Catégorie : POINT DE VUE

  • EdCamp Philly 2016 ou des discussions pédagogiques «South of the border».

    EdCamp Philly 2016 ou des discussions pédagogiques «South of the border».

    Y a-t-il une différence entre un EdCamp à Philadelphie et un EdCamp à Montréal ?  Curieuse et vagabonde, je suis. Me voilà donc à Philadelphie ce 13 mai pour participer au 1001 ème EdCamp.  

    Hadley Ferguson, Directrice de la fondation EdCamp nous y a personnellement souhaité la bienvenue. Tout a commencé par un Twitt, , explique-t-elle.  Elle a lu sur Twitter que quelques unes de ses connaissances réunies dans un café de Philadelphie après avoir assisté à un BarCamp, discutaient de l’idée de créer ce même type d’évènement pour les éducateurs.

    Elle s’est joint à ce groupe qui a organisé le premier EdCamp en mai 2010.  C’est par les médias sociaux que les participants ont eu vent de l’évènement. Ils sont venus en grand nombre de Pennsylvanie, de NewYork et du New Jersey.

    EdCamp est maintenant un mouvement pédagogique présent sur cinq continents.

    La popularité des évènements vient du fait que l’expérience professionnelle de l’éducateur est reconnue et respectée. Chaque participant est important par ce qu’il apporte à la réflexion du groupe.  Et chaque participant sort enrichi de ces conversations où il trouve souvent réponse à plusieurs de ses questions en toute convivialité. Le but poursuivi par la fondation EdCamp est de créer un réseau international d’éducateurs qui prennent leur formation en main et échangent avec des collègues au sujet de nouvelles façons d’enseigner mieux adaptées aux réalités sociales actuelles.

    « Une région où il n’y a pas de EdCamp est comme un jardin sans soleil », dit Chriss McGee de EdCamp St.Louis. Tous les éducateurs devraient pouvoir réchauffer leur esprit au foyer de chaleur humaine, d’échanges d’informations et d’enrichissements professionnels offerts par un EdCamp.

    Un EdCamp est :
    •    gratuit ;
    •    ouvert à tous ;
    •    les sujets de discussions sont proposés par les participants en début de journée ;
    •    n’importe qui peut animer une session ;
    •    la «règle des deux pieds» dit que si la session à la quelle vous êtes présents ne convient pas à vos attentes, vous pouvez la quitter n’importe quand sans que personne n’en soit froissé ;
    •    l’évènement n’est pas commercial.

    Les sujets discutés varient d’un EdCamp à l’autre car ils répondent aux intérêts des participants qui les proposent. Voici les sujets offerts à Philadelphie.  Une image vaut mille mots, dit-on : quelques photos de EdCamp Philly 2016.

    Les quatre ateliers auxquels j’ai participé :
    •    Getting Started with FIRST Lego League and Lego Robotics  FIRST LEGO League est une alliance entre FIRST (For Inspiration & Recognition of Science & Technology) et le groupe LEGO.  Ce concept vise à encourager les enfants du primaire à créer, construire et programmer leurs inventions.
    Ce processus dépasse l’idée de comprendre les technologies numériques mais leur permet de les maîtriser. La philosophie derrière First LEGO League est :
    ▪︎    nous  formons une équipe ;
    ▪︎    nous travaillons à trouver des solutions aux problèmes qui nous sont soumis avec les conseils de nos entraîneurs et mentors ;
    ▪︎    nous savons que nos entraîneurs et mentors ne possèdent pas toutes les solutions : nous apprenons ensemble ;
    ▪︎    nous honorons l’esprit de compétition amicale ;
    ▪︎    découvrir est plus important que gagner la compétition ;
    ▪︎    nous partageons nos expériences avec les autres ;
    ▪︎    nous avons un esprit à la fois de sérieux professionnel et de compétition coopérative dans nos travaux et dans tout ce que nous accomplissons ;
    ▪︎    nous nous amusons!  Ce concept éducatif est présent dans plus de 80 pays et plusieurs types de défis sont proposés par LEGO Education.  Les conseils issus de l’atelier :
    ▪︎    le ratio préférable est de deux écoliers par robot, mais c’est possible de travailler jusqu’à quatre enfants par robot ;
    ▪︎    il est important d’impliquer les parents dans ce type d’activité ;
    ▪︎    les écoliers doivent écrire et schématiser toutes les étapes de leur démarche, un processus qui demande beaucoup d’effort aux jeunes participants lors de leurs premières manipulations ;
    ▪︎    chaque défi dure environ 10 sessions de 1h30 chacune ;
    ▪︎    des équipes d’écoliers plus âgés jouent souvent le rôle de mentor auprès d’écoliers plus jeunes. Un tel échange valorise les écoliers plus âgés, souvent des jeunes qui n’ont habituellement pas de grands succès         académiques et crée des liens entre les enfants d’une même école.

