Catégorie : RETOURS D’USAGES

  • Quelle stratégie adopter pour éviter que votre projet pédagogique soit refusé ?

    Quelle stratégie adopter pour éviter que votre projet pédagogique soit refusé ?

    Comme chaque année en septembre de nombreux collègues qui voulaient se lancer dans un nouveau projet se heurtent à un refus de leur IEN ou de leur chef d’établissement. Ils ont pourtant peaufiné leur projet, l’ont expliqué, rédigé soigneusement et voilà qu’on leur oppose un “Non, ça ne va pas être possible / c’est interdit / je ne veux pas…”.

    Alors ils se tournent vers la communauté des enseignants qui mènent déjà ce type de projet, demandent des conseils pour tenter de remédier à ce problème de refus mais… hélas, dans l’immense majorité des cas, il est trop tard !

    Même si les raisons du refus ne tiennent pas la route, même si d’autres collègues mènent déjà des projets similaires avec une reconnaissance institutionnelle, même si aucun élément tangible ne vient à l’appui de la raison invoquée pour dire non, il est extrêmement difficile de faire revenir quelqu’un, qui plus est un supérieur hiérarchique, sur une interdiction qu’il a posée. En effet, même si on est de bonne foi, qu’on peut prouver avec des textes clairs qu’on a raison, qu’on a des appuis plus haut placés, on a toutes les chances de se heurter à un mur et si on obtient gain de cause de le payer, hélas, un jour ou l’autre.

    Faire perdre la face à un supérieur hiérarchique n’est jamais une vraie bonne solution ! Alors comment faire ? Et bien, il faut se montrer malin, anticiper et mettre en oeuvre une stratégie du détour ! Le secret réside dans la mise en place d’un contexte rendant le “non” impossible.  

    Quand vous savez que vous allez bientôt vous lancer dans un nouveau projet, il faut tout de suite échanger avec des collègues qui l’ont fait avant vous. Non seulement cela va vous permettre de peaufiner votre variante du projet en évitant certaines erreurs qu’ils auront repérées mais vous pourrez déterminer les points d’attention, les choses qui pourraient faire peur ou coincer. Pensez à prendre alors les devants en prévoyant un cadre, une charte, la communication aux parents… et tout ce qui permettra de montrer que vous ne partez pas à l’aveugle sans avoir réfléchi à ce qui peut poser problème.

    Toujours avec l’aide de ces collègues précurseurs, documentez-vous sur les mises en oeuvre de projets similaires qui ont donné lieu à des publications sur des sites institutionnels (nationaux ou académiques) ou dans des revues / sites / livres d’associations pédagogiques et de chercheurs. Vérifiez aussi dans l’Expérithèque qui recense les expérimentations présentées lors des journées de l’innovation organisées par le Ministère de l’EN. Faites bien figurer dans votre projet des références à toutes ces publications. Le cas échéant, si des textes autorisent de façon explicite ce que vous proposez dans votre projet citez-les aussi et bien sûr appuyez-vous sur les programmes, les parcours, le Socle Commun, les directives ministérielles, les rapports qui pourraient être en lien, la recherche…

    Faites “valider” votre projet en amont en le soumettant pour avis et conseils. Là l’objectif est double : améliorer votre projet et surtout pouvoir le présenter avec la mention “projet élaboré avec l’aide de…”. De qui ? Là est la bonne question ! Cela dépend de votre projet mais aussi et surtout des personnes dans les différents services / organisations qui pourront être intéressées par votre projet. N’hésitez pas à vous faire aiguiller par les collègues de votre secteur, votre section locale syndicale peut aussi être à même de vous conseiller utilement sur l’interlocuteur qui sera le plus adapté.

    Cela peut être : le CARDIE (Conseiller Académique Recherche – Développement, Innovation, Expérimentation, ils sont listés ici), le DAN (Délégué Académique au Numérique, ils sont listés ), votre antenne CANOPÉ, le Clemi, votre conseiller pédagogique… Indiquez bien de façon explicite dans votre projet rédigé qu’il a été conçu avec cette aide.

    Évitez de demander l’autorisation ! En effet l’idéal est d’informer votre chef d’établissement ou votre IEN sans solliciter frontalement une autorisation qu’il risquerait de vous refuser. Il faut rester sur la ligne de crête entre “faire dans son dos” et demander humblement son aval. Vous lui présentez un projet, bien ficelé, documenté, relu / complété / validé / fait avec le CARDIE / le DAN / CANOPÉ / le Clemi / le CPC qu’il ne pourra pas vous interdire de mettre en oeuvre, tout au plus pourra-t-il, s’il veut vraiment pinailler, vous ajouter des contraintes à respecter.

    Voilà, normalement, en procédant ainsi vous ne devriez pas essuyer de refus !  

    Source image : pixabay.com

  • Quand la pédagogie hacke les espaces scolaires

    Quand la pédagogie hacke les espaces scolaires

    Comment permettre aux différents acteurs de l’École de repenser la forme scolaire (aménagement, architecture, espace) pour tenir compte des nouvelles démarches pédagogiques induites en particulier par les technologies numériques ? Le développement des environnements numériques dans les écoles et les établissements scolaires et la volonté de développer les approches pédagogiques innovantes modifie les situations d’apprentissage et interrogent l’organisation des espaces et des temps au sein de l’École. Est-il encore possible d’enseigner au XXIème siècle dans des salles de classes et des Écoles à l’architecture héritée du XIXème siècle ?

    Table ronde retransmise en direct en vidéo (désolé pour les quelques minutes de démarrage sans le son, qui revient après…)

    Intervenants : Roberto Gauvin (@gauviroo) directeur d’école Nouveau Brunswick Canada, Christophe Caron (@chcaron80) DNE, Bruno Vergnes (@bvergnes) enseignant dans l’académie de Bordeaux et Vincent Faillet, (@VFaillet) enseignant dans l’académie de Paris.

