Catégorie : RETOURS D’USAGES

  • Apprendre à programmer ou être programmé : tel est l’enjeu citoyen aujourd’hui

    Apprendre à programmer ou être programmé : tel est l’enjeu citoyen aujourd’hui

    Sophie Pène, professeure à l’université Paris Descartes et membre du Conseil national du numérique (CNNum)  s’inquiète : « si on ne transmet pas la culture informatique nécessaire équitablement, on bloque le pouvoir d’agir des citoyens, on les laisse être dominés par la machine dans un illettrisme numérique ».

    Comprendre les conséquences des puissants algorithmes de Facebook et Google sur nos vies, mais aussi éclairer les élèves aux grands systèmes complexes (énergie, transports, communications…) qui sous-tendent le fonctionnement de la société, sont des objectifs fondamentaux à l’enseignement de l’algorithmie et donc d’une éducation à la citoyenneté.

    C’est autour de cette problématique que nous avons décidé d’élaborer un parcours numérique de la maternelle au collège en structurant notre progression  qui débute avec les algorithmes pour aller jusqu’à la robotique.

    Menvielle_261115Fabrice Melnyk, professeur de mathématiques en collège et Sébastien Menvielle, professeur des écoles/coordinateur réseau, ont décidé de travailler ensemble afin d’avoir une vision la plus large possible des différentes pratiques de classe de l’école primaire jusqu’au collège.

    Nous nous sommes associés avec l’ESPE pour travailler un plan de formation, puis avec M. Lebbe de CANOPÉ GIRONDE afin de diffuser nos pratiques pédagogiques et didactiques. Didier Roy de l’INRIA nous a permis de questionner nos intentions pédagogiques en robotique, et David Weinachter nous a développé l’outil d’apprentissage du code avec son support KIDSCOD.IN que nous avons expérimenté avec des CP/CE1 lors d’ateliers croisés, où nous avons pu extraire les notions de programmation conditionnelle ( si…faire…sinon… / répéter tant que ou  jusqu’à …. )

    Progression de la réflexion

    Menvielle2_261115C’est une éducation qui a débuté par des activités débranchées afin de comprendre les structures, puis des réalisations à travers l’apprentissage du code, pour enfin les concrétiser à travers la robotique.

    Ces activités débranchées nous ont permis d’explorer les concepts informatiques du traitement de la donnée comme dans la cryptologie et le jeu des cadenas où nous avons sensibilisé les élèves au transfert des données dans les réseaux.

    Mais aussi au langage binaire et la factorisation de l’information, ce qui induit une compréhension du codage des informations en informatique.
    Puis des activités impliquant le corps dans la modélisation du tri, classement et la syntaxe de l’algorithmie.

    Nous enseignons la logique des connecteurs booléens par le biais de jeux extérieurs et  la formulation d’algorithmes à travers certains jeux, comme le jeu de Nim ou le voyageur de commerce ou même une recette de cuisine dans laquelle nous modifions une variable afin de constater la différence du résultat au final.

    Cet enseignement induit une modification profonde des pédagogies. Naturellement, nous avons mis en place des pédagogies par projet à long terme.

    D’où la nécessité d’élaborer une progression sur plusieurs cycles en lien avec le collège en lien avec les programmes officiels de l’Education Nationale que nous interprétons.

    La confrontation des élèves aux supports numériques a permis de lever de nombreuses appréhensions et surtout de réhabiliter le statut de l’erreur à l’école, avec la notion de Bug qui devient un véritable levier de réflexion, une ouverture pour les élèves en difficultés.
    En effet, un programme est bien moins intéressant lorsqu’il fonctionne du premier coup.
    L’erreur/bug permet d’amorcer les questionnement sur la pertinence de certains choix ; notamment en robotique où nous avons vu des grandes parties des séances occupés à discuter de l’affinement d’une procédure.

    Support et ressources

    Nous avons réalisé une série de nombreux ateliers du Cycle 2 jusqu’au prochain Cycle 4 du collège, dont nous rendons compte sur la plateforme ressource algorithmio.blogspot.fr. ; plateforme qui est aussi un référencement théorique de la littératie numérique en lien avec les programmes officiels de l’Education Nationale.