    Nearpod  for Novices  

    Nearpod écrit : Create, Engage, Assess through Mobile Devices  Créer, participer, évaluer, telle est l’ambition de Nearpod, un logiciel interactif.  Nearpod est gratuit au départ, mais pour disposer de tout son potentiel il est préférable de s’abonner aux versions payantes qui ne sont tout de même pas trop chères.  Pendant cet atelier nous avons exploré Nearpod qui permet à l’enseignant d’importer un leçon, même une leçon créée avec Powerpoint.

    On peut y importer des fichiers, pdf, ppt, jpg, des diapositives Google, ajouter des activités interactives, accès à des websites et des vidéos pour offrir à ses écoliers une leçon digne de sa culture numérique.   Un conseil de l’enseignante expérimentée qui a animé l’atelier, il est préférable d’utiliser un petit nombre de diapositives dans la leçon pour favoriser la participation interactive des écoliers. Il faut tenter d’équilibrer le contenu présenté par l’enseignant et les interactions des écoliers.
    Nearpod permet à l’enseignant non seulement de créer ses propres leçons mais aussi lui donne accès à plusieurs leçons créées par d’autres.

    Design Thinking in the Classroom 

    Design est au centre de tout le mouvement MAKER.  Cet atelier fut une introduction élémentaire au concept Design Thinking.  Chaque équipe avait le même matériel : deux filtres à café en forme de paniers, deux attaches feuilles, deux bâtonnets de bois, une longue paille de plastique et une poignée d’élastiques de différentes grosseurs. Nous avions dix minutes pour créer le prototype d’un appareil qui nous aiderait à monter nos paquets au troisième étage de notre édifice.  Certaines équipes furent plus créatives que d’autres, mais toutes avaient imaginé un appareil quelconque.    Suite à cette activité «hands-on», on nous a présenté le matériel The Extraordinaires Design Studio qui présente des jeux créatifs pour les personnes de 8 à 108 ans.

    Le mouvement design est lié au concept d’empathie, car c’est l’empathie qui mène vers le design, une activité qui a pour but de faire du monde une meilleure place où vivre. On crée des objets pour améliorer la qualité de vie de nos voisins et amis et résoudre des problèmes.

    Say “Hi” to Hybrid !

    Open discussion re: hybrid learning  L’hybridation mène à tout, il me semble.  Ce concept ne s’applique qu’au High school.  Le système d’éducation des USA est divisé selon les groupes suivants : K – Kindergarten – la maternelle à 5 ans 1 à 5 – Elementary school – le primaire 7 à 8 – Middle school 9 à12 – High school   K-12 représente toutes les années de formation pré-universitaire.  Pour certains, hybrid learning est un type de MOOC.

    Les étudiants ne se présentent pas à l’école.  Tous les enseignements et les évaluations se font en-ligne.  Il s’agit pour l’instant d’une formule extrémiste peu fréquente. De la formule classique où les étudiants assistent en classe aux enseignements à la formule extrême où les étudiants ne se présentent jamais à l’école, en passant par l’enseignement inversé, la présence à l’école une ou deux fois la semaine, toutes les formules imaginables furent présentées et discutées.  Vivent les EdCamps,  une formule dynamique de formation professionnelle : beau, bon, pas cher!

    J’encourage les éducateurs de la région parisienne de prendre rendez-vous à  EdCamp Paris qui se tiendra dans le cadre du Colloque International/ EdCamp « les humanités numériques pour l’éducation » jeudi 1er septembre et vendredi 2 septembre 2016 à l’Institut Catholique de Paris.

  • L’usage de l’agrafeuse pourrait éradiquer l’échec scolaire !

    L’usage de l’agrafeuse pourrait éradiquer l’échec scolaire !

    Stephaniedevanssay_agrafeuse_130516

    L’agrafeuse, a pour usage premier de relier ensemble des feuilles de papier, auparavant éparses. Cela a un sens très fort si on l’applique aux Savoirs, notamment à la nécessité de relier entre elles différentes disciplines pour avoir une vision globale et sensée des concepts étudiés à l’école.

    Une étude menée par Jacques Graphe montre très clairement que faire agrafer aux élèves des feuilles de notes issus de différents cours mais traitant de sujets semblables ou complémentaires facilite grandement la mise en lien cognitive de ceux-ci dans le cerveau des enfants.

    Attention, cela doit être fait par l’élève lui-même après avoir déterminé, en groupe ou avec l’aide d’un professeur, ce qui doit être agrafé ensemble et dans quel ordre ! Il semblerait également que cet usage pourrait aider les professeurs de collège à élaborer des EPIs (Enseignements Pratiques Interdisciplinaires) pertinents et cohérents dans le cadre de la réforme des collèges.