    Animateur : Catherine Becchetti-Bizot Inspectrice Générale

    Moins je parle, plus ils travaillent et plus ils apprennent

    La traditionnelle salle de classe n’a guère changé depuis le XVIIIe siècle, c’est à dire depuis que l’enseignement simultané porté par Jean de LaSalle s’était imposé (pour des raisons économiques) face à l’enseignement individuel. Le modèle de la traditionnelle “classe en autobus”se trouve dans les nefs des églises, dans laquelle les “fidèles élèves” devaient se tenir assis, immobiles et silencieux pour écouter la parole sacrée du maître.

    Si cet aménagement traditionnel s’est perpétué jusqu’à nous, la pédagogie descendante qu’il induit a souvent été contesté. L’École du XXIe siècle, qui se donne pour but de former des citoyens émancipés et autonomes, s’y sent littéralement à l’étroit. Mais vouloir changer l’organisation matérielle de la classe c’est prendre le risque de heurter les sensibilités de ses collègues, de sa hiérarchie. C’est difficile quand on est soi même en recherche d’un espace adapté à ce qu’on veut y faire.

    Il existe une interaction forte entre espace et pédagogie et la variété des “lieux” doit correspondre à la variété des temps et des modalités pédagogiques. “

    C’est d’ailleurs ce qui a poussé Bruno Vergnes ou Vincent Faillet à organiser différemment l’espace de leurs classes, en collaboration avec ses élèves. Le premier en aménageant les espaces en fonction de l’autonomie de ses collégiens, le second en s’inspirant de l’école mutuelle et en laissant les élèves s’organiser.

    Il n’existe pas de loi fondamentale qui dise que pour apprendre, l’élève doit être assis, immobile et silencieux.

    Modifier les espaces scolaires, c’est aussi permettre de faire émerger dans l’espace de la classe un élément dont on tenait rarement compte jusqu’à présent : le corps de l’élève. Si l’on est toujours attentif à ses besoins de sécurité, on l’est parfois moins concernant son besoin de bien-être en terme de lumière, de confort, de posture… La très grande majorité des salles de classes ne permet pas à l’élève de bouger, d’agir en autonomie, d’échanger avec ses pairs, d’écrire au tableau, de s’isoler…

    C’est pourquoi Bruno Vergnes a décidé d’organiser différemment l’espace de sa classe, organisation qui est appelée à évoluer cette année, en fonction des élèves.

    La pédagogie c’est du détournement, y compris des espaces et du mobilier

    Mais comment faire ? Tous les intervenants soulignent qu’il ne faut pas attendre d’obtenir des équipements sophistiqués pour commencer à transformer l’espace de la classe mais de le faire d’abord avec ce dont on dispose. Faire appel à la communauté éducative, dans toute sa richesse (familles, artisans locaux…), est d’ailleurs un excellent moyen de fédérer un village ou un quartier autour d’un projet scolaire. On peut ainsi récupérer du matériel d’occasion, trouver des bénévoles pour repeindre une salle de classe… Les parents peuvent aider à l’école en dehors des sorties scolaires !

    On peut détourner les lieux (les couloirs, la salle de restauration par exemple) et les matériels (les mange-debout de la cafétéria…). Vincent Faillet raconte les nappes en papier scotchées au mur qui lui ont permis de vérifier la pertinence de son dispositif d’enseignement mutuel et de préfigurer les tableaux blancs qu’il a ensuite pu installer dans sa salle.

    Roberto Gauvin insiste sur la notion de besoin pédagogique. Il faut avant toute chose être très clair sur ce que l’on veut faire en classe avant de s’équiper. L’inverse a bien peu de chance d’être efficace. Et quand on voit ce que les élèves ont présenté lors de l’événement #Clair2017, on ne peut qu’être d’accord.

    Documenter pour essaimer

    Toutes ces initiatives ont vocation à être mutualisées. C’est pourquoi le ministère de l’éducation nationale a initié le projet “ArchiCl@sse” en collaboration avec la Cité du design de Saint-Étienne, afin d’élaborer des outils qui permettent à la communauté éducative d’être plus efficace et pertinente dans l’aménagement des espaces scolaires. Ces outils ne sont encore que des documents de travail, mais seront bientôt disponibles sur Eduscol.

    Pour aller plus loin :

    Auteurs de la synthèse : Stéphanie de Vanssay et Mila Saint Anne

    Le Moment avec tous les tweets émis pendant la table ronde à retrouver ici : https://twitter.com/i/moments/900664694578581504

  • Le partage, les échanges, la collaboration : le numérique, un puissant levier de formation

    Le partage, les échanges, la collaboration : le numérique, un puissant levier de formation

    Compte-rendu de la table ronde sur les « pratiques pédagogiques » qui a eu lieu pendant Ludovia#14 à Ax-les-thermes le jeudi 24 août.

    Table ronde diffusée en direct et disponible en vidéo.

    Problématique :
    Partager, échanger, contribuer, participer, ces activités ont toujours été au cœur des pratiques actives ; les environnements numériques ont augmenté considérablement les possibilités de les mettre en œuvre. Comment les outils de la collaboration du partage participent-ils à donner du sens aux apprentissages des élèves de la maternelle au lycée ?

    Les pratiques de collaboration, de partage sont des étapes nécessaires de l’apprentissage.  En quoi le numérique permet-il  d’entrer progressivement et activement dans l’appropriation des savoirs, compétences et des connaissances attendues ?
    En quoi « collaborer, participer, contribuer »  enrichit  et transforme  les situations d’apprentissage des  élèves et  les modalités de formation des enseignants ?

    Intervenant.e.s : Marcel Lebrun enseignant chercheur, Sophie Edouard enseignante experte à la DNE en physique-chimie, Marc Lopes formateur premier degré et Florence Raffin enseignante AC Poitiers
    Animatrice : Sabrina Caliaros, DAN de l’académie de Bordeaux (et DAN de l’académie de Montpellier à compter du 1er septembre 2017).

    Le numérique, une condition nécessaire mais qui n’est pas suffisante.

    La classe inversée est trop souvent réduite à la maxime « le cours à la maison, les exercices en cours ». Or depuis l’émergence de ce concept il s’est vu enrichi et amplifié par les pratiques des enseignants et les classes inversées devraient plutôt être décrites comme une façon de « redonner du sens à la présence » ainsi que l’explique Marcel Lebrun.

