s’interroger sur les processus de création ainsi que sur la réception de leurs productions ?

    Pour le professeur, en quoi les tablettes permettent-elles de renouveler les supports afin de construire un cours qui rende les élèves acteurs et auteurs ? En quoi les tablettes sont-elles un vecteur de créativité pour le professeur et pour les élèves ?
    Comment la mobilité des tablettes redéfinit-elle l’espace de la classe et la circulation du savoir à l’intérieur de celui-ci ?

    Enfin, en quoi la mobilité des tablettes est-elle un atout pour éduquer les futurs citoyens aux médias en utilisant des formats de création (vidéos par exemple) qui peuvent devenir des objets de consommation?

    Apport du numérique ou présentation de la techno utilisée :

    Dans la classe c’est la tablette qui est mobile (tablette « professeur » vidéoprojetée ou tablettes « élève » pouvant prendre des vidéos et/ou photos, déplacements dans la classe, utilisation d’applications de réalité augmentée).

    Chaque élève dispose de sa tablette, qui est utilisée de diverses manières pour un usage quotidien (affichage de document, support pour les réponses écrites, outil de création graphique, de retouche de document etc). La mobilité permet la mise en commun des créations d’élèves rapide et efficace par QR codes.

    Une fois agrégées par le professeur (ou échangées entre élèves), ces créations deviennent des objets de consommation en étant diffusées à l’ensemble du groupe classe (ou à d’autres classes): les élèves n’écrivent plus uniquement pour eux mais bien pour être lus.

    Le numérique favorise l’innovation pédagogique: dans les méthodes, dans les documents mis à disposition des élèves (nombre, nature etc). Grâce au numérique les élèves deviennent aussi producteurs de ressources et peuvent aussi « augmenter » des documents créés par d’autres, estompant ainsi la frontière entre création et « simple » consommation afin de rendre les élèves acteurs de leurs pratiques.

    Le professeur n’est ainsi plus le seul producteur de ressources du cours.

    Relation avec le thème de l’édition :

    Les tablettes permettent de placer dans les mains des élèves des outils de création de contenu « nouveaux » dans l’enseignement: vidéos et photos. Les possibilités offertes obligent à repenser la pédagogie à mettre en place en classe.

    Ainsi, les mots « création » et « consommation » recouvrent aussi bien les productions des professeurs (posture habituelle d’ingénieur pédagogique décrite par B. Devauchelle) que celles des élèves: créations variées en classe et objets de consommation lorsque publiés par exemple sur internet.

    Avec les tablettes tactiles les élèves deviennent auteurs, naviguant entre création et consommation.

    Synthèse et apport du retour d’usage en classe :

     Les élèves ne sont habituellement pas sensibles au fait qu’ils écrivent « pour quelqu’un » (le professeur). Diffuser leurs productions permet de leur faire réaliser que devenir auteur les oblige à naviguer entre création personnelle et future consommation de la production créée, obéissant ainsi à des normes et des codes: le respect des règles d’orthographe devient plus compréhensible, une carte de géographie doit être lisible et claire etc.

    En classe, le bilan est très positif mais il convient de ne pas tomber dans l’idolâtrie: si les progrès sont clairement visibles lors de la plupart des activités, c’est bien sur le long terme et en profondeur que le travail pédagogique doit être effectué.

    Néanmoins, il est clair qu’avec ce type de dispositif (une tablette par individu) les élèves sont placés dans une posture bien plus active qu’habituellement. Pour l’enseignant, les tablettes sont un formidable vecteur de transformation pédagogique. Les sources de savoir ne sont plus placées uniquement sur le tableau mais émanent potentiellement de chaque élève… Ce qui rend la scénarisation des cours nécessaire et complexe… Mais bien plus intéressante !

    Voir le programme complet des ateliers ExplorCamps

  • Création de cours pour une méthode de classe inversée

    Création de cours pour une méthode de classe inversée

    Marie soulié

    Problématique pédagogique

    La classe inversée part du principe qu’un élève est le plus souvent en position de récepteur en classe et ne devient acteur que chez lui devant sa leçon à apprendre ou ses exercices à faire. La classe inversée bouleverse ce principe en proposant à l’élève de visionner une vidéo réalisée par le professeur afin d’introduire le cours. Le lendemain, les élèves échangeront sur ce qu’ils ont vu, feront des exercices ensemble, construiront la leçon.

    Le professeur, plus disponible, pourra ainsi aider les élèves en difficulté pendant la phase d’échange et sera un guide lors de la mise en place de la leçon.

    Apport du numérique ou présentation de la techno utilisée :

    Les élèves sont invités à visionner chez eux une « capsule » vidéo réalisée avec Explain everything ou Show me et déposée sur le site du collège : ils remplissent une fiche qui permet d’en résumer le contenu et de lister les questions à poser au professeur ( formulaire Google drive).