    Autre avantage non négligeable de l’usage de l’agrafeuse, son aspect dangereux… En effet, on peut se pincer très fort, ou pire, s’enfoncer une agrafe dans un doigt si on n’y prend pas garde ! L’agrafeuse est donc un excellent outil d’éducation à la prudence et à la gestion du danger. Les élèves qui en ont un usage régulier développent une vigilance particulière pour un usage raisonné et responsable nous a confirmé le psychologue Tim Héraire.

    Enfin, l’agrafeuse est un objet technique complexe sous son apparente simplicité, en effet, l’ouvrir pour la recharger (avec les agrafes de la bonne taille, mises dans le bon sens, ni trop nombreuses ni trop peu) est une opération délicate. Éviter qu’elle ne se coince, et y remédier le cas échéant, suppose patience et ténacité. Le goût de l’effort et l’ingéniosité des élèves sont donc mis à rude épreuve et c’est une excellente chose !

    Pourquoi ne pas équiper rapidement chaque élève d’une agrafeuse à l’aide d’un plan ambitieux ? L’Éducation Nationale y songerait très sérieusement, affaire à suivre…

    Ce billet est un hommage rendu à Stéphanie Fontdecaba qui a eu l’intelligence de dire le 7 mars dernier à la journaliste Christelle Brigaudeau du Parisien qu’ « une tablette ne lutte pas mieux qu’une agrafeuse contre l’échec, ce qui compte c’est ce qu’on fait, pas l’outil ». Elle a dit cela très à propos lors d’un reportage fait dans sa classe, où elle utilise des tablettes, suite à la sortie du rapport de l’Institut Montaigne qui prétend, très sérieusement, que le numérique pourrait diviser par deux l’échec scolaire !

    Le numérique est là dans notre société, il est bien plus qu’un simple outil puisqu’il provoque des changements profonds et crée une culture, l’école doit le prendre en compte c’est évident. Néanmoins, le numérique est ce que nous en faisons dans nos classes, il peut être un levier formidable d’émancipation intellectuelle mais il peut aussi automatiser sans sens des apprentissages scolaire et être un outil de pilotage rationnalisant et déshumanisant. Parer bêtement le numérique et ses outils de « pouvoirs magiques » n’aide personne, il vaut bien mieux apprendre à le connaître, à l’apprivoiser, pour l’intégrer à des pratiques pédagogiques émancipatrices pour les élèves et leurs professeurs ! 

    Source image : Pixabay CC0 Public Domain  

     

  • Je suis Ton Pair… ou Apprendre ensemble à Grandir Connectés

    Je suis Ton Pair… ou Apprendre ensemble à Grandir Connectés

    Anne Cordier est maître de conférences en Sciences de l’information et de la Communication à l’Université-ESPE de Rouen. Ses travaux de recherche portent sur les pratiques info-communicationnelles des acteurs et les imaginaires liés à l’information, aux outils et aux espaces informationnels, selon une perspective sociale et culturelle. Elle s’intéresse également aux modalités d’enseignement-apprentissage des objets et outils d’information-communication.
    Elle est l’auteure en 2015 d’un ouvrage paru chez C & F Editions intitulé « Grandir connectés : les adolescents et la recherche d’information ».

    Avec les Digital Natives, nous sommes sur un mythe, un idéal type construit socialement, d’un adolescent qui aurait les mêmes comportements, quelle que soit sa personne.

    Les Digital Natives, un fantasme qui met des barrières

    Pour Anne Cordier, c’est plutôt le fait de rentrer « par les individus » qui est important ; et « lorsqu’on va voir chacun, on se rend compte évidemment d’une grande hétérogénéité des pratiques ».

    « L’observation de terrain réduit donc à néant la construction sociale autour de ce fameux mythe des Digital Natives », souligne t-elle.

    En classe, ce « fantasme » va jouer sur deux types de personnes à savoir les enseignants et les élèves.

    « L’impact des Digital Natives en classe est une réalité ». Anne Cordier explique que, pédagogiquement, il est observé que des enseignants qui, lorsqu’ils mettent en place des projets numériques se disent : « à quoi je sers », « quel est mon rôle » ou encore « ils n’ont pas besoin de moi ».

    Côté élèves, ces derniers peuvent souffrir de l’absence de l’engagement d’un enseignant, notamment dans les productions numériques.
    Anne Cordier a déjà remarqué que les enseignants ont tendance à reléguer la phase de production avec le numérique à l’extérieur de la classe. « Il y a des contraintes de temps, c’est évident mais, pour beaucoup, il y a aussi des réflexions du type “mais ça, ils savent faire“ », témoigne Anne Cordier.

    Sans être des Digital Natives, les jeunes développent pourtant de nouvelles formes de capacités et d’apprentissages.


    Ces jeunes ont une vraie vision de la société numérique, de la société sur les réseaux.

    Anne Cordier observe qu’ils font preuve d’un réel engagement en « politique numérique » comme elle l’appelle. Ils baignent dans des outils et se forgent leur éducation citoyenne au travers des discours médiatiques qu’ils peuvent entendre via ces outils.