    Plusieurs onglets sont autant d’entrées différentes :
    ⁃  « nos ateliers » qui sont le récit des expériences faites en classes
    ⁃  « algorithmie » qui reprend les grandes lignes de l’apprentissage de l’algorithmie et donne les clefs de lecture et des liens vers des approfondissements.
    ⁃  « code » qui donne les intentions et la structure de l’apprentissage du code à l’école, mais aussi décrit différents outils/langage pédagogiques.
    ⁃  « citoyenneté » qui expose les enjeux de ces enseignements pour la formation des futurs citoyens éclairés
    ⁃  « activités débranchées » qui décrit le fondement des activités débranchées pour décontextualiser la compréhénsion des structures du système informatique en général.
    ⁃  « robotique » qui questionne et justifie l’emploi de robots pédagogiques.
    ⁃  « les programmes officiels » qui sont la base de travail.

    En conclusion…

    Ce croisement de la théorie et de la pratique sont les supports de l’élaboration de ce parcours numérique nécessaire à un éveil citoyen, objectif premier de l’Ecole.

    Retour d’usages et article rédigé par Sébastien Menvielle.

  • Adieu flûte et autre pipeau : avec le numérique, l’éducation musicale prend une autre envergure !

    Adieu flûte et autre pipeau : avec le numérique, l’éducation musicale prend une autre envergure !

    En mars dernier, ils ont commencé par organiser une rencontre à Toulouse à cinquante enseignants d’éducation musicale.
    « L’idée de la rencontre était de se voir en vrai et surtout de partager ce que nous faisons en classe avec les élèves », explique Benoît Kiry de Colmar.

    Concrètement, les programmes d’éducation musicale tournent autour de deux grands mots : produire et percevoir.

    Autour de produire, « on peut faire du rythme, du chant etc » et percevoir, « c’est tout ce qui se fait avec l’écoute et l’oreille ».

    Au-delà de ces deux éléments, il est demandé de concevoir un « projet musical », « qui est de faire créer à toute la classe quelque chose qui vient d’eux ».

    Benoît Kiry laisse en général un quart d’heure à ses élèves pour créer quelque chose avec le logiciel Garageband sur iPad.
    « Le gros avantage de la création sur Garageband, c’est de pouvoir revenir en arrière lorsqu’on se trompe, donc on ne se trompe jamais finalement ».

    Nicolas Olivier de Toulouse ajoute que cette pratique est assez innovante puisque, comme il le rappelle, l’éducation musicale il y a encore quelques années, se pratiquait en jouant de la flûte.

    Avec l’arrivée des tablettes et des Smartphones, on peut avoir entre les mains plusieurs instruments de musique.

    C’est une mouvance qui arrive ; en prenant comme exemple la communauté qui grandit sur le réseau social Twitter, Nicolas et Benoît démontrent que la « mayonnaise a pris » et de plus en plus d’enseignants veulent adopter ce nouveau modèle d’enseignement.
    Aujourd’hui, la communication entre enseignants prend forme au-delà du réseau Twitter et s’organise autour de sessions en visioconférence, « dont il serait indécent de donner la durée pour certaines d’entre elles », précise Nicolas Olivier.

    « Ce sont des relations que nous avons créées qui dépassent le cadre professionnel, même si nos discussions tournent toujours autour de nos expériences de classe ».

    En effet, pour chaque visioconférence, un thème est défini ; pour la dernière par exemple, il s’agissait de l’ENT ; « et nous invitons toujours des collègues d’une autre discipline qui utilisent particulièrement cette technologie, afin d’avoir un regard extérieur », précise Benoît Kiry.

    Les échanges commencent à s’étendre pour ne pas rester franco-français, notamment sur les usages du réseau Twitter en éducation musicale avec des enseignants anglais, hongrois etc.

    Pour les enseignants qui ont la chance d’avoir du matériel dans leur classe, le numérique permet aussi de créer des groupes de travail et de gérer donc le problème récurrent des classes surchargées, comme l’explique Benoît Kiry.

    « Pendant que 15 élèves travaillent en autonomie avec un casque sur leur iPad, studio d’enregistrement virtuel, je peux m’occuper des 15 autres élèves pour faire une activité sans déranger les autres (…) Nous ne travaillons plus en classe complète ».

    « Mon rôle d’enseignant n’est plus de mettre un cadre et faire la « police » .

