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  • Développer et valoriser les usages du numérique grâce au réseau des « experts » de la DNE

    Développer et valoriser les usages du numérique grâce au réseau des « experts » de la DNE

    «  L’objectif de ce département est de produire des ressources pour accompagner le développement des usages du numérique dans les disciplines, dans le premier et le second degré et nous travaillons, pour cela, en étroite collaboration avec les autres départements de la DNE ».

    « Il y a également un nouveau volet à la DNE qui est celui de l’éducation aux médias et à l’information ».

    Pascale Montrol-Amouroux explique en effet que dans le cadre de réforme du collège, l’éducation aux médias et à l’information est inscrite dans les programmes des disciplines ; et qu’il faut aider les enseignants à développer systématiquement lors des activités d’apprentissage.

    « J’ai la chance de travailler aux côtés d’un réseau d’acteurs qui sont sur le terrain, les « experts » ».

    Ces experts sont des enseignants qui pratiquent le numérique au quotidien et qui donnent du temps à la DNE pour concevoir des contenus pour les équipes d’enseignants du 1er et du 2nd degré.

    « Les experts sont aussi là pour repérer des pratiques numériques à forte plus-value pédagogique à l’intérieur même d’une académie ».

    Comment devient-on « expert » ?

    Un expert est un bon utilisateur du numérique et un pédagogue.  ; « il occupe souvent la place de formateur dans son académie ».

    Grâce à ce réseau, la DNE facilite la mutualisation entre les académies.

    Cette interview, réalisée au cours de la douzième édition de l’université d’été de Ludovia, mettait en avant la présence de nombreux experts invités par la DNE.

    « Nous avons privilégié la présence des experts à Ludovia car c’est un lieu de ressources où ils vont aussi rencontrer d’autres experts, repérer des enseignants, s’inspirer de la recherche via le colloque scientifique », ou encore discuter avec les industriels du secteur.

    En résumé, le département de Pascale Montrol-Amouroux à la DNE tient à s’appuyer sur des personnes de terrain pour coordonner et avancer ensemble sur le développement du numérique pour l’Education.

    Crédit photo : Sébastien Hamon – Pôle Communication de la DNE

  • L’Etat lance « e-FRAN » pour développer des territoires éducatifs d’innovation numérique

    L’Etat lance « e-FRAN » pour développer des territoires éducatifs d’innovation numérique

    « L’appel à projets a pour objectif de mobiliser les forces du terrain ; c’est un processus ascendant ou bottom-up », explique le recteur Jean-Marc Monteil, chargé de mission par le Premier ministre pour une nouvelle politique numérique dans l’Éducation nationale.

     

    Créer un écosystème vertueux pour développer le numérique pour l’Education.

    Il va associer les écoles, collèges, lycées, écoles supérieures du professorat et de l’éducation (ESPE), universités, organismes de recherche, collectivités territoriales, entreprises du numérique, associations etc et les parents. Et Jean-Marc Monteil insiste sur ces derniers car, comme il le précise, « l’Animation numérique doit sortir de l’école », ce qui devrait amener à modifier la relation avec les parents qui bénéficieront indirectement de cette formation numérique.

    L’objectif est de créer « un petit écosystème » avec le monde de la recherche, des acteurs de l’éducation mais aussi le monde économique avec de jeunes starts-up qui fabriquent des logiciels, en les mettant dans la boucle des réflexions en cours.

    Ce qui tient à cœur à Jean-Marc Monteil dans ce projet, c’est le fait que toutes les sphères impliqués dans le Plan numérique puissent avoir accès à l’échange et aux réflexions ; « c’est assez nouveau d’avoir cette réflexion de penser des outils dans une relation étroite avec ceux qui les utilisent et avec leur expertise », souligne t-il.

    Plusieurs projets portés par une académie et non un projet d’académie.

    Jean-Marc Monteil insiste sur le fait que l’appel à projets n’a pas pour vocation de développer un projet pour une académie, « mais des projets dans une académie avec un pilotage académique avec l’engagement de chaque recteur ».

    La mission Monteil va sur le terrain pour aller à la rencontre des cadres de chaque académie « afin que tous les relais se mettent en place et qu’un vrai dispositif organique s’installe ».

    Il met également en lumière la relation entre la recherche et le terrain et donc la formation

    car la formation adossée à la recherche, c’est une nécessité.