    Un autre aspect qu’Anne Cordier souhaite porter à notre réflexion est la négligence des connaissances dites informelles que les jeunes peuvent acquérir via leurs outils du quotidien.

    « Cet apprentissage informel n’est effectivement pas académiquement organisé et structuré mais se fait par l’expérience sur les réseaux, par les discussions avec les pairs ou encore par des recherches, via Google par exemple qui les mènent à l’exploration de voies qui les interrogent ».

    « Ils ont tous à disposition des outils d’interrogation du monde ».

    « Avec les innovations techniques, il y a toujours un apprentissage par essai-erreur qui se fait et qui se révèle le plus performant ».

    Anne Cordier souligne que la jeunesse s’est toujours emparée des innovations techniques ce qui fait que le fonctionnement par essai-erreur leur est naturel. Une habitude à « tâtonner » qu’ils ont déjà au travers de leurs pratiques des jeux vidéo, par exemple ; « une forme d’éducation informelle au choix qui s’opère pour eux au travers de la navigation sur les réseaux », ajoute t-elle.

    L’effet « zapping » entre outils ne signifie pas abandon des outils numériques désuets mais plutôt réagencement de l’utilisation de ces outils.

    Une migration d’un outil à l’autre peut s’opérer parce qu’un nouvel outil présente un nouvel intérêt ou par effet de mode, « ce qui n’empêche pas de revenir à l’ancien si on trouve que le nouveau n’est pas si innovant que cela ».

    « Il y a surtout un réagencement de l’utilisation des outils qui va s’opérer par communauté ».

    Anne Cordier décrit par exemple un phénomène où, quand les adultes sont sur tel réseau, les jeunes vont être poussés à utiliser un autre réseau, « ce qui ne signifie pas qu’ils vont complètement abandonner l’outil ».

    On est sur un modèle de gâteau type “Paris-Brest“ c’est à dire que les jeunes vont superposer un certain nombre d’outils avec des usages bien différenciés et les convoquer en fonction des situations, ce qui révèle, d’ailleurs, une vraie intelligence.

    La relation élève-enseignant ne ressort pas amoindrie de ces constats comportementaux.
    « Parmi tous les adolescents que j’ai rencontrés, à aucun moment je n’ai rencontré un adolescent qui me disait “les enseignants, c’est terminé, vive le numérique“ ».

    « Au contraire, j’ai été très touchée par ces adolescents qui me disent “on a besoin de vous“ », et elle cite, pour conclure, Morgan, un élève qu’elle a rencontré au cours de ses recherches.

     

     

  • Comment les usages du numérique favorisent-ils la mise en activité, l’autonomie et la responsabilisation des élèves ?

    Comment les usages du numérique favorisent-ils la mise en activité, l’autonomie et la responsabilisation des élèves ?

    Effectivement, la mise en activité est probablement une des pistes pour dépasser le paradoxe scolaire qui est le suivant : on dit aux élèves “soyez autonomes“ et on ne fait rien dans l’organisation scolaire pour qu’ils y soient.

    Mettre en place des activités où les élèves sont producteurs et ont une marge d’initiative et pour lequel l’enseignant a une marge d’incertitude, « c’est le moyen d’aborder des questions, non pas d’autonomisation car il ne faut pas rêver, mais au moins de responsabilisation ».

    Bruno Devauchelle donne l’exemple de donner un projet à des élèves, leur demander d’en rendre compte, de s’auto-évaluer qui sont des moyens de donner de l’autonomie aux élèves.

    En quoi le numérique peut-il aider à cela ?

    Bruno Devauchelle explique que « lorsque tu veux permettre aux élèves d’être maitres de leurs activités, ils ont aujourd’hui pléthore d’outils qui sont principalement des outils en ligne, qui vont du Smartphone à la tablette mais surtout des applications et des logiciels qui sont mis à disposition ».

    Sans oublier la base d’information représenté par le web « qui leur permet d’alimenter leur réflexion et d’être en face de ce que l’Ecole leur cache toujours, c’est à dire la véritable information, la source, avec sa médiocrité ou sa force selon les cas ».

    Tout le secret, c’est l’accompagnement des élèves ; ce que j’appelle la guidance.

    Il va falloir alors définir la part que l’enseignant prend dans la guidance et ce qu’il laisse à la machine. Cela peut prendre la forme d’un accompagnement des élèves au sens « cheminer avec les élèves » ; cette situation peut d’ailleurs amener l’enseignant à découvrir des choses en même temps que les élèves.

    Il y a une technique qu’utilisent certains enseignants en disant « ce n’est pas au programme, nous le verrons plus tard » et puis il y en a une autre où les enseignants proposent de chercher avec les élèves.

    Quand les enseignants disent aux élèves « on va chercher ensemble », il y a des portes qui s’ouvrent, conclut Bruno Devauchelle sur le résumé de son intervention.