    Aujourd’hui, j’ai la paix en classe et mes élèves sont plus motivés.

    Avant, il y avait environ 60% d’élèves motivés ; aujourd’hui, ce sont un ou deux élèves qui sont à la traîne et qui sont poussés par les autres.
    « Le vrai facteur de progrès, je le vois à travers la motivation ».

    Pour Nicolas Olivier, qui n’a pas les mêmes conditions matérielles dans sa classe, il a pour habitude de travailler avec les Smartphones des élèves par îlots. Pour lui, ce qui change vraiment, c’est l’aspect créatif.

    Avec ces outils, les élèves sortent vraiment des productions de qualité.

    Plus d’infos :
    Benoît Kiry sur Twitter : @EDMJeanColmar
    Nicolas Olivier sur Twitter : @nicoguitare

     

  • Les 7 avantages de l’écran interactif face au TBI

    Les 7 avantages de l’écran interactif face au TBI

    Encore « boudé » voici quelques années en raison de son coût à l’achat très élevé, cet ingénieux compromis entre le tableau blanc interactif et l’écran plat s’impose progressivement. La plupart des grands fabricants spécialisés ont investi le créneau et innovent en permanence.

    Parmi les dernières nouveautés (2014), l’écran interactif Mimio Display séduit les entreprises, mais aussi les établissements scolaires. Il faut dire que l’ecran interactif, en plus de ses performances et de ses qualités graphiques remarquables, présente bien d’autres atouts : installation aisée et peu contraignante, calibrage inutile, entretien modéré, consommation énergétique faible, prix plus accessibles… Si bien qu’aujourd’hui, le dispositif est devenu un très sérieux concurrent au tbi…

    1. Une installation simplifiée

    L’interactivité devant rimer avec facilité et simplicité, les fabricants ont cherché à simplifier au maximum les installations, en supprimant des éléments. Ainsi, quand un tbi associe un tableau et un vidéoprojecteur, avec tous les problèmes de compatibilité et de réglages que cela suppose, un écran interactif emporte avec lui toute sa technologie. « Tout-en-un « , simplement relié à un ordinateur, il fonctionne comme un écran plat de télévision, et n’a donc pas l’utilité d’un matériel de projection supplémentaire. Et si certains lui reprochent d’être lourd, il faut rappeler qu’il peut facilement s’adapter sur un cadre à roulettes pour être déplacé, dans la limite des contraintes du lieu d’implantation.

    2. Absence de vidéoprojecteur

    Le fait de ne plus avoir de vidéoprojecteur élimine définitivement les risques d’ombre portée et de point chaud, fréquents sur la surface de projection d’un tbi. Et même si des solutions existent pour limiter l’inconfort visuel (positionnement en hauteur du vp), cela suppose une sérieuse réflexion préalable. Avec l’écran interactif, le problème est réglé : la source lumineuse venant de l’arrière de l’appareil, toute gêne est écartée.L’absence de vidéoprojecteur préserve également du bruit, occasionné par le ventilateur de l’appareil. Là encore, malgré les progrès, aucun fabricant n’est parvenu à concevoir un vp complètement silencieux. Pour un confort auditif optimal, l’écran interactif reste donc le plus adapté.

    3. Entretien quasi inexistant

    Avec une solution tbi, le vidéoprojecteur doit obligatoirement être nettoyé régulièrement et très soigneusement, car il accumule la poussière. Or, si les filtres sont saturés, la ventilation de la lampe ne se fait plus correctement, cette dernière surchauffe, réduisant sa durée de vie. L’écran interactif n’a pas ce souci.

    4. Un appareil plus écologique

    Désormais, la plupart des écrans interactifs sont dotés de la technologie LED. Celle-ci leur assure une consommation énergétique réduite (environ 50% plus basse qu’avec la technologie LCD). Par ailleurs, elle permet de rendre la dalle graphique plus fine et plus légère. Enfin, elle est le gage d’une formidable qualité d’image, pendant de nombreuses années. En effet, une dalle LED est conçue pour durer environ 50000 heures. En comparaison, la lampe d’un vidéoprojecteur doit être changée en moyenne toutes les 2000 heures !