    L’enseignant construit son cours comme un voyage, avec ses imprévus, et réfléchit en terme d’activité des élèves. Les classes inversées, grâce au numérique renforcent le travail d’équipe, que ce soit à l’échelle d’une classe, d’un établissement, d’une association professionnelle… L’école s’ouvre à la société.

    Pour une intégration raisonnée du numérique

    L’entrée du numérique dans les programmes du cycle 1 a pu effrayer car les potentiels effets néfastes sur les enfants sont estimés à l’aune des pratiques numériques familiales. On sait que trop souvent, et dès le plus jeune âge, les enfants sont laissés, trop longtemps, seuls avec des équipements numériques : tablettes, smartphones…

    L’intention de l’institution n’est bien sûr pas de transposer dans les salles de classes ce type d’usage solitaire et mutique, mais au contraire de proposer des parenthèses numériques et des usages collaboratifs, coopératifs. Les tablettes permettent de travailler les compétences langagières, très souvent en groupe, d’organiser les échanges entre pairs ou avec les adultes, de structurer la pensée narrative.
    Cela exige bien entendu des gestes professionnels pour animer le groupe d’élèves et favoriser les échanges.

    Des formations plus efficaces

    Les formations numériques à distances ou les dispositifs hybrides interrogent la place de l’enseignant dans la formation continue. S’engager et s’impliquer dans une formation professionnelle n’est pas ancrée dans la culture enseignante. Or on constate que les formation hybrides (type M@gistère) entraînent une plus grande participation des stagiaires, en particulier quand il est question de mutualiser dans le cadre d’un groupe identifié.

    C’est sans doute dans ce sentiment d’appartenance à un groupe réflexif de professionnels, dans le suivi des activités via les plateformes de mutualisation et dans la relation horizontale entre formés et formateurs qu’il faut chercher les raisons de cette efficacité renforcée.

    Produire et mutualiser des ressources

    Les environnements numériques ont augmenté et enrichi les possibilités de mutualisation. Depuis plus de 10 ans, les TRavaux Académiques Mutualisés (TRaAMs ) offrent la possibilité aux équipes de différentes académies de travailler et d’enrichir leur réflexion autour de projets communs. Les enseignants se sentent souvent isolés, ces travaux leur permettent de s’inscrire dans une démarche collaborative et de participer à un projet commun.

    Outre la production et la mutualisation de ressources, les TRaAMs sont d’excellents laboratoires de création et d’échange entre classes.

    Cette démarche est d’autant plus pertinente que les différentes évaluations internationales (PISA, TIMSS, PIRLS) intègrent désormais une vision enrichie de l’évaluation, autour des compétences de réflexion, d’expérimentation, d’habileté à utiliser des simulations ou à développer une démarche de recherche.

    Faut-il avoir peur du numérique ?

    Le numérique ne remplacera jamais l’enseignant. Mais le numérique permet aux enseignants de libérer du temps pour être plus efficace dans leurs classes, auprès des élèves qui en ont le plus besoin.
    La progression dans l’intégration des outils numérique a été modélisée par Ruben R. Puentedura : c’est le modèle SAMR (Substitution, Augmentation, Modification et Redéfinition).

    Au départ l’enseignant transpose une tâche de l’analogique au numérique (la vidéo du cours par exemple) sans la modifier. Il va ensuite ajouter des situations au sein de la classe (par le BYOD par exemple), avant de commencer à proposer des situations pédagogiques différentes. Ce n’est qu’ensuite qu’il pourra mettre en œuvre des pratiques inédites pour lesquelles le numérique est indispensable.

    « Avant j’enseignais. Aujourd’hui, je crée des situations d’apprentissage. »

    La nouvelle posture de l’enseignant (et celle de l’élève!) induite par le numérique est parfois déstabilisante. Mais elle procure une réelle plus-value quant à la motivation. Non seulement parce qu’elle aurait l’attrait de la nouveauté ou parce qu’elle utiliserait des outils familiers pour les élèves, mais bien parce qu’en utilisant des méthodes pédagogiques dites « actives », elle agit sur des leviers forts en matière d’apprentissage.

    C’est en 1994 que Paris et Turner définissent les « 4 C », proches des facteurs de motivation de R. Viaud. Ces « 4C » sont le Choix, le Challenge, le Contrôle et la Coopération. Il s’agit d’offrir un espace de liberté aux élèves, de leur proposer des défis et des travaux coopératifs dans un cadre défini et rassurant, clairement borné par l’enseignant. On peut le réaliser sans le numérique, mais le numérique (par exemple dans le cadre des classes inversées) est parfois indispensable. Faisons confiance aux élèves et aux enseignants !

    Auteur de la synthèse : Mila Saint Anne

    Pour aller plus loin :
    Les TRaAMs présentés sur Eduscol
    Les Édubases
    Le blog de Marcel Lebrun
    Le portail de l’association Inversons la classe !

    Dessin à la une : @CIREBOX

  • Le DISCODU : collaborer pour créer un dispositif info-communicationnel durable sur le tourisme dans les pays hispanophones

    Le DISCODU : collaborer pour créer un dispositif info-communicationnel durable sur le tourisme dans les pays hispanophones

    A l’occasion de l’université d’été de Ludovia, 14ème édition, de nombreux enseignants et autres membres de la communauté éducative vont venir présenter leur expérience avec le numérique sur le thème de l’année, « Partages, échanges & contributions avec le numérique ». Ludomag se propose de vous donner un avant-goût de ces ateliers jusqu’au début de l’évènement, mardi 22 août.

     

    Anne Farisse Boyé présentera « Le DISCODU : collaborer pour créer un dispositif info-communicationnel durable sur le tourisme dans les pays hispanophones » sur la session III : espaces d’apprentissage & de formation

     
    Problématique pédagogique :
    S’il reste le lieu privilégié de la transmission du savoir, l’établissement scolaire s’ouvre à présent de façon réelle (voyages culturels ou linguistiques) et virtuelle (internet). On prône les activités et les projets interdisciplinaires ou les classes inversées et le CDI se renforce comme lieu d’échanges « assurant la continuité entre des espaces de vie et de travail, dépassant le cloisonnement entre enseignement et apprentissage, un espace de rencontres, de débats et de confrontations avec les autres » (DGESCO, 2012).
     