    D’ailleurs, dans le cadre du projet e-FRAN, des bourses doctorales pourront être financées. De son point de vue, la France et l’Europe sont en retard sur la partie recherche de « l’univers numérique ».

    Engager et mettre les moyens dans la recherche pour instaurer un dialogue de proximité avec les chercheurs.

    Avoir 60 à 90 chercheurs d’ici trois ans qui ont traité un certain nombre de sujets émergents, qui ont posé un certain nombre de problématiques et qui constitueront les références scientifiques dans la France numérique autour de l’Education au sens large ; « voilà ce qui serait intéressant », exprime Jean-Marc Monteil.

    On parle ici d’Education au sens large car il faut ouvrir le champ des perspectives et avoir aussi bien des informaticiens que des généralistes ; « c’est la raison pour laquelle l’appel à projets est également adressé à la direction générale du CNRS et à la direction générale de l’INRIA ».

    « La recherche et l’Education ont en fait peu de liens ; beaucoup de gens ont un avis sur l’Education mais au fond, il faut se battre pour faire de la vulgarisation » ; autrement dit, que les résultats de la recherche soient utilisés pour la formation des enseignants, par exemple.

    Nous devons faire émerger la puissance scientifique ; la pédagogie n’est pas une science mais nous ne pouvons faire sans nous nourrir de la science.

    La science ne doit pas dicter la pratique mais informer la pratique.

    « Je suis pour une formation par la recherche ».

    Jean-Marc Monteil explique que ce n’est qu’en soumettant une idée dans l’épreuve des faits et dans les conditions les plus défavorables que l’on peut récolter des résultats.
    « Cela aura une vertu éthique, une vertu méthodologique et une vertu de remise en question permanente ».

    En étant confronté au quotidien à la variété des enfants, des jeunes et des personnes que les enseignants doivent former, cette remise en question est bien réelle « et si elle est un peu plus méthodologique qu’impressionniste, cela se déroulera un peu mieux », conclut Jean-Marc Monteil à la fin de l’interview.

    Plus d’infos :
    Comme cela est décrit sur le site de Najat Vallaud-Belkacem lors de la visite du collège connecté Daniel Féry dans l’académie de Créteil le 06 octobre dernier, l’appel à projets e-FRAN a été lancé pour la réalisation de « territoires éducatifs d’innovation numérique » destinés à accélérer et à amplifier la transition numérique de l’école en s’appuyant sur l’initiative de ses acteurs, une opération dotée d’un budget de 30 M d’€.

    Voir aussi l’interview de Jean-Marc Monteil sur dailymotion par EducationFrance.

    Le détail de l’opération sur le site du ministère.

     

     

     

     

  • Les MOOCs de l’université de Bourgogne arrivent sur FUN-MOOC !

    Les MOOCs de l’université de Bourgogne arrivent sur FUN-MOOC !

    [callout]Le MOOC « Université de la Vigne et du Vin pour Tous » a déjà accueilli plus de 3000 participants du monde entier et « Culture et Ecriture Numériques » près de 350.[/callout]

    Afin de permettre à d’autres de découvrir et d’approfondir ces deux disciplines phare de l’université de Bourgogne (le numérique et le vin), les deux MOOCs sont désormais disponibles sur la plate-forme nationale FUN-MOOC. Chaque MOOC permet de se former en ligne, gratuitement, en 5 à 6 semaines. Les participants y trouvent des ressources vidéo attrayantes, des activités ludiques et pratiques et peuvent échanger entre eux via les réseaux sociaux.

    Université de la Vigne et du Vin pour Tous / Open Wine University (#OWU)


    Le MOOC #OWU propose une plongée dans l’univers de la vigne et du vin, de la viticulture à la dégustation en passant par les terroirs. Il a été créé par les enseignants-chercheurs de l’Institut Universitaire de la Vigne et du Vin (IUVV) de l’université de Bourgogne.

    Avec eux, vous apprendrez l’essentiel de la fabrication et de la dégustation de différents vins français. Au-delà des techniques viticoles, ce MOOC aborde l’histoire des cépages et des terroirs, ainsi que l’environnement socio-culturel de la vigne et du vin.

    Ecriture et Culture Numériques / Digital Culture and Writing (#DCW)


    Le MOOC #DCW offre un aperçu des potentialités de la culture et de l’écriture numériques pour créer et publier sur le web.