    5. Des visuels saisissants

    L’un des atouts majeurs de l’écran interactif concerne sa dalle graphique ultraperformante, ultrarésistante et traitée antireflet. Elle permet d’afficher des images d’une netteté incroyable, avec des couleurs éclatantes de réalisme. Les présentations, résolument dynamiques, captivent plus facilement l’auditoire. Cette qualité d’image, qui concerne même les plus grands écrans interactifs, est due à la haute résolution du dispositif (au minimum Full HD, voire ultra HD ou 4K), associée à la technologie LED qui améliore le grain de l’image, ses couleurs et ses contrastes.

    6. Confort d’utilisation

    Véritable dispositif « Plug and Play », un écran interactif peut être démarré/éteint très rapidement et facilement, au moyen d’un simple bouton.

    Par ailleurs, tandis qu’un tbi doit être obligatoirement « calibré » avant sa première utilisation, pour assurer la précision des gestes au doigt ou avec un stylet, au contraire, un écran interactif n’a pas besoin de ce réglage préalable. Il est opérationnel immédiatement, dès son premier démarrage.

    A noter aussi que la luminosité des écrans interactifs est conçue pour s’adapter aux salles sombres ou très éclairées, et permettre ainsi une utilisation prolongée sans risque de fatigue visuelle et autres maux de tête.

    Enfin, à l’usage, un écran interactif est extrêmement réactif, que ce soit au toucher ou avec un stylet. Un simple effleurement suffit généralement.

    7. Des prix à la baisse

    Principal point bloquant jusqu’à récemment, les tarifs des écrans interactifs ont sensiblement diminué. Même les écoles, jusque-là frileuses, optent pour ce type de dispositif, comme l’écran interactif Mimio. Certes, l’investissement de départ peut encore être assez dissuasif, comparé à un tbi, toutefois, ces derniers peuvent aussi voir leur prix grimper s’ils sont équipés de matériel haut de gamme, à l’entretien coûteux. Au final, l’écran interactif est une solution intéressante, car après l’achat, ses frais d’utilisation et d’entretien sont insignifiants, tandis que ses qualités restent inchangées.

    En conclusion, le plus grand projet mondial d’équipement de solutions interactives pour l’enseignement a choisi les écrans interactifs pour équiper les classes.

    Pour plus de détail :

    http://www.ludovia.com/2015/05/les-ecrans-interactifs-en-tete-du-programme-educatif-numerique-fatih/

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  • La réalité augmentée ou comment se représenter des espaces de manière concrète

    La réalité augmentée ou comment se représenter des espaces de manière concrète

    Incarner l’espace proche avec ses élèves, en quoi cela consiste t-il ?

    L’idée est de se représenter les espaces tels qu’ils pouvaient être avant pour imaginer comment était le passé. La réalité augmentée, c’est repousser les murs du temps et de l’espace un peu comme une machine à remonter le temps ou comme dans la série « Sliders »[1] à imaginer les possibles l’avenir.

    Une classe n’est pas un monobloc, un élève imagine le monde de demain avec sa sensibilité.

    Je souhaitais stimuler la créativité des élèves et utiliser la réalité augmentée pour cela était une bonne excuse.

    C’est un outil numérique très stimulant car on peut y incruster le monde d’hier ou de demain sur l’espace d’aujourd’hui. Pour paraphraser un slogan bien connu : l’imagination des élèves au pouvoir d’apprendre. La rénovation du pôle gare de Chartres est l’occasion d’imaginer hier pour créer demain.

    Comment un enseignant peut-il s’approprier ce type d’outils comme la réalité augmentée pour avoir un usage en classe ?

    Il ne s’agit pas d’un usage prétexte ou d’une passion inconditionnelle de l’enseignant pour les gadgets numériques. Pour les élèves, ce type de technologie a un véritable intérêt parce que l’on incarne l’histoire dans des espaces vécus et pourtant inconnus.

    C’est un gain de compétences professionnelles pour ces lycéens en filière génie civile. Le numérique n’est pas un simple artefact mais un savoir-faire professionnel qu’il convient de développer en synergie avec les autres outils pédagogiques et les autres enseignements.

    Être enseignant c’est être un bricoleur au sens noble du terme.

    On applique souvent les mêmes démarches que l’on demande aux élèves. On apprend « sur le tas », on expérimente avec ses collègues, notamment ceux d’EPS dans mon établissement.