    Dans ce cadre, j’ai souhaité initier avec les documentalistes de mon établissement et une classe de 1ère Technologique (STMG) la création d’un dispositif info-communicationnel durable permettant des apprentissages différenciés, axé sur la réalisation d’une base de données (textes et images) concernant le tourisme dans des pays de langue hispanique.
    Le choix d’élèves de série technologique a été motivé par plusieurs raisons. Tout d’abord, l’envie de les surprendre et de leur proposer une autre façon de travailler de façon à les impliquer et les motiver davantage dans leur apprentissage de la langue. Ensuite, le désir de valoriser ces élèves-là et de tenter de changer la propre image qu’ils peuvent avoir d’eux-mêmes. Pour finir, ce choix correspond à l’un des axes de notre Projet d’Etablissement.
     
    Les élèves, placés au cœur de ce projet, ont la possibilité de réaliser et de se réaliser, de participer activement à une activité leur permettant de progresser linguistiquement mais aussi de laisser une trace durable et utile de leur passage dans l’établissement. En effet, le dispositif en question, destiné à perdurer, sera utilisé et enrichi par les classes de l’année suivante. Ainsi, le partage se fait dans l’échange collaboratif mais aussi dans la transmission d’un objet commun à faire évoluer.
     
    Apport du numérique ou présentation de la techno utilisée :
    Les programmes du Ministère de l’Education nationale demandent à la communauté éducative de développer la réflexivité de l’élève sur ce qu’il fait, de le rendre acteur, créateur et suffisamment autonome pour participer à son apprentissage, voire à celui des autres.
     
    Le projet que nous avons initié permet avant tout de voir ou revoir certaines bases d’utilisation du numérique (recherche d’information, sources, droit à l’image etc) et aussi de les familiariser à l’utilisation d’outils numériques collaboratifs tels que Quizlet, Padlet, Picktochart ou Canva qui leur permettent de produire des créations concrètes qu’ils peuvent partager.
     
    Relation avec le thème de l’édition :
    Le DISCODU est créé grâce à une collaboration ou parfois une coopération, qui permettent toutes deux un résultat qui n’aurait pas été possible en travaillant seul.
    De plus, le thème du Tourisme, en adéquation avec les programmes officiels du MEN, pour l’espagnol, associé à la notion « Espaces et échanges » du cycle terminal sous-entend une rencontre avec l’autre. Un parallèle s’établit entre ce thème et le travail collaboratif proposé car chaque participant devient un maillon actif et essentiel pour obtenir le résultat final escompté.
     
    De ce fait est envisagé un nouveau partage des taches, avec un échange favorisant la participation : l’élève par le dispositif qu’il laisse aux autres devient un « contributeur », un passeur de savoirs alors que l’enseignant se place dans le collaboratif et accepte de ce fait un échange fructueux, encadrant parfois d’autres pistes de travail proposées par les élèves eux-mêmes.
     
    Synthèse et apport du retour d’usage en classe :
    Ce projet s’est heurté à quelques difficultés sur le terrain mais elles ont pu être résolues. Il s’agit essentiellement de problèmes liés à des connexions difficiles par moment (soucis de réseau, de disponibilités de salles informatiques ou incompatibilité liée à certains filtres) Néanmoins, la motivation manifestée par la plupart des élèves et la mobilisation des professeurs documentalistes ont permis de faire avancer le projet, de créer des ressources qui complètent le dispositif initié l’an dernier et d’arriver à une production finale très satisfaisante, sous forme d’une petite exposition d’affiches au CDI, valorisante pour les élèves.
     

     
     
    Plus d’info sur Anne Farisse Boyé
    Retrouvez tous les articles sur Ludovia#14 et toutes les présentations d’ateliers sur notre page www.ludovia.com/tag/ludovia-2017

  • L’emploi du temps : le pilotage de l’établissement en direction assistée

    L’emploi du temps : le pilotage de l’établissement en direction assistée

    A l’occasion de l’université d’été de Ludovia, 14ème édition, de nombreux enseignants et autres membres de la communauté éducative vont venir présenter leur expérience avec le numérique sur le thème de l’année, « Partages, échanges & contributions avec le numérique ». Ludomag se propose de vous donner un avant-goût de ces ateliers jusqu’au début de l’évènement, mardi 22 août.

     

    Salina Hémani présentera « L’emploi du temps : le pilotage de l’établissement en direction assistée » sur la session II : Ressources jeux et contenus

     
    La création de l’emploi du temps est le premier acte fort du chef établissement dans l’année scolaire. Pour réussir sa rentrée, le chef d’établissement doit réussir à concilier dans son emploi du temps à la fois la répartition des classes (par niveaux), des enseignements, des ressources, des horaires réglementaires et des contraintes pédagogiques et didactiques.
     
    La construction de l’emploi du temps est donc un moment crucial pour le chef d’établissement ainsi qu’une mission très complexe. Il sera le garant d’une rentrée scolaire sereine
    L’emploi du temps n’est jamais figé et représente un travail au quotidien pour le chef d’établissement. Tout au long de l’année scolaire, il effectue de nombreuses modifications en raison des absences des enseignants, des sorties scolaires, de la préparation et la surveillance d’examen, et des changements de salles, par exemple. L’emploi du temps évolue en permanence.
     
    Madame Salina Hémani, proviseure-adjointe du lycée d’Honoré d’Urfé (Saint-Étienne) présentera son retour d’expérience sur la construction de son emploi du temps avec K-d’école. Les fonctionnalités métier de l’emploi du temps K-d’école lui permettent de concevoir simplement son emploi du temps et de le gérer efficacement au quotidien (tableau de bord, placements automatiques et manuels, peuplement intuitif des groupes et gestion quotidienne).
     