    L’équipe pédagogique composée principalement d’enseignants au département MMI de l’IUT Dijon-Auxerre propose une approche avant tout pratique, mais avec une visée réflexive et critique. L’objectif est de vous rendre accessible la culture numérique et de dédramatiser les aspects techniques de l’écriture en ligne pour mener à bien vos projets sur le web.

    Plus d’infos :
    mooc.u-bourgogne.fr
    Les inscriptions aux deux MOOCs sont ouvertes à tous sur la plate-forme FUN-MOOC : www.france-universite-numerique-mooc.fr

     

  • Concours autour du jeu sérieux « Gueule d’Ange » : une initiative du département des Yvelines

    Concours autour du jeu sérieux « Gueule d’Ange » : une initiative du département des Yvelines

    [callout]Nicolas Mottin vit à Trappes. Un jour, on lui remet deux carnets datant de la Première Guerre mondiale : l’un est un journal écrit sur le front, celui de son arrière-arrière-grand-père Alphonse, l’autre est un carnet de dessins, ayant appartenu à un surnommé Gueule d’Ange. Il faut aider Nicolas Mottin à retrouver l’identité de ce mystérieux poilu en récoltant des indices tout au long de cette enquête en huit épisodes. De documents d’archives en galeries de personnages, d’anecdotes personnelles en grands événements, entrez dans la grande Histoire par la petite porte ![/callout]

    Ludique mais très réaliste, Gueule d’Ange est un serious game, un véritable parcours pédagogique permettant de s’initier à la recherche historique en croisant des documents sources très variés.

    Les collégiens des Yvelines bénéficieront cette année d’une option supplémentaire : ils pourront constituer des équipes et suivre en direct leur position dans le classement des équipes participantes.

    Il s’agit d’encourager ainsi les initiatives de travail collaboratif au sein des établissements et de favoriser l’apprentissage numérique. De la 6ème à la 3e, tous les niveaux sont invités à participer ; les équipes pourront rassembler des élèves de différentes classes, de différents niveaux.

    Les 15 meilleures équipes de collégiens seront récompensées.

    La remise des prix aura lieu lors de l’événement Faites de l’histoire les 13 et 14 novembre prochains. Cet événement, ouvert à tous, rassemblera des associations, des historiens, des enseignants, des créateurs, mobilisés sur l’histoire de la Première Guerre mondiale dans le département et, comme les deux années précédentes, les particuliers pourront aussi apporter leurs documents familiaux de la période 1914-1918 pour les faire numériser. Cette Grande Collecte sera donc accompagnée d’ateliers et de tables rondes sur cette thématique.

    Lots proposés pour les prix collégiens (15 équipes récompensées) : caméras sport, enceintes, casques audio, écouteurs, jeux, tee-shirts.

    Elle récompensera deux catégories de joueurs : le grand public et les collégiens yvelinois. L’année dernière, l’enquête avait rassemblé de nombreux joueurs parmi les collégiens.

    Pour avoir des chances de gagner, non seulement il faut avoir résolu une enquête fictive autour du mystérieux Gueule d’Ange, mais aussi avoir répondu à une énigme bonus, fruit d’une recherche « en réel » dans les archives numérisées en ligne. Les joueurs déjà inscrits l’année dernière pourront reprendre l’enquête en cours s’ils ne l’avaient pas terminée.

    Ceux qui étaient allés au bout du parcours sont qualifiés d’office et il ne leur reste plus qu’à résoudre le défi de la question bonus pour retenter leur chance.

    Plus d’infos :

    gueuledange.yvelines.fr

    Retrouvez aussi Nicolas Mottin sur :
    https://www.facebook.com/jeu.gueuledange
    https://twitter.com/jeu_gueuledange

     Concours organisé du 5 au 25 octobre 2015, remise des prix le 13 novembre 2015

     

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  • Retour sur le EdCamp Montréal 2015, un modèle « tous participants »

    Retour sur le EdCamp Montréal 2015, un modèle « tous participants »

    Peu à peu, près d’une cinquantaine de personnes m’y rejoignent pour participer au quatrième CampEd (francisation de EdCamp) Montréal.  Cette population est hétérogène.  Il y a des anglophones et des francophones, des enseignants du primaire, du secondaire, des enseignants auprès d’élèves ayant des difficultés d’apprentissage, des membres de la direction des écoles, des étudiants au doctorat, des représentants du RÉCIT, un réseau du ministère de l’Éducation du Québec axé sur le développement des compétences des élèves par l’intégration des TIC ou de Carrefour éducation, un portail éducatif qui propose des ressources didactiques aux enseignants québécois.