     

  • Réflexions sur numérique et enseignement avec Sylvain Decelles

    Réflexions sur numérique et enseignement avec Sylvain Decelles

    Sylvain Decelles est enseignant en français et en géographie au collège (école Selwyn House de Montréal).  Il est aussi président du Conseil d’administration du Conseil pédagogique Interdisciplinaire du Québec (CPIQ).  Cet organisme regroupe une vingtaine d’associations professionnelles d’enseignants du Québec.

    Le CPIQ s’intéresse principalement au développement de la pédagogie et de la compétence professionnelle des enseignants.

    Le CPIQ participe à des comités nationaux sur les programmes d’études, l’évaluation des apprentissages, la formation des enseignants, etc.

    Rôle du conseiller au numérique

    L’enseignant est l’expert en pédagogie.   Le conseiller au numérique dans les écoles et les collèges doit être en mesure d’interpréter ce que les enseignants veulent réaliser dans leurs classes en utilisant les technologies numériques.  Il doit pouvoir conseiller l’enseignant sur les façons d’adapter l’offre numérique aux exigences pédagogiques.

    Relation entre les connaissances et les compétences en éducation contemporaine

    NinonLouise2_DecellesitwAutrefois, on transportait notre bagage de connaissances dans nos têtes.  L’Homme instruit était celui qui avait mémorisé la plus grande quantité de connaissances. L’Homme éduqué lisait des journaux pour se tenir informé. L’information, c’est le pouvoir disait-on alors.

    Maintenant, tout savoir est instantanément accessible au premier venu grâce à l’internet. Cependant, connaître le nom de tous les pays et leurs capitales ne permet pas de comprendre les enjeux géopolitiques.  L’élève peut nommer les participants à ces enjeux mais sait-il analyser, interpréter les systèmes politiques, comprendre leur fonctionnement, les interactions entre les parties?

    La technologie remet en question la place des connaissances dans l’enseignement.  La mémorisation de faits devient caduque. L’ordinateur exige une réflexion sur l’orientation à donner aux apprentissages.

    Le renouveau pédagogique

    NinonLouise_DecellesitwLe renouveau pédagogique est le programme d’étude du ministère de l’Éducation du Québec publié en octobre 2005. On y prescrit un modèle éducatif adapté aux réalités du 21e siècle.  Tout en conservant une part importante aux connaissances (compétences disciplinaires), ce programme innove en centrant le processus éducatif sur les compétences transversales.

    Il vise à apprendre aux jeunes Québécois à exploiter l’information, à résoudre des problèmes dans les grandes sphères de l’activité citoyenne par d’efficaces méthodes de travail. Cette tentative d’adapter le curriculum aux réalités du 21e siècle a été fortement critiquée.

    Avec le renouveau pédagogique, les compétences se situent au centre des apprentissages.  Le système scolaire sait comment évaluer l’acquisition des connaissances par l’élève.  Mais l’évaluation des compétences est un domaine où  presque tout est à construire pour l’école aux traditions séculaires.

    La difficile évolution du système éducatif

    L’éducation n’est pas un lieu d’innovation. Les structures éducatives ont peu évolué depuis le 19ème siècle, contrairement à la société.  C’est très difficile pour l’école de changer car la personne qui choisit la profession d’enseignant reproduit spontanément sa propre expérience scolaire et la formation universitaire en pédagogie renforce souvent cette structure par laquelle l’éducateur contrôle la formation de celui dont il a la charge. Ce savoir-faire est connu, confortable alors que le changement imposé par le numérique est anxiogène pour plusieurs enseignants.

    Le développement professionnel des enseignants

    La présence de la technologie complexifie la tâche de l’enseignant et le premier problème auquel il doit faire face est celui d’un manque de temps.

    Le développement professionnel doit être dans les mains de l’enseignant et non pas un développement professionnel qui lui est imposé par des structures externes.  Si on demande à l’élève d’être responsable de son apprentissage, on doit proposer la même approche à l’enseignant.

    La peur du vide, la question de l’évaluation et l’éducation aux valeurs : trois bestions de l’éducation contemporaine

    Personne ne peut prévoir avec certitude le résultat des changements pédagogiques initiés par l’introduction du numérique en classe. Convaincre les enseignants craintifs des avantages à utiliser les technologies numériques, les persuader de la nécessité d’un enseignement centré sur les compétences dans ce contexte de changement pédagogique, sont deux défis à relever par les pédagogues du 21ème siècle.  De plus, comment évaluer adéquatement ces apprentissages fondés sur les compétences?

    La dernière partie de l’entretien a porté sur les difficultés rencontrées par les enseignants qui doivent travailler avec des élèves issus de communautés aux valeurs, aux principes très variés.

    Les élèves les plus doux, les plus sages diront comme le prof par peur des représailles.  Les élèves les plus contestataires manifesteront leurs opinions divergentes.

    L’enseignant, le système éducatif du 21ème siècle doit mener l’élève à comprendre et à accepter que l’évaluation n’est pas fonction de ses opinions politiques mais dépend des compétences avec lesquelles il justifie cette opinion.