     
    Plus d’info sur Salina Hémani
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  • Littérature et classe inversée : des pistes pour repenser le temps et l’espace d’apprentissage/d’enseignement

    Littérature et classe inversée : des pistes pour repenser le temps et l’espace d’apprentissage/d’enseignement

    A l’occasion de l’université d’été de Ludovia, 14ème édition, de nombreux enseignants et autres membres de la communauté éducative vont venir présenter leur expérience avec le numérique sur le thème de l’année, « Partages, échanges & contributions avec le numérique ». Ludomag se propose de vous donner un avant-goût de ces ateliers jusqu’au début de l’évènement, mardi 22 août.

     

    Géraldine Larguier présentera « Littérature et classe inversée : des pistes pour repenser le temps et l’espace d’apprentissage/d’enseignement » sur la session IV : Pratiques pédagogiques

     
    La classe inversée est à l’origine plutôt utilisée pour des matières scientifiques. Mais il est aussi possible de reconfigurer l’espace et le temps d’apprentissage/d’enseignement en L2 ou en littérature.
    Un grand champ de possibilités est ouvert pour tenter de contrer certaines difficultés que nous rencontrons en enseignant la littérature …
     
    Face aux apprenants qui, souvent, renoncent à affronter la lecture du texte donné à lire en autonomie à la maison, parce qu’il leur paraît trop long, trop compliqué, trop ennuyeux, comment utiliser les capsules (ces petites vidéos pédagogiques à regarder à la maison ) pour mieux accompagner l’entrée en lecture et faciliter le premier contact avec le texte en accompagnant à distance l’apprenant ?
     
    D’autre part, il nous est souvent difficile, faute de temps, d’aller au bout de toutes les étapes prévues dans la scénarisation d’une séquence : le temps passé à présenter l’auteur, le contexte d’écriture, la genèse de l’oeuvre phagocyte le temps consacré aux activités d’analyse et surtout de création.
     
    De plus, la charge cognitive des apprenants est hautement sollicitée en classe. Comment ces capsules nous permettent-elles de repenser notre temps d’enseignement, en déplaçant le savoir théorique (sur la biographie d’un auteur, sur les caractéristiques d’un genre, sur le résumé d’une œuvre, etc.) à la maison afin d’entrer, en cours, dans le vif du sujet en laissant plus de place aux impressions, aux émotions, aux analyses et surtout à la créativité ?
     
    Les outils numériques sont essentiellement utilisés par l’enseignant pour créer des capsules. Il n’est pas nécessaire en présentiel d’être équipé, sauf pour diversifier et intensifier les activités créatives et la tâche finale. Pour commencer, il suffit de trouver le site ou l’application pour créer des capsules correspondant à ses exigences. Au cours de l’atelier, plusieurs outils pour créer ou faire créer des capsules seront présentés ainsi que d’autres outils dont l’objectif est de mettre en valeur les productions finales des apprenants.
     
    Partager, échanger, collaborer : la classe inversée en littérature peut être une manière d’accompagner l’apprenant à distance pour limiter le renoncement, pour renforcer dans une certaine mesure la motivation. Ainsi la capsule devient-elle un outil pour collaborer au sens étymologique du terme, entre enseignant et apprenant, à distance. C’est donc aussi une approche permettant de réduire la dimension magistrale du cours. Mais la classe inversée en littérature a aussi le mérite d’accentuer la co-construction du savoir par les apprenants qui doivent échanger, partager en reformulant, en discutant afin de consolider les connaissances et de développer leurs analyses.
     
    Cet atelier proposera des pistes pour qu’élèves et étudiants vivent le temps en présentiel de manière plus active et dynamique. Des exemples et des idées d’exploitation tirés des cours de littérature donnés aux étudiants étrangers de l’UPPA seront partagés : chacun sera libre par la suite d’adapter ces approches à son contexte d’apprentissage et au niveau de ses apprenants.
     
    De mon expérience de l’enseignement de la littérature en classe inversée, il ressort tout d’abord un bénéfice certain pour l’acquisition des connaissances : le fait de morceler le savoir en différentes strates que l’on donne d’abord à distance, à la maison, puis, que l’on co-construit en classe et que l’on étoffe progressivement évite les risques de surcharge cognitive.
     
    De plus, la classe inversée redonne ses lettres de noblesse aux activités de hauts niveaux cognitifs (analyser, évaluer, créer) en déplaçant les activités de bas niveaux cognitifs telles que lire, apprendre, appliquer à la maison : l’approche inversée met l’accent sur l’analyse, les interprétations des textes mais surtout sur la tâche finale qui donne du sens à l’apprentissage de la littérature. Elle est une des approches permettant d’aller au-delà de l’analyse en invitant à la création, à l’appropriation personnelle du texte, qu’il s’agisse de parodie, de pastiche, de détournement, ou autre tâche pour revigorer le rapport au texte littéraire.
     

     
     
    Plus d’info sur Géraldine Larguier
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  • La lecture oralisée enregistrée, écoutée, échangée et partagée sur tablette pour améliorer la compréhension des élèves de cycle 2 et 3

    La lecture oralisée enregistrée, écoutée, échangée et partagée sur tablette pour améliorer la compréhension des élèves de cycle 2 et 3

    A l’occasion de l’université d’été de Ludovia, 14ème édition, de nombreux enseignants et autres membres de la communauté éducative vont venir présenter leur expérience avec le numérique sur le thème de l’année, « Partages, échanges & contributions avec le numérique ». Ludomag se propose de vous donner un avant-goût de ces ateliers jusqu’au début de l’évènement, mardi 22 août.

     

    Florence Magno présentera « La lecture oralisée enregistrée, écoutée, échangée et partagée sur tablette pour améliorer la compréhension des élèves de cycle 2 et 3  » sur la session IV : Pratiques pédagogiques

     

    Problématique pédagogique :

    La tablette est un outil ludique qui permet de faire progresser les élèves.
    Lors de mes pratiques, j’ai observé la corrélation entre la lecture à haute voix sur tablette, la fluidité et la compréhension. Les nouveaux programmes de l’école élémentaire appuient ce constat : mieux l’élève lit, plus il sera susceptible de comprendre.
     
    La conclusion des différents conseils de cycle, conseils école/collège, enquêtes PISA et bilans constitués à l’issue de la journée défense et citoyenneté, rapportent les difficultés de compréhension récurrentes des élèves.
     