    Ce qui nous réunit en ce samedi, cette journée de congé,  sont l’amour de l’éducation et l’intérêt pour le numérique.

    Un EdCamp ou CampEd,  c’est une non-conférence.  EdCamp s’inspire du modèle des BarCamps, ces non-conférences ouvertes sous forme d’ateliers-évènements participatifs : « pas de spectateurs » – « tous participants ».

    Le premier EdCamp a eu lieu en mai 2010 à Philadelphie.  La EdCamp Foundation fut créée en décembre 2011 et les premiers EdCamps tenus dans une autre langue que l’anglais fut EdCamp Stockholm le 31 octobre 2011 (en suédois) et EdCamp Montréal le premier novembre 2011 (en français).

    EdCamp Montréal est le seul EdCamp bilingue (français/anglais) au monde.

    Pierre Poulin, un dynamique éducateur a assisté à deux EdCamps à New York avant de lancer l’aventure montréalaise,  À son retour il a réservé les noms EdCamp Montréal et EdCamp Québec au Canada.  L’organisation de EdCamp Québec a été confié à Audrey Miller. Le but de Pierre Poulin en organisant ces journées de rencontre est de donner la chance à ses collègues éducateurs de découvrir de nouvelles pratiques éducatives et leur permettre de faire connaître leurs réussites aux autres participants.

    Les deux premiers EdCamps se sont tenus à l’école Wilfrid-Bastien grâce à l’autorisation de la directrice, madame Isabelle Massé.

    EdCamp est un réseau international auquel participe des éducateurs qui se rencontrent de manière informelle.  Il n’y a pas de thème déterminé à l’avance. Chaque participant peut proposer un sujet de discussion de son choix ou circuler d’un groupe à un autre selon ses intérêts.  C’est un modèle innovateur et dynamique de formation professionnelle pour les éducateurs. Et au EdCamp on ne paie que pour la bouffe.

    La journée commence par un café, quelques croissants et chacun se présente aux autres.  Les participants venaient non seulement de Montréal et sa banlieue mais aussi de Québec (275 km), Sherbrooke (149 km) et Gatineau (193 km).

    On distribue les post-it, petites feuilles autoadhésives  sur lesquelles chacun écrit le sujet dont il aimerait discuter.  Chacun colle sa proposition sur un tableau.   Un organisateur « organise », regroupe les questions en thématiques communes. Ce jour-là, neuf sujets furent retenus, six en français, trois en anglais.

    La journée est divisée en trois ou quatre sessions, chaque session propose trois ou plusieurs ateliers selon le nombre de participants.

    Le premier atelier auquel j’ai pris part : comment intégrer le numérique à notre enseignement?  était très populaire.  Les participants s’accordent sur l’importance d’y aller graduellement.  On cite le modèle SAMR pour Substitution, Amélioration, Modification et Redéfinition. Puis on échange des informations, chacun rapporte son expérience, des sous-groupes se forment, on questionne l’un ou l’autre sur l’usage d’un logiciel favori et c’est déjà l’heure d’aborder le deuxième atelier.

    Mon choix s’est porté sur Google pour l’éducation, un ensemble dont j’étais très curieuse. Les utilisateurs aguerris se montrent très satisfaits car Google Apps semble leur fournir l’ensemble des outils dont ils ont besoin pour être efficaces : agendas, messagerie électronique, éditeur de documents et quantité d’autres.

    À l’heure du lunch nous mangeons tous ensembles à de grandes tables.  Les échanges et discussions se poursuivent en toute collégialité.

    Pour ma troisième session, après le repas, j’ai choisi de participer à un Speed dating, qui malgré ce nom suggestif n’a rien d’un site de rencontre. Chaque participant qui le désire prend environ cinq minutes pour présenter un logiciel qui lui plaît particulièrement.  STUDYO, Showbie, BookCreator, Padlet, Thinkling, Aurasma, Tiny.cc, ThatQuiz . . . ouf ! c’est passionnant !

    La journée se termine dans la grande salle où tous réunis nous jouons à « Ça passe ou ça casse », version française What Sucks, what rocks !  traduction imaginée par Pierre Poulin suite à la discussion avec l’inventeur de ce type d’atelier à EdCamp New York à l’Université Columbia.