    Conclusion de la pédagogue

    Pensées percutantes, descriptives des réalités de l’école contemporaine.

  • « Dans le monde numérique, il n’y a plus de hiérarchie ». Point de vue et dernier épisode par François Taddéi

    « Dans le monde numérique, il n’y a plus de hiérarchie ». Point de vue et dernier épisode par François Taddéi

    La Recherche française a un problème structurel lié au cloisonnement des disciplines.

    Le numérique, qui fait émerger des nouveaux sujets, confronte le monde de la Recherche à la difficulté d’appréhender de nouveaux questionnements.

    « Aux Etats-Unis, si des jeunes chercheurs veulent s’emparer des nouvelles questions qui émergent dans la société, le monde de la Recherche leur donne la possibilité de le faire ».

    Pour François Taddéi, il manque un degré de liberté à donner aux chercheurs qui pourraient puiser dans plusieurs disciplines, à la fois vers les sciences dites molles que vers les sciences dures ou les sciences biologiques etc, pour construire leur projet.

    Il avoue qu’il y a une logique d’appel d’offres car l’Etat, les investissements d’avenir, identifient un certain nombre de grandes priorités de recherche, « mais, d’une part, si il n’y a pas de postes derrière et d’autre part, des formations pour que les chercheurs qui veulent aller vers ces questions puissent y aller, le financement par appel d’offres ne peut pas fonctionner ».

    « Aujourd’hui, il est très difficile pour un chercheur de prendre l’ensemble des cours, issu de disciplines différentes, dont il aurait pourtant besoin pour son projet de recherche ».

    D’après François Taddéi, ces jeunes chercheurs fuient à l’étranger où ils ont la possibilité de concrétiser leur projet et « c’est dommage car on perd une bonne partie de notre potentiel créatif ».

    Le système français, hérité de la révolution française, avec la création de grands ministères et d’une structure hiérarchique qui puissent s’implémenter dans la moindre institution, fonctionnait bien au 19ème siècle.

    Aujourd’hui, avoir dix niveaux hiérarchique entre le ministre de l’Education Nationale et l’enseignant pour ne pas parler de l’enfant, ça ne peut pas fonctionner.

    Car dans le monde numérique, il n’y a plus de hiérarchie ; la question qui se pose est donc celle de l’autorité : « sur quoi base t-on la nouvelle autorité » ? Et François Taddéi reprend une phrase de Michel Serres : « La vraie autorité, c’est celle qui fait grandir ».

    Il ajoute également qu’en plus de passer d’un système vertical à un système horizontal, il faudrait passer d’un système de contrôle à un système de confiance et donne l’exemple de la Finlande en matière d’éducation.

    C’est pourquoi François Taddéi rappelle qu’il n’utilise pas le terme de révolution car en France notamment, il est plutôt associer à « couper des têtes », mais plus d’évolution avec le numérique.

    « Nous ne sommes pas là pour couper des têtes ; le but est de permettre des évolutions et de permettre de co-construire ensemble quelque chose de différent ».

    Voir les deux précédents épisodes avec François Taddéi et Jacques-François Marchandise.

    A propos de la Chaire de recherche du collège des Bernardins

    Elle est consacrée pour la période 2015-2017 à une réflexion partagée associant des chercheurs des praticiens du Numérique d’une part et des philosophes, anthropologues, théologiens, sociologues, économistes, d’autre part.
    Cette recherche cartographie les principaux éléments de la culture numérique et surtout les principaux impacts sur l’Homme et la société et élabore un cadre de pensée qui permet de concevoir le développement des technologies numériques comme un progrès pour l’Homme et non comme un risque de négation de son humanité, un cadre permettant de faire naître un humanisme numérique.

    Plus d’infos sur la Chaire numérique :

    http://www.collegedesbernardins.fr/fr/recherche/chaire-des-bernardins/2015-2017-humain-au-defi-du-numerique.html

    Plus d’infos sur la journée d’étude du 18 février 2016 :

    http://www.collegedesbernardins.fr/fr/evenements-culture/conferences-et-debats/ou-en-est-l-humain-face-au-numerique.html

     

  • Où en est l’humain face au numérique et où se placent l’Ecole et la Recherche ?

    Où en est l’humain face au numérique et où se placent l’Ecole et la Recherche ?

    Lors de la journée d’étude du 18 février sur la mise en partage d’une année de recherche sur le sujet, nous avons interrogé François Taddéi, directeur du centre de recherches interdisciplinaires (CRI) à Paris, directeur de recherche à l’INSERM et membre du conseil scientifique de la chaire numérique du Collège des Bernardins sur le sujet ; deuxième épisode de notre série « L’humain au défi du numérique ».

    Avec le numérique, les équilibres entre le savoir et le pouvoir ne sont plus ceux d’hier.