    Quels moyens utiliser pour leur permettre d’entrer dans la compréhension fine de l’oral et de l’écrit ? Comment gagner en efficacité et en performance ? Comment leur apprendre à utiliser la tablette pour qu’elle devienne un outil de partage et d’échange au service de la lecture, la compréhension et la prévention de l’illettrisme ?
    Comment la lecture à haute voix peut-elle encore faire sens pour l’élève à l’ère du numérique où la tablette est capable d’oraliser à leur place ?
     

    Apport du numérique ou présentation de la techno utilisée :

    Les élèves apprennent à mettre en évidence les éléments importants d’un texte par leur lecture à haute voix. La fluidité et l’intonation sont l’aboutissement d’un travail de fond sur la compréhension globale de l’écrit. Avec la tablette, l’élève s’enregistre puis s’écoute et se réécoute. Il peut évaluer ses progrès et définir des objectifs de travail. L’application « caméra » native de la tablette leur permet de conserver la mémoire de leur travail, leurs progrès, de leurs objectifs de progrès, de l’évolution de leur pensée.
     
    Dans un premier temps, je prépare les élèves à la « compréhension globale» du texte.
    Chaque élève lit à voix basse son texte. Je leur apprends à identifier les phrases en repassant sur les points en rouge, en marquant les virgules en vert, en soulignant avec un code couleur tous les mots qui donnent des indices sur le lieu, le temps et toutes les manières de nommer les personnages principaux. Ensuite, en groupe, les élèves essayent de trouver les groupes de souffle et de sens.
    Après les premiers enregistrements et les premières séances d’écoute, les élèves définissent les critères d’auto-évaluation de leur lecture et les consignent dans une grille. Ces critères relèvent dans un premier temps de la technicité de la lecture (parler fort, déchiffrer tous les mots, articuler).
     
    Dans un second temps, chaque élève est invité à enregistrer seul son texte en lecture à haute voix sur la tablette dans un endroit calme. Il utilise son texte précédemment annoté.
    Puis, il s’écoute au moins deux fois. Il doit ensuite s’auto- évaluer en cochant la grille élaborée collectivement. Ensuite, il répond individuellement au questionnaire « flash » de compréhension du texte. Chaque soir, j’écoute les enregistrements, je consulte les grilles d’auto-évaluation, je vérifie les questionnaires. En cas de désaccord, je réécoute l’enregistrement avec l’enfant le lendemain.
     
    Dans un troisième temps, à l’issu des cinq premières lectures à voix haute enregistrées, et en utilisant les grilles d’auto-évaluation en support, je propose à chaque élève de définir son objectif de progrès. Certains vont spécifiquement porter leur effort sur l’audibilité, d’autres sur l’articulation, d’autres le déchiffrage.
     
    Dans un quatrième temps, les élèves annotent seuls leur texte. Ils enregistrent seuls leur lecture et répondent au questionnaire flash. J’écoute et valide de la même façon chaque enregistrement. La grille d’auto-évaluation est enrichie : respirer aux virgules, marquer une légère pose après les indicateurs de temps et/ou d’espace. Nous définissons ensemble l’objectif de progrès : le travail personnel portera sur les groupes de souffle (liaison entre les mots, groupes de sens/ fluidité), l’intonation (recherche des mots importants, travail sur les personnages et les indicateurs temporels, théâtralisation).
     
    Certains textes de lecture sont compilés pour faire des recueils audio transmis à d’autres écoles de la circonscription ou alors exportés à notre classe partenaire au collège de secteur ou aux Etats Unis ; d’autres sont convertis en bande audio puis incrustés à des images pour réaliser un mini-film, des capsules en réalité augmenté avec Aurasma.
     
    A la fin de chaque période scolaire, les élèves se filment en séance de débriefing. Leur parole est libre autour du thème : « Qu’est ce que t’a apportée la lecture enregistrée ? ».
     

    Relation avec le thème de l’édition :

    La tablette permet d’enregistrer, d’écouter, d’échanger et partager à volonté !
    C’est grâce à elle que les élèves peuvent se voir et s’entendre progresser. Comprendre ne se fait pas en empruntant tous le même chemin. La compréhension fait appel à la culture et à l’histoire personnelle de chacun, mais elle nécessite aussi une certaine technicité. La tablette donne la possibilité à chaque élève d’emprunter un chemin différent, aménagé, adapté, plus rapide ou plus lent.
     
    Echanger ses productions, les partager, les comparer est une source de motivation impressionnante et un gage de progrès !
     

    Synthèse et apport du retour d’usage en classe :

    Lors des évaluations de septembre 2016, 71% des élèves de CE2 ont répondu correctement aux items « Identifier les personnages, les événements et les circonstances temporelles et spatiales d’un récit qu’on a lu». La comparaison avec les chiffres de l’année 2015 met en évidence une augmentation de près de 17% du taux de réussite.
    67% des élèves ont réussi l’item « Lire silencieusement un texte littéraire ou documentaire et le comprendre (reformuler, résumer, répondre à des questions sur ce texte ), soit une progression de 21 points.
     
    Lors des bilans, à chaque fin de période, les élèves gagnent en moyenne 7 points en compréhension et sur la pratique de la lecture oralisée.
    Lors des séances de débriefing, les élèves expliquent clairement que ce travail leur permet de « mieux comprendre ce qu’il faut faire, ce qui est écrit et ce qui est dit ». Tous mentionnent leurs progrès en compréhension de consigne et de textes, en mathématiques et plus spécialement en résolution de problème.
     
    Les élèves en difficulté et porteurs de troubles des apprentissages ont tout le temps nécessaire pour préparer et réaliser une production conforme à leurs attentes. Les progrès sont effectifs dès les premières séances. Ces progrès sont très motivants parce qu’ils sont qualifiables, comparables, échangeables. Ces élèves ont alors accès à la compréhension et aux mécanismes qui la facilitent. Et par effet boule de neige, ils ont accès à l’écriture : en utilisant la fonction « organiseur » de la tablette, ils sont capables de dicter leur production d’écrit et de se corriger en utilisant les techniques d’énonciation apprises.
     