    Suite à un énoncé de l’animateur, les participants iront à droite ou à gauche selon qu’ils sont favorables ou non au propos.  Les indécis restent au centre.  À tour de rôle on argumentera pour tenter de convertir l’adversaire, en toute camaraderie.

    Voici deux sujets discutés ce samedi :
    êtes-vous d’accord ou non pour qu’il y ait de l’école pendant douze mois ;
    êtes-vous d’accord ou non pour l’évaluation des enseignants (nous n’avons plus d’inspecteurs des écoles au Québec).

    C’est cordialement que se termine cette journée dont chacun sort mieux informé, stimulé, prêt à faire un pas de plus vers l’intégration des technologies numériques à son enseignement.

    Les enseignants bénévoles qui ont permis de réaliser EdCamp Montréal 2015 sont :
    Édith Beaupré, François Bourdon, Tami Brewster, Nicolas Lusignan, Isabelle Marsan, Gilbert Olivier,  Sylvianne Parent, Pierre Poulin, Lydia Richard et Jean Pierre Trudeau.

    Commentaire de la pédagogue

    C’était ma deuxième participation à un EdCamp.  Je suis toujours aussi heureuse de ces journées où j’apprends énormément et je rencontre des tas de personnes formidables.
    Explorez le site ci-dessous. Vous y trouverez non seulement l’historique du EdCamp Montréal mais aussi en bas de page des informations pour organiser un EdCamp et une liste de dix raisons de convaincre vos collègues d’assister à ce type d’évènement.

    Lien : http://edcamp.wikispaces.com/edcamp+Montréal

  • Quelle place pour les enseignants et les élèves dans les stratégies numériques ? Acte 1 : les enseignants

    Quelle place pour les enseignants et les élèves dans les stratégies numériques ? Acte 1 : les enseignants

    Martial_enseignantpointdevue2_131015Avec une position reconnue d’enseignant, de membre d’une équipe de développement, chargé de mission au sein du réseau CANOPÉ ; mais aussi proche de la DANE de part mes fonctions au sein d’un GEP (groupe d’expérimentation pédagogique), et enfin avec la fonction particulière de IAN EPS (interlocuteur académique numérique EPS), j’ai été amené, à plusieurs reprises, à rencontrer les différents acteurs du numérique et converser avec eux en adoptant une posture toujours différente.

    Un jeu de rôle des plus intéressants où, à chaque argument, devait s’accoler une vraie compétence pour ne pas être « démasqué ».

    C’est une histoire qui commence il y a longtemps, seul dans ma classe, avec mes élèves, à la recherche de stratégies pédagogiques pouvant s’appuyer sur des outils d’un nouveau genre. De l’ordinateur portable à la tablette numérique, de nombreuses années se sont écoulées.
    C’est un peu cette histoire, qui me concerne moi et bien d’autres, qu’il est essentiel de développer aujourd’hui.

    Une sorte de journal du numérique, vécu de l’intérieur, allant d’enthousiasme en fin de non recevoir, mais appelant toujours une forme de persistance pour écrire aujourd’hui ces lignes dans … Ludomag !

    Pourquoi cet article ? En quoi peut-il faire avancer les choses ?

    J’ai le sentiment profond que nous arrivons à un virage du développement du numérique pédagogique ; un virage dicté par les influences diverses, enchantées ou dénonciatrices, qui interrogent sur la valeur de ce que nous entreprenons chaque jour dans le champ des usages pédagogiques qu’accompagnent les outils numériques.

    Il existe toujours trois acteurs majeurs et omniprésents au gré de ces avancées rectilignes et de ces virages. Des acteurs qui laissent penser qu’ils se parlent et s’écoutent … enseignants, industriels, institutionnels.

    Mais ne manque-t-il pas le principal ? L’élève !

    En parfait adéquation avec mes convictions présentes, je placerai le point de vue de l’enseignant face à ces interlocuteurs. Car au final, face aux problèmes de fonds et de formes, c’est bien à lui qu’incombe l’ensemble des responsabilités pédagogiques, d’assumer les choix politiques, de répondre aux impératifs dictés par l’institution…

    L’enseignant vu par l’enseignant…

    C’est le point de passage obligatoire de tout acte pédagogique ; la confrontation à ses pairs. Elle commence à son bureau et finit dans le domaine des équipes pédagogiques. Un baptême du feu où s’imposent les influences les plus diverses. Le coeur de la réflexion est et restera, l’élève. Comment l’aider dans ses apprentissages et l’amener à l’optimal de sa formation et éducation.