    « Le numérique donne accès à beaucoup plus de choses, à beaucoup plus de gens et il peut enlever une partie du prestige, par exemple de l’autorité, tel que le monde académique issu de l’imprimerie, peut le représenter ».

    L’autorité n’est plus celle des générations précédentes car une partie du savoir est disponible ailleurs et « on peut le vérifier et éventuellement l’infirmer ».

    D’autre part, les technologies continuent à évoluer de manière exponentielle donc la question est : « comment prépare t-on les générations futures à ce défi » ?

    Même si personne n’est en mesure de répondre à cette question, il faut quand même se la poser et d’après François Taddéi, c’est une règle à 4 C : la capacité à coopérer, la capacité à être créatif, la capacité à communiquer avec les autres et la capacité à faire preuve d’une critique constructive.
    Il y ajouterait même un 5ème C qui serait la compréhension de la complexité.

    Le monde a besoin de plus d’intelligence collective mais comment améliore t-on notre capacité à développer notre intelligence collective ? Les machines peuvent-elles nous y aider ?

    François Taddéi pense en effet que les outils numériques peuvent permettre d’aboutir à une meilleure intelligence collective dans la mesure où nous les maitrisons.

    L’Ecole au défi du numérique

    « Ce qui est vrai, c’est que le monde extérieur à l’Ecole et en particulier les technologies, évoluent plus vite que l’Ecole ». Ce qui expliquerait, d’ailleurs, que la différence qu’il y a entre ce que vivent les jeunes sur les réseaux sociaux ou par leurs pratiques personnels et ce qu’ils vivent en classe a tendance à s’élargir.

    Pour les accompagner au mieux, François Taddéi serait d’avis de leur apprendre à comprendre ce qu’il y a dans les « boîtes noires » à commencer par leur cerveau. C’est une question difficile à traiter mais à minima, il serait pour laisser plus de liberté aux enseignants, « pour qu’ils puissent agir, en fonction de ce qu’ils ressentent de la réalité de leur classe ».

    Et il ajoute que la formation des enseignants n’est pas suffisante.
    Un point qui est couplé à un autre problème : le manque de budget en R & D.

    « Tous les autres ministères, la santé, le transport, la défense etc, ont un budget de R & D ce qui leur permet de progresser et de faire progresser les missions régaliennes de l’Etat ».

    L’Education Nationale ne bénéficiant pas de ces budgets, les nouvelles pratiques ne sont pas transmises aux enseignantes et « il est donc naturel que l’écart se creuse , même si beaucoup d’enseignants font tout ce qu’ils peuvent pour préparer au mieux les élèves », conclut t-il.

    Et la Recherche alors face au défi du numérique ? Ce sera un des points abordés dans le dernier épisode. à suivre…


    A propos de la Chaire de recherche du collège des Bernardins :

    Elle est consacrée pour la période 2015-2017 à une réflexion partagée associant des chercheurs des praticiens du Numérique d’une part et des philosophes, anthropologues, théologiens, sociologues, économistes, d’autre part.
    Cette recherche cartographie les principaux éléments de la culture numérique et surtout les principaux impacts sur l’Homme et la société et élabore un cadre de pensée qui permet de concevoir le développement des technologies numériques comme un progrès pour l’Homme et non comme un risque de négation de son humanité, un cadre permettant de faire naître un humanisme numérique.

    Plus d’infos sur la Chaire numérique :
    www.collegedesbernardins.fr

    Plus d’infos sur la journée d’étude du 18 février 2016 :
    www.collegedesbernardins.fr/fr/evenements-culture


    Voir le premier épisode avec Jacques-François Marchandise.

     

  • Pédagogie et technologie : ne pas se tromper de priorité !

    Pédagogie et technologie : ne pas se tromper de priorité !

    Par Jacques Dubois

    Le syndrome NSD

    NSD pour No Significant Difference !

    En effet, des méta-analyses ont été faites à ce sujet et dans un premier temps, aucune conclusion n’est généralisable : des études montrent que le numérique apporte une plus-value, d’autres montrent que le numérique est contre-productif et d’autres encore n’arrivent pas à conclure sur la pertinence (ou pas) du numérique …

    Dans un deuxième temps, on peut penser que si le numérique apporte une plus-value toute relative sur l’apprentissage des contenus disciplinaires, il offre quand même des outils et des situations qui peuvent permettre de développer des compétences transversales de collaboration, communication, créativité, esprit critique, … Des compétences recherchées par les entreprises mais qui ne sont pas innées. Il est donc intéressant de repérer des contextes pour les développer et les évaluer.