    En classe, les élèves pendant leurs échanges construisent une carte heuristique en groupe qui sera ensuite projetée et sera discutée avec la classe.

    Enfin, les élèves feront la synthèse du cours en pointant les points importants en créant un « chef d’oeuvre » qui peut prendre la forme d’une trace écrite rédigée sur Evernote, une vidéo explicative montée avec l’application Tellagami ou encore sous la forme d’un podcast audio qui sera mis en ligne sur le site du collège.

    Relation avec le thème de l’édition :

    Utilisation du numérique comme moyen de communication aux autres. ( de l’élève à la classe, du professeur à l’élève)

     Synthèse et apport du retour d’usage en classe :

    L’inversion permet surtout, selon moi, de modifier la posture de l’enseignant.

    Plus proche de ses élèves, plus disponible, l’enseignant pourra prendre en charge plus rapidement les élèves en difficultés. L’ambiance de la classe se trouve également modifiée, les élèves s’expriment, travaillent, échangent et surtout produisent.

    Après plusieurs mois de pratique, les cours sont plus vivants, les élèves viennent en classe avec le sourire et l’envie d’apprendre.

    Voir le programme complet des ateliers ExplorCamps

    Voir la biographie de Marie Soulié sur Ludovia 2014
    Voir la biographie d’Amélie Mariottat

  • Transformer le manuel « papier » en manuel numérique personnalisé, par l’intégration en réalité augmentée des ressources produites par les élèves

    Transformer le manuel « papier » en manuel numérique personnalisé, par l’intégration en réalité augmentée des ressources produites par les élèves

    jourde

    Problématique pédagogique :

    La création et la publication des travaux scolaires
    1) permet l’appropriation des contenus (par une logique de la transformation des contenus),
    2) motive en renouvelant le sens et l’enjeu des travaux (qui reçoivent une existence publique et ouverte aux interactions),
    3) permet de construire une mémoire et une culture de classe, voir d’établissement.

    Comment alors inciter la création de ressources numériques par les élèves (vidéos, enregistrements audio, cartes mentales, quiz…) ?

    Comment faciliter leur consultation, en utilisant les outils communs que sont les terminaux mobiles (smartphones et tablettes) ?

    Comment articuler la culture du livre avec la culture des écrans ? Comment développer les compétences de translittératie ?

    La technologie de la réalité augmentée a été explorée pour accompagner ces défis pédagogiques.

    Apport du numérique ou présentation de la techno utilisée :

    Les ressources numériques (créatives, ludiques et produites par les élèves) sont intégrées dans le manuel par réalité augmentée, grâce à l’application gratuite Aurasma (iOs et Android) et sa plateforme de création (studio.aurasma.com). Les élèves “filmant” une page du manuel via Aurasma sur leur smartphone ou leur tablette voient s’afficher des pictogrammes en surimposition sur les pages, permettant d’activer les ressources numériques liées au contenu des pages et adaptées à une consultation nomade.

    Aurasma permet des “conditions temporelles” (accès différencié aux ressources selon des dates définies), la géolocalisation (activation des ressources limité à un lieu précis de l’espace physique) et la création de chaînes spécifiques (activation de ressources différentes selon des abonnements à des chaînes ou des collections spécifiques).

    Se composera ainsi collectivement, au fil des classes, un manuel virtuellement enrichi par l’enseignant et les élèves, favorisant l’appropriation du savoir et une culture commune.

    Relation avec le thème de l’édition :

    Cette démarche ou ce “bricolage” techno-pédagogique repose sur la création de ressources variées, imaginatives et collaboratives  par les élèves. Elle invite les élèves à devenir producteurs —non pas seulement consommateurs. Elle assure une certaine pérennité aux publications, favorisant ainsi une culture commune.

    Synthèse et apport du retour d’expérience en classe :

    Ce projet « pilote » s’inscrit dans la durée. D’ores et déjà, il a suscité l’intérêt de nombreux élèves (et collègues !). Il permet de renforcer l’attention et de motiver certains élèves, il facilite la mise en activité créative et réflexive, il recadre les activités scolaires selon un sens et une temporalité renouvelés.

    L’écriture polyphonique des couches « augmentées » du manuel dessine une œuvre multimédia, mouvante et joyeuse. Cette démarche permet de solliciter de nouvelles façons d’exercer son intelligence, conformément au vœu du journaliste J. Merrow : « Ask students “How are you intelligent”, not “How intelligent are you” ».

    Le dispositif est transférable à de nombreuses disciplines et à des niveaux variés.

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    Voir la bio de François Jourde sur Ludovia 2014