    L’introduction du numérique, pour celui qui voudra convaincre ses collègues demeure un état de science-fiction. L’approche est lente, parfois difficile laissant souvent la place à des réticences plus techniques et de coûts, que réellement pédagogiques.

    Un des facteurs d’accélération est l’acquisition d’un matériel. A ce moment, les choses se décantent, se discutent et évoluent vers ensuite des échanges, voir des demandes.

    Le second niveau de ce rapport est celui des initiés. Le numérique se partage, s’épie entre enseignants depuis bien longtemps. De fait, des dispositifs d’échanges, allant du local au national existent, rassemblement privilégiés de conseillers et autres interlocuteurs. Au sein de ces structures, ce sont des courants d’influence qui émergent.

    Et à ce jeu, il existe une petite concurrence sur la production où, sans parler de dénigrement, rares sont les incitations à orienter les formations vers des produits externes à son domaine de compétence. Car à ce niveau, se pose déjà cette question bien en place à Ludovia cette année : appropriation … et de fait, détournement !

    Car l’âme de l’enseignant artisan (J.P. Moiraud) n’est pas celle de l’enseignant pragmatique qui ne peut s’accommoder d’à priori et bricolages, apanage des innovants ou tombés dedans par curiosité.

    De cette difficulté à « matérialiser » des process efficients, couplés à des carences matérielles et logicielles et auxquelles se sont ajoutées des réflexions très larges sur « l’entrée du numérique à l’école », sont entrés dans ce jeu les industriels, autrement appelés éditeurs au gré des changements de langages.

    Martial_enseignantpointdevue3_131015Toujours présents auprès de l’Education, avec on ne l’oublie pas, l’édition papier, le numérique a développé une branche non négligeable à ce propos : le support. Et comme le support doit induire des changements de méthodes, un trust formidable s’est constitué, de la technologie aux contenus.

    L’angle d’attaque demeure partout le même. La garantie d’avoir 10, 100, 1000 enseignants comme garants de la valeur du catalogue.

    Avec cette cohorte de prestataires et fournisseurs, se trouve les collectivités, donneurs d’ordres et surtout finançant les projets avec plus ou moins d’efficacité quant aux réalités avérées du terrain. De fait, il m’est souvent apparu que les enseignants qui ne s’engageaient pas dans la démarche de changement numériques par souci matériel, se retrouvaient devant le fait accompli, une fois ce dernier présent dans les établissements.

    Et de reprendre en coeur : « oui, bien sûr, mais on équipe l’établissement (les élèves), et moi ? ». Et que dire des rapports projets / validations ?

    Il n’en demeure pas moins qu’équipés ou non, les enseignants demeurent un public privilégié de ce groupe. Car au travers de leurs expérimentations de terrain, un terme qui permet d’oublier temporairement le fait qu’il faudra en sortir un jour de l’expérimentation, ils valorisent par bricolage personnel ou usage des dotations, les projets en cours.
    Mieux que cela, ils valident ponctuellement les investissements faits par la démonstration d’usages.

    C’est ainsi qu’on les retrouve en différents lieux, sur des stands, suscitant l’intérêt du moment au travers d’actes valorisants mettant en scène des élèves ou tout simplement expliquant leurs démarches à qui voudra bien leur accorder quelques … secondes d’attention. Un acte valorisant l’espace d’une ou deux journées, et qui se poursuivent, on l’oublie trop souvent sur l’ensemble de toutes les autres de l’année au sein des classes. Alors, amusants ou intéressants les enseignants ?

    Martial_enseignantpointdevue4_131015

    Garants de l’efficacité des projets d’investissements, les enseignants doivent aussi passer l’épreuve suprême des institutions. Et il y en a beaucoup. Inspection pédagogique, DANE, CANOPÉ. Pour certains, ce sera l’épreuve de la pédagogie, pour d’autres celle de la mise en oeuvre, et d’autres encore les deux.
    Un savoureux mélange qui met l’enseignant tantôt sur un piédestal, tantôt clairement en danger, parfois on ne sait pas trop, ça dépend des personnes que l’on a en face de soi.

    J’ai toujours accordé une place importante à la perception des faits par l’institution. En tant qu’enseignant, c’est la structure vers laquelle on se tourne pour chaque étape d’une petite avancée. Elle commence au sein de l’établissement avec un dialogue avec son administration, qui elle-même dialogue avec l’inspection.