    Le modèle ICAP (ou CoCAR, dans une traduction libre en français)

    Une nouvelle méta-analyse menée par Michelene T.H. Chi & Ruth Wylie a cherché à caractériser les dispositifs intégrant le numérique par rapport à l’implication déclarée des apprenants. Les chercheurs ont ainsi repéré 4 modes : Interactive, Creative, Active & Passive (en anglais, d’où ICAP) que je traduis ‘librement’ par Co-créatif, Créatif, Actif et Réceptif (d’où Co-CAR).
    Cette catégorisation des activités par rapport à l’engagement ressenti des apprenants se décline et a un impact sur le processus d’apprentissage, l’évolution attendue par rapport aux connaissances et la ‘profondeur’ des apprentissages. Le tableau ci-dessous présente de façon synthétique l’articulation de ce modèle.

    JacquesDubois_160216

    Il ressort de cette étude que quelle que soit la modalité d’enseignement que c’est l’implication de l’apprenant et le type d’activité proposée qui font la différence.

    En plus de cette catégorisation des modes pédagogiques, l’équipe de chercheurs propose plusieurs recommandations listées ci-dessous :

    • Les activités proposées doivent s’appuyer sur des contenus signifiants,
    • Il peut exister une différence entre l’attitude attendue et le comportement réel des apprenants,
    • La production d’un apprenant peut être analysée comme une trace de son comportement,
    • Il est nécessaire d’expliciter les apprentissages pour faciliter l’appropriation, évaluer et éviter la surcharge cognitive,
    • Le comportement déclaré est une mesure approximative du comportement réel,
    • Le niveau d’implication est indépendant de l’activité prescrite,
    • Il existe une progressivité entre les 4 niveaux,
    • La frontière entre deux niveaux consécutifs est floue.

    Cette analyse des activités pédagogiques me semble en phase avec la taxonomie SOLO qui repère 5 niveaux d’appropriation : (préstructurel, unistructurel, multistructurel, relationel et abstrait étendu) et avec l’alignement constructiviste de Biggs (présenté ici en Français par M. Lebrun et C. Batier).

    Discussion

    Il apparaît donc que ce n’est pas l’usage des technologies qui permet un apprentissage en profondeur mais le type d’activités proposées aux apprenants. La technologie n’est alors qu’un outil qui va permettre de proposer des activités riches, signifiantes et engageantes.

    Le travail de R. Puenteduera sur l’intégration des technologies en pédagogie avec son modèle SAMR permet de comprendre comment mettre les technologies au service de la pédagogie.

    Pour conclure, il me semble important de rappeler que la technologie ne sauvera pas une piètre pédagogie mais qu’elle pourra transcender une pédagogie pertinente ; et comme le dit E. Davidenkoff : « Ce qui améliore les apprentissages, ce n’est pas la technologie ; c’est la pédagogie ! »

    Et vous, qu’en pensez-vous ?

    Source : PRODAGEO prodageo.wordpress.com/2016/02/10/pedagogie-et-technologie-ne-pas-se-tromper-de-priorite/, Auteur : Jacques Dubois @jackdub sur Twitter

  • Randonner : oui, mais est ce l’équipement le plus important ?

    Randonner : oui, mais est ce l’équipement le plus important ?

    Je continue à filer la métaphore de la randonnée. Pour le jeune innovateur comme pour le néo randonneur, il y a trois facilitateurs ou obstacles à l’engagement : les chaussures, le poids du sac et le parcours. Mal choisis, mal adaptés même si la motivation est belle pour découvrir des horizons pédagogiques nouveaux : l’abandon n’est pas loin.

    Un bon sac et de bonnes chaussures

    C’est pour cela que le poids du sac est fondamental en randonnée. Au départ, il faut investir dans des outils mais de manière juste. Quand on enseigne, c’est comme quand on marche, il ne suffit pas de compiler les outils. Un simple couteau suisse résout plus de problème parfois qu’une mallette riche en outils mais obscure en perspectives d’usages. Le plus complexe, c’est souvent la simplicité.

    La simplicité du parcours

    La simplicité, ce n’est pas être simpliste ; c’est se connaître pour se donner la chance de réussir. En tant qu’enseignant, il faut apprendre à apprendre et à comprendre les sensations que l’on ressent. Nous nous surprenons toujours au fur et à mesure que nous découvrons de nouveaux chemins. Le GR20 est l’Everest du marcheur d’exception.
    Pour le randonneur amateur que je suis, le chemin à côté de chez moi, c’est le plaisir de progresser afin de se sentir en capacité de voir plus grand ; la politique des petits pas pour déplacer des montagnes.

    Raisonnable et innovant

    Innover doit s’envisager sous la forme d’un programme d’entrainement. C’est un parcours progressif pour celui qui choisit de faire faire différemment. Il ne faut pas hésiter à se faire accompagner et à apprendre avec les autres. Pour pasticher le cyclisme : l’enseignement est « un sport individuel qui se pratique en équipe ».

    Un dispositif pédagogique ambitieusement raisonnable et progressif est souvent le plus court chemin vers la réussite, la confiance et l’engagement. N’oublions jamais que l’enseignant n’a jamais été aussi important depuis l’ère du numérique.

    Pour engager les élèves, il faut que nous soyons nous même convaincus et engagés.