     
    Plus d’info sur Florence Magno
    Retrouvez tous les articles sur Ludovia#14 et toutes les présentations d’ateliers sur notre page www.ludovia.com/tag/ludovia-2017

     
     

  • Pédagogies actives et numérique : les outils incontournables pour « Partager, échanger et contribuer »

    Pédagogies actives et numérique : les outils incontournables pour « Partager, échanger et contribuer »

    A l’occasion de l’université d’été de Ludovia, 14ème édition, de nombreux enseignants et autres membres de la communauté éducative vont venir présenter leur expérience avec le numérique sur le thème de l’année, « Partages, échanges & contributions avec le numérique ». Ludomag se propose de vous donner un avant-goût de ces ateliers jusqu’au début de l’évènement, mardi 22 août.

     

    Jean-François Ceci présentera « Pédagogies actives et numérique : les outils incontournables pour Partager, échanger et contribuer  » sur la session IV : Pratiques pédagogiques

     

    Problématique pédagogique et apports du numérique :

    L’enseignant peut être qualifié de professionnel autodidacte si nous considérons qu’il n’a été formé (pour l’essentiel) que sur les connaissances disciplinaires à transmettre. La méthodologie de la transmission des savoirs, la pédagogie, la didactique, la psychologie de l’apprenant, la docimologie, la sociologie de l’éducation et plus récemment l’apport du numérique éducatif sont autant de thématiques sur lesquelles il doit s’auto-former. Nous proposons de défricher cette dernière thématique, grâce à un atelier collaboratif via le numérique, durant lequel les participants pourront utiliser leur matériel pour co-créer la matière, via un panel d’outils numériques.

    L’approche réflexive ne sera pas oubliée et servira de mise en contexte pédagogique, ou didactique, des outils proposés. En effet ces vingt dernières années, l’approche techno-centrée du numérique en éducation n’a pas produit de résultats probants :
    « Il faut mettre des TBI dans les classes, il faut utiliser des tablettes en classe, il faut utiliser le vidéoprojecteur pour faire cours », etc.

    La recherche montre même des résultats contre-productifs de l’intégration peu réfléchie du numérique éducatif. Nous devons donc réintégrer en force le « pour quoi faire ? » avant de trouver une réponse au « comment faire ? ». L’approche du numérique éducatif doit devenir pédago-centrée ; le besoin et l’usage doivent définir l’outil.

    Les outils utilisés seront connectés à des scénarios pédagogiques concrets (en présence, à distance ou hybrides), pour en comprendre la pertinence et l’amplification. La conclusion sera que « si l’on peut faire mieux sans le numérique, à quoi bon en mettre ? » mais aussi qu’ « on peut faire tellement mieux avec, quand on sait comment ! ». Nous adopterons donc une approche raisonnée, pédagogique et amplificatrice du numérique en éducation !
     

    Objectifs de l’atelier (relation avec le thème de l’édition) :

    L’objectif de cet atelier est de comprendre et pratiquer en situation, des outils incontournables en pédagogie active avec le numérique. Les participants pourront ainsi acquérir des bases techniques pour partager, échanger et contribuer avec leurs pairs et élèves, dans le cadre de toutes formes de pédagogies actives. Les principales formes de collaboration avec le numérique (en présence, à distance et hybrides) seront abordées et pratiquées.
     

    Public visé et matériel :

    Cet atelier vise les enseignants et formateurs de tous niveaux, souhaitant amplifier leur pédagogie avec le numérique, de préférence dans une approche BYOD (Bring Your Own Device). Il est donc proposé aux participants de venir avec une tablette, un ordinateur portable ou un smartphone et si possible avec les identifiants de leur compte Google. Une connexion Internet 3G peut aussi être souhaitable.
     

    Description de l’atelier et supports utilisés :

    Après un questionnement de groupe sur la pédagogie 2.0 et les constats technologiques qui en découlent, les participants seront amenés à produire la synthèse en pratiquant une palette d’outils numériques pour les usages suivants : Rédaction collaborative, réducteur de liens, carte mentale collaborative, mur de médias collaboratif, tableau blanc collaboratif, création et diffusion de capsules vidéo, quiz en ligne, production vidéo, visioconférence sans compte, partage de documents via un réseau wifi de poche et site portail.
     

    Principales productions des participants :

    Démonstrations et travaux collaboratifs sur : gdoc, goo.gl, coggle.it, padlet, NotebookCast, gdrive, Youtube, Screencastomatic, appear.in, socrative, Hootoo et Zeef
     

    Synthèse et apports du retour d’usage en classe :

    Cet atelier est issu d’un cours de 10h intitulé « enseigner à l’ère du numérique », dispensé au sein d’une L3 orientée « sciences de l’éducation ». L’approche outils intégrée à ce cours, a été condensée pour en faire un format atelier adaptable en durée (de 40 mn à 4h).
    Il a été réalisé sur des formats différents à EIDOS64 (2016 et 2017), ainsi qu’au 3e forum de la pédagogie de Toulouse (2016). Les retours, tous très positifs, m’ont encouragé à le faire évoluer et à affiner certains usages plébiscités.
     
    Les connaissances et habiletés développées sont très rapidement réutilisables. Chaque année, je vois des étudiants réfractaires au numérique (l’âge moyen étant assez élevé en formation continue), collaborer et mettre en place des stratégies numériques cohérentes (pas de numérique juste pour mettre du numérique), au sein des cours qu’ils conçoivent.
     
    Enfin, bien au-delà de l’usage formel en classe, la plupart des outils abordés durant cet atelier sont utilisables dans le cadre d‘un usage personnel, étoffant la culture numérique de l’usager. Le choix des outils découle d’ailleurs de ce concept, car nous sommes persuadés qu’il doit y avoir une continuité d’usages du numérique entre l’informel et le formel, entre le personnel et le scolaire, pour que le numérique éducatif soit efficace. Ceci est valable pour l’enseignant et aussi pour l’élève et étudiant !
     