    C’est ensuite un jeu de réseaux qui vont répondre au travers de groupes de travail aux demandes, en exprimant leurs avis d’experts avant de vous absorber dans leurs dispositifs en tant que novateur et compétent. (Mais à la vitesse des évolutions, compétent, c’est combien de temps ?)

    Il s’avère que les choses sont bien plus complexes. Car au sein de cette structure des lignes sont tracées. Des lignes prudentes, orientées, et donc influencées. Elles se tracent en parallèle des décisions prises « plus haut« ; Alors se pose la question de : je sais où se situe le très haut, mais c’est qui plus haut ? … tout simplement parce que moi, enseignant, j’aimerais discuter avec « plus haut » pour mieux comprendre, mieux savoir, mieux agir, et surtout que l’on me dise de manière assurée si je dois continuer ainsi ou si ce que je fais n’apporte au final … rien.

    Martial_enseignantpointdevue1_131015

    Il n’en demeure pas moins que tout enseignant avisé demeure prudent vis à vis de son institution. Car très souvent, une innovation pédagogique demeure une désobéissance qui a réussi. Et de fait, il faut avancer avec prudence pour ne pas heurter les sensibilités. C’est ainsi que l’on constate que lors d’inspections, pendant de nombreuses années, malgré les réussites en classe, le numérique n’apparaissait que comme outil-support de présentation avant d’être support de réalisation.

    Il y a tant de choses à dire, et je me rends compte que cet article s’étire. Alors, avant de me (vous) perdre,

    petite conclusion sur l’enseignant dans l’ère du numérique.

    Il est de loin, celui qui développe le plus de compétences dans cette intégration lente et progressive. Il est le seul au contact des élèves. Le seul et l’unique quoique s’en défendront les autres. Trop souvent accessoire dans la validation des projets.
    Je pointerai dans un prochain article un cas d’école des difficultés auxquelles doivent faire face aujourd’hui encore les enseignants dans le rapport volonté-efficacité qui oppose encore leurs compétences avérées aux moyens qui lui sont donnés d’opérer cette transition.

    Sachez que la prise en compte des valeurs du numérique n’a pas tenu au gadget du moment, phénomène de mode et outil de communication politique, mais bien à la prise en compte des plus-values pédagogiques accompagnant l’intégration des outils numériques.

    Dans les choix à venir, et les orientations qui seront prises, interrogez les enseignants sur ce qui leur semble essentiel et

    vous verrez que le numérique n’a en réalité que réinventé la roue, mais en lui apportant des spécificités techniques considérables.

    Alors cessons d’imaginer et soyons à l’écoute des acteurs de terrain, des vrais, et mettons tout en oeuvre pour leur faciliter la tâche.

  • Numérique : un composant de la révolution personnelle de chaque enseignant ?

    Numérique : un composant de la révolution personnelle de chaque enseignant ?

    [callout]La Mission Laïque Française a plus de cent ans aujourd’hui puisqu’elle est née en même temps que naissait le droit des associations en France, à savoir depuis 1902.[/callout]

    « Elle s’est créé alors que s’exprimait un intérêt pour porter le message éducatif français à l’extérieur », explique Jean-Christophe Deberre, Directeur Général de la Mission Laïque Française.

    Contexte d’implantation et d’existence de la Mission Laïque Française.

    La Mission Laïque représente 120 implantations d’établissements créés par elle ou en partenariat avec elle ; ce sont aussi des écoles d’entreprise.

    « Nous développons aussi une activité de coopération avec des Etats ou des entreprises pour développer des écoles qui aient un sens particulier ».

    C’est le cas, par exemples, de lycées créés sur le territoire Angolais avec l’appui du groupe Total ou encore l’ouverture d’écoles au Kurdistan d’Irak.

    Pendant des décennies, la MLF a fait toute son histoire autour de ses différentes implantations ;

    aujourd’hui, Jean-Christophe Deberre avoue se trouver en concurrence face à l’arrivée de nouveaux établissements.

    « Nous assistons notamment dans les pays en voie de développement et émergents, à l’implantation massive de réseaux scolaires privés ». Il explique que cela est en partie le fait de la loi de ces pays qui établit un partage entre le secteur public et le secteur privé.