    L’interdisciplinarité, c’est parfois un simple « comment tu fais ? » !

    Au-delà de la réalité augmentée, c’est le plaisir de se poser des questions et de partager. Avec l’expérience, on privilégie la simplicité des outils comme des rapports humains. Je remercie les « partageurs » et « inspirateurs » que je fréquente sur les réseaux sociaux. C’est une grande salle de classe ; un laboratoire d’éducation où l’on apprend avec, pour et par les autres.

    Sans les collègues et les réseauteurs point de salut car je peux le dire « à plusieurs, on est plus forts ».

     

    [1] Sliders : Les Mondes Parallèles (Sliders) est une série télévisée de science-fiction américaine

  • Collaboration et adaptabilité : le numérique s’invite tout naturellement dans l’enseignement agricole

    Collaboration et adaptabilité : le numérique s’invite tout naturellement dans l’enseignement agricole

    Contexte de l’enseignement agricole : une mixité de publics au sein d’établissements « complexes ».

    « C’est le deuxième dispositif d’enseignement dans notre pays, plus petit que l’Education Nationale avec 450 000 apprenants dont 170 000 élèves et étudiants ».

    La spécificité de ce dispositif est d’avoir des établissements complexes, « qui réunissent à la fois, sur un même campus, un lycée, un Centre de Formation d’Apprentis, un Centre de Formation Professionnel Pour Adultes et une exploitation agricole “grandeur nature“ ».

    Cette mixité de publics induit une pédagogie particulière qui est plus ouverte, plus collaborative, une pédagogie de projets et aussi une pédagogie très pratique.

    Liberté pédagogique, adaptabilité et collaboration : des valeurs fortes de l’enseignement agricole.

    Cette pédagogie intègre déjà la pluridisciplinarité, des espaces pédagogiques libres pour les équipes enseignantes qui leur permettent de mettre en place des projets spécifiques à leur établissement.

    « Ces valeurs, que l’on voit arriver dans la réforme du collège et qui suscitent beaucoup de réaction, font partie des pratiques dans l’enseignement agricole et qui sont, d’ailleurs, des facteurs de réussite ».

    Il existe également un enseignement socio-culturel depuis 50 ans et qui, tout naturellement, a invité l’éducation aux médias dans ses contenus.

    « Cet enseignement nous a été fort utile au moment des attentats lorsqu’il a fallu expliquer aux élèves le traitement des évènements par la presse », précise Mireille Riou-Canals.

    Pour elle, le numérique est vu de deux manières dans leurs établissements : le numérique pour la pédagogie et l’éducation au numérique.

    Elle rappelle que la proportion d’élèves internes est très importante car les établissements sont en milieu rural alors que les bassins de recrutement sont beaucoup plus larges. Pour ces élèves, « nous devons nous assurer qu’ils aient un bon usage du numérique hors la classe ».

    Un modèle à rechercher pour la formation des enseignants au numérique.`

    Mireille Riou-Canals sait qu’il faut s’appuyer sur les enseignants pour réussir le passage de ses établissements au numérique. Pour elle, la formation initiale ne suffira pas à leur faire acquérir les compétences nécessaires, « car elle ne touche que les nouveaux enseignants recrutés ».

    Le problème que nous devons tous traiter est la formation des enseignants qui sont en place.

    De son point de vue, il s’avérerait plus efficace d’accompagner des équipes éducatives qui veulent bâtir une démarche particulière pour leurs apprenants.

    « On ne réglera pas le problème des compétences numériques des enseignants en mettant des jours de formation ici ou là, même si naturellement, il faut que ces formations soient proposées ».

    Soutenir les initiatives pédagogiques sans trop « cadrer ».

    Elle encourage donc les initiatives de terrain car pour elle, « l’institution doit soutenir les initiatives pédagogiques dans les établissements sans essayer de trop cadrer ».

    Ce gain en compétences chez les enseignants est absolument déterminant pour donner aux apprenants les compétences attendues dans leur métier.

    « Quel est le métier dans lequel il n’y a pas du tout de numérique ? il y en a certainement très peu. En agriculture, il y a du numérique partout », conclut Mireille Riou-Canals.