     
    Plus d’info sur Jean-François Ceci
    Retrouvez tous les articles sur Ludovia#14 et toutes les présentations d’ateliers sur notre page www.ludovia.com/tag/ludovia-2017

  • Trois strates d’usages numériques et mobiles par des enfants de Maternelle et CP : l’élève / le groupe / la classe

    Trois strates d’usages numériques et mobiles par des enfants de Maternelle et CP : l’élève / le groupe / la classe

    A l’occasion de l’université d’été de Ludovia, 14ème édition, de nombreux enseignants et autres membres de la communauté éducative vont venir présenter leur expérience avec le numérique sur le thème de l’année, « Partages, échanges & contributions avec le numérique ». Ludomag se propose de vous donner un avant-goût de ces ateliers jusqu’au début de l’évènement, mardi 22 août.

     

    Séverine Haudebourg et Laëtitia Vautrin présenteront « Trois strates d’usages numériques et mobiles par des enfants de Maternelle et CP : l’élève / le groupe / la classe » sur la session II : Ressources, jeux & contenus

     

    Problématique pédagogique :

    Les usages numériques sont un élément clé de la Loi de Refondation de l’école, présentés comme « puissant levier de modernisation, d’innovation pédagogique et de démocratisation du système scolaire ».
     
    Si l’objectif est de manipuler et d’expérimenter les possibilités des outils tels que les tablettes, les ordinateurs, les appareils photo numériques dès l’école maternelle, cela doit se faire en lien avec d’autres apprentissages menés en classe.
     
    En effet, le numérique ne peut être une fin en soi ; il doit toujours être au service d’une autre compétence visée, en ce sens leur utilisation est toujours raisonnée. Les outils numériques et mobiles sont des outils pédagogiques à proprement parler, qui apportent une plus-value pratique, technique, communicationnelle,… Les élèves, par leurs utilisations et expérimentations, comprennent alors qu’ils constituent des facilitateurs d’apprentissages dans leur quotidien de classe.
     
    C’est dans cet esprit que nous nous inscrivons en souhaitant présenter des ressources, jeux et projets menés dans nos classes de cycle 1 et début cycle 2. Notre présentation se focalisera donc sur des usages numériques par des enfants non lecteurs (ou apprentis-lecteurs), autrement dit sur des utilisations en Maternelle et CP.
     
    Nous souhaitons mettre en lumière trois différentes strates de ces usages numériques : ceux de l’élève, ceux du groupe dans le cadre d’un travail collaboratif, et enfin ceux de la classe en vue d’une communication vers d’autres classes.
     
    Comment les outils numériques et mobiles peuvent-ils faciliter les apprentissages individuels, le travail collaboratif mené en groupe au sein de la classe, et enfin le partage de ses expériences et de ses savoirs dans le cadre d’une communication à distance (réseaux sociaux) ?
     

    Apport du numérique ou présentation de la techno utilisée :

    Dans cette présentation de jeux, ressources et contenus, nous présenterons quelques exemples détaillés de projets ayant fait appel à l’utilisation de diverses technologies : tablette, photographie numérique, qr-codes, jouets connectés, application permettant à l’enseignant de créer ses propres jeux, logiciels éducatifs sur ordinateur…
     
    L’objectif est de cibler quelques compétences des Programmes Nationaux dans divers domaines (tels que le langage oral et écrit, l’éducation physique et sportive, l’enseignement artistique, les mathématiques), et de présenter des projets menés en classe ayant nécessité l’utilisation d’outils numériques et mobiles par nos élèves non lecteurs pour atteindre ces compétences.
     
    Ainsi les participants à l’atelier seront amenés à comprendre l’intérêt et la pertinence de ces outils numériques dans chacun de ces projets, tout comme leur faisabilité par des enfants y compris très jeunes (allant de la Petite Section de Maternelle au CP).
     

    Relation avec le thème de l’édition :

    Notre présentation, du fait des différentes strates d’usages numériques présentées, entre parfaitement dans cette thématique des partages, échanges et contributions. Une large part de notre atelier sera dédiée à l’utilisation du numérique dans les travaux collaboratifs et dans la communication entre élèves au sein d’une même classe, tout comme entre élèves d’écoles éloignées.
     
    Le numérique, outil et objet d’apprentissage à la fois, est également intégré à nos pratiques d’évaluation quotidienne. En effet, nos élèves de la Petite Section de Maternelle au CP expérimentent le dispositif des ceintures de compétences (évaluation par paliers de compétences) permettant de créer des parcours personnalisés d’apprentissages. La continuité de ce dispositif est assurée dans nos deux classes, permettant ainsi de garantir l’autonomie de nos élèves et le respect de leur rythme d’apprentissage. Nous travaillons, tout comme nos élèves, en collaboration !
     
    Nos classes s’inscrivent enfin dans une ouverture vers les familles et l’extérieur par la présence d’un blog scolaire et d’une twittclasse (sur Twitter).
     

    Synthèse et apport du retour d’usage en classe :

    L’utilisation des outils numériques et mobiles dans nos classes est quotidienne et variée : tablette pour prendre en photos une trace d’un travail, pour garder en mémoire un événement, pour travailler sur une application, … ; qr-codes pour faciliter la mémorisation de comptines et chansons, pour apporter du contenu pédagogiques sur un thème travaillé, pour expliquer une production plastique,… ; ordinateur pour réaliser du traitement de texte, pour effectuer des recherches sur Internet, pour s’entraîner sur des logiciels éducatifs, … ; jouets connectés pour développer la compréhension orale et la communication ; robots pour s’initier à la programmation ; twittclasse pour mener divers projets avec d’autres enfants éloignés (#twictée, #problemater, #twittconte, #defilire).
     
    L’ensemble de ces technologies constituent une plus-value dans les apprentissages scolaires, en plus d’une motivation évidente de la part des élèves. Les usages numériques permettent d’élargir les possibles au sein de la classe et de rendre plus vivants, plus faciles, les savoirs et savoir-faire à acquérir. Ces outils jouent également très positivement sur la confiance en eux des élèves et la valorisation de leur travail. De manière générale, les outils numériques complètent parfaitement notre démarche d’évaluation bienveillante et positive (ceintures/étoiles de compétences).
     

     
     
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