    Face à ce constat, la MLF se doit de rester « attractive » tout en conservant le message originel français ; et il pense, en disant cela, à la question de la citoyenneté.

    La question de la citoyenneté sur le devant de la scène dans les établissements de la MLF.

    « Nous ne pouvons plus concevoir la notion de citoyenneté comme un contenu d’enseignement transféré de l’enseignement national ; nous devons y intégrer des questions qui sont liées au public, au contexte et aux exigences locales ».

    Face à cette « concurrence », la question du numérique se pose comme une attractivité supplémentaire.

    La prise de conscience que les établissements de la MLF n’étaient pas forcément aussi bien équipés que cela s’est faite ; et, dans ce contexte de concurrence, l’attractivité pouvait aussi se faire par l’arrivée de nouveaux équipements numériques.
    Il s’est avéré que les familles, très appétentes pour ces outils, étaient aussi prêtes à contribuer à ce développement – rappelons que l’enseignement en MLF est payant.

    « En ayant l’adhésion des familles, nous avons donc davantage de facilité pour remédier à ce manque d’équipement », souligne Jean-Christophe Deberre.

    Dans cette complexité, comment intégrer le numérique auprès des enseignants : la question de la formation.

    La formation des enseignants au numérique est aussi d’actualité dans les établissements de la MLF ; pour ne pas dire encore plus délicate qu’ailleurs, étant donné l’hétérogénéité des publics enseignants.

    « Dans les zones de concentration qui sont les nôtres aujourd’hui, l’enjeu est la formation des enseignants, c’est à dire le recrutement et l’acculturation au système scolaire français ».

    Cependant, comme partout, chaque enseignant intègre le numérique à son rythme et ce qui est important, comme le souligne Jean-Christophe Deberre, « c’est que se crée un esprit de solidarité du corps enseignant autour d’une évolution numérique qui touche toutes les parties de l’organisation scolaire ».

    Reconfigurer les espaces scolaires pour favoriser la collaboration.

    Cette dynamique solidaire semble fonctionner depuis quelques mois, mais la MLF a également mis les moyens pour favoriser les échanges.

    Pour exemples, il n’est plus concevable d’envisager des établissements sans « une mise à niveau des espaces dans une conception de l’échange pédagogique qui ne pouvait plus s’accommoder d’un alignement de salles sans se préoccuper d’espaces de relations personnels ou par groupe ».

    Nous devons offrir un confort scolaire de vie qui n’était pas celui que nous pouvions observer auparavant.

    Cette nouvelle manière de penser mise en pratique sur le terrain, porte ses fruits.

    « La plupart des professeurs se rendent bien compte que l’avenir de la relation pédagogique passe par leur propre révolution personnelle », conclut Jean-Christophe Deberre.

  • Un monde meilleur ? Survivre dans la société numérique

    Un monde meilleur ? Survivre dans la société numérique

    Venin_UnMondeMeilleur1_081015L’homme semble hypnotisé par les nouvelles technologies, à portée de main via les écrans, les smartphones, les objets connectés de plus en plus sophistiqués… qui sont censés lui faciliter la vie, professionnelle ou privée.

    Pourtant, entre les promesses et les réalités, entre les mirages que véhicule la Silicon Valley et les pratiques sociales qui se mettent effectivement en place, les écarts se creusent.

    Un monde meilleur ? nous invite à vivre une aventure de science- fiction dans les méandres de ce nouvel environnement culturel qui constitue notre réalité quotidienne.

    Sans, bien évidemment, rejeter en bloc ces nouvelles technologies, il est temps en revanche d’observer attentivement les pièges que tend la société technico-financière digitalisée à chaque citoyen comme à chaque organisation.

    L’homo numericus doit ouvrir les yeux sur la portée de ses inventions.

    C’est tout l’objet de ce livre, qui observe dans sa globalité l’écosystème de travail numérisé et met au jour les liaisons dangereuses qui existent entre les TIC et la pandémie du stress au travail.

    Infobésité, manque de temps chronique, dictature des chiffres, dissolution des relations humaines… : jamais l’influence directe de cette « laisse électronique » n’était aussi clairement apparue.

    Patrons, salariés, parents, enfants, pédagogues, dirigeants politiques… nous sommes tous concernés. Et c’est en déchiffrant notre environnement que nous acquerrons les moyens d’agir, d’infléchir et d’orienter nos choix, en refusant de laisser les algorithmes décider pour nous.