     

  • La tâche complexe en mathématiques : un scénario de classe inversée

    La tâche complexe en mathématiques : un scénario de classe inversée

    La tâche complexe est le fait de prendre une situation globale où on va mobiliser à la fois des acquis et des savoir-faire.

    L’élève va être mis, soit individuellement, soit en équipe, dans des situations concrètes de la vie de tous les jours ; ils vont devoir résoudre le problème grâce à leur culture personnelle mathématique mais aussi en s’appuyant sur les notions de la leçon.

    La scène se déroule sur la base d’un scénario de classe inversée pour laquelle Quentin utilise beaucoup le numérique.
    « J’utilise le numérique principalement par facilité et par accessibilité puisque je peux croiser plusieurs supports ».

    Quels sont les leviers qui permettent à Quentin de rendre ses élèves imaginatifs en mathématiques ?

    Il apprécie tout particulièrement de mettre ses élèves en situation de challenge comme réaliser une carte mentale par exemple ; la meilleure sera alors diffusée sur le site de maths ; ou encore les faire créer une ressource numérique à l’aide de tablettes avec de la vidéo, du son etc.

    Pour mettre en place ce mode de fonctionnement, Quentin explique qu’il part toujours de la notion qu’il souhaite faire passer « pour ensuite aller vers les ressources que je souhaite utiliser et non l’inverse ».

    Il intègre des contenus qu’il va trouver en ligne pour créer ses ressources ; mais il est important que les élèves retrouvent quelque chose de familier.
    « Par le biais de ma voix ou de ma vidéo, je garde le lien avec mes élèves », précise t-il.

    Cette idée de « lien » à conserver avec les élèves, très important à leurs yeux, avait d’ailleurs déjà été exposée par Christophe le Guelvouit dans l’article « La classe inversée, la solution pour gérer des classes surchargées et hétérogènes ».

    Quentin a créé son propre site internet, en accord avec son chef d’établissement. Ce qui lui plaît, c’est de pouvoir publier librement ses ressources. Ses élèves constituent sa cible prioritaire mais il a également dédié un espace aux enseignants pour recueillir leurs témoignages et échanger sur leurs retours d’expérience.

    « Même si on trouve une bonne idée dans une autre matière, on essaie de l’adapter », conclut Quentin Colombo.

    Plus d’infos :
    Le site de Quentin Colombo https://piairecarre.com

  • Comment intégrer la neuroéducation en classe pour de meilleurs apprentissages des élèves ?

    Comment intégrer la neuroéducation en classe pour de meilleurs apprentissages des élèves ?

    avec Marie Soulié, une enseignante précurseur et référente en France de la classe inversée

    « C’est au cours d’un stage auquel j’ai participé proposé par Eric Gaspard dans l’académie de Montpellier, que j’ai commencé à réfléchir à la neuroéducation ».

    Le programme d’Eric Gaspard sur la neuroéducation s’appelle Neurosup.


    Marie a cherché à s’approprier des principes exposés dans ce programme comme par exemple, la mémorisation : « comment les élèves mémorisent notamment en classe inversée ? »

    Notre enseignante de lettres a donc essayé d’intégrer ces principes dans ses scénarios pédagogiques. Elle nous explique concrètement ce qui a évolué.

    Dans la classe inversée, il y a une phase de construction de la part des élèves, « qui se révélait souvent sous la forme d’une carte heuristique, que nous faisions avec des tablettes ».
    Après ce stage, Marie s’est rendue compte qu’il était beaucoup plus efficace de les faire construire à la main, « tout simplement parce qu’on va passer par le tracé graphique, on va personnaliser la carte etc ».

    Un des principes de la neuroéducation est de « programmer son cerveau en lui disant « il faut que tu retiennes cela parce que » ».

    Chaque élève a donc une fiche mémo sur laquelle il note la finalité de l’apprentissage.

    Après ce travail sur la mémorisation, Marie a mis en place des outils de vérification.
    « Nous avons instauré un fil rouge ; à chaque séance, sur les îlots, il y a des cartes de vote, une par élève, rouge et vertes pour vrai/faux ».

    « L’avantage est que je peux voir rapidement et visuellement ce qui a été retenu et cela permet aussi aux élèves d’avoir un retour sur ce qu’ils ont fait il y a un mois, par exemple ».

    Les élèves ont « programmé » ce nouveau principe de vote dans la classe et, dès qu’ils apprennent quelque chose de nouveau, « ils essaient de la garder dans leur mémoire car ils savent qu’ils vont être interrogés dessus un ou deux mois plus tard ».

    C’est donc une méthode, facile à mettre en place d’après Marie, qui porte ses fruits, « sans oublier le côté ludique qui les amuse beaucoup ».

    L’objectif de Marie est de donner de l’intérêt à ses élèves pour les apprentissages mais aussi de partager ses réussites, « c’est ce qui me motive ». Marie partage notamment beaucoup ses expériences sur les réseaux sociaux comme Twitter et même si elle reçoit aussi des critiques, c’est, pour elle, ce qui lui permet d’avancer.

     

  • Une bibliothèque numérique sans internet ? Facile et possible avec la bibliobox…

    Une bibliothèque numérique sans internet ? Facile et possible avec la bibliobox…

    « Mon dernier poste a été en Guyane française sur le fleuve Maroni en tant qu’animateur TICE, pour désenclaver des écoles et des collèges en installant des connexions satellitaires et en assurant la formation des enseignants dans ces lieux reculés ».

    La preuve que le numérique partout, c’est possible.

    Au Canopé Corrèze, il s’occupe notamment de l’accompagnement des enseignants avec une flotte de plus de 12 000 tablettes distribuées aux collégiens et aux enseignants.
    Christophe va donc une journée par semaine dans les collèges, en salles des profs, pour échanger de manière informelle sur les problématiques numériques qu’ils rencontrent.

    Le gros souci lorsque l’on déploie les tablettes massivement, c’est la nécessité d’avoir du WIFI.

    Le réseau est inégalement réparti entre les établissements de la Corrèze et même pour ceux qui ont de la fibre, « avec 400 tablettes utilisées au même moment, l’infrastructure ne suit pas toujours ».

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    Photo : Utilisation de la biblibox en lycée professionnel pour préparer les élèves au épreuves du code de la route lors de séances de conduite en classe.

    Les enseignants qui n’ont pas de borne WIFI dans leur classe, comme c’est souvent le cas pour les profs d’EPS qui sont dans les gymnases, viennent voir Christophe et se demandent comment utiliser les tablettes sans WIFI…

    Christophe a donc recherché des solutions.

    En cherchant, je suis tombé sur la PirateBox, la BiblioBox.

    Le principe est un petit boîtier dont on modifie la configuration pour en faire un serveur de ressources en local.
    « Les élèves se connectent en WIFI sur cette borne, qui n’est pas connectée à internet, récupèrent leurs documents ; et le tout pour 35 euros avec la clé USB ».

    Actuellement, une soixantaine de boîtiers circulent sur la Corrèze ; Christophe donne plusieurs exemples d’usages dans la vidéo ci-contre que nous vous invitons à écouter.

    Christophe a même été plus loin en installant des Rasperry Pi pour permettre d’avoir une solution Moodle intégrée et donc donner la possibilité aux enseignants de récupérer le fruit du travail des élèves.

    Cette année à Ludovia, sa présentation portait sur la possibilité de diffuser une bibliothèque numérique sur la bibliobox.

    Il suffit de créer un mini site web portable contenant plus de 3100 ouvrages du domaine public et de copier le tout sur la clef USB de la bibliobox. La première fut déployée à l’institut français d’Abuja au Nigeria au mois de mai.

    bibliobox1_121015Photo : Manipulation de la bibliothèque numérique de 3100 livres par des enseignants de l’institut français d’Abuja.

    « A part le temps de travail pour nettoyer les métadonnées et obtenir une bibliothèque propre (environ 40 heures), le coût est minime ; par contre le résultat est vraiment très satisfaisant et on peut aussi travailler avec des Smartphones puisque la bibliothèque numérique de 3000 livres est au format epub », conclut Christophe.

    Plus d’infos :
    Comment mettre en place une bibliothèque numérique libre et gratuite ? à lire ici http://scenari.crdp-limousin.fr/bibliotheque_numerique/co/module_bibliotheque_numerique.html
    Bibliobox ou comment bricoler son serveur de fichier WIFI personnel : http://scenari.crdp-limousin.fr/pedagobox/co/module_bibliobox.html

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    Ma bibliobox avec sa batterie pour une utilisation sur le terrain sans électricité.

     

     

     

     

    Crédit photos : Christophe Rhein

  • La classe inversée : la solution pour gérer des classes surchargées et hétérogènes ?

    La classe inversée : la solution pour gérer des classes surchargées et hétérogènes ?

    Au départ, je cherchais une solution pour gérer des classes de 30 élèves avec beaucoup d’hétérogénéité.

    Après avoir entendu une courte émission à la radio sur la classe inversée, il s’est mis à faire des recherches sur internet et a trouvé déjà quelques enseignants qui la pratiquaient en mathématiques et notamment Annick Arsenault Carter qui l’a beaucoup inspiré.

    En un week-end, j’ai gagné dix ans de pédagogie.

    Il a alors eu l’idée de créer des capsules vidéo que les élèves regardent à la maison. « Ensuite, en classe, nous revenons sur les capsules si il y a des questions, on les revoit puis on enchaîne rapidement sur les exercices ».

    Ce fonctionnement lui libère du temps pour faire des tâches complexes par exemple et individualiser le travail pour les élèves qui en ont besoin.

    Cet enseignant crée lui-même ses capsules pour 95% de sa production et utilise quelques ressources qu’il peut piocher à l’extérieur.

    Des capsules « faites maison » pour plus de confiance des élèves.

    « Je fais mes capsules car j’ai constaté, en discutant avec les élèves, qu’ils avaient besoin de ce rapport au prof ; ils reconnaissent mon écriture et ma voix et donc ils retrouvent dans la vidéo, la confiance et le crédit que je leur apporte».

    Les capsules de Christophe oscillent entre trois et quatre minutes, car « au-delà, les élèves décrochent ».
    Les capsules plus longues sont destinées à des révisions comme pour le Brevet Blanc, par exemple.

    3 minutes de vidéo pour 20 minutes de travail pour l’enseignant.

    Au début, Christophe mettait environ deux heures pour réaliser une vidéo de trois minutes ; maintenant, il lui faut vingt minutes.
    Après deux ans dans ce fonctionnement, il comptabilise environ 70 capsules qui ne couvrent pas la totalité des chapitres du programme, « car je continue à traiter certains points en cours magistral comme les statistiques ou les probabilités ; certains chapitres passent plus ou moins bien en classe inversée ».

    Une méthode en classe inversée qui évolue et qui donne du temps pour l’individualisation.

    Au départ, Christophe laissait ses élèves regarder les capsules à la maison puis il a décidé de revisionner la capsule en classe.

    « Je me suis rendu compte que cette méthode me libérait du temps ; avant, je passais vingt minutes à faire le cours magistral alors que la capsule ne dure que trois minutes ».

    Christophe peut maintenant adapter les exercices à chaque groupe d’élèves, en fonction de leur rapidité à effectuer les exercices.

    « Pour les 3ème qui vont partir au lycée, par exemple, je leur donne des exercices un peu plus complexes de manière à les préparer ».

    Avant de démarrer la classe inversée, il est important de recenser le matériel des élèves à la maison pour qu’ils puissent aisément visionner les capsules.

    Christophe a démarré son expérience alors qu’il était en collège rural ; aujourd’hui, il exerce en ville ; cependant, il constate que la proportion des élèves bénéficiant d’un appareil avec internet à la maison est la même, à savoir environ la moitié de la classe ; pour l’autre moitié, Christophe dépose les capsules sur clé USB sur les cartes de leur téléphone.
    Il a même été jusqu’à graver un DVD pour un élève qui n’avait qu’un lecteur DVD à la maison.

    « Avec les nouvelles télévisions, il y a même un port USB ; certains parents m’ont juste « maudits » au départ, d’avoir les cours de mathématiques au milieu du salon ».

    Aujourd’hui, après deux ans d’utilisation, Christophe constate que la communauté « classe inversée » s’est beaucoup élargie ; il puise beaucoup d’inspiration auprès d’autres enseignants, y compris ceux du premier degré.

    La classe inversée m’a vraiment servi à m’ouvrir à d’autres pédagogies.

    Pour le suivre sur Twitter « Chrismath » @ProfChrismath
    Et aussi Chrismath.fr

    Crédit illustrations : Pédagogie inversée, une vidéo Youtube par Chrismath

    ça, c’était avant ….

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